Virus de l'encéphalite de la Murray Valley : Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes
Section I - Agent infectieux
Nom
Virus de l'encéphalite de la Vallée Murray
Type d'agent
Virus
Taxonomie
Famille
Flaviviridae
Genre
Orthoflavivirus
Espèce
Orthoflavivirus murrayenseNote de bas de page 1
Synonyme ou renvoi
Agent causal de l'encéphalite de Murray Valley (EMV), anciennement connu sous le nom d'encéphalite d'Australie ou encéphalite australienneNote de bas de page 2.
Caractéristiques
Brève description
Le virus de l'encéphalite de la Murray Valley (VEMV) fait partie du complexe sérologique de l'encéphalite japonaise (EJ). C'est un virus enveloppé et sphérique qui mesure entre 40 et 60 nm de diamètre, comme d'autres virus de la famille FlaviviridaeNote de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4. Il contient un génome d'ARN simple brin à sens positif non segmenté, d'environ 9,2 à 13 kb de longueurNote de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10. À l'intérieur de l'enveloppe bicouche lipidique, le génome est entouré d'une nucléocapside icosaédriqueNote de bas de page 4Note de bas de page 6Note de bas de page 9.
Propriétés
Le VEMV est un arbovirus transmis par des moustiques ayant quatre génotypes reconnus (de G1 à G4), le G1 étant le plus répanduNote de bas de page 2Note de bas de page 11. Le génome encode trois protéines structurales (protéine capsidique C, protéine membranaire prM et protéine d'enveloppe E) et sept protéines non structurales (NS1, NS2A, NS2B, l'hélicase/ protéase NS3, NS4A, NS4B, et l'ARN polymérase virale NS5)Note de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4.
La liaison et la pénétration des virions sont facilitées par l'endocytose médiée par les récepteursNote de bas de page 10. Lorsqu'elles sont infectées, les cellules hôtes répliquent le génome d'ARN viral et assemblent la particule du virion par bourgeonnement au travers des membranes du réticulum endoplasmiqueNote de bas de page 2Note de bas de page 10.
Section II - Identification des dangers
Pathogénicité et toxicité
La plupart des cas d'infection au VEMV chez l'humain sont asymptomatiques ou présentent une légère maladie fébrile non spécifique, habituellement accompagnée de maux de tête, d'une myalgie et parfois d'une éruption cutanéeNote de bas de page 2Note de bas de page 12Note de bas de page 13. La maladie cliniquement manifeste est estimée se produire dans une proportion de 1 cas d'infection sur 150 à 1 000Note de bas de page 2Note de bas de page 12Note de bas de page 13.
D'une durée habituelle de deux semaines, la maladie clinique associée à l'infection par le VEMV se caractérise par l'apparition soudaine de fièvre, de céphalées, de myalgies, de malaises, d'anorexie et de nausées pendant deux à cinq jours, avant que des complications neurologiques ne surviennentNote de bas de page 2Note de bas de page 7Note de bas de page 14. Les signes d'atteinte neurologique se manifestent dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes et ils comprennent la somnolence, l'irritabilité, la confusion, les troubles de la parole, la photophobie, l'engourdissement, la raideur de la nuque, l'encéphalite, la paralysie (y compris des muscles respiratoires), le syndrome méningé, la quadriplégie spastique et les convulsionsNote de bas de page 2Note de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 9Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16. Dans les cas graves, la maladie peut progresser vers l'insuffisance respiratoire, le coma et le décèsNote de bas de page 2. L'EMV est plus grave et plus fréquente chez les enfants, chez qui les convulsions se produisent fréquemment, et chez les populations autochtones Note de bas de page 2Note de bas de page 9. Le taux de mortalité varie de 15 % à 32 %, alors que les séquelles neurologiques à long terme se produisent chez 30 % à 50 % des survivants, comme les troubles du mouvement (syndromes cérébelleux et extrapyramidal) et les paralysies crâniennes, et seulement 40 % des personnes atteintes se rétablissent complètementNote de bas de page 2Note de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16.
