Moderniser l’approche budgétaire du Canada

Document d'information

Une nouvelle approche budgétaire

Le gouvernement adopte une nouvelle méthode budgétaire qui fera des investissements en capital une priorité nationale. Cette nouvelle approche repose sur le Cadre de budgétisation des investissements en capital qui distingue les dépenses de fonctionnement courantes des dépenses stimulant les investissements en capital des secteurs public et privé.

Le cadre sera appliqué au budget fédéral, tout en préservant la comparabilité entre les diverses publications financières. Il est conçu pour améliorer, et non remplacer, les rapports financiers existants. Les Comptes publics du Canada continueront de respecter les normes comptables du secteur public, qui autorisent la capitalisation des coûts liés aux actifs contrôlés par l’État.

Le gouvernement adoptera également un cycle budgétaire d’automne à partir du budget de 2025. Le dépôt du budget à l’automne, avant la présentation du Budget principal des dépenses, renforcera la transparence et facilitera le contrôle des dépenses publiques pour les parlementaires. Cela favorisera également une planification financière efficace pour les ministères et organismes fédéraux, les provinces et les territoires, les investisseurs, ainsi que les entreprises. Les organisations qui dépendent du financement fédéral pour offrir des programmes et des services aux Canadiens et aux Canadiennes auront maintenant de la visibilité sur les fonds disponibles avant le début du nouvel exercice et de la saison de construction, ce qui permettra de lancer les projets sans délai. Le budget d’automne sera suivi par une mise à jour économique et budgétaire au printemps.

L’importance de la formation de capital

Les investissements en capital sont les fondements de la croissance économique. En améliorant la productivité du Canada, les investissements en capital stimulent la création d’emplois de qualité et contribuent à améliorer le niveau de vie à long terme. Or, les investissements des entreprises américaines ont augmenté de façon constante, alors qu’au Canada ils sont restés proches de leur niveau de 2015 (Graphique 1). De plus, alors que de nombreux pays ont accéléré les investissements dans la propriété intellectuelle, les technologies de pointe et la fabrication moderne pour renforcer leur potentiel économique, les investissements du Canada ont été nettement moins concentrés dans ce type d’investissements visant à améliorer la productivité prospective (Graphique 2). Ce retard a freiné l’innovation, créé des risques pour la compétitivité du Canada et rendu l’économie moins résiliente. Cet écart en matière d’investissement pose un défi croissant dans une économie mondiale de plus en plus façonnée par l’évolution de la dynamique commerciale et l’adoption rapide de l’intelligence artificielle. Sans un changement radical dans les investissements en capital, le Canada risque de prendre encore plus de retard. Pour y remédier, il faut que les secteurs public et privé s’engagent à nouveau à faire des investissements en capital une priorité nationale.

Graphique 1
Investissement non résidentiel réel des entreprises depuis 2000, Canada et États-Unis, T1 de 2000 au T2 de 2025
Graphique 1: Investissement non résidentiel réel des entreprises depuis 2000, Canada et États-Unis, T1 de 2000 au T2 de 2025

Source : Statistique Canada et Bureau of Economic Analysis. Calculs du ministère des Finances Canada.

