Bacillus anthracis : Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes
Section I – Agent infectieux
Nom
Bacillus anthracis
Type d'agent
Bactérie
Taxonomie
Famille
Bacillaceae
Genre
Bacillus
Espèce
Anthracis
Synonyme ou renvoi
Anthrax, maladie de Yamal et maladie des tondeurs de laineNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 3.
Caractéristiques
Brève description
B. anthracis est membre du groupe Bacillus cereusNote de bas de page 1. B. anthracis sont des cellules à Gram positif en forme de tige (de 1,0 à 1,5 μm par 3 à 8 μm) qui se présentent seules ou en chaînesNote de bas de page 1. B. anthracis est une bactérie anaérobique facultative et non mobile qui forme des endospores métaboliquement dormantes et résistantes à l'environnement dans des conditions défavorablesNote de bas de page 1. L'ADN génomique est circulaire (de 5,3 à 5,5 Mbp)Note de bas de page 4. Les clades A à E ont été définisNote de bas de page 5. Certaines souches produisent une capsule et des exotoxinesNote de bas de page 1.
Propriétés
Lorsqu'elles entrent dans un hôte, les spores de B. anthracis sont internalisées par des phagocytes, ce qui déclenche la germinationNote de bas de page 6. Le processus de germination se produit rapidement (de 2 à 10 min)Note de bas de page 7. Les cellules végétatives se divisent par fission binaire et produisent des facteurs de virulence qui aident à l'établissement de l'infection et de dommages tissulaires locauxNote de bas de page 6. Les facteurs de virulence sont codés sur deux plasmides, le pXO1 et le pXO2; la perte de l'un de ces plasmides entraîne une réduction considérable de la virulenceNote de bas de page 7. Les composants des toxines d'anthrax (toxines mortelles et d'œdème) sont encodés par le plasmide pXO1 et sont en grande partie responsables de la morbidité et de la mortalité associées à l'anthraxNote de bas de page 6Note de bas de page 7, tandis que le plasmide pXO2 encode les composants des capsules.
Section II – Identification des dangers
Pathogénicité et toxicité
Bacillus anthracis est l'agent causal de l'anthrax, une maladie causé par des toxines qui touche les humains, le bétail et la faune. La maladie chez les humains est caractérisée selon le point d'entrée. On a décrit les formes d'anthrax associées aux injections, inhalées, liées à l'ingestion (formes oropharyngées et gastro-intestinales) et cutanéesNote de bas de page 7Note de bas de page 8.
La forme cutanée de Bacillus anthracis représente environ 95 % des cas d'anthrax chez les humainsNote de bas de page 7. La maladie peut être légère à grave. Les symptômes comprennent les maux de tête, le malaise, la fièvre et les lésions bulleuses sur le visage, le cou, les mains et les bras incluant un érythème localisé. Les lésions se développent en escarres noires après cinq à sept joursNote de bas de page 8. La diffusion par le sang se produit dans 5 % à 20 % des cas non traitésNote de bas de page 9. Les complications comprennent un important œdème et un choc toxémiqueNote de bas de page 10. Lorsque traitée, la mortalité est inférieure à 1 %Note de bas de page 8.
Il existe deux formes d'anthrax associé à l'ingestion. L'anthrax oropharyngé est caractérisé par des lésions touchant la langue, la cavité buccale, les amygdales ou la paroi pharyngée postérieure. Les symptômes comprennent les maux de gorge, la fièvre, l'enflure du cou et de la paroi thoracique antérieureNote de bas de page 7Note de bas de page 8. L'anthrax gastro-intestinal est caractérisé par l'apparition d'ulcères entre le jéjunum et le cæcum et peut être de gravité légère à graveNote de bas de page 8. Les symptômes comprennent les douleurs abdominales, l'anorexie, les nausées, les vomissements et la fièvreNote de bas de page 8. Dans les cas graves, l'hématémèse, l'accumulation de liquide dans l'abdomen, la diarrhée sanglante et les chocs toxiques peuvent se produireNote de bas de page 7Note de bas de page 9. La mortalité est estimée être entre 4 % et 50 %Note de bas de page 9.