Quatre tendances cliniques de la maladie ont été observées, incluant la progression inexorable vers le décès, l'atteinte proéminente de la moelle épinière, l'atteinte du nerf crânien ou du tronc cérébral accompagnée de tremblements et l'encéphalite évoluant vers le rétablissement completNote de bas de page 2. Généralement, une paralysie flasque avec progression rapide vers l'insuffisance respiratoire chez les patients est un indicateur de mauvais résultats neurologiques et de décèsNote de bas de page 2.
L'infection au VEMV a aussi été signalée chez les chevaux, avec des cas plus graves souvent signalésNote de bas de page 13Note de bas de page 17. La majorité des cas équins présentent des symptômes cliniques compatibles avec l'encéphalite, incluant des signes neurologiques et musculairesNote de bas de page 17. L'encéphalite virale chez les chevaux, y compris le VEMV, est caractérisée par l'ataxie, la dépression, le trouble mental, les fasciculations musculaires, l'hypermétropie, l'hyperesthésie, le tournis, le décubitus, la paralysie faciale, la perte de poids et la pyréxieNote de bas de page 17. Les cas graves peuvent également présenter une boiterie et une cécitéNote de bas de page 17.
Épidémiologie
Le VEMV est en circulation en Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et probablement dans l'archipel indonésienNote de bas de page 2Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15. Le virus est endémique dans le nord de l'Australie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et il est parfois épizootique dans le sud-est et le sud-ouest de l'AustralieNote de bas de page 2Note de bas de page 11Note de bas de page 15. En Australie, le VEMV est endémique dans la région de Kimberley en Australie-Occidentale (AO), au nord du Territoire du Nord (TN) et dans le nord du QueenslandNote de bas de page 2Note de bas de page 12. Le G1 est le génotype qui circule le plus en Australie continentale, alors que le G2 est plus restreint et se compose d'isolats de moustiques de la région Kimberley en AONote de bas de page 11Note de bas de page 18. Les génotypes G3 et G4 ont été détectés en Papouasie-Nouvelle-GuinéeNote de bas de page 11Note de bas de page 18. L'EMV se produit habituellement de février à juinNote de bas de page 7Note de bas de page 19.
Le VEMV a été soupçonné d'être l'agent responsable de plusieurs grandes éclosions d'encéphalite, désigné sous le nom d'encéphalite d'Australie, en 1917, en 1918, en 1922 et en 1925 sur la côte est de l'Australie, comptant de 21 à 114 casNote de bas de page 2Note de bas de page 13. En 1951, une éclosion confirmée du VEMV s'est produite dans le sud-est de l'Australie et a résulté en 45 cas et tous les cas sauf deux provenaient de la vallée du MurrayNote de bas de page 2Note de bas de page 13. Une autre éclosion s'est produite en Australie en 1974, comprenant 58 cas, dont 13 décèsNote de bas de page 13Note de bas de page 14. La dernière grande éclosion s'est produite en Australie en 2011 et a donné lieu à 17 cas confirmés, dont trois décès. L'une des personnes atteintes avait contracté l'infection en Australie, mais elle est devenue symptomatique au CanadaNote de bas de page 13Note de bas de page 20.
Les facteurs prédisposants pour l'infection au VEMV sont situationnels, y compris l'emplacement géographique, le comportement professionnel et le comportement humainNote de bas de page 13Note de bas de page 21. Les comportements humains qui pourraient entraîner un risque accru d'infection comprennent le fait d'être à l'extérieur, surtout dans un environnement habituellement humide, comme à la pêche ou en campingNote de bas de page 13. D'autre part, dans les milieux professionnels, un risque accru d'infection pourrait résulter du travail avec des organismes, en particulier des moustiques, infectés par le VEMVNote de bas de page 22.
