Questions et réponses : L'identité sexuelle à l'école – Que dois-je faire si un étudiant me révèle son identité transgenre ?
Que dois-je faire si un étudiant me révèle son identité transgenre ?
Si un étudiant vous révèle son identité transgenre, il est important d’appuyer la définition de soi de l’étudiant et de veiller à ce qu’il se sache valoriséNote de bas de page 61. Écoutez ce que le jeune a à dire à propos de ce qu’il ressent et de ce que son identité sexuelle signifie pour lui, et demandez-lui ce qu’il attend de vous (le cas échéant). Il est important de ne pas tenter de « réparer » le jeune transgenre en essayant de lui faire abandonner son identité transgenre. Cela est inefficace et engendre en fait une faible estime de soi et des problèmes de santé mentale comme la dépression, l’autodestruction et le suicideNote de bas de page 62.
HÉTÉROSEXISME : Ce terme désigne l'affirmation de l'hétérosexualité comme étant supérieure aux autres orientations sexuelles. L'hétérosexisme s'exprime souvent de façon plus subtile que l'homophobie.
Les recherches actuelles indiquent que les personnes transgenres sélectionnent consciemment les gens de confiance à qui révéler leur identité sexuelle et auprès desquels elles sont convaincues de trouver soutien et compassion à la suite de cette révélationNote de bas de page 63. Il est donc primordial de maintenir la confiance et la confidentialité du jeune transgenre. Par exemple, lorsqu’un étudiant révèle son identité sexuelle, demandez-lui le nom qu’il préfère porter et les pronoms qu’il préfère que vous utilisiez à son égard, discutez avec lui des personnes auxquelles il a révélé son identité, de celles qui le soutiennent ou non, et des personnes auxquelles il souhaite révéler son identité avec votre aide. Ne parlez pas de l’identité de l’étudiant avec les personnes auxquelles il n’a pas encore révélé son identité sexuelle, y compris les parents et les personnes responsables.
La divulgation de leur identité sexuelle est l’une des annonces les plus difficiles et les plus importantes que les personnes transgenres communiquent aux autres. Pour un grand nombre d’entre elles, cela peut représenter la fin d’une très longue lutte intérieure pour tenir leur identité secrète par peur ou par honteNote de bas de page 64. L’action de divulguer son identité est un jalon qui peut signifier que la personne accepte son identité, et marquer le début d’une « nouvelle vie »Note de bas de page 65. Il est toutefois important de parler au jeune transgenre de la gamme de réactions que la divulgation pourrait susciter au sein de la collectivité scolaire et au sein de la famille. Discutez avec lui de la possibilité qu’il soit victime de rejet, de harcèlement, de violence verbale, de violence physique, et de violence sexuelle, et aidez-le à acquérir des mécanismes d’adaptationNote de bas de page 66. Aidez-le à cerner les ressources auprès desquelles il peut obtenir des renseignements et un soutien (voir aussi la liste des ressources à la fin du présent document). Contribuez activement à faire de l’école un lieu sécuritaire pour l’étudiant transgenre et à cette fin, réagissez immédiatement aux situations d’intimidation et de harcèlement, offrez des programmes inclusifs d’éducation en matière de santé sexuelle, et sensibilisez la collectivité scolaire tout entière aux questions d’identité sexuelle. Par exemple, organisez la présentation d’exposés par des conférenciers transgenres lors d’assemblées scolaires, présentez des films traitant de questions d’identité sexuelle en classe, et veillez à ce que la bibliothèque de l’école offre de la documentation ayant trait à l’identisté sexuelle.
Que peuvent faire les écoles pour soutenir les jeunes transgenres ?
Offrir un milieu sécuritaire
La tâche la plus importante que les écoles puissent accomplir est de créer un climat sécuritaire, réconfortant et non violent qui favorise l’apprentissage, la croissance et le développement de tous les étudiants et tient compte de toutes les identités sexuelles. Aujourd’hui, la société canadienne est plus diversifiée que jamais auparavant et les éducateurs, les administrateurs scolaires et les autres personnes intervenant auprès des jeunes d’âge scolaire doivent prendre connaissance de ces identités diverses, y compris les identités sexuelles. La première étape importante pour les éducateurs est de reconnaître l’existence des jeunes transgenres au sein du système scolaire et que le fait d’exprimer diverses identités sexuelles est un mode de vie acceptable. Les écoles ne doivent pas attendre qu’un jeune transgenre se manifeste, pour aborder la question. Lorsqu’un étudiant révèle son identité, il est probable qu’il se soit débrouillé seul depuis un certain temps face à sa situation.
