Guide sur la pandémie de COVID‑19 pour le secteur de la santé
Table des matières
- Introduction
- 2.0 Contexte de la planification
- 3.0 Prestation de soins de santé
- 4.0 Gestion des ressources
- 5.0 Approche en matière de gestion des risques
- Annexe A – Éléments à considérer dans la planification relative aux établissements de soins de substitution
Introduction
Le présent document est un guide de planification conçu pour orienter la prestation des soins de santé au Canada pendant la pandémie de COVID‑19, qui se traduira vraisemblablement par une pression accrue sur le système de santé. Ce guide est principalement destiné au secteur de la santé fédéral, provincial et territorial (FPT), mais il peut aussi être utile pour les autorités régionales et locales en matière de santé, aux associations de professionnels de la santé et à d’autres intervenants participant à la prestation des soins de santé.
Ce guide s’inspire de documents non publiés qui ont été rédigés pour l’annexe relative aux services de soins de santé du guide Préparation du Canada en cas de grippe pandémique : Guide de planification pour le secteur de la santé (PCGP). Puisqu’il s’agit principalement d’un guide de planification, il est reconnu que certaines mesures proposées (p. ex. constitution d’une réserve) ne sont peut-être pas réalisables avant que la pandémie s’estompe. Les guides à l’intention des professionnels de la santé sur la prise en charge clinique des patients atteints de la COVID‑19, les activités de prévention et de contrôle de l’infection et les protocoles de laboratoire ne sont pas abordés dans le présent document, mais il est possible de les consulter à l’adresse Maladie à coronavirus (COVID-19) : Pour les professionnels de la santé.
Pendant la pandémie de COVID‑19, le système de santé vise les objectifs suivants :
- fournir des soins optimaux aux cas probables ou confirmés de COVID‑19 et aux personnes atteintes de maladies urgentes non liées à la COVID‑19;
- maximiser l’efficacité et l’efficience de la prestation des soins de santé à l’aide des ressources disponibles;
- prévenir la propagation de la COVID‑19 dans les établissements de santé.
2.0 Contexte de la planification
2.1 Rôle du système de santé dans l'intervention face à la pandémie
Tous les niveaux et tous les secteurs du système participent à l’intervention face à la pandémie de COVID‑19. La coordination des services entre tous les niveaux de gouvernement, dans l’ensemble du continuum des soins dans une région sanitaire, au sein des gouvernements et entre ceux‑ci, est essentielle pour l’efficacité et l’efficience de l’intervention. L’établissement de liens avec la santé publique aidera à informer les fournisseurs de soins de santé au sujet des données au de surveillance locales, ainsi que des directives, des activités et des initiatives locales en matière de santé publique. La coordination avec les autres secteurs participant à l’intervention face à la pandémie (p. ex. surveillance, laboratoires, mesures de santé publique) est essentielle pour le fonctionnement optimal du système de santé.
Pendant la pandémie de COVID‑19, le système de santé aura la responsabilité de l’évaluation et de la prise en charge des hommes, des femmes et des personnes de diverses identités de genre qui sont des cas probables ou confirmés de COVID-19, tout en continuant d’offrir des services pour les maladies urgentes non liées à la COVID‑19. L’expérience des autres pays porte à croire que la pandémie de COVID‑19 constituera un grand défi pour le système de santé canadien et qu’elle pourrait même le déborder.
Les répercussions de la COVID-19 sur la santé et les résultats connexes et le fardeau que la maladie impose peuvent différer selon le sexe et le genre et d’autres caractéristiques sociodémographiques et économiques, et nécessiteraient une intervention au chapitre des soins de santé. Par exemple, les données préliminaires concernant la COVID-19 témoignent d’un nombre à peu près égal de cas chez les hommes et les femmes, toutefois, de nouvelles données probantes suggèrent que le taux de mortalité est supérieur chez les hommesNote de bas de page 1.
Des stratégies doivent être établies pour réduire au minimum la pression sur le système de santé et maintenir son fonctionnement au plus haut niveau possible. Ces stratégies comprennent notamment le recours à des évaluations et à des conseils par téléphone ou en ligne, la promotion de l’autosurveillance et de l’auto‑isolement s’il y a lieu, ainsi que la facilitation de l’accès approprié aux services de soins primaires afin de satisfaire les divers besoins des populations. Les approches et les technologies innovatrices récentes (p. ex. évaluations virtuelles et outils de surveillance, utilisation d’appareils numériques) contribueront à garder les patients à l’écart des établissements de santé.
Pendant la pandémie de COVID‑19, les fournisseurs de soins primaires (p. ex. médecins de famille, infirmiers praticiens, infirmiers, pharmaciens) évalueront et traiteront des patients ambulatoires atteints de COVID‑19, que ce soit dans les contextes habituels ou dans des centres d’évaluation de la COVID‑19.
Les hôpitaux seront chargés de fournir un traitement aux patients les plus gravement affectés par la COVID‑19, ainsi qu’à ceux souffrant d’autres maladies urgentes non liées à la COVID‑19. Les services des urgences et les unités de soins intensifs (USI) seront particulièrement sollicités. Il est possible que les résidents de petites collectivités ayant besoin de soins intensifs doivent être transférés dans des centres plus grands.
Les services médicaux et paramédicaux d’urgence fourniront des soins préhospitaliers (p. ex. évaluation et traitement initiaux des personnes malades dans la collectivité) ainsi que le transport vers et entre les établissements de santé. Ces fournisseurs de soins préhospitaliers seront confrontés à de fortes demandes en raison du volume accru de patients infectieux et du débordement possible des services des urgences. Dans les collectivités éloignées et isolées, de nombreux patients pourraient devoir être transférés dans des centres plus grands, selon une évaluation initiale ou secondaire, généralement par ambulance aérienne.
Les établissements de soins de longue durée et les services de soins à domicile seront encouragés à traiter les cas de COVID‑19 sur place. Ils pourraient aussi être invités à prendre en charge d’autres patients ou clients atteints de COVID‑19 afin de soulager la pression exercée sur les hôpitaux.
Les services de santé mentale, les services sociaux et les autres services de soutien communautaire aideront aussi à appuyer l’intervention. D’autres organisations comme la Société canadienne du sang et Héma-Québec devront poursuivre leurs activités.
Les programmes complets de prévention et de contrôle de l’infection (PCI) et de santé au travail constituent d’importants piliers dans tous les contextes où des soins de santé sont offerts. Ils aideront à garantir que des processus et des activités efficaces sont en place pour prévenir ou réduire au minimum la transmission de la COVID‑19 au sein de l’organisation.
L’effectif en soins de santé fait partie intégrante d’une intervention efficace face à une pandémie : il doit posséder la formation et les compétences requises pour exercer son rôle dans l’intervention. Des stratégies doivent être mises en place pour optimiser l’utilisation des travailleurs de la santé; il faut aussi établir des mécanismes pour accroître les ressources humaines de même que le soutien offert aux travailleurs de la santé participant à l’intervention. La diversité des besoins de l’effectif en soins de santé doivent également être pris en considération dans le cadre de la planification et de l’intervention en cas de pandémie, puisque le sexe ou le genre, l’âge, l’identité autochtone, l’ethnicité, le milieu rural ou urbain dans lequel ils vivent, peuvent avoir une incidence sur les niveaux de préparation et de prestation des services.
Les associations de professionnels de la santé joueront un rôle important dans l’éducation, la défense des droits et le soutien aux membres.
2.2 Comprendre la diversité du Canada
Les caractéristiques géographiques et la diversité des populations du Canada peuvent poser des problèmes dans la prestation des soins de santé en cas de pandémie. Les collectivités varient considérablement à l’échelle du pays sur le plan de la taille et des ressources de soins de santé. Le Canada est diversifié à plusieurs égards (p. ex. langues, croyances religieuses, origine ethnique, culture et mode de vie) qui peuvent tous avoir une incidence différente sur l’accès aux soins de santé et leur prestation.
Vulnérabilité – Il est important de répondre aux besoins des personnes vulnérables dans chaque province et territoire. Il faut tenir compte du sexe, du genre et des différences liées à la diversité des personnes, telles que les personnes vulnérables qui sont biologiquement sensibles ou dont les circonstances pourraient nécessiter des services adaptés sur le plan de l’information (p. ex. langue, style culturel, méthodes de diffusion), un accès à des évaluations, à des traitements et à du soutien en période de convalescence, ou à de l’aide dans les activités de la vie quotidienne. Les planificateurs FPT devraient laisser une marge de manœuvre à l’échelle locale pour répondre aux besoins particuliers des personnes vulnérables. Les stratégies peuvent comprendre des options de rechange pour accéder aux évaluations et aux traitements, comme organiser des visites à domicile, joindre les sans-abri par l’entremise des centres d’hébergement ou de santé communautaire et faire appel à des membres de la famille multilingues ou à des interprètes pour faciliter la communication. Une planification minutieuse est également requise pour les milieux fermés ayant un nombre important de personnes vulnérables, tels que les établissements de soins de longue durée et les prisons, pour réduire au minimum le risque d’exposition et gérer les résidents et le personnel malades. Les gouvernements FPT doivent aussi s’attaquer à l’accès aux soins de santé pour les personnes n’ayant pas d’assurance-maladie, y compris les migrants illégaux.
Collectivités éloignées et isolées – Il peut être particulièrement difficile de prodiguer des services de santé dans les collectivités éloignées et isolées. Dans de nombreuses régions, les services de santé sont offerts dans des postes de soins infirmiers et des centres de santé. Bien souvent, les soins de santé primaires sont fournis par un petit nombre de travailleurs de la santé, généralement des infirmiers occupant un rôle élargi, dont un certain nombre se rend dans la collectivité, mais n’y habite pas. Il est possible que la capacité de fournir des soins actifs soit limitée et que les équipements, les fournitures et les services médicaux (p. ex. respirateurs, oxygénothérapie) soient insuffisants pour traiter les patients dans un état critique. La télémédecine est très utile pour bon nombre de ces collectivités. L’éloignement et les conditions météorologiques difficiles peuvent perturber l’évacuation des patients malades, l’approvisionnement en nourriture, en fournitures et en médicaments, de même que la disponibilité et la fiabilité des télécommunications et de la technologie.
2.3 Approches et principes directeurs
Les principes du guide PCGP qui sous‑tendent les activités de préparation et d’intervention en cas de pandémie s’appliquent aussi à la stratégie de prestation des soins de santé pendant la pandémie de COVID‑19.
Les principes directeurs fondamentaux sont les suivants :
- Collaboration – Tous les volets du secteur des soins de santé doivent travailler ensemble pour fournir des soins optimaux au plus de personnes possible.
- Prise de décisions fondées sur des données probantes – La préparation des guides et les décisions (p. ex. allocation des ressources) devraient être fondées sur les meilleures données disponibles, dans la mesure du possible. Il est reconnu que d’autres facteurs peuvent aussi entrer en ligne de compte : contraintes juridiques et institutionnelles, valeurs, coûts et disponibilité des ressources.
- Proportionnalité – L’intervention face à la pandémie devrait correspondre à l’importance de la menace et être adaptée en fonction de la situation locale et des répercussions prévues de la pandémie.
- Souplesse – Les mesures prises, qui devraient être adaptées à la situation, peuvent changer au fur et à mesure que de nouveaux renseignements deviennent disponibles. Les autorités régionales et locales ont besoin de souplesse quant à la portée et au moment de leur intervention. Les mesures prises dans les collectivités éloignées et isolées peuvent être très différentes de celles prises dans les zones urbaines qui disposent de ressources suffisantes.
En plus de ces principes directeurs fondamentaux, les activités de planification et d’intervention en matière de soins de santé au Canada s’inspirent de ce qui suit :
- Approche préventive et protectrice – Cette approche s’applique tout particulièrement aux premiers stades de la pandémie, lorsqu’il n’est pas encore possible de prendre une décision entièrement fondée sur des données probantes en raison du manque de données et de l’incertitude entourant l’évènement en train d’évoluer. À mesure que de nouvelles données deviennent disponibles, des mesures plus éclairées pourront se substituer aux mesures préventives prises au départ.
- Utilisations de pratiques et de systèmes établis, dans la mesure du possible – Des stratégies et des procédures bien rodées peuvent être rapidement intensifiées pour lutter contre la pandémie.