Gamme d'hôtes
Hôtes naturels
La sauvagine de l'ordre des Ciconiiformes, en particulier le bihoreau cannelle (Nycticorax caledonicus) et d'autres hérons et aigrettes sont des hôtes primaires (définitifs)Note de bas de page 2Note de bas de page 11Note de bas de page 13. Les moustiques sont des hôtes secondaires (intermédiaires)Note de bas de page 2Note de bas de page 7. Les culs-de-sac épidémiologiques comprennent les humains, les chevaux, le bétail, les porcs sauvages, les poulets, les lapins, les canidés (chiens et dingos), les rats, les chameaux et les kangourous grisNote de bas de page 2Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 23.
Autres hôtes
Les hôtes infectés expérimentalement comprennent les hamsters et les sourisNote de bas de page 2Note de bas de page 24Note de bas de page 25.
Dose infectieuse
La dose infectieuse pour les humains est inconnue. Cependant, une dose infectieuse médiane pour 50 % de la culture tissulaire (DICT50) de 5,74 ± 0,24 log UI/ml a été déterminée expérimentalement pour le VEMV après le titrage sur les cellules Vero et une incubation pour cinq joursNote de bas de page 26.
Période d'incubation
La période d'incubation se situe entre cinq et 28 joursNote de bas de page 3Note de bas de page 14.
Transmissibilité
Chez les humains et les animaux, le mode de transmission de préférence est l'injection de matière infectieuse lors de la piqûre d'un moustique qui a été infecté en se nourrissant de sauvagines infectées par le VEMVNote de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 27. Dans des contextes expérimentaux, il a été démontré que l'inoculation par voie orale, sous-cutanée et intranasale provoquait l'infection et la maladie chez les modèles animaux, ce qui suggère que l'ingestion, le contact avec les muqueuses ou la peau endommagée et l'inhalation sont des voies potentielles de transmission chez l'humainNote de bas de page 28Note de bas de page 29.
La transmission directe ou indirecte entre les personnes est peu probable, car les humains sont considérés comme étant un cul-de-sac épidémiologique, bien qu'il existe des données probantes que les orthoflavivirus peuvent être transmis verticalementNote de bas de page 6Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 30Note de bas de page 31. La transmission indirecte d'un animal à l'autre se produit chez la sauvagine, car le VEMV est maintenu dans un cycle de transmission impliquant des vecteurs moustiques et de sauvagines comme hôtes amplificateursNote de bas de page 11Note de bas de page 15.
Section III - Dissémination
Réservoir
La sauvagine de l'ordre des Ciconiiformes, en particulier le bihoreau cannelle (Nycticorax caledonicus) et d'autres hérons et aigrettes sont les principaux réservoirs du VEMV. Cependant, le bétail, les chevaux et les porcs sauvages peuvent aussi servir de réservoirsNote de bas de page 2Note de bas de page 7Note de bas de page 9Note de bas de page 12Note de bas de page 14Note de bas de page 21.
Zoonose
Le VEMV est transmis des animaux infectés (particulièrement la sauvagine) aux humains par zoonose indirecte, notamment par des moustiques infectés par le virusNote de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 12. Les humains sont considérés comme étant un cul-de-sac épidémiologique pour le VEMV. Par conséquent, il est peu probable que la zoonose inverse ou la zooanthroponose se produiseNote de bas de page 2Note de bas de page 21.
Vecteurs
Les moustiques du genre Culex, en particulier le Culex annulirostris, sont les vecteurs principaux, bien que les moustiques Aedes, en particulier Aedes normanensis, pourraient également jouer un rôle dans la transmission du VEMVNote de bas de page 2Note de bas de page 7Note de bas de page 12Note de bas de page 19.
Il est important de noter que la transmission verticale entre les vecteurs arthropodes et leurs descendants est possible pour les orthoflavivirus et a été signalée pour le virus de l'encéphalite japonaise (VEJ)Note de bas de page 22Note de bas de page 27.
