Évaluation de substance dangereuse – Morpholine

Remarque importante : Les évaluations des substances dangereuses sont des documents techniques produits par Santé Canada en tant que ressources éducatives et informatives pour les fournisseurs de produits dangereux en vertu de la Loi sur les produits dangereux (LPD) et de ses règlements. Pour obtenir de plus amples renseignements concernant les rôles et responsabilités des fournisseurs, consultez les responsabilités des fournisseurs.

Cette évaluation de substance dangereuse a été réalisée conformément à la version antérieure du Règlement sur les produits dangereux (RPD) et à ses modifications. En savoir plus sur les modifications du RPD et la période de transition. 

Identification

Nom chimique :

Morpholine

N° CAS :

110-91-8

Composition chimique :

C4H9NO

Synonymes :

Tétrahydro-1,4-oxazine; 1-oxa-4-azacyclohexane; imidoxyde de diéthylène; oxyde de diéthylèneimide; tétrahydro-p-isoxazine.

N° ONU :

2054

Pictogramme(s) :

Figure 1.
Figure 1. Text version below.
Figure 1 - Description du texte

Le symbole dans le pictogramme est un crâne humain avec 2 tibias croisés derrière. Le symbole indique que les produits dangereux avec ce pictogramme peuvent causer la mort ou l'empoisonnement.

Figure 2.
Figure 2. Text version below.
Figure 2- Description du texte

Le symbole à l'intérieur du pictogramme représente un contenant duquel s'écoule un liquide sur une pièce de métal et un autre contenant duquel s'écoule un liquide sur une main. Ce symbole indique que les produits dangereux affichant ce pictogramme peuvent :

  • endommager ou détruire le métal
  • causer des lésions cutanées irréversibles (par exemple, brûlures, ampoules, cicatrices)
  • produire une lésion des tissus oculaires ou une perte de la vue qui est irréversible ou qui n'est pas totalement réversible dans les 21 jours suivants
Figure 3.
Figure 3. Text version below.
Figure 3 - Description du texte

Le symbole à l'intérieur du pictogramme représente une flamme au-dessus d'un trait. Ce symbole indique que les produits dangereux affichant ce pictogramme peuvent s'enflammer facilement et brûler rapidement s'ils ne sont pas entreposés et manipulés correctement.

Classification du SIMDUT

Dangers pour la santé :

Toxicité aiguë – voie orale – catégorie 4

Toxicité aiguë – par contact cutané – catégorie 3

Corrosion cutanée – catégorie 1A

Lésions oculaires graves – catégorie 1

Dangers physiques :

Liquides inflammables – catégorie 3

Dangers pour la santé

Toxicité aiguë (voie orale) :

Catégorie 4

Dose létale médiane (DL50) (rat, femelle) : 1 050 mg/kg Note de bas de page 1.

Dans une étude antérieure aux lignes directrices, la morpholine a été administrée par gavage à des groupes de 5 rates non à jeun. Les rates ont été observées pendant 14 jours Note de bas de page 1.

Les données existantes répondent aux critères de classification de la catégorie Toxicité aiguë – voie orale – catégorie 4 [paragraphe 8.1.1(1) du RPD].

Toxicité aiguë (voie cutanée) :

Catégorie 3

DL50 (lapin, mâle) : 505 mg/kg Note de bas de page 1.

Dans une étude antérieure aux bonnes pratiques de laboratoire (pré-BPL) et aux lignes directrices, on a déterminé la DL50 chez des groupes de 4 lapins albinos néo-zélandais mâles Note de bas de page 1. La valeur de la DL50 est de 0,50 mL/kg; en utilisant une gravité spécifique de 1,01 Note de bas de page 2, cette valeur équivaut à 505 mg/kg.

Les données existantes répondent aux critères de classification de la catégorie Toxicité aiguë – par contact cutané – catégorie 3 [paragraphe 8.1.1(1) du RPD]

Toxicité aiguë (par inhalation – gaz) :

Sans objet

La morpholine n'est pas un gaz.