- Prise de décisions éthiques – Les principes d’éthique et les valeurs sociétales devraient être explicitement énoncés et intégrés dans toutes les décisions, y compris les processus utilisés pour prendre des décisions concernant l’allocation des ressources et le triage des patients au besoin.
2.4 Considérations liées à l’éthique
L’intervention face à la COVID‑19 soulèvera inévitablement des problèmes d’éthique. L’analyse éthique aide à cerner ces problèmes d’éthique, à déterminer le plan d’action le plus approprié parmi les différentes options, et à rendre le processus équitable, juste et transparentNote de bas de page 4. Un grand nombre des problèmes d’éthique que fera ressortir la prestation de soins de santé pendant la pandémie nécessiteront l’établissement d’un équilibre entre les droits, les intérêts et les valeurs. Certaines considérations liées à l’éthique sont particulièrement pertinentes, à savoir :
- Confiance et solidarité – La création et le maintien de relations fondées sur la confiance entre les patients et leurs fournisseurs de soins de santé, ainsi qu’entre les fournisseurs de soins de santé, sont essentiels à l’efficacité de l’intervention des soins de santé.
- Réciprocité – Les personnes qui assument de lourds fardeaux dans l’exercice de leur devoir de protéger le public, telles que les travailleurs de la santé et les autres personnes chargées de fournir des soins (p. ex. policiers et pompiers prodiguant des premiers soins), devraient être appuyées par la société. Leurs fardeaux devraient être réduits au minimum.
- Intendance – Ce concept désigne la gestion des ressources de soins de santé, la prise de décision responsable, et l’exercice d’activités de façon intègre et responsable.
- Équité – Les bienfaits et les risques devraient être répartis aussi équitablement que possible dans la population. Les décisions devraient tenir compte des inégalités en matière de santé et viser à les réduire au minimum. Le contexte déterminer ce qui est juste et équitable : par exemple, lorsque les ressources de soins de santé sont extrêmement limitées, la répartition équitable peut impliquer l’adoption d’une stratégie de hiérarchisation accordant la priorité aux personnes ayant les meilleures chances de survie pour maximiser les bienfaits.
- Processus décisionnels appropriés – Les processus décisionnels devraient être ouverts, transparents, responsables, inclusifs (tenant compte des points de vue des intervenants) et raisonnables, de manière à aboutir à des décisions rationnelles, proportionnelles, fondées sur des données probantes et pratiques.
Décisions concernant l’allocation des ressources destinées à la prestation de soins – Comme notre système de santé est déjà surchargé, l’afflux de patients atteints de COVID‑19 pourrait dépasser les ressources de soins de santé et entraîner des pénuries de médicaments, d’équipement, de fournitures et de travailleurs de la santé. Une telle situation nécessiterait la prise de décisions concernant l’allocation des ressources, notamment la hiérarchisation de l’accès des patients aux ressources limitées comme les soins actifs, les soins intensifs, l’administration d’oxygène, l’assistance ventilatoire, et l’oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO). Les patients qui ne sont pas admissibles aux ressources de soins intensifs devraient recevoir des soins palliatifs et de gestion de la douleurNote de bas de page 5.
Pour gérer les pénuries, le système de santé devrait prendre des décisions en matière de hiérarchisation fondées sur des principes éthiques et des critères clairs. Des cadres de prise de décision éthiques devraient être élaborés à l’échelle des systèmes et communiqués ouvertement afin que les travailleurs de la santé et le public sachent à quoi s’attendre. Des mécanismes d’examen des décisions doivent être établis pour obtenir de la rétroaction des intervenants au sujet des principales décisions et pour résoudre les conflits et les difficultésNote de bas de page 6. Des stratégies de hiérarchisation devraient être mises au point pour assurer l’équité des décisions en matière de triage; ces décisions ne devraient pas s’appuyer exclusivement sur le jugement clinique du travailleur de la santéNote de bas de page 7. La section 4.5 aborde en plus grand détail l’allocation des ressources limitées.
Rôles et obligations des travailleurs de la santé et de leurs employeurs - L’obligation de prendre soin des malades est une obligation éthique primordiale pour les travailleurs de la santé, tout comme leur devoir de ne pas porter préjudice à autrui en transmettant des maladies. Pendant la présente pandémie, ils pourraient être appelés à répondre à des demandes excessives. Ils seront obligés de soupeser leurs obligations en matière de soins en les comparant à des obligations contradictoires, telles que la protection de leur santé et de celle de leur famille et de leurs amis. Les codes de déontologie (p. ex. d’ordres ou d’associations de professionnels) fournissent des directives sur les responsabilités professionnelles en cas d’urgence de santé publique.
Si un travailleur de la santé doit prendre des risques accrus en traitant des patients infectés pendant une pandémie, son employeur et son établissement ont l’obligation de le soutenir. Les employeurs devraient élaborer des plans de gestion des ressources humaines équitables et réalisables en prévision des situations d’urgence tout en tenant compte des rôles liés au genre (p. ex. les femmes ont tendance à assumer davantage de responsabilités liées à la prestation de soins dans les milieux familiaux et à domicile). De plus, ils doivent assurer la santé et la sécurité des travailleurs (p. ex. par le biais de formations et de l’EPI approprié) et fournir un soutien physique et psychologique. Ils devraient également prendre en compte les divers besoins de leurs employés, tels que ceux des parents célibataires, et prendre en charge les soins des employés malades. La section 4.3.4 décrit en plus grand détail le soutien offert aux travailleurs de la santé.
2.5 Questions juridiques
De nombreuses questions d’ordre juridique seront soulevées en lien avec la prestation de soins de santé.
Gouvernement fédéral – Des lois habilitantes et des accords devraient être adoptés, s’ils ne sont pas déjà en place, à l’égard de toutes les mesures que le gouvernement fédéral pourrait devoir prendre concernant la prestation de soins de santé, notamment l’homologation des nouveaux médicaments et préparations et la facilitation de l’accès rapide à des médicaments et à des matériels médicaux.
Gouvernements provinciaux et territoriaux – Les provinces et les territoires devraient s’assurer que toutes les dispositions législatives et stratégiques habilitantes requises sont en place à l’égard des mesures qu’elles pourraient être appelées à prendre concernant la prestation de soins de santé pendant la pandémie de COVID‑19, par exemple :
- la capacité à obtenir l’utilisation de bâtiments ou de sites pour des opérations élargies;
- l’accès au transport, au matériel, au personnel administratif et aux autres ressources;
- les questions relatives aux ressources humaines, y compris la sécurité et la protection des travailleurs, la rémunération équitable, l’assurance responsabilité civile et les accidents du travail (y compris la couverture des bénévoles), la formation, la fourniture de vêtements et d’équipement, et la protection de l’emploi des travailleurs ayant pris congé pour aider durant la crise;
- la possibilité d’ajuster les codes tarifaires et les modalités d’exercice (p. ex. pour les patients inscrits);
- l’autorisation de collecter les renseignements sur les soins de santé nécessaires à la gestion du système de soins de santé en cas de pandémie;
- les négociations avec les ordres professionnels concernant l’élargissement du domaine d’exercice de certains professionnels de la santé pour appuyer l’intervention face à la pandémie.
Organes de réglementation – Les ordres professionnels régissent la pratique de la plupart des professionnels de la santé (médecins, infirmiers praticiens, pharmaciens, etc.) dans chaque province et territoire. Ils ont la responsabilité d’établir les exigences en matière de pratique et les normes de pratique, d’administrer les programmes d’assurance de la qualité, et de faire respecter les normes de pratique et de conduite. Les ordres professionnels sont encouragés à établir des politiques pour :
- la délivrance rapide de permis temporaires aux professionnels de la santé déjà agréés dans une autre province ou un autre territoire afin de permettre les transferts entre provinces et territoires (pour les accords d’aide mutuelle);
- la délivrance rapide de permis temporaires aux professionnels de la santé récemment retraités ou aux professionnels de la santé formés à l’étranger qui sont prêts à aider en cas de pandémie;
- les dispositions prises pour que les étudiants/résidents en médecine, les étudiants en soins infirmiers et autres professionnels de la santé réglementés puissent jouer un rôle plus important dans l’intervention face à la pandémie, en collaboration avec les facultés concernées;
- la délégation d’actes autorisés et de directives médicales;
- les attentes envers les professionnels de la santé pendant une urgence de santé publique, notamment en ce qui concerne le devoir de fournir des soins et la responsabilité de rester informé et de travailler en dehors de son champ de pratique habituel.
Organisations de soins de santé – Les organisations de soins de santé devraient examiner toute question d’ordre juridique ou liée à la responsabilité que pourraient soulever leurs opérations pendant la pandémie de COVID‑19, notamment :
- l’acquisition et l’utilisation d’espaces supplémentaires pour des opérations élargies;
- le recrutement d’un effectif de pointe et de bénévoles;
- les ajustements possibles des conditions de travail, y compris celles qui pourraient être régies par des conventions collectives;
- les politiques nécessaires pour appuyer l’élargissement des opérations, par exemple les directives médicales et la délégation d’actes autorisés;
- les ententes d’assistance mutuelle.
2.6 Rôles et responsabilités
Les provinces et les territoires sont responsables de l’organisation et de la prestation de la majorité des soins de santé fournis au Canada. Cependant, le gouvernement fédéral est responsable de la prestation et/ou du soutien des services de santé destinés aux principales populations, lesquelles sont définies comme suit dans le PCGP :
- les Premières nations vivant dans les réserves, y compris celles qui se chargent des services de santé dans le cadre d’un accord de transfert;
- les membres actifs des Forces canadiennes;
- les délinquants sous responsabilité fédérale ou les détenus des pénitenciers fédéraux;
- les demandeurs du statut de réfugié; les personnes jouissant d’une protection; les personnes détenues en vertu de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés; les demandeurs d’asile déboutés et d’autres populations déterminées;
- les employés canadiens en mission à l’étranger.
Le tableau 1 expose les rôles et les responsabilités des gouvernements en ce qui a trait aux services de soins de santé en cas de pandémie; il s’inspire de la section 3.4.2 du corps du texte du guide PCGP.
Ordre de gouvernement | Rôles et responsabilités |
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Gouvernement fédéral |
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Gouvernements provinciaux et territoriaux |
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Collaborations entre gouvernements FPT |
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3.0 Prestation de soins de santé
3.1 Introduction
Pendant la pandémie, le système santé aura la responsabilité d’évaluer et de prendre en charge les cas confirmés ou présumés de COVID-19 tout en continuant d’offrir des services pour les problèmes de santé urgente non liés à la COVID-19. Les pénuries de ressources (personnel, fournitures, équipement et locaux) pourraient limiter la capacité d’intervention. En outre, le caractère mondial de la crise signifie que les autres provinces et territoires, ou encore les autres pays, ne seront probablement pas en mesure de prêter assistance. Des changements à la norme de soins peuvent être nécessaires si la demande pour des services devient trop forte et que les pénuries de ressources essentielles exigent un ajustement opérationnelNote de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10.
On recommande aux provinces et aux territoires d’utiliser le Système de gestion des incidents (SGI) pour organiser la réponse à l’urgence sanitaire. Les plans de continuité des activités et les plans de capacité de pointe devraient être prêts à être mis en œuvre, au besoin.
Les systèmes électroniques de gestion de l’information sont des outils essentiels pour effectuer le suivi de la prestation de services et de l’utilisation des ressources dans l’ensemble du système de santé et pour transmettre l’information entre les organisations. Les administrations peuvent utiliser des technologies et des solutions numériques récentes pouvant contribuer à répondre efficacement à la pandémie. Prenons, par exemple, les médias sociaux, les approches virtuelles en matière d’évaluation et d’éducation, ainsi que l’usage élargi de la prestation de soins virtuels, dont la télésanté, en particulier dans les régions éloignées.
La connaissance de la situation est essentielle pour que tous les secteurs des soins de santé soient au courant des renseignements sur la surveillance, des renseignements et des directives provenant des provinces et des territoires et des conseils sur la pandémie, à mesure que la situation évolue et que ces données deviennent accessibles. Les gouvernements devraient prendre les dispositions nécessaires pour surveiller et obtenir des renseignements sur la pandémie provenant de sources fiables et élaborer un plan de diffusion pour tenir le secteur de la santé informé. Une mise en commun appropriée et en temps utile des données sur l’utilisation des soins de santé (p. ex. le volume de patients et les temps d’attente dans les services d’urgence, les taux d’admission dans les hôpitaux) avec les équipes locales ou régionales de réponse à la pandémie peut orienter la nécessité de mettre en œuvre des interventions planifiées, comme l’établissement de centres d’évaluation de la COVID-19 ou la mise en œuvre d’autres approches novatrices d’évaluation et de traitement.
