Archivé : Lignes directrices provisoires : Services de soins funéraires et manipulation des dépouilles durant la pandémie de la maladie à coronavirus (COVID-19)
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- Funérailles et autres cérémonies
- Rapatriement des dépouilles
- Aspects psychosociaux
- Manipulation des dépouilles
- Références
L'Agence de la santé publique du Canada, en collaboration avec des experts canadiens en santé publique et en prévention et contrôle des infections (PCI) et l'Association des services funéraires du Canada, a élaboré le présent document afin de fournir des conseils sur la PCI et les mesures de santé publique liées aux services funéraires dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Les présentes lignes directrices visent les fournisseurs de services funéraires, notamment les salons funéraires, les exploitants de cimetières et de crématorium, les médecins légistes, les coroners, le personnel médical et tout autre employé ou membre communautaire dans les collectivités éloignées et isolées qui manipuleront les dépouilles de personnes qui étaient confirmées ou soupçonnées d'être infectées par la COVID-19, ou dans des régions où la transmission communautaire est élevée.
Les lignes directrices présentées ici reposent sur les dernières données scientifiques et les avis actuels des spécialistes. Par conséquent, les conseils figurant dans ce document sont susceptibles d'être modifiés à mesure que de nouvelles informations sur la maladie deviennent disponibles.
L'expérience des autres pays au sujet de la COVID-19 montre qu'il est important de se préparer à une hausse du nombre de décès liés à cette maladie au Canada qui pourrait dépasser la capacité habituelle des services funéraires. Les décès d'autres causes peuvent également augmenter en raison des contraintes sur la capacité du système de santé. Les services funéraires et la gestion des restes humains constituent une part importante des mesures d'atténuation de la pandémie au Canada. Notablement, nous pouvons également prévoir des répercussions psychosociales découlant d'une hausse des décès attribuables à la COVID-19 et en raison des précautions nécessaires liées aux services mortuaires qui peuvent avoir un impact sur le processus de deuil. La pandémie actuelle peut être difficile pour les peuples autochtones du Canada qui ont été touchés par des traumatismes antérieurs, comme l'épidémie de tuberculose dans les années 1950 dont les évacuations ont divisé des familles, parfois pendant plusieurs années, certaines personnes étant mortes et enterrées à l'insu de leurs familles.
Funérailles et autres cérémonies
L'Agence de la santé publique du Canada a formulé des recommandations, que toutes les provinces et tous les territoires (PT) ont mises en œuvre, pour des mesures de santé publique communautaires afin de contenir la propagation de la COVID-19 et d'atténuer les impacts de la maladie sur la société et sur le système de soins de santé (p. ex. l'éloignement physique). Ces restrictions peuvent avoir une incidence sur les funérailles, ainsi que sur les opérations des cimetières et des crématoriums, même si le décès n'était pas lié à la COVID-19; par conséquent, vérifiez les conseils des autorités sanitaires locales avant de tenir des funérailles ou d'autres services de visite afin d'assurer la sécurité des participants et des travailleurs des services funéraires. La situation actuelle est extrêmement instable et les circonstances épidémiologiques peuvent dicter quels services essentiels sont nécessaires pour manipuler les restes humains, ainsi que les services non essentiels qu'il peut falloir reporter à une date ultérieure.
Peu importe la cause du décès, les fournisseurs de soins funéraires devraient envisager d'utiliser des technologies virtuelles (p. ex. téléphone, vidéoconférence, enregistrements vidéo) au lieu de services et de rassemblements en personne. Ces technologies permettent une plus grande inclusion et participation, et sont actuellement mises en pratique dans bien des régions du pays.
