Page 2 - Quatrième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada
1 Introduction
Les tableaux qui suivent présentent des données à l'échelle nationale sur les concentrations de substances chimiques de l'environnement de la population canadienne. Les données ont été recueillies dans le cadre de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS), une enquête permanente menée à l'échelle nationale et portant sur les mesures directes de la santé. Statistique Canada, en partenariat avec Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada, a lancé l'ECMS en 2007 pour recueillir des données sur la santé et le bien-être, ainsi que des échantillons biologiques auprès d'un groupe représentatif de l'ensemble de la population canadienne. Les échantillons biologiques ont été analysés en vue d'obtenir des indicateurs de l'état de santé, de l'état nutritionnel et de la présence de maladies chroniques et infectieuses, de même que des données sur la concentration de substances chimiques de l'environnement.
Le volet de l'ECMS sur la biosurveillance mesure la concentration de nombreuses substances chimiques de l'environnement ou de leurs métabolites dans le sang et l'urine des participants. Une substance chimique de l'environnement se définit comme étant une substance chimique d'origine anthropique ou naturelle, qui est présente dans l'environnement et à laquelle les humains peuvent être exposés dans différents milieux, notamment l'air, l'eau, les aliments, le sol, la poussière et les produits de consommation.
Le premier Rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada, publié en août 2010, fournissait des données de référence sur la concentration de 92 substances chimiques de l'environnement mesurées au cours du cycle 1 de l'ECMS (Santé Canada, 2010a). Les données du cycle 1 ont été recueillies entre mars 2007 et février 2009 auprès de quelque 5 600 Canadiennes et Canadiens âgés de 6 à 79 ans, dans 15 sites répartis dans tout le Canada.
Le Deuxième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada est paru en avril 2013 (Santé Canada, 2013a). Les données du cycle 2 ont été recueillies entre août 2009 et novembre 2011 auprès de quelque 6 400 Canadiennes et Canadiens âgés de 3 à 79 ans, dans 18 sites répartis dans tout le Canada. Le cycle 2 portait sur 91 substances chimiques de l'environnement, dont 42 avaient également été mesurées au cours du cycle 1.
Le Troisième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada est paru en juillet 2015 (Santé Canada, 2015a). Les données du cycle 3 ont été recueillies entre janvier 2012 et décembre 2013 auprès de quelque 5 800 Canadiennes et Canadiens âgés de 3 à 79 ans, dans 16 sites répartis dans tout le Canada. Le cycle 3 portait sur 48 substances chimiques de l'environnement, dont 32 avaient déjà été mesurées lors des cycles précédents.
Les données du cycle 4 ont été recueillies entre janvier 2014 et décembre 2015 auprès de quelque 5 700 Canadiennes et Canadiens âgés de 3 à 79 ans, dans 16 sites répartis dans tout le Canada. Dans le cadre du cycle 4, 54 substances chimiques de l'environnement ont été mesurées.
Le tableau 1.1 offre un sommaire des substances chimiques de l'environnement mesurées lors des cycles 1, 2, 3 et 4 de l'ECMS. Les cycles 3 et 4 sont jumelés de sorte que les mêmes substances chimiques sont mesurées dans les deux cycles.
Groupe de substance chimique | Cycle 1 | Cycle 2 | Cycle 3 | Cycle 4 |
---|---|---|---|---|
Diphényles polychlorés | Oui | Non | Non | Non |
Ignifugeants polybromés | Oui | Non | Non | Non |
Organochlorés | Oui | Non | Non | Non |
Chlorophénols | Oui | Oui | Non | Non |
Métabolites des phtalates | Oui | Oui | Non | Non |
Pesticides | Oui | Oui | Non | Non |
Substances perfluoroalkyliques | Oui | Oui | Non | Non |
Métabolite de la nicotine | Oui | Oui | Oui | Oui |
Métaux et éléments traces | Oui | Oui | Oui | Oui |
Phénols dans l'environnement | Oui | Oui | Oui | Oui |
Composés organiques volatils : métabolites du benzène | Non | Oui | Oui | Oui |
Métabolites des hydrocarbures aromatiques polycycliques | Non | Oui | Oui | Oui |
Acrylamide | Non | Non | Oui | Oui |
Composés organiques volatils | Non | Non | Oui | Oui |
Parabènes | Non | Non | OuiNote de bas de page a | Oui |
Pesticides : métabolites des insecticides organophosphorés | Non | Non | OuiNote de bas de page a | Oui |
La collecte de données du cycle 5 de l'ECMS a débuté en janvier 2016 et se terminera fin 2017. La planification des cycles futurs est en cours.
Ce rapport présente une description générale de la conception et de la conduite de l'ECMS. Un accent particulier est mis sur le volet de biosurveillance. Ces sections sont suivies de sommaires descriptifs de chaque substance chimique présentant l'identité de la substance chimique, ses utilisations courantes, sa présence dans l'environnement, les sources potentielles d'exposition pour la population humaine, sa toxicocinétique dans l'organisme, ses effets sur la santé, son statut réglementaire, ainsi que les données canadiennes de biosurveillance existantes.
Des tableaux de données propres à chaque substance chimique sont présentés après le texte correspondant; ils sont répartis par groupe d'âge et par sexe, et offrent des statistiques descriptives sur la répartition de la concentration de la substance chimique dans le sang et l'urine de la population échantillonnée. Pour les substances chimiques qui ont également été mesurées lors des cycles précédents, les tableaux présentent les données de tous les cycles afin de faciliter leur comparaison. Les données sur les substances chimiques mesurées uniquement au cours du cycle 1 ou du cycle 2 figurent dans le Rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada (Santé Canada, 2010) ou dans le Deuxième rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada (Santé Canada, 2013a). Il est possible de télécharger les tableaux depuis le portail du Gouvernement ouvert du Canada.
2 Objectifs
Le but premier du volet de biosurveillance de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) est de fournir des données de biosurveillance humaine que les scientifiques et les responsables de la santé et de l'environnement pourront utiliser pour évaluer l'exposition aux substances chimiques de l'environnement et élaborer des politiques visant à réduire l'exposition aux substances chimiques toxiques, afin de protéger la santé de la population canadienne.
Les données de biosurveillance de l'ECMS serviront à des fins précises, notamment à :
- déterminer les concentrations de référence des substances chimiques présentes chez les Canadiennes et les Canadiens, en vue d'établir des comparaisons entre diverses sous-populations du Canada et avec d'autres pays;
- déterminer les valeurs de référence des concentrations des substances chimiques présentes dans la population canadienne, pour suivre l'évolution temporelle de ces concentrations;
- recueillir des données pour établir des priorités et adopter des mesures visant à protéger la santé de la population canadienne et à protéger celle-ci d'une exposition aux substances chimiques de l'environnement;
- évaluer l'efficacité des mesures de gestion des risques pour la santé et l'environnement mises en place pour réduire l'exposition à certaines substances chimiques et les risques pour la santé qui en résultent;
- appuyer la recherche future sur les liens possibles entre l'exposition à certaines substances chimiques et la manifestation d'effets déterminés sur la santé;
- collaborer aux programmes internationaux de surveillance, comme la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants.
3 Conception de l'enquête
L'ECMS est une enquête transversale visant à combler les importantes lacunes et limites de l'information en matière de santé actuellement disponible au Canada. Son objectif principal est de recueillir des données de référence à l'échelle nationale sur des indicateurs clés de l'état de santé de la population canadienne, notamment ceux concernant l'exposition aux substances chimiques de l'environnement. Cette information est importante pour comprendre l'exposition aux facteurs de risque, dégager les nouvelles tendances relatives aux facteurs de risque et aux expositions, et faire progresser la surveillance de la santé et la recherche dans ce domaine au Canada. Des descriptions détaillées sur les justifications de l'ECMS, la conception de l'enquête, la stratégie d'échantillonnage, les aspects opérationnels et logistiques du centre d'examen mobile (CEM) pour le cycle 4 ont été publiées précédemment (Labrecque et Quigley, 2016; Statistique Canada, 2017).
3.1 Population cible
Le cycle 4 de l'ECMS vise les personnes âgées de 3 à 79 ans vivant dans les dix provinces canadiennes. Les groupes suivants sont exclus de l'enquête : les personnes vivant dans les trois territoires, dans les réserves et tout autre peuplement autochtone des provinces; les membres à temps plein des Forces canadiennes; les personnes vivant en établissement ou dans certaines régions éloignées. En tout, les personnes exclues représentent environ 4 % de la population cible.