3.2 Considérations relatives à l’établissement et à la planification propre aux fournisseurs
3.2.1 Évaluation et triage virtuels
Le téléphone, le Web et tout autre moyen technologique de communication devraient être utilisés pour fournir une évaluation, procéder au triage ou donner des conseils. Ce sont des moyens efficaces pour gérer et réduire les demandes moins urgentes de soins de santé tout en réduisant aussi le risque d’exposition inutile dans un établissement de soins de santé.
Voici quelques considérations relatives à la planification de ces services durant une pandémieNote de bas de page 11Note de bas de page 12 :
- les lignes téléphoniques pourraient devoir fonctionner 24 heures sur 24, sept jours sur sept;
- des lignes téléphoniques sans frais devraient être mises en place, ainsi que des mesures (si possible) visant à garantir un accès aux personnes vivant dans des régions rurales et isolées qui pourraient ne disposer que d’un service Internet ou téléphonique limité;
- un nombre élevé d’utilisateurs est à prévoir; la planification de la continuité des activités et de la capacité de pointe pour de l’équipement et du personnel additionnels est donc nécessaire pour répondre à la demande et éviter l’épuisement du personnel. Un outil permettant d’estimer le volume d’appels durant une pandémie peut s’avérer utile dans le cadre de la planificationNote de bas de page 13;
- des protocoles et des lignes directrices opérationnelles normalisées devraient être établis pour les centres d’appel et mis à jour régulièrement, et de la formation « juste à temps » devrait être offerte au personnel de centres d’appel;
- des applications et des outils en ligne pour l’autoévaluation et l’autosurveillance dans différentes langues devraient être conçus et être promus à grande échelle;
- les données sur les appels et les consultations sur le Web devraient faire l’objet d’un suivi électronique et analysées sur une base continue en vue d’améliorer les opérations;
- les outils d’évaluation devraient être validés.
3.2.2 Établissements de soins primaires
Les fournisseurs œuvrant dans les établissements de soins primaires (p. ex. bureaux de cliniciens, cliniques, pharmacies) seront chargés de l’évaluation et du traitement des patients soupçonnés d’être atteints de la COVID-19. Selon le scénario pandémique, la demande pour des soins peut être très forte; il est donc important d’adopter des stratégies qui visent à la fois à réduire et à gérer cette demande. Si les mesures de réorientation des services sont efficaces, certains praticiens de soins primaires pourraient être employés dans d’autres établissements tels que les centres d’évaluation de la COVID-19, les hôpitaux ou en santé publique.
Les provinces et les territoires peuvent accroître la capacité de pointe des soins primaires en envisageant d’adopter les stratégies suivantes :
- établir de nouveaux codes tarifaires pour les consultations virtuelles et les ordonnances par téléphone;
- permettre aux patients atteints de troubles liés à la consommation de substances d’avoir accès à des médicaments pour prévenir le sevrage et de couvrir ces médicaments dans les régimes publics;
- autoriser temporairement l’ajustement des modalités d’exercice pour accueillir les patients qui ne sont pas inscrits (lorsque cela n’est pas habituellement permis);
- élargir le rôle des autres professionnels de la santé (p. ex. élargir le pouvoir de prescription des pharmaciens, des infirmiers et des infirmiers praticiens) et des travailleurs non traditionnels (p. ex. permettre aux travailleurs de soutien personnel et les retraités d’assumer des responsabilités supplémentaires);
- appuyer la mise en place d’options de substitution en matière d’évaluation et de prescription, notamment les centres d’évaluation de la COVID-19.
Il convient d’ajuster certaines pratiques de manière à fournir les soins les plus efficaces en temps utile, entre autres :
- effectuer un triage des rendez-vous médicaux et, dans la mesure du possible, accorder une priorité de consultation aux patients pour lesquels il est possible d’éviter l’hospitalisation en soins actifs;
- fournir des soins de façon virtuelle lorsque c’est possible;
- mettre en œuvre un système de renouvellement des ordonnances sans consultation à un cabinet ou à une clinique;
- être flexible pour permettre aux gens de faire des réserves de traitements par agonistes opioïdes et d’autres médicaments pour gérer la douleur chronique;
- prendre des dispositions pour évaluer et traiter rapidement les patients malades, en particulier ceux qui présentent un risque accru de développer une maladie grave.
- continuer à fournir des services qui doivent être offerts rapidement tels que la contraception, l’avortement, les tests de détection d’infections sexuellement transmissibles et certains vaccins;
- effectuer le suivi des services différés afin d’assurer un suivi adéquat le cas échéant.
3.2.3 Établissements de soins actifs
D’après l’expérience des autres pays, il est à prévoir que la pandémie de la COVID-19 aura de grandes répercussions sur les établissements de soins actifs.
Principaux éléments de l’état de préparation des hôpitaux
- déterminer des mesures visant à atténuer l’achalandage dans les hôpitaux, par exemple, normaliser les critères d’admission et de sortieNote de bas de page 14;
- se préparer à annuler ou à réduire les services non urgents ou moins urgents;
- faire des réserves de fournitures et de matériels essentiels, y compris les médicaments;
- élaborer des plans pour’ accroître l’espace et le personnel, particulièrement pour les services d’hospitalisation et les services de soins intensifs;
- s’attarder à garder les services d’hospitalisation et les services ambulatoires qui ne traitent pas les cas de COVID-19 exempts de la maladie;
- élaborer des plans pour assurer la sécurité des personnes de soutien dans les soins aux patients, en particulier pour le travail, l’accouchement et le soutien postpartum;
- élaborer des plans de formation pour les travailleurs de la santé qui assumeront des rôles inhabituels;
- planifier un soutien aux employés et des communications efficaces;
- planifier l’évaluation rapide des travailleurs de la santé qui présentent des symptômes compatibles avec la COVID-19 et la prise de mesures les concernant.
Services des urgences – Le personnel des services des urgences aura besoin d’un soutien considérable en raison de lourdes charges de travail, de décisions d’ordre éthique à prendre éventuellement en ce qui concerne les admissions et la nécessité de prolonger l’utilisation de l’EPI, ce qui peut constituer un défi.
Principaux éléments de l’état de préparation des services des urgences
- planifier l’établissement d’un espace supplémentaire, par exemple, dans les aires adjacentes au service des urgences ou envisager d’autres approches novatrices comme les unités mobiles autonomesNote de bas de page 15;
- planifier des stratégies visant à améliorer le flux des patients au service des urgences tout en maintenant les mesures de PCI, par exemple, par le dépistage, la séparation et l’isolement rapides des patients soupçonnés d’être atteints de la COVID-19;
- planifier des mesures visant à accroître la capacité, notamment l’utilisation de critères normalisés d’admission et de sortie, des instructions de sortie pré‑imprimées, l’élaboration de protocoles à l’intention des bénévoles non médicaux et l’obtention de systèmes de déclaration simples et efficacesNote de bas de page 16Note de bas de page 17;
- utiliser des approches et des protocoles cliniques normalisés en matière de dépistage, de traitement et de prise de décisions concernant les admissionsNote de bas de page 18. Généralement, dans les situations de pandémie, les systèmes d’appui aux décisions cliniques, comme les protocoles de triage, fonctionnent mieux et de façon plus constante que le jugement clinique à lui seulNote de bas de page 19.
Soins intensifs – Une enquête canadienne a révélé des écarts considérables au Canada quant au nombre de lits de soins intensifs, au nombre de respirateurs et à la capacité de fournir de l’aide spécialisée en cas d’insuffisance respiratoireNote de bas de page 20. Les résultats mettent en évidence la nécessité de renforcer la mise en commun des ressources entre les provinces et territoires et des approches régionales durant les situations d’urgence qui font augmenter la demande. Il existe énormément de conseils pratiques sur l’état de préparation en cas de pandémie pour la prestation des soins intensifs dans les références fourniesNote de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23.
Principaux éléments de l’état de préparation des services de soins intensifs
- planifier de façon à augmenter rapidement les espaces et le personnel. Comme une pénurie de personnel en soins intensifs dûment formé est possible, il peut être nécessaire de recourir à des travailleurs de la santé qui ne sont pas formés en soins intensifs et de les faire travailler en équipe avec des spécialistes du domaine ou sous la supervision de ceux-ci;
- planifier une capacité de pointe concernant l’aide aux inhalothérapeutes et l’équipement respiratoire, par exemple : oxygène à haut débit par canules nasales, ventilation spontanée en pression positive continue (CPAP), ventilation non envahissante à deux niveaux de pression (BiPAP), respirateurs;
- prendre des dispositions avec les régions pour améliorer l’accès à du soutien aux soins intensifs, notamment des dispositions et des infrastructures de transport;
- assurer un soutien du personnel pour les centres spécialisés offrant l’oxygénation par membrane extracorporelle (p. ex. hémoperfusionnistes et chirurgiens cardiaques ou vasculaires)
Autres services hospitaliers – Les services de laboratoire en milieu hospitalier jouent un rôle central et direct dans le soutien des soins aux patients et doivent être préparés à faire face à une lourde charge de travail à mesure que le nombre de patients augmente. À mesure que le dépistage de la COVID-19 progressera, les laboratoires hospitaliers commenceront à effectuer des diagnostics rapides, ce qui facilitera la gestion des patients et de l’épidémie.
Les services tels que la radiologie, la pharmacie, la nutrition, l’approvisionnement centralisé, l’entretien ménager et la sécurité seront également directement impliqués dans la réponse à la pandémie. Leur rôle devrait être clairement défini et le personnel de ces services devrait participer aux initiatives de sensibilisation et de formation, notamment en matière de PCI. Il sera utile de faire de la formation croisée avec certains employés afin qu’ils puissent assumer la charge de travail prévue.
Certains départements, comme les services de laboratoire et de radiologie, pourraient devoir réduire certaines activités pour se concentrer sur les services critiques aux patients touchés par la pandémie.
Pendant ou après les vagues pandémiques, certains services ambulatoires ou non urgents seront annulés ou reportés, alors que d’autres (p. ex. dialyse, chimiothérapie) devront poursuivre leurs activités. Il faut déployer tous les efforts nécessaires pour garder ces services exempts de la COVID-19 en veillant au strict respect des mesures de PCI.
3.2.4 Établissements de soins de longue durée
Les établissements de soins de longue durée et autres installations connexes (p. ex. résidences pour retraités) devraient axer leurs efforts à empêcher la COVID-19 de s’y introduire pendant la pandémie par la mise en œuvre de mesures de PCI appropriées. Il est également possible qu’on leur demande d’assurer une capacité de pointe pour les hôpitaux par l’admission de patients hospitalisés qui n’ont pas la COVID-19 à des lits non financés ou des lits de relève. Si les résidents d’un établissement de soins de longue durée devaient être atteints de la COVID-19, ils devraient recevoir des soins sur place, dans la mesure du possible, pour préserver la capacité des hôpitaux. La dotation d’employés dans toutes les catégories au sein des établissements de soins de longue durée et pourrait devoir être réglée au niveau régional ou provincial-territorial.
3.2.5 Services de soins préhospitaliers et services de santé communautaire
Services paramédicaux et transport médical – Pendant la pandémie, les services de transport médicaux et paramédicaux seront confrontés à un nombre accru de patients infectieux qui seront transférés du domicile à l’hôpital ou d’un hôpital à un autre, par exemple, à des plus grands centres, pour y recevoir un traitement spécialisé. Les mesures de capacité de pointe peuvent inclure des mesures comme travailler avec les établissements d’accueil pour simplifier les transferts, élargir le rôle des services de transport médical, ramener les vieux véhicules en service et assurer le soutien des premiers intervenants.
Soins à domicile - Les services de soins à domicile connaîtront une hausse de la charge de travail au fur et à mesure que les hôpitaux instaureront des mesures visant à maximiser leur capacité pour traiter les patients atteints de la COVID-19. En outre, les patients qui reçoivent actuellement des soins à domicile peuvent développer des symptômes compatibles avec la COVID-19 et devront peut-être être évalués et éventuellement soignés chez eux. Le personnel des soins à domicile doit être prêt à fournir des directives aux soignants de cette clientèle sur la façon de donner des soins aux personnes atteintes de la COVID-19.
