Gestion de la dérive de pulvérisation des pesticides

Préface

Un pesticide peut être vendu ou utilisé au Canada seulement s'il a été homologué ou autrement autorisé par Santé Canada en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires. L'objectif primaire de Santé Canada en matière de réglementation des pesticides est de protéger la santé des Canadiens et l'environnement. À cette fin, Santé Canada mène une évaluation rigoureuse des risques fondée sur des données scientifiques dans le but de s'assurer que le pesticide satisfait aux normes de santé et de protection de l'environnement avant d'être homologué. Afin de garantir que les pesticides homologués continuent de respecter les normes modernes, Santé Canada soumet ceux-ci à une nouvelle évaluation au moins tous les 15 ans. Les pesticides peuvent également être réévalués en conséquence de nouvelles données susceptibles d'influer sur leur acceptabilité au sens de la Loi sur les produits antiparasitaires, ou lorsqu'un examen spécial est enclenché.

La pulvérisation hors cible de pesticides agricoles dans des zones où ils peuvent avoir des répercussions sur la faune et ses habitats constitue un risque potentiel pour l'environnement. L'une des voies possibles de cette exposition est la dérive de pulvérisation qui survient pendant l'application du pesticide ou peu de temps après. Une partie de la stratégie liée à la responsabilité de protéger l'environnement consiste à fournir les outils de gestion nécessaires pour permettre de réduire la perte de pesticide résultant de la dérive de pulvérisation agricole. Plus spécifiquement, nous avons élaboré ce document d'orientation, Gestion de la dérive de pulvérisation des pesticides, afin de nous pencher sur la question du mouvement dans l'air des gouttelettes de pulvérisation et de leur retombée potentielle dans des zones non ciblées comme les habitats aquatiques et terrestres. Le présent document ne couvre pas les autres voies de déplacement non intentionnel des pesticides, telles que le ruissellement de surface (érosion), la dérive des vapeurs (volatilité), ou les sols balayés par les vents.

L'élaboration du document Gestion de la dérive de pulvérisation des pesticides est le résultat de l'intégration de l'information scientifique existante aux facteurs qui influent sur la dérive de pulvérisation et aux méthodes et aux stratégies employées pour la réduire, ainsi qu'aux recommandations fournies par les experts au sein de différents ministères provinciaux.

Le présent document est donc destiné principalement aux préposés à l'application de pesticides, aux agriculteurs et aux intervenants, y compris les ministères fédéraux, provinciaux et territoriaux, les autres organismes de réglementation des pesticides, le secteur industriel et les groupes de travail technique. Plus particulièrement, ce document est conçu pour inciter les préposés à l'application de pesticides à développer des stratégies de gestion de la dérive de pulvérisation applicables aux circonstances particulières de leurs activités.

À noter que le présent document n'exclue pas les exigences réglementaires donnant lieu à des mesures à caractère obligatoire ou à des mesures de précaution telles qu'elles apparaissent sur les étiquettes des produits antiparasitaires. Enfin, le document fera l'objet de mises à jour périodiques lorsque de nouvelles données deviendront disponibles.

Introduction

La perte de pesticide au moment de son application peut se produire en raison de la dérive de pulvérisation, de la dérive des vapeurs et aussi du ruissellement de surface. Le présent document porte principalement sur la dérive de pulvérisation.

Un programme réussi de pulvérisation de pesticide agricole nécessite l'application uniforme du pesticide pulvérisé sur une zone cible moyennant une perte minimale hors de celle-ci. Une pulvérisation perdue est une pulvérisation qui ne supprimera pas les organismes nuisibles. En outre, les retombées non intentionnelles dues à la dérive de pulvérisation de pesticide loin de la cible peuvent causer des dommages à des milieux sensibles adjacents et aux organismes qui les habitent. Il est donc essentiel que les préposés à l'application de pesticides se familiarisent avec les principes et les pratiques liés à la gestion de la dérive de pulvérisation et adoptent des stratégies en vue de réduire au minimum les pertes de pesticide.

Les préposés à l'application de pesticides peuvent réduire au minimum la perte de pesticide par dérive de pulvérisation en tenant compte des conditions météorologiques et du moment choisi pour l'application, en réglant ou en modifiant leur équipement de pulvérisation et en désignant des zones tampons pour les milieux sensibles.

Le présent Guide décrit les stratégies et les principes suivants aux fins d'un programme de gestion de la dérive de pulvérisation :

Qu'est-ce que la dérive de pulvérisation?

La dérive de pulvérisation est le déplacement dans l'air des gouttelettes ou des particules hors de la zone cible de la pulvérisation. Un certain degré de dérive de pulvérisation, soit pendant l'application, soit peu de temps après, demeure inévitable. Toutefois, il est possible de réduire au minimum la dérive en comprenant ce qui peut influer sur celle-ci.

Facteurs qui influent sur la dérive de pulvérisation

En général, la dérive de pulvérisation est davantage tributaire de la méthode d'application et des conditions locales au moment de l'application que de la nature du produit chimique qui est appliqué. Parmi les facteurs qui influent sur la dérive, notons les conditions météorologiques, la technologie d'application et les paramètres de l'application.

Les points à prendre en compte les plus importants sont les suivants :

Toutes choses étant égales par ailleurs, le volume de perte par dérive de pulvérisation est d'autant plus élevé que les gouttelettes pulvérisées sont petites, et celles mesurant moins que 150 μm de diamètre sont les plus sujettes à la dérive. (Remarque : l'épaisseur d'un cheveu est de 100 μm.) Ces gouttelettes de pulvérisation à la dérive peuvent éventuellement se déposer dans des zones non ciblées, lesquelles peuvent inclure des habitats aquatiques et terrestres sensibles.

Plus les gouttelettes sont petites, plus elles sont sujettes à la dérive de pulvérisation.

Conditions météorologiques

Les préposés à l'application de pesticides devraient être conscients que le temps qu'il fait contribue à la dérive de pulvérisation; ils ne devraient appliquer leurs pesticides qu'en conditions météorologiques favorables.

Ne pulvérisez pas par calme plat.

Les conditions météorologiques peuvent être mesurées au moyen d'un capteur météorologique à main.

Avant la pulvérisation, surveillez les vents par intervalles de 2 à 3 minutes, et prenez note de la vitesse maximale du vent soutenu et de la moyenne de la direction du vent pendant cette période. Si les conditions deviennent trop défavorables en cours de pulvérisation, ou contraires au mode d'emploi de l'étiquette du produit, arrêtez de pulvériser jusqu'à ce qu'elles s'améliorent.