L'anthrax inhalé a une évolution clinique biphasique. Les symptômes prodromiques comprennent les maux de tête, la fièvre, le malaise, la myalgie et la toux pendant environ quatre joursNote de bas de page 8. Cette étape est suivie d'une étape fulminante caractérisée par une forte fièvre, un essoufflement, une accumulation de liquide dans le thorax et un choc septiqueNote de bas de page 9. Une méningoencéphalite se développe dans environ 38 % des casNote de bas de page 11. La mortalité est d'environ 45 % lorsque la maladie est traitée tôt et de 97 % si les patients atteignent l'étape fulminanteNote de bas de page 11.
L'anthrax intraveineux est associé à l'œdème tissulaire au site d'injection et à l'infection des tissus mousNote de bas de page 8. Les papules, les vésicules et les escarres sont habituellement absentsNote de bas de page 8. Les cas graves développent une méningite hémorragique et présentent une incidence élevée de choc septiqueNote de bas de page 8. La mortalité est d'environ 34 %Note de bas de page 8Note de bas de page 12.
Chez les herbivores, la mort subite est souvent le premier signe de l'anthraxNote de bas de page 13. La mort peut être précédée de fièvre, de dyspnée, d'enflure œdémateuse dans le cou ou l'abdomenNote de bas de page 13. Les taux de mortalité chez les herbivores sont très variables et peuvent atteindre 90 % pour certaines espèces non vaccinées, dans certaines conditions environnementalesNote de bas de page 7Note de bas de page 14Note de bas de page 15. Les porcs, les chiens et les espèces carnivores sont plus résistants, mais ils peuvent tout de même mourir d'une infectionNote de bas de page 7Note de bas de page 13. L'anthrax chez les oiseaux est relativement rare; l'évolution de la maladie est semblable à celle des mammifères herbivoresNote de bas de page 13.
Épidémiologie
B. anthracis se retrouve sur tous les continents sauf l'AntarctiqueNote de bas de page 7Note de bas de page 16. Certaines régions ont été caractérisées comme étant hyperendémiques, tandis que d'autres régions endémiques peuvent être des années ou des décennies sans éclosion d'anthraxNote de bas de page 16Note de bas de page 17Note de bas de page 18Note de bas de page 19. Au moins 2 000 cas d'anthrax humain surviennent chaque année dans le monde entierNote de bas de page 20. Environ 95 % des cas d'anthrax humain sont de forme cutanée contractée au cours de la manipulation ou de la transformation de viande ou de produits d'origine animale infectés (p. ex., peaux, laine, os)Note de bas de page 7Note de bas de page 9. Les éclosions sporadiques d'anthrax associées à la consommation de viande infectée partiellement cuite représentent moins de 5 % des cas humainsNote de bas de page 7Note de bas de page 8. Plusieurs cas d'anthrax associés à la consommation de drogues intraveineuses ont été signalés au cours desquels les drogues étaient contaminées par des spores de B. anthracisNote de bas de page 12. Un incident récent, impliquant l'utilisation malveillante de spores de B. anthracis, est survenu en 2001 aux États-Unis, où des spores ont été postées à plusieurs personnes, entraînant 22 cas d'anthrax et cinq décèsNote de bas de page 7.
L'introduction de vaccins pour le bétail dans les années 1930 et d'autres mesures de contrôle ont considérablement réduit l'incidence de l'anthraxNote de bas de page 13. Des éclosions d'anthrax affectant le bétail, en particulier les bovins et les populations fauniques herbivores (p. ex., les bisons, les rennes, les hippopotames) sont encore signalées dans les régions endémiques et hyperendémiquesNote de bas de page 13Note de bas de page 15Note de bas de page 16Note de bas de page 21. La saisonnalité des éclosions varie selon les espèces et les écosystèmes touchésNote de bas de page 16Note de bas de page 17Note de bas de page 22. Des éclosions sporadiques ont été attribuées à des perturbations du sol, comme l'excavation, le dragage ou l'exposition liée à l'érosion de sites auparavant utilisés pour l'élimination ou la transformation de carcasses de produits d'origine animale (p. ex., les tanneries)Note de bas de page 7Note de bas de page 13.
Inconnus pour les humains. Les études de séroprévalence indiquent que les herbivores sont plus durement touchés que les animaux sauvages carnivores, à l'exception du vison et des guépardsNote de bas de page 13Note de bas de page 17. Certaines espèces d'herbivores (p. ex., les cerfs de Virginie, les bisons et les rennes) sont particulièrement susceptibles à l'infection par B. anthracisNote de bas de page 3Note de bas de page 17. On a suggéré que le stress animal joue un rôle important dans la sensibilité aux maladiesNote de bas de page 3Note de bas de page 22.
