Consultation : Gestion éthique des vertébrés nuisibles

Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire
Le 20 décembre 2018

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Mise à jour :

La période de consultation a été prolongée en date du 15 février 2019. Les parties intéressées sont encouragées à formuler leurs commentaires ou suggestions au plus tard le 18 avril 2019.

Table des matières

Introduction

L’utilisation des pesticides pour gérer les prédateurs de grande taille et les effets indésirables de ces produits sur les espèces non ciblées constituent une préoccupation croissante pour la population canadienne. L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada consulte les Canadiens quant à savoir comment incorporer des considérations d’ordre éthique à l’administration des pesticides destinés à la gestion des prédateurs pendant le processus d’homologation et leur utilisation.

L’emploi de l’expression « gestion éthique des vertébrés nuisibles » dans le présent document de consultation s’inspire de la définition de Humane Vertebrate Pest Control (HVPC) fournie par la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals de l’AustralieNote de bas de page 1 : [traduction] « conception et sélection de programmes et de techniques de gestion qui permettent de manière concrète d’éviter ou de réduire au minimum la douleur, la souffrance et l’angoisse des animaux ciblés et non ciblés ».

Dispositions sur le bien-être animal d’un océan à l’autre au Canada

La protection du bien-être animal au Canada est une responsabilité partagée entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. 

Voici les lois fédérales qui touchent à différents aspects du bien-être animal :

Les provinces canadiennes et les territoires du Canada possèdent leurs propres lois pour protéger les animaux. Dans la plupart des provinces et des territoires, la section locale de la Société canadienne pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA), une organisation non gouvernementale, applique la législation en matière de protection des animaux. De plus, un certain nombre d’organisations non gouvernementales ont des lignes directrices ou des approches bien cernées au sujet du traitement éthique des animaux, comme l’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV).

Démarche des instances étrangères quant à l’incorporation des considérations d’ordre éthique dans le processus d’évaluation des produits antiparasitaires

Au sujet de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire

L’ARLA est responsable de la réglementation des pesticides au Canada. Les pesticides sont rigoureusement réglementés au Canada afin de garantir que les risques qu’ils présentent pour la santé humaine et pour l’environnement sont minimes.

En vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires, l’ARLA :

L’ARLA tient compte déjà des problèmes liés au bien-être des animaux, y compris :

Évaluation scientifique des pesticides

Avant qu’un pesticide soit homologué à des fins de vente au Canada, le demandeur d’homologation du pesticide doit fournir à l’ARLA des données scientifiques détaillées pour montrer que son produit ne pose pas de risque inacceptable pour la santé ou pour l’environnement et qu’il a une valeur. Les scientifiques de l’ARLA effectuent un examen de ces données afin de déterminer si l’homologation du produit est acceptable au Canada.

L’évaluation des risques fondée sur la science de l’ARLA comprend les points suivants :

L’ARLA accorde l’homologation à un pesticide seulement si l’évaluation des risques montre que le produit a de la valeur et qu’il ne présente aucun risque inacceptable pour la santé ou pour l’environnement. L’ARLA ne détermine pas la nature de l’utilisation d’un produit (par exemple, pour la gestion de la faune sauvage ou à toute autre fin), elle s’assure seulement qu’il peut être utilisé en toute sécurité selon les renseignements transmis par le demandeur.

Pouvoir provincial pour restreindre davantage l’utilisation des pesticides

Seuls les pesticides qui ont été homologués en vertu de la Loi sur les produits antiparasitaires ou dont l’usage a été approuvé aux termes de cette loi peuvent être importés, vendus ou utilisés au Canada. Toutefois, les provinces et les territoires peuvent par exemple :

Les provinces peuvent ajouter des restrictions supplémentaires à l’utilisation des pesticides grâce à leur régime législatif provincial, comme empêcher l’utilisation des pesticides à des fins esthétiques ou de gestion des animaux nuisibles, mais cela ne diminue en rien leur obligation à se conformer à la législation fédérale. Les provinces et les territoires ont aussi les pouvoirs, sur leurs terres, de gérer les ressources naturelles et de veiller au bien-être des animaux.

