Édition, présentation et étalage de l'art numérique

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Le projet de la SFMOMA/Tate Gallery en vue de l'élaboration de pratiques exemplaires pour l'exposition et le prêt d'œuvres d'art numérisé a vu le jour parce que les questions techniques, juridiques et stratégiques entourant le fait de prêter de l'art numérique exigent de revoir les pratiques habituelles des musées. Bien entendu, les organismes culturels ont depuis longtemps adopté comme pratique courante de se prêter mutuellement des œuvres d'art à des fins d'expositions. La propriété intellectuelle a toujours été une préoccupation et les établissements doivent négocier comment les œuvres prêtées seront créditées et photographiées ou représentées dans les publicités sur les expositions et dans les catalogues de l'institution emprunteuse.

Les organismes culturels comme les musées ou les galeries sont une façon dont l'on présente l'art numérisé au public, mais les artistes de l'électronique disposent aussi d'autres avenues. Un artiste cybernétique peut installer une œuvre directement sur un site Web personnel pour présentation au public, et il peut fournir un accès supplémentaire à l'œuvre par le truchement de tribunes ouvertes autonomes en ligne telles que RhizomeNote en bas de page 28 ou l'Internet Archive. Certains de ces forums publics, comme MorpheusNote en bas de page 29 ou le CC MixterNote en bas de page 30 pour le partage de musique, ont élaboré des modèles structurés et légaux pour la mise en commun des éléments de contenu, mais bon nombre d'autres formules n'ont pas emprunté cette voie. Le fait que les établissements artistiques de plus longue date soient préoccupés par l'indemnisation est le signe que tout défi de droits d'auteur inhérent à une œuvre peut suivre celle-ci peu importe où elle se retrouve.

Zeppetelli a déclaré que le Musée d'art contemporain de Montréal expose habituellement sans exiger de clauses sur la propriété intellectuelle dans les conventions d'exposition ou d'acquisition conclues avec l'artiste. Cette réalité est en partie attribuable à la nature publique du Musée et au fait que la loi stipule déjà les droits de l'artiste, des droits que le musée ne souhaite pas abréger. Cela signifie que chaque fois que l'établissement expose une œuvre, même une œuvre se trouvant dans sa propre collection, il doit communiquer avec l'artiste ou son représentant. Lorsque l'œuvre en question devient impossible à gérer sur le plan technique, le musée s'adresse à nouveau à l'artiste pour trouver une solution. C'est pour des motifs à la fois juridiques et techniques que le musée retourne à l'artiste lorsqu'un problème surgit. Pour son œuvre dans la collection du Musée d'art contemporain de Montréal, l'artiste Gary Hill conserve les copies maîtresses de tous les supports. Une entente entre le musée et l'artiste précise que la première partie doit demander à la deuxième d'exposer ou de réparer l'œuvre dans sa collection et l'artiste doit demander au musée d'exposer la copie dans sa collection. Cela crée un rapport intime entre le musée et l'artiste, et contribue de beaucoup à conserver la voix continue de l'artiste au chapitre du traitement réservé à l'œuvre. Toutefois, ce lien a également engendré certains problèmes puisque l'œuvre évolue constamment. Chaque fois que l'œuvre est exposée ou réparée, l'artiste apporte des changements. Cette œuvre modifiée et donc nouvelle devient un objet de la collection muséale. Cela soulève des défis quant à la documentation et peut-être à l'exactitude historique étant donné que l'œuvre recueillie et documentée par le musée n'est plus celle qu'il détient dans son fonds. Cependant l'effet secondaire le plus pervers de ce type de convention est que le musée ne possède pas carrément l'objet contenu dans sa collection. Il possède plutôt un genre de licence d'utilisation, un droit d'affichage, qui ne s'étend qu'à la vie du support dérivé qu'il a acheté et qui peut ne durer aussi peu que 15 ans. Ce délai de 15 années peut englober une bonne part du temps d'exposition, mais c'est une durée utile bien moins grande que ce qu'on attribue habituellement aux objets préservés dans les collections permanentes des musées.

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