L'ECMS ne fournit pas de données représentatives de la totalité de la population canadienne; toutefois, des enquêtes et des projets de recherche menés en partenariat avec Santé Canada portent directement sur certaines des sous-populations exclues.
L'Initiative de biosurveillance des Premières nations (IBPN), une enquête menée par l'Assemblée des Premières Nations (APN) et Santé Canada, vise à établir les données de biosurveillance de référence pour les membres des Premières Nations qui vivent dans une réserve au sud du 60e parallèle (APN, 2013). Entre 2009 et 2011, l'IBPN a mesuré les concentrations de 97 substances chimiques de l'environnement dans des échantillons de sang et d'urine prélevés chez 503 participants de 13 communautés des Premières Nations du Canada. Le rapport complet a été publié par l'Assemblée des Premières Nations (APN, 2013).
De plus, nombre d'études de biosurveillance ont été réalisées dans le Nord canadien dans le cadre du Programme de lutte contre les contaminants dans le Nord (PLCN). Sous la gouverne de divers ministères fédéraux et d'organismes provinciaux, territoriaux et autochtones, le PLCN a été créé en 1991 en réponse aux préoccupations concernant l'exposition humaine aux contaminants dans le cadre du régime alimentaire traditionnel des peuples autochtones du Nord. Le PLCN fournit une aide financière qui permet la conduite de nombreuses études distinctes dans diverses régions du Nord, dont les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut et le Nunavik (Nord du Québec). Le Rapport de l'évaluation des contaminants dans l'Arctique canadien et quantité d'articles scientifiques offrent plus d'information ainsi qu'un résumé des résultats de ces études.
3.2 Taille et répartition de l'échantillon
Afin d'atteindre l'objectif consistant à obtenir des estimations fiables à l'échelle nationale, par groupe d'âge et par sexe, l'échantillon du cycle 4 de l'ECMS devait comprendre au moins 5 700 participants. Les participants étaient répartis selon six groupes d'âge (3 à 5 ans; 6 à 11 ans; 12 à 19 ans; 20 à 39 ans; 40 à 59 ans; 60 à 79 ans) et le sexe (à l'exception du groupe des 3 à 5 ans), pour un total de 11 groupes. L'enquête n'était pas conçue pour fournir des estimations selon le sexe chez les 3 à 5 ans.
3.3 Stratégie d'échantillonnage
Une stratégie d'échantillonnage à plusieurs degrés a permis de satisfaire aux exigences de l'ECMS.
3.3.1 Échantillonnage des sites de collecte
Les participants à l'ECMS devaient être en mesure de se présenter à un centre d'examen mobile (CEM) dans un délai raisonnable. Pour le cycle 4, les données géographiques du Recensement de 2011 ont servi à créer 360 sites de collecte dans l'ensemble du pays. L'emplacement des sites de collecte a été choisi selon deux critères : la zone géographique du site devait compter au moins 10 000 habitants et les participants ne devaient pas parcourir plus de 75 kilomètres (50 km dans les régions urbaines, 75 km dans les régions rurales) pour s'y rendre. Les régions ne répondant pas à ces critères ont été exclues.
Même si l'utilisation d'un plus grand nombre de sites de collecte aurait permis d'obtenir des estimations plus précises, il a fallu limiter ce nombre à 16 en raison des contraintes logistiques et budgétaires inhérentes aux CEM. Les 16 sites de collecte ont été choisis à l'intérieur des cinq régions correspondant aux limites régionales types de Statistique Canada (région de l'Atlantique, Québec, Ontario, Prairies et Colombie-Britannique), le nombre de sites dans chaque région étant proportionnel à la taille de la population. Bien qu'il n'y en ait pas dans toutes les provinces, les sites de collecte de l'ECMS ont été choisis de manière à représenter la population canadienne d'est en ouest, dans les dix provinces, en incluant des régions plus et moins densément peuplées. Le tableau 3.3.1.1 présente les sites de collecte sélectionnés pour le cycle 4 de l'ECMS.
Tableau 3.3.1.1 - Sites de collecte pour le cycle 4 (2014 à 2015) de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé
Atlantique
- Shelburne-Argyle, N.-É.
- Sud de Fredericton, N.-B.
Québec
- Ouest de Laval
- Ouest de Montréal
- Saguenay
- Sainte-Hyacinthe
Ontario
- Kitchener-Waterloo
- Leeds-Grenville
- Nord de Toronto
- Ouest de Hamilton
- Ouest de Toronto
- Thunder Bay
Prairies
- Centre et est d'Edmonton, Alb.
- Est de Regina, Sask.
Colombie-Britannique
- Kelowna
- Terrace-Kitimat
3.3.2 Échantillonnage des logements et des participants
Pour chacun des sites, les données sur les logements pour lesquels la composition du ménage était connue au moment du Recensement de 2011 ont été mises à jour grâce aux derniers renseignements tirés des dossiers administratifs. Ces logements ont été stratifiés en fonction de l'âge des occupants au moment de l'enquête, entre les six strates d'âge correspondant aux groupes d'âge du cycle 4 de l'ECMS (3 à 5 ans; 6 à 11 ans; 12 à 19 ans; 20 à 39 ans; 40 à 59 ans et 60 à 79 ans). Un échantillon aléatoire simple de logements a été sélectionné dans chaque strate, pour chacun des sites. Les occupants de chacun des logements sélectionnés ont été contactés afin d'établir la liste des membres actuels du ménage, qui a ensuite servi à sélectionner les participants à l'enquête. Selon la composition du ménage, une à deux personnes ont été sélectionnées par logement.
3.4 Sélection des substances chimiques de l'environnement
Les consultations menées dans le cadre du cycle 2 de l'ECMS ont servi de point de départ pour dresser la liste des substances chimiques visées par le cycle 3 et le cycle 4 de l'enquête. Le principal mécanisme de consultation du cycle 2 était un questionnaire distribué aux intervenants clés faisant preuve d'une expertise ou d'un intérêt dans le domaine de la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement. L'objectif des consultations était de définir de façon précise les éléments à mesurer dans les échantillons de sang et d'urine de la population canadienne. Les participants clés comprenaient plusieurs directions et programmes internes de Santé Canada, ainsi que divers groupes externes, y compris d'autres ministères fédéraux, provinciaux et territoriaux de la santé et de l'environnement, des groupes industriels, des organismes non gouvernementaux œuvrant dans les domaines de la santé et de l'environnement, et des universitaires. Au fil des consultations, plus de 310 substances chimiques et métabolites différents ont été proposés.
Les substances ont été sélectionnées en fonction des risques pour la santé, de l'existence de données probantes sur l'exposition humaine, des lacunes actuelles dans les données; des engagements pris en vertu de traités, conventions et accords nationaux et internationaux; de la disponibilité de méthodes d'analyse de laboratoire normalisées, ainsi que de l'élaboration et de la mise en œuvre de politiques en vigueur ou prévues en matière de santé.
Les critères présentés ci-dessous ont servi d'orientation générale pour établir la liste des substances chimiques de l'environnement à considérer pour l'ECMS, ainsi que pour choisir parmi ces substances celles qui devront être incluses dans l'enquête :
- La gravité des effets connus ou présumés de la substance sur la santé.
- La nécessité d'adopter des mesures de santé publique à l'égard de la substance.
- Le degré de préoccupation du public au sujet des expositions à la substance et de ses effets possibles sur la santé.
- L'existence de données probantes sur l'exposition de la population canadienne à la substance.
- La faisabilité de la collecte de spécimens biologiques dans le cadre d'une enquête nationale et le fardeau qui en résulte pour les participants à l'enquête.
- La disponibilité et l'efficacité des méthodes d'analyse de laboratoire.
- Les coûts d'exécution des analyses.
- L'adéquation entre les substances chimiques sélectionnées et celles visées par d'autres enquêtes et études nationales et internationales.
Comme moins de deux années séparent le processus de sélection des cycles 3 et 4 de celui du cycle 2, on a estimé qu'il était inutile de faire de nouvelles consultations. La liste des substances d'intérêt prioritaire du cycle 2 a donc servi de point de départ pour les cycles 3 et 4. Les substances chimiques jugées d'intérêt prioritaire au cycle 2 mais qui, pour diverses raisons, n'ont pas pu y être incluses l'ont été en priorité aux cycles 3 et 4. Par ailleurs, les substances chimiques de l'environnement considérées comme étant hautement prioritaires dans le cadre des cycles 1 et 2 ont été de nouveau incluses aux cycles 3 et 4. La liste a ensuite été réduite en tenant compte du volume d'échantillons biologiques pouvant être prélevés auprès des participants pour les analyses. Le volume de sang, généralement limité, sert également à l'analyse de biomarqueurs nutritionnels et de biomarqueurs de maladies chroniques et infectieuses. Pour cette raison, moins de substances de l'environnement ont été mesurées dans le sang que dans l'urine.
