Bordetella pertussis : Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes

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Section I – Agent infectieux

Nom

Bordetella pertussis

Type d'agent

Bactérie

Taxonomie

Famille

Alcaliggenaceae

Genre

Bordetella

Espèce

Pertussis

Synonyme ou renvoi

Bordetella pertussis cause la coqueluche, qui est également connue sous le nom de toux coquelucheuseNote de bas de page 1Note de bas de page 2.

Caractéristiques

Brève description

B. pertussis est une bactérie de petite taille (0,8 µm sur 0,4 µm) encapsulée, non sporulée, non-mobile, et à Gram négatifNote de bas de page 3Note de bas de page 4. Les cellules peuvent être cocciforme, ovoïde ou sous forme de bâtonnets et sont disposées seules ou en petits groupes. Le génome de B. pertussis est de 4,1 Mbp, avec une teneur en G+C de 67,72 % et ayant 3 816 séquences de codageNote de bas de page 5.

Propriétés

B. pertussis est une bactérie strictement aérobique qui produit divers facteurs de virulence et différentes toxines qui contribuent à sa pathogénicité, y compris la toxine pertussique (TP), la toxine d'adénylate cyclase (TAC), la toxine dermonécrotique (TDN) et la toxine cytotrachéale (TCT)Note de bas de page 1Note de bas de page 3. Le système transduction de signal à deux composantes BvgAS contrôle l'expression de divers facteurs de virulence, dont la TP, la TAC et la TDN, et est essentiel à la pathogénicité de la bactérieNote de bas de page 1. La TP, unique à B. pertussis, induirait la lymphocytose et la sécrétion d'insuline, en plus de modifier la réactivité des lymphocytes T. La TAC joue un rôle dans l'évasion immunitaire en inhibant la migration et l'activation des phagocytes, en supprimant la cytotoxicité des cellules immunitaires innées et en bloquant l'oxyde nitrique bactéricide dans les macrophages. Il a été démontré que la TDN induisait une nécrose cellulaire in vitro et une vasoconstriction chez les primates. La TCT induit la production de cytokines pro-inflammatoires et de la synthase d'oxyde nitrique pour produire l'oxyde nitrique qui causerait les quintes de toux paroxystiques caractéristiques.

Section II – Identification des dangers

Pathogénicité et toxicité

La coqueluche se présente le plus souvent sous forme de toux coquelucheuse. Cependant, il y a de nombreux signes et symptômes de la maladie qui varient en fonction de l'âge de la personne infectéeNote de bas de page 1. L'infection peut aller d'un aspect asymptomatique à une maladie légère des voies respiratoires supérieures et jusqu'à une toux grave et persistante qui dure des semaines, voire des mois. La coqueluche est particulièrement fréquente chez les nourrissons et les jeunes enfants. La maladie dure entre six et 12 semaines ou plus et comporte trois phases liées à l'infection chez les nourrissons et les enfants : la phase catarrhale, la phase paroxystique/spasmodique et la convalescenceNote de bas de page 1Note de bas de page 6Note de bas de page 7. La phase catarrhale se caractérise par une légère fièvre (< 20 % des cas), un malaise, un mal de gorge, une congestion, une toux sèche et légère ainsi qu'une rhinorrhée. Cette phase dure habituellement deux semaines et la coqueluche n'est souvent pas soupçonnée à ce moment en raison de similitudes entre son tableau clinique et celui des virus en circulation. La phase paroxystique/spasmodique est liée à une toux violente (toux paroxystique) qui peut se produire pendant plusieurs minutes et plus de 30 fois par jour, la plupart du temps la nuit. Les quintes de toux paroxystiques sont causées par des toxines ou un durcissement du mucus dans les voies respiratoires, ce qui le rend difficile à déloger. Les autres symptômes de cette phase sont la cyanose, la protrusion de l'œil, la protrusion de la langue, le mucus épais, l'engorgement des veines du cou, les vomissements et la fatigue. Cette phase dure entre deux et trois semaines et les quintes de toux paroxystiques augmentent en fréquence avec le temps, mais diminuent graduellement après la troisième semaine. À la phase de la convalescence, les quintes de toux paroxystiques deviennent moins fréquentes et sont remplacées par une toux plus légère, chronique et non paroxystique qui peut durer jusqu'à six semaines. Une rechute peut survenir si une autre infection respiratoire est contractée à ce stade. Cette phase dure de deux semaines à quelques mois.