Version texte
Canada U.S.
2000 100 100
2000 101,0594 103,1201
2000 101,0481 104,2466
2000 100,7416 104,6389
2001 102,656 103,7023
2001 103,6332 101,5569
2001 103,9564 100,3544
2001 96,18151 97,46851
2002 94,49655 95,13322
2002 95,80285 94,06367
2002 97,54544 93,75356
2002 97,17034 92,49415
2003 98,85601 92,94981
2003 100,7901 95,51927
2003 104,0065 97,54446
2003 107,0691 98,77223
2004 109,284 97,79761
2004 110,8844 100,2405
2004 113,0164 103,1074
2004 114,7041 105,2275
2005 119,1086 106,7527
2005 121,6828 108,4805
2005 126,9202 110,7398
2005 130,9291 111,5942
2006 132,7301 115,3408
2006 135,4262 117,3533
2006 137,1755 119,3659
2006 137,8126 120,6316
2007 137,5547 122,8024
2007 138,3229 125,53
2007 139,0412 127,4983
2007 141,6719 129,4665
2008 146,656 129,9791
2008 146,8872 130,2449
2008 146,3983 127,8147
2008 139,0446 120,3658
2009 118,4528 111,2968
2009 113,661 107,9109
2009 114,5834 107,2843
2009 117,7465 108,0058
2010 123,9871 108,7716
2010 129,8003 112,3536
2010 134,2139 115,4167
2010 139,7686 117,6761
2011 142,4573 117,5432
2011 146,7371 120,6063
2011 147,9207 126,2831
2011 151,5213 129,5234
2012 154,6123 132,8587
2012 157,4747 135,8585
2012 158,0678 135,4092
2012 160,7102 136,8837
2013 163,5395 138,9975
2013 164,4128 139,7127
2013 165,4586 142,2821
2013 167,5178 145,6996
2014 169,4263 148,0539
2014 170,4512 152,2942
2014 172,3856 155,5914
2014 176,027 156,9458
2015 161,2937 157,0217
2015 154,1772 158,1166
2015 148,7893 159,0785
2015 145,8549 158,3761
2016 138,4338 158,509
2016 136,7409 159,857
2016 137,8108 162,2682
2016 131,7597 163,5719
2017 137,0783 165,2047
2017 139,3307 167,0654
2017 140,4377 168,6729
2017 144,4178 172,7043
2018 146,7612 177,5394
2018 149,0778 179,5519
2018 146,0752 180,6595
2018 146,4854 182,2923
2019 153,5764 183,52
2019 150,1521 187,0135
2019 153,2062 188,8172
2019 150,6165 187,9818
2020 149,852 184,4124
2020 124,5482 169,5842
2020 133,5985 177,0015
2020 137,5436 181,7353
2021 140,5722 185,9313
2021 148,5407 189,95
2021 148,614 189,1146
2021 152,2717 190,7031
2022 154,3359 196,8673
2022 158,8895 200,3607
2022 160,0776 204,1073
2022 158,4254 206,9489
2023 160,9545 209,6576
2023 165,514 214,6446
2023 159,8204 215,2332
2023 155,5381 217,2584
2024 155,4099 219,6696
2024 159,7615 221,7644
2024 156,3847 223,9605
2024 158,1283 222,2897
2025 158,3469 227,8274
2026 155,0682 231,0044
Graphique 2
Investissement non résidentiel en proportion du PIB, Canada et États-Unis, 2023
Graphique 2: Investissement non résidentiel en proportion du PIB, Canada et États-Unis, 2023

Source : OCDE. Calculs du ministère des Finances Canada.

Version texte
Totale Bâtiments et structures Machinerie et matériel Produits de propriété intellectuelle
Canada 14.9 7.8 3.8 3.3
U.S. 17.4 4.8 5.9 6.8

Cadre de budgétisation des investissements en capital

Le nouveau Cadre de budgétisation des investissements en capital uniformise le classement des dépenses, y compris les dépenses fiscales, qui contribuent à la formation de capital – appelée ici « investissement en capital » – tout en conservant les catégories préexistantes utilisées dans les budgets et les rapports financiers. Le cadre s’inspire des pratiques exemplaires d’autres économies avancées et est adapté au contexte canadien. Il établit des critères clairs et normalisés pour déterminer si une mesure donnée peut être considérée comme un investissement en capital.

Dans ce cadre, les investissements en capital sont généralement définis comme toute dépense publique ou dépense fiscale qui contribue à la formation de capital dans le secteur public ou privé, et qui figure directement au bilan du gouvernement ou à celui d’une entité du secteur privé, d’une communauté autochtone ou d’un autre ordre de gouvernement. Selon cette définition générale, l’objectif est de mettre l’accent sur les investissements en capital qui répondent aux critères suivants :

  • Conditionnalité – lorsque le bénéficiaire du financement est tenu d’investir dans la formation de capital pour bénéficier de l’avantage.
  • Lien clair – lorsque les dépenses favorisent ou permettent des investissements en capital dans des secteurs ou des projets identifiables.

Les dépenses qui ne sont pas classées dans les investissements en capital seraient considérées comme des dépenses de fonctionnement courantes. Elles comprendraient les dépenses publiques importantes, comme les transferts aux particuliers, les transferts au titre de la santé et des programmes sociaux, ainsi que les coûts liés aux opérations et aux services gouvernementaux, y compris les salaires et les avantages sociaux.