Toxicité aiguë (par inhalation – vapeurs) :

Ne répond pas aux critères

Dans un essai de toxicité aiguë par inhalation (aucune ligne directrice n'a été indiquée), 5 rats Sprague-Dawley par sexe ont été exposés par inhalation (corps entier) aux vapeurs de morpholine pendant 6 heures à une concentration cible de 18,1 mg/L Note de bas de page 3. Mesurée par chromatographie en phase gazeuse (CG) ou par spectroscopie infrarouge (IR), la concentration de morpholine dans la chambre était de 4,6 ou 5,4 mg/L, respectivement. Dans les 24 heures, 9 rats sur 10 étaient morts. Les renseignements disponibles pour cette étude indiquent que la température de la chambre était élevée à 28 °C.

Dans une étude justificative menée conformément à la ligne directrice (LD) 403 de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), des rats ont été exposés à des vapeurs de morpholine (pureté de 99,2 %) à des concentrations de 35,1 mg/L (nominale) pendant 1 heure (6 rats par sexe), 28,8 mg/L (nominale) pendant 3 heures (3 par sexe) ou 21,14 mg/L (nominale) pendant 5,5 heures (3 par sexe) Note de bas de page 4. Les concentrations de vapeur dans la chambre n'ont pas été mesurées. On a constaté 0, 2 et 6 décès à 35,1 mg/L (1 heure), 28,8 mg/L (3 heures) et 21,14 mg/L (5,5 heures), respectivement. La valeur médiane de la concentration létale (CL50) (4 heures) était <24,8 mg/L (nominale).

Dans une autre étude conforme à la LD 403 de l'OCDE, 6 rats ont été exposés à la morpholine (pureté non indiquée) pendant 4 heures à une concentration de 23,6 mg/L Note de bas de page 4. Les concentrations dans les chambres d'exposition n'ont pas été mesurées. Il n'y a pas eu de mortalité. La CL50 (4 heures) a été établie à > 23,6 mg/L.

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification pour la Toxicité aiguë (par inhalation – vapeurs).

Toxicité aiguë (par inhalation – poussières et brouillards) :

Aucune donnée disponible

Corrosion cutanée / irritation cutanée :

Catégorie 1A

Dans une étude menée de manière similaire à la LD 404 de l'OCDE, on a appliqué 0,5 mL de morpholine non diluée sur un site de la région dorsale du tronc, tondue au préalable, de 6 lapins néo-zélandais blancs (3 mâles et 3 femelles) pendant une période d'exposition de 3 minutes (d'après le résumé de l'étude Note de bas de page 5). Les réponses ont été observées et consignées immédiatement après l'enlèvement du timbre et après 55 minutes. Le classement de l'irritation a été effectué selon la méthode de Draize. Après une période d'exposition de 3 minutes, un érythème grave, un œdème grave et une nécrose ont été observés chez 6 des 6 animaux testés.

Dans une autre étude conforme à la LD 404 de l'OCDE, on a également étudié l'exposition cutanée pendant 4 heures à des dilutions de morpholine à 20, 40 et 60 % Note de bas de page 4Note de bas de page 5. Seuls les cotes moyennes à 0,5, 24, 48 et 72 heures ont été rapportées. La dilution à 40 % de morpholine a provoqué des cotes moyennes sur 0,5, 24, 48 et 72 heures de 4/4 pour l'érythème et de 2,5/4 pour l'œdème; la dilution à 60 % a provoqué des cotes moyennes sur 0,5, 24, 48 et 72 heures de 4/4 pour l'érythème et de 2,6/4 pour l'œdème. La nécrose à ces concentrations n'a pas été décrite. Les cotes moyennes sur 0,5, 24, 48 et 72 heures pour la dilution à 20 % de morpholine étaient de 2,08/4 pour l'érythème et de 0,67/4 pour l'œdème, et ne répondaient pas aux critères de classification en tant qu'irritant cutané (d'après le résumé de l'étude Note de bas de page 5). Les données disponibles suggèrent que la morpholine est un irritant à des concentrations plus diluées (catégorie 2 [paragraphe 8.2.2(3) du RPD]) et corrosive à des concentrations moins diluées, répondant aux critères de la catégorie 1A pour la Corrosion cutanée [paragraphe 8.2.2(2) du RPD].

Les données disponibles répondent aux critères de classification de la sous-catégorie Corrosion cutanée - catégorie 1A [paragraphe 8.2.2(2) du RPD].

