Déclaration du Conseil des médecins hygiénistes en chef (CMHC) sur les programmes de vaccination pour l’automne 2022

Déclaration

Le 7 septembre 2022 | Ottawa (Ontario)

À l'issue de deux années et demie marquées par la pandémie de COVID-19, le Conseil des médecins hygiénistes en chef du Canada tient à souligner la collaboration soutenue qu'on constate à l'échelle des administrations fédérale, provinciales et territoriales, en partenariat avec les dirigeants des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Ce travail collectif comprend la formulation de conseils et de recommandations en temps utile par nos experts et nos groupes consultatifs en santé publique, et les efforts inlassables des professionnels de la santé et autres membres du personnel qui ont appuyé la plus grande campagne de vaccination au pays et fourni des soins malgré les fortes pressions auxquelles sont soumis nos systèmes de santé. Par ailleurs, les efforts faits par des individus et des communautés nous ont permis d'atteindre une couverture vaccinale élevée, de réduire les répercussions néfastes de la COVID-19 et de sauver plus de vies. Nous avons parcouru beaucoup de chemin depuis l'administration de la première dose d'un vaccin contre la COVID-19 au Canada, des vaccins étant maintenant accessibles pour tous dès l'âge de six mois. Sur l'ensemble de la population au Canada, plus de 80 % des personnes ont reçu une vaccination de base, et près de 60 % des adultes, au moins une dose de rappel. Dans l'avenir, nos efforts collectifs et continus resteront essentiels à notre sortie de cette pandémie.

Les communautés de partout au Canada ont récemment enregistré une hausse de la transmission, attribuable surtout aux variants Omicron BA.4 et BA.5. Même si l'impact a été atténué par le haut degré de vaccination et d'immunité au Canada, cette vague estivale montre que la COVID-19 reste une menace sur les plans individuel et collectif, et qu'elle augmente la pression sur nos systèmes de santé. Avec l'arrivée de l'automne, tout porte à croire que l'augmentation du temps passé à l'intérieur entraînera une nouvelle hausse des cas. D'autres facteurs s'avèrent aussi préoccupants, alors que la saison des maladies respiratoires est à nos portes. On peut citer l'évolution continue du SRAS-CoV-2, le déclin de l'immunité conférée par les doses précédentes de vaccin contre la COVID-19 ou les infections (après un intervalle de 6 mois), et la circulation accrue d'autres maladies respiratoires, comme la grippe, qui accentueront la pression sur nos systèmes de santé déjà surchargés.

Les études montrent l'efficacité des doses de rappel de vaccins à ARNm contre la COVID-19 pour rétablir l'immunité affaiblie des doses ou infection précédentes. Ainsi, elles augmentent la protection contre les formes graves de la maladie et réduisent notamment les hospitalisations et les décès. Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) recommande fortement que les personnes présentant un risque accru de maladie grave associée à la COVID-19 (y compris chez les enfants de 5 à 11 ans qui font partie des groupes à risque élevé) se voient proposer une dose de rappel du vaccin à l'automne, six mois après la dose précédente ou une infection, indépendamment du nombre de doses de rappel déjà reçues. Le CCNI recommande par ailleurs que toutes les autres personnes de 5 à 64 ans puissent se voir proposer une dose de rappel à l'automne, six mois après la dose précédente ou une infection, indépendamment du nombre de doses de rappel déjà reçues.

Compte tenu de l'autorisation du vaccin bivalent à ARNm incluant le variant Omicron le 1er septembre 2022, le CCNI recommande vivement qu'une dose de rappel de ce vaccin soit offerte aux personnes de 18 ans et plus. Chez les adolescents de 12 à 17 ans étant modérément à sévèrement immunodéprimés et/ou présentant un risque accru de développer une forme grave de la COVID-19 en raison de divers facteurs biologiques et sociaux, le CCNI recommande également que le vaccin bivalent puisse être proposé sur la base d'avis d'experts et de données chez les adultes. Toutefois, les personnes admissibles à une dose de rappel à l'automne, particulièrement celles qui font partie des groupes à risque élevé d'effets graves de la COVID-19, ne devraient pas retarder leur vaccination si le vaccin bivalent n'est pas immédiatement accessible. Les vaccins originaux à ARNm COVID-19 continuent d'offrir une protection efficace en tant que dose de rappel contre les complications graves de la COVID-19. Les personnes qui choisissent de retarder une dose de rappel en prévision d'une nouvelle formulation du vaccin doivent évaluer soigneusement le risque à l'échelle individuelle.

