Rapport du comité d’experts de 2016
Stratégie conjointe de prévention du suicide
des Forces armées canadiennes et d'Anciens Combattants Canada
En 2016, le gouvernement a convoqué un Comité d’experts de la santé mentale sur la prévention du suicide dans les Forces armées canadiennes (un suivi du rapport du Comité d’experts à propos du même sujet convoqué par les FAC en 2010). Le Comité, présidé par le Dr. Jitender Sareen, médecin, professeur et chef du département de psychiatrie de l’Université du Manitoba et coprésidé par le Dr. Rakesh Jetly, psychiatre en chef des Forces armées canadiennes, était composé de spécialistes provenant du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni. Les membres du comité ont examiné les programmes et les systèmes de prévention du suicide existants pour retracer les points forts et les faiblesses, partagé leur expertise et élaboré un ensemble de 11 recommandations pour renforcer la prévention du suicide au sein des FAC.
Les principaux constats du groupe d’experts sont les suivants :
- Au cours des dix dernières années, il y a eu en moyenne 16,6 décès par suicide chaque année, au sein de la Force régulière et de la Première Réserve des FAC combinées (11 et 25, respectivement). Cela n’inclut pas les anciens combattants.
- L’accès aux services de santé mentale et leur disponibilité sont meilleurs pour les militaires actifs ayant des comportements suicidaires que pour la population civile canadienne.
- Le déploiement ne semble pas être associé au comportement suicidaire. Cela dit, l’exposition à des événements traumatisants pendant le déploiement (combat, observation d’atrocités) démontre un lien étroit, mais significatif, avec le comportement suicidaire.
- Malgré les efforts pour réduire la stigmatisation et accroître les services en santé mentale au Canada, il demeure que dans la population générale canadienne et américaine, la prévalence du suicide s’est accrue au fil des ans ou est demeurée stable.
- Il est important de se se concentrer sur les interventions qui ciblent les comportements suicidaires en particulier, en plus de promouvoir la résilience psychologique et de déceler et traiter les troubles mentaux.
- Bien qu’il existe une abondante littérature sur les facteurs de risque associés aux comportements suicidaires, il est difficile de prévoir de tels comportements chez une personne à court terme.
- Les FAC ont investi pour améliorer l’accès aux services de santé mentale, élaboré le programme de formation En route vers la préparation mentale (RVPM) pour accroître la sensibilisation aux problèmes de santé mentale et faire ¸prendre conscience du besoin en soins, de même que mener des enquêtes épidémiologiques de pointe qui offrent des données longitudinales sur les besoins en santé mentale de la population canadienne.
- Le Comité d’experts a appris qu’il n’existe au sein des SSFC aucun établissement de santé mentale disposant de lits pour accueillir le personnel militaire devant être hospitalisé pour des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie.
Sur la base de ces constatations, le Comité d’experts a formulé 11 recommandations d’action, toutes acceptées par les FAC, et pour lesquelles se trouvent des réponses dans les plans d’action des FAC et d’ACC prévus dans cette Stratégie. Les recommandations du Comité d’experts étaient les suivantes :
- Créer le poste de coordonnateur de l’amélioration de la qualité de la prévention du suicide des FAC
- Assurer l’analyse multidisciplinaire systématique des cas de décès par suicide parmi les membres des FAC depuis 2010
- Offrir une formation à l’évaluation du risque de suicide et à la planification de la sécurité
- Effectuer des interventions psychosociales liées au suicide auprès des personnes ayant des antécédents d’automutilation
- Envoyer des lettres ou procéder à des appels de suivi après une crise de santé mentale
- Examiner les pratiques exemplaires pour dépister les troubles de santé mentale et les comportements suicidaires durant le recrutement, ainsi qu’avant et après le déploiement
- Créer un groupe de soutien dédié aux membres des FAC pour les soutenir durant la transition vers la vie civile
- Offrir un traitement fondé sur les données probantes en cas de problèmes concomitants de santé mentale et de toxicomanie
- Adopter des approches novatrices pour améliorer la prestation d’interventions psychologiques et pharmaceutiques (par exemple, la technologie)
- Assurer une couverture médiatique responsable des suicides
- Faire participer les patients et les familles aux traitements et à la planification des programmes
Liens :
- Le rapport complet du Groupe d’experts est disponible ici.
- Le rapport du Groupe d’experts de 2016 représente un suivi du travail antérieur du Rapport du Groupe d’experts de 2010.
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