Constat d'état pour les tableaux – Partie III : Glossaire – Notes de l'Institut canadien de conservation (ICC) 10/11

Introduction

Le présent glossaire vise à mieux faire connaître la terminologie employée par les restaurateurs dans leurs constats d’état pour les tableaux. Nous souhaitons qu’il soit d’une utilité toute particulière au personnel des musées qui doit rédiger et tenir à jour des constats d’état exacts pour les tableaux. Pour en savoir davantage sur l’examen des tableaux et la rédaction des constats d’état, consulter la Note de l’ICC 10/6 Constat d’état pour les tableaux – Partie I : Introduction et la Note de l’ICC 10/7 Constat d’état pour les tableaux – Partie II : Méthodes d’examen et liste de contrôle. Le présent glossaire contient aussi la définition des termes techniques utilisés dans les autres Notes de l’ICC de la série 10.

Conventions utilisées dans le présent glossaire :

  • Les termes sont classés par ordre alphabétique.
  • Les termes sont suivis de la mention du genre : « n.m. » pour nom masculin et « n.f. » pour nom féminin et « pl. » pour pluriel. Ils sont aussi suivis de leur(s) équivalent(s) anglais.
  • Tous les termes figurant en caractères gras dans une définition constituent eux‑mêmes une entrée du glossaire.
  • « Syn.» désigne un terme souvent utilisé comme synonyme du terme défini.
  • « Voir aussi » renvoie à un ou à des termes connexes.
  • « Voir » renvoie au terme sous lequel la notion est définie.
  • Un index anglais‑français contenant les termes anglais classés par ordre alphabétique est fourni à la fin du présent document.

abrasion (n.f.) – abrasion

Altération d’une partie de la couche de protection, de la couche picturale ou de la couche picturale et de la préparation causée par le grattage, le frottement ou le nettoyage excessif avec un produit abrasif.

Voir aussi : épidermage, frottement, grattage, usure

accrétion (n.f.) – accretion

Dépôt superficiel et accidentel d’une matière étrangère, ultérieur à l’exécution de la peinture.

Nota : Les résidus de liquides séchés, les parcelles d’aliments et les chiures de mouches sont des exemples dépôts.

Voir aussi : encrassement, saletés superficielles

ampoule (n.f.) – blind cleavage

Clivage peu apparent, voire invisible, entre des couches de peinture, entre la couche picturale et la préparation ou entre la préparation et le support.

Nota : Les ampoules peuvent se manifester par l’apparition d’une légère bosse à la surface de la peinture.

Voir aussi : clivage, début de clivage, écaillage, soulèvement, soulèvement en cuvette, soulèvement en tente, soulèvement en tuile

apprêt (n.m.)

Voir : préparation

arête (n.f.) – turn-over edge

Bord de l’œuvre où la toile est repliée sur le support auxiliaire (voir figure 7).

Syn. : arête de la toile (n.f.), arête du châssis (n.f.)

Voir aussi : bord de la toile

arête de la toile (n.f.)

Voir : arête

arête du châssis (n.f.)

Voir : arête

armure (n.f.) – weave

Patron créé par l’entrecroisement des fils de trame et de chaîne dans un tissu.

Voir aussi : armure sergé, armure toile, chaîne, trame

armure sergé (n.f.) – twill weave ou twill pattern

Armure complexe caractérisée par un motif en diagonale (voir figure 1).

Voir aussi : armure, armure toile, chaîne, trame

Tissage complexe dans lequel les fils de chaîne et les fils de trame se chevauchent aux quatre fils pour créer un motif diagonal.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 122428-0012
Figure 1. Armure sergé.

armure toile (n.f.) – plain weave, plain pattern ou tabby pattern

Armure des toiles de peintures dans laquelle chaque fil de trame passe alternativement sur et sous un fil de chaîne (voir figure 2).

Voir aussi : armure, armure sergé, chaîne, trame

Un motif de tissage dans lequel un fil de trame est tissé alternativement au-dessus et au-dessous des fils de chaîne.

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Figure 2. Armure toile.

assemblage à mi-bois (n.m.) – half-lap joint ou halving joint

Type de joint à recouvrement constitué de deux pièces en bois dont l’épaisseur, identique au départ, a été réduite de moitié à la hauteur du joint (généralement un joint d’angle) de façon à permettre leur emboîtement. Les deux sections amincies des pièces se chevauchent afin d’assurer un recouvrement uniforme (voir figure 3).

Voir aussi : assemblage à onglet, assemblage à rainure et languette, assemblage à tenon et mortaise, barre1, barre2, châssis à clés, châssis simple, croisillon, joint, joint abouté, joint à recouvrement, support auxiliaire

Deux pièces en bois et deux vis courtes. L’épaisseur de chaque pièce en bois a été réduite de moitié à une extrémité. Ces deux pièces se rejoignent, au moyen de vis, à un angle de 90 °.

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Figure 3. Assemblage à mi-bois.

assemblage à onglet (n.m.) – mitre joint

Assemblage dans lequel deux pièces en bois sont coupées à un angle de 45° à l’une de leur extrémité afin de former un angle de 90° lorsqu’elles sont réunies (voir figure 4).

Voir aussi : assemblage à mi-bois, assemblage à rainure et languette, assemblage à tenon et mortaise, barre1, barre2, châssis à clés, châssis simple, croisillon, joint, joint abouté, joint à recouvrement, support auxiliaire

Deux pièces en bois, chacune coupée à un angle de 45° angle, assemblées de façon à former un coin.

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Figure 4. Assemblage à onglet.

assemblage à rainure et languette (n.m.) – tongue-and-groove joint

Assemblage pour lequel une arête saillante (la languette), coupée dans une pièce en bois, s’emboîte parfaitement, sans être apparente, dans la rainure correspondante d’une seconde pièce (voir figure 5).

Voir aussi : assemblage à mi-bois, assemblage à onglet, assemblage à tenon et mortaise, barre1, barre2, châssis à clés, châssis simple, croisillon, joint, joint abouté, joint à recouvrement, support auxiliaire

Deux pièces en bois l’une en face de l’autre. L’une des pièces comporte une languette (section en saillie) coupée à une extrémité. L’autre pièce comporte une rainure (entaille) qui entourera parfaitement la languette de l’autre pièce.