Le tableau clinique chez les adolescents et les adultes est semblable à celui des nourrissons et des enfants, mais peut être plus léger, avec les cas possiblement non détectés. Les quintes de toux paroxystiques classiques peuvent être absentes dans ce groupe d'âge, de sorte qu'un tableau clinique ayant une toux qui dure plus de trois semaines pourrait indiquer de la coqueluche. La toux peut durer entre trois et huit semaines et les adultes peuvent subir des épisodes de transpiration entre les épisodes de quintes de toux. Un tableau clinique atypique chez les adultes comprend la toux prolongée, les quintes de toux paroxystiques, la reprise, les expectorations, les vomissements et l'hémorragie intracrânienneNote de bas de page 6.

Un diagnostic tardif de la coqueluche est plus susceptible de causer des complications et des séquelles cliniquesNote de bas de page 1. Les jeunes enfants font partie du groupe qui présente le risque le plus élevé de subir des troubles graves, y compris l'insuffisance respiratoire et le décès. Les nourrissons hospitalisés pour la coqueluche présentent une apnée, une pneumonie et des convulsions. De plus, les nourrissons et les jeunes enfants peuvent être coinfectés par d'autres agents pathogènes, comme le virus respiratoire syncytial (VRS), le virus para-influenza, Mycoplasma pneumoniae, l'adénovirus et les virus de la grippe A et B. Les complications chez les adultes sont le plus souvent l'insomnie, l'apnée, la perte de poids, l'incontinence urinaire, la syncope et les fractures des côtes. Les manifestations moins fréquentes sont la pneumonie, l'otite et, rarement, le décès. Les taux de mortalité chez les nourrissons sont de 1 % à 1,6 %, alors que chez les adolescents et les adultes, ils sont d'environ 0,01 %Note de bas de page 1.

Épidémiologie

La coqueluche est considérée comme une maladie endémique dans de nombreux pays et des éclosions sporadiques se produisent dans le monde entierNote de bas de page 1. Avant l'avènement de la vaccination, 95 % des personnes étaient infectées par la coqueluche au cours de leur vieNote de bas de page 8. Des éclosions se produisaient tous les trois à quatre ans en raison de l'immunité cyclique de la populationNote de bas de page 1. Les vaccins anticoquelucheux à germes entiers ont commencés à être administrés dans les années 1940, puis ont été remplacés par des vaccins anticoquelucheux acellulaires, entraînant une diminution notable des cas signalés dans les années 1970Note de bas de page 1Note de bas de page 9. Entre 1990 et 2019, le nombre annuel de cas mondiaux de coqueluche est passé de 33 072 794 à 19 519 182, ce qui représente une diminution d'environ 41 %. Malgré une réduction de l'incidence, le cycle endémique de trois ans persiste dans de nombreux pays et la coqueluche demeure l'une des principales causes de décès évitables par la vaccinationNote de bas de page 6. En 2019, la région occidentale de l'Afrique subsaharienne a connu le plus grand taux de morbidité, d'années de vie ajustées au handicap, et de décèsNote de bas de page 10. Au Canada, de 2005 à 2019, 33 481 cas de coqueluche ont été diagnostiqués, les nourrissons représentant 13,1 % de ces casNote de bas de page 11. Au cours de cette période, il y a eu 1 593 hospitalisations en soins aigus et 17 décès causés par la coqueluche chez des nourrissons âgés de moins d'un an. Les facteurs de risque qui augmentent de façon significative la probabilité de mortalité dans les cas de coqueluche chez les nourrissons, sont le faible poids à la naissance, l'âge gestationnel, le jeune âge au moment de l'apparition de la toux, le nombre élevé de globules blancs et de lymphocytes et la vaccination maternelle contre la coquelucheNote de bas de page 12Note de bas de page 13. Les adolescents ou les adultes qui présentent des troubles sous-jacents, comme l'asthme, la bronchopneumopathie chronique obstructive, l'obésité, l'immunodéficience et les personnes qui sont d'anciens fumeurs, ont un risque accru d'exacerbation des symptômes et d'hospitalisationNote de bas de page 14. La durée des séjours à l'hôpital augmente également avec l'âge.

