Résumé de l'examen de l'innocuité - Agents de contraste à base de gadolinium - Évaluation des risques de dépôts de gadolinium dans le cerveau et d'effets secondaires potentiels sur le cerveau et le système nerveux (neurologiques)
Le 1 mai 2018
Produit
Agents de contraste à base de gadolinium
Problème d'innocuité potentiel
Dépôts de gadolinium dans le cerveau et effets secondaires potentiels sur le cerveau et le système nerveux (neurologiques)
Messages clés
- Les agents de contraste à base de gadolinium (ACBG) sont autorisés pour la vente au Canada pour mieux visualiser certains tissus de l'organisme lors des examens d'imagerie par résonance magnétique (IRM). Il existe 2 catégories d'ACBG de structures distinctes actuellement commercialisées au Canada : linéaire et macrocyclique.
- En 2016, Santé Canada avait examiné les risques de dépôts de gadolinium dans le cerveau et des effets secondaires neurologiques potentiels inconnus, à la suite de la publication de certaines études ayant révélé que le gadolinium pouvait demeurer dans le cerveau après l'administration répétée d'ACBG. L'examen, mené par Santé Canada, a conclu que le risque de dépôts de gadolinium dans le cerveau serait plus grand avec l'administration de doses répétées des 2 types d'ACBG, et avec l'utilisation d'ACBG linéaires comparativement aux macrocycliques. Cependant, aucun effet secondaire neurologique n'avait été observé dans ces 2 situations. Les renseignements sur le produit pour tous les ACBG avaient été mis à jour en juin 2017 pour y inclure des mises en garde à propos de la possibilité d'accumulation de gadolinium dans le cerveau, des conseils sur l'utilisation de la dose minimale requise, et de prudemment considérer si l'utilisation de doses répétées est nécessaire.
- Santé Canada a entrepris un second examen en 2017, car de nouvelles informations sont devenues disponibles, notamment un examen de l'Agence européenne des médicaments, des rapports fournis par les manufacturiers et des publications scientifiques. Le second examen, mené par Santé Canada, a conclu que les enfants et les femmes enceintes seraient plus à risque de dépôts de gadolinium dans le cerveau.
- Santé Canada collabore avec les fabricants afin d'apporter des modifications supplémentaires aux renseignements sur le produit de façon à inclure des mises en garde indiquant qu'il est préférable d'utiliser des ACBG macrocycliques, plutôt que les ACBG linéaires, chez les patients requérant des doses répétées d'ACBG, ainsi que chez les enfants et les femmes enceintes. Les patients, qui doivent subir un examen par IRM à l'aide d'ACBG, devraient consulter leur professionnel de la santé s'ils ont des questions ou des inquiétudes.
Enjeu
En 2016, Santé Canada avait examiné les risques de dépôts de gadolinium dans le cerveau et des effets secondaires neurologiques potentiels, à la lumière de la publication de certaines études ayant révélé que le gadolinium pouvait demeurer dans le cerveau après l'administration répétée d'ACBG. Les effets neurologiques de ces dépôts ne sont pas connus.
À la suite de cet examen, Santé Canada a diffusé une Mise à jour en janvier 2017. Les renseignements sur le produit ont été mis à jour pour l'ensemble des ACBG afin d'inclure des mises en garde quant au risque possible de dépôts de gadolinium dans le cerveau, de conseiller d'utiliser la plus faible dose nécessaire et d'évaluer rigoureusement si l'utilisation de doses répétées est nécessaire. À la lumière de nouvelles informations disponibles, notamment un examen de l'Agence européenne des médicaments, des rapports fournis par les manufacturiers et des publications scientifiques, Santé Canada a entrepris un second examen en 2017. Santé Canada a examiné les informations additionnelles pour voir s'il existait des données probantes pour justifier la prise de mesures additionnelles.
Utilisation au Canada
- Les ACBG sont autorisés pour la vente au Canada, pour mieux visualiser certains tissus de l'organisme lors des examens d'IRM. Ils sont administrés dans les veines (injection intraveineuse).
- Selon leurs structures chimiques, les ACBG sont soit du type linéaire, soit du type macrocyclique. Les deux types d'ACBG sont présentement disponibles sur le marché canadien. 8 ACBG sont actuellement homologués au Canada :
- agents linéaires: Magnevist (gadopentétate de diméglumine), MultiHance (gadobénate de diméglumine), Omniscan (gadodiamide), Optimark (gadoversétamide) et Primovist (gadoxétate disodique);
- agents macrocycliques: Dotarem (gadotérate de méglumine), Gadovist (gadobutrol) et ProHance (gadotéridol).