Gamme d'hôtes
Hôtes naturels
Les humains, les bovins, les moutons, les chèvres, les porcs et les volaillesNote de bas de page 13. Divers mammifères herbivores, y compris les bovins (p. ex., le bisonNote de bas de page 23, le buffleNote de bas de page 24), les équins (p. ex., les chevaux, les zèbresNote de bas de page 13), les hippopotamesNote de bas de page 15Note de bas de page 23, les éléphantsNote de bas de page 25, les rhinocérosNote de bas de page 26, les antilopesNote de bas de page 15Note de bas de page 22Note de bas de page 26, les wapitis et les cerfsNote de bas de page 27Note de bas de page 28 sont des hôtes susceptibles. Les autres hôtes incluent les félinsNote de bas de page 13Note de bas de page 29, les caninsNote de bas de page 13Note de bas de page 17, les autruchesNote de bas de page 13 et les serpentsNote de bas de page 30.
Autres hôtes
Les primates non humains, les lapins, les cobayes et les rongeurs ont été infectés expérimentalementNote de bas de page 17Note de bas de page 31.
Dose infectieuse
La dose infectieuse d'anthrax varie d'une espèce à l'autre et dépend de la voie d'exposition ainsi que de la soucheNote de bas de page 31. La dose infectieuse pour les humains est inconnue, mais en l'absence de lésions cutanées (qui diminuent la dose infectieuse pour l'anthrax cutané), les doses infectieuses à 50 % (DI50) se situent dans les milliers ou les dizaines de milliers de sporesNote de bas de page 9. Les doses infectieuses de l'anthrax cutané et associé à l'injection sont considérablement plus faiblesNote de bas de page 31.
Période d'incubation
Chez les humains, la période d'incubation de l'anthrax varie de 12 heures à 7 jours pour l'anthrax cutané, de 2 à 5 jours pour l'anthrax associé à l'ingestion, d'un à 6 jours pour l'anthrax inhalé et d'un à 10 jours pour l'anthrax intraveineuxNote de bas de page 9. Aux fins de commerce, la période d'incubation de l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA- fondée en tant qu'OIE) pour les animaux est d'au plus 20 joursNote de bas de page 7.
Transmissibilité
L'anthrax est le résultat d'une exposition humaine aux spores de B. anthracis par contact avec des muqueuses ou une peau blessée, l'ingestion, l'inhalation ou l'injectionNote de bas de page 7Note de bas de page 8. L'exposition humaine est habituellement due à la manipulation ou à la consommation de viande animale ou à la manipulation de produits d'origine animale (p. ex., peaux, poils, os, laine) contenant des spores de B. anthracisNote de bas de page 7. La transmission entre les humains est rare et n'a pas été signalée pour l'anthrax gastro-intestinal ou inhalé. La transmission entre la mère et le fœtus est possibleNote de bas de page 32Note de bas de page 33.
La principale voie d'infection par B. anthracis chez les herbivores est l'inhalation ou l'ingestion de spores au cours du broutage ou par ingestion de moulées contaminéesNote de bas de page 13. Dans certaines régions, la transmission peut être facilitée par les mouchesNote de bas de page 13Note de bas de page 17. Les animaux carnivores et omnivores peuvent être infectés par la consommation d'animaux infectés par B. anthracisNote de bas de page 13.
Section III – Dissémination
Réservoir
Les spores de B. anthracis peuvent demeurer viables pendant de nombreuses années dans les carcasses d'animaux, les produits d'origine animale et le solNote de bas de page 7.
Zoonose
L'anthrax est principalement une maladie des mammifères herbivores. Il peut être transmis aux humains par contact avec de la viande animale et des produits d'origine animale infectésNote de bas de page 7.
Vecteurs
Les insectes (p. ex., les tabanidés) peuvent jouer un rôle en tant que vecteur mécanique capable de transmettre B. anthracis dans certains écosystèmesNote de bas de page 17Note de bas de page 22Note de bas de page 33Note de bas de page 34Note de bas de page 35Note de bas de page 36.