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Figure 5. Assemblage à rainure et languette.

assemblage à tenon et mortaise (n.m.) – mortise-and-tenon joint

Assemblage pour lequel l’extrémité saillante (le tenon) d’une pièce en bois s’emboîte dans la cavité correspondante (la mortaise) coupée à l’extrémité d’une seconde pièce en bois (voir figure 6).

Nota : Contrairement à l’assemblage à rainure et languette, dans le cas de l’assemblage à tenon et mortaise, l’assemblage est apparent.

Voir aussi : assemblage à mi-bois, assemblage à onglet, assemblage à rainure et languette, châssis à clés, châssis simple, croisillon, joint, joint abouté, joint à recouvrement

Une pièce en bois comporte une entaille à une extrémité. L’autre pièce en bois comporte une section saillante à son extrémité, qui s’insérera dans l’entaille de l’autre pièce de façon à former un coin.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 122428-0006
Figure 6. Assemblage à tenon et mortaise.

barre1 (n.f.) – strainer bar

Pièce extérieure principale du châssis simple.

Syn. : montant (n.m.)

Voir aussi : assemblage à-mi-bois, assemble à onglet, assemblage à rainure et languette, assemblage à tenon et mortaise, barre2, châssis à clés, châssis simple, croisillon, support auxiliaire

barre2 (n.f.) – stretcher bar

Pièce extérieure principale du châssis à clés.

Voir aussi : assemblage à-mi-bois, assemble à onglet, assemblage à rainure et languette, assemblage à tenon et mortaise, barre1, châssis à clés, châssis simple, croisillon, support auxiliaire

biseau (n.m.) – bevel ou chamfer

Profil oblique, côté toile, de la surface des barres du châssis à clés ou du châssis simple.

Nota : Le profil biseauté (voir figure 7) empêche la toile d’entrer en contact avec les barres de châssis pendant l’application de la préparation et de la couche picturale; il sert également à éviter, à long terme, les marques du châssis sur la toile ou la formation de craquelures sur la peinture finale.

Syn. : chanfrein (n.m.)

Schéma montrant la largeur d’une barre de châssis inclinée de façon à ne pas toucher la toile.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 122428-0001
Figure 7. Coupe transversale d’un support auxiliaire (barre de châssis) biseauté (coupe).

blanchiment (n.m.) – blanching

Opacification blanchâtre d’une couche picturale ou d’une couche de protection, apparaissant par endroits à la surface d’un tableau ou de sa couche de protection, ou au sein même de la couche picturale ou de la couche de protection.

Nota : Le blanchiment peut être causé par l’altération du liant dans une peinture à l’huile (par exemple, en raison d’un nettoyage inadéquat) ou par la dégradation de la couche de vernis.

Syn. : chanci (n.m.)

Voir aussi : bleuissement

bleuissement (n.m.) – bloom

Voile blanc, blanc bleuâtre ou jaunâtre qui se forme à la surface de la peinture lorsque des composants de la peinture ou de la préparation migrent à la surface.

Voir aussi : blanchiment

bord de la toile (n.m.) – tacking margin ou tacking edge

Partie de la toile rabattue sur les bords d’un châssis simple ou d’un châssis à clés et fixée au moyen de broquettes ou d’agrafes (voir figure 7).

Syn. : bord de tension (n.m), bord non peint (n.m.), côté de la toile (n.m.)

Voir aussi : arête

bord de tension (n.m.)

Voir : bord de la toile

bord non peint (n.m.)

Voir : bord de la toile

bordure de protection (n.f.) – edge-strip

Mince baguette en bois, en métal ou en plastique, fixée sur le côté d’un tableau et qui dépasse en hauteur la surface de la couche picturale.

Nota : Des baguettes sur les quatre côtés créent un espace qui empêche la couche picturale de toucher la feuillure ou la vitre de protection du cadre (voir figure 8). Toutefois, dans de nombreux cas, la mise en place d’un matériau de matelassage le long de la feuillure est l’option privilégiée.

Voir aussi : feuillure, vitre de protection

Coupe transversale de la bordure de protection d’une peinture encadrée : la bordure de protection, le cadre, la toile, le support auxiliaire, le dos protecteur et la plaque de renfort.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 122428-0002
Figure 8. Coupe transversale de la bordure de protection d’une peinture encadrée : 1. bordure de protection; 2. cadre; 3. toile; 4. support auxiliaire; 5. dos protecteur; 6. plaque de renfort.

bosse (n.f.) – bulge

Déformation convexe tant de la toile que de la couche picturale et de la préparation.

Nota : Les bosses présentes sur la face avant de la toile peuvent résulter de coups exercés au dos de la toile non protégée. Elles peuvent aussi résulter d’une pression soutenue subie par la toile, qui peut, par exemple, être attribuable à la présence de débris logés entre le support auxiliaire et la toile ou d’un objet appuyé contre le dos de la toile, ou à des matériaux en excès, comme de la colle, piégés entre le support principal et le support auxiliaire.

Voir aussi : enfoncement, gondolage, pli d’angle

carton blanc (n.m.)

Voir : carton blanchi

carton blanchi (n.m.) – white cardboard ou white card

Carton à base de papier, généralement composé de nombreuses couches de fibres de papier, qui est offert en diverses épaisseurs et qui est habituellement utilisé comme support pour les peintures de plus petite taille.

Syn. : carton blanc (n.m.)

cartonnage (n.m.) – facing

Matériau de renforcement, en général un papier de type japonais, collé provisoirement à la surface d’un tableau à l’aide d’un adhésif dans le but d’éviter les pertes de particules de peinture fragiles et protéger la surface de la couche picturale au cours de certains traitements de conservation.

Syn. : facing (anglicisme, à éviter)

carton toilé (n.m.) – artist’s board

Support rigide, habituellement en carton, recouvert d’une fine toile et d’un enduit.

Nota : Certains cartons sont seulement recouverts d’un enduit et sont connus sous les noms « carton enroulé » et « carton encollé ».

Voir aussi : support, support auxiliaire, support composite, support rigide

chaîne (n.f.) – warp1

Ensemble des fils d’un tissu parallèles à la lisière.

Voir aussi : armure, armure sergé, armure toile, trame

chanci (n.m.)

Voir : blanchiment

chanfrein (n.m.)