Services de soins palliatifs et hospices (centres de soins palliatifs) - Les fournisseurs de services de soins palliatifs et les centres de soins palliatifs devraient prévoir une hausse de la demande. Si une affectation des ressources devient nécessaire, ce ne sont pas tous les patients, qui pourraient autrement recevoir des soins critiques, qui seront en mesure de recevoir des soins intensifs ou une assistance respiratoire. D’un point de vue éthique, ils devraient toutefois obtenir des soins palliatifs. Des conseils sur la prestation de soins palliatifs en cas de pandémie ont été publiésNote de bas de page 24.
Autres fournisseurs de soins de santé – Les pharmaciens communautaires peuvent être appelés à élargir leurs responsabilités dans certains domaines comme l’autorisation de renouveler des ordonnances ou la prescription de médicaments dans certaines situations. Santé Canada a récemment émis une exemption de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances qui permet aux pharmaciens de prolonger ou de transférer des ordonnances pour des substances contrôlées, aux individus de livrer des médicaments et autorise la prescription verbale de stupéfiants. Pour plus d’information, cliquez sur ce lien.
Les sages-femmes doivent bien connaître les manifestations cliniques de la COVID-19 et la nécessité d’aiguiller immédiatement, à des fins d’évaluation, les femmes enceintes qui présentent des symptômes compatibles avec la COVID-19.
D’autres praticiens communautaires comme les dentistes, les optométristes, les physiothérapeutes, les ergothérapeutes, les chiropraticiens et les médecins naturopathes ont des interactions fréquentes avec le public. Étant donné qu’ils sont souvent perçus comme une importante source d’information en santé, ils devraient se tenir à jour au sujet de la réponse à la pandémie et obtenir de l’information exacte sur les mesures de santé publique (p. ex. étiquette respiratoire, hygiène des mains) et les PCI. S’ils ont fermé leur cabinet ou s’ils limitent leur pratique, ces personnes devraient être affectées à d’autres mesures d’intervention contre la pandémie.
3.2.6 Collectivités autochtones, éloignées et isolées
Le fait de vivre dans une collectivité isolée peut conférer une protection contre l’exposition à la COVID-19. Par contre, une fois que le virus est introduit dans la collectivité, le milieu de vie surpeuplé et les caractéristiques démographiques de la population peuvent favoriser sa propagation et entraîner des éclosions importantes, à moins que des mesures de contrôles ne soient rapidement mises en place.
Durant une pandémie, la décision de garder les établissements de soins de santé ouverts et fonctionnels dans la plupart des collectivités dépendra de la disponibilité du personnel et des fournitures. Dans les régions éloignées et isolées, les planificateurs pourraient devoir envisager d’autres modes de prestation des soins de santé, surtout lorsque les demandes de pointe commenceront à épuiser les ressources actuelles.
Les points qui suivent devraient être pris en compte en ce qui a trait à la prestation des soins de santé dans les collectivités éloignées et isolées.
Coordination de la planification – La planification devrait être coordonnée avec les partenaires autochtones, locaux, régionaux, provinciaux, territoriaux et fédéraux. Dans les collectivités métisses, inuites et des Premières Nations, la prestation des soins de santé est souvent une responsabilité partagée; les rôles doivent donc être bien compris et précisés, au besoin. Les dirigeants communautaires devraient participer au processus de planification fondé sur les forces et adapté à la culture puisqu’ils assument un rôle qui est très respecté au sein de leur collectivité et qu’ils la connaissent bien. Les planificateurs devraient envisager d’établir des liens avec les hôpitaux qui peuvent recevoir des patients gravement malades provenant des collectivités éloignées et isolées. Ils devraient également assurer la liaison avec les postes de soins infirmiers et les centres de santé, les agences de soins à domicile, les premiers intervenants, les services de laboratoire, les services de transport médical et les grands programmes communautaires, y compris les écoles.
Disponibilité des travailleurs de la santé – Les collectivités éloignées et isolées disposent de ressources limitées en matière de santé. La disponibilité des transports, le manque d’hébergement, les mauvaises conditions météorologiques ou le manque de personnel disponible peuvent restreindre ou bloquer la capacité de déplacer rapidement des employés dans la collectivité.
La planification d’une réponse à la pandémie devrait englober l’identification de toutes les sources possibles dans la collectivité au-delà des travailleurs de la santé qui peuvent agir comme travailleurs de soutien supplémentaires (p. ex. bénévoles, Aînés de la collectivité). Il convient de cerner les services essentiels et les compétences nécessaires à leur prestation pour pouvoir offrir de la formation. Le personnel actuel (p. ex. représentants en santé communautaire) peut aussi être mis à disposition avec de la formation et de l’aide supplémentaires pour remplir les rôles élargis comme les évaluations relatives à la COVID-19 et les soins en réanimation de base. Les soins virtuels devraient jouer un rôle clé en permettant aux médecins recourir à la vidéoconférence.
Problèmes d’approvisionnement – Les collectivités éloignées et isolées n’ont probablement pas suffisamment de fournitures pour gérer une éclosion importante si un nombre plus élevé de patients que d’habitude se présentent dans les établissements de soins. En outre, un manque de fiabilité dans les transports pour réapprovisionner les stocks des cliniques pourrait éventuellement entraîner la pénurie de certaines fournitures. Les collectivités devraient prévoir une réserve équivalant à au moins quatre semaines (comme pratique exemplaire) de fournitures médicales, notamment des EPI et des produits pour l’hygiène des mains. Les stocks devraient faire l’objet d’un suivi et des rappels devraient être établis pour les nouvelles commandes, en tenant compte des retards dus au transport et aux conditions météorologiques. Les collectivités devraient également envisager de conclure des ententes d’aide mutuelle avec les autorités de soins de santé avoisinantes en ce qui concerne les réserves de fournitures. Les collectivités éloignées et isolées devraient collaborer avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux pour s’assurer que les fournitures appropriées sont rapidement disponibles et accessibles durant la pandémie.
L’espace d’entreposage protégé peut être limité dans les collectivités éloignées et isolées. La possibilité d’utiliser d’autres installations dans la collectivité (p. ex. écoles, centres de loisirs et églises) devrait être examinée. Les aires d’entreposage potentielles doivent être propres et protégées des éléments, notamment la chaleur, les incendies, l’humidité et les animaux. Il est souhaitable d’avoir des endroits à température et à humidité contrôlées. Les aires d’entreposage devraient être inspectées de façon périodique et gardées sous clé.
Autres endroits de prestation de soins de santé – Il peut être nécessaire de désigner d’autres endroits de substitution aux centres d’évaluation de la COVID-19, aux cliniques ou aux soins à domicile. Des endroits comme les écoles, les centres de loisirs ou les églises doivent faire l’objet d’une évaluation pour déterminer s’ils conviennent et des dispositions doivent être prises avec les membres de la collectivité responsables de ces lieux. Un centre d’appel provincial ou territorial est un autre moyen d’offrir des conseils en matière de soins de santé.
Transport des patients – Les collectivités éloignées et isolées dépendent grandement du transport par voie terrestre, maritime et aérienne pour transporter les patients vers les hôpitaux urbains. La difficulté relative aux multiples évacuations médicales simultanées au cours d’une pandémie pourrait submerger l’établissement clinique de la collectivité éloignée. Puisque le nombre de cas pourrait aussi submerger l’établissement de soins de santé d’accueil, il est essentiel de coordonner avec eux l’évacuation médicale des patients gravement malades. Dans les cas où le transport n’est pas disponible, la consultation virtuelle est une option viable pour aider le personnel des soins de santé dans la collectivité.
Communications – Les travailleurs de la santé œuvrant dans les régions éloignées ont besoin d’une communication adéquate en ce qui concerne les mises à jour sur la situation et les consultations sur les soins aux patients. Même si l’accès peut être limité dans certaines collectivités, divers moyens technologiques peuvent faciliter la communication lors de la prestation de soins de santé. Parmi les stratégies possibles, citons la téléphonie par satellite, la vidéoconférence, la télémédecine/télésanté, Internet, le téléphone cellulaire, la baladodiffusion et le balado vidéo. La communication de conseils de santé au public peut se faire par divers moyens tels que les bulletins communautaires, les messages d’intérêt public, les médias sociaux, la radio communautaire, les dépliants et les médias locaux. Dans les collectivités autochtones, les messages devraient être élaborés en collaboration avec des membres de la collectivité et adaptés de façon à respecter la culture : langue, médecine traditionnelle, interprétation des maladies et approche holistique des problèmes de santéNote de bas de page 25. Des plans de communications spéciales peuvent être nécessaires pour les camps et les sociétés minières qui n’ont pas de processus de communication officiel.
3.3 Établissements de soins de substitution
En raison du nombre élevé de patients qui pourraient avoir besoin de services de soins de santé pendant la pandémie de COVID-19, les gouvernements provinciaux, territoriaux et locaux et les organisations de soins de santé devraient se préparer à la possibilité que les services et les établissements de soins de santé habituels soient submergés. Le recours à des établissements de soins de substitution chargés des évaluations et des soins cliniques supplémentaires devrait être envisagé.
Un établissement de soins de substitution désigne un lieu qui n’est pas utilisé actuellement pour la prestation de soins de santé (p. ex. école, hôtel, centre communautaire, aréna) ou un établissement de soins de santé qui offre généralement un autre type ou niveau de soins. Les établissements de soins de substitution peuvent être utilisés de diverses façons pour diminuer la pression exercée sur les systèmes de soins de santé locaux, notamment :
- pour fournir des services de soins ambulatoires dans les centres d’évaluation, les unités de santé mobile ou les cliniques liés à la COVID-19Note de bas de page 26Note de bas de page 27;
- pour offrir des services hospitaliers dans les établissements de soins de substitution qui sont utilisés :
- pour les soins aux patients qui ne sont pas gravement malades;
- comme une installation de soins à domicile pour les personnes qui sont incapables de prendre soin d’elles‑mêmes à la maison;
- comme une unité de soins courants pour les patients dont l’état est stabilisé, après leur transfert depuis un hôpital de soins actifs.
Voir l’annexe A pour plus de détails sur les éléments à considérer dans la planification relative aux établissements de soins de substitution.
3.4 Soins funéraires
Pendant la pandémie de COVID-19, les autorités locales pourraient devoir gérer des décès supplémentaires, au‑delà du nombre de décès habituels pour la même période de l’année. Les considérations relatives à la planification des soins funéraires comprennent les éléments suivants :
- Les provinces et les territoires devraient revoir les politiques de constatation du décès et d’enregistrement du décès qui pourraient retarder le transfert de la dépouille.
- Les hôpitaux, les établissements de soins de longue durée et les autres installations où des soins seront offerts à des patients atteints de la COVID-19 devraient prévoir d’accélérer le traitement de la dépouille en ayant à portée de main les fournitures requises et en prenant les dispositions nécessaires pour faire remplir rapidement les documents.
- Les installations qui ne fournissent généralement pas de services de morgue (p. ex. établissements correctionnels, foyers de soins personnels) devraient établir la capacité d’assurer cette fonction lors d’une pandémie. Des installations temporaires d’entreposage à froid sont nécessaires pour entreposer les dépouilles avant leur transfert à un salon funéraire.
- Les salons funéraires et les crématoriums devraient élaborer des plans de capacité d’appoint, y compris des ressources humaines supplémentaires.
- Les municipalités devraient prendre des dispositions pour l’établissement de morgues temporaires, y compris les besoins en ressources (p. ex. housses mortuaires) et la gestion de l’approvisionnement. Ces types d’installations temporaires d’entreposage à froid pourraient comprendre des camions réfrigérés, des installations à casiers congélateurs, des arénas ou des centres de curling. Les municipalités devraient éviter d’utiliser des camions affichant le nom d’un supermarché ou d’une autre entreprise afin d’éviter toute stigmatisation.
- Dans certains groupes religieux ou ethniques, des directives précises sont établies quant à la façon dont les dépouilles doivent être gérées, et certains de ces groupes disposent de leurs propres installations dirigées par des bénévoles. La planification devrait se faire en consultation avec les dirigeants religieux ou communautaires appropriés, afin d’obtenir des conseils et du soutien en ce qui concerne la gestion funéraire, l’accompagnement des personnes en deuil et les communications pendant la pandémie.