Le tableau 3.4.1 présente la liste complète des substances chimiques mesurées pour les participants au cycle 4 de l'ECMS.
Substance chimique | Cycle 1 | Cycle 2 | Cycle 3 | Cycle 4 |
---|---|---|---|---|
Acrylamide | ||||
Adduits de l'acrylamide à l'hémoglobine | Non | Non | Oui | Oui |
Adduits de la glycidamide à l'hémoglobine | Non | Non | Oui | Oui |
Composés organiques volatils | ||||
Benzène | Non | Non | Oui | Oui |
Éthylbenzène | Non | Non | Oui | Oui |
Styrène | Non | Non | Oui | Oui |
Tétrachloroéthylène (perchloroéthylène) | Non | Non | Oui | Oui |
Toluène | Non | Non | Oui | Oui |
Trichloroéthylène | Non | Non | Oui | Oui |
Métabolites du benzène | ||||
Acide trans,trans-muconique | Non | Oui | Oui | Oui |
Acide S-phénylmercapturique | Non | Oui | Oui | Oui |
Trihalométhanes | ||||
Bromodichlorométhane | Non | Non | Oui | Oui |
Dibromochlorométhane | Non | Non | Oui | Oui |
Tribromométhane (bromoforme) | Non | Non | Oui | Oui |
Trichlorométhane (chloroforme) | Non | Non | Oui | Oui |
Xylènes | ||||
m-Xylène et p-xylène | Non | Non | Oui | Oui |
o-Xylène | Non | Non | Oui | Oui |
Métabolites des hydrocarbures aromatiques polycycliques | ||||
Métabolite du benzo[a]pyrène | ||||
3-Hydroxybenzo[a]pyrène | Non | Oui | Oui | Oui |
Métabolites du chrysène | ||||
2-Hydroxychrysène | Non | Oui | Oui | Oui |
3-Hydroxychrysène | Non | Oui | Oui | Oui |
4-Hydroxychrysène | Non | Oui | Oui | Oui |
6-Hydroxychrysène | Non | Oui | Oui | Oui |
Métabolite du fluoranthène | ||||
3-Hydroxyfluoranthène | Non | Oui | Oui | Oui |
Métabolites du fluorène | ||||
2-Hydroxyfluorène | Non | Oui | Oui | Oui |
3-Hydroxyfluorène | Non | Oui | Oui | Oui |
9-Hydroxyfluorène | Non | Oui | Oui | Oui |
Métabolites du naphtalène | ||||
1-Hydroxynaphtalène | Non | Oui | Oui | Oui |
2-Hydroxynaphtalène | Non | Oui | Oui | Oui |
Métabolites du phénanthrène | ||||
1-Hydroxyphénanthrène | Non | Oui | Oui | Oui |
2-Hydroxyphénanthrène | Non | Oui | Oui | Oui |
3-Hydroxyphénanthrène | Non | Oui | Oui | Oui |
4-Hydroxyphénanthrène | Non | Oui | Oui | Oui |
9-Hydroxyphénanthrène | Non | Oui | Oui | Oui |
Métabolite du pyrène | ||||
1-Hydroxypyrène | Non | Oui | Oui | Oui |
Métabolite de la nicotine | ||||
Cotinine | Oui | Oui | Oui | Oui |
Métabolites des pesticides organophosphorés | ||||
Métabolite du chlorpyrifos | ||||
3,5,6-Trichloro-2-pyridinol | Non | Non | OuiNote de bas de page a | Oui |
Métabolite du malathion | ||||
Acide dicarboxylique de malathion | Non | Non | OuiNote de bas de page a | Oui |
Métaux et éléments traces | ||||
Cadmium | Oui | Oui | Oui | Oui |
Fluorure | Non | Oui | Oui | Oui |
Mercure (inorganique) | Oui | Non | Oui | Oui |
Mercure (total) | Oui | Oui | Oui | Oui |
Méthylmercure | Non | Non | Oui | Oui |
Plomb | Oui | Oui | Oui | Oui |
Arsenic (différentes formes) | ||||
Acide diméthylarsinique | Non | Oui | Oui | Oui |
Acide monométhylarsonique | Non | Oui | Oui | Oui |
Arsénate | Non | Oui | Oui | Oui |
Arsénite | Non | Oui | Oui | Oui |
Arsénocholine | Non | Non | Oui | Oui |
Arsénocholine et arsénobétaïne | Non | Oui | Oui | Oui |
Parabènes | ||||
Méthylparabène | Non | Non | OuiNote de bas de page a | Oui |
Éthylparabène | Non | Non | OuiNote de bas de page a | Oui |
Propylparabène | Non | Non | OuiNote de bas de page a | Oui |
Butylparabène | Non | Non | OuiNote de bas de page a | Oui |
Phénols dans l'environnement | ||||
Bisphénol A | Oui | Oui | Oui | Oui |
Triclosan | Non | Oui | Oui | Oui |
En raison du coût élevé des analyses de laboratoire, certaines substances chimiques de l'environnement n'ont pas été mesurées chez tous les participants à l'ECMS. Un sous-échantillon de 2 500 participants âgés de 3 à 79 ans a été choisi pour mesurer la plupart des substances chimiques de l'environnement, à l'exception du plomb, du cadmium, du mercure total et de la cotinine, dont le taux a été mesuré chez tous les participants. Le taux de méthylmercure a été mesuré chez 1 000 participants âgés de 20 à 79 ans, et celui des trihalométhanes ainsi que des composés organiques volatils (COV) a été mesuré chez 2 500 participants âgés de 12 à 79 ans. Pour obtenir une description détaillée du sous-échantillonnage des substances chimiques de l'environnement, consulter le Guide de l'utilisateur des données de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) : cycle 4 (Statistique Canada, 2017) et la Documentation sur l'échantillonnage de l'ECMS - cycle 4 (Labrecque et Quigley, 2016).
Mesure | Matrice | Taille de l'échantillon cible | Groupe d'âge (ans) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
3 à 5 | 6 à 11 | 12 à 19 | 20 à 39 | 40 à 59 | 60 à 79 | |||
Acrylamide | Sang | 2 500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Composés organiques volatils (COVs) | Sang | 2 500 | Non | Non | Oui | Oui | Oui | Oui |
COVs : Métabolites du benzène | Urine | 2 500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Métabolites des hydrocarbures aromatiques polycycliques | Urine | 2 500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Métabolite de la nicotine | Urine | 5 700 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Métabolites des pesticides organophosphorés | Urine | 2 500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Métaux et éléments traces | Urine et sang | 5 700 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Métaux et éléments traces : Arsenic | Urine | 2 500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Métaux et éléments traces : Fluorure | Urine | 2 500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Métaux et éléments traces : Méthylmercure | Sang | 1 000 | Non | Non | Non | Oui | Oui | Oui |
Parabènes | Urine | 2 500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
Phénols dans l'environnement | Urine | 2 500 | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui | Oui |
3.5 Considérations éthiques
Les renseignements personnels recueillis dans le cadre de l'ECMS sont protégés en vertu de la Loi sur la statistique du Canada (Canada, 1970-71-72). En vertu de la Loi, Statistique Canada doit protéger l'information que lui transmet la population du Canada. Par conséquent, Statistique Canada a mis en place un ensemble exhaustif de politiques, de procédures et de pratiques - incluant des mesures d'ordre physique, organisationnel et technologique - pour protéger les renseignements confidentiels contre la perte, le vol, la divulgation, la reproduction, l'utilisation ou l'accès non autorisé. Les mesures prises par Statistique Canada pour protéger les renseignements recueillis dans le cadre de l'ECMS ont été décrites précédemment (Day et coll., 2007).
Le Comité d'éthique de la recherche de Santé Canada et de l'Agence de la santé publique du Canada a attesté que toutes les composantes de l'ECMS étaient conformes à l'éthique. Les participants âgés de 14 ans et plus ont donné leur consentement éclairé par écrit pour le volet clinique de l'ECMS. Pour les enfants plus jeunes, le consentement écrit a été obtenu d'un parent ou d'un tuteur légal, et l'enfant devait donner son assentiment. La participation à l'ECMS était volontaire et les participants pouvaient en tout temps refuser de participer à n'importe quelle partie de l'enquête.