Éloignement physique
Les recommandations de la santé publique sur l'éloignement physique, notamment éviter les pratiques de salutation courantes comme les câlins et les poignées de mains, s'appliquent durant les funérailles et les services de visite. Si possible, les services devraient être organisés de sorte que les participants soient en tout temps éloignés de deux mètres les uns des autres. Certaines activités peuvent accroître le risque de propagation de la COVID-19 parmi les participants funéraires, même à distance; ces activités, comme le chant en groupe et les buffets libre-service, ne devraient pas figurer dans les cérémonies. Les participants peuvent envisager le port de masques non médicaux, puisque ceux-ci peuvent atténuer la transmission présymptomatique ou asymptomatique du virus parmi les participants s'ils sont propres et bien ajustés. Les personnes devraient aussi continuer de suivre les conseils de santé publique selon leur situation actuelle :
- Personnes en isolement ou en quarantaine (autoisolement) : Dans le cas d'un décès lié à la COVID-19, il est possible que les contacts étroits (p. ex. les membres du même ménage) de la personne décédée soient en isolement ou en quarantaine. Ces personnes ne devraient pas participer aux cérémonies en personne. D'autres personnes peuvent également être en quarantaine en raison d'un risque élevé d'exposition par d'autres contacts ou un voyage. Par conséquent, il peut y avoir un désir de reporter les funérailles jusqu'après la période d'isolement ou de quarantaine. Cependant, il n'est pas toujours possible de reporter les funérailles si la capacité de stockage est gravement exacerbée et devient limitée durant la pandémie. Des événements et des services commémoratifs significatifs ainsi que des célébrations de la vie peuvent avoir lieu après la pandémie.
- Autoséparation de protection : Il est recommandé que toute personne qui est plus susceptible de présenter une forme grave ou des complications de la maladie de la COVID-19 (p. ex. les personnes âgées, les personnes de tous âges qui ont des problèmes de santé chroniques, les personnes de tous âges qui sont immunodéprimés, ou les personnes atteintes d'obésité) prenne des mesures pour assurer l'éloignement physique et demeurer chez elles autant que possible pour leur propre protection lorsque les autorités de santé publique confirment que le virus circule dans leur collectivité. Ces mesures s'appliquent aussi aux travailleurs funéraires qui sont plus susceptibles de présenter une forme grave ou des complications de la maladie. Ces travailleurs pourraient être réaffectés à des activités qui ne présentent aucun risque d'exposition au virus ou ils pourraient continuer de travailler à une exposition plus élevée s'ils sont jugés essentiels en raison des exigences de dotation et que les précautions appropriées pour la prévention et le contrôle sont prises dans leur milieu de travail par le port d'équipement de protection individuelle (EPI), etc. Une personne qui est plus susceptible de présenter une forme grave ou des complication de la maladie ne devrait pas participer à des funérailles ou effectuer des visites tant que la COVID-19 circule dans sa collectivité, mais les salons funéraires peuvent envisager de prévoir des heures réservées aux personnes qui sont plus susceptibles de présenter une forme grave ou des complication de la maladie pour visiter le corps seul.
Contact physique avec une personne décédée atteinte de la COVID-19
À l'heure actuelle, on croit que le SARS-CoV-2, le virus qui cause la COVID-19, se propage principalement d'une personne à l'autre par les gouttelettes respiratoires (p. ex. la toux, l'éternuement). La transmission peut également se faire par contact avec des surfaces contaminées, car on estime que le virus survit pendant plusieurs heures à plusieurs jours selon les matériauxNote de bas de page 1. On ne sait pas encore pendant combien de temps le virus survit sur les tissus humains.
Immédiatement après le décès, avant que les services funéraires préparent la dépouille et durant le service funéraire, la famille et les amis doivent être avisés de ne pas embrasser ou toucher la dépouille s'il est connu ou soupçonné que la personne défunte était infectée de la COVID-19. Dans les administrations où l'on constate des niveaux élevés de transmission communautaire, il serait avisé d'éviter de toucher ou d'embrasser la dépouille de toute personne récemment décédée en raison du risque de transmission présymptomatique ou asymptomatique. Il faut pratiquer une bonne hygiène des mains si l'on touche à la dépouille.