- Les communautés éloignées et isolées peuvent avoir des difficultés à composer avec un nombre élevé de décès, y compris le manque de personnel de services funéraires et les problèmes liés à l’inhumation en période hivernale. Dans les régions éloignées, il pourrait être nécessaire d’assurer le transport des dépouilles sur de longues distances pour l’inhumation, ainsi que le déplacement des directeurs de funérailles et des fournitures nécessaires. L’absence d’accès routier, la rareté des vols aériens et les conditions météorologiques et environnementales sont tous des facteurs qui entraîneront des problèmes de transport.
Des lignes directrices détaillées relatives à la COVID-19 seront à la disposition ’du personnel des services funéraires concernant la manipulation des dépouilles ainsi que pour la gestion des décès de masse pendant la pandémie de COVID-19.
4.0 Gestion des ressources
4.1 Introduction
Le processus de gestion des ressources demande la planification de l’équipement et des fournitures, des ressources humaines et de l’espace physique requis pour offrir des soins, éléments qui seront tous très sollicités pendant une pandémie. En anticipant, atténuant et gérant les problèmes liés aux ressources, il sera plus facile pour les organismes et les professionnels de la santé de répondre à la demande de soins croissante et potentiellement accablante.
Les stratégies de gestion des ressources comprennent les volets suivants :
- gérer et réduire les demandes de soins moins urgentes;
- maximiser l’utilisation des ressources existantes;
- augmenter le nombre de ressources;
- au besoin, mettre en œuvre des stratégies pour distribuer les ressources limitées.Note de bas de page 28
4.2 Équipement et fournitures
4.2.1 Gestion de la chaîne d’approvisionnement et enjeux liés à celle-ci
La pandémie de COVID-19 entraîne une forte augmentation de la demande en équipement et en fournitures médicales essentielles à la prestation de soins et à la protection de la santé et de la sécurité du personnel de la santé. Cette augmentation a entraîné une pénurie d’équipement et de fournitures essentiels dans plusieurs pays, pénurie qui pourrait se produire au Canada.
Les facteurs touchant directement l’approvisionnement canadien comprennent notamment ce qui suit :
- absence d’inventaire et manque d’espace de stockage — Pour réduire les coûts, la plupart des régions sanitaires ont mis en place des systèmes d’inventaire « juste à temps » afin d’avoir en stock des quantités minimales de fournitures. Ce type de systèmes complique l’acquisition et l’entreposage de grandes quantités de fournitures pendant une pandémie, alors que la demande mondiale est élevée.
- Horaire de livraison modifié – Les livraisons des fournisseurs dans les grands centres de distribution pourraient être moins fréquentes ou partielles en fonction de la distribution des fournisseurs à leurs clients. Les quantités distribuées se fondent généralement sur un pourcentage de l’utilisation historique et il se peut que celles-ci ne répondent qu’à une fraction du besoin.
- Réseaux de transport interrompus — Les fournitures canadiennes doivent souvent être transportées sur de longues distances en camion, en train ou en avion. Les fournitures proviennent généralement des États‑Unis et d’autres nations. Les restrictions de vols dans d’autres pays et les délais ou les arrêts à la frontière peuvent avoir une importante incidence sur les chaînes d’approvisionnement. De plus, les conducteurs ou les autres membres du personnel qui tombent malades peuvent avoir une incidence sur la livraison des fournitures.
- Embargos - La majorité des fournitures médicales ne sont pas produites au Canada. Dans plusieurs cas, les fournitures sont fournies partout dans le monde par un ou deux fabricants et parfois, les ingrédients ou les composantes essentielles proviennent d’une seule et unique source. Lors des précédentes pandémies et crises sanitaires, d’autres nations ont banni l’exportation de vaccins, de médicaments et de fournitures essentiels.
- Mise en attente des commandes – Pendant une pandémie, il est très probable que plusieurs clients commandent des fournitures supplémentaires auprès des fabricants mondiaux. Ces derniers peuvent privilégier les marchés nationaux, distribuer les ressources en fonction d’un pourcentage de l’utilisation historique ou procéder à la distribution en fonction du principe du « premier arrivé, premier servi ».
- Délais d’approbation – Le manque de clarté quant à l’approbation des fonds ou des délais quant à l’approbation des marchés pendant que les décideurs évaluent les autres options disponibles peut entraîner la perte de possibilités d’approvisionnement.
Considérations relatives à la prévention et à la gestion des pénuries et des enjeux liés aux chaînes d’approvisionnement
Stratégies de prévention
- Établir une chaîne de production d’équipement et de fournitures au pays si possible
- Conclure des contrats d’achat pour les articles essentiels avec au moins deux fournisseurs
- Élaborer des contrats d’achat anticipé pour certains articles essentiels
- Créer des réserves d’équipement et de fournitures essentiels dans toutes les administrations
- Conserver et entretenir l’équipement plus ancien qui pourrait être utilisé lors d’une urgence (p. ex. ventilateurs, lits d’hôpital)
- Constituer des réserves dans les régions éloignées et isolées
- Prendre d’autres arrangements pour le transport et la distribution
- Mettre en place des systèmes de suivi et de surveillance des fournitures essentielles dans chaque administration
Stratégies d'atténuation
- Distribuer l’équipement et les fournitures se trouvant dans les réserves du gouvernement
- Trouver d’autres fournitures, si possible
- Produire localement de l’équipement et des fournitures
- Remplacer des fournitures si d’autres produits adéquats sont disponibles (p. ex. antibiotiques de seconde intention pour traiter la pneumonie)
- Réutiliser les fournitures ou utiliser les fournitures expirées en dernier recours, dans la mesure où il est possible de le faire de façon sécuritaire
- Établir un ordre de priorité pour les ressources limitées (voir la section 4.5);
- Étudier les demandes d’accès spécial ou d’importation spéciale présentées à Santé Canada pour les nouveaux produits et technologies émergentes afin de répondre aux besoins en matière de soins
4.2.2 Constitution d'une réserve
Les administrations canadiennes possèdent des réserves, de diverses tailles, d’équipement et de fournitures essentiels. Les principales considérations en matière de gestion des réserves dans le cadre de la réponse à la COVID-19 comprennent : modélisation ou utilisation d’outils de calcul pour optimiser l’utilisation des ressources en réserve, capacités en matière de transport, conditions de mainlevée et considérations relatives à l’utilisation et procédure à suivre si les réserves ne sont pas suffisantes pour répondre à la hausse de la demande.Note de bas de page 29
Réserve nationale stratégique d’urgence (RNSU) – La RNSU est gérée par l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC). Elle contient des fournitures que les provinces, les territoires et les ministères fédéraux peuvent demander à utiliser lors d’urgences afin de compléter leurs propres ressources. L’ASPC évalue continuellement la composition de sa réserve et réapprovisionne les fournitures qu’elle contient. Les installations de la RNSU se composent d’un dépôt central, qui est situé dans la région de la capitale nationale, et d’entrepôts placés stratégiquement dans l’ensemble du Canada. Les fournitures peuvent être distribuées n’importe où au pays, y compris dans les communautés éloignées et isolées, habituellement dans les 24 heures suivant une demande d’une province, d’un territoire ou d’un ministère fédéral.
La RNSU contient :
- de l’équipement et des fournitures médicales, comme des ventilateurs, des civières, des appareils à rayons X, des mini-cliniques pour le triage ou la prestation de traitements mineurs et de l’EPI (comme des masques, des respirateurs, des gants et des blouses jetables);
- des produits pharmaceutiques, comme des vaccins, des antibiotiques et des antiviraux, des analgésiques, des anesthésiques et des contre-mesures médicales contre les incidents chimiques, biologiques et radionucléaires;
- d’autres fournitures d’urgence, comme des lits, des serviettes, des couvertures et des génératrices.
Réserves provinciales, territoriales, régionales et locales – Comme plusieurs organismes régionaux et locaux, les provinces et les territoires gèrent également des réserves d’équipement et de fournitures essentiels. Certaines administrations ont conservé de l’équipement plus ancien, comme des lits, qui demande peu d’entretien et n’a pas de « date d’expiration » précise. Chaque année, l’entretien et la formation requise pour assurer la sécurité et l’efficacité de l’équipement plus ancien ainsi que la formation que le personnel doit suivre pour l’équipement moins commun doivent faire l’objet d’une évaluation. L’utilisation de ventilateurs en réserve est associée à certaines considérations spéciales, soit la disponibilité d’une place, des fournitures requises et du personnel formé.Note de bas de page 30Note de bas de page 31
Composition de la réserve – À l’heure actuelle, il n’existe aucune norme ni aucun consensus quant aux articles et à la quantité d’articles devant être placés dans une réserve. L’expérience tirée de la pandémie de grippe de 2009 et des autres urgences récentes guidera les décisions relatives au contenu de la réserve. Il existe toutefois d’autres ressources relatives au contenu, comme les résultats d’un groupe de discussion d’experts, qui a dressé la liste des ressources essentielles dont les hôpitaux ont besoin dans le cadre de scénarios catastrophiques (p. ex. une pandémie de grippe)Note de bas de page 32, ainsi que le DCP sur la COVID-19 de l’OMS, qui contient des lignes directrices sur les produits essentiels. Ce document est disponible à l’adresse suivante : https://www.who.int/publications-detail/disease-commodity-package---novel-coronavirus-(ncov).
Il faut également étudier la possibilité de placer en réserve des antibiotiques pour traiter des pneumonies secondaires, des sédatifs pour les personnes branchées sur un ventilateur et de plus grandes quantités de médicaments et d’équipement pour traiter les personnes atteintes de maladies concomitantes (p. ex. maladies cardiaques et respiratoires, diabète, insuffisance rénale), qui peuvent être aggravées par la COVID-19.
Quantités dans les réserves – Pour déterminer la quantité d’équipement et de fournitures devant être placée en réserve, il faut élaborer diverses hypothèses au sujet d’un événement (nombre de personnes ayant besoin de soins, admissions à l’hôpital, admissions aux soins intensifs, durée du séjour, etc.) afin de calculer les besoins. Certaines administrations ont publié des documents faisant part de leur expérience pour déterminer les besoins relatifs aux réserves au moyen du logiciel FluSurgeNote de bas de page 33 ou de modèles plus sophistiquésNote de bas de page 34. Des estimations de la demande en EPI et des ventilateurs mécaniques ont également été établies au moyen de modèles fondés sur divers scénarios.Note de bas de page 35Note de bas de page 36 Le logiciel FluSurge se trouve à l’adresse suivante : FluSurge 2.0 (en anglais seulement).
Entreposage et entretien de la réserve – Des pratiques exemplaires et des recommandations relatives à l’entretien et à la durabilité des réserves de fournitures médicales ont été publiées.Note de bas de page 37 Cet examen de la documentation contient des recommandations sur les échéances et les procédures relatives à l’évaluation, à l’inventaire, à l’entreposage, au suivi et au déploiement des fournitures en réserve.
Les organismes possédant de grandes réserves doivent prévoir suffisamment de fonds pour assurer un entreposage adéquat, que ce soit sur place ou dans un entrepôt. Les entrepôts à environnement contrôlé sont requis pour les médicaments, la plupart des fournitures médicales et certains équipements. L’emplacement est un facteur important pour les réserves provinciales, territoriales ou régionales afin que le matériel puisse être rapidement distribué aux organisations locales. Les inventaires gérés par les fournisseurs permettent d’assurer un entreposage sécuritaire sans avoir à gérer de fournitures en réserve, mais leur disponibilité est limitée.
Considérations importantes relatives à la gestion des réserves
- Les réserves, à tous les niveaux, doivent faire l’objet d’un suivi, préférablement au moyen d’un inventaire centralisé de tous les articles en réserve et de leur date d’expiration.
- Un inventaire de la réserve ainsi qu’une évaluation de l’intégrité des stocks devraient être effectués une fois par année.
- Les fournitures qui sont expirées ou dont l’intégrité a été compromise doivent être retirées de la réserve et détruites (sauf en cas de menace imminente, où elles doivent être conservées en vue d’une possible utilisation). La rotation des articles afin qu’ils soient utilisés avant leur date d’expiration permet de réduire le gaspillage. La commande d’articles de remplacement devrait être faite suffisamment à l’avance pour s’assurer que la réserve ne contient jamais d’articles expirés ou qu’elle contient tous les articles importants.