Figure 1. Capteur météorologique à main montrant l'hélice du capteur de vent, les capteurs d'humidité, le capteur de température et l'aire d'affichage.
Figure 1
(Image reproduite avec la permission du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario, 2013)
Figure 1 - Équivalent du texte

Représentation schématique d'un capteur météorologique à main résistant à l'eau montrant l'hélice du capteur de vent, les capteurs d'humidité et de température, l'aire d'affichage à éclairage arrière et les trois boutons de navigation

Figure 2. Anémomètre monté sur pylône (capte la vitesse et la direction du vent)
Figure 2
Figure 2 - Équivalent du texte

Image d'un anémomètre fixé à un pylône de trois mètres de hauteur en bordure d'un champ d'orge servant à déterminer la vitesse et la direction du vent.

Gouttelettes de pulvérisation

Qualité de Pulvérisation

Chaque volume de pulvérisation contient une plage de tailles différentes de gouttelettes. C'est ce que l'on appelle la « qualité de pulvérisation ». La qualité de pulvérisation (taille des gouttelettes à pulvériser) est souvent décrite en termes de diamètre volumétrique médian (DVM) et est l'un des points les plus importants à prendre en compte lorsqu'on choisit le type de buse le plus approprié à la pulvérisation. Si vous deviez classer toutes les gouttelettes d'un même nuage de pulvérisation selon leur taille, le DVM serait alors le diamètre (mesuré μm, unité représentant 1/1 000 mm) où 50 % du volume pulvérisé est constitué de gouttelettes de taille inférieure au calibre médian des gouttelettes et l'autre 50 %, de gouttelettes de taille supérieure au calibre médian.

Figure 3. Représentation schématique du diamètre volumétrique médian (DVM) d'un volume de pulvérisation.
Figure 3
Figure 3 - Équivalent du texte

Représentation schématique illustrant la notion de diamètre volumétrique médian (DVM). Dans un nuage de pulvérisation produit par une buse, 50 % du volume est constitué de gouttelettes dont le diamètre est inférieur au DVM, et 50 % du volume est constitué de gouttelettes dont le diamètre est supérieur au DVM.

La quantité pulvérisée de gouttelettes de diamètre inférieur à 150 μm est un indicateur du potentiel de dérive de cette qualité de pulvérisation. Par exemple, une pulvérisation de gouttelettes de taille « très fine » comportera des gouttelettes qui peuvent dériver sous le vent de 20 à 30 fois plus loin qu'une pulvérisation de gouttelettes de taille « très grossière », car la première contient une proportion plus élevée de gouttelettes de taille inférieure à 150 μm que la seconde qui contient des gouttelettes de taille très grossière.

La taille minimale des gouttelettes à pulvériser pendant les applications de pesticide spécifiques apparaît sur l'étiquette du produit, suivant la norme ASAE S572.1, comme fine (fine), moyenne (medium) ou grossière (coarse). Les catégories de taille de gouttelettes à pulvériser ont été élaborées par l'American Society of Agricultural and Biological Engineers (ASABE, anciennement l'ASAE) selon la norme S572.1 (ANSI/ASAE S572.1 MAR2009). Chaque catégorie est basée sur une plage de DVM approximative, et un code de couleur y est associé, lequel apparaît dans le tableau ci-dessous. Le code de couleur de la taille des gouttelettes ne correspond toutefois pas à la couleur de l'embout de la buse. Les codes de couleur selon la taille des gouttelettes sont utilisés dans les catalogues de buses afin d'aider les préposés à l'application de pesticides à choisir leurs buses. Vous trouverez dans la section Buses de pulvérisation ci-dessous un exemple illustrant comment les différentes catégories de taille des gouttelettes sont utilisées dans la sélection des buses.

Tableau 1: Catégories de qualité (taille) des gouttelettes à pulvériser ANSI/ASAE S572.1
Taille des gouttelettes Code de couleur Diamètre volumétrique
moyen approximatif (μm)
Très fines (TF) Rouge 50 à 150
Fines (F) Orange 150 à 240
Moyennes (M) Jaune 240 à 350
Grossières (G) Bleu 350 à 400
Très grossières (TG) Vert 400 à 500
Extrêmement grossières (EG) Blanc 500 à 600
(Tableau adapté d'après la norme ANSI/ASAE S572.1, mars 2009)
Figure 4. Couverture des gouttelettes de pulvérisation selon différentes catégories de calibre de gouttelettes
Figure 4
(Image reproduite avec la permission d'Agriculture et Agroalimentaire Canada)
Figure 4 - Équivalent du texte

Image de bandelettes de papier buvard montrant la répartition des gouttelettes de diverses catégories de taille, allant de très fines/fines à très grossières/extrêmement grossières. Plus les gouttelettes sont fines, plus la couverture est importante et plus les gouttelettes se répartissent de façon uniforme sur la bandelette.

Réduire la quantité de gouttelettes de fine taille diminue le volume de la dérive de pulvérisation.

Buses de Pulvérisation

Les buses de pulvérisation sont classées selon la dispersion de leur jet, les débits de pulvérisation ou la taille des gouttelettes. L'ARLA précise seulement la qualité de pulvérisation sur les étiquettes des pesticides. Les préposés à l'application de pesticides ont la responsabilité de modifier les paramètres de pulvérisation tels que le type de buse, le débit, la pression de pulvérisation et la vitesse du tracteur de manière à s'assurer que la qualité de pulvérisation indiquée sur l'étiquette est respectée pendant les applications.

Les fabricants de buses publient des guides de sélection des buses, et plusieurs d'entre eux offrent en ligne des outils pour aider les préposés à l'application de pesticides à déterminer quelle doit être la qualité de pulvérisation dans des conditions définies. Les fabricants peuvent utiliser dans leurs guides les codes de couleur de qualité de pulvérisation indiqués dans le tableau précédent. À noter toutefois que les buses sont également codées par couleur par leurs fabricants, selon le débit, en fonction de la norme de référence ISO 10625, et la couleur de la buse ne correspond pas à celle de la qualité de pulvérisation. En outre, les couleurs d'un type de buse donné peuvent ne pas correspondre à la même couleur d'un autre type de buse. (Par exemple, les conditions d'utilisation d'une buse à jet plat de couleur orange ne sont pas les mêmes que celles d'une buse à jet en cône creux de couleur orange.)

Le code de couleur de la qualité de pulvérisation ne doit pas être confondu avec la couleur de la buse.

Le tableau ci-dessous fournit un exemple d'un guide de sélection des buses du fabricant. Si l'étiquette du pesticide précise qu'une qualité de pulvérisation moyenne suivant ASAE S572.1 doit être utilisée, le préposé à l'application de pesticides ne pourrait alors utiliser que les buses 015, 02, 025, 03, 04 et 05, étant donné que ces buses peuvent produire des gouttelettes de taille moyenne (partie jaune du tableau). Si le préposé à l'application souhaite appliquer son pesticide à un débit de pulvérisation d'environ 1,00 L/min, la buse 03 à une pression de 2,0 bars, ou la buse 025 à une pression de 3,0 bars pourrait être utilisée.

