Maladies chroniques au Canada

Volume 31, no. 2, mars 2011

Soutien social en général et au travail, et risque de récidive après un premier infarctus du myocarde : étude prospective sur 6 ans

Thiam A. (1); Brisson C. (1)

Contexte/But/Objectifs : Cette étude a examiné l’effet d’un faible soutien social en général (SSG) et d’un faible soutien social au travail (SST) sur le risque de coronaropathie récurrente.

Plan d’étude/Méthodologie : Une cohorte de 972 femmes et hommes ayant subi un premier infarctus du myocarde aigu a été recrutée dans les hôpitaux du Québec. Au cours du suivi de 6 ans, trois entrevues ont été réalisées, et nous avons examiné les dossiers médicaux en vue de repérer la survenue des coronaropathies suivantes : coronaropathie fatale, infarctus du myocarde non fatal et angine instable. Nous avons évalué le SSG (soutien émotionnel ou informationnel et interactions sociales positives) à l’aide de la version française de l’échelle MOS (Medical Outcomes Study Social Support Survey) et le SST (relations avec les collègues et le superviseur) à l’aide du questionnaire de Faucett, basé sur l’Interpersonal Relationships Inventory (inventaire des relations interpersonnelles). Nous avons utilisé la régression de Cox pour l’analyse de données.

Résultats : En tout, 206 incidents liés à la coronaropathie sont survenus lors du suivi. On a observé une association modérée significative entre l’exposition continue à un bas SSG et le risque de coronaropathie récurrente (rapport de risques [hazard ratio] ajusté = 1,66; IC : 1,08 à 2,57). Aucune association n’a été constatée entre un bas SST et le risque de coronaropathie récurrente.

Conclusions : Notre étude indique que les patients ayant subi un infarctus du myocarde qui ont peu de soutien social en général (mais pas spécifiquement au travail) courrent un risque accru d’être atteints d’une coronaropathie récurrente. Nous avons illustré également qu’il est nécessaire d’effectuer d’autres études sur ce thème.

Logements inadéquats et facteurs de risque associés chez les personnes transsexuelles en Ontario : une étude transversale

Warner A. J. (2); Bauer G. R. (2) ; Scanlon K. (3); Pyne J. (4)

Contexte/But/Objectifs : Les conditions de logement inadéquates et la discrimination en matière de logement, présentes au Canada comme à l’échelle mondiale, nuisent à la santé et au bien-être des personnes touchées. Un taux disproportionnellement élevé de personnes transsexuelles (trans) sont sans abri, ce qui peut compromettre leur capacité à avoir accès à un logement sûr et stable. Dans le cadre de cette étude, nous avons estimé la fréquence des logements inadéquats, évalué les facteurs de risque potentiels et conçu un modèle exploratoire de prévision des facteurs de risque définis pour la population trans. 

Plan d’étude/Méthodologie : Les données sont tirées de l’enquête Trans PULSE, une enquête transversale communautaire sur les personnes trans demeurant en Ontario (n = 433). Nous avons effectué des analyses unidimensionnelles et bidimensionnelles à l’aide d’un modèle prédictif logistique des conditions de logement inadéquates, pondérées en fonction de la probabilité de recrutement.

Résultats : On a estimé que 33,1 % des personnes trans en Ontario vivent dans des conditions de logement inadéquates. Les facteurs de risque significatifs dans le modèle prédictif à plusieurs variables comprennent un revenu personnel annuel inférieur à 15 000 $ (RC = 3,57; IC à 95 % : 1,18 à 11,11; référence : revenu annuel supérieur à 30 000 $), le fait d’être toujours perçu par les autres comme une personne trans (RC = 7,14; IC à 95 % : 1,08 à 50,00; référence : jamais) et la consommation très fréquente d’alcool (RC = 2,72; IC à 95 % : 1,03 à 7,19; référence : ne jamais consommer d’alcool).

Conclusions : Ces données suggèrent l’existence d’une discrimination en matière de logement, qui rendrait les personnes trans plus vulnérables à des conditions de logement inadéquates. D’autres études sont nécessaires pour continuer d’améliorer et réévaluer les services et les politiques destinés aux communautés trans.


Rattachement :

  1. URESP, Centre de recherche FRSQ du Centre hospitalier affilié universitaire de Québec, Québec (Québec), Canada
  2. Département d’épidémiologie et de biostatistique, École de médecine et de dentisterie Schulich, Université de Western Ontario, London (Ontario), Canada
  3. The 519 Church Street Community Centre, Toronto (Ontario), Canada
  4. Projet Trans PULSE (Ontario), Canada

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