Droit d'auteur en objet

Cette page Web a été archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Dans tout débat portant sur la réponse de la collectivité du patrimoine culturel face à la propriété intellectuelle, on devrait mentionner l'art qui a explicitement trait au droit d'auteur. Bien sûr, il arrive que les œuvres d'art deviennent par inadvertance reconnues pour les questions de droits d'auteur connexes. Ces œuvres d'art peuvent devenir des exemples manifestes d'un enjeu de propriété intellectuelle spécifique ou même des tremplins culturels et des points de ralliement pour les revendications touchant les règles du droit d'auteur. Une œuvre de la première catégorie est la sculpture de Jeff Koons déjà mentionnée : String of Puppies. Une œuvre de la seconde catégorie serait Molotov, une toile de l'artiste Joy Garnett. Les peintures de Joy Garnett incorporent l'imagerie médiatique sous forme de versions peintes d'images photo-journalistiques qu'elle trouve en ligne et ailleurs. Son sujet n'est pas seulement l'objet de la photo, mais la photo même en tant qu'artefact culturel. Dans une de ces toiles, soit Molotov, elle a découpé et peint une image d'un jeune homme sur le point de jeter un cocktail Molotov enfoncé dans une bouteille de soda. Elle a exposé cette toile et a été poursuivie par le photojournaliste qui avait produit la photographie originale. Cela aurait pu demeurer un cas anodin de présumée violation du droit d'auteur si ce n'eut été de ce qui est survenu par la suite. La collectivité artistique s'est portée à la défense de Garnett et de nombreux artistes ont commencé à s'approprier la même image pour des œuvres de leur cru, en modifiant parfois le contenu de la bouteille ou d'autres détails, dans un mouvement culturel baptisé Joywar!Note en bas de page 24

Bien entendu, certaines œuvres abordent les droits d'auteur de manière explicite. Carrie McLaren a agi à titre de conservatrice d'une exposition d'œuvres d'art appelée Illegal Art qui réunissait ces réalités artistiques.Note en bas de page 25 McLaren a déclaré que cette exposition visait à créer une tribune de débat public entourant les questions de droits d'auteur, de culture et d'art. Elle a précisé que pareils débats prennent habituellement la forme de discours juridiques inaccessibles qui excluent la plupart des tranches de la société, y compris la plupart des artistes. Illegal Art avait pour but de personnaliser le débat. McLaren a ajouté que les règles du droit d'auteur reflètent une perception asymétrique selon laquelle tout artiste, tout créateur, peut être tout à fait original, lorsqu'en fait chaque acte de création repose sur des actions antérieures le long de la chaîne de l'humanité.

Il y a également les œuvres qui traitent de la propriété intellectuelle par leur forme et leur mode de création plutôt que leur thématique visuelle. Par exemple, certaines œuvres d'art numérique prennent la forme de tribunes concertées ou de trousses d'outils logiciels telles que Carnivore ou Life-like de Lisa Jevbratt.Note en bas de page 26 Dans le cadre de ces projets, les travaux de l'artiste initial sont essentiellement infinis et évolutifs. Ils invitent les autres artistes (ou quiconque par le fait même) à utiliser les outils fournis pour compléter ou prolonger l'œuvre, créant ainsi un objet d'art en principe jamais terminé qui comprend un nombre sans fin de collaborateurs. La paternité d'œuvre répartie représentée par ces œuvres fait porter l'attention sur les cultures numériques de partage et de concertation, une nette démarcation d'avec le stéréotype artistique traditionnel de l'artiste héroïque qui se démène en vase clos. On peut commencer à voir comment les notions d'originalité jumelées aux supports intrinsèquement concertés peuvent causer de la friction entre les pratiques de l'art numérique contemporaine et les règles du droit d'auteur en apparence fondées sur la vision du créateur tout à fait original travaillant en mode isolé et concurrentiel.

Coordonnées pour cette page Web

Ce document est publié par le Réseau canadien d’information sur le patrimoine (RCIP). Pour fournir des commentaires ou des questions à ce sujet, veuillez communiquer directement avec le RCIP. Pour trouver d’autres ressources en ligne destinées aux professionnels de musées, visitez la page d'accueil du RCIP ou la page Muséologie et conservation sur Canada.ca.

Détails de la page

Date de modification :