Tableau 2: Exemple de guide de sélection des buses (buse à jet plat standard de 110 °)
Pression de pulvérisation (bar) 1,5 2,0 2,5 3,0 4,0 5,0
Buse Débit de pulvérisation (L/min)
0075-rose 0,21 F 0,24 F 0,27 F 0,30 F 0,35 F 0,39 F
01-orange 0,28 F 0,33 F 0,37 F 0,40 F 0,46 F 0,52 F
015-vert 0,42 M 0,49 F 0,55 F 0,60 F 0,69 F 0,77 F
02-jaune 0,57 M 0,65 M 0,73 F 0,80 F 0,92 F 1,03 F
025-lilas 0,71 M 0,82 M 0,91 M 1,00 M 1,15 F 1,29 F
03-bleu 0,85 M 0,98 M 1,10 M 1,20 M 1,39 M 1,55 M
04-rouge 1,13 M 1,31 M 1,46 M 1,60 M 1,85 M 2,07 M
05-brun 1,41 G 1,63 G 1,83 M 2,00 M 2,31 M 2,58 M
06-gris 1,70 G 1,96 G 2,19 G 2,40 G 2,77 G 3,10 G
08-Blanc 2,26 TG 2,61 G 2,61 G 3,20 G 3,70 G 4,13 G
10-bleu pâle 2,83 TG 3,27 TG 3,65 TG 4,00 TG 4,62 G 5,16 G

F- Fine, M – Moyenne, G – Grossière, TG – Tres Grossière

(Tableau adapté d'après Hardi ISO Nozzles – Nozzle Product Guide, 2011, p. 7)

Chaque fabricant offre une gamme légèrement différente de tailles de gouttelettes pour chaque qualité de pulvérisation. Toutefois, l'emploi des buses de référence standard utilisées dans les essais pour déterminer les catégories de qualité de pulvérisation de la norme ASAE S572.1 permet de compenser ces différences et de pouvoir ainsi uniformiser les qualités de pulvérisation d'un fabricant à un autre.

Gestion de la Taille des Gouttelettes

Les facteurs suivants produisent des gouttelettes plus fines :

Les gouttelettes de taille inférieure à 150 μm sont tout particulièrement sujettes à la dérive, mais procurent une meilleure couverture. Avec des buses classiques, les gouttelettes de plus de 300 μm résistent à la dérive, mais dépendamment du type de la surface foliaire visée ou des caractéristiques de la bouillie de pulvérisation, ces gouttelettes peuvent rebondir ou ruisseler à l'impact, donnant ainsi une couverture plus médiocre. Les gouttelettes comprises dans la plage de 100 à 300 μm représentent un compromis satisfaisant entre le fait de réduire au minimum la dérive de pulvérisation et d'optimiser son efficacité biologique (couverture et rétention). Font exception à cette règle les buses à air induit (parfois appelées buses à venturi), qui produisent des gouttelettes plus grossières contenant des bulles d'air. Selon leurs fabricants et des études indépendantes, les buses à induction d'air constituent un choix relativement satisfaisant pour les applications au sol. Les gouttelettes arrivent intactes sur la cible, puis éclatent à l'impact, augmentant ainsi la couverture de l'application tout en réduisant grandement la dérive.

Le moyen le plus efficace de réduire le potentiel de dérive est de pulvériser des gouttelettes de taille plus grossière, ce qui réduit au minimum la quantité de gouttelettes de taille inférieure à 150 μm. On peut varier la taille des gouttelettes en choisissant judicieusement les buses et les valeurs de pression de pulvérisation.

Rendement du Pulvérisateur

L'exploitation, l'entretien et l'étalonnage de l'équipement, y compris la préparation du pulvérisateur, demeurent sous le contrôle direct du préposé à l'application de pesticides. Celui-ci devrait réduire au minimum la dérive de pulvérisation de pesticide en respectant de bonnes pratiques de gestion incluant l'utilisation judicieuse de la technologie d'application la plus appropriée. Les facteurs les plus importants liés à la technologie d'application qui influent sur le potentiel de dérive sont la qualité de pulvérisation (taille des gouttelettes), la hauteur de la rampe, le réglage des dispositifs à commande pneumatique ainsi que l'installation et l'orientation des buses.

Étalonnage de l'équipement

Réalisé adéquatement, l'étalonnage de l'équipement peut permettre de réduire au minimum la dérive de pulvérisation loin de la cible. L'étalonnage de l'équipement devrait être vérifié dans le cadre de la préparation et de l'utilisation normale du pulvérisateur, et les réglages devraient être apportés de manière à assurer la conformité aux exigences liées à l'application. On trouvera un exemple d'étalonnage des pulvérisateurs agricoles sur le site Web du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO), sous l'onglet « Réglage du pulvérisateur – La calculatrice de MAAARO ».

Tableau 3: Répercussions potentielles des buses endommagées
Dommage Résultat Cause possible Impact potentiel
Buse usée Application excessive
Application non uniforme
Utilisation régulière (particulièrement avec des poudres mouillables) Coût de produit plus élevé
Phytotoxicité (particulièrement sur des plantes stressées par la chaleur ou l'humidité)
Concentration en résidus inacceptable
Buse obturée Application insuffisante
Application non uniforme
Débris
Eau de dilution sale
Accumulation du produit
Protection inadéquate
Risque accru de résistance du ravageur
Risque accru de résistance du ravageur
Buse déformée Application non uniforme Utilisation régulière
Méthode de nettoyage inadéquate
Tous les impacts susmentionnés

On peut utiliser du papier buvard pour vérifier la qualité de pulvérisation, la couverture de l'application et la dérive. Placé dans une zone de récolte ou une zone sensible adjacente à celle-ci, le papier passera du jaune au bleu au point de contact d'une gouttelette de pulvérisation ou d'humidité. Vous pouvez trouver de l'information sur l'utilisation du papier buvard pour vérifier le patron de dispersion de jet de vos buses et toute dérive hors site sur le site Sprayers101.com, sous l'onglet « Confirm coverage with water-sensitive paper » (en anglais seulement).

Reportez-vous à la Figure 4. Catégories de taille des gouttelettes.

À intervalles réguliers, faites l'essai de votre équipement et étalonnez-le afin d'optimiser les applications.

Configuration du pulvérisateur

Pulvérisateurs Aériens

Longueur de la rampe

Les forces qui fournissent à l'aéronef portance et envol produisent également des effets de sillage et de tourbillon dans l'air dans lequel sont pulvérisées les gouttelettes. La force des tourbillons est d'autant plus grande que le vol de l'aéronef est lent ou que son poids est élevé. La force du tourbillon change aussi selon les caractéristiques du vol. Si des gouttelettes se trouvent piégées dans les tourbillons en bout d'aile, leur trajectoire peut alors changer de façon marquée. Une réduction de la longueur de la rampe diminuera la probabilité que les gouttelettes plus petites soient piégées par les tourbillons en bout d'aile et augmentera la quantité de pesticide déposée effectivement sur les cultures ciblées. Pour réduire l'effet de tourbillon en bout d'aile sur les gouttelettes plus petites, la longueur de la rampe ne devrait pas dépasser 65 % de l'envergure des ailes de l'aéronef ou le diamètre du rotor.