Selon les critères ci-dessus, les dépenses du gouvernement fédéral qui constituent des investissements en capital seraient généralement catégorisées comme suit :

  • Transferts en capital – transferts à d’autres ordres de gouvernement et à des organisations qui sont expressément destinés à être investis par le bénéficiaire dans des infrastructures ou des actifs productifs.
  • Incitatifs fiscaux axés sur le capital en matière d’impôt sur le revenu des sociétés – dépenses fiscales qui encouragent la nouvelle formation de capital.
  • Amortissement des immobilisations fédérales – dépenses comptabilisées afin de répartir le coût des immobilisations détenues ou contrôlées par le gouvernement fédéral sur leur durée de vie utile.
  • Recherche et développement du secteur privé – financement direct ou incitatifs fiscaux pour les activités de recherche et développement qui permettent la commercialisation ou l’expansion et augmentent la capacité de production future.
  • Soutien pour débloquer des investissements en immobilisation privés supplémentaires à grande échelle – accords contractuels avec les promoteurs de projets prévoyant des subventions d’exploitation exceptionnelles et importantes destinées à débloquer des investissements en immobilisation privés supplémentaires à grande échelle.
  • Mesures pour augmenter le parc de logements – mesures visant à accélérer l’offre de nouveaux logements.

De plus amples détails seront communiqués dans le budget de 2025, ce qui permettra aux Canadiens de mieux comprendre comment les choix budgétaires soutiennent la capacité économique future.

Comptes publics

En tant que gestionnaire financier responsable, le gouvernement demeure déterminé à garantir l’objectivité et l’intégrité de ses états financiers, qui sont présentés dans les Comptes publics du Canada. Les résultats ainsi présentés continueront d’être fondés sur les normes comptables canadiennes du secteur public.

L’approche du nouveau Cadre de budgétisation des investissements en capital sera appliquée au budget fédéral, mais les utilisateurs pourront encore comparer l’information de diverses publications financières, y compris les Comptes publics du Canada. Le budget continuera d’inclure des tableaux classant les dépenses prévues selon les concepts des Comptes publics, afin de maintenir la capacité de comparer les montants budgétés avec les résultats.

Cycle budgétaire d’automne

La transition vers un cycle budgétaire d’automne commencera par le budget de 2025 et entraînera les changements suivants :

  • Les consultations prébudgétaires se dérouleront maintenant en été.
  • Le budget sera déposé à l’automne, avant le dépôt du Budget principal des dépenses.
  • Le budget sera le principal document financier du gouvernement. Il sera suivi d’une mise à jour économique et budgétaire au printemps au début du nouvel exercice.

Le dépôt du budget à l’automne, bien avant le début du nouvel exercice, se traduira par :

  • davantage de prévisibilité et une meilleure planification pour les organisations, les entreprises, les planificateurs budgétaires provinciaux et territoriaux, les investisseurs et la population canadienne;
  • l’inclusion d’un plus grand nombre de mesures budgétaires dans le Budget principal des dépenses, permettant aux parlementaires d’exercer un meilleur contrôle des dépenses publiques. Cela répondra aux appels du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires et le directeur parlementaire du budget à mieux harmoniser le budget et le Budget principal des dépenses, dont le dépôt au Parlement doit avoir lieu au plus tard le 1er mars de chaque année;
  • une meilleure harmonisation avec la saison de construction, permettant à davantage de projets de démarrer sans retard. Dans l’ancien cycle, les budgets ne permettaient pas à certains projets de profiter pleinement de la saison de construction. Le cycle budgétaire de l’automne change cela, car il aide à donner aux constructeurs et aux investisseurs une réelle longueur d’avance.

Le gouvernement demeure engagé à mener des consultations sur la mise en œuvre des mesures budgétaires, notamment en matière fiscale et législative.

Mise en œuvre  

  • Le dépôt du budget de 2025 le 4 novembre 2025 marquera le début de la transition vers un cycle budgétaire d’automne.
  • Le budget de 2025 présentera et mettra en application le nouveau Cadre de budgétisation des investissements en capital du gouvernement.

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2025-10-06