Lésions oculaires graves / irritation oculaire :

Catégorie 1

Dans une étude conforme à la LD 405 de l'OCDE, on a instillé 100 µL de morpholine non diluée dans le sac conjonctival de l'œil gauche de lapins (d'après le résumé de l'étude Note de bas de page 5). Les yeux ont été lavés après 4 secondes, 30 secondes ou 24 heures. Par temps d'exposition, 3 lapins ont été utilisés dans l'étude. Les 3 expositions ont provoqué une irritation et une nécrose dans les yeux et autour de ceux-ci. Après une exposition de 24 heures, on a observé des brûlures. Après 30 secondes d'exposition, 2 des animaux ont également présenté une corrosion à l'intérieur et autour des yeux. Après 21 jours d'observation, on a observé des lésions oculaires chez un animal.

Dans une autre étude conforme à la LD 405 de l'OCDE une exposition de 24 heures à la morpholine non diluée a provoqué une nécrose de l'œil, un détachement des couches externes de la cornée et une perte de fourrure, ainsi que des lésions et des cicatrices sur le devant des paupières supérieures Note de bas de page 5. Dans une étude de détermination des doses, on a observé une nécrose grave de la cornée après l'application de 0,005 mL d'une solution de morpholine à 40 % sur les yeux de lapins albinos Note de bas de page 6.

Les données disponibles répondent aux critères de classification de la catégorie Lésions oculaires graves - catégorie 1 [paragraphe 8.3.2(1) du RPD].

Sensibilisation respiratoire :

Aucune donnée disponible

Sensibilisation cutanée :

Ne répond pas aux critères

Dans un test de Buehler, des cobayes Hartley mâles (10 par dose) ont été exposés à une concentration d'induction de 5 % de morpholine dans de la vaseline, puis ont reçu une dose de provocation de morpholine allant jusqu'à 2 % dans de la vaseline blanche par exposition épicutanée occlusive Note de bas de page 7. Aucune réaction n'a été signalée après l'exposition à la morpholine ou dans le groupe témoin négatif.

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification pour la Sensibilisation cutanée.

Mutagénicité sur les cellules germinales :

Ne répond pas aux critères

In vivo : Dans une étude sur les cellules germinales de mammifères, la morpholine (500 mg/kg) a été administrée par gavage oral à des hamsters syriennes dorés femelles gravides aux jours 11 ou 12 de la gestation Note de bas de page 8. Les embryons de hamster ont été excisés 24 heures plus tard et examinés pour détecter les aberrations chromosomiques, la formation de micronoyaux, la transformation morphologique ou maligne et les mutations de résistance à un médicament. Le traitement à la morpholine n'a pas provoqué d'augmentation des aberrations chromosomiques ni de la fréquence des micronoyaux dans les cultures de cellules embryonnaires primaires.

In vitro : Des résultats négatifs ou faiblement positifs ont été obtenus dans un test de mutation inverse sur bactéries avec les souches TA 1535, TA 1537, TA 98 et TA 100 de Salmonella typhimurium et WP2 uvr A d'Escherichia coli, avec et sans activation métabolique Note de bas de page 4Note de bas de page 9Note de bas de page 10. Dans une étude menée de manière similaire à la LD 476 de l'OCDE, la morpholine a donné un résultat faiblement positif dans un test de mutation directe sur cellules de lymphome de souris sans activation et un résultat négatif avec activation Note de bas de page 4. Dans une étude menée de manière similaire à la LD 479 de l'OCDE, la morpholine n'a pas provoqué d'augmentation significative de l'échange de chromatides sœurs dans les cellules ovariennes de hamster chinois (CHO), avec ou sans activation métabolique Note de bas de page 4. Sans activation métabolique, la morpholine a donné des résultats négatifs dans un test d'aberration chromosomique sur des cellules pulmonaires de hamster chinois et dans un test de synthèse non programmée de l'ADN sur des hépatocytes de rat Note de bas de page 4. Des résultats négatifs ou faussement positifs ont également été rapportés dans un essai de transformation in vitro sur des cellules Balb/3T3 Note de bas de page 11Note de bas de page 12.

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Mutagénicité sur les cellules germinales.

Cancérogénicité :

Ne répond pas aux critères

Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé la morpholine dans le groupe 3 (un agent inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme) après examen Note de bas de page 13. La morpholine a été classée dans le groupe A4 (ne peut être classée comme cancérogène pour les humains) après examen par l'American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH) Note de bas de page 14. La morpholine n'a pas été examinée par le National Toxicology Program (NTP).