Gamme d'hôtes

Hôtes naturels

Les humains sont le seul hôte naturel du B. pertussisNote de bas de page 1Note de bas de page 9.

Autres hôtes

Des porcelets non sevrés, des primates et des rongeurs ont été infectés de manière expérimentaleNote de bas de page 9.

Dose infectieuse

Une étude publiée en 1933 a révélé que 140 organismes de B. pertussis ont été capables d'infecter deux enfants non vaccinésNote de bas de page 15.

Période d'incubation

La période d'incubation de la coqueluche ou de la toux coquelucheuse est habituellement de sept à 10 joursNote de bas de page 1. Toutefois, des périodes allant jusqu'à quatre semaines ont été signalées.

Transmissibilité

B. pertussis est principalement transmise d'une personne à l'autre par des gouttelettes respiratoires en aérosol, propagées par la toux ou l'éternuement, ce qui nécessite un contact étroit ou une exposition répétée et prolongée Note de bas de page 1Note de bas de page 7Note de bas de page 14. Les sécrétions respiratoires sont plus infectieuses à la phase catarrhale, mais la transmission efficace se produit habituellement au cours des trois premières semaines suivant l'apparition de la touxNote de bas de page 7. Le nombre de reproductions de base estimé (Ro) de B. pertussis, soit le nombre prévu de cas secondaires provenant d'un cas primaire dans une population complètement vulnérable, est de 12 à 17Note de bas de page 1. Dans les régions où le taux de vaccination est élevé, le Ro reste entre cinq et six, ce qui laisse croire que B. pertussis continue de circuler même dans les régions où la vaccination est élevéeNote de bas de page 16.

Section III – Dissémination

Réservoir

Les adultes et les adolescents servent de réservoirs de B. pertussis et sont les principales sources de transmission chez les nourrissons et aux enfants partiellement immunisésNote de bas de page 17. Il y a une forte prévalence d'infection asymptomatique chez les personnes exposées à domicileNote de bas de page 2.

Zoonose

Aucune.

Vecteurs

Aucun.

Section IV – Viabilité et stabilité

Sensibilité/résistance aux médicaments

L'azithromycine, l'érythromycine, la clarithromycine et le triméthoprime-sulfaméthoxazole (TMP-SMZ) sont efficaces pour le traitement de la coquelucheNote de bas de page 7. Une étude effectuée en Chine a révélé que les souches présentant une mutation A2047G du gène de l'ARN 23S ribosomique (ARNr) étaient résistantes à l'érythromycineNote de bas de page 18.

Sensibilité aux désinfectants

Un composé à base d'éthanol a été lié à une réduction de 5,47 log de bactéries de B. pertussis après une exposition de 30 secondesNote de bas de page 19. Le traitement au moyen d'un composé à base de propanol pendant 30 secondes a entraîné une réduction de 5,42 log. On a également mis à l'essai un produit contenant du composé d'ammonium quaternaire (CAQ), qui a réduit le nombre de bactéries de 5,57 log après 30 secondes.

Inactivation physique

B. pertussis peut succomber au séchage, au rayonnement ultraviolet et à des températures supérieures à 120 °F à 130 °FNote de bas de page 20.

Survie à l'extérieur de l'hôte

B. pertussis n'a pas de réservoir environnemental et est probablement incapable de survivre à long terme à l'extérieur de l'hôte en raison de la perte de gènes qui permettent l'utilisation d'autres sources nutritivesNote de bas de page 5Note de bas de page 17.