Une stratégie a été élaborée pour communiquer les résultats aux participants à l'enquête, conformément aux conseils et avis des experts du Comité consultatif des laboratoires et du Comité consultatif des médecins de l'ECMS, de l'Institut national de santé publique du Québec (le laboratoire de référence en partie responsable des analyses de substances chimiques de l'environnement) et du Comité d'éthique de la recherche de Santé Canada (Day et coll., 2007). En ce qui a trait aux substances chimiques de l'environnement, seuls les résultats pour le plomb et le mercure ont été communiqués systématiquement aux participants. Les participants pouvaient cependant obtenir tous leurs autres résultats d'analyse en soumettant une demande à Statistique Canada. On trouve plus de renseignements sur les comptes rendus aux participants, y compris les défis éthiques rencontrés, dans Haines et coll. (2011).
4 Travail sur le terrain
Pour le cycle 4 de l'ECMS, le travail sur le terrain s'est échelonné sur une période de deux ans, de janvier 2014 à décembre 2015. La collecte des données s'est faite de façon séquentielle dans 16 sites répartis dans l'ensemble du Canada. L'ordre de collecte dans les sites a été établi de manière à tenir compte des fluctuations saisonnières de chaque région et de l'effet temporel, sous réserve des contraintes opérationnelles et logistiques.
Statistique Canada a envoyé par la poste une lettre d'avis et une brochure aux ménages sélectionnés conformément aux critères détaillés dans la section « Échantillonnage des logements et des participants ». Le courrier informait les participants potentiels qu'ils allaient être contactés en vue de la collecte de données dans le cadre de l'enquête.
Les données des personnes consentantes ont été recueillies lors d'une entrevue à domicile assistée par ordinateur ainsi que d'une visite au centre d'examen mobile (CEM) pour les mesures physiques et la collecte d'échantillons biologiques. L'équipe sur le terrain était composée des intervieweurs et du personnel des CEM de l'ECMS, y compris de professionnels de la santé dûment formés pour réaliser les tests de mesures physiques (Statistique Canada, 2017).
Les participants ont d'abord répondu à un questionnaire que l'intervieweur leur a présenté à domicile. À l'aide d'une application informatique, l'intervieweur a ensuite sélectionné au hasard un ou deux participants et a mené avec chacun une entrevue distincte sur la santé d'une durée de 45 à 60 minutes (Statistique Canada, 2017). Cette entrevue avait pour but de recueillir des données démographiques et socioéconomiques, ainsi que des renseignements sur le mode de vie, les antécédents médicaux, l'état de santé actuel, l'environnement et les conditions de logement. Lors de cette entrevue, le protocole de collecte des données pour le volet de l'enquête portant sur l'eau du robinet a également été mis en route. Les participants devaient se rendre au CEM dans un délai d'environ deux semaines après la visite à domicile. Chaque CEM consistait en trois remorques reliées par des passerelles encloisonnées. Une remorque servait de réception et contenait une aire d'administration et une salle d'examen; la deuxième remorque renfermait un laboratoire, une salle de phlébotomie et des salles d'examen, et la troisième contenait des salles d'examen supplémentaires. Les CEM étaient ouverts sept jours sur sept pour s'adapter à l'horaire des participants et permettre la réalisation des quelque 350 visites prévues sur chaque site durant une période de cinq à six semaines (Statistique Canada, 2017). Chaque visite au CEM durait en moyenne 2,5 heures. Les enfants de moins de 14 ans étaient accompagnés d'un parent ou de leur tuteur légal. Afin d'optimiser le taux de réponse à l'enquête, les participants qui ne pouvaient ou qui ne souhaitaient pas se rendre au CEM avaient la possibilité de recevoir une visite à domicile du personnel de l'ECMS pour effectuer certaines mesures physiques et collecter les échantillons biologiques (Statistique Canada, 2017). À la fin de la visite au CEM, un sous-échantillon des ménages a été invité à placer un échantillonneur dans sa maison dans le cadre du volet d'échantillonnage de l'air intérieur de l'enquête.
À leur arrivée au CEM, les participants devaient signer le formulaire de consentement ou d'assentiment avant le début des tests et, dans la plupart des cas, fournir immédiatement un échantillon d'urine. Pour des questions de logistique, des échantillons ponctuels d'urine ont été recueillis plutôt que des échantillons sur une période de 24 heures. Les échantillons d'urine ont été recueillis en début de miction, alors qu'ils avaient été recueillis au milieu de la miction au cours du cycle 1. Les participants avaient reçu des directives leur demandant de s'abstenir d'uriner dans les deux heures précédant leur visite au CEM. Les échantillons d'urine ont été recueillis dans des contenants de 120 mL. Des professionnels de la santé qualifiés ont mesuré divers paramètres physiques, notamment la taille, le poids, la tension artérielle, la fonction pulmonaire et la condition physique. Les participants ont dû répondre à une série de questions de présélection visant à déterminer, sur la base de critères d'exclusion préétablis, s'ils étaient aptes à subir les différents tests, y compris une phlébotomie (prélèvements sanguins) (Statistique Canada, 2017). Des phlébotomistes agréés ont effectué les prélèvements sanguins, dont le volume approximatif variait en fonction de l'âge du participant : 22,0 mL pour les participants âgés de 3 à 5 ans; 28,5 mL pour les participants âgés de 6 à 11 ans; 48,8 mL pour les participants âgés de 12 à 13 ans; 52,8 mL pour les participants âgés de 14 à 19 ans et 72,8 mL pour les participants âgés de 20 à 79 ans.
Tous les échantillons de sang et d'urine prélevés aux CEM ont été traités et répartis en parties aliquotes sur place. Les échantillons biologiques ont été entreposés temporairement à - 30 °C dans des congélateurs à température contrôlée jusqu'à leur expédition, à l'exception des échantillons de sang prélevés aux fins de l'analyse des composés organiques volatils, qui ont été réfrigérés. Une fois par semaine, les échantillons étaient expédiés sur de la glace sèche ou dans des conditions de réfrigération contrôlée au laboratoire de référence pour y être analysés. Pour garantir la qualité des données et en normaliser la collecte, des procédures normalisées d'exploitation ont été élaborées pour le prélèvement des échantillons de sang et d'urine, leur traitement, leur répartition en aliquotes et leur expédition. Les analyses de laboratoire devaient également respecter un ordre de priorité, au cas où le volume d'échantillons biologiques prélevé serait insuffisant pour permettre l'analyse de toutes les substances chimiques de l'environnement ainsi que les analyses de l'état nutritionnel et celles à la recherche de maladies infectieuses ou chroniques. Le tableau 4.1 fournit des précisions sur les tubes de prélèvement utilisés, les volumes des aliquotes, ainsi que l'ordre de priorité des analyses.
Mesure | Matrice | Tube de prélèvement (grosseur et typeNote de bas de page a) | Volume optimalNote de bas de page b |
---|---|---|---|
Acrylamide | Sang entier | 4,0; 6,0; 10 mLNote de bas de page c bouchon lavande, EDTANote de bas de page d | 1,5 mL |
Métaux | 1,0 mL | ||
Méthylmercure | 1,8 mLNote de bas de page e | ||
Composés organiques volatils (COV) | Sang entier | 10 mL bouchon gris pâle | 10 mL |
Créatinine | Urine | Contenant à échantillon d'urine de 120 mL | 0,5 mL |
Fluorure | 0,8 mL | ||
Arsenic (différentes formes) | 1,0 mL | ||
Métabolite de la nicotine | 0,8 mL | ||
Mercure inorganique | 1,5 mL | ||
Phénols dans l'environnement | 0,8 mL | ||
Parabènes | 1,0 mL | ||
Métabolites des pesticides organophosphorés | 4,0 mL | ||
Métabolites des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et du benzène | 12 mL | ||
Densité relative | 0,3 mL | ||
Afin d'optimiser la fiabilité et la validité des données et de réduire le biais systématique, des protocoles d'assurance et de contrôle de la qualité encadraient tous les aspects du travail sur le terrain réalisé dans le cadre de l'ECMS. En ce qui concerne les CEM, les mesures d'assurance de la qualité pour les CEM concernaient la sélection et la formation du personnel, les instructions données aux participants (directives préalables aux tests) et les enjeux de la collecte des données. Tous les membres du personnel possédaient l'éducation et la formation adaptées à leur poste respectif. Afin de garantir l'uniformité des techniques de mesure, des manuels de procédures et des guides de formation ont été rédigés en collaboration avec des spécialistes en la matière, qui en ont également assuré la révision. Pour chaque site, les échantillons de contrôle de la qualité consistaient en trois blancs de terrain (eau désionisée pour la plupart des analytes), des échantillons répétés envoyés à l'aveugle (3 paires par site, sauf pour la cotinine et les COV dans le sang) et des échantillons témoins choisis à l'aveugle (environ 6 par site).