Dans une étude combinée de toxicité chronique et de cancérogénicité, des rats Sprague-Dawley ont été exposés à la morpholine par inhalation (corps entier) à des concentrations atteignant 543 mg/m3 pendant 6 heures par jour, 5 jours par semaine, sur une période de 52 semaines (10 animaux par sexe par groupe) ou de 104 semaines (60 animaux par sexe par groupe) Note de bas de page 15. Aucune augmentation de la fréquence de la cancérogenèse n'a été décelée en lien avec l'inhalation chronique de morpholine. D'autres études menées par inhalation et par exposition orale ont indiqué que la morpholine n'était pas cancérogène Note de bas de page 16.

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Cancérogénicité.

Toxicité pour la reproduction :

Ne répond pas aux critères

Dans une étude d'inhalation de vapeurs à doses répétées chez le rat, menée de manière similaire à la ligne directrice 453 de l'OCDE, aucun effet n'a été rapporté sur les organes reproducteurs après 104 semaines d'exposition à des concentrations de morpholine atteignant 0,543 mg/L, pendant 6 heures par jour, 5 jours par semaine Note de bas de page 4. Dans une étude menée de manière similaire à la LD 413 de l'OCDE, des rats mâles et femelles ont été exposés à des vapeurs de morpholine à des concentrations atteignant 0,89 mg/L pendant 7 ou 13 semaines Note de bas de page 4. Aucun effet sur les testicules ou les ovaires n'a été signalé.

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Toxicité pour la reproduction.

Toxicité pour certains organes cibles – exposition unique :

Ne répond pas aux critères

Exposition par voie orale : Il n'existe aucune donnée sur l'humain. Dans une étude de toxicité aiguë chez les animaux conforme à la LD 401 de l'OCDE, on a observé des signes cliniques tels que des anomalies respiratoires, des effets sur la démarche, des anomalies posturales et la fermeture des yeux chez les rats à des doses de 2 500 et 3 200 mg/kg (d'après le résumé de l'étude Note de bas de page 5). La valeur de la DL50 a été établie à 1 900 mg/kg. Ces doses sont trop élevées pour satisfaire aux critères de classification. Dans une autre étude, les animaux ayant reçu 1,6 g/kg n'ont présenté aucune anomalie macroscopique Note de bas de page 17. Des saignements gastro-intestinaux et des hémorragies de l'estomac ont été notés chez des rats ayant reçu de fortes doses atteignant 10 g/kg. Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification de cette classe de danger.

Exposition par voie cutanée : Dans une étude de toxicité aiguë par voie cutanée, une dose de 0,9 g/kg a été appliquée sur la peau tondue du thorax chez 7 lapins. Des symptômes cliniques compatibles avec la nature corrosive de la substance ont été observés Note de bas de page 17.

Exposition par inhalation : Il n'existe aucune donnée sur l'humain. Dans une étude chez le rat, les animaux ont été exposés par inhalation pendant 4 heures à de la morpholine à raison de 260, 40 ou 3 mg/m3 Note de bas de page 17. À 260 mg/m3, on a observé une augmentation de la fréquence respiratoire, mais aucun effet sur le poids des poumons. Les rats exposés ont également conservé une plus grande quantité de colorant, un indicateur de dommages cellulaires, que les animaux témoins. Chez les rats exposés à la morpholine à raison de 40 mg/m3, on a constaté plus de dommages cellulaires que chez les témoins. Aucune modification de la fréquence respiratoire ou du poids des poumons n'a été observée aux concentrations de 3 ou 40 mg/m3. Dans une autre étude chez le rat, l'inhalation de vapeurs hautement saturées de morpholine a provoqué la mort après 3 heures d'exposition, et on a signalé une irritation locale des tissus exposés, y compris des voies respiratoires Note de bas de page 3. On a également observé une détresse respiratoire et des lésions pulmonaires, probablement en raison de la nature corrosive de la morpholine.

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Toxicité pour certains organes cibles – exposition unique.

