3.1 Introduction : Les nouvelles compétences exigées des professionnels de musée pour obtenir un emploi nécessitant l'utilisation de la technologie
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Cette section du rapport analyse les compétences requises aujourd'hui et dans l'avenir immédiat par les professionnels de musée pour obtenir un emploi nécessitant l'utilisation de la technologie. Nos résultats se fondent sur l'analyse de 190 offres d'emplois recueillies dans différents sites de l'Amérique du Nord entre et , et sur des entrevues portant sur l'incidence de la technologie dans les musées que nous avons menées auprès de seize professionnels chevronnés du domaine muséal et universitaire de l'Amérique du Nord. Dans le rapport, nous indiquons qu'un certain niveau de compétences en technologie est requis dans pratiquement tous les domaines liés aux musées. Nous relevons également les nouvelles compétences requises par les professionnels du milieu dans presque tous les domaines (administration, conservation, expositions, programmes, membres et promotion, services aux visiteurs et relations publiques) et pour tous les types de musées (planétariums, sites historiques, musées d'art, d'histoire ou de la guerre, musées des sciences et de la technologie).
Les résultats contribuent aux objectifs plus généraux du projet de recherche, notamment de faire des recommandations sur l'élaboration des programmes d'études en muséologie en Amérique du Nord et sur le contenu et la nature du perfectionnement professionnel des travailleurs du savoir dans les musées.
3.1.1 Documentation connexe
Dans une étude menée en , Convergence in Curriculum? Museum Studies and Information Studies Academic TrainingNote en bas de page 1 , Jennifer Trant fait une comparaison sommaire et dresse un profil des emplois de musée en fonction des tâches, reposant sur les résultats de trois grandes études réalisées sur les emplois dans les musées (Danilov, ; Glaser et Zenetou, ; Lord et Lord, ). Trant passe en revue les emplois dans les musées et les exigences en matière de formation, en tenant compte des titres de postes particuliers, du département duquel ils relèvent, des exigences requises pour le poste (type de diplôme, à savoir baccalauréat, maîtrise ou doctorat, et le domaine), de la pertinence des expériences antérieures ainsi que de l'expertise et des habiletés requises (p. ex., gestion, administration, finances, technologie, éducation et conservation), en plus d'indiquer si un diplôme en muséologie était nécessaire pour occuper le poste.
L'étude examine, entre autres choses, les contextes en évolution des musées en ce qui a trait aux attentes changeantes des visiteurs et aux nouvelles pratiques dans les domaines de la conservation des collections, en plus des enjeux liés à la formation des professionnels dans les programmes d'études en muséologie. Dans une section portant sur la formation des spécialistes, Trant signale que « la technologie est considérée comme un outil facilitant l'interprétation et favorisant la mobilisation; le réseau est un endroit où les musées doivent rencontrer leurs nouveaux publics. Cependant, les professionnels de musée craignent de ne pas posséder les compétences requises pour relever ce nouveau défi » (Jones-Garmil et Anderson [introduction], ; Museum Computer Network (MCN), )Note en bas de page 2 [Traduction].
Bien que dans son rapport, Trant n'accorde pas une attention particulière à l'incidence de la technologie sur les pratiques muséales, il est intéressant de noter qu'elle signale explicitement le constant défi que pose la définition des compétences des professionnels dans le secteur muséalNote en bas de page 3, et que la technologie est l'un des nombreux domaines dans lequel les professionnels doivent acquérir des compétences, selon l'emploi qu'ils occupent.
Dans un chapitre consacré aux tendances touchant les emplois dans les musées, Elizabeth Schlatter ()Note en bas de page 4 constate que les répercussions et l'usage croissants de la technologie de l'information est l'un des nombreux facteurs qui a eu une importante incidence sur les musées (les autres facteurs étant la demande du public, la démographie des visiteurs, la concurrence avec d'autres sites de divertissement et les lois et les règlements fédéraux). Schlatter signale que la hausse du nombre de projets de numérisation que de nombreux établissements mettent en œuvre a entraîné une augmentation proportionnelle de la nécessité d'avoir en place des employés ayant suivi une formation en technologie de l'information (TI) et en services de l'information (SI). Aussi, les postes à combler dans le cadre de ces initiatives sont souvent des postes temporaires subventionnés dont les titulaires effectuent le travail préliminaire du projet, notamment la photographie des objets, la saisie des données, la création d'index, etc. Schlatter ajoute toutefois que les besoins en personnel dans les domaines de la TI et des SI demeurent étant donné que les activités de promotion et les projets de sensibilisation et d'élaboration de programmes continuent de recourir aux baladodiffusions, aux vidéodiffusions, aux fils de syndication RSS et aux sites de réseautage social. Comme toujours, l'aspect financier pose souvent problème : « ... C'est dans les plus grands musées que l'on trouve la majorité de ce type d'emplois, car les établissements plus petits ne peuvent habituellement pas payer les salaires et répondre aux besoins techniques sans subventions ou autres sources de revenu particulières »Note en bas de page 5 [Traduction]. Elle conclut en disant que les employés de musée œuvrant dans le domaine de la TI et des SI ne sont pas différents de leurs collègues des domaines du graphisme, de l'édition et des finances, puisque leurs compétences sont facilement transférables à d'autres secteurs professionnels à l'extérieur du milieu muséal.
