Rapport annuel de 2016 sur la Loi sur les espèces en péril : chapitre 9
9 Surveillance
Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) recueille des données sur les espèces en péril dans ses aires protégées par l’entremise de son programme sur les oiseaux migrateurs. Les programmes de financement fédéraux administrés par ECCC et, dans certains cas, cogérés par ECCC, Pêches et océans Canada (MPO) et l’Agence parcs Canada (APC), appuient également les activités de surveillance, y compris le Programme d’intendance de l’habitat (PIH), le Fonds autochtone pour les espèces en péril (FAEP) et le Fonds interministériel pour le rétablissement (FIR). Les renseignements recueillis grâce à ces initiatives et ceux obtenus auprès des organismes partenaires et des chercheurs permettent de faire le suivi des progrès réalisés vers l’atteinte des objectifs en matière de rétablissement.
Étude de cas
Surveillance du Bécasseau maubèche dans les Amériques
Le nombre de Bécasseaux maubèches de la sous-espèce rufa a diminué de façon importante, et cette espèce est désormais inscrite à l’annexe 1 de la LEP comme étant « en voie de disparition ». Le Bécasseau maubèche migre de ses aires de reproduction dans l’Arctique canadien jusqu’à ses aires d’hivernage, qui se trouvent aussi loin au sud que la Terre de Feu, à la pointe sud de l’Amérique du Sud; un voyage aller-retour de 25 000 km. Pendant la migration du printemps, un grand nombre de Bécasseaux maubèches de la sous-espèce rufa s’arrêtent dans la baie du Delaware pour se nourrir des œufs - riches et abondants - du limule (Limulus polyphemus), afin d’engraisser en prévision du dernier segment de leur migration vers les aires de reproduction de l’Arctique. La pêche au limule est aujourd’hui réglementée, et les quotas de pêche sont établis en tenant compte des besoins du Bécasseau maubèche. Le taux de déclin de l’abondance du Bécasseau maubèche a ralenti pendant la dernière décennie, mais la population demeure à une fraction de ce qu’elle était auparavant.
La surveillance du Bécasseau maubèche dans l’ensemble de son aire de répartition est assurée par ECCC et des partenaires internationaux. Des relevés aériens des aires d’hivernage de l’espèce dans la Terre de Feu sont exécutés depuis les années 1980. Le nombre de sites est passé d’environ 67 500 en 1982 à aussi peu que 9 800 en 2011, mais il semble s’être stabilisé récemment. Cet important déclin a également été observé dans les résultats de relevés menés à l’échelle du continent par des centaines d’ornithologues bénévoles qualifiés. Les données recueillies par les bénévoles aident à désigner les plus importantes aires d’alimentation visitées par l’espèce pendant la migration.
La migration de l’espèce d’un hémisphère à l’autre fait en sorte qu’il est difficile de comprendre les menaces qui pèsent sur celle-ci de même que les façons de gérer ces menaces. Les chercheurs installent désormais de petits radiotransmetteurs de moins d’un gramme sur le dos de Bécasseaux maubèche pour suivre leurs déplacements et évaluer les menaces. Un réseau de récepteurs - le système de télémesure de la faune de MOTUS - permet aux chercheurs d’étudier l’importance de différentes aires d’alimentation le long des itinéraires de migration de l’espèce et d’évaluer les menaces potentielles, comme les projets de parcs éoliens. Ce système et d’autres technologies de suivi aident grandement les biologistes à comprendre comme les animaux migrateurs réagissent aux menaces sur le plan de la conservation dans l’ensemble de leurs aires de répartition et pendant toute l’année.
La surveillance continue des espèces en péril dans le réseau des lieux patrimoniaux protégés de l’APC vise à évaluer l’état à long terme des écosystèmes ainsi que la situation des espèces en péril sur le plan de la conservation. En 2016, le système de base de données nationales qui sert à surveiller l’état à long terme des espèces a été mis à niveau et permettra désormais de surveiller les activités liées à la mise en œuvre des plans d’action visant des espèces multiples. Les renseignements recueillis dans le cadre des activités de surveillance servent à déterminer les progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition et des objectifs de mesures de rétablissement énoncés dans les plans d’action visant des espèces multiples.
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