Figure 5. Rampe à 65 %de l'envergure de l'appareil
Figure 5
Figure 5 - Équivalent du texte

Photographie d'un aéronef à voilure fixe doté d'une rampe de pulvérisation faisant 65 % de l'envergure de l'aréonef et pulvérisant une teinture rose sur un champ d'orge.

Cisaillement de l'air

La production de gouttelettes fines, qui sont donc plus sujettes à la dérive, peut être diminuée si l'on réduit au minimum l'effet de cisaillement de l'air à l'orifice de la buse, là où le liquide rencontre la bouffée de vent causée par le déplacement de l'aéronef. Le fait de voler plus lentement (par exemple, en utilisant des hélicoptères plus lents plutôt que des aéronefs à voilure fixe plus rapides) peut réduire cet effet de cisaillement de l'air, mais peut influer sur le taux de rendement et sur une exploitation optimale. La réduction de l'angle de la buse est un moyen efficace d'éviter le problème du cisaillement de l'air. Avec les buses à miroir, l'angle de la buse et l'angle du miroir (un déflecteur lisse) peuvent être réduits pour procurer des conditions minimales de cisaillement de l'air. Les effets de cisaillement de l'air sont les moins marqués lorsque l'angle de la buse est nul (0 º) (buse pointée directement vers l'arrière).

Pression

La vitesse relative de l'air et des liquides est importante en ce qu'elle influe sur la taille des gouttelettes. Avec la plupart des buses, l'abaissement de la pression à l'intérieur de la plage d'exploitation optimale produira des jets aux gouttelettes plus grossières. Toutefois, avec des jets à angle très étroit comme ceux obtenus avec les buses à jet plein et à jet plat à angle étroit, lorsque celles-ci sont pointées directement vers l'arrière, les valeurs de pression plus élevées produisent en général des jets aux gouttelettes plus grossières.

Consultez la documentation du fabricant de buses pour obtenir des recommandations précises sur les réglages de plage de pression et pour optimiser les critères d'application et de taille des gouttelettes.

Pulvérisateurs centrifuges

Dans le cas des pulvérisateurs centrifuges, plus la vitesse de rotation est faible plus les gouttelettes produites sont grosses, ce qui réduit donc le potentiel de dérive. Les pulvérisateurs à pales entraînées du type moulinet permettent de choisir la vitesse de rotation en changeant l'angle de la pale. Avec ces appareils, la taille des gouttelettes tend à augmenter proportionnellement aux débits, car la traînée exercée par le pulvérisateur réduit la vitesse de rotation et l'engorgement des grillages vient changer le mode de brumisation. Certains fabricants de pulvérisateurs centrifuges fournissent des modèles qui permettent de prédire la taille des gouttelettes obtenue avec leur équipement en fonction de paramètres d'exploitation comme la vitesse de rotation, la vitesse de vol et le débit de liquide pour des types de produits spécifiques.

Figure 6. Un pulvérisateur centrifuge simple fixé à une rampe de pulvérisation
Figure 6
Figure 6 - Équivalent du texte

Gros plan de la buse d'un pulvérisateur centrifuge simple fixé à une rampe de pulvérisation installée sur un aéronef à voilure fixe.

Figure 7. Dix pulvérisateurs centrifuges répartis le long de la rampe de pulvérisation
Figure 7
Figure 7 - Équivalent du texte

Image du même aéronef à voilure fixe montrant la position des dix pulvérisateurs centrifuges répartis le long de la rampe de pulvérisation.

Équipement spécial

Certains types d'équipement de pulvérisation permettent d'optimiser en vol les conditions d'application. Par exemple, les rampes peuvent parfois être abaissées après le décollage, permettant ainsi de réduire la hauteur de laquelle la pulvérisation sera déclenchée et d'amoindrir le potentiel de dérive.

Réglez vos paramètres de vol et votre rampe de pulvérisation de manière à réduire le potentiel de dérive de pulvérisation.

Pulvérisateurs Agricoles (Pulvérisateurs à Rampe au Sol)

La dérive de pulvérisation pendant les applications au champ est plus importante lorsque les gouttelettes sont plus petites et la rampe est plus haute. Lorsque vous appliquez le pesticide à vitesse élevée, prenez tout particulièrement garde au rebondissement de la rampe qui peut faire hausser de façon significative l'une de ses extrémités et accroître le potentiel de dérive.

Pression

Pour ce qui est de la plupart des buses hydrauliques, lorsqu'utilisées à l'intérieur de la plage d'exploitation prescrite, des pressions de liquide plus faibles produiront des jets aux gouttelettes plus grossières. Les systèmes de pulvérisation électrostatiques et certains systèmes à buses bifluides font parfois exception à cette règle.

Des systèmes à débit modulé-pulsé et des buses à ouverture d'orifice variable ont été récemment mis sur le marché pour utilisation sur les pulvérisateurs à rampe. Ces systèmes maintiennent le débit et la qualité de pulvérisation recherchés indépendamment de la pression d'application et de la vitesse de déplacement (à l'intérieur de certaines limites d'exploitation).

Consultez la documentation du fabricant de buses pour obtenir des recommandations précises sur les réglages de plage de pression et pour optimiser les critères d'application et de taille des gouttelettes.

Hauteur de pulvérisation

Le vent aura moins d'effet sur l'application si la rampe est abaissée à sa position minimale recommandée, soit 45 cm au-dessus de la cible (par exemple, zone cultivée ou sol sans couverture) dans le cas des applications au champ avec des angles de dispersion de jet de 80 º, et de 35 cm, pour les angles de 110 º. En orientant la pulvérisation vers l'avant ou vers l'arrière, vous pouvez réduire davantage la hauteur de la rampe pourvu que soit maintenue au minimum recommandé la distance de la buse à la cible, dans la direction du déplacement. Comme les angles de dispersion de jet des buses à faible dérive varient d'un fabricant à un autre, la hauteur de la rampe devrait donc être réglée pour garantir un chevauchement à 100% des jets au niveau de la cible. En d'autres termes, à ce niveau, la largeur du jet devrait être le double de l'espacement des buses.

La stabilisation de la hauteur de la rampe lorsqu'on parcourt un sol inégal peut aussi réduire la dérive en permettant d'éviter les cas où la hauteur de pulvérisation se trouve augmentée par des rebonds aux extrémités de la rampe. Diminuez votre vitesse d'application afin de réduire les rebondissements de rampe, l'effet de cisaillement de l'air et les traînes de pulvérisation, qui peuvent faire accroître le potentiel de dérive. Des dispositifs de commande automatique de la hauteur de la rampe sont disponibles, lesquels peuvent maintenir la rampe à une certaine hauteur dans les terrains inégaux.