Dans le cas d'un décès dans une collectivité éloignée et isolée, il se peut que les dépouilles soient conservées dans le foyer familial immédiatement après le décès. Si personne n'y touche, ces dépouilles ne présentent pas de risque de transmission aux autres. Dans certains cas, la dépouille sera ensuite déplacée par des membres de la communauté lorsqu'il n'y a pas d'employés de services funéraires disponibles. Il faut éviter les contacts directs, sauf en cas de nécessité absolue, et les collectivités devraient consulter le présent document pour obtenir des renseignements sur les pratiques exemplaires visant le transport et la manipulation sécuritaires des dépouilles. D'autres conseils sur l'enterrement par les membres de la famille ou pour les décès à domicile se trouvent dans l'orientation provisoire de l'Organisation mondiale de la Santé intitulée Conduite à tenir en matière de lutte anti-infectieuse pour la prise en charge sécurisée du corps d'une personne décédée dans le contexte de la COVID-19. Il faut souligner que l'Agence de la santé publique du Canada recommande une distance de 2 mètres de ceux qui préparent la dépouille, ce qui est supérieur à la recommandation minimale de l'Organisation mondiale de la Santé. Cependant, si la personne défunte n'était pas soupçonnée d'avoir la COVID-19 et ne courait pas un risque élevé d'exposition à la COVID-19, de telles précautions sont inutiles à moins que l'autorité sanitaire locale avise qu'il existe des niveaux élevés de transmission communautaire.
Considérations culturelles et religieuses
Certains groupes religieux et ethniques ont des directives précises en ce qui a trait au traitement des dépouilles après le décès. Les Autochtones et les membres de confessions juive, hindoue et musulmane ont tous des directives claires pour le traitement des dépouilles et les funérailles. Ces directives devraient être respectées autant que possible s'il est possible d'assurer la santé et la sécurité de la collectivité. Les chefs religieux devraient prendre part à la planification des funérailles afin de s'assurer que les cérémonies funéraires sont appropriées sur le plan culturel et religieux. Les chefs religieux ou culturels devraient également être invités à prendre part aux services de consultation et de communication aux personnes endeuillées, particulièrement au sein des communautés ethniques au sein desquelles de nombreuses personnes peuvent parler différentes langues. Des conseils sur l'enterrement par les membres de la famille ou pour les décès à domicile, qui se trouvent dans l'orientation provisoire de l'Organisation mondiale de la Santé intitulée Conduite à tenir en matière de lutte anti-infectieuse pour la prise en charge sécurisée du corps d'une personne décédée dans le contexte de la COVID-19, peuvent être utiles dans ce contexte. Il faut souligner que l'Agence de la santé publique du Canada recommande une distance de 2 mètres de ceux qui préparent la dépouille, ce qui est supérieur à la recommandation minimale de l'Organisation mondiale de la Santé.
Rapatriement des dépouilles
À l'échelle internationale
Si un citoyen canadien ou un résident permanent meurt en raison de la COVID-19 alors qu'il se trouve à l'étranger, le plus proche parent du défunt devrait aviser les services consulaires du gouvernement du Canada. Affaires mondiales Canada offre en tout temps un soutien consulaire aux Canadiens touchés par la COVID-19 par l'entremise du Centre de surveillance et d'intervention d'urgence et du personnel consulaire faisant partie du Réseau canadien des missions. Les fournisseurs de services funéraires canadiens ont régulièrement communiqué avec leurs homologues d'autres pays afin d'offrir de l'aide pour les décès et les besoins internationaux et ils peuvent être en mesure d'aider avec les arrangements. À la lumière de la réponse de santé publique mondiale à la COVID-19, il y a très peu de vols disponibles pour le transport de restes humains au Canada.
Il est possible de rapatrier en toute sécurité les humains identifiés comme étant morts de la COVID-19. Dans tous les cas, il faut recevoir la documentation appropriée avec les restes. Il existe deux options pour le rapatriement des dépouilles dans le cas de personnes soupçonnées ou confirmées comme ayant eu la COVID-19 :
- le corps est incinéré;
- le corps est transporté dans un conteneur scellé hermétiquement.
