Rapport annuel de 2018 sur la Loi sur les espèces en péril : chapitre 7
7. Surveillance
Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) recueille de l’information sur les espèces en péril dans ses aires protégées et dans le cadre de son programme sur les oiseaux migrateurs. Les programmes de financement fédéraux gérés par ECCC et, dans certains cas, cogérés par le Ministère, Pêches et Océans Canada (MPO) et l’Agence Parcs Canada (APC) (y compris le Programme d’intendance de l’habitat, le Fonds autochtone pour les espèces en péril et le Fonds interministériel pour le rétablissement), appuient également les activités de surveillance. L’information tirée de ces initiatives ainsi que les renseignements provenant des organismes partenaires et des chercheurs permettent d’assurer un suivi des progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs de rétablissement.
En 2018, ECCC a continué à recueillir des données qui sont utilisées pour évaluer les espèces en péril et orienter les activités de rétablissement. Par exemple, les activités suivantes ont été réalisées pour soutenir la conservation d’oiseaux migrateurs en péril au Québec :
- Des employés ont participé à des activités de baguage de pluviers siffleurs aux îles de la Madeleine.
- Des employés et des bénévoles ont participé à des inventaires continus des dortoirs du martinet ramoneur à 45 sites.
- Des activités de surveillance de la migration du bécasseau maubèche ont été menées à la station de recherche des îles Mingan.
- Une recherche a été effectuée pour localiser les sites de nidification de l’hirondelle de rivage dans le sud du Québec.
- La présence du petit blongios a été confirmée dans des zones d’habitat essentiel, et des relevés ont été réalisés à d’autres sites d’habitat potentiel dans les basses terres du Saint Laurent.
- Des enregistreurs acoustiques automatisés ont été utilisés pour détecter la présence de râles jaunes dans des zones d’habitat historiquement utilisées par l’espèce dans le sud ouest et le nord ouest du Québec.
Le MPO participe activement à la collecte d’information à l’appui du rétablissement des espèces aquatiques en péril. Par exemple, en 2018, le MPO a participé à la planification, à la coordination et à la prestation d’un programme de surveillance aérienne multirégional à grande échelle concernant la baleine noire de l’Atlantique Nord et d’autres espèces inscrites à la LEP, comme le rorqual bleu, la baleine à bec commune et la tortue luth du Canada atlantique. Les résultats de ces activités ont été présentés et examinés par des pairs lors de la réunion du Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins à Montréal. D’autres activités de recherche ont permis de renforcer la capacité acoustique afin d’améliorer la détection acoustique des épaulards, des bélugas et des baleines noires. De plus, à la suite de la toute première étude sur les déplacements des grands rorquals à l’aide d’étiquettes satellites, le MPO a étiqueté deux rorquals communs et quatre rorquals à bosse au Canada atlantique. Toute connaissance supplémentaire acquise grâce aux activités de surveillance fera progresser les mesures de rétablissement des espèces et, idéalement, permettra d’améliorer la situation des espèces aquatiques en péril au fil du temps.
En 2018, le MPO a organisé une réunion d'examen par les pairs pré-COSEPAC sur le rorqual commun afin de fournir des informations sur cette espèce au COSEPAC. Le ministère a également examiné 26 rapports de situation du COSEPAC sur les espèces sauvages aquatiques avant qu'ils ne soient finalisés.
Dans ses aires patrimoniales protégées, l’APC surveille divers indicateurs écosystémiques et espèces en péril. En 2018, les progrès réalisés dans les activités des plans d’action plurispécifiques définitifs de l’APC ont fait l’objet d’un suivi dans le système national de base de données sur la surveillance écologique de l’APC. L’information obtenue grâce aux activités de surveillance et aux cibles des plans d’action sert à déterminer les progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition et les mesures de rétablissement, comme il est indiqué dans les plans d’action plurispécifiques.
En 2018, l'APC a continué à suivre la distribution des espèces trouvées sur les terres et dans les eaux qu'elle administre. Ces informations contribuent aux rapports de situation du COSEPAC. L'APC a également examiné 80 rapports de situation du COSEPAC en 2018 pour les espèces terrestres et aquatiques présentes sur les terres et dans les eaux qu'elle administre.
Exemple de réussite – Efforts de collaboration des gardes de parc dans la conservation du caribou (population boréale) dans la Réserve de parc national Akami-Uapishku – KakKasuak – Monts Mealy
La nouvelle Réserve de parc national Akami-Uapishku – KakKasuak – Monts Mealy représente environ le tiers du domaine vital du troupeau de caribous des monts Mealy; même si ce troupeau des bois a été protégé en 2001, les effectifs sont toujours en déclin. En tant que l’un des troupeaux de caribous les plus accessibles du Labrador, il revêt une grande importance historique et culturelle pour les collectivités de la région.
À la suite de l’établissement récent d’un détachement de gardes de parc au Labrador, des efforts considérables ont été déployés pour créer un réseau regroupant de multiples organismes dans le but de mieux comprendre la dynamique du troupeau et le paysage et de permettre l’échange de renseignements sur la récolte illégale en temps opportun. Une entente officielle d’échange de renseignements est maintenant en place entre Parcs Canada, ECCC et les provinces de l’Ontario, de Terre-Neuve-et-Labrador et du Québec. D’importantes relations sont également établies et renforcées avec les agents de conservation et les gardiens autochtones pour appuyer les objectifs communs, la compréhension des préoccupations et des priorités communautaires ainsi que les travaux de rétablissement, comme la participation à l’estimation des effectifs du troupeau de 2018. Trois gardiens autochtones et un gardien de Parcs Canada ont travaillé en collaboration sur le terrain, aux côtés de spécialistes de la province de Terre-Neuve-et-Labrador, pour appuyer cet important travail. Étant donné que le terrain est vaste et éloigné et que les ressources sont limitées, la collaboration est essentielle pour assurer la protection et le rétablissement du troupeau de caribous des bois des Monts Mealy.