Section V – Premiers soins et aspects médicaux

Surveillance

Il est important d'établir un diagnostic différentiel pour distinguer la coqueluche des autres maladies ayant des tableaux cliniques similairesNote de bas de page 7Note de bas de page 21Note de bas de page 22. Il existe diverses méthodes disponibles permettant de confirmer le diagnostic, y compris la culture bactérienne, la réaction en chaîne de la polymérase (PCR), les épreuves immunoenzymatiques (ELISA) sur un seul sérum. En pratique, si la toux persiste pendant moins de deux semaines chez les adolescents et les adultes ou pendant trois semaines chez les enfants, on effectuer la PCR ou une culture sur un échantillon nasopharyngé. Chez les adultes, si la toux persiste plus de deux semaines, on peut utiliser une ELISA sur un seul sérum pour détecter les anticorps IgG ou IgA, si les patients n'ont pas reçu le vaccin au cours des 12 derniers mois. Cette approche peut également être utilisée chez les enfants s'ils n'ont pas été vaccinés dans l'année. Le diagnostic sérologique ne devrait pas être utilisé chez les nourrissons de moins de six mois en raison de la présence d'anticorps maternels.

Remarque : Les recommandations spécifiques pour la surveillance en laboratoire devraient provenir du programme de surveillance médicale, qui est fondé sur une évaluation locale des risques des agents pathogènes et des activités en cours, ainsi qu'une évaluation globale des risques du programme de biosécurité dans son ensemble. De plus amples renseignements sur la surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.

Premiers soins et traitement

Les antibiotiques constituent le traitement primaireNote de bas de page 7Note de bas de page 21. Il a été démontré que l'érythromycine administrée par voie orale pendant 14 jours, chez les enfants et les adultes, améliore les symptômes et réduit la contagiosité si elle est administrée au début de la maladie. Il est également possible d'utiliser l'azithromycine, la clarithromycine et le triméthoprime-sulfaméthoxazole (TMP-SMZ) pour traiter la coqueluche. Des soins de soutien sont également mis en œuvre pour soigner la coqueluche, en particulier chez les patients hospitalisésNote de bas de page 7. Le but est de maintenir l'hydratation et la nutrition tout en évitant les facteurs qui favorisent les quintes de toux. En cas de pneumonie ou de détresse respiratoire, il est possible d'utiliser une succion douce pour éliminer les sécrétions et de l'oxygène bien humidifié. Une ventilation assistée peut être nécessaire en cas d'infection grave.

Remarque : Les recommandations spécifiques concernant les premiers soins et les traitements en laboratoire devraient provenir du plan d'intervention après exposition, qui est élaboré dans le cadre du programme de surveillance médicale. De plus amples renseignements sur le plan d'intervention après l'exposition sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.

Immunisation

Au Canada, huit vaccins acellulaires anticoquelucheux sont disponibles, dont Adacel (dcaT), Adacel-Polio (dcaT-VPI), Boostrix (dcaT), Boostrix-Polio (dcaT-VPI), Infanrix-IPV/Hib (DCaT-VPI-Hib), Infanrix hexa (DCaT-HB-VPI-Hib), Pediacel (DCaT-VPI-Hib) et Quadracel (DCaT-VPI)Note de bas de page 23. Toutes les personnes peuvent être vaccinées, même si le choix du vaccin et le calendrier de vaccination peuvent varier. La vaccination au moyen du dcaT est sans danger pour les femmes enceintes et est recommandée, peu importe les antécédents de vaccinationNote de bas de page 1Note de bas de page 23. La vaccination devrait avoir lieu entre la 27e et la 32e semaine de grossesse, mais la période entre la 13e et la 26e semaine de grossesse peut aussi être envisagée.

Remarque : De plus amples renseignements sur le programme de surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité et en consultant le Guide canadien d'immunisation.

Prophylaxie

La vaccination systématique au moyen de vaccins anticoquelucheux acellulaires est recommandée pour la prophylaxie préexposition, car l'efficacité est de 85 % après une dose et de 90 % après une dose de rappelNote de bas de page 23. Le traitement antibiotique est utilisé comme prophylaxie post-exposition et il a été démontré qu'il améliore les symptômes et réduit la contagion s'il est administré au tout début de la maladieNote de bas de page 7Note de bas de page 21. L'antibiotique non macrolide, le TMP-SMZ, est contre-indiqué chez les femmes enceintes, les mères allaitantes ou les nourrissons âgés de moins de deux mois en raison du risque de lésions neurologiques chez les nourrissonsNote de bas de page 1.

