Scénario : Affronter le racisme dans l’aide aux sinistrés

Ce scénario peut contenir un langage explicite et des références à des situations blessantes qui pourraient déclencher des émotions fortes chez certaines personnes. Si vous avez besoin d'aide, des services sont disponibles via le Programme d'aide aux membres des FAC (PAM FC) et le Programme d'aide aux employés (PAE).

Taille du groupe : 4-15

Scénario

Le sergent Leblanc fait partie d’une équipe militaire envoyée pour fournir de l’aide à une communauté autochtone touchée par une grave inondation. La communauté se trouve dans une région isolée et n’a qu’un accès limité aux ressources et aux services. L’équipe est chargée de fournir une aide humanitaire, telle que de la nourriture, de l’eau, des fournitures médicales et des abris. L’un des membres de l’équipe, le caporal Sibikwe, est un Autochtone qui appartient à une communauté différente de celle à qui de l’aide est fournie. L’équipe s’est efforcée d’établir des relations de confiance avec la population locale et de comprendre leurs valeurs culturelles, leurs besoins et leurs priorités en matière d’aide humanitaire.

Un jour, le sergent Leblanc entend un membre de l’équipe qu’il supervise, le caporal-chef Wilson, faire des remarques désobligeantes sur la communauté autochtone en question. Il dit par exemple qu’« ils ne méritent pas notre aide », et qu’« ils devraient simplement s’intégrer et cesser de vivre dans le passé ». Il se moque également du caporal Sibikwe, qu’il juge « trop autochtone » et comme n’étant « pas un véritable soldat des Forces armées canadiennes (FAC) ». Le sergent Leblanc est choqué et irrité par ces commentaires et se demande comment le caporal-chef Wilson peut faire preuve d’un tel manque de respect et être aussi raciste. Le sergent Leblanc se demande ce qu’il faut faire face à cette situation.

Catégories 

Guide de facilitation

Objectifs d’apprentissage

Questions de facilitation

  1. Quel dilemme éthique ce scénario soulève-t-il?
    • Commencer une discussion de groupe.
    • Le dilemme éthique dans ce scénario est de savoir comment le sergent Leblanc doit réagir aux remarques racistes et irrespectueuses du caporal-chef Wilson à l’égard des peuples autochtones et du caporal Sibikwe.
  2. Quels éléments en lien avec les codes de valeurs et d’éthique du MDN et des Forces armées canadiennes (FAC) sont en jeu? Commencer une discussion de groupe.
    • Respecter la dignité de toute personne : la communauté à qui de l’aide est fournie et le caporal Sibikwe ont le droit d’être traités avec respect.
    • Courage : le sergent Leblanc devra faire preuve de courage pour prendre la parole et s’engager dans une conversation probablement difficile.
    • Comment les valeurs d’intégrité et d’excellence peuvent-elles être en jeu dans ce scénario?
  3. Les propos du caporal-chef Wilson constituent-ils une conduite haineuse dans ce scénario? Commencer une discussion de groupe.
    • Définition de conduite haineuse : acte ou conduite, y compris l’affichage ou la communication de mots, symboles ou images, par un militaire qui savait ou aurait raisonnablement dû savoir qu’il constituerait, favoriserait, justifierait ou promouvrait la violence ou la haine d’une personne ou des personnes appartenant à un même groupe identifiable. (Réf. : DOAD 5019-0, lien ci-dessous)
  4. Quelles mesures le sergent Leblanc pourrait-il prendre dans ce scénario? Quelle est l’option la plus appropriée? Pourquoi?
    • Option 1 : Agir. Le sergent Leblanc doit parler immédiatement au caporal-chef Wilson, ainsi qu’au reste de l’équipe. Ces commentaires constituent une conduite haineuse, sont inacceptables et doivent être signalés. Le paragraphe 4.3 de la DOAD 5019-0 énumère certaines conséquences appropriées, telles que la formation et la prise de mesures administratives ou disciplinaires. Il est possible d’avoir une discussion individuelle pour permettre au caporal-chef d’exprimer son point de vue – d’entendre les croyances et les préjugés sous-jacents qui ont donné lieu à ces commentaires. Le sergent peut alors lui faire prendre conscience de son attitude et de son lien avec la mission. Le sergent doit signaler l’incident à la chaîne de commandement pour s’assurer que des mesures appropriées sont prises. Le sergent doit également offrir son soutien au caporal Sibikwe et faire preuve de solidarité à son égard, notamment en lui proposant des services d’aide et en lui faisant clairement savoir que ce comportement ne sera pas toléré.
    • Option 2 : Ignorer l’incident. Le sergent Leblanc pourrait faire comme s’il n’avait pas entendu les commentaires afin d’éviter toute confrontation. Le caporal Sibikwe risquerait ainsi de subir d’autres préjudices et de se sentir exclu de l’équipe. Les membres de la communauté autochtone en question pourraient également entendre les commentaires, ce qui pourrait contribuer à alimenter la rhétorique raciste envers les Autochtones au sein des FAC, la suprématie blanche, et à discréditer les FAC.
      • Remarque à l’animateur : ce n’est PAS une option. Ce comportement ne peut être ignoré à aucun prix, quels que soient le grade, le pouvoir, la hiérarchie, l’intention des commentaires, etc. Son incidence est considérable et grave.
    • Option 3 : Demander conseil. Si le sergent Leblanc ne sait pas comment gérer la situation, il peut chercher conseil auprès de la chaîne de commandement, d’un collègue de confiance ou d’une personne formée à la gestion des problèmes liés au racisme et à la haine. Une fois qu’il a reçu des conseils, il doit s’assurer que l’incident remonte la chaîne de commandement, soit par son intermédiaire, soit par celui de la personne à qui il l’a révélé et qui a le pouvoir de le faire.
  5. Dans ce scénario, si vous faisiez partie de cette équipe et aviez entendu les propos racistes, comment tenteriez-vous de défendre les valeurs d’inclusion, de leadership, de travail d’équipe et de respect de la dignité de toute personne? Comment feriez-vous en sorte que les engagements de réconciliation soient activement mis en œuvre dans nos activités quotidiennes au sein des FAC? Commencer une discussion de groupe.
  6. Dans ce scénario, il est possible que des membres de la communauté autochtone aient entendu ces propos ou d’autres commentaires faits à d’autres moments par le caporal-chef. Il est également possible que d’autres membres de l’unité soient Autochtones, mais qu’ils aient choisi de ne pas révéler leur origine. Comment le sergent peut-il s’assurer de renforcer la résilience des relations entre les FAC et la communauté autochtone face à la suprématie blanche et au racisme? Comment le sergent peut-il s’assurer que l’unité agit activement contre le racisme? Commencer une discussion de groupe.
    • Discuter de la réconciliation, des privilèges, des préjugés, etc., au fur et à mesure qu’ils sont évoqués.

**Remarque à l’animateur : veuillez consulter la DOAD 5019-0, Manquement à la conduite et au rendement et l’Instr Pers Mil FC 01/20 (lien vers le RED) sur la conduite haineuse pour vous préparer à ce scénario.

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