- Les systèmes gérés par les utilisateurs, dans le cadre desquels les médicaments ou les fournitures sont intégrés aux stocks de routine, devraient être pris en compte pour le matériel qui est souvent utilisé par l’organisation, qui est dispendieux et qui a une courte durée de vie (mais suffisamment longue qu’il sera probablement utilisé avant la date d’expiration). Il est important de se procurer les marques habituelles pour les articles devant être ajustés ou pour lequel une formation spéciale est requise avant l’utilisation.
- La réserve doit pouvoir être déployée rapidement. Les fournitures distribuées au début d’une pandémie sont importantes, particulièrement dans les régions éloignées (p. ex. le Grand Nord). Avant la distribution, les articles en réserve doivent être évalués pour en vérifier l’intégrité et pour confirmer qu’ils peuvent être utilisés.
- Des accords permanents devraient être conclus avec des sociétés de transport (aérien ou terrestre selon l’accessibilité et à environnement contrôlé, au besoin). Le transport « juste à temps » peut être complexe pour les communautés éloignées et isolées en raison de la distance et des conditions météorologiques.
- Des exercices dans le cadre desquels est menée une évaluation de la capacité à accéder aux fournitures en réserve et à les distribuer doivent être menés régulièrement.
4.3 Ressources humaines
4.3.1 Introduction
Pendant la pandémie de COVID-19, il y aura un besoin accru en ressources humaines dans les installations de soins de santé existants et temporaires. Pour répondre à la demande, il faudra peut-être redéployer les travailleurs de la santé dans différentes installations ou dans différents rôles au sein de leur établissement et embaucher d’autres employés. Les stagiaires, les travailleurs de la santé à la retraite ou les autres travailleurs non traditionnels pourraient devoir être appelés en renfort dans le cadre de l’intervention. Les bénévoles seront aussi potentiellement une importante source de ressources humaines.
Alors que la demande augmente, une proportion importante des travailleurs de la santé pourrait être incapable de se présenter au travail en raison d’une maladie ou de responsabilités familiales ou encore de préoccupations quant à leur sécurité personnelle au travail.
4.3.2 Planification pour l’utilisation optimale des travailleurs de la santé
Des ressources humaines supplémentaires seront requises dans tous les établissements de soins de santé. Les organisations devraient estimer leurs besoins en services en fonction de la répercussion potentielle de la pandémie et des caractéristiques démographiques de la région, puis établir des estimations du nombre et du type de travailleurs de la santé requis pour fournir ces services. Pour tirer le maximum de leurs compétences, les travailleurs actuels peuvent être redéployés dans d’autres rôles ou établissements. Certaines tâches de soins de santé peuvent devoir être réalisées par du personnel qui ne les réalise pas en temps normal. Par exemple, des professionnels de la santé formés peuvent être requis pour superviser les bénévoles et les autres employés pendant une intervention. Tous les travailleurs de la santé qui se voient confier de nouvelles responsabilités ou qui travailleront dans un cadre peu habituel devraient recevoir une formation et un soutien pour faciliter la transition vers leur nouveau rôle. En plus de personnel professionnel, du personnel de soutien, tel que le personnel d’entretien ménager et des services d’alimentation, sera nécessaire lors de l’intensification des activités. Les besoins en matière de connaissances linguistiques et d’interprétation devraient être pris en compte.
Il faut étudier la possibilité de réassigner le personnel médical et infirmier accomplissant à l’heure actuelle des tâches administratives, de recherche et éducatives vers des tâches de nature clinique. Les travailleurs qui ne peuvent pas traiter (p. ex. pour des raisons de santé) des patients atteints de la COVID-19 ou qui ne veulent pas traiter ces patients devraient se voir attribuer un rôle de soutien. Plusieurs travailleurs de la santé travaillent à temps partiel dans plus d’un établissement et peuvent devoir choisir dans quel établissement ils souhaitent concentrer leurs efforts pendant la pandémie. Toutefois, il faut s’assurer que certains établissements (comme les établissements de soins de longue durée) ne manquent pas de personnel.
Révision des ententes relatives à la pratique- La délégation des tâches et des pouvoirs peut changer pendant la pandémie. Du personnel peut être réassigné à leur rôle habituel afin de tirer le maximum de leurs compétences. Les étudiants, les retraités et les employés formés à l’étranger peuvent être invités à contribuer aux efforts déployés. Les politiques des collèges professionnels relatives au champ de compétence, à la délégation des actes autorisés et aux directives médicales auront une incidence sur le processus de réaffectation et de délégation. Des négociations peuvent s’avérer nécessaires avec les syndicats pour modifier les descriptions de travail et permettre l’utilisation de travailleurs non traditionnels.
Recrutement d’autres travailleurs de la santé pendant la pandémie - Les organisations peuvent devoir faire appel à d’autres travailleurs de la santé et pourront rapidement évaluer leurs qualifications et compétences.
Sources supplémentaires de travailleurs de la santé
- Agences de soins infirmiers (par l’entremise d’accords préétablis pour du personnel supplémentaire)
- Médecins, infirmières praticiennes et infirmières à la retraite (besoin d’un permis en règle d’exercer; également, besoin de soins lors du déploiement en raison du risque personnel accru lié à la COVID-19)
- Médecins, infirmières praticiennes et infirmières ne travaillant pas actuellement dans le milieu clinique (p. ex. travaillant dans le domaine de l’éducation et de la recherche ou dans le milieu privé)
- Stagiaires (p. ex. étudiants en soins infirmiers, étudiants en médecine et résidents)
- Infirmières auxiliaires autorisées, assistants aux soins des patients et préposés aux services de soutien à la personne
- Autres fournisseurs de soins de santé – sages-femmes, ambulanciers, pharmaciens, thérapeutes (inhalothérapeutes, ergothérapeutes, physiothérapeutes), dentistes, psychologues
- Vétérinaires
Assurance et couverture-responsabilité — Une assurance et une couverture-responsabilité devraient être offertes aux stagiaires, aux bénévoles, aux retraités et à tous les autres travailleurs recrutés pour fournir des services de santé pendant la pandémie. Le besoin d’élargir le champ de compétence peut également avoir des répercussions sur la couverture-responsabilité et l’assurance contre la faute professionnelle. Les provinces et les territoires doivent gérer les questions relatives à l’indemnisation en cas d’accidents de travail et à la couverture-responsabilité du personnel et des bénévoles recrutés pendant la pandémie. Dans certains cas, les bénévoles qui s’inscrivent auprès d’une agence désignée peuvent être protégés par la législation sur l’indemnisation des accidents du travail aux termes des lois d’urgence. Certains organismes bénévoles offrent une couverture-responsabilité à leurs membres.
Transfert de permis d’exercer entre les administrations – Le cadre opérationnel pour les demandes d’aide mutuelle (CODAM) est un mécanisme pouvant être activé par les provinces et les territoires pour dresser la liste des professionnels et des ressources de santé pouvant être partagées entre les administrations pendant divers événements. La plupart des collèges professionnels ont élaboré une procédure rapide pour l’enregistrement d’urgence des personnes déjà enregistrées dans une autre administration afin de faciliter leur déplacement là où leur aide est requise. Certains d’entre eux élaborent des processus pour redonner rapidement un permis d’exercer aux personnes ayant récemment pris leur retraite. À noter qu’il existe également des exigences en ce qui a trait aux avantages et à la couverture-responsabilité des sites et régions (p. ex. couverture de l’ACPM pour les médecins).
4.3.3 Éducation et formation
Les travailleurs de la santé auront besoin d’une formation « juste à temps » sur la gestion des patients atteints de la COVID-19, les mesures de contrôle et de prévention des infections relatives à la COVID‑19, le choix et l’utilisation de l’EPI, les soins des patients branchés à un ventilateur, la supervision des autres travailleurs de la santé, y compris les bénévoles, le travail auprès des familles endeuillées et la préparation en cas de pandémie pour eux-mêmes et leur famille. Une formation plus poussée sera requise pour les personnes ne travaillant pas actuellement dans le milieu de santé, comme les retraités. Les bénévoles devraient recevoir une formation sur les autosoins et les précautions pour le contrôle et la prévention des infections ainsi qu’une formation sur les diverses fonctions de soutien, selon les tâches qu’ils devront assumer.
Des programmes et des modules de formation appropriés pourraient déjà être disponibles auprès de certains organismes, comme :
- la Brigade de Ambulance Saint-Jean et la Croix‑Rouge canadienne;
- Prévention et contrôle des infections Canada (PCI-Canada) et l’Association for Professionals in Infection Control and Epidemiology (APIC);
- Commission de la santé mentale du Canada – Premiers soins en santé mentale;
- les programmes de formation en soins infirmiers (p. ex. programmes de soins de base pour les aides sanitaires);
- les ordres professionnels (p. ex. Société des obstétriciens et gynécologues du Canada);
- les provinces et les territoires;
- les collèges et les universités.
4.3.4 Soutien des travailleurs de la santé
Pendant la pandémie, les travailleurs de la santé s’inquiéteront de leur santé et de celle de leur famille et pourraient avoir besoin d’un soutien personnel considérable. La volonté du personnel de la santé à travailler pendant une pandémie a été étudiée en détailNote de bas de page 38. La perception de leur valeur pendant l’intervention, le sens du devoir, la disponibilité de l’EPI et la confiance envers leur employeur sont des facteurs qui sont associés à la volonté de travailler.
Bien que les travailleurs de la santé aient le devoir de travailler, à moins qu’il existe un risque de préjudices importants, les organismes de santé ont aussi l’obligation d’appuyer leur personnel et les bénévoles.Note de bas de page 39 Ces obligations comprennent :
- communication régulière et fréquente avec les travailleurs de la santé quant aux attentes envers eux, à la façon de minimiser le risque personnel par l’entremise de mesures appropriées de contrôle et de prévention des infections et à la façon d’accéder aux services de soutien;
- soutien personnel adéquat pour permettre aux travailleurs de la santé de réaliser leurs tâches, p. ex. nourriture, salles de détente, transport, soins de la famille (pour les enfants, les aînés, les membres de la famille malades, les animaux de compagnie);
- ressources adéquates, comme l’EPI;
- formation professionnelle pour les tâches à réaliser et formation sur la résilienceNote de bas de page 40;
- environnement sécuritaire, y compris une sécurité adéquate (p. ex. pour les personnes travaillant aux services d’urgence);
- conseils médicaux (p. ex. évaluation lorsqu’ils se présentent au travail et évaluation des travailleurs de la santé qui sont malades);
- services de consultation et de soutien psychologique;
- protection de l’emploi pendant la pandémie pour les travailleurs de la santé provenant d’autres domaines.
Des conseils sur la prestation d’un soutien psychosocial pendant une pandémie sont affichés dans le document Répercussions psychosociales à l’adresse : Préparation du Canada en cas de grippe pandémique : Guide de planification pour le secteur de la santé
4.4 Capacité en lits
Dans n’importe quel établissement, un « lit » désigne l’infrastructure de soutien, y compris le personnel, nécessaire pour prodiguer des soins au patient se trouvant dans le « lit ». Les exigences associées à un « lit » dans l’unité des soins intensifs seraient, par exemple, tous les services de soutien dont un patient a besoin à ce niveau.
Options pour augmenter la capacité en lits pendant une pandémie
- Réduire ou annuler les admissions et les chirurgies non nécessaires afin de maximiser la capacité en lits en matière de soins médicaux et de soins essentiels
- Donner congé à la plupart des patients, si possible, en fonction des critères révisés pour les congés
- Augmenter la capacité des soins à domicile, si possible, pour permettre les congés précoces
- Réouverture des services, des hôpitaux ou des établissements de soins de longue durée actuellement fermés
- Utilisation de la capacité réservée en soins essentiels
- Utilisation des installations de ventilation d’urgence dans les salles de rétablissement et d’opération
- Évaluation des sites connexes, comme les cliniques, les centres de réadaptation, les établissements de soins de longue durée, les maisons de retraite et les établissements de soins psychiatriques pour les patients qui ne sont pas atteints de la COVID-19
Les programmes centralisés qui font le suivi et gèrent la capacité en lits, comme CritiCall Ontario et le BC Bed Registry, jouent un rôle clé dans le transfert et le placement des patients ayant besoin de soins essentiels dans la province, ce qui permet de s’assurer que les lits dotés sont utilisés au maximum de leur capacité. Si ce n’est pas déjà fait, chaque province et territoire devrait créer un registre de lits centralisé, un centre d’appel et un service de répartition des ambulances.