Si les restes ont été incinérés ou sont transportés dans un conteneur scellé hermétiquement, aucune autre mesure de prévention et de contrôle de l'infection (y compris l'EPI) n'est requise pour le personnel des transports. Un agent de contrôle doit informer un agent de quarantaine s'il y a des motifs raisonnables de croire que le cadavre, l'organe ou les restes humains arrivent endommagés (p. ex. le scellé hermétique semble rompu, le conteneur a été sendommagé ou semble avoir été fragilisé). Les agents de quarantaine et les agents de contrôle doivent suivre les procédures normalisées pour la manipulation des restes rapatriés d'une personne atteinte d'une maladie transmissible.
Des renseignements généraux sur les mesures à prendre lorsqu'une personne meurt alors qu'elle se trouve à l'étranger sont disponibles sur le site Web du gouvernement du Canada à : Décès à l'étranger ou par l'entremise des fournisseurs de services funéraires de votre collectivité.
Au Canada
Pour le transport au Canada, consultez les règlements provinciaux et territoriaux. La dépouille peut ne pas devoir être scellée hermétiquement, et un cercueil ou conteneur de transport régulier peut suffire, conformément à la pratique habituelle dans le cas de décès associés à des maladies transmissibles. Le décès doit être enregistré dans la province ou le territoire où il a eu lieu. Les soins de conservation peuvent être un choix acceptable pour préserver la dépouille durant le transport ou en attendant un transport retardé, s'il peut être effectué en suivant les procédures à faible risque appropriées et les précautions de prévention et de contrôle des infections nécessaires (notamment, l'EPI). Cela peut être particulièrement important pour les collectivités où l'enterrement du corps fait partie intégrante des traditions culturelles.
Aspects psychosociaux
Soutien pour apaiser le deuil et la douleur
Même si en général les gens trouvent leurs propres manières de souligner la perte d'un membre de leur famille ou d'un ami, certains pourraient avoir besoin de soutien psychologique pour gérer le deuil, en particulier dans les cas de pertes multiples et de menace de pertes ultérieures, d'absence ou de désorganisation du réseau social de soutien et, s'il s'agit d'un enfant ou d'un adulte vieillissant, lorsque le parent ou la personne qui s'occupe principalement de lui n'est plus disponible. De plus, certains survivants de la COVID-19 peuvent être aux prises avec des problèmes de santé prolongés, des problèmes liés au travail et d'autres problèmes d'ordre social qui provoquent une réaction de deuil.
Les équipes de planification psychosociale devraient collaborer étroitement avec les gens responsables de la planification et de la prestation des services médico-légaux et funéraires afin de mettre en place une réponse intégrée aux besoins des personnes et des familles endeuillées. Une attention particulière doit être accordée aux dispositions possiblement inhabituelles qui pourraient devoir être prises pour contrer un manque de ressources (humaines ou matérielles) et faire face au nombre important de restes humains et à la demande accrue en médecins légistes et en services funéraires et mortuaires qui pourraient être observés pendant les vagues successives de la pandémie de la COVID-19. En raison de cette demande accrue, les personnes dans le deuil pourraient voir leurs souhaits contrariés en ce qui concerne les funérailles et l'enterrement, ce qui pourrait compliquer le processus de deuil. Les équipes psychosociales devraient inclure des personnes responsables du soutien spirituel et religieux, ou travailler en collaboration avec de telles personnes.
Le processus du deuil peut être amélioré en encourageant le recours à la technologie lorsque des arrangements funéraires sont faits ou des rites et des cérémonies liés au deuil sont tenus. Le téléphone, le courriel, les vidéos ou autres solutions de remplacement à une rencontre en personne, et le recours à une application de signature électronique pour signer les documents requis (documentation). La webdiffusion ou d'autres technologies virtuelles peuvent être utilisées au cours des services. C'est ce que l'on fait actuellement, et les associations de services funéraires aident à éduquer les gens et à faciliter ces options.