Section IV – Viabilité et stabilité
Sensibilité/résistance aux médicaments
B. anthracis est sensible à la pénicillineNote de bas de page 7, à l'ampicillineNote de bas de page 7, à l'amoxicillineNote de bas de page 7, aux fluoroquinolones (p. ex., la ciprofloxacine, la levofloxacine, la gatifloxacine, l'ofloxacine)Note de bas de page 7Note de bas de page 37, aux macrolides (p. ex., la clindamycine, la clarithromycine, l'érythromycine)Note de bas de page 7, aux aminoglycosides (p. ex., la streptomycine, la gentamicine)Note de bas de page 1Note de bas de page 7, aux tétracyclines (p. ex., la doxycycline, l'omadacycline)Note de bas de page 7Note de bas de page 38Note de bas de page 39, à la vancomycineNote de bas de page 7Note de bas de page 40 et à la rifampineNote de bas de page 7Note de bas de page 41Note de bas de page 42. Parmi les autres agents antimicrobiens prometteurs qui seraient efficaces contre B. anthracis, il y a la daptomycine et la dalbavancineNote de bas de page 37.
Des souches de B. anthracis naturellement résistantes à la pénicilline ont été isolées à l'occasionNote de bas de page 43Note de bas de page 44Note de bas de page 45. De nombreuses souches de B. anthracis résistent à certaines céphalosporines (p. ex., la cefuroxime, la ceftriaxone, le ceftazidime)Note de bas de page 45Note de bas de page 46Note de bas de page 47.
Sensibilité aux désinfectants
Les cellules végétatives sont très sensibles à une gamme de désinfectants, y compris l'éthanol et le chlore, tandis que les spores de B. anthracis nécessitent des doses élevées et un temps de contact important pour obtenir une réduction adéquate des spores viablesNote de bas de page 48Note de bas de page 49. Le gaz d'ozone (de 9 800 à 12 000 ppm pendant 6 à 12 heures, humidité relative de 85 %)Note de bas de page 49; le traitement à la vapeur de peroxyde d'hydrogène pendant 90 minutesNote de bas de page 49Note de bas de page 50; la vapeur d'iode (2,1 mg/L pendant 24 heures, humidité relative de 90 %)Note de bas de page 51; le gaz de dioxyde de chlore (de 100 à 300 ppm pendant 3 à 12 heures, humidité relative de 75 %)Note de bas de page 52; le gaz de formaldéhyde (10,5 g de paraformaldéhyde solide par m3)Note de bas de page 49; le gaz de bromure de méthyle (300 mg/L pendant 18 heures, humidité relative de 75 %)Note de bas de page 49; le gaz d'iodure de méthyle (de 100 à 400 mg/L, de 12 à 48 heures)Note de bas de page 53 et le métham sodiumNote de bas de page 54 ont complètement inactivé ou permis d'obtenir une réduction ≥ 6 log des spores de B. anthracis (ou d'un substitut). L'hypochlorite de sodium (2 %)Note de bas de page 49, le formaldéhyde (de 5 % à 38 %)Note de bas de page 49Note de bas de page 55 et l'acide peracétique (2 %)/surfactant à 0,2 %Note de bas de page 49Note de bas de page 56 ont également inactivé de manière efficace les spores de B. anthracis.
Inactivation physique
Le traitement à la chaleur (75 à 80 °C, avec 70 % à 90 % d'humidité relative) pendant 7 jours a entraîné une réduction de 7 log des spores d'un substitut sur les surfacesNote de bas de page 57. L'irradiation gamma (> 30 kGy) a été utilisée afin d'obtenir une réduction de 6 log des spores de B. anthracisNote de bas de page 58.
Survie à l'extérieur de l'hôte
Les spores de B. anthracis peuvent persister des années sur divers matériaux, en particulier dans des conditions sèchesNote de bas de page 7Note de bas de page 59. Les spores de B. anthracis peuvent demeurer viables dans le sol sec pendant 60 ansNote de bas de page 60. Des spores de B. anthracis viables ont été récupérées sur des os de plus de 200 ansNote de bas de page 7.
Section V – Premiers soins et aspects médicaux
Surveillance
B. anthracis peut être isolé dans des échantillons cliniques à l'aide de méthodes de cultureNote de bas de page 7Note de bas de page 8. Les frottis sanguins peuvent être colorés et examinés au microscope pour détecter la présence de bacilles encapsulés à gram positifNote de bas de page 7. On peut également utiliser des tests de sensibilité au phage gamma, des essais PCR et des immunoessais pour confirmer la présence de B. anthracisNote de bas de page 8Note de bas de page 61Note de bas de page 62. Le xénodiagnostic a également été utiliséNote de bas de page 22.