Élaborer des politiques visant l’école dans son ensemble
ALLIÉ : Une personne qui, indépendamment de son orientation sexuelle, défend les droits humains, les droits civils et les droits sexuels des minorités sexuelles.
Les questions d’identité sexuelle doivent être traitées avec dignité et respect au sein du système scolaire et être clairement définies par le biais de politiques et de procédures inclusives. Les administrateurs scolaires, le corps enseignant et le personnel de soutien peuvent améliorer le milieu scolaire pour les étudiants transgenres et favoriser un environnement où les personnes de toutes les identités sexuelles peuvent être elles-mêmes. Ils peuvent à cette fin s’informer et fournir des renseignements exacts sur la diversité sexuelle, et soutenir les étudiants transgenres au moyen d’une politique scolaire inclusiveNote de bas de page 67. Même les éducateurs estiment qu’ils ont davantage d’appui lorsqu’ils sont aux prises avec les questions d’identité sexuelle dans le milieu scolaire lorsqu'une politique contre le harcèlement est en vigueurNote de bas de page 68.
Par exemple, l’école peut adopter un énoncé de mission qui sanctionne l’identité sexuelle et démontre que l’école est un lieu sécuritaire où tous sont valorisésNote de bas de page 69. On doit mettre en oeuvre une politique de lutte contre le harcèlement et la violence envers les personnes transgenres dans l’école. Le fait d’ajouter « l'identité sexuelle » aux politiques de non-discrimination de l’école offrira aux personnes transgenres un recours judiciaire si elles font l’objet d’intimidation ou de victimisation.
Cela aura en outre pour effet de transmettre à la collectivité scolaire le message que les personnes transgenres sont dignes de respect et que la violence et la discrimination ne seront pas tolérées.
HOMOPHOBIE : Peur ou haine de l’homosexualité chez les autres, qui se traduit souvent par des préjugés, de la discrimination, de l’intimidation ou des actes de violence. De la même façon, la « transphobie » désigne la peur des personnes transgenres ou une aversion envers celles-ci qui se traduit par des préjugés, de la discrimination, de l’intimidation ou des actes de violence. La « biphobie » désigne la peur des personnes bisexuelles ou une aversion envers celles-ci qui se traduit par des préjugés, de la discrimination, de l’intimidation ou des actes de violence.
Lorsque des cas de harcèlement et de violence sont observés ou signalés, il est du devoir des éducateurs et des administrateurs de réagir immédiatement et de créer un environnement où aucun manque de respect ne sera passé sous silence, et de faire comprendre à tous les étudiants que les paroles et les gestes peuvent faire du mal aux autresNote de bas de page 70. Les éducateurs disposent de nombreux moyens de gérer les situations de transphobie à l’école, dont les suivantsNote de bas de page 71 :
- aborder les hypothèses selon lesquelles le fait d’être transgenre est mauvais, et indiquer que chacun mérite d’être respecté dans l’environnement scolaire;
- remettre en question les stéréotypes et les renseignements erronés qui sous-tendent les insultes et la violence;
- planifier avec les étudiants des réactions plus appropriées que le recours à la violence physique ou aux injures en réponse aux insultes.
Les étudiants doivent en outre savoir à qui s’adresser s’ils sont victimes de harcèlement ou de violence et on doit leur donner le choix de signaler la situation de façon anonymeNote de bas de page 72, puisque certains étudiants peuvent craindre des représailles pour avoir signalé la victimisation. Il faut déterminer les membres du personnel qui connaissent le mieux les questions d’identité sexuelle et publiciser leur nom à l’école afin que les étudiants puissent s’adresser aux personnes compétentes s’ils ont des questions ou des préoccupationsNote de bas de page 73. Pour régler les problèmes rapidement et éviter la stigmatisation de la personne transgenre concernée, il faut installer les alliés et les modèles de rôle près des zones de l’école où les étudiants sont susceptibles de faire face aux préjugés de leurs pairs (c.-à-d. près des toilettes ou des vestiaires).
PRÉTENDRE (« passing ») : Ce terme désigne l’attitude des personnes à genre variable qui affiche le sexe auquel ils s’identifient de telle façon que les autres ignorent leur véritable identité sexuelle. Lorsque cela est le cas, on dit que la personne à genre variable « prétend ».