Des événements publics (commémorations, cérémonies commémoratives publiques) peuvent donner l'occasion aux citoyens de faire leur deuil collectivement; ces événements reconnaissent les répercussions individuelles et collectives, et les conséquences sociales de la pandémie. De tels événements peuvent améliorer le processus de guérison psychosociale pour les individus, les organisations et les communautés et devraient être pris en compte lorsque la pandémie sera sous contrôle et que les rassemblements de masse ne seront plus une activité à risque élevé. Pour les familles endeuillées et leur santé mentale, il est important sur le plan psychosocial de dire au revoir une dernière fois dans un milieu sûr non médical.
Étant donné la possibilité d'une hausse du nombre de décès ou de pertes de masse découlant de la COVID-19, le personnel des services funéraires et les autres personnes qui manipulent les dépouilles présentent un risque accru de difficultés au chapitre de la santé mentale, comme un état de stress post-traumatique. De l'aide psychologique devrait être prise en compte pour ces secteurs.
Manipulation des dépouilles
Le travail du personnel des services funéraires, des médecins légistes et des coroners fait partie intégrante de l'infrastructure de réponse à la pandémie de COVID-19, et leur sécurité doit être prioritaire. Dans certains cas de collectivités éloignées et isolées, ce sont des membres de la communauté qui exercent ces fonctions par nécessité.
Le risque de transmission du SARS-CoV-2, le virus qui cause la COVID-19, par des dépouilles n'est pas encore connu, mais la transmission peut se produire par un contact avec des surfaces contaminées. Les coronavirus humains peuvent demeurer contagieux sur les surfaces jusqu'à 9 joursNote de bas de page 2, alors qu'il est estimé que le virus SARS-CoV-2 peut survivre plusieurs heures à plusieurs jours sur différents matériaux en milieu expérimental, et environ un à trois jours sur les matériaux courants utilisés dans les services funéraires comme le carton et le polypropylèneNote de bas de page 1. Lorsqu'il faut manipuler une dépouille qui était atteinte d'une maladie transmissible, il faut employer des pratiques régulières de prévention et de contrôle des infections (c.-à-d. l'hygiène des mains, le nettoyage environnemental, l'utilisation d'EPI) pour le transport de la dépouille ou sa préparation si la personne défunte était soupçonnée ou confirmée d'avoir été infectée de la COVID-19, ou dans des juridictions où il existe des niveaux élevés de transmission communautaire. Certaines procédures ou mesures, particulièrement celles qui peuvent comporter la génération d'aérosols ou l'éclaboussure de liquides (p. ex. arroser les dépouilles au moyen de boyaux sous pression) devraient être évitées à moins qu'elles ne soient essentielles. S'il n'est pas possible de les éviter, d'autres EPI décrits ci-dessous seraient nécessaires.
Comme pour les autres maladies transmissibles, la cause du décès devrait être communiquée à toutes les personnes qui manipuleront le corps via le certificat médical de décès. Le nettoyage de l'environnement et de l'équipement, ainsi que l'hygiène personnelle, sont des aspects essentiels de la sécurité des travailleurs mortuaires en tout temps et durant la pandémie. L'équipement et les installations utilisés pour le soin et la manipulation d'une personne décédée de la COVID-19 doivent être désinfectés et assainis selon un protocole global uniforme pour nettoyer et assurer l'hygiène personnelle.