Voir : biseau

châssis à clés (n.m.) – stretcher

Support auxiliaire (habituellement en bois) dont les joints peuvent être ouverts et sur lequel on tend la toile.

Voir aussi : assemblage à mi-bois, assemblage à onglet, assemblage à rainure et languette, assemblage à tenon et mortaise, barre1, barre2, châssis simple, croisillon, joint, joint abouté, joint à recouvrement, support auxiliaire

châssis simple (n.m.) – strainer

Support auxiliaire (habituellement en bois) dont les joints sont fixes et sur lequel on tend la toile.

Voir aussi : assemblage à mi-bois, assemblage à onglet, assemblage à rainure et languette, assemblage à tenon et mortaise, barre1, barre2, châssis à clés, croisillon, joint, joint abouté, joint à recouvrement, support auxiliaire

clé (n.f.) – key ou wedge

Petit coin de bois introduit dans les assemblages des angles ou des joints d’un châssis à clés pour en modifier la taille.

Syn. : clef (n.f.), coin (n.m.)

clef (n.f.)

Voir : clé

clivage (n.m.) – cleavage

Séparation entre deux couches de peinture, entre la couche picturale et la préparation ou entre la préparation et le support.

Voir aussi : ampoule, début de clivage, écaillage, soulèvement, soulèvement en cuvette, soulèvement en tente, soulèvement en tuile

cloque (n.f.) – blister

Déformation, sous forme de boursouflure, de la préparation, de la couche picturale ou de la couche de protection, souvent causée par une chaleur excessive ou un apport excessif d’humidité, et qui forme des cavités entre les couches ou au sein de celles-ci.

coin (n.m.)

Voir : clé

colle (n.f.)

Voir : encollage

composé du doreur (n.m.)

Voir : composition

composition (n.f.) – compo ou composition

Mélange de matériaux, traditionnellement de la colle de peau, de la colophane, de l’huile de lin et du carbonate de calcium (craie ou gypse), qui peut être pressé et mis en forme pour produire des ornements moulés sur les cadres.

Nota : Les moulages sont appliqués directement à la surface en bois du cadre et ils sont souvent dorés.

Syn. : composé du doreur (n.m.), mélange à mouler (n.m.), pâte anglaise (n.f.)

côté de la toile (n.m.)

Voir : bord de la toile

couche de protection (n.f.) – surface coating ou surface film

Couche transparente ou série de couches appliquée sur la surface d’une peinture achevée.

Nota : Divers produits sont utilisés, entre autres, des résines naturelles, des huiles siccatives, des cires et, plus récemment, des résines synthétiques.

Syn. : couche protectrice (n.f.)

Voir aussi : vernis

couche picturale (n.f.) – paint layer

Une ou plusieurs couches de peinture.

Voir aussi : liant, peinture, pigment

couche protectrice (n.f.)

Voir : couche de protection

craquelure (n.f.) – cracks (pl.), crackle ou craquelure

Fissure en surface ou en profondeur dans une ou plusieurs couches de vernis, de peinture ou de préparation.

Nota : Les craquelures se forment sous l’action de forces mécaniques et des réactions de la couche picturale, de la préparation et du support aux variations d’humidité relative, aux périodes de faible humidité relative et aux basses températures.

Voir aussi : craquelure circulaire, craquelure de tension, craquelure en épi, craquelure en escargot, craquelure en diagonale, craquelure prématurée, marque du châssis, peau de crocodile

craquelure circulaire (n.f.) – concentric cracks (pl.) ou cobweb cracks (pl.)

Craquelure de tension de forme vaguement circulaire ou ressemblant à une toile d’araignée, qui est attribuable à un coup porté à la peinture ou à une pression qui y est exercée.

Voir aussi : craquelure, craquelure de tension, craquelure en épi, craquelure en escargot, craquelure en diagonale, craquelure prématurée, marque du châssis, peau de crocodile

craquelure d’angle (n.f.)

Voir : craquelure en diagonale

craquelure de séchage (n.f.)

Voir : craquelure prématurée

craquelure de tension (n.f.) – mechanical cracks (pl.)

Craquelure causée par des mouvements ou des contraintes excessives à l’intérieur des différentes couches d’une peinture et qui est caractérisée par des arêtes saillantes.

Nota : Les craquelures de tension peuvent être généralisées ou restreintes à une zone particulière et, dans ce dernier cas, elles sont attribuables, par exemple, à un coup porté à la face ou au revers de la peinture ou à une pression qui y est exercée. Elles sont souvent désignées par le motif qui décrit leur aspect.

Voir aussi : craquelure, craquelure circulaire, craquelure en épi, craquelure en escargot, craquelure en diagonale, craquelure prématurée, marque du châssis, peau de crocodile

craquelure en arête de poisson (n.f.)

Voir : craquelure en épi

craquelure en colimaçon (n.f.)

Voir : craquelure en escargot

craquelure en diagonale (n.f.) – diagonal cracks (pl.) ou corner cracks (pl.)

Craquelure de tension se formant souvent dans les coins des peintures et pouvant être causée par un réglage de la tension de la toile inadéquat ou par un choc subi par le coin de la peinture.

Syn. : craquelure d’angle (n.f.)

Voir aussi : craquelure, craquelure circulaire, craquelure de tension, craquelure en épi, craquelure en escargot, craquelure prématurée, marque du châssis, peau de crocodile

craquelure en épi (n.f.) – feather cracks (pl.)

Craquelure de tension dont l’aspect rappelle celui d’un épi ou d’une plume et qui est causée par un contact en ligne droite avec le revers du tableau (par exemple, une éraflure) ou à la suite d’un coup de marteau qui a effleuré la toile au moment du réglage de la tension de celle-ci.

Syn. : craquelure en arête de poisson (n.f.)

Voir aussi : craquelure, craquelure circulaire, craquelure de tension, craquelure en escargot, craquelure en diagonale, craquelure prématurée, marque du châssis, peau de crocodile

craquelure en escargot (n.f.) – spiral cracks (pl.)

Craquelure de tension en forme de spirale qui est attribuable au relâchement des contraintes au sein des couches picturales.

Syn. : craquelure en colimaçon (n.f.)

Voir aussi : craquelure, craquelure circulaire, craquelure de tension, craquelure en diagonale, craquelure en épi, craquelure prématurée, marque du châssis, peau de crocodile

craquelure prématurée (n.f.) – drying cracks (pl.)