Remarque : Les recommandations spécifiques pour la surveillance en laboratoire devraient provenir du programme de surveillance médicale, qui est fondé sur une évaluation locale des risques des agents pathogènes et des activités en cours, ainsi qu'une évaluation globale des risques du programme de biosécurité dans son ensemble. De plus amples renseignements sur la surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité (GCB).
Premiers soins et traitement
L'anthrax humain peut être traité avec succès avec des antibiotiques appropriés et des soins de soutien pour gérer les symptômesNote de bas de page 7. La durée du traitement peut varier de 3 à 60 joursNote de bas de page 7Note de bas de page 9. Certains produits d'immunoglobuline homologués ont été approuvés au Canada pour utilisation en combinaison avec des antibiotiques pour le traitement de la toxémie associée à l'anthrax inhalé, y compris Anthrasil® (AIGIV, Emergent BioSolutions, Winnipeg [Manitoba]Note de bas de page 9Note de bas de page 63. Un traitement chirurgical pour enlever les tissus endommagés ou nécrosés et une chirurgie reconstructive peuvent être nécessaires dans certains casNote de bas de page 12Note de bas de page 64.
De même, les animaux peuvent être traités avec succès avec des antibiotiques appropriés, surtout lorsqu'ils sont administrés au début de l'infectionNote de bas de page 7.
Remarque : Les recommandations spécifiques concernant les premiers soins et les traitements en laboratoire devraient provenir du plan d'intervention après exposition, qui est élaboré dans le cadre du programme de surveillance médicale. De plus amples renseignements sur le plan d'intervention après l'exposition sont disponibles dans le GCB.
Immunisation
Les vaccins pour humains comprennent BioThrax® (vaccin anti-anthrax adsorbé, Emergent Biosolutions, Winnipeg [Manitoba]) approuvé aux États-Unis et au Canada, le vaccin anti-anthrax précipité au Royaume-UniNote de bas de page 7, le vaccin russe vivant atténué contre l'anthrax et la souche A16R atténuée vivante en ChineNote de bas de page 7Note de bas de page 65Note de bas de page 66.
La plupart des vaccins vétérinaires utilisent une souche Sterne 34F2 de B. anthracis vivante atténuée, toxigène et non encapsulée ou une souche analogueNote de bas de page 7. Environ 200 millions de doses de vaccin contre l'anthrax sont utilisées chaque année pour le bétail dans le monde entierNote de bas de page 16.
Remarque : De plus amples renseignements sur le programme de surveillance médicale sont disponibles dans le GCB et en consultant le Guide canadien d'immunisation.
Prophylaxie
Aux États-Unis et au Canada, BioThrax® est autorisé pour la prophylaxie suite à l'exposition à l'anthrax en combinaison avec des médicaments antimicrobiens (p. ex., la ciprofloxacine, la doxycycline) pendant une période maximale de 60 joursNote de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 67.
Remarque : De plus amples renseignements sur la prophylaxie dans le cadre du programme de surveillance médicale sont disponibles dans le GCB.
Section VI – Dangers pour le personnel de laboratoire
Infections contractées en laboratoire
Avant 1975, quarante-cinq cas d'anthrax contractés en laboratoire ont été signalésNote de bas de page 68. Cinq de ces infections se sont révélées mortellesNote de bas de page 68. En 2002, un travailleur de laboratoire aux États-Unis a développé un anthrax cutané après avoir manipulé un flacon contaminé à mains nuesNote de bas de page 69.
Remarque : Veuillez consulter la Norme canadienne sur la biosécurité (NCB) et le GCB pour obtenir de plus amples renseignements sur les exigences relatives à la déclaration des incidents d'exposition. Une ligne directrice canadienne sur la biosécurité décrivant les procédures de déclaration est également disponible.
Sources et échantillons
Sang, exsudats provenant des lésions cutanées, liquide céphalo-rachidien, liquide pleural, expectorations, fècesNote de bas de page 8.
Dangers primaires
Les principaux dangers en laboratoire sont l'exposition de la peau ou des muqueuses endommagées à des matières infectieuses (p. ex., cultures, surfaces contaminées en laboratoire), l'autoinoculation et l'exposition à des aérosols infectieuxNote de bas de page 70.