Transport des dépouilles
Lorsqu'il faut transporter une dépouille qui était atteinte d'une maladie transmissible, il faut employer des pratiques régulières de prévention et de contrôle des infections (notamment le recours à l'EPI). Il n'est pas toujours nécessaire d'utiliser des housses mortuaires, bien qu'elles puissent être utilisées pour d'autres raisons (p. ex. fuite excessive de liquide organique)Note de bas de page 3. Dans la plupart des régions du Canada, les housses ou sacs mortuaires font partie de l'équipement habituel. Dans certains cas, il est possible qu'ils ne soient pas disponibles, et du tissu peut être utiliséNote de bas de page 3. Si la personne décédée a été placée dans une housse ou un sac mortuaire, l'extérieur de la housse ou du sac doit être nettoyé et désinfecté conformément aux procédures normales d'opération. Comme toujours, la dépouille devrait être retirée lentement d'une housse ou d'un sac, ou être déposée soigneusement, et les pratiques générales de manipulation des dépouilles avec des maladies infectieuses respiratoires (par exemple la tuberculose) doivent être suivies. Au moment d'accéder au corps du sac ou de la housse mortuaire, il faut couvrir ou remplir les cavités buccales et nasales avant de déplacer la dépouille afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'autre évacuation du contenu des poumons. Un masque facial non médical ou du coton peut être placé sur les cavités nasales et buccales afin d'empêcher l'échappement possible du virus par les poumons. Si la housse ou le sac mortuaire n'est pas réutilisable, il doit être éliminé après chaque utilisation et traité comme des déchets biodangereux. Il faut utiliser des désinfectants et assainisseurs de calibre hospitalier pour nettoyer tout l'équipement durant la manipulation des dépouilles de personnes qui sont décédées après avoir contracté la COVID-19.
Après l'incinération du défunt ou son placement dans un cercueil, les protocoles standards sont acceptables pour le transport. Il n'est pas nécessaire d'avoir des cercueils, des véhicules ou des permis de conduire spéciaux. Le respect des lois, règlements et exigences continue de s'imposer durant une pandémie.
Préparation des dépouilles par le personnel mortuaire
L'EPI doit être porté au moment de préparer la dépouille conformément aux procédures régulières de prévention et de contrôle des infections pour préparer un corps atteint d'une maladie transmissible. Lorsque les fournitures sont disponibles, il faut couvrir ou remplir les cavités buccales et nasales avant de déplacer la dépouille afin de s'assurer qu'il n'y a pas d'autre évacuation du contenu des poumons. Un masque facial non médical ou du coton peut être placé sur les cavités nasales et buccales afin d'empêcher l'échappement possible du virus par les poumons. Il faut faire attention, en retournant et en déplaçant les dépouilles, d'exercer une pression minimale sur l'abdomen et la poitrine afin de prévenir l'expulsion de déchets des orifices buccaux, nasaux et autres. De plus, il est préférable de baigner la dépouille pour la laver. S'il l'eau courante est essentielle, il faut maintenir une pression faible pour éviter les éclaboussures, conformément à la pratique standard. Il faut toujours éviter les éclaboussures durant la manipulation des dépouilles de personnes qui sont décédées après avoir contracté la COVID-19.
Si le lavage du corps ou son enveloppement sont des pratiques religieuses ou culturelles importantes, les familles sont invitées à collaborer avec leurs chefs culturels et religieux et le personnel des salons funéraires pour apprendre à réduire le plus possible leur exposition. Les personnes qui mènent ces activités doivent porter l'EPI approprié (tableau 1).
Le risque associé aux soins de conservation des corps (embaumement) infectés de la COVID-19 n'est pas entièrement connu, et les directives internationales évoluent à ce sujet. L'Organisation mondiale de la Santé affirme que les soins de conservation ne sont pas recommandés afin d'éviter la manipulation excessive du corps, alors que certaines administrations ont indiqué qu'ils peuvent être accomplis avec le recours aux précautions de prévention et de contrôle des infections appropriées (y compris l'EPI)Note de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6. Les soins de conservation présentent la possibilité d'exposition aux éclaboussures, exigeant de l'EPI supplémentaire (tableau 1). Les soins de conservation peuvent être appropriés pour retarder la décomposition lorsqu'il n'est pas possible d'en disposer immédiatement (c.-à-d. par enterrement ou incinération), mais il faut prendre soigneusement en considération les procédures et la disponibilité d'EPI. Il faut pratiquer une bonne hygiène des mains après l'exécution des procédures. L'enlèvement des fluides de la dépouille pendant les soins de conservation peut entraîner d'autres risques liés aux éclaboussures. Il faut tout faire pour réduire les éclaboussures causées par le nettoyage de la dépouille ou par aspiration des cavités. Les hydroaspirateurs standards utilisés durant les soins de conservation créent souvent des éclaboussures et pourraient créer un aérosol contenant le virus. Il faut toujours éviter les procédures qui génèrent des aérosols durant les soins de conservation. Quiconque se trouve dans la pièce doit porter un respirateur N95, une protection faciale et oculaire, et des blouses imperméables jetables si une procédure qui génère des aérosols a lieu. Les respirateurs N95 doivent être ajustés, et toute personne qui les utilise doit être formée dans la bonne façon de mettre et d'enlever cet EPI et tout autre EPI. De plus, le port d'évacuation de l'aspirateur doit être prolongé d'un tube en plastique ou en caoutchouc sous la surface de l'eau où il est déchargé.