Craquelure formée pendant le séchage qui peut être large et exposer la couche picturale ou la préparation situées en dessous, et caractérisée par des bords arrondis ou obliques et non accompagnée de clivage.

Nota : Bien que leur présence dégrade souvent l’aspect esthétique de l’œuvre, les craquelures prématurées sont généralement stables et ne se propagent pas.

Syn. : craquelure de séchage (n.f.)

Voir aussi : craquelure, craquelure circulaire, craquelure de tension, craquelure en épi, craquelure en escargot, craquelure en diagonale, marque du châssis, peau de crocodile

croisillon (n.m.) – cross bar ou cross brace

Pièce verticale ou horizontale ajoutée entre les barres principales pour renforcer un châssis simple ou un châssis à clés.

Syn. : traverse (n.f.)

Voir aussi : assemblage à mi-bois, assemblage à onglet, assemblage à rainure et languette, assemblage à tenon et mortaise, barre1, barre2, châssis à clés, châssis simple, support auxiliaire

début de clivage (n.m.) – incipient cleavage

Étape précédant le clivage et qui commence souvent sur les bords des craquelures de la couche picturale et de la préparation.

Voir aussi : ampoule, clivage, écaillage, soulèvement, soulèvement en cuvette, soulèvement en tente, soulèvement en tuile

déchirure (n.f.) – tear

Rupture à la suite d’une tension dans un tissu ou un papier, laissant les bords irréguliers et effilochés.

Voir aussi : incision, perforation

déformation (n.f.) – deformation

Altération de la forme initiale d’un support, y compris sous forme de bosses, d’un fléchissement ou d’un affaissement de la toile, ou de gondolage.

Voir aussi : gauchissement

dos protecteur (n.m.) – backing board

Panneau rigide fixé au revers du support auxiliaire (ou châssis) du cadre et servant à protéger le tableau.

doublage (n.m.)

Voir : rentoilage

écaillage (n.m.) – flaking

Parcelles de la couche picturale ou de la couche picturale et de la préparation qui se détachent partiellement ou complètement d’une couche sous‑jacente.

Nota : L’écaillage non traité entraîne la perte de la couche picturale et de la préparation et forme des lacunes.

Voir aussi : ampoule, clivage, début de clivage, soulèvement, soulèvement en cuvette, soulèvement en tente, soulèvement en tuile

éclat (n.m.) – chip

Fragment de matière (couche picturale, préparation ou bois) détaché accidentellement sous l’action d’un agent mécanique.

empâtement (n.m.) – impasto

Peinture en relief, à la surface d’un tableau, résultant de l’apposition de peinture au moyen de vigoureux coups de pinceau ou de l’application d’une couche épaisse de peinture.

encollage (n.m.) – size ou sizing

Solution, émulsion ou gel, appliqué sur une toile non traitée ou sur tout autre support, avant l’application de la préparation, afin de réduire le pouvoir absorbant du support et de protéger les fibres de la toile contre les effets du médium de la peinture à l’huile.

Nota : Les produits traditionnellement utilisés pour l’encollage sont les colles de peau, la gélatine, la gomme et l’amidon; de nos jours on utilise aussi des produits synthétiques.

Syn. : colle (n.f.)

encrassement (n.m.) – grime

Dépôt à la surface d’une peinture ou matière qui y est incrustée et qui en dégrade l’aspect esthétique.

Nota : Il s’agit souvent d’un mélange de suie, de nicotine ou d’huiles de cuisine en suspension dans l’air ainsi que des souillures, des marques de doigts ou des traces laissées par la paume des mains.

Voir aussi : accrétion, saletés superficielles

enduit (n.m.)

Voir : préparation

enfoncement (n.m.) – dent

Déformation concave (indentation) à la surface d’un matériau, causée par un coup ou par la pression exercée par un objet.

Voir aussi : bosse, gondolage, pli d’angle

entaille (n.f.) – gouge

Dommage causé par le dégagement ou l’enlèvement d’une ou de plusieurs matières à la surface d’une peinture, d’un support, d’un support auxiliaire, d’un cadre ou d’un autre élément d’une œuvre.

épidermage (n.m.) – skinning ou over-cleaning

Abrasion des couches picturales d’origine causée par un nettoyage excessif.

Nota : L’épidermage entraîne souvent l’exposition de la préparation sous‑jacente. Par ailleurs, lorsque la couche picturale d’une peinture est mince, l’épidermage peut aussi mettre en évidence l’armure de la toile.

Syn. : nettoyage excessif (n.m.)

Voir aussi : abrasion, frottement, grattage, usure

facing (n.m.) (anglicisme, à éviter)

Voir : cartonnage

faïençage (n.m.) – crazing

Réseau de très fines craquelures dans le vernis, qui entraîne une perte de transparence.

Nota : Le faïençage est associé à une couche de vernis friable.

farinage (n.m.) – chalking

Dépôt poudreux sur une couche picturale attribuable à une quantité insuffisante de liant ou à l’exposition de la peinture aux conditions climatiques extérieures.

fente (n.f.) – split

Cassure complète qui traverse une pièce de bois de part en part dans le sens du fil.

Voir aussi : fissure

feuillure (n.f.) – rabbet

Entaille en L pratiquée au revers d’un cadre pour y loger la peinture.

Nota : Le « matelassage de la feuillure » désigne habituellement la mise en place de matériau de matelassage dans la partie de la feuillure en contact avec la surface de la peinture ou de la vitre de protection (voir figure 9).

Voir aussi : bordure de protection, vitre de protection

Des morceaux de mousse attachés à un cadre sous l’entaille (feuillure) à l’arrière du cadre où une peinture est insérée.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 122428-0008
Figure 9. Matelassage de la feuillure.

fissure (n.f.) – check

Fente partielle dans le fil ou le contre-fil d’une pièce de bois, causée par le séchage trop rapide du bois ou par des fluctuations importantes ou répétées de l’humidité.

Voir aussi : fente

frisure (n.f.)

Voir : soulèvement en tente

frottement (n.m.) – rubbing

Contact répété avec une surface qui entraîne une compression ou une perte de matériau et qui, ce faisant, modifie l’apparence de la surface en altérant habituellement son lustre ou sa couleur.