4.5 Distribution des ressources limitées
Si la demande en soins de santé dépasse la capacité des ressources disponibles malgré les efforts déployés en matière de capacité d’appoint pendant la pandémie de COVID-19, il pourrait être nécessaire de distribuer les ressources. Les gouvernements, les hôpitaux et les autres organismes de soins de santé devraient être prêts à prendre des décisions au sujet de leurs ressources pendant une pandémie. La planification permet d’assurer un processus juste et transparent, d’éviter les conflits et d’alléger le fardeau associé à la prise de décisions difficiles.
Les décisions relatives à la distribution des ressources impliquent diverses questions clés :
- qui a droit à la ressource?
- pourquoi la priorité est-elle accordée à une personne plutôt qu’à une autre?
- comment les décisions relatives à l’ordre de priorité devraient-elles être prises?
- qui doit prendre ces décisionsNote de bas de page 41?
Les décisions relatives à la distribution des ressources doivent se fonder sur les objectifs, les valeurs, les principes et les considérations éthiques en cas de pandémie qui sous-tendent l’intervention en cas de pandémie. L’élaboration de cadres d’éthique et de guides sur le processus décisionnel par les provinces, les territoires et les organismes, avec la participation des intervenants, est importante pour la prise de décisions en cas de pandémieNote de bas de page 42. Il faut aviser le public que des décisions relatives à la distribution seront prises et lui indiquer selon quels principes les décisions seront prises, qui sera responsable de ces décisions et si un processus d’appel a été élaboré.
L’établissement des priorités peut être effectué au niveau de la population, de la région, de l’organisation et du patientNote de bas de page 43.
Établissement des priorités au niveau de la population – Les exemples canadiens comprennent des processus de priorisation nationaux établis pour les vaccins et les antiviraux lors de la pandémie de grippe (voir l’annexe traitant de la vaccination de PCGP et l’annexe sur les antiviraux de PCGP). Des lignes directrices pour la gestion des vastes pénuries de médicaments ont été utilisées par les provinces et les territoires lors de pénuries s’étant produites au CanadaNote de bas de page 44.
Établissement des priorités au niveau de la région ou de l’organisation – L’établissement des priorités à ce niveau comprend des décisions pour déterminer comment répondre au mieux aux besoins de la communauté dans le contexte d’objectifs systémiques concurrents, de l’intérêt de nombreux intervenants et des ressources limitées.Note de bas de page 45 Dans le cadre de la pandémie de COVID-19, les autorités sanitaires régionales devraient décider comment organiser au mieux les services pour maximiser l’utilisation des ressources, notamment en utilisant des approches régionales en matière de soins essentiels. Les organismes devraient déterminer quels services seront offerts moins souvent et quels services devraient être interrompus pour créer une capacité d’appoint destinée aux soins pour les patients atteints de la COVID-19. Ce processus décisionnel demande de trouver un équilibre entre les ressources pour le traitement des patients atteints de la COVID-19 et ceux qui n’en sont pas atteints, mais ont besoin de soins urgents. Les décisions devraient être ajustées en fonction de l’évolution de la situation. Un guide sur la prise de décisions relatives aux ressources limitées a été créé à l’intention des gestionnaires et des dirigeantsNote de bas de page 46.
Établissement des priorités au niveau du patient – Si les hôpitaux risquent d’être débordés, ils pourraient devoir mettre en place des systèmes de distribution équitable des ressources limitées, y compris l’admission à l’hôpital et l’accès à un lit ou à un ventilateur dans l’unité des soins intensifs. Ces décisions en matière de distribution des ressources permettront de déterminer qui pourrait recevoir ou non un traitement de maintien en vie. La mise en place de ces systèmes aidera les travailleurs de la santé lorsqu’ils seront confrontés à des décisions extrêmement difficiles. Les aspects de la planification concernant la hiérarchisation des patients ont été abordés dans plusieurs publications, dont une qui portait spécifiquement sur la COVID‑19Note de bas de page 47Note de bas de page 48Note de bas de page 49.
Considérations en matière de planification pour la distribution des ressources médicales limitées
- Tous les hôpitaux dans une province, un territoire ou une région définie devraient mettre en œuvre un processus uniforme de distribution des ressources et collaborer lorsque les ressources essentielles viennent à manquer.
- Les lignes directrices en matière d’établissement des priorités devraient se fonder sur des données probantes et être aussi objectives que possible, en plus de tenir compte des enjeux éthiques et des valeurs. Elles devraient être ajustées rapidement à mesure que de nouveaux renseignements sont diffusés.
- Il ne devrait pas y avoir de différence entre la distribution des ressources limitées entre les patients atteints de la COVID-19 et ceux étant atteints d’autres conditions médicales.
- Les médecins d’expérience (ou une petite équipe) devraient agir en tant qu’agents de triage afin d’assurer une distribution optimale de ressources. Ils ne devraient pas prendre part au triage et aux soins directs des patients devant être triés.
- Les processus de triage devraient faire l’objet d’une surveillance et un mécanisme d’appel devrait être prévu. Ce mécanisme d’appel devrait toutefois être limité aux préoccupations associées aux erreurs de procédure compte tenu des limites de temps et de ressources.
- Tous les patients ont droit à autant de confort et de dignité que possible, selon ce que permet la situation.
5.0 Approche en matière de gestion des risques
La gestion des risques est une approche systémique qui vise à établir le meilleur plan d’action dans un contexte incertain en cernant, en évaluant et en communiquant les risques, ainsi qu’en prenant les mesures requises. Le tableau 2 expose en détail les risques et les évènements susceptibles de perturber la prestation des services de soins de santé et leurs répercussions, ainsi que les mesures d’atténuation et les interventions possibles face à ces risques et évènements. La liste n’est pas exhaustive; les provinces et les territoires devraient aussi prendre en considération les risques propres à leurs champs de compétence respectifs. Il importe aussi de rappeler que plusieurs risques peuvent être présents en même temps ou revenir plusieurs fois pendant la pandémie. Enfin, il convient de souligner que toute intervention visant un facteur ou un évènement devrait incorporer des communications transparentes en temps opportun destinées aux fournisseurs de soins de santé et au grand public.
Facteur ou évènement | Répercussions | Mesures d'atténuation ou interventions |
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Services de soins de santé | ||
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Services funéraires | ||
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Équipement et fournitures | ||
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Ressources humaines de la santé | ||
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PCI | ||
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Facteurs de risque des populations | ||
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Opinion publique et perception du risque | ||
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Annexe A – Éléments à considérer dans la planification relative aux établissements de soins de substitution
La planification relative aux établissements de soins de substitution dépendra de la fonction que l’on se propose de leur confier, car un établissement de substitution peut avoir diverses vocations. Il peut être désigné :
- pour offrir des services de soins ambulatoires (centres d’évaluations des cas potentiels de COVID-19);
- comme complément aux services hospitaliers, p. ex. pour le soin des patients qui ne sont pas très gravement malades, à titre de remplacement du domicile pour les personnes qui ne peuvent pas se soigner à la maison ou en tant qu’unité « inférieure » de soins aux patients arrivant d’un hôpital de soins actifs qui ont retrouvé un état stable.
Les principaux problèmes de planification pour les établissements de soins de substitution sont décrits ci‑dessous :
1.0 Structure de gouvernance et options administratives
On peut établir un établissement de soins alternatifs à titre de « site indépendant » ou de site satellite d’un établissement de soins actifs ou d’un autre établissement de santé, p. ex. dans le cadre de collaborations en matière de santé publique et de soins primaires dans l’exploitation des centres d’évaluation des cas potentiels de COVID-19Note de bas de page 50. Le modèle du site satellite est avantageux parce qu’il ne nécessite pas la mise en place d’une structure administrative distincte et facilite les arrangements visant à procurer les services de soutien essentiels et le partage de l’expertise et des ressources humaines entre les établissements. Lorsqu’il n’est pas possible d’aménager un site satellite, il faudra établir un site indépendant. Afin d’accorder suffisamment de temps pour la planification, il faudrait idéalement désigner l’organisation qui sera responsable de la mise en place de l’établissement de soins de substitution au cours de la période interpandémique.
2.0 Planification du site
La planification du site peut varier quelque peu en fonction de la fonction proposée pour l’établissement de soins de substitution. Un site qui fournira des soins aux patients hospitalisés aura les exigences les plus élevées. Les étapes de planification du site sont les suivantes :
- Évaluation d’emplacements potentiels pour des établissements de soins de substitution – On recommande de faire évaluer les sites potentiels par une équipe composée d’employés affectés à l’intervention d’urgence, de membres du personnel de PCI et de membres du personnel du génie et de la maintenance en plus de membres du personnel des soins de santé. Certaines installations, pour servir de centres de soins médicaux, pourraient nécessiter des améliorations, par exemple en ce qui concerne les dispositifs d’alimentation en énergie, et l’ajout de toilettes. Il faut prendre les problèmes suivants en compte au moment d’évaluer la pertinence d’un site potentiel :
- caractère adéquat des installations externes (accessibilité, stationnement, etc.);
- caractère adéquat de l’espace interne pour les services qui doivent être fournis (disposition des pièces, lavabos, toilettes, cuisine, capacité de pouvoir verrouiller l’entrepôt, etc.);
- caractère adéquat des systèmes de soutien requis pour prodiguer des soins aux patients (ventilation, alimentation en énergie, eau potable, hygiène, etc.);
- services aidant à prodiguer des soins cliniques (sécurité, maintenance, nettoyage, service d’alimentation, buanderie, etc.).
- Questions relatives aux assurances – Une assurance tous risques (incendie, vol, dommages, responsabilité civile) sera nécessaire. Il ne faut pas supposer que le régime d’assurance qui s’applique au site en temps normal sera encore valable lorsqu’il deviendra un centre médical d’urgence.
3.0 Planification des services
La planification des services variera en fonction de la mission que l’on se propose de confier à l’établissement de soins de substitution, selon ce qui est indiqué ci-dessus. La planification de la prestation de services comprend un certain nombre d’éléments :
- Structure administrative – Il faudrait désigner une personne ou une équipe pour superviser les soins fournis dans chaque établissement de soins de substitution. Selon la taille de l’établissement de soins de substitution, une gestion sur place peut être requise en tout temps. Les responsabilités de la direction sont les suivantes :
- organiser et préparer le site;
- établir le calendrier de travail du personnel;
- surveiller le flux de patients;
- mettre en œuvre des systèmes de registre et de suivi des patients et en assurer la tenue à jour;
- surveiller la disponibilité des fournitures;
- maintenir des partenariats communautaires avec les intervenants concernés;
- entretenir la bonne connaissance de la situation;
- s’assurer que le personnel a accès aux changements apportés aux directives.
- Mise en place de protocoles et d’algorithmes de soins aux patients – Il faut préparer en amont les protocoles destinés à l’évaluation des patients et aux soins à leur apporter, ainsi que les projets de directives médicales. Si nécessaire, ils peuvent être adaptés lorsque les directives nationales sont publiées au moment de la pandémie.
- Établissement de prévisions en matière d’équipement et de fournitures essentiels – Les services devant être offerts par chaque établissement de soins de substitution dicteront les besoins en équipement et en fournitures, y compris en EPI. Bien qu’il soit peu probable que les établissements de soins de substitution puissent prendre en charge les patients intubés, de l’équipement peut être nécessaire pour fournir une assistance respiratoire aux patients transférés à l’hôpital. On peut consulter au tableau 1 la liste préliminaire des fournitures et de l’équipement médicaux nécessaires à la prestation de soins dans les établissements de substitution.
- Accès aux services de soutien clinique – Il faudrait prendre des dispositions pour des services tels que les laboratoires, la pharmacie et la radiologie.
- Modalités d’orientation et de transport – L’établissement de soins de substitution et l’établissement de soins de santé affilié ou l’hôpital qui oriente les patients vers l’établissement de substitution doivent convenir de modalités d’orientation et de transport.
- Mesures de PCI– Il faut tenir compte, en ce qui concerne les mesures de PCI, des précautions relatives à la COVID-19.
4. Dotation et organisation de l’établissement de soins de substitution
Le site devra être organisé de façon à pouvoir offrir des services rationalisés et efficaces. Le tableau 2 fournit la liste de contrôle des tâches et du personnel qui pourraient être requis dans un établissement de soins de substitution qui apportera des soins médicaux, et le tableau 3 offre des suggestions quant à l’organisation des établissements de soins de substitution qui serviront de centres d’évaluation des cas potentiels de COVID-19. On aborde à la Section 4.3 d’autres questions relatives à la planification des ressources humaines pour un établissement de soins de substitution.