- En 2016, la majorité des ACBG utilisés au Canada était de type macrocyclique.
Constatations à l'issue de l'examen de l'innocuité
- Au moment des 2 examens, Santé Canada n'avait reçu aucune déclaration de cas de dépôts de gadolinium dans le cerveau associés à l'administration d'ACBG au Canada.
- Cet examen de l'innocuité a porté sur des études publiées et non publiées (57 réalisées chez l'humain et 12 menées sur des animaux) et 7 cas, déclarés à l'étranger, de dépôts de gadolinium dans le cerveau associés à l'administration répétée d'ACBG. Les études chez l'humain et les déclarations de cas ont permis de constater des dépôts de gadolinium dans le cerveau, dans la plupart des cas, apparus de nombreux mois après l'administration d'ACBG. Des résultats similaires ont été observés dans les études menées chez les animaux.
- Les données probantes, tirées de ces études, semblent indiquer que le risque de dépôts de gadolinium dans le cerveau est plus élevé avec l'administration répétée d'ACBG et avec les ACBG linéaires. Toutefois, des dépôts de gadolinium ont été observés avec les deux types d'ACBG.
- L'examen n'a relevé aucun effet secondaire neurologique lié aux dépôts de gadolinium dans le cerveau, selon les renseignements disponibles du moment. Cependant, il est difficile d'identifier les effets potentiels car ils peuvent prendre du temps à apparaître et certains patients pourraient avoir des symptômes similaires à cause de leur maladie.
- Les facteurs pouvant accroître le risque de dépôts de gadolinium dans le cerveau à la suite de l'utilisation d'ACBG ne sont pas encore tout à fait compris. Toutefois, les patients qui auraient besoin d'une administration répétée d'ACBG et les populations vulnérables (p. ex. les enfants et les femmes enceintes) peuvent présenter un risque accru de dépôts de gadolinium dans le cerveau.
Conclusions et mesures à prendre
- L'examen des renseignements disponibles, mené par Santé Canada, a conclu qu'il existe un lien entre l'administration répétée d'ACBG et le risque de dépôts de gadolinium dans le cerveau. Ce risque avait été considéré comme étant potentiellement plus grand chez les enfants, les femmes enceintes, et chez les patients à qui l'on a administré des doses répétées d'ACBG. Au moment de l'examen, aucun effet secondaire neurologique n'était associé à des dépôts de gadolinium dans le cerveau.
- En janvier 2017, Santé Canada a diffusé une Mise à jour pour faire connaître ce problème d'innocuité, à la suite de son premier examen de l'innocuité sur l'accumulation de gadolinium dans le cerveau. En juin de la même année, les renseignements sur le produit ont été mis à jour pour l'ensemble des ACBG afin d'inclure des mises en garde quant au risque possible de dépôts de gadolinium dans le cerveau, de conseiller d'utiliser la plus faible dose nécessaire et d'évaluer rigoureusement si l'administration de doses répétées est nécessaire.
- Santé Canada collabore avec les fabricants afin d'apporter des modifications aux renseignements sur le produit, de façon à inclure des mises en garde supplémentaires indiquant qu'il est préférable d'utiliser des agents macrocycliques plutôt que des agents linéaires chez certains patients, notamment ceux qui pourraient avoir besoin de doses répétées d'ACBG et les populations vulnérables (p. ex. les enfants et les femmes enceintes).
- Santé Canada continuera de surveiller les renseignements sur l'innocuité des ACBG, comme il le fait à l'égard de tous les produits de santé sur le marché canadien, afin de cerner et d'évaluer les dangers possibles. Santé Canada prendra les mesures qui s'imposent, en temps opportun, si de nouveaux risques pour la santé sont portés à son attention.
Renseignements supplémentaires
Les données analysées aux fins du présent examen de l'innocuité proviennent de documents scientifiques et médicaux, de déclarations d'effets indésirables soumises à l'étranger et des connaissances acquises concernant l'utilisation de ces produits au Canada et ailleurs dans le monde.
Pour d'autres renseignements, veuillez communiquer avec la Direction des produits de santé commercialisés.
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