Soins de base – Instruments à clavier

Les pianos, les orgues, les clavecins, les clavicordes et leurs nombreuses variantes font partie des instruments à clavier. Leur extérieur simple dissimule souvent des mécanismes internes très complexes et délicats composés d'une foule de pièces. Ainsi, dans un piano moderne, pas moins de 40 pièces individuelles interviennent pour produire une seule note. Les mécanismes plus simples, comme celui à anche des orgues à soufflerie manuelle, contiennent néanmoins des pièces faites de matériaux fragiles qui sont susceptibles de se détériorer.

De tous les objets à valeur historique qui sont conservés par des particuliers, les instruments à clavier comptent parmi ceux qui présentent le plus de difficultés en matière de préservation. Les notes qui suivent constituent uniquement des directives générales sur les soins élémentaires qu'exigent ces objets. Autrement, il faut faire appel à l'expertise de restaurateurs ou de spécialistes des instruments à clavier.

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Soins et nettoyage

La caisse des instruments à clavier, ainsi que les autres surfaces exposées, peuvent être nettoyées comme n'importe quel autre meuble. Pour obtenir plus d'information sur la façon de nettoyer le bois, consulter la Note de l'Institut canadien de conservation (ICC) 7/1, Le soin et le nettoyage du bois nu. Lorsque le fini de ces surfaces est stable et en bon état, il suffit de les épousseter et de les polir à l'occasion (environ deux fois par an) avec une cire. De même, si le fini est récent et en bon état, on peut épousseter les surfaces avec un chiffon doux légèrement humecté.

Il ne faut pas jouer d'un instrument à clavier, ou l'accorder, à moins d'être sûr qu'il est en état de marche. Utiliser un instrument de façon négligente peut causer des dommages graves, particulièrement lorsque les éléments de l'instrument sont abîmés ou que celui-ci n'a pas servi depuis longtemps.

Revêtements des touches du clavier

Le revêtement des touches du clavier de la plupart des pianos et des autres instruments à clavier est soit en ivoire, soit fait d'un matériau de remplacement synthétique. Dans le cas des instruments anciens, il est parfois fait d'os. On peut nettoyer les touches en ivoire avec un chiffon doux ou un coton-tige légèrement humecté avec de l'eau additionnée de quelques gouttes de détergent. Il ne faut toutefois pas trop les mouiller parce que l'ivoire réagit parfois avec l'eau.

Les mêmes techniques de nettoyage valent pour les touches faites de matériaux synthétiques. Les touches recouvertes d'os exigent des précautions supplémentaires parce que l'os est plus sensible à l'humidité. On déconseille de blanchir les touches d'un clavier. En effet, même si les agents de blanchiment blanchissent bel et bien les touches, leur action est provisoire et ces produits peuvent endommager l'ivoire. La Note de l’ICC 6/1, Entretien des objets en ivoire, en os, en corne et en bois de cervidé, contient des précisions sur le soin de l'ivoire.

Intérieur des instruments à clavier

IIl est parfois très difficile d'accéder à l'intérieur des instruments à clavier. Il faut s'abstenir d'en enlever les couvercles ou d'autres parties à moins d'être très sûr de son coup. L'intérieur des instruments à clavier doit être épousseté très délicatement parce que les parties endommagées peuvent avoir du jeu ou tomber. On peut l'épousseter avec un pinceau à soies douces en brossant en direction de l'embout d'un aspirateur. Protéger les éléments textiles, comme les feutres et les rubans, avec un morceau de toile à moustiquaire avant de les passer à l'aspirateur pour éviter que les pièces moins solides ne soient aspirées dans l'aspirateur. Conserver toutes les pièces détachées dans un endroit sûr.

Orgues

Il faut faire très attention lorsqu'on époussette les anches d'un orgue à soufflerie manuelle. Les anches sont de fines lames métalliques qui sont limées et polies jusqu'à ce qu'elles produisent exactement le ton et le timbre voulus. Même le plus léger des contacts peut provoquer une altération audible du son produit par l'instrument. Il est donc préférable de confier le nettoyage et l'accord de ces instruments à un spécialiste.

Les parties des tuyaux d'orgue qui produisent les sons sont très sensibles. Ces tuyaux sont faits d'un métal mou – soit de plomb, soit d'un alliage de plomb et d'étain – et sont manipulés lorsqu'on les accorde afin d'obtenir le « régime » voulu. Le moindre dommage à ces parties affecte gravement le ton et peut même étouffer complètement les tuyaux. Les tuyaux sont lourds et très mous, deux caractéristiques qui exigent que l'on redouble de prudence lorsqu'on les nettoie.

Le soufflet des orgues est susceptible de fuites d'air. Autrefois, les soufflets étaient principalement en cuir, mais le cuir a été remplacé par la toile cirée ou des matériaux synthétiques. Il est rare que la soufflerie d'un vieil orgue fonctionne correctement. Pour réparer le soufflet, il faut généralement l'enlever et le recouvrir, démarche qui ne tarde pas à se compliquer. On se contente parfois de réparer les petites fuites, mais toute réparation de ce genre est temporaire, même dans le meilleur des cas.

Manipulation

Les instruments à clavier sont lourds et difficiles à déplacer, sans compter qu'ils comportent de nombreuses pièces amovibles ou détachées. On déconseille de les déplacer très loin sans faire appel à un spécialiste. On peut les déplacer dans un même édifice, sans changer d'étage, à condition que toutes les pièces qui ont du jeu ou qui sont amovibles soient fixées en place. Les roulettes dont sont munis la plupart des instruments à clavier ne conviennent pas, en fait, à l'emploi prévu et il ne faut pas s'y fier. Il est préférable d'utiliser un diable matelassé, muni de roues qui tournent sans heurt, pour déplacer les instruments à clavier. Il faut toujours vérifier le trajet à parcourir avant de commencer à déplacer l'instrument pour s'assurer que la voie est libre. Ne jamais déplacer un orgue sans d'abord en retirer les tuyaux ou sans les fixer adéquatement en place.

Accord et entretien

À moins d'avoir de l'expertise en la matière, tous les travaux d'entretien des instruments à clavier devraient être confiés à des spécialistes. De plus, tous les accordeurs de pianos et d'orgues ne sont pas forcément conscients des besoins particuliers des instruments anciens. Il est très simple d'enlever et de remplacer les pièces qui font défaut avec des pièces neuves, mais cette solution ne convient pas dans tous les cas. Lorsque l'instrument a une valeur historique, il est préférable de consulter des experts.

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Ces documents sont publiés par l'Institut canadien de conservation (ICC). Pour toutes questions ou commentaires, incluant les demandes de reproduction, communiquez avec l'ICC.

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