On doit utiliser un langage inclusif sur tous les formulaires, les imprimés et les sites Web de l’école. Par exemple, les écoles devraient songer à ajouter d’autres catégories que « sexe masculin » et « sexe féminin » sur tous les formulaires de sorte à ne pas passer sous silence la diversité des identités sexuelles. Ces catégories peuvent comprendre les transgenres et les bisexuels. L’utilisation d’un langage plus inclusif permettra non seulement aux jeunes transgenres de se sentir mieux soutenus, mais aussi de sensibiliser la collectivité scolaire tout entière à la diversité sexuelle. Il y aurait également lieu de mettre en place un mécanisme à l’intention des étudiants qui souhaitent changer leur identité sexuelle dans les dossiers scolaires (c.-à-d. que les documents, y compris les cartes d’identité, les relevés de notes, etc., devraient refléter la nouvelle identité sexuelle des étudiants qui effectuent une transition d’un sexe à l’autre)Note de bas de page 74. Les noms des employés du bureau d’orientation et du registraire qui peuvent faciliter les changements concernant le nom et le sexe dans les dossiers scolaires doivent être publicisés clairement, et il faut établir une procédure simple à guichet unique à l’intention des jeunes effectuant une transitionNote de bas de page 75 .
Possibilités de perfectionnement professionnel
Il faut offrir aux éducateurs la possibilité de formation et de perfectionnement en cours d’emploi concernant les questions d’identité sexuelleNote de bas de page 76. Bien que les éducateurs puissent reconnaître la nécessité d’aborder les questions d’identité sexuelle à l’école, un grand nombre d’enseignants et d’administrateurs scolaires ne possèdent pas une formation suffisante et ne se sentent peut-être pas à l’aise pour assumer ce rôleNote de bas de page 77. Les éducateurs devraient être en mesure de réfléchir à leurs hypothèses et croyances personnelles au sujet des rôles sexuels afin de favoriser la création d’un environnement d’apprentissage exempt de tout jugement de valeurNote de bas de page 78. Il faut offrir à tous les membres du personnel des séances de formation sur les questions d’identité sexuelle. Par exemple, les journées pédagogiques pourraient comporter des ateliers ou des exposés visant à mieux faire connaître les expériences et les besoins des étudiants transgenres. Ces ateliers pourraient donner l’occasion de discuter des compétences requises pour être un bon allié, et de mettre en place un « plan d’action » ou une liste des mesures concrètes à prendre afin d’améliorer l’environnement scolaire pour les personnes de tous les genresNote de bas de page 79. La formation doit aussi être appuyée à l'échelon administratif afin d’assurer la présentation de la matière pertinente et de disposer du temps requis aux fins d’apprentissage.
Accroître la sensibilisation
En éduquant la collectivité scolaire tout entière sur les questions d’identité sexuelle, les éducateurs et les administrateurs peuvent aider à réduire les risques de discrimination, de stigmatisation, et de marginalisation vécus par les jeunes transgenresNote de bas de page 80. Il faut donner à l’organisme scolaire dans son ensemble des occasions de se renseigner sur la diversité sexuelle par le biais d’activités telles que des présentations ou des séminaires publics, la distribution de matériel éducatif et la tenue de représentations qui remettent en question les normes sexuelles ou sensibilisent les gens aux questions d’identité sexuelleNote de bas de page 81. L’école pourrait également organiser un événement ou une activité visant à commémorer la Journée du Souvenir Trans (le 20 novembre). De plus, on peut produire un guide de ressources scolaires accessible sur le Web expliquant la politique de l’école sur l’orientation sexuelle et l’identité sexuelle et le distribuer aux étudiants transgenres nouveaux, actuels et éventuels et au personnelNote de bas de page 82. Lorsque vous faites participer tous les étudiants aux activités d’apprentissage et de sensibilisation, vous soutenez et renforcez l’estime de soi et la connaissance de soi des jeunes transgenres et favorisez la création d’un environnement de tolérance pour tous les étudiants.
Remettre en question les normes sexuelles
LGBTTQ: Acronyme courant englobant les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transsexuelles, transgenres, bispirituelles et en questionnement (qui s'interrogent sur leur orientation sexuelle). Le terme « minorité sexuelle » constitue un synonyme.
Les politiques scolaires qui séparent les étudiants selon le sexe ne tiennent pas compte des personnes remettant en question les notions « masculines » ou « féminines » types et les stigmatisent, ce qui peut provoquer une détresse émotionnelle et psychologique chez les étudiantsNote de bas de page 83. Les éducateurs devraient remettre en question les normes sexuelles en classe et au sein de la collectivité scolaire, comme celles indiquant que « seuls les garçons s’adonnent à des sports vigoureux » ou « seules les filles portent du vernis à ongles »Note de bas de page 84 et éviter les activités qui obligent les étudiants à choisir un sexe (p. ex. éviter de diviser la classe par groupes de garçons et groupes de filles aux fins des activités). Tous les organismes, clubs et équipes scolaires doivent offrir un soutien et créer un lieu accueillant pour tous les étudiants. On doit permettre aux jeunes transgenres de se joindre à des équipes de sport selon le sexe auquel ils s’identifient au lieu de les obliger à se joindre aux équipes en fonction de leur sexe biologiqueNote de bas de page 85. Les personnes transgenres ne devraient pas être obligées de divulguer leur identité sexuelle afin de pouvoir participer aux activités, si elles ne sont pas prêtes à le faire. L’une des principales situations où les personnes transgenres éprouvent une détresse psychologique ou émotionnelle et sont victimes de harcèlement survient lors de l’utilisation de toilettes publiques.