Certaines administrations peuvent avoir des lignes directrices et des directives particulières sur l'autorisation d'embaumer et les autopsies durant la pandémie de COVID-19Note de bas de page 4. Consultez les recommandations de l'administration locale avant de suivre ces procédures.
Les surfaces environnementales, les instruments et les chariots de transport doivent être bien décontaminés. Le matériel à usage unique doit être jeté dans un récipient à déchets mains libres après usage. Tous les instruments réutilisables doivent être désinfectés avant d'être réutilisés. Il est actuellement présumé que le SARS-CoV-2 survit de 1 à 3 jours sur les matériaux courants utilisés dans la prise en charge des dépouilles (p. ex. le carton, l'acier inoxydable, le polypropylène)Note de bas de page 1. Dans le cadre des pratiques exemplaires pour lutter contre la COVID-19, le recours aux cercueils loués est déconseillé. Il est difficile de bien désinfecter les parties réutilisables des cercueils loués, et cela présente un risque inutile de propagation de la COVID-19.
Procédure | Hygiène des mains | Gants jetables | Masque médical | Respirateur (N-95 ou du même type) |
Blouse à manches longues | Écran facial (de préférence) ou lunettes antibuée | Gants en caoutchouc | Tablier |
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Emballage et transport du corps | Oui | Oui | Seulement s'il y a risque d'éclaboussure | - | Oui | Seulement s'il y a risque d'éclaboussure | - | - |
Soins mortuaires | Oui | Oui | Oui | Seulement pour les procédures générant des aérosols | Oui | Oui | - | - |
Autopsie | Oui | Oui | - | OuiTableau 1 Note de bas de page a | Oui | Oui | Oui | Oui |
Contemplation du corps dans le cadre des rites religieux - prise en charge du corps par les membres de la famille | Oui | Oui | - | - | Oui ou Tablier | - | - | Oui |
Source : Reproduit avec de légères modifications du document de l'Organisation mondiale de la Santé intitulé Conduite à tenir en matière de lutte anti-infectieuse pour la prise en charge sécurisée du corps d'une personne décédée dans le contexte de la COVID-19 (numéro de référence de l'OMS : WHO/2019-nCoV/IPC_DBMgmt/2020.1) |
Autopsies
Si un médecin demande qu'une autopsie soit effectuée, les protocoles réguliers seront suivis, par exemple, obtenir la permission du plus proche parent. Dans les cas où le décès est à déclaration obligatoire et reçu aux fins d'enquête par un médecin légiste ou un coroner, les protocoles habituels l'emportent conformément aux lois provinciales ou territoriales.
Il faut prendre les précautions de sécurité et de prévention et de contrôle des infections (y compris l'utilisation d'EPI) standards pour les corps de personnes confirmées ou soupçonnées de maladie transmissible. Si l'éclaboussure est probable, il faut porter d'autres EPI (p. ex. une blouse imperméable, un écran facial ou des lunettes, un masque médical). Les procédures générant des aérosols, comme l'utilisation de scies électriques, peuvent accroître le risque d'infection; par conséquent, il faut porter une protection contre le contact, les gouttelettes, oculaire et respiratoire (c.-à-d. respirateur N-95) si une procédure générant des aérosols sera effectuée et, dans la mesure du possible, il faut tenir les procédures de génération d'aérosols au minimum dans une salle d'autopsie. Les autopsies sur les décès liés à la COVID-19 ne doivent être effectuées que dans des salles suffisamment aérées ou, si des interventions générant des aérosols sont envisagées, dans des salles sous pression négative. Les examens peuvent se limiter au prélèvement d'échantillons; par conséquent, l'étendue de l'examen devrait être restreinte et de l'équipement qui réduit les procédures générant des aérosols potentiels devrait être utilisé, à savoir des cisailles à main au lieu d'une scie oscillante pour couper les côtes si un examen intrathoracique est nécessaire.