Maintenant que les enfants ont recommencé l'école, il est important de soutenir les parents et les enfants de 5 à 11 ans, afin qu'ils reçoivent une série primaire du vaccin contre la COVID-19, car le taux de vaccination n'atteint que 50 % dans ce groupe d'âge au Canada. Des programmes de vaccination viennent aussi d'être mis en œuvre pour les enfants de 6 mois à 5 ans qui présentent un risque accru d'hospitalisation liée à la COVID-19 par rapport aux autres enfants; ces programmes incluent une série primaire de deux doses du vaccin Spikevax de Moderna (25 mcg). Nous collaborerons avec les professionnels de la santé, dont les pédiatres, et des leaders communautaires de confiance pour fournir de l'information fondée sur des données probantes et réduire les obstacles à l'accès aux vaccins dans les groupes d'âge plus jeunes avant la saison des virus respiratoires.

Il est important de rester à jour dans notre vaccination pour maintenir notre protection contre la COVID-19 et d'autres maladies évitables par la vaccination. Ainsi, nous pourrons continuer à profiter des activités que nous aimons le plus. Notons toutefois que les différentes autorités fédérale, provinciales et territoriales ainsi que les communautés autochtones peuvent adapter leurs programmes en fonction de l'épidémiologie et de considérations opérationnelles. Il est généralement admis que rester à jour, en ce qui concerne la vaccination contre la COVID-19, signifie d'aller chercher une dose de rappel à l'automne si l'on n'a pas été vacciné ou infecté depuis six mois. Aussi, nous encourageons fortement, les personnes admissibles à se faire vacciner contre la grippe lorsque les vaccins seront offerts. Comme nous sommes au début de l'année scolaire, le moment serait venu de rattraper tout retard de vaccination (par exemple, contre la rougeole ou la polio), car la pandémie de COVID-19 pourrait avoir perturbé le calendrier régulier de vaccination. Nous invitons chaque personne à s'informer auprès d'un professionnel de la santé ou des autorités locales de santé publique en ce qui concerne les vaccins qui conviennent le mieux pour elle-même ou pour les enfants. Nous souhaitons également reconnaître et saluer les efforts continus des communautés autochtones et racisées en ce qui concerne l'administration de vaccins.

Individuellement, nous pouvons contribuer à réduire l'impact non seulement de la COVID-19, mais aussi de la grippe et d'autres maladies respiratoires en continuant de recourir à plusieurs mesures de protection individuelles, en plus de la vaccination. Cela suppose de rester chez soi lorsqu'on est malade, particulièrement en cas de fièvre et de toux, de porter un respirateur ou un masque bien ajusté dans les lieux publics intérieurs, d'améliorer la ventilation intérieure et de se laver régulièrement les mains. Ces efforts combinés nous aideront à sortir graduellement de la période de crise pour passer à une approche plus durable de gestion à long terme de la COVID-19.

Le Conseil des médecins hygiénistes en chef se compose du médecin hygiéniste en chef de chaque province et de chaque territoire, de l'administratrice en chef de la santé publique du Canada, de la conseillère médicale principale de Santé Canada, du médecin en chef de la santé publique de Services aux Autochtones Canada, du médecin en chef de l'Autorité sanitaire des Premières Nations et de membres d'office d'autres ministères fédéraux. Pour en savoir plus sur la collaboration fédérale, provinciale et territoriale en matière de santé publique au Canada, visitez le site Web du Réseau pancanadien de santé publique.

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