Toxicité pour certains organes cibles – expositions répétées :

Ne répond pas aux critères

Exposition par voie orale : Des rats mâles ont reçu de la morpholine dans leur alimentation à des doses atteignant 323 mg/kg/jour pendant 4 semaines Note de bas de page 17. Une augmentation du poids des surrénales et une diminution de la prise moyenne de poids corporel ont été observées chez les animaux traités à 323 mg/kg/jour. Les doses les plus faibles n'ont eu aucun effet observable. Chez les rats ayant reçu de la morpholine par gavage (0, 160, 320 ou 800 mg/kg/jour) pendant 30 jours, on a observé un gonflement, une congestion et une nécrose et/ou une desquamation du foie, des reins, des poumons et de l'estomac dans les groupes ayant reçu 800 et 320 mg/kg/jour. Chez 20 rats exposés à 0,16 g/kg de morpholine, 12 ont survécu et aucune lésion macroscopique n'a été observée. Dans une étude de 56 jours, des rates ont reçu 500 mg/kg de morpholine par jour Note de bas de page 5. Aucun animal, que ce soit dans le groupe d'essai ou dans le groupe témoin, n'est mort pendant la période d'étude. Après 270 jours, tous les animaux du groupe d'essai ont été sacrifiés. Le seul symptôme observé était une adipose modérée du foie.

Exposition par voie cutanée : Dans une étude de toxicité cutanée à doses répétées, la morpholine a été appliquée quotidiennement à raison de 900 mg/kg sur la peau tondue de lapins Note de bas de page 18. Tous les lapins (7/7) sont morts avant la onzième dose. L'examen macroscopique a révélé une nécrose de la peau traitée, ainsi qu'une inflammation et une congestion des organes sous-jacents. Des lésions microscopiques du foie et des effets sur les reins et la rate ont été observés. La dose employée était trop élevée pour être utile pour la classification.

Exposition par inhalation : Une érosion focale des cornets nasaux a été observée chez les rats après inhalation de 0,89 mg/L de vapeur de morpholine pendant 13 semaines Note de bas de page 3. Une nécrose des cornets nasaux a été observée chez des rats après l'inhalation de 0,186 mg/L de vapeur de morpholine pendant 104 semaines Note de bas de page 3. Dans une autre étude, des rats ont été exposés à 0, 25, 100 ou 250 mg/L de vapeur de morpholine, 6 heures par jour, 5 jours par semaine pendant 13 semaines (d'après le résumé de l'étude Note de bas de page 5). Aucun animal n'est mort au cours des 13 semaines d'exposition. Le poids moyen des mâles exposés à 250 mg/L était systématiquement inférieur au poids moyen des témoins mâles au cours des semaines 6 à 13, et les lésions pulmonaires étaient probablement liées au traitement. Des lésions des voies nasales ont également été constatées chez les animaux exposés à la dose élevée et, dans une moindre mesure, chez 2 femelles du groupe exposé à 100 mg/L. Les doses employées dans ces études sont trop élevées pour être utilisées pour la classification.

Une étude non conforme aux lignes directrices menée sur des rats mâles (n=6-8 par groupe) exposés à 0,08 mg/L de morpholine pendant 4 heures par jour pendant 8 jours par inhalation du corps entier a signalé une augmentation de l'activité de la glande thyroïde après 4 jours. La signification toxicologique de ce résultat n'était pas claire Note de bas de page 5. Aucun changement lié au traitement n'a été observé au niveau de la mortalité, du poids corporel, du poids des organes ou des paramètres pathologiques cliniques lors d'une étude de 2 ans chez des rats exposés à des vapeurs de morpholine allant jusqu'à 150 ppm Note de bas de page 5.

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Toxicité pour certains organes cibles – expositions répétées.

Danger par aspiration :

Aucune donnée disponible

Il n'existe aucune donnée sur l'humain pour la morpholine. Cette substance n'est pas un hydrocarbure liquide.

Matières infectieuses présentant un danger biologique :

Sans objet

La morpholine n'est pas un microorganisme, ni une protéine, ni un acide nucléique.

Dangers physiques

Matières et objets explosibles :

Non évalué*

* Les explosifs sont exclus de la LPDet de ses règlements. Les matières explosives sont réglementées aux termes de la Loi sur les explosifs. Pour de plus amples renseignements, visitez le site Ressources naturelles Canada.

Gaz inflammables :

Sans objet

La morpholine n'est pas un gaz. Les critères de classification des Gaz inflammables ne s'appliquent pas à cette substance.

Aérosols (inflammables) :

Non évalué

La classification d'un produit dangereux dans la classe de danger Aérosols inflammables ou Aérosols dépend du produit.

Gaz comburants :

Sans objet

La morpholine n'est pas un gaz. Les critères de classification des Gaz comburants ne s'appliquent pas à cette substance.