5. Reconnaître les déclencheurs de la mise en œuvre
Dans chaque localité, l’équipe d’intervention d’urgence en cas de pandémie devrait être prête à surveiller l’utilisation des soins de santé et la disponibilité des ressources à l’échelle locale, afin de prévoir le moment où la capacité pourrait être dépassée. On laissera ainsi aux établissements de soins de substitution le temps de se préparer et de planifier les services.
Lorsqu’il semble probable qu’un établissement de soins de substitution sera nécessaire, un administrateur, un directeur ou une équipe de site devraient être nommés pour la finalisation des préparatifs. Ces étapes sont les suivantes : la préparation du site, la coordination de l’achat d’équipement et de fournitures, la recherche et la formation de personnel et de bénévoles, ainsi que la finalisation des dispositions des tâches décrites ci-dessus.
6. Période postpandémique
Les tâches à accomplir pendant la période postpandémique viseront à donner congé aux patients ou à organiser leur transfert, à classer les dossiers médicaux, à redistribuer, entreposer ou remettre dans les réserves les fournitures restantes, à mettre fin aux couvertures d’assurance et à déclasser le site.
Tableau 1 - Équipement et fournitures médicaux nécessaires dans les établissements de soins de substitution qui offriront des soins médicaux
Voici la liste préliminaire des fournitures et de l’équipement médicaux nécessaires à la prestation de soins médicaux dans les établissements de soins de substitution :
- lits, literie, cloisonnettes, tables de lit, tables d’appoint, chaises pour patients, système d’entreposage pour les vêtements des patients;
- moyens pouvant être employés par les patients pour alerter un travailleur de la santé en cas de besoin (p. ex. clochettes);
- linge de maison – literie, serviettes, débarbouillettes, brosses anti‑peluche;
- plafonniers et harnais pour patients;
- produits pour incontinence, protège‑draps bleus;
- matériel d’éclairage et de chauffage;
- aires d’entreposage pour les fournitures propres;
- équipement intraveineux (p. ex. aiguilles, cathéters intraveineux, solutions et tubulures, seringues, ruban adhésif, garrots);
- contenants pour objets tranchants et aiguilles et matériel d’élimination des cathéters intraveineux;
- sphygmomanomètres, stéthoscopes, thermomètres;
- fournitures diverses (p. ex. antiseptiques, pansements, bandages, « stéristrips », désinfectants pour les mains à base d’alcool, compresses alcoolisées, compresses de gaze, appui‑bras, ciseaux, abaisse‑langues, lampes de poche, lampes portatives, piles de rechange, sacs à dépouilles, mouchoirs, papier hygiénique, essuie‑tout, savon liquide pour les mains, savons corporels ou ensembles pour le bain;
- sphygmo-oxymètres;
- EPI (p. ex. masques, respirateurs N95, gants, blouses, protection pour le visage ou les yeux);
- chariots de médicaments d’urgence (épinéphrine, diazépam, salbutamol);
- espaces de pharmacie ou chariots pour les médicaments ordinaires;
- fournitures pour les voies respiratoires (systèmes masque et ballon d’anesthésie, masques à oxygène, tubulures à oxygène, réservoirs d’oxygène, dispositifs d’espacement pour les médicaments administrés en aérosol, aérosols doseurs, matériel d’intubation orale, appareils à aspiration et cathéters;
- fournitures de nettoyage de l’environnement dans une aire d’entreposage distincte (chiffons, vadrouilles, seaux, lingettes désinfectantes, solutions nettoyantes-désinfectantes pour usage en milieu hospitalier comportant un numéro d’identification de drogue (DIN);
- salles d’entretien pour l’élimination des déchets;
- équipement de gestion des déchets organiques ou autres, p. ex. bassins hygiéniques, urinaux ou systèmes permettant de recueillir les déchets (matelas, poches ou sacs absorbants), laveurs‑désinfecteurs et pompes déchiqueteuses;
- outils d’identification des patients;
- matériel de communications (téléphones, télécopieurs, cellulaires, radios ou autres pour les collectivités isolées);
- ordinateurs et accès à Internet.
Tableau 2 - liste des contrôles des tâches et du personnel des établissements de soins de substitution qui apporteront des soins médicaux
Cette liste de contrôle présente les tâches qui pourraient être requises dans un établissement de soins de substitution. Selon la taille et la fonction de l'établissement de soins substitution, ainsi que le nombre de patients qu'il admettra, un seul travailleur peut accomplir de nombreuses tâches. Il est à noter qu'il faudra quelqu'un pour exécuter ces tâches en tout temps. Il se peut que certains services soient fournis par un hôpital ou une collectivité centraux.
Tâche | Activité | Compétences et employés |
---|---|---|
Administration |
Administration ou gestion du site |
Administration ou gestion |
Coordination des soins aux patients : horaires et soutien du personnel, évaluation des demandes de service et des fournitures |
Formation et connaissances médicales (p. ex., infirmière en chef), aptitudes au leadership et à la coordination |
|
Surveillance médicale |
Médecin, infirmière praticienne ou infirmière appuyée par un médecin ou une infirmière praticienne |
|
Formation et orientation du personnel, des bénévoles et des membres de la famille sur les lieux |
Connaissances de base des soins aux patients, du triage des patients, de la lutte contre les infections, ainsi que de la santé et de la sécurité au travail |
|
Porte-parole |
Gestion médicale. En l’absence d’un porte-parole médical, s’adresser à l’hôpital ou à l’administrateur du site. |
|
Réceptionniste |
Communications, langues, relations publiques |
|
Gestion des dossiers médicaux |
Compétences administratives (dont des compétences informatiques), accord de confidentialité |
|
Personne-ressource en informatique |
Connaissances en systèmes informatiques et dépannage |
|
Soins aux patients |
Triage médical |
Personne ayant reçu une formation médicale ou une infirmière, idéalement ayant une formation en soins en salle d’urgence |
Admission à l’hôpital et congé |
Personne ayant reçu une formation médicale ou une infirmière, idéalement ayant acquis de l’expérience en planification des congés de l’hôpital |
|
Soins médicaux aux patients |
Formation en soins infirmiers : réhydratation, alimentation, ambulation, bain, surveillance des signes vitaux, administration de médicaments |
|
Physiothérapie |
Formation en kinésithérapie de drainage et mobilisation |
|
Soins respiratoires |
Formation en administration d’oxygène, en suivi des patients, en contrôle d’équipement (oxymètres) et en inventaire |
|
Services pharmaceutiques |
Pharmacien à l’hôpital ou dans la collectivité |
|
Planification des congés |
Orientation en matière de soins communautaires et de soins personnels |
|
Prévention des infections |
Nettoyage et désinfection de l’équipement médical partagé par des patients |
Formation en nettoyage et désinfection de l’équipement médical des patients et en prévention des infections |
Nettoyage |
Connaissances de base en prévention des infections |
|
Services alimentaires |
Nutrition des patients et régimes thérapeutiques |
Diététicien à l’hôpital ou dans la collectivité (soins et repas à domicile) |
Préparation des aliments et des repas des travailleurs |
Formation en hygiène alimentaire de base |
|
Services sociaux |
Aide sociale et soins communautaires |
Consultation, accès aux ressources communautaires, travail social de liaison |
Psychologie, service de pastorale et assistance aux personnes en deuil |
Travailleurs sociaux, membres du clergé, psychologues, clubs philanthropiques locaux, groupes de soutien |
|
Soins aux enfants et à la famille des travailleurs |
Formation et expérience en soins aux enfants, en soins aux aînés, en soins à domicile et en vérification de casier judiciaire |
|
Morgue |
Transport des dépouilles |
Permis de conduire |
Préparation et conservation des dépouilles |
Mise en housse mortuaire, conservation des dépouilles |
|
Transport |
Patients, employés |
Permis de conduire de classe 4 |
Produits dangereux (oxygène, etc.), déchets médicaux |
Permis et assurance responsabilité appropriés |
|
Fournitures, tests de laboratoire |
Permis de conduire, vérification de casier judiciaire |
|
Services |
Tests en laboratoire |
Services de laboratoire à l’hôpital ou dans la collectivité |
Maintenance |
Plomberie, installations électriques, etc. |
|
Buanderie |
Buanderie locale |
|
Nettoyage de l’environnement et élimination des déchets |
Entreprises locales de nettoyage commercial |
|
Communications, soutien à l’équipement : téléphone, cellulaires, câblage, informatique |
Entreprises locales |
|
Interprètes |
Interprètes qualifiés, service téléphonique ou traduction par téléphone intelligent |
|
Personnel de sécurité |
Maintien de l’ordre public et sécurité personnelle |
Contrôle des foules et de la circulation |
Protection des sites : incendie, sécurité, vol |
Formation en sécurité des édifices |
Zone | Service | Type de staff |
---|---|---|
Zone d’inscription |
Inscrire les patients à l’arrivée |
Travailleurs non médicaux formés |
Salle d’attente |
Attendre l’évaluation primaire |
Travailleurs non médicaux formés |
Zone d’évaluation primaire |
Signes vitaux |
Professionnels de la santé (médecin, infirmière praticienne ou infirmière) |
Zone d’évaluation secondaire |
Collecte d’échantillons de laboratoire sur place |
Médecin ou infirmière praticienne |
Zone de secourisme avancé et de transfert |
Services aux patients en détresse (oxygène, aspiration, etc.) qui attendent d’être transférés dans la salle des urgences |
Secourisme avancé |
Zone d’éducation |
Ressources éducatives et conseils |
Travailleurs non médicaux formés |
Zone de congé |
Suivi ou transfert |
Travailleurs non médicaux formés |
Notes de bas de page
- Note de bas de page 1
-
Wenham C, Smith J, Morgan R, et coll. « COVID-19: the gendered impacts of outbreak ». Lancet (2020), 395:846-8. doi: https://doi.org/10.1016/S0140-6736(20)30526-2.
- Note de bas de page 2
-
International Centre for Infectious Diseases. Flu season and the most vulnerable people. Preparing your organization, staff, volunteers and clients for seasonal and pandemic flu. 2010. Consultable en ligne à https://www.homelesshub.ca/resource/flu-season-and-most-vulnerable-people-preparing-your-organization-staff-volunteers-and
- Note de bas de page 3
-
Hutchins SS, Truman BI, Merlin TL et coll. « Protecting vulnerable populations from pandemic influenza in the United States: a strategic imperative ». Am J Public Health, (2009), 99:S243-S248. Doi:10.2105/AJPH.2009.164814 (et articles additionnels dans ce supplément, p. S209-S480)
- Note de bas de page 4
-
University of Toronto Joint Centre for Bioethics Pandemic Influenza Working Group. Stand on Guard for Thee: Ethical considerations in preparedness planning for pandemic influenza. 2005. Consultable en ligne à http://jcb.utoronto.ca/publications/documents/stand_on_guard.pdf
- Note de bas de page 5
-
Melnychuk RM, Kenny N. Pandemic triage: the ethical challenge. CMAJ 2006;175(11):1393-4
- Note de bas de page 6
-
Thompson AK, Faith K, Gibson JL, et al. Pandemic influenza preparedness: an ethical framework to guide decision-making. BMC Medical Ethics 2006;7:12. doi:10.1186/1472-6939-7-12
- Note de bas de page 7
-
Emanuel EJ, Persad G, Upshur R, et al. Fair allocation of scarce medical resources in the time of COVID-19. N Eng J Med 2020 Mar 23. doi:10.1056/NEJMsb2005114 (epub ahead of print)
- Note de bas de page 8
-
Institute of Medicine. Crisis Standards of Care: A Systems Framework for Catastrophic Disaster Response: Volume 1: Introduction and CSC Framework. Washington, DC: The National Academies Press. 2012. Consultable en ligne à l'adresse https://doi.org/10.17226/13351
- Note de bas de page 9
-
Hick JL, Barbera JA, Kelen GD. Refining surge capacity: conventional, contingency, and crisis capacity. Disaster Med Public Health Prep. 2009 Jun;3(2 Suppl):S59-67. doi: 10.1097/DMP.0b013e31819f1ae2.
- Note de bas de page 10
-
Minnesota Healthcare System Preparedness Program 2019. Patient Care Strategies for Scare Resources Situations. Consultable en ligne à l'adresse https://www.health.state.mn.us/communities/ep/surge/crisis/index.html
- Note de bas de page 11
-
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