Le Réseau canadien d’information sur le patrimoine dans la collectivité : réflexions d’anciennes employées

Sheila Carey et Alice Wang

Depuis sa création en 1972, le Réseau canadien d’information sur le patrimoine (RCIP) (anciennement le Programme du répertoire national), aide les musées et d’autres établissements culturels, au Canada et à l’étranger, à documenter leurs collections. À la fin du XXe siècle, le succès de ses efforts reposait sur l’adaptabilité de la technologie et du personnel. Au cours des premières années du RCIP, plusieurs de ses membres passaient un temps considérable sur la route, visitant des musées pour les aider à adopter de nouvelles technologies et à trouver des moyens de mieux gérer l’information relative à leurs collections. Dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de l’Institut canadien de conservation et du RCIP, Sheila Carey, analyste d’auditoires et de programmes, a invité des employées retraitées du RCIP à réfléchir à des projets qui les ont particulièrement marquées.

Diane Bowden

Diane Bowden s’est jointe au RCIP en 1974 en tant que commis à la saisie des données. À cette époque, les données sur les collections des musées étaient saisies manuellement dans la base de données centrale du RCIP au moyen d’ordinateurs terminaux branchés à l’ordinateur central du RCIP. Au cours de ses 35 années de carrière au RCIP, Diane a eu diverses responsabilités, dont aider les musées à créer leur propre système de catalogage et, à la fin des années 1990 et au début des années 2000, les aider à numériser leurs collections. Elle revient ici sur le travail qu’elle a effectué pour aider les musées à acquérir leur propre système de gestion des collections et à numériser leurs collections.

Une femme est assise à un poste de travail et sourit à la caméra.

© Gouvernement du Canada.
Figure 1. Diane Bowden.

Diane Bowden : En 1996, au lieu de continuer à fournir un système de gestion des collections aux musées, le RCIP à décider de les aider à acquérir leur propre système. Par conséquent, une équipe d’examen de systèmes de gestion des collections a été formée, composée de membres du personnel du RCIP et du personnel de musée. L’équipe a examiné et évalué des systèmes de gestion des collections pour encourager les musées à profiter de l’accessibilité, de la rentabilité et de la convivialité croissantes des logiciels actuels. Faire partie de l’équipe d’examen m’a aidée à mieux comprendre ce que les musées considéraient comme important dans l’utilisation d’un système de gestion des collections. Faire partie de l’équipe a donné au personnel de musée un aperçu de la technologie et des relations avec les fournisseurs.

J’ai également voyagé d’un bout à l’autre du Canada et des États-Unis pour offrir aux musées la formation « Numérisez vos collections », qui vise à aider le personnel à numériser les collections. Ces efforts ont été essentiels à la préservation d’objets pour les générations futures.

Ces deux projets ont été menés en partenariat avec la communauté muséale. C’était incroyable d’apprendre les différences entre les petits et les grands musées en termes de culture et de besoins. J’ai également trouvé utile de discuter avec le personnel de musée de ce qui comptait pour lui et de la façon dont il s’est adapté et a accepté l’évolution de la technologie.

Joan Korzeniowski

Joan Korzeniowski a commencé sa carrière au RCIP comme opératrice de saisie des données en 1974 et est devenue plus tard la conseillère régionale en matière de données. À la fin des années 1970, elle s’est rendue dans des musées d’un bout à l’autre du pays pour former leur personnel sur la façon d’entrer des données dans des lecteurs de cassettes à envoyer pour téléchargement vers l’ordinateur central du RCIP. Elle revient ici sur l’un de ses projets préférés au cours de ses 35 années de carrière au RCIP : le programme Histoires de chez nous.

Joan Korzeniowski : J’ai trouvé le programme Histoires de chez nous particulièrement intéressant. C’était une composante du programme Musée virtuel du Canada qui a débuté en 2001. Les musées membres ont reçu un logiciel leur permettant de créer des histoires issues de leurs communautés. Le logiciel pouvait non seulement enregistrer des données, il était également capable d’inclure des images et des enregistrements audio. Les communautés ont recueilli des histoires très touchantes. Quelle merveilleuse façon de découvrir des communautés au Canada que vous n’aurez peut-être jamais l’occasion de visiter en personne!

Capture d’écran de l’interface de Histoires de chez nous.

© Gouvernement du Canada.
Figure 2. Interface de Histoires de chez nous.

Barbara Rottenberg

Barbara Rottenberg s’est jointe au RCIP en 1980 en tant que gestionnaire des subventions fédérales soutenant les emplois d’été pour les étudiants et étudiantes. En 1984, elle est devenue directrice des services aux musées au RCIP. Elle a dirigé une équipe qui répondait aux demandes du public et fournissait un soutien de première ligne aux musées clients en les conseillant sur les normes de données et la documentation. Les membres de l’équipe se déplaçaient pour rencontrer la clientèle canadienne une fois par année, ou plus souvent si des besoins particuliers se faisaient sentir. Barbara réfléchit ici à l’engagement international du RCIP auprès des communautés patrimoniales dans les années 1980 et 1990.

Barbara Rottenberg : Dans les années 1980, le RCIP était actif à l’échelle internationale et nationale. Peu de temps après la révolution de Velours, au cours de laquelle la Tchécoslovaquie a obtenu son indépendance de l’Union soviétique, le RCIP a été invité à se rendre à Prague et à Bratislava pour discuter des besoins de leurs musées nationaux en matière de gestion des collections. Un programme de formation de six semaines, destinés aux représentants des deux États, a été mis sur pied à Ottawa. La formation en gestion des collections a connu un grand succès et est devenue un modèle pour les autres formations du RCIP offertes à l’international.

Les efforts internationaux du RCIP ont également profité à d’autres régions. Par exemple, le RCIP a fait profiter au personnel du musée de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est de son expertise en gestion des collections. Aussi, dans les années 1990, deux employés du RCIP, Danielle Boily et Denis Simard, se sont rendus en Égypte pour donner des cours d’études muséales à l’Université Senghor à Alexandrie.

Deux employés du RCIP montant un cheval devant la grande pyramide de Gizeh en Égypte.

© Denis Simard.
Figure 3. Deux employés du RCIP, Danielle Boily (à gauche) et Denis Simard (à droite), montant un cheval en Égypte.

Revivez certains projets clés de l’histoire du RCIP à la fin des années 1980 dans la vidéo « Voyage dans le temps : le RCIP en 1989 ». Pour entendre d’autres réflexions personnelles d’anciens membres du personnel du RCIP, écoutez le balado L’ICC et le RCIP se racontent, et plus particulièrement les épisodes avec Peter Homulos et Lyn Elliott Sherwood.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation, 2023

No de catalogue : CH57-4/73-2023F-PDF
ISBN 978-0-660-49182-0

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