Figure 8. Image d'un pulvérisateur agricole montrant comment une grande hauteur de pulvérisation
Figure 8
Grande hauteur de pulvérisation
Figure 8 - Équivalent du texte

Image d'un pulvérisateur agricole montrant comment une grande hauteur de pulvérisation peut provoquer un phénomène de dérive. La rampe de pulvérisation se trouve à plus d'un mètre au dessus du sommet de la culture, ce qui provoque la formation d'un important nuage de pulvérisation se déplaçant vers le haut et s'éloignant de la zone cible.

Figure 9. Image d'un pulvérisateur agricole montrant une faible hauteur de pulvérisation
Figure 9
Faible hauteur de pulvérisation
Figure 9 - Équivalent du texte

Image d'un pulvérisateur agricole montrant une faible hauteur de pulvérisation. La rampe de pulvérisation est près du sommet de la culture, de sorte qu'aucun phénomène de dérive n'est visible à partir de la zone cible.

Buses à Faible Dérive

Plusieurs types de buses à faible dérive sont disponibles, dont les suivants :

Figure 10. Une buse à jet plat courante
Figure 10
(Image reproduite avec la permission de TeeJet, Albuz)
Figure 10 - Équivalent du texte

Image d'une buse à jet plat courante montrant la base cylindrique de la buse, dont le diamètre mesure environ 2 cm, et la partie supérieure filetée, où la pastille de pulvérisation est logée.

Figure 11. Une buse à air induit à faible
Figure 11
(Image reproduite avec la permission de TeeJet, Albuz)
Figure 11 - Équivalent du texte

Image d'une buse à air induit à faible dérive mesurant environ 4 cm de longueur et 1 cm de diamètre. On peut notamment apercevoir le port d'admission d'air ainsi que la partie supérieure filetée, où la pastille de pulvérisation est logée. Représentation schématique d'une coupe transversale d'une buse à air induit à faible dérive montrant l'admission de fluide, l'admission d'air, la chambre de mélange, ainsi que des gouttelettes renfermant des bulles d'air.

Figure 12. Incidence du choix des buses sur la dérive - Buse standard
Figure 12
Figure 12 - Équivalent du texte

Image montrant une vue de côté d'un pulvérisateur agricole où l'on peut apercevoir un important phénomène de dérive à partir d'une rampe à laquelle ont été fixées des buses à jet plat courantes.

Figure 13. Incidence du choix des buses sur la dérive - Buse à faible dérive
Figure 13
Figure 13 - Équivalent du texte

Image du même pulvérisateur agricole montrant peu ou pas de dérive de pulvérisation à partir d'une rampe à laquelle ont été fixées des buses à faible dérive.

(Images 12 et 13 reproduites avec la permission d'Agriculture et Agroalimentaire Canada)

Équipement spécial ou modifié

On peut utiliser des humecteurs pour appliquer des herbicides sur des plantes nuisibles sans brumisation, laquelle constitue toujours un risque en termes de dérive de pulvérisation.

Des pulvérisateurs munis d'écrans et de capots peuvent réduire de façon significative la dérive de pulvérisation en diminuant l'incidence des vents sur les jets. Des capots protégeant la rampe en entier peuvent réduire la dérive de 65 % à 85 %, et des cônes de protection installés autour des buses individuelles, de 30 % à 50 %. Habituellement, les capots et les cônes sont utilisés uniquement sur des pulvérisateurs tractés avec faibles hauteurs de rampe et à des vitesses de déplacement inférieures à 12 km/h. Les pulvérisateurs agricoles de plus grosse taille, automobiles, utilisent quant à eux le plus souvent le principe du rideau d'eau.

Figure 14. Pulvérisateur agricole avec capots
Figure 14
(Image reproduite avec la permission d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2006)
Figure 14 - Équivalent du texte

Image d'un pulvérisateur agricole muni de capots sur toute la longueur de la rampe de façon à réduire la dérive de pulvérisation.

Figure 15. Pulvérisateur agricole avec cônes
Figure 15
Figure 15 - Équivalent du texte

Gros plan d'un cône installé sur une buse fixée à la rampe d'un pulvérisateur agricole afin de réduire la dérive de pulvérisation.

Les systèmes de rampe à commande pneumatique utilisent un rideau d'eau pour protéger les jets contre le vent et améliorer la pénétration du couvert végétal. Selon les fabricants de ces systèmes, la dérive de pulvérisation peut être réduite si les jets sont abattus jusque dans le couvert végétal. Toutefois, le couvert végétal de culture devrait être suffisamment développé pour capter les jets, car les débits d'air élevés appliqués à un sol dont le couvert végétal est nul ou insuffisant peuvent causer une dérive plus marquée.

Figure 16. Pulvérisateur à rampe à commande pneumatique
Figure 16
(Les images 15 et 16 reproduite avec la permission de Brandt Industries Ltd, 2013)
Figure 16 - Équivalent du texte

Image d'un pulvérisateur agricole tracté à commande pneumatique dont la rampe de pulvérisation est recouverte d'un manchon pneumatique. Le manchon pneumatique crée un rideau d'air qui transporte les gouttelettes vers le bas, sur le couvert végétal.

Pour les applications d'herbicide dans des vergers, de petits pulvérisateurs à rampe basse munis de capots ou d'écrans protègent les zones cultivées contre les dommages en réduisant au minimum la dérive.

Figure 17. Pulvérisateur à rampe basse munie d'écrans
Figure 17
(Spraydome 3049, image reproduite avec la permission de Micron Group, 2013)
Figure 17 - Équivalent du texte

Image d'un pulvérisateur à rampe basse munie d'écrans (Spraydome 3049) dans un verger. La rampe de pulvérisation est entièrement recouverte d'écrans en forme de dôme, qui se trouvent à environ 20 cm au dessus du sol et sont entourés de rideaux flexibles descendant jusqu'au sol pour empêcher qu'il y ait dérive de pulvérisation.

Pulvérisateurs Pneumatiques

Ces types de pulvérisateurs commerciaux sont conçus essentiellement pour les vergers et les vignobles, mais ils peuvent également être utilisés pour d'autres cultures comme les petits fruits ou les plantes ornementales. Les pulvérisateurs pneumatiques utilisent l'air forcé pour projeter le pesticide liquide vers sa cible. Les buses de ces systèmes produisent des gouttelettes de pulvérisation dans une veine d'air à haute vitesse, qui se trouvent ainsi pulvérisé en gouttelettes plus petites (calibre fin), état qui leur permet de mieux pénétrer le couvert végétal de culture. Il existe quatre configurations distinctes de ce type de pulvérisateur :

Les applications à jet porté (pulvérisateurs pneumatiques) sont différentes de celles obtenues avec les autres pulvérisateurs, car c'est une veine d'air qui véhicule le nuage de pulvérisation jusqu'au couvert végétal en dirigeant les gouttelettes vers le haut et vers l'extérieur, plutôt que vers le bas comme avec les pulvérisateurs agricoles classiques de grandes cultures. La pulvérisation avec ce type d'équipement peut être très sujette à la dérive si la direction et le volume du débit ne sont pas bien assortis à la hauteur ou à l'état du couvert végétal. La dérive des gouttelettes plus petites devient plus problématique lorsque ces gouttelettes sont déviées par-dessus le couvert végétal, où elles peuvent être portées par les vents jusqu'à de grandes distances.