Les échantillons de contrôle de la qualité ont été envoyés au laboratoire lors des envois réguliers des échantillons. Les résultats de l'échantillonnage de contrôle de la qualité, ainsi que tous les autres résultats des participants, ont été transmis à l'administration centrale de l'ECMS de Statistique Canada pour qu'elle puisse contrôler l'exactitude de la méthodologie d'analyse en regard de la concentration en analytes définie. Les échantillons répétés ont permis d'évaluer la précision des analyses par rapport aux plages acceptables préétablies. Au besoin, des commentaires étaient envoyés rapidement au laboratoire de référence pour que ce dernier puisse les consulter et prendre les mesures correctives nécessaires.
À compter du cycle 2, un sous-échantillon des ménages participant à l'ECMS a été choisi pour participer à un nouveau volet d'échantillonnage de l'air intérieur sur une période de sept jours. En complément à ce volet, un protocole d'échantillonnage de l'eau du robinet a été ajouté pour le cycle 3. L'échantillonnage de l'air intérieur et de l'eau du robinet au domicile, où les Canadiennes et les Canadiens passent la majorité de leur temps, vise à recueillir des données sur deux sources potentielles d'exposition à des substances chimiques de l'environnement.
Les participants ont été invités à placer l'échantillonneur de l'air intérieur dans leur maison pendant sept jours afin de mesurer divers COV. Chaque ménage sélectionné a reçu un échantillonneur d'air intérieur, un crayon, une enveloppe affranchie et une fiche d'information. Au terme de la période de sept jours, les participants ont envoyé leur échantillonneur dans l'enveloppe fournie aux laboratoires d'analyse CASSEN, chargés de réaliser toutes les analyses de l'air intérieur.
Les échantillons d'eau du robinet ont été prélevés par l'intervieweur lors de l'entrevue à domicile, sur une période d'environ dix minutes. L'objet de ces prélèvements était d'établir la fréquence de l'exposition au fluorure et aux COV dans l'eau du robinet et d'en caractériser la distribution. À chaque domicile, deux échantillons d'eau du robinet ont été prélevés et envoyés aux laboratoires chargés de les analyser. Les échantillons prélevés aux fins de l'analyse du fluorure ont été soumis au Laboratoire de santé publique du Québec, alors que ceux prélevés aux fins de l'analyse des COV ont été soumis à un laboratoire de recherche de Santé Canada.
Les résultats des analyses de l'air intérieur n'ont pas été communiqués aux participants, tandis que ceux des analyses de l'eau du robinet ont été transmis aux personnes ayant participé à la fois au volet à domicile et au volet clinique de l'enquête. Les rapports rendaient compte des résultats concernant les substances chimiques pour lesquelles le Comité fédéral-provincial-territorial sur l'eau potable avait formulé des recommandations d'ordre esthétique ou établissant des concentrations maximales acceptables (CMA). Les objectifs esthétiques concernent les concentrations susceptibles d'influer sur le goût, l'odeur ou la couleur de l'eau, mais qui restent néanmoins en deçà du seuil d'apparition d'effets sur la santé. Les CMA sont fondées sur des considérations relatives à la santé. Pour les substances chimiques assujetties à aucune directive, les résultats des analyses de l'eau du robinet n'étaient communiqués aux participants qu'à leur demande. Si des résultats d'analyse de l'eau du robinet dépassaient les CMA, le personnel de l'enquête communiquait avec les participants pour les en informer et leur demander leur consentement pour transmettre ces résultats aux autorités provinciales.
La liste exhaustive des substances mesurées dans les échantillons d'air intérieur et d'eau du robinet est incluse dans le Sommaire du contenu des cycles 1 à 8 de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) (Statistique Canada, 2013a). Pour obtenir une description détaillée de l'échantillonnage de l'air intérieur et de l'eau du robinet, consulter le Guide de l'utilisateur des données de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) : cycle 4 (Statistique Canada, 2017). Il est possible de se procurer les données sur l'air intérieur et l'eau du robinet sur demande en contactant Statistique Canada à l'adresse infostats@statcan.gc.ca.
Des descriptions détaillées du fonctionnement et de la logistique des CEM de l'ECMS ont été présentées dans l'étude de Bryan et coll. (2007) et figurent dans le Guide de l'utilisateur des données de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) : cycle 4 (Statistique Canada, 2017).
5 Analyses de laboratoire
Les analyses de laboratoire des substances chimiques de l'environnement et de la créatinine ont été effectuées dans les laboratoires d'analyse de Santé Canada et de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Les laboratoires ont établi des procédures normalisées d'exploitation pour chaque méthode de mesure des substances chimiques de l'environnement ou de leurs métabolites dans les échantillons biologiques. Dans chacun des laboratoires, l'exactitude des analyses et la précision des mesures ont été évaluées grâce à des programmes rigoureux de validation des méthodes.
Chaque laboratoire a eu recours à des mesures internes de contrôle de la qualité, notamment l'analyse de solutions étalons, l'utilisation de blancs de laboratoire et de méthode, et l'utilisation d'échantillons internes de contrôle de la qualité pour chacun des lots d'analyse. Les laboratoires ont également effectué des analyses périodiques de matériaux de référence, soit étalons soit certifiés, quand ils étaient disponibles. Les données de laboratoire ont été périodiquement soumises à des examens d'assurance de la qualité afin de dépister d'éventuels problèmes de traitement des lots et les incohérences dans les résultats d'analyse. Au besoin, des mesures correctives ont été prises. Les mesures externes de contrôle de la qualité incluaient la participation des laboratoires à des programmes externes de contrôle de la qualité ainsi qu'à des études comparatives interlaboratoires, le cas échéant. Un tableau présente les limites de détection de chacune des méthodes (Annexe A). Les paragraphes qui suivent décrivent les méthodes utilisées pour analyser les substances chimiques de l'environnement et la créatinine.
5.1 Acrylamide
L'échantillon de sang total a été décongelé à température ambiante, puis incubé dans du réactif d'Edman modifié (isothiocynate de pentafluorophényle) pendant 2 heures à 55 °C. L'échantillon a été purifié à l'aide d'un procédé d'extraction en phase solide sur sorbant Isolute HM-N. Les analytes ont ensuite été élués avec un mélange de 2-(propan-2-yloxy)propane/acétate d'éthyle/toluène (50/40/10 v/v/v), et l'extrait a été évaporé sous courant d'azote. L'échantillon a été reconstitué dans un mélange méthanol/eau (40/60 v/v), puis analysé à l'aide d'un chromatographe en phase liquide ultraperformance (Acquity, Waters) couplé à un spectromètre de masse en tandem (Quattro Premier, Waters) (Santé Canada, 2014a).
5.2 Composés organiques volatils
Des échantillons de sang total ont été prélevés à l'aide d'une seringue stérilisée étanche à l'air, puis transférés dans des flacons de verre dans lesquels on a ajouté un mélange d'analogues marqués. Les flacons étaient ensuite encapsulés et déposés dans un plateau d'échantillonneur automatique à température contrôlée. Les échantillons, conservés à 40 °C, étaient agités en continu. Les analytes (benzène, toluène, éthylbenzène, m-xylène, o-xylène, p-xylène, chloroforme, bromoforme, bromodichlorométhane, dibromochlorométhane, trichloroéthane, tétrachloroéthylène et styrène) ont été extraits par insertion d'une fibre de microextraction en phase solide dans l'espace vide du flacon. Après l'extraction, la fibre était transférée à l'orifice d'entrée du chromatographe en phase gazeuse chauffé, où les analytes étaient rapidement désorbés. Les analytes ont été concentrés à l'aide d'un appareil Cryotrap (Cryotrap 915, ThermoFisher Scientific) et analysés à l'aide d'un chromatographe en phase gazeuse (TRACE Ultra, ThermoFisher Scientific) couplé à un spectromètre de masse (TSQ Quantum XLS, ThermoFisher Scientific) doté d'une source d'ionisation électronique. Les analytes ont été quantifiés en mode de suivi de réaction sélectionné (Aranda-Rodriguez et coll., 2015; Santé Canada, 2012a).
5.2.1 Métabolites du benzène
Les métabolites du benzène (acide trans,trans-muconique et acide S-phénylmercapturique) ont été extraits de l'urine à l'aide d'une cartouche d'extraction en phase solide en équilibre hydrophile-lipophile sur poste de pipetage automatisé Janus. Les extraits ont été évaporés jusqu'à dessiccation, reconstitués en phase mobile, puis analysés à l'aide d'un chromatographe en phase liquide ultraperformance (Acquity, Waters) couplé à un spectromètre de masse en tandem (Xevo TQ-S, Waters) en mode ionisation négative (INSPQ, 2014a).