Remarque : De plus amples renseignements sur la prophylaxie dans le cadre du programme de surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.

Section VI – Dangers pour le personnel de laboratoire

Infections contractées en laboratoire

En 1983, deux cas d'infections contractées en laboratoire ont été confirmés comme étant une infection à B. pertussis. Cependant, le mode de transmission n'a pas été décritNote de bas de page 24. Un cas s'est produit avant 1995, lorsqu'un travailleur de laboratoire en Géorgie a été infecté par une souche épidémique de B. pertussisNote de bas de page 25. L'infection a été confirmée après avoir isolé la bactérie chez le travailleur. Il a présenté une toux persistante pendant six semaines.

Remarque : Veuillez consulter la Norme canadienne sur la biosécurité et le Guide canadien sur la biosécurité pour obtenir de plus amples renseignements sur les exigences relatives à la déclaration des incidents d'exposition.

Sources et échantillons

B. pertussis a été détecté dans les sécrétions nasopharyngéesNote de bas de page 7.

Dangers primaires

L'inhalation de matières infectieuses en suspension dans l'air ou en aérosol est le principal danger associé à l'exposition à B. pertussisNote de bas de page 1Note de bas de page 7Note de bas de page 14.

Dangers particuliers

Aucun.

Section VII – Contrôle de l'exposition et protection personnelle

Classification par groupe de risque

Bordetella pertussis est un agent pathogène humain du groupe de risque 2 et un agent pathogène animal du groupe de risque 1Note de bas de page 26Note de bas de page 27.

Exigences de confinement

Les installations, l'équipement et les pratiques opérationnelles de niveau de confinement 2 tels que décrits dans la Norme canadienne sur la biosécurité pour le travail avec des matières, des animaux ou des cultures infectieux ou possiblement infectieux.

Vêtements de protection

Les exigences applicables au niveau de confinement 2 pour l'équipement et les vêtements de protection individuelle décrites dans la Norme canadienne sur la biosécurité doivent être respectées. L'équipement de protection individuelle peut inclure l'utilisation d'un sarrau de laboratoire et de chaussures spécialisées (par exemple, des bottes, des chaussures) ou de chaussures de protection supplémentaires (par exemple, des couvre-bottes ou des couvre-chaussures) lorsque les sols peuvent être contaminés (par exemple, les box, les salles de nécropsie), des gants lorsque le contact direct de la peau avec des matériaux ou des animaux infectés est inévitable, et une protection oculaire lorsqu'il existe un risque connu ou potentiel d'exposition à des éclaboussures.

Remarque : Une évaluation locale des risques permettra de déterminer la protection appropriée pour les mains, les pieds, la tête, le corps, les yeux, le visage et les voies respiratoires. De plus, les exigences relatives à l'équipement de protection individuelle pour la zone de confinement et les activités de travail doivent être documentées.

Autres précautions

Le mode principal de transmission de B. pertussis, l'exposition des muqueuses aux aérosols infectieux, justifie l'utilisation d'une enceinte de sécurité biologique (ESB) ou d'autres dispositifs de confinement primaire pour les activités avec un récipient ouvert; la centrifugation doit être effectuée dans des coupes de sécurité scellées ou des rotors qui sont déchargés à l'aide d'un mécanisme qui empêche leur libération. Une protection respiratoire doit être envisagée lorsqu'il n'est pas possible d'utiliser une ESB ou d'autres dispositifs de confinement primaire; un flux d'air vers l'intérieur est nécessaire pour les travaux impliquant des animaux de grande taille ou des activités à grande échelle.

Utilisation d'aiguilles et de seringues strictement limitée. Le pliage, le cisaillement, le rebouchage ou l'élimination d'aiguilles de seringues est à éviter, et, si nécessaire, à effectuer uniquement comme spécifié dans les procédures d'opération normalisées (PON). Des précautions supplémentaires sont requises pour les travaux comprenant des animaux ou des activités à grande échelle.