Voir aussi : abrasion, épidermage, grattage, usure

gauchissement (n.m.) – warp2

Déformation, comme un pli ou une courbure, dans un matériau rigide ou semi-rigide.

Voir aussi : déformation

glacis (n.m.) – glaze

Couche transparente (huile ou substance riche en résine, habituellement pigmentée) appliquée par l’artiste à la surface de la peinture.

Nota : Le glacis peut être composé d’une couche simple ou de couches multiples.

gondolage (n.m.) – cockling ou rippling

Déformation en forme de rides dans le support, généralement associées aux œuvres sur papier.

Nota : Dans les peintures sur toile, le gondolage ou des ondulations sont souvent observés le long des bords de la peinture; ces déformations peuvent être causées par le broquetage inadéquat ou non uniforme de la toile au support auxiliaire, cet état étant aggravé par le relâchement des contraintes au sein des matériaux de la peinture et les fluctuations d’humidité.

Syn. : ondulation (n.f.)

Voir aussi : bosse, enfoncement, pli d’angle

grattage (n.m.) – scraping

Abrasion répétée causée par un objet ou un instrument pointu qui se traduit par la perte ou le retrait d’une ou de plusieurs couches de matériau.

Voir aussi : abrasion, épidermage, frottement, usure

guirlande de tension (n.f.) – tension garland, scalloping, stress garland ou stretcher garland

Motif festonné sur les bords de la toile, indiquant l’emplacement des broquettes ou des agrafes ayant servi à l’origine à fixer la toile sur un support auxiliaire, durant son encollage et l’application de la préparation.

Nota : La présence d’une guirlande de tension est utile pour estimer les dimensions initiales d’une toile dont la taille a été modifiée.

imprimatura (n.f.) – imprimatura ou preparation layer

Mince couche de peinture appliquée sur la préparation par l’artiste pour déterminer la tonalité de l’œuvre.

incision (n.f.) – cut

Entaille aux arêtes nettes ou vives, faite dans du tissu ou du papier par un instrument tranchant.

Voir aussi : déchirure, perforation

joint (n.m.) – joint

Point de contact où s’effectue l’assemblage de deux pièces.

Voir aussi : assemblage à mi-bois, assemblage à onglet, assemblage à rainure et languette, assemblage à tenon et mortaise, châssis à clés, châssis simple, joint abouté, joint à recouvrement

joint abouté (n. m.) – butt joint

Joint formé par deux pièces de bois ne comprenant aucun élément d’emboîtement coupé dans les pièces adjacentes.

Nota : Les joints aboutés peuvent être à extrémités carrées, lorsque les arêtes des pièces sont réunies à 90° (voir figure 10), mais ils peuvent aussi former un assemblage à onglet si les extrémités des deux pièces sont coupées à 45° pour être assemblées.

Voir aussi : assemblage à mi-bois, assemblage à onglet, assemblage à rainure et languette, assemblage à tenon et mortaise, châssis à clés, châssis simple, joint, joint à recouvrement

Deux pièces en bois et deux vis longues. Les vis passent à travers la pièce en bois placée à la verticale et traversent jusque dans la pièce placée à l’horizontale afin de former un coin.

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Figure 10. Joint abouté.

joint à recouvrement (n. m.) – lap joint

Joint fabriqué au croisement de deux pièces de bois qui ont été partiellement entaillées afin de pouvoir se superposer sans heurt lorsqu’elles sont placées partiellement l’une par-dessus l’autre (voir figure 3).

Nota : La façon dont l’entaille est effectuée et l’endroit de l’assemblage déterminent le type de joint à recouvrement. Notons deux exemples, soit un assemblage à un angle où deux planches se croisent à un angle droit (assemblage à mi-bois) et un assemblage près du milieu de l’une des planches (joint à mi-bois).

Voir aussi : assemblage à mi-bois, assemblage à onglet, assemblage à rainure et languette, assemblage à tenon et mortaise, châssis à clés, châssis simple, joint, joint abouté

lacune (n.f.) – loss ou lacuna

Partie de la couche picturale, ou de la couche picturale et de la préparation, qui a été perdue à la suite d’un accident ou d’une détérioration.

Syn. : manque (n.m.)

liant (n.m.) – binder, binding medium ou medium1

Matière filmogène qui fixe les particules de pigment dans la peinture, par exemple l’huile siccative pour la peinture à l’huile ou la gomme végétale pour l’aquarelle.

Voir aussi : couche picturale, peinture, pigment

lisière (n.f.) – selvedge

Bordure d’origine d’une pièce d’étoffe, dans laquelle les fils de trame passent par-dessus les fils de chaîne.

Nota : Le tissage de la lisière est généralement serré et très soigné.

manque (n.m.)

Voir : lacune

marie-louise (n.f.) – liner

Partie intérieure d’un cadre qui borde directement le tableau et qui est construite indépendamment du cadre.

Nota : La marie-louise est habituellement fixée au cadre à l’aide de clous ou d’agrafes.

marouflage (n.m.) – marouflage

Opération qui consiste à coller une toile sur une surface rigide (par exemple, un mur ou un panneau).

marque du châssis (n.f.) – stretcher mark ou stretcher crease

Craquelure ou déformation linéaire à la surface d’une peinture qui longe les arêtes intérieures des barres d’un châssis à clés ou d’un châssis simple.

Nota : Les marques du châssis peuvent être causées par le contact répété de la toile avec des barres de châssis qui ne sont pas adéquatement biseautées ou qui présentent des arêtes vives, ou par des conditions ambiantes différentes le long des bords intérieurs des barres de châssis, au revers de la toile.

Voir aussi : craquelure, craquelure circulaire, craquelure de tension, craquelure en épi, craquelure en escargot, craquelure en diagonale, craquelure prématurée, peau de crocodile

mastic (n.m.) – fill, filling, infill, infilling ou luting

Matière de remplissage utilisée pour combler les lacunes de la couche picturale, ou de la couche picturale et de la préparation, de manière à mettre à niveau la lacune et la surface de la peinture.

Syn. : masticage (n.m.)

masticage (n.m.)

Voir : mastic

médium (n.m.) – medium2 ou painting medium

Substance que l’on peut ajouter à la peinture pour en modifier certaines caractéristiques (brillance, fluidité, texture ou temps de séchage).

Nota : Il existe différents types de médiums adaptés aux différents types de peintures (peintures acryliques, vinyliques, à l’huile, à l’aquarelle). 

mélange à mouler (n.m.)