Section IV - Viabilité et stabilité
Sensibilité/résistance aux médicaments
Aucune connueNote de bas de page 2Note de bas de page 16.
Sensibilité aux désinfectants
Le VEMV est rapidement inactivé par les désinfectants de laboratoire courants, dont l'éthanol à 70 %, l'hypochlorite de sodium à 1 %, le glutaraldéhyde à 2 % et les composés d'ammonium quaternaireNote de bas de page 32. De plus, comme tous les virus à enveloppe lipidique, le VEMV est probablement sensible aux produits phénoliques, aux iodophores, au formaldéhyde (paraformaldéhyde et formaline) et à l'acide peracétiqueNote de bas de page 33.
Inactivation physique
Le point d'inactivation thermique des orthoflavivirus, y compris le VEMV, est de 40 °C et le virus présent dans le sérum ou un milieu de culture peut être inactivé par chauffage à une température de 56 °C pendant 30 minutesNote de bas de page 34. De plus, une étude portant sur des arbovirus, dont le VEMV, a démontré une réduction d'environ 98 % de l'infectivité du virus dans les plaquettes dérivées de la couche leucocytaire en utilisant le système de réduction des agents pathogènes (RAP) Mirasol, qui est une procédure par rayonnement ultravioletNote de bas de page 26.
Survie à l'extérieur de l'hôte
Inconnue.
Section V - Premiers soins et aspects médicaux
Surveillance
Comme la plupart des cas sont asymptomatiques ou légers, il faut surveiller l'aggravation des symptômes présents ou les nouveaux symptômes pour fournir les soins cliniques appropriés au besoinNote de bas de page 2. L'infection au VEMV peut être confirmée par la détection du virus, de l'ARN du VEMV ou des IgM propres au virus par transcriptase inverse suivie de la réaction en chaîne par polymérase (RT-PCR), l'essai d'immunoadsorption enzymatique (ELISA) ou les immunoessais sur microsphèresNote de bas de page 2Note de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 16.
Remarque : Les recommandations spécifiques pour la surveillance en laboratoire devraient provenir du programme de surveillance médicale, qui est fondé sur une évaluation locale des risques des agents pathogènes et des activités en cours, ainsi qu'une évaluation globale des risques du programme de biosécurité dans son ensemble. De plus amples renseignements sur la surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.
Premiers soins et traitement
Aucun traitement n'est disponible. Cependant, des soins de soutien intensifs peuvent être nécessaires pour traiter les symptômesNote de bas de page 2Note de bas de page 7Note de bas de page 9Note de bas de page 16.
Remarque : Les recommandations spécifiques concernant les premiers soins et les traitements en laboratoire devraient provenir du plan d'intervention après exposition, qui est élaboré dans le cadre du programme de surveillance médicale. De plus amples renseignements sur le plan d'intervention après l'exposition sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.
Immunisation
Aucun vaccin n'est actuellement disponible contre le VEMVNote de bas de page 2Note de bas de page 7Note de bas de page 9. Cependant, il existe des données probantes divergentes de protection croisée du vaccin contre l'EJ, puisque le VEJ et le VEMV font partie du sérocomplexe de l'EJNote de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 21. Dans les contextes expérimentaux, le vaccin contre l'EJ a induit une immunité croisée chez les modèles animaux, mais une étude utilisant des souris a montré que la vaccination augmentait les symptômes de l'EMV et provoquait une évolution clinique plus graveNote de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 21.
Remarque : De plus amples renseignements sur le programme de surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité et en consultant le Guide canadien d'immunisation.
Prophylaxie
Aucune prophylaxie post-exposition n'est connue.
Remarque : De plus amples renseignements sur la prophylaxie dans le cadre du programme de surveillance médicale sont disponibles dans le Guide canadien sur la biosécurité.