Les changements aux pratiques régulières visant la prise en charge des restes humains et les exigences en matière d'autopsie durant la présente pandémie doivent être autorisés par le médecin légiste en chef ou le coroner.
Nettoyage de l'environnement
Utilisez uniquement des désinfectants pour surfaces dures qui ont déjà reçu un numéro d'identification de médicament (DIN). Ce numéro de huit chiffres est attribué par Santé Canada et il confirme que le produit désinfectant est approuvé et sécuritaire pour un usage au Canada.
Tous les produits de nettoyage doivent être utilisés conformément aux instructions du fabricant. Une solution d'eau de Javel (0,1 % d'hypochlorite de sodium, c.-à-d. un ratio de 5 millilitres [mL] d'eau de Javel pour 250 mL d'eau OU 20 mL d'eau de Javel par litre d'eau, assumant que l'eau de Javel contient 5 % d'hypochlorite de sodium) ou une solution d'alcool à 70 % peut aussi être utilisée pour désinfecter, car ces solutions devraient réduire considérablement le caractère infectieux du coronavirus sur les surfaces en moins d'une minuteNote de bas de page 2. Les produits d'entretien ménager réguliers ne suffisent pas à la désinfection des surfaces contaminées par le SARS-CoV-2 dans le contexte de soins mortuaires. Veuillez consulter les instructions concernant les désinfectants de surfaces dures à utiliser contre le coronavirus (COVID-19) et la Liste des désinfectants pour surfaces dures autorisés par Santé Canada pouvant être utilisés contre le coronavirus (COVID-19).
Références
- Note de bas de page 1
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van Doremalen N, Bushmaker T, Morris D, Holbrook M, Gamble A, Williamson B, et coll. Aerosol and surface stability of HCoV-19 (SARS-CoV-2) compared to SARS-CoV-1. medRxiv. 2020.
- Note de bas de page 2
-
Kampf G, Todt D, Pfaender S, Steinmann E. Persistence of coronaviruses on inanimate surfaces and its inactivation with biocidal agents. Journal of Hospital Infections. 2020;104(3):246-51.
- Note de bas de page 3
-
Organisation mondiale de la Santé (Internet). Conduite à tenir en matière de lutte anti-infectieuse pour la prise en charge sécurisée du corps d'une personne décédée dans le contexte de la COVID-19 (Numéro de référence de l'OMS : WHO/2019-nCoV/lPC_DBMgmt/2020.1)
- Note de bas de page 4
-
Ministère de la Santé de l'Ontario. COVID-19 : Document d'orientation sur les services funéraires et de deuil [Internet]. Toronto : ministère de la Santé de l'Ontario; 29 mars 2020. Accessible à l'adresse : http://www.health.gov.on.ca/fr/pro/programs/publichealth/coronavirus/docs/funeral_bereavement_guidance_fr.pdf
- Note de bas de page 5
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United States Centers for Disease Prevention and Control. Coronavirus Disease 2019 (COVID-19): Frequently Asked Questions [Internet]. US CDC; 2020 [mise à jour le 28 mars 2020; cité le 2 avril 2020]. Accessible à l'adresse : https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/faq.html#anchor_1584390222777
- Note de bas de page 6
-
Public Health England. COVID-19: guidance for care of the deceased [Internet]. Londres : PHE; 31 mars 2020. Accessible à l'adresse : https://www.gov.uk/government/publications/covid-19-guidance-for-care-of-the-deceased
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