Voir : composition

mesure à vue (n.f.) – sight edge

Périmètre visible d’un tableau lorsque celui-ci est encadré (voir figure 11).

Nota : Terme utilisé lors du constat d’état d’un tableau encadré pour décrire l’emplacement et les coordonnées des zones altérées ou endommagées.

Nota : À ne pas confondre avec les dimensions réelles du tableau qui comprennent la partie cachée sous la feuillure du cadre.

Schéma montrant l’endroit où se situent, sur une peinture, la mesure à vue et la mesure réelle (partiellement à l’intérieur du cadre où se trouve le rebord).

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation. ICC 122428-0010
Figure 11. Mesure à vue.

montant (n.m.)

Voir : barre1

nettoyage excessif (n.m.)

Voir : épidermage

ondulation (n.f.)

Voir : gondolage

panneau (n.m.) – panel

Support rigide principal ou secondaire.

Nota : Le terme « panneau » désigne, traditionnellement, une ou plusieurs planches de bois assemblées. Ce terme peut maintenant s’appliquer à des supports à base de produits du bois, tels que les panneaux de bois aggloméré et ceux de contreplaqué. Ce terme peut aussi servir à désigner des supports fabriqués de matériaux rigides comme ceux en aluminium à âme en nid d’abeille et ceux en composite d’aluminium et de polyéthylène.

Voir aussi : panneau de bois aggloméré, panneau dur

panneau de bois aggloméré (n.m.) – compressed wood board

Panneau rigide fabriqué à partir de fibres, de particules ou de flocons de bois qui sont agglomérés sous pression et chaleur à l’aide d’un liant tel qu’une cire ou une résine, et d’autres additifs, afin d’obtenir des propriétés particulières selon l’usage prévu.

Nota : Les panneaux de bois aggloméré les plus couramment utilisés comme supports pour les peintures sont les panneaux de fibres à haute densité (panneaux durs), les panneaux de fibres à densité moyenne (panneaux MDF) et les panneaux de fibres à faible densité. Les panneaux de particules font aussi partie de la famille des panneaux de bois aggloméré.

Voir aussi : panneau, panneau dur

panneau dur (n.m.) – hardboard ou high-density fibreboard

Panneau de bois aggloméré dont la densité se situe entre 800 et 1200 kg/m3 et qui présente un seul côté ou deux côtés lisses.

Nota : Les panneaux durs les plus courants sont ceux de marque Masonite.

Voir aussi : panneau, panneau de bois aggloméré

parquetage (n.m.) – cradle

Système de barres, en bois ou en métal, qui s’entrecroisent verticalement et horizontalement au revers d’une peinture sur panneau de bois pour former un grillage.

Nota : La mise en place d’un parquetage vise à prévenir le gauchissement du panneau, sans toutefois restreindre la capacité naturelle d’expansion et de contraction du panneau en réaction aux variations d’humidité relative.

pâte anglaise (n.f.)

Voir : composition

peau de crapaud (n.f.)

Voir : peau de crocodile

peau de crocodile (n.f.) – alligator cracks (pl.) ou alligatoring

Craquelure prématurée ressemblant à l’épiderme de certains animaux, comme les crocodiliens.

Syn. : peau de crapaud (n.f.)

Voir aussi : craquelure, craquelure circulaire, craquelure de tension, craquelure en diagonale, craquelure en épi, craquelure en escargot, craquelure prématurée, marque du châssis

peinture (n.f.) – paint

Matériau filmogène composé principalement de pigments ou de matières colorantes et d’un liant (par exemple, huile, acrylique, résine, gomme ou colle).

Voir aussi : couche picturale, liant, pigment

perforation (n.f.) – puncture

Petit trou dans une peinture.

Syn. : trou (n.m.)

Nota : Une perforation peut être accompagnée d’une déformation de la surface.

Voir aussi : déchirure, incision

pigment (n.m.) – pigment

Particules fines et colorées qui, mélangées avec un liant, constituent la peinture.

Voir aussi : couche picturale, liant, peinture

plaque de renfort (n.f.) – mending plate

Étroite plaque de métal (habituellement en laiton) faite sur mesure, servant à maintenir en place une peinture dans un cadre.

Nota : Un trou est percé à une ou aux deux extrémités de la plaque. La plaque est pliée selon un angle qui permet de loger le bord en saillie d’un châssis à clés ou d’un châssis simple, au-delà de la face arrière du cadre (voir figure 8).

pli d’angle (n.m.) – corner draws ou draws

Pli dans la toile, à partir des angles.

Nota : Des plis de ce type peuvent aussi se former le long des bords de la peinture lorsque les bords présentent un gondolage. Ces plis apparaissent dans des conditions de faible humidité relative (par exemple, en hiver, dans les pays au climat froid, dans les installations ayant un chauffage central) et ils peuvent disparaître lorsque l’humidité relative revient à la normale.

Voir aussi : bosse, enfoncement, gondolage

plissement (n.m.) – wrinkles

Ensemble de rides, de plis ou d’ondulations dans une couche de peinture ou de vernis qui se manifeste pendant le séchage.

préparation (n.f.) – ground ou priming

Couche opaque, blanche ou colorée, appliquée sur le support afin de servir de fond à la couche picturale.

Nota : Traditionnellement, la préparation était composée de craie ou de blanc de plomb mélangé à une colle ou à une huile. De nos jours, des préparations à base de pigments contemporains et de médiums acryliques sont couramment utilisées.

Syn. : apprêt (n.m.), enduit (n.m.)

pulvérulence (n.f.) – powdering

État d’un matériau qui se réduit facilement en poudre.

régler la tension de la toile (n.m.) – key out

Ouvrir un joint de châssis à clés.

rentoilage (n.m.) – lining

Opération qui consiste à doubler le dos d’une peinture sur toile avec une nouvelle toile.

Nota : La nouvelle toile est fixée au revers de la toile d’origine avec un adhésif ou est simplement mise en contact avec le revers de cette dernière.

Syn. : doublage (n.m.)

Voir aussi : rentoilage sur barres, toile de soutien

rentoilage sur barres (n.m.) – stretcher bar lining ou cami-lining (ancienne dénomination, à éviter)

Rentoilage pour lequel il n’est pas nécessaire de retirer la peinture du châssis à clés ni d’utiliser des adhésifs.