Réglages de l'air

Les réglages de l'air de la pulvérisation en fonction du temps qu'il fait et des conditions propres au couvert végétal sont critiques pour garantir une couverture de pulvérisation adéquate.

Les réglages de l'air visent à la fois la direction de l'air, la vitesse de l'air et le volume d'air.

La direction de l'air peut être réglée au moyen de tours ou de déflecteurs, ou en repositionnant les sorties d'air de manière à diriger l'air dans le couvert végétal visé et non pas sous ou par-dessus celui-ci.

Les déflecteurs peuvent également obvier à l'effet de rotation qui est associé aux pulvérisateurs à ventilateur radial à soufflante, où la rotation de la soufflante dirige l'air vers le haut d'un côté et vers le bas de l'autre.

La vitesse de l'air se mesure en mètres par seconde (m/s) et a moins d'incidence sur la pénétration du couvert végétal que le volume d'air (ou le débit d'air), lequel est mesuré en mètres cubes par seconde (m3/s

Lorsqu'ils pulvérisent des vergers, les préposés à l'application de pesticides devraient maintenir la vitesse de l'air faible et le volume d'air élevé afin de former des ouvertures dans le couvert végétal, d'exposer la surface inférieure des feuilles et de ne faire bouger les feuilles de la rangée suivante que légèrement.

Des études ont indiqué que dans les vignobles, des volumes d'air très élevés réduisent les retombées côté pulvérisation en poussant celle-ci à travers la cible selon un phénomène désigné effet du souffle de l'hélice.

Ce principe s'appliquerait également à la pulvérisation des ronces, des arbustes et des arbustes fruitiers.

Les réglages idéaux dépendent des situations et sont fonction du vent dominant, de l'étendue et de la densité du couvert végétal pulvérisé et des capacités du pulvérisateur pneumatique.

Un volume d'air élevé ne signifie pas automatiquement une meilleure couverture de pulvérisation. Un débit d'air trop élevé aura tendance à transporter les gouttelettes par-dessus ou à travers le couvert végétal, augmentant ainsi la probabilité que les gouttelettes retombent loin de la cible et que la couverture de pulvérisation soit réduite.

La recherche sur les vignobles a indiqué qu'une diminution de 25 % de la vitesse moyenne de la rotation de la soufflante pouvait éliminer 75 % de la dérive sans réduire la couverture de la pulvérisation.

On peut régler l'air de différentes façons :

Orientation des buses

Pendant l'étalonnage, assurez-vous que les buses qui ne sont pas dirigées vers la cible sont fermées.

Dans le cas des pulvérisateurs de vergers à double soufflante, l'orientation des buses joue un rôle plus important dans la réduction de la dérive que l'emplacement de la soufflante. Cela inclut les mesures suivantes :

Pour ce qui est des pulvérisateurs pneumatiques à soufflante, la rotation en sens antihoraire des pales de la soufflante transporte les jets pulvérisés vers le haut, au-delà du couvert végétal, à droite de la machine, et vers le bas, à sa gauche. On obtient le meilleur patron de dispersion de jet lorsque les buses sont orientées selon un angle permettant d'obvier à la rotation des pales : les buses de droite seront donc réglées à l'horizontale, les deux buses supérieures étant orientées à 20 ° vers le bas, et les buses de gauche, dirigées à 45 ° vers le haut. La rotation peut ne pas être aussi prononcée sur les pulvérisateurs à double soufflante ou à turbine.

Dirigez la pulvérisation uniquement vers la zone cultivée lorsque vous pulvérisez une rangée externe. Fermez les buses qui pointent vers l'extérieur aux extrémités des rangées et aux rangées externes.

Vitesse de déplacement (régime de travail)

Le moment choisi pour la pulvérisation est très important; ce moment doit prendre en compte le stade de développement de l'organisme nuisible, la pression exercée par l'organisme nuisible, les conditions météorologiques et le régime de travail. Étant donné la durée limitée de ces travaux, il peut être tentant de précipiter les applications. Cependant, plus le couvert végétal se développe dans la saison, plus il est important de donner au pesticide pulvérisé le temps de pénétrer ce couvert.

Par exemple, dans des vergers de pommiers, un volume d'air élevé et une basse vitesse de l'air combinés à une basse vitesse de déplacement auront pour résultat une forte augmentation du volume d'air qui pénètre le couvert des arbres. La vitesse de déplacement ajoute à l'effet du vent; ainsi, un déplacement à 5,5 km/h peut potentiellement ajouter 5,5 km/h à la vitesse du vent au niveau de la buse et se traduire par une production de gouttelettes plus petites et une dérive de pulvérisation accrue. Voici quelques moyens qui permettent de gagner du temps :

Figure 22. Pulvérisateur pneumatique sans étalonnage
Figure 22
Figure 22 - Équivalent du texte

Image d'un pulvérisateur pneumatique à ventilateur axial appliquant un produit pesticide sur des arbres dans un verger. Les buses du pulvérisateur sont mal étalonnées, ce qui produit un important phénomène de dérive de pulvérisation.

Figure 23. Pulvérisateur pneumatique avec étalonnage
Figure 23
Figure 23 - Équivalent du texte

Image du même pulvérisateur pneumatique à ventilateur axial appliquant un produit pesticide sur des arbres dans un verger. Les buses du pulvérisateur sont correctement étalonnées, de sorte que la dérive de pulvérisation est minime.

Équipement Spécial

Détecteurs

De plus en plus d'agriculteurs utilisent des systèmes automatisés de détection du couvert végétal qui réduisent le gaspillage en fermant automatiquement des buses individuelles lorsqu'ils détectent des lacunes dans le couvert. La pratique traditionnelle dans la pulvérisation à jet porté des vergers consiste à fermer les buses qui pulvérisent par-dessus ou sous le couvert végétal et à choisir des buses à débit de plus en plus petit à mesure qu'elles s'éloignent de la position centrale sur la rampe. Il s'agit là d'une pratique judicieuse, pourvu que le dessus de l'arbre reçoive une couverture suffisante.