Gaz sous pression :

Sans objet

La morpholine n'est pas un gaz. Les critères de classification des Gaz sous pression ne s'appliquent pas à cette substance.

Liquides inflammables :

Catégorie 3

La morpholine a un point d'éclair de 35 °C (creuset fermé), ce qui satisfait aux critères de la catégorie 3 Note de bas de page 17.

Les données disponibles répondent aux critères de classification de la catégorie Liquides inflammables – catégorie 3 [paragraphe 7.6.1(2) du RPD].

Matières solides inflammables :

Sans objet

La morpholine n'est pas un solide. Les critères de classification des Matières solides inflammables ne s'appliquent pas à cette substance.

Matières autoréactives :

Ne répond pas aux critères

La morpholine commence à se dégrader à une température de 135 °C Note de bas de page 5. Les matières autoréactives doivent présenter une température de décomposition auto-accélérée (TDAA) de ≤75 °C pour satisfaire aux critères minimaux de classification dans cette classe de danger.

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Matières autoréactives.

Liquides pyrophoriques :

Ne répond pas aux critères

La morpholine a une température d'auto-inflammation de 255 °C Note de bas de page 5. Les liquides pyrophoriques réagissent à température ambiante.

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Liquides pyrophoriques.

Matières solides pyrophoriques :

Sans objet

La morpholine n'est pas un solide. Les critères de classification des Matières solides pyrophoriques ne s'appliquent pas à cette substance.

Matières auto-échauffantes :

Ne répond pas aux critères

La morpholine a une température d'auto-inflammation de 255 °C Note de bas de page 5, qui est bien supérieure à la température à laquelle une combustion spontanée devrait se produire pour répondre aux critères de classification (140 °C).

Les données existantes ne répondent pas aux critères de classification de la classe de danger Matières auto-échauffantes.

Matières qui, au contact de l'eau, dégagent des gaz inflammables :

Sans objet

La morpholine a une structure chimique qui ne contient ni métaux ni métalloïdes et, par conséquent, n'a pas besoin d'être classée [paragraphe 7.12.1(1) du RPD].

Liquides comburants :

Sans objet

L'alinéa 7.13.1(1)b) du RPD exclut de la classification tout liquide organique qui contient de l'oxygène, du fluor ou du chlore si ces éléments sont chimiquement liés uniquement au carbone ou à l'hydrogène. L'atome d'oxygène dans la morpholine est chimiquement lié au carbone seulement Note de bas de page 5.

Matières solides comburantes :

Sans objet

La morpholine n'est pas un solide. Les critères de classification des Matières solides comburantes ne s'appliquent pas à cette substance.

Peroxydes organiques :

Sans objet

La morpholine n'est pas un peroxyde organique. Les critères de classification des Peroxydes organiques ne s'appliquent pas à cette substance.

Matières corrosives pour les métaux :

Ne répond pas aux critères

La morpholine n'est pas corrosive pour l'acier inoxydable, l'aluminium ou l'acier au carbone à 20 °C Note de bas de page 2.

Les données disponibles ne répondent pas aux critères de classification des Matières corrosives pour les métaux.

Poussières combustibles :

Sans objet

La morpholine n'est pas un solide. Les critères de classification des Poussières combustibles ne s'appliquent pas à cette substance.

Asphyxiants simples :

Sans objet

La morpholine n'est pas un gaz. Les critères de classification des Asphyxiants simples ne s'appliquent pas à cette substance.

Gaz pyrophoriques :

Sans objet

La morpholine n'est pas un gaz. Les critères de classification des Gaz pyrophoriques ne s'appliquent pas à cette substance.

Produits chimiques sous pression :

Non évalué

La classification d'un produit dangereux dans la classe de danger Produits chimiques sous pression dépend du produit.

Renseignements sur la réglementation et autres renseignements

Renseignements sur la réglementation :

Les évaluations des substances dangereuses sont préparées par Santé Canada en tant que ressources éducatives et informatives. En vertu de la LPD, les fournisseurs de produits dangereux doivent, lors de la vente ou de l'importation d'un produit dangereux, fournir une étiquette et une fiche de données de sécurité qui répondent aux exigences énoncées dans le RPD.