Dangers particuliers
Aucun.
Section VII – Contrôle de l'exposition et protection personnelle
Classification par groupe de risque
B. anthracis est un agent pathogène humain du groupe de risque 3 (GR3), un agent pathogène animal du GR3 et un agent biologique à cote de sécurité élevée (ABCSE)Note de bas de page 71Note de bas de page 72. La souche Sterne, la souche Weybridge et la souche Ames35 de B. anthracis sont des agents pathogènes humains du GR2 et des agents pathogènes animaux du GR2Note de bas de page 72.
Exigences de confinement
Les installations, l'équipement et les pratiques opérationnelles de niveau de confinement 3, tel qu'ils sont décrits dans la NCB, sont requis pour les travaux impliquant des matières, des animaux ou des cultures infectieuses ou potentiellement infectieuses.
Les installations, l'équipement et les pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2, tel qu'ils sont décrits dans la NCB, sont requis pour les travaux impliquant la souche Sterne, la souche Weybridge et la souche Ames35 de B. anthracis.
Remarque : Il existe d'autres exigences en matière de sécurité, comme l'obtention d'une habilitation de sécurité conformément à la Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines pour les travaux impliquant des ABCSE.
Vêtements de protection
Les exigences applicables du niveau de confinement 2 ou du niveau de confinement 3 pour l'équipement de protection individuelle (EPI) et les vêtements décrits dans la NCB doivent être respectées pour les travaux impliquant respectivement les souches de B. anthracis du GR2 et du GR3. À tout le moins, l'utilisation de vêtements protecteurs dédiés qui recouvrent entièrement le corps, de chaussures de sécurité dédiées et/ou de couvre-chaussures, de gants lors de la manipulation de matières infectieuses ou d'animaux infectés, d'une protection du visage lorsqu'il y a un risque connu ou potentiel d'exposition aux éclaboussures ou aux objets projetés en l'air, d'appareils de protection respiratoire lorsqu'il y a un risque d'exposition à des aérosols infectieux et d'une deuxième couche de vêtements de protection avant de travailler avec des matières infectieuses ou des animaux infectés.
Remarque : Une évaluation locale des risques permettra de déterminer la protection appropriée pour les mains, les pieds, la tête, le corps, les yeux, le visage et les voies respiratoires. De plus, les exigences relatives à l'équipement de protection individuelle pour la zone de confinement et les activités de travail doivent être documentées.
Autres précautions
Pour le niveau de confinement 2 : Une enceinte de sécurité biologique (ESB) ou d'autres dispositifs de confinement primaire à utiliser pour les activités avec des récipients ouverts, sur la base des risques associés aux caractéristiques inhérentes de la matière réglementée, à la possibilité de produire des aérosols infectieux ou des toxines aérosolisées, à la manipulation de fortes concentrations de matières réglementées ou à la manipulation de grands volumes de matières réglementées.
Pour le niveau de confinement 3 : Toutes les activités impliquant des récipients ouverts d'agents pathogènes doivent être effectuées dans une enceinte de sécurité biologique (ESB) certifiée ou un autre espace de confinement primaire approprié. L'utilisation d'aiguilles, de seringues et d'autres objets pointus doit être strictement limitée. Des précautions supplémentaires doivent être prises pour les travaux impliquant des animaux ou des activités à grande échelle.
Utilisation d'aiguilles et de seringues strictement limitée. Le pliage, le cisaillement, le rebouchage ou l'élimination d'aiguilles de seringues est à éviter, et, si nécessaire, à effectuer uniquement comme spécifié dans les procédures d'opération normalisées (PON). Des précautions supplémentaires sont requises pour les travaux comprenant des animaux ou des activités à grande échelle.
Renseignements supplémentaires
Pour les laboratoires de diagnostic qui manipulent des échantillons primaires provenant de patients susceptibles d'être infectés par B. anthracis, les ressources suivantes peuvent être consultées :
- Ligne directrice canadienne sur la biosécurité : Activités de diagnostic humain
- Lignes directrices canadiennes sur la biosécurité : Évaluation locale des risques
Section VIII – Manutention et entreposage
Déversements
Laisser les aérosols se déposer. Tout en portant de l'équipement de protection individuelle, couvrir doucement le déversement avec du papier absorbant et appliquer un désinfectant approprié, à partir du périmètre et en allant vers le centre. Permettre un contact suffisant avec le désinfectant avant le nettoyage (GCB).