Chimigation

La gestion de la dérive en chimigation demande de prendre en compte le type de l'asperseur, la hauteur au sol de l'aspersion et les conditions météorologiques au moment de l'application. L'utilisation d'une lance haute pression peut augmenter la dérive lorsque l'aspersion de fines gouttelettes est projetée vers le haut. Toute augmentation de la hauteur au sol de l'aspersion accroîtra le potentiel de dérive.

Figure 24. Les applications par chimigation doivent être réalisées sans lance d'extrémité.
Figure 24
Figure 24 - Équivalent du texte

Image d'un asperseur enjambeur d'environ 200 m de longueur. De longs tubes verticaux se trouvant à environ deux mètres au dessus du sommet de la culture pulvérisent de l'eau sur celle ci.

Zones Tampons

Une zone tampon est la distance sous le vent entre le point d'application directe du pesticide, soit habituellement l'extrémité de la bande de pulvérisation, et la lisière la plus proche d'un habitat sensible.

Figure 25. Illustration montrant la zone tampon (non traitée)
Figure 25
(Figure reproduite avec la permission du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario)
Figure 25 -Équivalent du texte

Illustration montrant la zone tampon (non traitée) à respecter entre l'extrémité de la bande de pulvérisation et la lisière la plus proche d'un habitat sensible lors de l'application de pesticides au moyen d'un pulvérisateur pneumatique, d'un pulvérisateur agricole à rampe au sol ou d'un aéronef.

Les préposés à l'application de pesticides peuvent réduire les retombées loin de la cible d'un pesticide sous le vent à un niveau qui ne représente plus un risque s'ils respectent une zone tampon entre le bord de la bande de pulvérisation et celui d'un habitat sensible.

L'étendue de la zone tampon de pulvérisation est tributaire de plusieurs facteurs, notamment la méthode et les conditions d'application (par exemple, pulvérisateur agricole, pulvérisateur pneumatique à jet porté ou pulvérisation par voie aérienne), la nature du produit qui est appliqué et le type et la sensibilité de l'habitat nécessitant des mesures de protection (par exemple, zone riveraine ou zone d'eau libre). La zone tampon de pulvérisation qui est indiquée sur l'étiquette du produit reflète habituellement les conditions qui sont censées produire le niveau le plus élevé de dérive de pulvérisation. L'étendue de ces zones tampons identifiées sur l'étiquette peut être réduite sans compromettre les habitats adjacents pour tenir compte des conditions au moment de la pulvérisation. Les préposés à l'application de pesticides qui souhaitent modifier leurs zones tampons de pulvérisation peuvent à cette fin utiliser le calculateur de zones tampons de l'ARLA, disponible en ligne.

Vérifiez l'étiquette du produit. Les zones tampons de pulvérisation peuvent être nécessaires pour protéger les milieux sensibles qui se trouvent sous le vent par rapport à votre zone à pulvériser.

Milieux Sensibles

Le présent document vise essentiellement à réduire au minimum la dérive de pulvérisation pour la protection de milieux environnementaux sensibles, par opposition aux cultures non ciblées. Les milieux environnementaux sensibles sont des zones qui contiennent des espèces auxquelles un pesticide pourrait se révéler préjudiciable.

Un habitat sensible peut être aquatique (y compris plans et cours d'eau permanents et saisonniers), terrestre (par exemple, brise-vent et terres à bois), ou une combinaison des deux (par exemple, terres humides, zones riveraines, prairies humides, marais, marécages, tourbières basses et tourbières hautes).

Un habitat sensible doit être protégé contre la dérive lorsqu'il se trouve sous le vent par rapport à la zone d'application. Une zone qui est en amont ou perpendiculaire au vent par rapport à la zone d'application ne nécessite pas davantage de protection contre la dérive, mais peut néanmoins devoir être protégée contre d'autres types de dépôts éloignés de la cible, tels que le ruissellement de surface.

Habitats aquatiques sensibles

Un habitat aquatique sensible se définit comme une zone qui est adjacente à une zone à pulvériser, ou est comprise à l'intérieur de celle-ci, qui consiste en toute forme de plan ou de cours d'eau, par exemple : lacs, rivières, bourbiers, étangs, fondrières des prairies, criques, marais, ruisseaux, réservoirs, terres humides et milieux estuariens ou marins.

Figure 26. Terres agricoles jouxtant une rivière dans l'ouest du Québec
Figure 26
Figure 26 - Équivalent du texte

Végétation riveraine à l'extrémité d'un champ, en bordure d'une rivière dans l'ouest du Québec.

Aux fins de l'utilisation des zones tampons de pulvérisation, les habitats aquatiques se répartissent en deux catégories générales. Les plans et cours d'eau permanents, comme les lacs, sont présents pendant toute la saison. Les plans et cours d'eau saisonniers, comme les bourbiers, peuvent retenir l'eau pendant une partie seulement de la saison; ils peuvent ne pas contenir d'eau du tout au moment de l'application. Lorsqu'ils sont à sec, ils n'ont pas besoin d'être protégés par l'utilisation de zones tampons de pulvérisation ni par un autre moyen.

REMARQUE : Les plans d'eau temporaires qui résultent de l'inondation de secteurs ou du drainage vers des terres basses ne sont pas considérés comme étant des habitats aquatiques sensibles et n'ont pas besoin de zones tampons.

La profondeur du plan ou du cours d'eau est la caractéristique la plus importante pour déterminer quelle doit être l'étendue de la zone tampon. Plus il est profond, plus l'habitat aquatique est capable de recevoir une plus grande quantité de retombées du pesticide, mais la concentration moyenne de pesticide maintenue sera plus faible, diminuant ainsi le risque pour les espèces très sensibles. Dans la pratique, la profondeur du plan ou du cours d'eau sera estimée visuellement par le préposé à l'application de pesticides en fonction de la partie la plus profonde et inscrite dans le registre de pulvérisation.

Pour prendre en compte les variations de la profondeur de l'eau des habitats permanents et saisonniers, l'étiquette du produit antiparasitaire indique l'étendue de la zone tampon de pulvérisation pour les plans et les cours d'eau de moins de 1 m et de plus de 1 m de profondeur.

Habitats terrestres sensibles

Les habitats terrestres varient beaucoup quant à leurs caractéristiques; ils incluent les prairies, les régions boisées, les brise-vent, les terres à bois, les haies, les zones riveraines et les terres arbustives. Les terres humides et les zones riveraines (zone entre un habitat distinctement aquatique et un habitat terrestre) possèdent des caractéristiques à la fois de l'habitat aquatique et de l'habitat terrestre et sont susceptibles d'abriter tant des espèces aquatiques que des espèces terrestres. Provisoirement, les zones tampons de pulvérisation indiquées sur les étiquettes des produits valent pour tous les habitats terrestres sensibles. Des modifications additionnelles aux zones tampons de pulvérisation indiquées sur les étiquettes pour les habitats terrestres peuvent être apportées en fonction des techniques d'application utilisées et des conditions météorologiques au moment de l'application.