5.3 Métabolites des hydrocarbures aromatiques polycycliques
Pour l'analyse des métabolites des hydrocarbures aromatiques polycycliques (3-hydroxybenzo[a]pyrène, 2-hydroxychrysène, 3-hydroxychrysène, 4-hydroxychrysène, 6-hydroxychrysène, 3-hydroxyfluoranthène, 2-hydroxyfluorène, 3-hydroxyfluorène, 9-hydroxyfluorène, 1-hydroxynaphtalène, 2-hydroxynaphtalène, 1-hydroxyphénanthrène, 2-hydroxyphénanthrène, 3-hydroxyphénanthrène, 4-hydroxyphénanthrène, 9-hydroxyphénanthrène et 1-hydroxypyrène), les échantillons d'urine ont été hydrolysés au moyen d'une solution enzymatique de β-glucuronidase et extraits avec un solvant organique à pH neutre. On a ensuite procédé à l'évaporation et à la dérivatisation des extraits avec du N-méthyl-N-(triméthylsilyl)-trifluoroacétamide, puis à l'analyse par chromatographie en phase gazeuse (7890, Agilent) couplée à une spectrométrie de masse en tandem (7000B, Agilent) de type triple quadripôle en mode ionisation par impact électronique. Les analytes ont été quantifiés avec la technique MRM (INSPQ, 2014b).
5.4 Métabolite de la nicotine
La cotinine libre a été mesurée chez les sujets de 3 à 11 ans (INSPQ, 2009a), et la cotinine libre et les autres biomarqueurs du tabagisme ont été mesurés chez les sujets de 12 à 79 ans (INSPQ, 2015a). Dans les deux cas, la cotinine libre a été récupérée dans les échantillons d'urine par extraction en phase solide sur poste de pipetage automatisé Janus. La cotinine deutérée a été utilisée comme étalon interne. L'extrait a été de nouveau dissous en phase mobile, puis analysé à l'aide d'un chromatographe en phase liquide ultraperformance (Acquity, Waters) couplé à un spectromètre de masse en tandem (Quattro Premier XE, Waters) avec une source à électronébulisation en mode ionisation positive. Les analytes ont été quantifiés à l'aide de la technique MRM. Les données issues des deux méthodes ont été regroupées et présentées conjointement dans les tableaux sur l'ensemble de la population âgée de 3 à 79 ans.
5.5 Métabolites des pesticides organophosphorés
L'acide dicarboxylique de malathion (DCA) a été mesuré dans l'urine. L'analyte a été enrichi de l'analogue de DCA isotopiquement marqué au carbone 13. Les deux composés ont été extraits sur une cartouche échangeuse d'ions, élués, évaporés à sec, repris dans l'acétate d'éthyle, puis dérivés avec du MTBSTFA et analysés par chromatographie en phase gazeuse (7890, Agilent) couplée à une spectrométrie de masse en tandem (7000B, Agilent) de type triple quadripôle. La mesure des ions générés a été réalisée en mode MRM avec une source en mode ionisation électronique (INSPQ, 2015b).
La forme totale (conjuguée et libre) du 3,5,6-trichloro-2-pyridinol (TCPy) a été mesurée dans l'urine. L'échantillon urinaire a été enrichi de l'analogue de TCPy isotopiquement marqué au carbone 13 et hydrolysé à 37 °C à l'aide de l'enzyme β-glucuronidase/arylsulfatase. Le composé et son analogue isotopiquement marqué ont été dérivés à 60 °C en présence de chlorure de dansyl, puis extraits à l'aide d'hexane. Les extraits ont été portés à sec, repris dans un mélange acétonitrile :MeOH :eau, puis analysés à l'aide d'un chromatographe en phase liquide ultraperformance (Acquity, Waters) couplé à un spectromètre de masse en tandem (Xevo TQ-S, Waters) en mode suivi de réactions multiples (MRM) avec une source à électronébulisation en mode positif (INSPQ, 2015c).
5.6 Métaux et éléments traces
5.6.1 Arsenic
Les échantillons d'urine ont été dilués dans une solution de carbonate ammonique et analysés à l'aide d'un chromatographe en phase liquide ultraperformance (UPLC; Acquity, Waters) couplé à un spectromètre de masse à plasma inductif (ICP-MS; Varian 820-MS) afin d'en déterminer la teneur en arsénite (As3+), en arséniate (As5+), en acide méthylarsonique, en acide diméthylarsinique, et en arsénobétaïne plus arsénocholine (INSPQ, 2009b). Pour déterminer la teneur en arsénocholine, l'urine a été diluée dans de l'acide formique et une solution d'acétonitrile, puis analysée à l'aide d'un chromatographe en phase liquide ultraperformance (Acquity, Waters) couplé à un spectromètre de masse en tandem (TQ-S) (INSPQ, 2009b).
5.6.2 Cadmium, plomb et mercure total
Les échantillons de sang ont été dilués dans une solution basique contenant de l'octylphénoléthoxylate et de l'ammoniac. Les analyses de ces échantillons à l'aide d'un spectromètre de masse à plasma inductif (ICP-MS; Elan DRC II, Perkin Elmer Sciex) ont permis d'en déterminer la teneur en cadmium, en plomb et en mercure total. L'étalonnage apparié à la matrice a été réalisé avec du sang prélevé auprès de sujets non exposés (INSPQ, 2010).
5.6.3 Fluorure
Les échantillons d'urine ont été dilués à l'aide d'un tampon d'ajustement de la force ionique et analysés à l'aide d'un pH-mètre Orion muni d'une électrode sélective des ions fluorure (Orion Research Inc.) (INSPQ, 2009c).
5.6.4 Mercure inorganique
L'urine a été digérée dans l'acide nitrique à 50 °C, diluée, puis analysée à l'aide d'un spectromètre Perkin Elmer FIMS-100 (système à vapeur froide) pour en déterminer la teneur en mercure inorganique. L'étalonnage apparié à la matrice a été réalisé avec de l'urine prélevée auprès de sujets non exposés (INSPQ, 2009d).
5.6.5 Méthylmercure
Le méthylmercure a été extrait du sang total par sonication, à l'aide d'une solution acide de L-cystéine. Après centrifugation, les protéines ont été précipitées à l'aide d'acétonitrile. L'extraction du surnageant a été réalisée au moyen d'une cartouche d'extraction en phase solide MCX. L'extrait a été évaporé jusqu'à dessiccation, reconstitué dans le solvant approprié, puis analysé à l'aide d'un chromatographe en phase liquide ultraperformance (Acquity, Waters) couplé à un spectromètre de masse à plasma inductif (ICP-MS; Varian 820-MS) (INSPQ, 2011).
5.7 Parabènes
Pour l'analyse du butylparabène, de l'éthylparabène, du méthylparabène et du propylparabène, les échantillons d'urine ont fait l'objet d'une hydrolyse enzymatique (β-glucuronidase). Les échantillons ont ensuite été acidifiés et préconcentrés par extraction en phase solide. Les extraits évaporés ont été dissous dans le solvant approprié, puis analysés à l'aide d'un chromatographe en phase liquide ultraperformance (Acquity, Waters) couplé à un spectromètre de masse en tandem (Quattro Premier XE, Waters). Le spectromètre de masse était en mode ionisation par électronébulisation en mode négatif et les analytes ont été quantifiés par suivi de réactions multiples (MRM). Les formes libres et hydrolysées des parabènes dans l'urine ont été mesurées ensemble par cette procédure (Santé Canada, 2016a).
5.8 Phénols dans l'environnement
Aux fins de l'analyse du bisphénol A et du triclosan, les échantillons d'urine ont été soumis à une hydrolyse enzymatique (enzyme β-glucuronidase). On a ensuite procédé à la dérivatisation des échantillons avec du pentafluorobenzyle de bromure à 70 °C pendant 2 heures. Les produits dérivés ont été extraits avec un mélange de dichlorométhane et d'hexane. Les extraits évaporés ont été dissous dans le solvant approprié, puis analysés avec un chromatographe en phase gazeuse (6890 ou 7890, Agilent) couplé à un spectromètre de masse en tandem (Quattro Micro GC, Waters). Le spectromètre de masse était en mode ionisation chimique négative, et les analytes ont été quantifiés en suivi de réactions multiples (MRM) (INSPQ, 2014c). Les formes libres et hydrolysées du bisphénol A ont été mesurées ensemble par cette procédure.