Section VI - Dangers pour le personnel de laboratoire
Infections contractées en laboratoire
Il n'y a pas de cas signalés d'infections au VEMV contractées en laboratoire.
Remarque : Veuillez consulter la Norme canadienne sur la biosécurité et le Guide canadien sur la biosécurité pour obtenir de plus amples renseignements sur les exigences relatives à la déclaration des incidents d'exposition. Une ligne directrice canadienne sur la biosécurité décrivant les procédures de déclaration est également disponible.
Sources et échantillons
Le VEMV se retrouve dans le sang (plasma et sérum), l'urine et le liquide céphalo-rachidienNote de bas de page 15Note de bas de page 16.
Dangers primaires
L'auto-inoculation avec des matières infectieuses est le danger principal associé à l'exposition au VEMVNote de bas de page 7Note de bas de page 31.
Dangers particuliers
Le travail avec des moustiques infectés expérimentalement peut présenter un danger particulier.
Section VII - Contrôle de l'exposition et protection personnelle
Classification par groupe de risque
Le VEMV est un agent pathogène humain du groupe de risque 3, un agent pathogène animal du groupe de risque 3 et un agent biologique à cote de sécurité élevée (ABCSE)Note de bas de page 35Note de bas de page 36.
Exigences de confinement
Les installations, l'équipement et les pratiques opérationnelles de niveau de confinement 3, tels que décrits dans la Norme canadienne sur la biosécurité pour le travail avec des matières, des animaux ou des cultures infectieux ou possiblement infectieux.
Vêtements de protection
Les exigences applicables au niveau de confinement 3 pour l'équipement et les vêtements de protection individuelle décrites dans la Norme canadienne sur la biosécurité doivent être respectées. À tout le moins, l'utilisation de vêtements protecteurs dédiés qui recouvrent entièrement le corps, de chaussures de sécurité dédiées et/ou de couvre-chaussures, de gants lors de la manipulation de matières infectieuses ou d'animaux infectés, d'une protection du visage lorsqu'il y a un risque connu ou potentiel d'exposition aux éclaboussures ou aux objets projetés en l'air, d'appareils de protection respiratoire lorsqu'il y a un risque d'exposition à des aérosols infectieux et d'une deuxième couche de vêtements de protection avant de travailler avec des matières infectieuses ou des animaux infectés.
Remarque : Une évaluation locale des risques permettra de déterminer la protection appropriée pour les mains, les pieds, la tête, le corps, les yeux, le visage et les voies respiratoires. De plus, les exigences relatives à l'équipement de protection individuelle pour la zone de confinement et les activités de travail doivent être documentées.
Autres précautions
Toutes les activités impliquant des récipients ouverts d'agents pathogènes doivent être effectuées dans une enceinte de sécurité biologique (ESB) certifiée ou un autre espace de confinement primaire approprié. L'utilisation d'aiguilles, de seringues et d'autres objets pointus doit être strictement limitée. Des précautions supplémentaires doivent être prises pour les travaux impliquant des animaux ou des activités à grande échelle.
Les précautions appropriées doivent être considérées pour les activités menées avec des arthropodes infectés. Ces précautions peuvent comprendre la mise en place d'un programme pour prévenir les fuites et surveiller tous les arthropodes qui se sont échappés, ainsi que l'utilisation d'équipement de protection individuelle (EPI) approprié, entre autres mesures.
Section VIII - Manutention et entreposage
Déversements
Laisser les aérosols se déposer. Tout en portant de l'équipement de protection individuelle, couvrir doucement le déversement avec du papier absorbant et appliquer un désinfectant approprié, à partir du périmètre et en allant vers le centre. Permettre un contact suffisant avec le désinfectant avant le nettoyage (Guide canadien sur la biosécurité).