Pour éviter les conflits possibles, il faut informer tous les étudiants et les membres du corps professoral de l’emplacement des toilettes individuelles et des installations unisexes désignées, y compris aménager des douches privées dotées de rideaux ou de portes dans les vestiaires. Les écoles peuvent aussi aménager une toilette unisexe afin que les personnes transgenres puissent utiliser les toilettes qui leur conviennentNote de bas de page 86.
Que peuvent faire les écoles pour soutenir les parents et les personnes responsables des jeunes transgenres ?
COMING OUT: Signifie « sortir du placard » – de l'expression anglaise « coming out of the closet » — qui désigne l'annonce volontaire de son orientation sexuelle ou son identité sexuelle (à ses amis, aux membres de sa famille, à ses collègues).
Le milieu familial n’est pas toujours sécuritaire pour les jeunes transgenres. Il est important de ne pas faire appel aux parents et aux personnes responsables des jeunes transgenres à moins que les jeunes eux-mêmes n’aient déjà divulgué leur identité sexuelle à leurs familles ou vous avez l’obligation légale de déclarer une telle identité s’il y a des risques de blessures volontaires. Les jeunes transgenres peuvent être exposés à des risques à la maison si l’école s’adresse aux parents et aux personnes responsables alors qu’ils ne sont pas au courant de l’identité sexuelle de leur enfant.
Les parents ou les personnes responsables dont les enfants « sortent du placard » (révèlent leur identité sexuelle) peuvent réagir de diverses façons et notamment manifester une acceptation empreinte de bonté, ou rejeter l’enfant et l’expulser de la maisonNote de bas de page 87. Les parents ou les personnes responsables qui découvrent l’identité sexuelle de leur enfant par hasard peuvent vivre une crise émotive. Il est possible de soutenir tous les parents et toutes les personnes responsables ayant un enfant transgenre en les aiguillant vers les ressources communautaires et de consultation et des groupes de soutien afin de les aider à gérer la gamme d’émotions qu’ils ressentent, y compris le choc, la colère, le chagrin, la culpabilité et la honte. Les parents et les personnes responsables chercheront probablement les réponses à de nombreuses questions et on doit leur fournir des renseignements sur l’identité sexuelle afin de les sensibiliser à ce que vit leur enfant et pourquoi, ainsi qu’aux préoccupations de santé et de sécurité de leur enfant transgenreNote de bas de page 88. Les parents et les personnes responsables de jeunes transgenres peuvent avoir besoin d’aide pour comprendre que l’identité sexuelle de ceux-ci ne découle pas de l’exercice médiocre du rôle parental et que leur enfant n’a pas choisi cette identité. Les parents et les personnes responsables qui sont bien informés et acceptent leur enfant peuvent être des alliés pour assurer le développement sain et la résilience des jeunes transgenres. Par exemple, les parents et les personnes responsables peuvent aider les jeunes transgenres à apprendre des techniques permettant de reconnaître et de combattre la stigmatisation, la discrimination, et la violence verbale, et à élaborer des stratégies d’adaptationNote de bas de page 89. Tous les enfants, quelle que soit leur identité sexuelle, ont besoin du soutien, de l’acceptation et de la compassion de leurs familles pour bien se développer, et il faut appuyer les parents et les personnes responsables dans ce rôle afin d’assurer le développement sain des jeunes transgenres.
Comment les écoles peuvent-elles renforcer la résilience des jeunes transgenres ?
La résilience est la capacité d’une personne de surmonter l’adversité et d’affronter les situations stressantes et difficiles de la vie et de s’y adapter avec efficacité. Le milieu scolaire peut souvent être une source de stress pour les jeunes transgenres, mais les écoles peuvent prendre des mesures pour devenir un lieu sécuritaire et respectueux pour les jeunes transgenres.