Figure 27. Habitat jouxtant un champ de pommes de terre, en Colombie-Britannique
Figure 27
Figure 27 - Équivalent du texte

Image de plants de pommes de terre disposés en rangées près d'un habitat terrestre composé d'arbustes et d'arbres, en Colombie-Britannique

Facteurs de Modification des Zones Tampons de Pulvérisation

Des facteurs de modification des zones tampons de pulvérisation sont utilisés pour préciser davantage les zones tampons spécifiques des produits étiquetés en fonction des conditions météorologiques locales et de la configuration du pulvérisateur au moment de l'application du pesticide.

Les préposés à l'application de pesticides qui utilisent les facteurs de modification des zones tampons de pulvérisation doivent tenir un registre de pulvérisation pour documenter les conditions météorologiques, la configuration du pulvérisateur et la distance modifiée de la zone tampon dans le cadre de la documentation portant sur la réduction de la zone tampon indiquée sur l'étiquette. Ce registre doit être conservé au moins un an après l'application.

Les préposés à l'application de pesticides peuvent facilement calculer les modifications à apporter aux zones tampons de pulvérisation indiquées sur l'étiquette en utilisant le Calculateur de zones tampons ainsi que l'outil interactif en ligne de la section Pesticides et lutte antiparasitaire du site Web de Santé Canada, qui permet de calculer la réduction de l'étendue de la zone tampon de pulvérisation.

Le calculateur incorpore les différents éléments liés à la réduction de la dérive de pulvérisation comme la vitesse du vent, la direction du vent, la configuration du pulvérisateur et les conditions météorologiques. Les facteurs qui influent sur les zones tampons modifiées ne sont pas les mêmes suivant les méthodes d'application et sont pris en compte dans le tableau ci-dessous.

Facteurs qui influent sur la modification de l'étendue des zones tampons

La première colonne à gauche énumère les facteurs qui influent sur les zones tampons de pulvérisation; les autres colonnes portent en en-tête la méthode d'application et indiquent si les facteurs énumérés influent ou non sur l'étendue de la zone tampon requise.

Tableau 4 : Facteurs qui influent sur la modification de l'étendue des zones tampons
Facteur Pulvérisateur agricole Chimigation Pulvérisateur pneumatique
à jet porté
Pulvérisation aérienne
Vitesse du vent oui oui oui oui
Qualité de pulvérisation oui oui non oui
Hauteur de la rampe oui non non non
Type de pulvérisateur non oui oui non
Capots et cônes sur rampes oui non non non
Température et humidité non non non oui
Buse à faible dérive oui non oui non
REMARQUE : Les zones tampons modifiées ne peuvent pas mesurer moins de 1 m.

Conservez votre registre des zones tampons modifiées pendant au moins un an après la pulvérisation.

Planification des Pulvérisations

Au moment de la planification de vos activités agricoles, il est important d'envisager soigneusement des stratégies de pulvérisation en vue d'éviter la dérive de pulvérisation. Les préposés à l'application de pesticides qui utilisent des facteurs de réduction de zones tampons en réponse aux conditions de pulvérisation propres au site doivent maintenir leur registre de pulvérisation afin de pouvoir justifier les réductions des zones tampons.

Planification préalable de la pulvérisation

Voici quelques suggestions pour vous aider à préparer votre plan de gestion de pulvérisation :

Figure 28. Carte de Champ
Figure 28
Figure 28 - Équivalent du texte

Croquis d'une zone à pulvériser montrant les dimensions et la forme du champ, les habitats aquatiques adjacents (ruisseaux et étangs), un habitat terrestre (brise vent) et la direction du vent.

Notes:

  1. Étang d'une profondeur de moins de 1 m
  2. Étang d'une profondeur de 1 à 3 m
  3. eau d'une profondeur de 1 à 3 m
  4. Brise-vent

Planification du Jour de la Pulvérisation

Définitions

Brise-vent :
Barrière formée d'une ou de plusieurs rangées d'arbres ou d'arbustes sur des champs agricoles, dont la fonction est de réduire l'érosion des sols par le vent, d'augmenter l'humidité pour les cultures en retenant la neige et de réduire les pertes d'humidité par évaporation, de diminuer les dommages aux plantes cultivées dus au vent et de fournir un habitat et un abri pour la faune.
Forêt :
Zone boisée d'une superficie de plus que 500 hectares.
Fossé :
Dépression ou tranchée, soit naturelle, soit artificielle, qui permet l'évacuation ou le drainage des eaux à distance d'une propriété. Les fossés ont les caractéristiques suivantes : ils ne possèdent pas de cours supérieurs, ils peuvent être inondés en permanence ou par intermittence, et n'appartiennent pas aux réseaux de cours d'eau naturels qui drainent un bassin hydrologique donné. On les soumet fréquemment à un entretien mécanique ou chimique, et ils peuvent contenir ou non une faune aquatique.
Habitat sensible :
Toute zone contenant des organismes auxquels le produit antiparasitaire appliqué serait susceptible d'être préjudiciable, ou formée de tels organismes. Un habitat sensible peut être aquatique (par exemple, lac, étang, ruisseau, rivière, crique, bourbier, canal, fondrière des prairies, marais, réservoir, terre humide), terrestre (par exemple, forêt, terrain boisé, brise-vent, pré, haie) ou une combinaison des deux (par exemple, zone riveraine, prairie humide, marécage, tourbière basse, tourbière haute).
Haie :
Suite, sur une même ligne, d'arbres, d'arbustes, de plantes herbacées vivaces non graminoïdes et de graminées plantés le long des champs ou d'autres secteurs non exploités.
Plan d'eau non permanent :
Zone inondée pendant une partie seulement de l'année. Ce type de plan d'eau peut être saisonnier ou temporaire.
Plan d'eau saisonnier :
Zone inondée une partie seulement de l'année et où l'inondation se produit au fil d'années subséquentes et régulièrement, dépendamment des conditions et des régimes climatiques. Une zone aquatique envahie d'eau au printemps et en été, mais qui s'assèche à l'automne et en hiver illustre ce type de plan d'eau.
Plan ou cours d'eau permanent :
Zone aquatique inondée pendant toute l'année. La plupart des lacs, des étangs, des rivières et des mers sont des exemples de ce type de milieu aquatique.
Prairie :
Zone de plantes herbacées dominées par des graminées plutôt que par des arbustes ou des arbres. Les prairies peuvent inclure les champs de foin, les pâturages et les herbages.
Zone arbustive :
Zone recouverte d'arbustes, ceux-ci étant définis comme des plantes ligneuses vivaces d'une hauteur habituellement inférieure à 10 m et pourvues de branches près du niveau du sol, mais non pourvues d'un tronc distinct. Les arbustes peuvent être à feuilles caduques (par exemple, l'aubépine) ou à feuillage persistant (par exemple, le houx).

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