5.9 Créatinine
La créatinine dans l'urine a été mesurée avec la méthode colorimétrique basée sur la réaction de Jaffé en point final. La solution alcaline de picrate de sodium réagit avec la créatinine dans l'urine pour former un complexe Janovski de couleur rouge en présence des réactifs de détection de la créatinine (DRI Creatinine-Detect nº 917, Microgenics). La valeur d'absorbance a été relevée à 505 nm sur un auto-analyseur chimique (Hitachi 917) (INSPQ, 2008).
6 Analyses des données statistiques
Les statistiques descriptives sur les concentrations des diverses substances chimiques de l'environnement dans le sang et l'urine des Canadiennes et des Canadiens âgés de 3 à 79 ans ont été produites à l'aide du logiciel Statistical Analysis System (SAS Institute Inc., version 9.2, 2008) et du progiciel statistique SUDAANMD (SUDAAN, version 11.0.1, 2013).
L'ECMS est une enquête sur échantillon, c'est-à-dire que les participants représentent un grand nombre d'autres Canadiennes et Canadiens ne participant pas à l'enquête. Afin que les résultats de l'enquête soient représentatifs de l'ensemble de la population, Statistique Canada a calculé la pondération de l'échantillon et l'a intégrée à l'ensemble des estimations présentées dans les tableaux de données (p. ex., moyennes géométriques). La pondération de l'enquête a permis de tenir compte de la probabilité inégale de sélection ainsi que de la non-réponse. En outre, pour tenir compte de la complexité du plan d'enquête de l'ECMS, la série de poids bootstrap inclus avec l'ensemble de données a servi à estimer l'intervalle de confiance (IC) à 95 % pour toutes les moyennes et tous les centiles (Rao et coll., 1992; Rust et Rao, 1996).
Des tableaux de données sont présentés pour chaque substance chimique mesurée dans le cadre du cycle 4. Les tableaux présentent également les données des cycles 1, 2 et 3 pour les substances mesurées lors de tous les cycles. Dans le premier Rapport sur la biosurveillance humaine des substances chimiques de l'environnement au Canada, les résultats sont exprimés au centième près. Le protocole a changé pour les cycles 2, 3 et 4 de l'ECMS, et les résultats sont désormais exprimés avec deux chiffres significatifs. Par souci d'uniformité, les données du cycle 1 ont été réécrites avec deux chiffres significatifs avant de produire les statistiques descriptives, de sorte que les données de tous les cycles sont exprimées avec deux chiffres significatifs. Les statistiques descriptives se rapportant au cycle 1 peuvent donc diverger de celles qui figurent dans le premier rapport. La différence n'est toutefois pas significative et les valeurs figurant dans le premier rapport restent correctes.
Les tableaux de données comprennent la taille de l'échantillon (n); le pourcentage de résultats sous la limite de détection (LD); la moyenne géométrique (MG); les 10e, 50e, 90e et 95e centiles, ainsi que les intervalles de confiance (IC) à 95 % correspondants. Pour chaque substance chimique, les résultats sont présentés pour l'ensemble de la population, ainsi que par groupe d'âge et par sexe. Pour chaque substance chimique mesurée au cours de plusieurs cycles de l'ECMS, un tableau sommaire compare les résultats pour l'ensemble de tous les groupes d'âge communs à tous les cycles et pour ce même ensemble de la population, séparé selon le sexe. Une valeur égale à la moitié de la LD a été attribuée aux mesures qui étaient inférieures à la LD de la méthode d'analyse utilisée. Lorsque plus de 40 % des résultats étaient inférieurs à la LD, les moyennes géométriques n'ont pas été calculées. Les centiles estimés inférieurs à la LD sont désignés par la mention « < LD ». Les annexes contiennent les tableaux des valeurs de LD pour chacune des substances chimiques et pour chaque cycle, ainsi que les facteurs de conversion qui faciliteront la comparaison avec les données issues d'autres études qui seraient exprimées dans des unités différentes (Annexes A et B).
Les substances chimiques mesurées dans le sang total sont exprimées en poids de la substance par volume de sang total (p. ex., µg de substance chimique/L de sang).
Les concentrations mesurées dans l'urine sont exprimées en poids de la substance chimique par volume d'urine (p. ex., µg de substance chimique/L d'urine) et corrigées en fonction de la créatinine dans l'urine (p. ex., µg de substance chimique/g de créatinine). La créatinine urinaire est un sous-produit chimique du métabolisme musculaire qui est fréquemment utilisé pour corriger les variations de concentration urinaire (concentration ou dilution) de diverses substances dans les échantillons ponctuels d'urine, car sa production et son excrétion demeurent relativement constantes sur une période de 24 heures, sous l'effet de l'homéostasie (Barr et coll., 2005; Boeniger et coll., 1993; Pearson et coll., 2009). Si la substance chimique mesurée a un comportement comparable à celui de la créatinine dans les reins, les taux de filtration des deux substances seront comparables; l'expression de la concentration de la substance chimique par gramme de créatinine permet de tenir compte des effets de la dilution urinaire ainsi que de certaines différences dans la fonction rénale et la masse maigre de l'organisme (Barr et coll., 2005; CDC, 2009; Pearson et coll., 2009). Cependant, étant donné que l'excrétion de la créatinine se fait essentiellement par filtration glomérulaire, la correction en fonction de la créatinine n'est peut-être pas indiquée pour les composés qui sont principalement excrétés par sécrétion tubulaire dans le rein (Barr et coll., 2005; Teass et coll., 2003). De plus, comme l'excrétion de créatinine peut varier selon l'âge, le sexe et l'origine ethnique, il n'est peut-être pas indiqué de comparer les concentrations corrigées en fonction de la créatinine des différents groupes démographiques (p. ex., les enfants et les adultes) (Barr et coll., 2005). En l'absence de taux de créatinine urinaire ou lorsque ce taux était inférieur à la LD, la concentration estimative de la substance chimique corrigée en fonction de la créatinine n'a pas été calculée pour le participant visé, mais a été définie comme manquante.
Des statistiques descriptives pour la créatinine (mg/dL) incluent la taille de l'échantillon (n), la MG, les 10e, 50e, 90e et 95e centiles, ainsi que les intervalles de confiance à 95 % correspondants pour l'ensemble de la population ainsi que par groupe d'âge et par sexe (Annexe C).
La densité relative a également été mesurée dans tous les échantillons d'urine immédiatement après le prélèvement effectué au centre d'examen mobile. La densité relative de l'urine, qui correspond au rapport des densités de l'urine et de l'eau pure, permet d'apporter des corrections en fonction des variations du volume urinaire qui sont analogues aux corrections effectuées en fonction de la créatinine. Aucune correction en fonction de la densité relative de l'urine n'est présentée pour aucune substance chimique, mais les chercheurs qui souhaitent apporter cette correction pour leurs propres analyses peuvent s'adresser à Statistique Canada à l'adresse infostats@statcan.gc.ca, pour obtenir des données sur la densité relative.
En vertu de la Loi sur la statistique, Statistique Canada doit garantir la confidentialité des participants. C'est pourquoi les estimations fondées sur un petit nombre de participants sont supprimées. Conformément aux règles de suppression établies pour l'ECMS, toute estimation fondée sur moins de 10 participants est supprimée des tableaux de données. Pour éviter de supprimer des données, les estimations au 95e centile requièrent au moins 200 participants, celles au 10e et au 90e centile requièrent au moins 100 participants, celles au 50e centile requièrent au moins 20 participants, et les estimations de la moyenne géométrique requièrent au moins 10 participants.
Les estimations d'une enquête sur échantillon comportent inévitablement des erreurs d'échantillonnage. Pour évaluer l'étendue des éventuelles erreurs d'échantillonnage, on se fonde sur l'erreur-type des estimations calculées à partir des résultats de l'enquête. Pour avoir une meilleure idée de la taille de l'erreur-type, il est souvent plus utile d'exprimer cette dernière en fonction de l'estimation mesurée. La mesure ainsi obtenue, appelée coefficient de variation (CV), est calculée en divisant l'erreur-type de l'estimation par l'estimation elle-même et s'exprime en pourcentage de l'estimation. Le présent rapport se conforme aux lignes directrices de Statistique Canada concernant la diffusion d'estimations fondées sur leur CV :
- Lorsque le CV se situe entre 16,6 et 33,3 %, l'estimation peut faire l'objet d'une diffusion générale sans restriction, mais il est nécessaire d'avertir les utilisateurs ultérieurs de la forte variabilité d'échantillonnage associée à l'estimation. L'estimation sera désignée par la lettre E mise en exposant.