Pour les laboratoires de diagnostic qui manipulent des échantillons primaires provenant de patients susceptibles d'être infectés par B. pertussis, les ressources suivantes peuvent être consultées :

Section VIII – Manutention et entreposage

Déversements

Laisser les aérosols se déposer. Tout en portant de l'équipement de protection individuelle, couvrir doucement le déversement avec du papier absorbant et appliquer un désinfectant approprié, à partir du périmètre et en allant vers le centre. Permettre un contact suffisant avec le désinfectant avant le nettoyage (Guide canadien sur la biosécurité).

Élimination

Toutes les matières ou substances qui sont en contact avec les matières réglementées doivent être entièrement décontaminées avant d'être retirées de la zone de confinement ou des procédures d'opérations normalisées (PON) doivent être en place afin de déplacer ou de transporter les déchets en toute sécurité hors de la zone de confinement vers une zone de décontamination désignée ou une tierce partie. On peut y parvenir en utilisant des technologies et des procédés de décontamination qui se sont avérés efficaces contre les matières réglementées, comme les désinfectants chimiques, l'autoclavage, l'irradiation, l'incinération, un système de traitement des effluents ou la décontamination gazeuse (Guide canadien sur la biosécurité).

Entreposage

Les exigences applicables en matière de confinement de niveau 2 pour l'entreposage, décrites dans la Norme canadienne sur la biosécurité, doivent être respectées. Les contenants primaires de matières réglementées enlevés de la zone de confinement doivent être étiquetés, étanches aux fuites, résistants aux impacts et gardés soit dans des équipements d'entreposage verrouillés, soit dans une zone à accès limité.

Section IX – Renseignements sur la réglementation et autres

Renseignements sur la réglementation canadienne

Les activités réglementées avec Bordetella pertussis nécessitent un permis d'agent pathogène et de toxine délivré par l'Agence de la santé publique du Canada.

Voici une liste non exhaustive des désignations, règlements ou lois applicables :

Dernière mise à jour

Novembre 2024

Rédigé par

Centre de la biosûreté, Agence de la santé publique du Canada.

Mise en garde

L'information scientifique, opinions et recommandations contenues dans cette Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes ont été élaborées sur la base de ou compilées à partir de sources fiables disponibles au moment de la publication. Les dangers nouvellement découverts sont fréquents et ces informations peuvent ne pas être totalement à jour. Le gouvernement du Canada ne se tient pas responsable de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l'utilisation de ces renseignements.

Les personnes au Canada sont tenues de se conformer aux lois pertinentes, y compris les règlements, les lignes directrices et les normes applicables à l'importation, au transport et à l'utilisation d'agents pathogènes au Canada, établis par les autorités réglementaires compétentes, notamment l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Environnement et Changement climatique Canada et Transports Canada. La classification des risques et les exigences réglementaires connexes mentionnées dans la présente Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes, telles que celles qui figurent dans la norme canadienne de biosécurité, peuvent être incomplètes et sont spécifiques au contexte canadien. D'autres juridictions auront leurs propres exigences.

Tous droits réservés © Agence de la santé publique du Canada, 2024, Canada.

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Note de bas de page 23

Agence de la santé publique du Canada. 2023. Vaccins contre la coqueluche (toux coquelucheuse) : Guide canadien d'immunisation.

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Note de bas de page 24

Burstyn DG, Baraff LJ, Peppler MS, Leake RD, St Geme J, Jr., et Manclark CR. 1983. Serological response to filamentous hemagglutinin and lymphocytosis-promoting toxin of Bordetella pertussis. Infect Immun 41:1150-6.

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Note de bas de page 25

Beall B, Cassiday PK, et Sanden GN. 1995. Analysis of Bordetella pertussis isolates from an epidemic by pulsed-field gel electrophoresis. J Clin Microbiol 33:3083-6.

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Note de bas de page 26

Agence de la santé publique du Canada. 2018. ePATHogene – la base de données sur les groupes de risque.

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Note de bas de page 27

Agence de la santé publique du Canada. 2024. Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines. (L.C. 2009, ch. 24).

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