Nota : Le tissu de rentoilage est inséré entre la toile peinte et les croisillons du châssis à clés, puis il est tendu et fixé à l’arrière des barres principales (extérieures) du châssis.

Voir aussi : toile de soutien, rentoilage

repeint (n.m.) – overpaint

Peinture appliquée par quelqu’un d’autre que l’artiste et qui recouvre des parties de l’œuvre originale.

Nota : Le repeint a souvent servi à modifier une image ou à masquer une zone endommagée, et il couvrait généralement une plus grande partie de la peinture originale que ce qui était nécessaire.

Syn. : surpeint (n.m.)

Voir aussi : retouche1, retouche2

repentir (n.m.) – pentimento

Élément sous-jacent visible à travers la couche picturale et qui correspond à une correction que l’artiste a apportée à la composition en cours d’exécution.

Nota : Les peintures à l’huile ont tendance à devenir transparente avec le temps. En conséquence, les éléments sous-jacents de la composition préliminaire et les premières applications peuvent réapparaître.

retouche1 (n.f.) – inpaint

Nouvelle peinture dont l’application est strictement limitée aux lacunes et aux endroits où la peinture d’origine du tableau montre de l’usure.

Voir aussi : repeint, retouche2

retouche2 (n.f.) – inpainting ou retouching (ancienne dénomination, à éviter)

En restauration, application de nouvelle peinture strictement limitée aux lacunes et aux endroits où la peinture d’origine du tableau montre de l’usure.

Nota : Le terme anglais « retouching » avait, par le passé, une signification à peu près équivalente à celle de « retouche », mais il pouvait aussi désigner une altération abusive et inutile de l’image d’origine de l’œuvre (repeint ou surpeint). Dans ce cas particulier, le terme « overpainting » est aujourd’hui utilisé, en anglais, de préférence à « retouching ».

Voir aussi : repeint, retouche1

saignement (n.m.) – bleeding

Diffusion de la peinture dans des zones adjacentes du tableau

Nota : Le saignement peut être causé intentionnellement par l’artiste ou être un effet accidentel de l’action de l’eau ou d’un autre solvant.

saletés superficielles (n.f., pl.) – surface dirt

Poussières, saletés, encrassement, nicotine, suie ou autres impuretés déposées à la surface d’une peinture.

Syn. : salissure (n.f.)

Voir aussi : accrétion, encrassement

salissure (n.f.)

Voir : saletés superficielles

soulèvement (n.m.) – lifting

Décollement et élévation partiels de fragments de la couche picturale ou de la couche picturale et de la préparation.

Voir aussi : ampoule, clivage, début de clivage, écaillage, soulèvement en cuvette, soulèvement en tente, soulèvement en tuile

soulèvement en cuvette (n.m.) – cupping

Ilots de peinture, séparés par des craquelures, qui se soulèvent pour former des cuvettes peu profondes.

Voir aussi : ampoule, clivage, début de clivage, écaillage, soulèvement, soulèvement en tente, soulèvement en tuile

soulèvement en tente (n.m.) – tenting

Soulèvement au cours duquel la couche picturale, ou la couche picturale et la préparation se relèvent en forme de tente.

Nota : Le soulèvement en tente est causé par la compression de la couche picturale à la suite d’un rétrécissement de la toile ou du support en bois.

Syn. : frisure (n.f.)

Voir aussi : ampoule, clivage, début de clivage, écaillage, soulèvement, soulèvement en cuvette, soulèvement en tuile

soulèvement en tuile (n.m.) – buckling

Soulèvement en forme de crêtes subi par la couche picturale et la préparation et causé par l’application d’une pression (compression).

Nota : Ce type de soulèvement est souvent associé à la formation de craquelures, au clivage ou à l’écaillage. Le soulèvement en tuile peut aussi affecter certains supports rigides (par exemple, ceux en métal ou en carton).

Voir aussi : ampoule, clivage, début de clivage, écaillage, soulèvement, soulèvement en cuvette, soulèvement en tente

support (n.m.) – support ou primary support

Matériau sur lequel on applique la préparation et la peinture.

Nota : Voici des exemples de matériaux : toile, bois, papier, céramique, métal, verre, ivoire, plastique, etc.

Syn. : support principal (n.f.), support subjectile (n.f.)

Voir aussi : carton toilé, support auxiliaire, support composite, support rigide

support auxiliaire (n.m.) – auxiliary support ou secondary support

Structure sur laquelle la toile est tendue.

Nota : Le terme désigne habituellement un châssis à clés ou un châssis simple. Il peut parfois désigner un matériau de support secondaire tel qu’un carton rigide ou un tissu tendu qui renforce le support principal (voir figure 11).

Syn. : support secondaire (n.m.)

Voir aussi : assemblage à mi-bois, assemblage à onglet, assemblage à rainure et languette, assemblage à tenon et mortaise, barre1, barre2, carton toilé, châssis à clés, châssis simple, croisillon, support, support composite, support rigide

support composite (n.m.) – composite support

Support constitué d’au moins deux matériaux, par exemple une toile (support principal) collée sur du carton (support auxiliaire ou secondaire).

Voir aussi : carton toilé, support, support auxiliaire, support rigide

support subjectil (n.m.)

Voir : support

support principal (n.m.)

Voir : support

support rigide (n.m.) – rigid support

Support de peinture résistant et non flexible, comparativement à un support de tissu souple (toile).

Nota : Les supports rigides comprennent les panneaux, le carton toilé, le verre, les céramiques et les métaux.

Voir aussi : carton toilé, support, support auxiliaire, support composite

support secondaire (n.m.)

Voir : support auxiliaire

support subjectile (n.m.)

Voir : support

surpeint (n.m.)

Voir : repeint

toile (n.f.) – canvas

Support en tissu pour les peintures, le plus souvent composé de fibres naturelles, soit des fils de lin, de coton, de chanvre, parfois de jute, ou de ramie, ou d’un mélange de ces matériaux.

Nota : Les toiles plus récentes peuvent être composées de fibres synthétiques (par exemple, du polyester).

toile de soutien (n. f.) – loose lining ou blind lining

Toile posée derrière une peinture sur toile, sans être collée, pour protéger la toile originale et lui fournir un soutien supplémentaire.