Statut des produits homologués pour la gestion des prédateurs nuisibles

Il existe à l’heure actuelle trois principes actifs homologués pour la gestion des grands prédateurs vertébrés au Canada : le fluoroacétate de sodium (composé 1080), le cyanure de sodium et la strychnine. Ces substances font partie des outils disponibles (par exemple, aux agents provinciaux en gestion de la faune sauvage) pour gérer et contrôler les prédateurs vertébrés de grande taille. On compte neuf préparations commerciales, toutes à usage restreintNote de bas de page 2. Seuls des employés de la province ou des personnes désignées dans le cadre d’un programme de lutte provincial peuvent appliquer ces produits. Ceux-ci sont homologués pour la gestion d’un nombre limité d’espèces. La présente consultation porte essentiellement sur les prédateurs vertébrés de grande taille comme les loups, les coyotes et les ours.

Questions pour la consultation

L’ARLA cherche à connaître l’opinion des Canadiens et des Canadiennes quant à savoir comment la gestion éthique des pesticides dans la lutte contre les prédateurs vertébrés pourrait être prise en compte durant l’approbation et l’utilisation de ces produits.

  1. Est-ce que l’ARLA devrait inclure des considérations d’ordre éthique dans le cadre de son processus d’homologation des pesticides pour les produits destinés à lutter contre de grands prédateurs vertébrés? Dans l’affirmative, quelles seraient les meilleures options et approches pour ce faire?
  2. Est-ce que l’ARLA devrait élaborer du matériel d’information publique comme des pratiques exemplaires et des normes éthiques dont les utilisateurs de pesticide puissent tenir compte au moment de décider d’utiliser ou non un pesticide pour lutter contre des prédateurs vertébrés de grande taille? Dans l’affirmative, quels types de renseignements seraient les plus utiles?
  3. Dans un cas comme dans l’autre, quels sont les paramètres qui permettraient de mesurer l’éthique?

L’ARLA invite le grand public à présenter des commentaires écrits durant les 60 jours suivant la date de publication du présent document.

Veuillez transmettre tout commentaire aux Publications de l’ARLA, en précisant ce qui suit :

Vous pouvez également transmettre vos commentaires et vos questions au sujet de cette consultation au Service de renseignements sur la lutte antiparasitaire, par sujet.

Notes de bas de page

Note de bas de page 1

En Australie, la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA) est une organisation non gouvernementale qui offre des services de santé et de protection animales. La RSPCA adopte des politiques et des positions nationales sur le bien-être des animaux (c'est-à-dire pour les sociétés australiennes à l'échelle du territoire), et collabore avec les représentants du gouvernement et de l'industrie sur les questions de bien-être animal en Australie. En 2003, la RSPCA a publié un document de travail intitulé « A national approach towards humane vertebrate pest control », dans lequel est fournie la définition (en anglais seulement) de « gestion éthique des vertébrés nuisibles ». Dans ce document, la RSPCA tente de formuler les principes à la base d'une philosophie de travail qui tient compte de la gestion éthique des vertébrés nuisibles. https://www.rspca.org.au/sites/default/files/website/The-facts/Science/Scientific-Seminar/2003/SciSem2003-DiscussionPaper.pdf (en anglais seulement).

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Note de bas de page 2

La catégorie « usage restreint » est la désignation employée par l'ARLA lorsque la ministre, compte tenu des risques sanitaires ou environnementaux liés au produit antiparasitaire, a prévu des renseignements supplémentaires à faire paraître sur l'étiquette en ce qui concerne les conditions essentielles relatives à la présentation, à la distribution ou aux limites d'emploi du produit, ou aux qualifications de ses utilisateurs. Ces restrictions peuvent découler de la toxicité du produit ou d'un risque environnemental précis ou toucher la méthode d'application, l'entreposage du produit, sa présentation en magasin, sa distribution, son application, ou les qualifications de son utilisateur.

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Détails de la page

2019-02-15