Cette observation est importante pour notre étude car elle aide à mettre en contexte la mesure dans laquelle les musées ont recours à des experts-conseils et à des sous-traitants, souvent dans des domaines où les compétences et les besoins en technologie sont poussés. Schlatter cite Carolynne Harris, experte-conseil pour les musées du district de Columbia, selon laquelle, à l'heure actuelle, la conception et l'élaboration des expositions constituaient le secteur le plus important et le plus établi pour lequel les musées font appel à des sous traitants.Note en bas de page 6 Ces résultats, qui touchent directement le sujet du présent rapport, renforcent nos conclusions à l'effet que le domaine des expositions nécessite un degré élevé de compétences en technologie, en particulier en raison du fait que les personnes travaillant dans ce domaine doivent savoir utiliser des logiciels de graphisme.
3.1.2 Définition du travailleur du savoir dans le domaine muséal
Il est utile d'aborder, à la présente étape, la définition du travailleur du savoir dans le domaine muséal telle qu'elle est comprise dans le contexte du présent projet de recherche. Aux fins de l'étude, nous définissons un travailleur du savoir dans les musées comme une personne travaillant pour un musée qui a acquis les compétences partagées et fonctionnelles que doivent posséder les employés des musées pour comprendre et effectuer leur travail.Note en bas de page 7 Cette définition est largement inspirée du Comité international pour la formation du personnel (ICTOP), qui a relevé cinq domaines de compétences pour les professionnels de musée : compétences générales; compétences en muséologie; compétences en élaboration de programmes à l'intention du public; compétences en gestion; et compétences en gestion de l'information et des collections.
Robert Janes, professionnel de musée canadien, donne une définition plus précise en nous rappelant que les musées ont pour objet le savoir.Note en bas de page 8 Le lien que les musées ont avec leurs collections, et le savoir associé inhérent à ces collections, puis retransmis à travers entre autres des expositions, des publications, des sites Web et des conférences, sont au cœur des pratiques muséales. Les musées sont des lieux d'acquisition continue du savoir, et les professionnels de musée de même que les travailleurs du savoir favorisent et facilitent ce processus. Le commentaire de Janes à l'effet qu'il est nécessaire de continuellement hausser les normes professionnelles pour les travailleurs du savoir du domaine muséalNote en bas de page 9 est non seulement approprié, mais aussi nécessaire. Comme il le mentionne, les normes en éducation sont de plus en plus rigoureuses dans toute l'Amérique du Nord, et les musées ne font pas exception.
Dans notre étude, nous utilisons la définition du travailleur du savoir du domaine muséal comme une référence générale, sur laquelle repose notre système de classification selon les fonctions muséales qui figure dans le rapport préparé pour le projet sur les travailleurs du savoir dans les musées du XXIe siècle. Cependant, la présente étude a pour but d'évaluer l'évolution de cette définition dans le contexte muséal changeant, en particulier en ce qui a trait à l'incidence de la technologie sur pratiquement tous les aspects des pratiques muséales. Par conséquent, nous parlerons de nouveau dans la conclusion de notre définition du travailleur du savoir dans les musées.
Notes en bas de page
- Note en bas de page 1
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Trant, Jennifer. Convergence in Curriculum? Museum Studies and Information Studies Academic Training, rapport préparé pour la faculté de l'information de l'Université de Toronto, automne .
- Note en bas de page 2
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Trant, Section 1 A 1, page 9 de 31.
- Note en bas de page 3
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Trant, Section 1 A 1, page 6 de 31.
- Note en bas de page 4
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Schlatter, Elizabeth. Museum Careers: A Personal Guide for Students and Novices, Walnut Creek, CA: Left Coast Press, p. 38-39.
- Note en bas de page 5
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Schlatter, Ibid., p. 38-39.
- Note en bas de page 6
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Schlatter, Ibid., p. 44.
- Note en bas de page 7
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ICOM Curricula Guidelines for Museum Professional Development. http://museumstudies.si.edu/ICOM-ICTOP/index.htm (récupéré le ).
- Note en bas de page 8
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Janes, Robert. « Persistent Paradoxes », dans Reinventing the Museum: Historical and Contemporary Perspectives on the Paradigm Shift, ed. Gail Anderson, Oxford: AltaMira, , p. 390.
- Note en bas de page 9
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Janes, Ibid., p. 390.
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