Élimination
Les matières réglementées, ainsi que tous les articles et les déchets doivent être décontaminés à la barrière de confinement avant leur retrait de la zone de confinement, de la salle animalière, du box ou de la salle de nécropsie. Pour ce faire, on peut utiliser des technologies et des procédés de décontamination qui se sont avérés efficaces contre les matières infectieuses, comme les désinfectants chimiques, l'autoclave, l'irradiation, l'incinération, un système de traitement des effluents ou une décontamination gazeuse (Guide canadien sur la biosécurité).
Entreposage
Niveau de confinement 3, NC3, prions : Les exigences applicables en matière de confinement de niveau 2 pour l'entreposage, décrites dans la Norme canadienne sur la biosécurité, doivent être respectées. Les contenants primaires de matières réglementées retirés de la zone de confinement doivent être entreposés dans des contenants secondaires étiquetés, étanches, résistants aux chocs et conservés dans un équipement d'entreposage verrouillé ou dans un espace auquel l'accès est limité.
Les contenants d'agents biologiques à cote de sécurité élevée (ABCSE) entreposés à l'extérieur de la zone de confinement doivent être étiquetés, étanches, résistants aux chocs et conservés dans un équipement d'entreposage verrouillé à un endroit fixe (c.-à-d., non mobile) et dans un endroit avec accès limité.
Un inventaire des agents pathogènes du GR3 ainsi que des toxines d'ABCSE entreposés pour une longue durée doit être dressé et inclure :
- l'identification précise des matières réglementées
- un mécanisme qui permet de détecter rapidement la disparition ou le vol d'un échantillon
Section IX - Renseignements sur la réglementation et autres
Renseignements sur la réglementation canadienne
Les activités réglementées avec le VEMV nécessitent un permis d'agent pathogène et de toxine délivré par l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Le VEMV est un agent pathogène animal terrestre; par conséquent, l'importation du VEMV nécessite une permis d'importation en vertu du Règlement sur la santé des animaux (RSA), délivré par l'ASPC. L'ASPC délivre un permis d'agent pathogène et de toxine qui comprend un permis d'importation conformément au RSA.
Veuillez noter qu'il existe d'autres exigences en matière de sécurité, comme l'obtention d'une habilitation de sécurité conformément à la Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines pour les travaux impliquant des ABCSE.
Voici une liste non exhaustive des désignations, des règlements ou des lois applicables :
- Loi sur les agents pathogènes humains et les toxines et Règlement sur les agents pathogènes humains et les toxines
- Loi sur la santé des animaux et Règlement sur la santé des animaux
- Loi sur le transport des marchandises dangereuses et Règlement sur le transport des marchandises dangereuses
Dernière mise à jour
Juin 2024
Rédigé par
Centre de la biosûreté, Agence de la santé publique du Canada.
Mise en garde
L'information scientifique, opinions et recommandations contenues dans cette Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes ont été élaborées sur la base de ou compilées à partir de sources fiables disponibles au moment de la publication. Les dangers nouvellement découverts sont fréquents et ces informations peuvent ne pas être totalement à jour. Le gouvernement du Canada ne se tient pas responsable de leur justesse, de leur caractère exhaustif ou de leur fiabilité, ni des pertes ou blessures pouvant résulter de l'utilisation de ces renseignements.
Les personnes au Canada sont tenues de se conformer aux lois pertinentes, y compris les règlements, les lignes directrices et les normes applicables à l'importation, au transport et à l'utilisation d'agents pathogènes au Canada, établis par les autorités réglementaires compétentes, notamment l'Agence de la santé publique du Canada, Santé Canada, l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Environnement et Changement climatique Canada et Transports Canada. La classification des risques et les exigences réglementaires connexes mentionnées dans la présente Fiche technique santé-sécurité : agents pathogènes, telles que celles qui figurent dans la norme canadienne de biosécurité, peuvent être incomplètes et sont spécifiques au contexte canadien. D'autres juridictions auront leurs propres exigences.
Tous droits réservés © Agence de la santé publique du Canada, 2024, Canada
Références
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