- Lorsque le CV est supérieur à 33,3 %, Statistique Canada recommande de ne pas diffuser l'estimation, étant donné que les conclusions tirées de ces données ne seront pas fiables et seront très probablement invalides. Ces estimations ne seront pas publiées et seront remplacées par la lettre F.
Pour obtenir des précisions sur les poids d'échantillonnage et l'analyse des données, consulter le Guide de l'utilisateur des données de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) : cycle 4 (Statistique Canada, 2017).
7 Considérations pour l'interprétation des données de biosurveillance
L'ECMS a été conçue pour fournir des estimations sur les concentrations de substances chimiques de l'environnement présentes dans le sang ou l'urine de l'ensemble de la population canadienne. Le premier cycle de l'enquête couvrait environ 96 % de la population canadienne âgée de 6 à 79 ans. Les enfants âgés de 3 ans et plus ont été inclus aux deuxième, troisième et quatrième cycles, qui couvraient également environ 96 % de la population canadienne âgée de 3 à 79 ans. Même si l'ECMS n'a pas été conçue pour permettre la ventilation des données par région, par province ou par site de collecte, il est possible de faire certaines analyses en combinant les données de plusieurs cycles (se reporter aux Instructions pour la combinaison de multiples cycles de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé [ECMS] [Statistique Canada, 2015]). De plus, comme le plan de l'ECMS ne portait pas sur des scénarios d'exposition particuliers, aucun participant n'a été exclu ou sélectionné en fonction de son risque d'exposition faible ou élevée aux substances chimiques de l'environnement.
Les données de biosurveillance permettent d'estimer la quantité d'une substance chimique présente chez une personne, mais elles ne peuvent déterminer quels effets sur la santé, le cas échéant, peuvent résulter de cette exposition. Les techniques d'analyse ne cessent de s'améliorer et il est aujourd'hui possible de mesurer des substances chimiques de l'environnement présentes à de très faibles concentrations. Cependant, ce n'est pas parce qu'une substance chimique est présente dans l'organisme que des effets sur la santé s'ensuivront. Des facteurs comme la dose, la toxicité de la substance chimique, la durée et la période d'exposition sont importants pour établir le risque d'effets nocifs sur la santé. Les études menées sur certaines substances chimiques comme le plomb et le mercure ont permis de bien comprendre les risques pour la santé de différentes concentrations de ces substances dans le sang. Les recherches doivent cependant se poursuivre pour déterminer les effets potentiels sur la santé associés à différentes concentrations sanguines ou urinaires de bon nombre d'autres substances chimiques. Par ailleurs, de petites quantités de certaines substances chimiques, comme le manganèse et le zinc, sont essentielles au maintien d'une bonne santé et on s'attend à ce qu'elles soient présentes dans l'organisme. Qui plus est, la manière dont une substance chimique agit dans l'organisme diffère d'une personne à l'autre et on ne peut la prédire avec certitude. Certaines populations (les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées ou les personnes immunodéprimées) peuvent être plus sensibles aux effets d'une exposition.
L'absence de détection d'une substance chimique ne signifie pas nécessairement qu'une personne n'y a pas été exposée. Il est possible que la technologie soit incapable de détecter une aussi faible quantité, ou que l'exposition soit trop ancienne et que la substance chimique ait été éliminée de l'organisme avant qu'on ait pu la mesurer.
Les données de biosurveillance ne nous renseignent pas non plus sur la source ou la voie d'exposition. La quantité de substance chimique mesurée reflète la quantité totale qui a pénétré dans l'organisme, toutes voies d'exposition (ingestion, inhalation, contact cutané) et toutes sources (air, eau, sol, aliments, produits de consommation) confondues. La détection d'une substance chimique peut être le résultat d'une exposition à une source unique ou à des sources multiples. De même, dans la plupart des cas, les données de biosurveillance ne permettent pas de faire la distinction entre les sources d'origine naturelle et anthropique. De nombreuses substances chimiques (plomb, mercure, cadmium et arsenic) sont naturellement présentes dans l'environnement ainsi que dans des produits d'origine anthropique.
Alors que les métaux sont mesurés dans l'urine sous forme de composés d'origine, presque toutes les autres substances chimiques sont mesurées sous forme de métabolites. Pour bon nombre de substances chimiques, les composés d'origine peuvent être décomposés (c.-à-d. métabolisés) dans l'organisme en un ou plusieurs métabolites. Par exemple, le chrysène (hydrocarbure aromatique polycyclique) se décompose en plusieurs métabolites. Certains composés d'origine ont des métabolites qui leur sont propres, alors que d'autres possèdent des métabolites en commun. Plusieurs métabolites urinaires se forment également dans l'environnement (p. ex., les métabolites du chlorpyrifos). Leur présence dans l'urine ne signifie pas nécessairement qu'il y a eu exposition au composé d'origine; il pourrait y avoir eu exposition au métabolite lui-même dans les aliments, l'air ou l'eau.
Divers facteurs influencent les taux de substances chimiques mesurés dans le sang et l'urine, notamment les quantités qui pénètrent dans l'organisme par les différentes voies d'exposition, les taux d'absorption, la répartition dans les divers tissus de l'organisme, ainsi que le métabolisme et l'excrétion de la substance chimique ou de ses métabolites de l'organisme. Ces processus, qui correspondent à la toxicocinétique, dépendent à la fois des caractéristiques de la substance chimique - y compris sa liposolubilité (ou lipophilie), son pH, les dimensions de ses particules - et des caractéristiques du sujet exposé - notamment son âge, son alimentation, son état de santé et sa race. Pour toutes ces raisons, la manière dont une substance chimique va réagir dans l'organisme variera d'une personne à l'autre et ne peut être prévue avec certitude.
Les données de biosurveillance de l'ECMS à notre disposition comprennent des données temporelles pour les substances mesurées dans le cadre du cycle 1 (2007 à 2009), du cycle 2 (2009 à 2011), du cycle 3 (2012 à 2013) et du cycle 4 (2014 à 2015). Les résultats des cycles à venir peuvent être comparés avec les données de référence de l'ECMS pour commencer à examiner les tendances de l'exposition de la population canadienne à certaines substances chimiques de l'environnement. Il est important de noter que les modifications apportées aux méthodes d'échantillonnage et d'analyse d'un cycle à l'autre peuvent rendre compte de certaines variations dans les résultats pour les substances mesurées dans le cadre de plusieurs cycles. Les limites de détection (LD) de certaines méthodes d'analyse ont varié d'un cycle à l'autre. Même si ces variations de la LD sont minimes, il faut malgré tout en tenir compte lors de la comparaison des données de plusieurs cycles. Une liste des valeurs des LD pour les cycles 1, 2, 3 et 4 est fournie à cet escient (Annexe A). Par ailleurs, il est possible que les modifications du protocole de prélèvement des échantillons d'urine et des lignes directrices associées, effectuées au cours du cycle 2, aient influé sur les taux de créatinine; il faut en tenir compte lorsque les données du cycle 1 sont comparées à celles des cycles subséquents. Ces modifications pourraient à leur tour avoir des répercussions sur les taux de certaines substances chimiques corrigés en fonction de la créatinine.
Les taux de créatinine urinaire peuvent également être influencés par des variables telles que l'âge, le sexe et l'origine ethnique. Par conséquent, ils peuvent varier entre les groupes démographiques, au sein d'un même cycle (Mage et coll., 2004). Notamment, l'excrétion de créatinine par unité de poids corporel augmente considérablement à mesure que les enfants vieillissent (Aylward et coll., 2011; Remer et coll., 2002). Par conséquent, il est acceptable de comparer les concentrations corrigées en fonction de la créatinine entre des groupes démographiques semblables (p. ex., les enfants avec les enfants, les adultes avec les adultes, les hommes avec les hommes), mais pas entre deux groupes démographiques différents (p. ex., les enfants avec les adultes, les hommes avec les femmes) (Barr et coll., 2005).
Des chercheurs ont publié des analyses statistiques plus approfondies des données de biosurveillance de l'ECMS, qui comprennent notamment les tendances temporelles, l'étude des liens entre les substances chimiques de l'environnement, d'autres mesures physiques et les données autodéclarées. Il est possible d'obtenir la bibliographie des publications qui utilisent des données de l'ECMS. Les scientifiques peuvent accéder aux données de l'ECMS par l'entremise du Programme des Centres de données de recherche de Statistique Canada. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l'ECMS, contacter Statistique Canada à l'adresse infostats@statcan.gc.ca.
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