Autres renseignements :

Les données et les classifications contenues dans ces évaluations des substances dangereuses sont basées sur des sources accessibles au public, telles que la littérature évaluée par des pairs ou les rapports d'organismes internationaux. De nouvelles données, y compris des informations exclusives, pourraient avoir un impact sur la classification des substances ou des produits dangereux qui les contiennent. Il est de la responsabilité du fournisseur de s'assurer de l'exactitude, de la suffisance et de la fiabilité de ses classifications de produits dangereux.

Dernière mise à jour :

2022

Préparé par :

Bureau des matières dangereuses utilisées au travail, Santé Canada

Références

Note de bas de page 1

Smyth, H. F.,Jr., Carpenter, C. P., Weil, C. S. and Pozzani, U. C. (1954) Range-finding toxicity data: List V. Archives of Industrial Hygiene and Occupational Medicine 1061-68

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Note de bas de page 2

CCOHS (2015) CHEMINFO Database. Available at: http://ccinfoweb.ccohs.ca/.

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Note de bas de page 3

OECD SIDS (2013) SIDS Initial Assessment Profile for CoCAM 5. Morpholine. CAS No. 110-91-8. CoCAM 5. UNEP Publications.

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Note de bas de page 4

OECD SIDS (2013) Morpholine. CAS No: 110-91-8. CoCAM 5. UNEP Publications.

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Note de bas de page 5

Carpenter, C. P. and Smyth, H. F.,Jr. (1946) Chemical burns of the rabbit cornea. Am.J.Ophthalmol. 291363-1372.

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Note de bas de page 6

Wang, X. S. and Suskind, R. R. (2011) Comparative studies of the sensitization potential of morpholine, 2-mercaptobenzothiazole and 2 of their derivatives in guinea pigs. Contact Derm. 19(1):11-15.

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Note de bas de page 7

Inui, N., et al (1979) Transplacental mutagenesis of products formed in the stomacof golden hamsters given sodium nitrite and morpholine. International Journal of Cancer 24(3; PMID:489170):365-372.

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Note de bas de page 8

Takahashi, A. and Ono, H. (1993) Mutagenicity assessment in 44 epoxy resin hardeners in Salmonella Typhimurium tester strains. Chemisitry Express 8(9):785-788Kinki Chemical Society, Japan.

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Note de bas de page 9

Takahashi, A. and Ono, H. (1993) Mutagenicity assessment in 44 epoxy resin hardeners in Salmonella Typhimurium tester strains. Chemisitry Express 8(9):785-788Kinki Chemical Society, Japan.

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Note de bas de page 10

Haworth, S., et al (1983) Salmonella mutagenicity test results for 250 chemicals. Environ.Mutagen. 53-142.

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Note de bas de page 11

Texaco Inc. (1979) Preliminary Report on Morpholine with Attachments and Cover Letter Dated 071279 . EPA/OTS Doc #: 88-7900294. NTIS/OTS 0200636.

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Note de bas de page 12

BASF (1988) Initial submission: letter from BASF Corp to USEPA regarding enclosed information on morpholine with attachments, dated 12/06/88 . EPA/OTS Doc #: 84-940000170; FYI-0794-01081A. NTIS/OTS 0001081.

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Note de bas de page 13

IARC (1989) Some Organic Solvents, Resin Monomers and Related Compounds, Pigments and Occupational Exposures in Paint Manufacture and Painting: Summary of Data Reported and Evaluation. International Agency for Research on Cancer, Lyon, France. IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans. Volume 47.

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Note de bas de page 14

ACGIH(2017) TLVs and BEIs. ACGIH, Cincinnati, Ohio.

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Note de bas de page 15

Harbison, R. D., et al (1989) Chronic morpholine exposure of rats. Fundamental & Applied Toxicology 12(3):491-507.

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Note de bas de page 16

Texaco Chemical Company (1989) Summary of pertinent sutides related to the carcinogenic potential of morpholine . EPA/OTS Doc #: 84-940000240. NTIS/OTS FYI-0794-001172.

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Note de bas de page 17

Cosmetic Ingredient Review Expert Panel and Elder, R. L. (1989) Final report on the safety assessment of morpholine. J.Am.Coll.Toxicol. 8(4; Acc No:19237257):707-748.

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Note de bas de page 18

Shea Jr, T. E. (1939) The acute and sub-acute toxicity of morpholine. Journal of Industrial Hygiene and Toxicology 21(7):236-245.

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