Élimination
Les matières réglementées, ainsi que tous les articles et les déchets doivent être décontaminés à la barrière de confinement avant leur retrait de la zone de confinement, de la salle animalière, du box ou de la salle de nécropsie. Pour ce faire, on peut utiliser des technologies et des procédés de décontamination qui se sont avérés efficaces contre les matières infectieuses, comme les désinfectants chimiques, l'autoclave, l'irradiation, l'incinération, un système de traitement des effluents ou une décontamination gazeuse (GCB).
Entreposage
Les exigences applicables du niveau de confinement 2 ou du niveau de confinement 3 pour l'entreposage décrites dans la NCB doivent être respectées pour les travaux impliquant respectivement les souches de B. anthracis du GR2 et du GR3. Les contenants primaires de matières réglementées retirés de la zone de confinement doivent être entreposés dans des contenants secondaires étiquetés, étanches, résistants aux chocs et conservés dans un équipement d'entreposage verrouillé ou dans un espace auquel l'accès est limité.
Les contenants d'ABCSE entreposés à l'extérieur de la zone de confinement doivent être étiquetés, étanches, résistants aux chocs et conservés dans un équipement d'entreposage verrouillé à un endroit fixe (c.-à-d., non mobile) et dans un endroit auquel l'accès est limité.
Un inventaire des agents pathogènes du GR3 et des ABCSE entreposés pour une longue durée doit être dressé et inclure :
- l'identification précise des agents pathogènes, des toxines et des autres matières infectieuses réglementées
- un moyen de détecter rapidement un échantillon manquant ou volé
Section IX – Renseignements sur la réglementation et autres
Renseignements sur la réglementation canadienne
Les activités contrôlées avec B. anthracis nécessitent un permis d'agent pathogène humain et de toxines, délivré par l'Agence de la santé publique du CanadaNote de bas de page 71. L'anthrax est une maladie répertoriée au sein de l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) (fondée en tant qu'OIE), une maladie à déclaration obligatoire à l'échelle nationale et une maladie à déclaration obligatoire au CanadaNote de bas de page 71Note de bas de page 73.
Voici une liste non exhaustive des désignations, règlements ou lois applicables :
- Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines et Règlement sur les agents pathogènes humains et les toxines
- Loi sur la santé des animaux et Règlement sur la santé des animaux
- Maladies à déclaration obligatoire à l'échelle nationale (humaines)
- Maladies à déclaration obligatoire (animales)
- Règlement sur le transport des marchandises dangereuses
Dernière mise à jour
2020
Rédigé par
Centre de la biosûreté, Agence de la santé publique du Canada.
Mise en garde
L'information scientifique, opinions et recommandations contenues dans cette Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes ont été élaborées sur la base de ou compilées à partir de sources fiables disponibles au moment de la publication. Les dangers nouvellement découverts sont fréquents et ces informations peuvent ne pas être totalement à jour. Le gouvernement du Canada ne se tient pas responsable de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l'utilisation de ces renseignements.
Les personnes au Canada sont tenues de se conformer aux lois pertinentes, y compris les règlements, les lignes directrices et les normes applicables à l'importation, au transport et à l'utilisation d'agents pathogènes au Canada, établis par les autorités réglementaires compétentes, notamment l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Environnement et Changement climatique Canada et Transports Canada. La classification des risques et les exigences réglementaires connexes mentionnées dans la présente Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes, telles que celles qui figurent dans la norme canadienne de biosécurité, peuvent être incomplètes et sont spécifiques au contexte canadien. D'autres juridictions auront leurs propres exigences.
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Références
- Note de bas de page 1
-
Logan, N. A., et P. de Vos. 2009. Genus I. Bacillus, p. 21. P. de Vos, G. M. Garrity, D. Jones, N. R. Krieg, W. Ludwig, F. A. Rainey, K. H. Schleifer, et W. B. Whitman (eds.), Bergey's Manual of Systemic Bacteriology, Second Edition, Volume Three: The Firmicutes. Springer.
- Note de bas de page 2
-
Laforce, F. M. 1978. Woolsorters' disease in England. Bull. N. Y. Acad. Med. 54:956-963.
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