Il faut créer des « lieux sécuritaires » dans l’école, où les jeunes transgenres seront les bienvenus et pourront ressentir un sentiment d’appartenance. Les étudiants transgenres se sentent souvent isolés. La création d’un groupe de soutien ou social qui leur procure un sentiment d’appartenance à une collectivité peut renforcer leur sentiment de valeur personnelle et accroître la probabilité qu’ils continuent leurs études. La recherche indique qu’un faible attachement à l’école, et de profonds sentiments d’aliénation par rapport à l’école et aux pairs augmentent le risque de décrochageNote de bas de page 90.
Il faut en outre offrir des ressources sur l’identité sexuelle dans les bibliothèques scolaires et les inclure dans les programmes d’étudesNote de bas de page 91. Les éducateurs doivent aussi songer à intégrer à leur planification des ressources traitant des préjugés et des questions d’identité sexuelle (pour une liste de ressources, voir la liste à la fin du présent document)Note de bas de page 92. Le fait d’exposer les étudiants aux questions et aux ressources concernant l’identité sexuelle ne les amènera pas à remettre en question leur identité sexuelle. Cela fournira plutôt aux étudiants qui sont déjà conscients de leur différence l’assurance qu’ils ne sont pas seulsNote de bas de page 93. Les jeunes n’ont pas tous besoin du même soutien pour devenir plus résilients, mais une étude canadienne94 a permis de constater que l’on retrouve sept facteurs de protection communs chez les jeunes transgenres résilients :
- l’accès aux ressources matérielles (c.-à-d. disponibilité de nourriture, de vêtements, d’abri, de services d’éducation et de santé);
- l’accès à des relations de soutien (c.-à-d. relations avec la famille, les pairs et la collectivité);
- le développement d’une identité personnelle souhaitable (c.-à-d. avoir un but dans la vie, des aspirations et des croyances);
- les expériences du pouvoir et du contrôle (c.-à-d. la capacité d’apporter des changements dans l’environnement social et physique);
- l’adhésion aux traditions culturelles (c.-à-d. l’adhésion aux pratiques et valeurs culturelles ou la connaissance de celles-ci);
- les expériences de la justice sociale (c.-à-d. trouver un rôle utile à jouer, l’acceptation et l’équité sociale au sein de la collectivité);
- les expériences de cohésion par rapport à autrui (c.-à-d. l’établissement d’un équilibre entre les intérêts personnels et le sens des responsabilités envers la collectivité en général).
Lorsqu’elles fournissent les réseaux de soutien appropriés, les écoles sont en mesure de renforcer la résilience des jeunes transgenres. Les jeunes transgenres ne se sentent pas tous à l’aise dans une école qui n’est pas au courant de leurs besoins ou n’y répond pas. Grâce à des ressources et à des modèles de rôle appropriés, les jeunes transgenres sont plus susceptibles de surmonter les difficultés qu’ils éprouvent relativement à la découverte et au développement de leur identité sexuelle. La tolérance et l’acceptation de la diversité sexuelle en milieu scolaire créeront en outre un climat de sécurité pour les autres étudiants qui sont différents ou ont le sentiment de l’être.
Mot de la fin
Il est primordial que les professionnels travaillant auprès de jeunes transgenres veillent au respect des droits et de la dignité de ces jeunes personnes. Il est important d’utiliser des stratégies fondées sur des données probantes, comme celles mentionnées dans le présent document, pour appuyer la tenue de discussions adaptées à l’âge sur le sexe, la santé sexuelle, et la prise de décision éclairée. Les Lignes directrices nationales pour l’éducation en matière de santé sexuelle constituent une ressource que les éducateurs, les administrateurs scolaires et les professionnels de la santé peuvent utiliser pour évaluer leurs programmes actuels d’éducation en matière de santé sexuelle, planifier et mettre en oeuvre une éducation en matière de santé sexuelle qui tient compte des besoins des jeunes transgenres sur les plans de la santé, de la sécurité et de l’éducation, et pour surveiller et évaluer ces programmes afin de s’assurer qu’ils sont exacts, fondés sur des données probantes, et sans jugement de valeur.
À défaut de répondre adéquatement aux besoins d’ordre éducatif, social et culturel et en matière de santé publique des jeunes transgenres, on prive ces jeunes de soutiens essentiels et de facteurs de protection qui leur seront nécessaires leur vie durant. L’absence d’appuis et de facteurs de protection, en particulier au sein du système scolaire où ils passent une bonne partie de leur temps, accroît les risques auxquels ils font face en tant que jeunes vulnérables et peut les inciter à décrocher complètement de leurs études. Il est crucial que les écoles déploient des efforts pour aider les jeunes transgenres à développer leur résilience et à devenir des adultes en santé, heureux et productifs.
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