Voir aussi : rentoilage, rentoilage sur barres

trame (n.f.). – weft

Ensemble des fils d’un tissu perpendiculaires à la lisière.

Voir aussi : armure, armure sergé, armure toile, chaîne

traverse (n.f.)

Voir : croisillon

trou (n.m.)

Voir : perforation

usure (n.f.) – wear

Altération de la surface sous l’effet d’une abrasion.

Voir aussi : abrasion, épidermage, frottement, grattage

vernis (n.m.) – varnish

Solution constituée d’une résine dissoute dans un solvant et qui forme, en séchant, un feuil transparent.

Nota : Le vernis sert principalement de couche de protection finale; il vise à uniformiser la brillance, à saturer les couleurs et à protéger la peinture. Les vernis les plus couramment employés sont faits de résines naturelles, par exemple le mastic, le dammar ou le copal. Plus récemment, on a commencé à utiliser diverses résines synthétiques.

Voir aussi : couche de protection

vitrage (n.m.) – glazing1 (verb)

La mise en place d’une plaque protectrice, en verre ou en acrylique, dans le cadre, séparée de la peinture au moyen d’une marie-louise, d’une cale d’espacement ou d’une bordure de protection.

vitre de protection (n.m.) – glazing2 (noun)

Plaque protectrice, en verre ou en acrylique, placée dans le cadre et séparée de la peinture au moyen d’une marie-louise, d’une cale d’espacement, ou d’une bordure de protection.

Voir aussi : bordure de protection, feuillure

Références

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Marette, J. Connaissance des primitifs par l’étude du bois, Paris (France), A. et J. Picard, 1961.

Marijnissen, R.-H. Dégradation, conservation et restauration de l’œuvre d’art, tomes I et II, Bruxelles (Belgique), Éditions Arcade, 1967.

Petit, J., et H. Valot. Glossaire des peintures et vernis, Paris (France), Section française de l'Institut international de conservation1991.

Rostain, E. Rentoilage et transposition des tableaux, 2e éd. rév. et corr., EREC, Puteaux (France), EREC, 1987.

Sochoux, L. L’encadrement, coll. Connaissance et technique, Paris (France), Éditions Denoël, 1982.

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Gettens, R. J., et Stout, G. L. Painting Materials: A Short Encyclopaedia, DoverPublications, Inc., New York, 1966.

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Stout, G. L. « A Museum Record of the Condition of Paintings », TechnicalStudies, vol. III, n° 4 (1935), p. 200-212.

Index anglais-français

abrasionabrasion

accretionaccrétion

alligator cracks ou alligatoringpeau de crocodile

artist’s boardcarton toilé

auxiliary support ou secondary supportsupport auxiliaire

backing boarddos protecteur

bevel ou chamferbiseau

binder, binding medium ou mediumliant

blanchingblanchiment

bleedingsaignement

blind cleavageampoule

blistercloque

bloombleuissement

bucklingsoulèvement en tuile

bulgebosse

butt jointjoint abouté

canvastoile

chalkingfarinage

checkfissure

chipéclat

cleavageclivage

cockling ou ripplinggondolage

compo ou compositioncomposition

composite supportsupport composite

compressed wood boardpanneau de bois aggloméré

concentric cracks ou coweb crackscraquelure circulaire

corner draws ou drawspli d’angle

cracks, crakle ou craquelurecraquelure

cradleparquetage

crazingfaïençage

cross bar ou cross bracecroisillon

cuppingsoulèvement en cuvette

cutincision

deformationdéformation

dentenfoncement

diagonal cracks ou corner crackscraquelure en diagonale

drying crackscraquelure prématurée

edge-stripbordure de protection

facingcartonnage

feather crackscraquelure en épi

fill, filling, infill, infilling ou lutingmastic

flakingécaillage

glazeglacis

glazing1vitrage

glazing2vitre de protection

gougeentaille

grimeencrassement

ground ou primingpréparation

half-lap joint ou halving jointassemblage à mi-bois

hardboard ou high-density fibreboardpanneau dur

impastoempâtement

imprimatura ou preparation layerimprimatura

incipient cleavagedébut de clivage

inpaintretouche1

inpainting ou retouching (ancienne dénomination, à éviter)retouche2

jointjoint

key ou wedgeclé

key outrégler la tension de la toile

lap jointjoint à recouvrement

liftingsoulèvement

linermarie-louise

liningrentoilage

loose lining ou blind liningtoile de soutien

loss ou lacunalacune

marouflagemarouflage

mechanical crackscraquelure de tension

medium2medium

mending plateplaque de renfort

mitre jointassemblage à onglet

mortise-and-tenon jointassemblage à tenon et mortaise

overpaintrepeint

paintpeinture

paint layercouche picturale

panelpanneau

pentimentorepentir

pigmentpigment

plain weave, plain pattern ou tabby patternarmure toile

powderingpulvérulence

punctureperforation

rabbetfeuillure

rigid supportsupport rigide

rubbingfrottement

scrapinggrattage

selvedgelisière

sight edgemesure à vue

size ou sizingencollage

skinningépidermage

spiral crackscraquelure en escargot

splitfente

strainerchâssis simple

strainer barbarre1

stretcherchâssis à clés

stretcher barbarre2

stretcher bar lining ou cami-lining (ancienne dénomination, à éviter) – rentoilage sur barres

stretcher mark ou stretcher creasemarque du châssis

support ou primary supportsupport

surface coating ou surface filmcouche de protection

surface dirtsaletés superficielles

tacking margin ou tacking edgebord de la toile

teardéchirure

tension garland, scalloping, stress garland ou stretcher garlandguirlande de tension

tentingsoulèvement en tente

tongue-and-groove jointassemblage à rainure et languette

turn-over edgearête

twill weave ou twill patternarmure sergé

varnishvernis

warp1chaîne

warp2gauchissement

wearusure

weavearmure

wefttrame

white cardboard ou white cardcarton blanchi

wrinklesplissement

L’ICC tient à remercier le Bureau de la traduction ainsi que le Centre de conservation du Québec d’avoir participé à l’élaboration de ce glossaire.

Rédigé par des employés de la Section des beaux-arts.

Révisé en 2016

Première date de publication : 1994

Also available in English.

© Gouvernement du Canada, Institut canadien de conservation, 2017

ISSN 1928-5272

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