Maladies chroniques et blessures au Canada

Volume 32, no. 3, juin 2012

Évolution de l'incidence du cancer chez les enfants au Canada, 1992–2006

D. Mitra, M. Sc.; A. K. Shaw, M. Sc.; K. Hutchings, M. Sc.

https://doi.org/10.24095/hpcdp.32.3.03f

Cet article a fait l’objet d’une évaluation par les pairs.

Rattachement des auteurs

Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario), Canada

Correspondance : Debjani Mitra, Centre de prévention et de contrôle des maladies chroniques, Agence de la santé publique du Canada, 785, avenue Carling, bureau 726‑A4, Ottawa (Ontario)  K1A 0K9; tél. : 613-948-7506; téléc. : 613-960-0944; courriel : debjani.mitra@phac-aspc.gc.ca

Résumé

Introduction : Le cancer est la principale cause de décès lié à la maladie chez les enfants de 1 à 14 ans au Canada. Malgré l’importance pour la santé publique du cancer chez les enfants, peu de rapports évalués par des pairs ont été publiés sur l’évolution de la situation au Canada. La présente étude porte sur l’évolution des cas de cancer par âge, par sexe et par province de résidence, selon les plus récentes données sur les cancers enregistrés.

Méthodologie : Nous avons utilisé les données fondées sur la population du Registre canadien du cancer pour dégager les tendances de l’incidence des cancers primitifs diagnostiqués entre 1992 et 2006 chez les enfants (0‑14 ans) pour les 12 grandes catégories de cancer de la Classification internationale du cancer chez les enfants, 3e édition (CICE-3).

Résultats : De 1992 à 2006, le taux d’incidence de tous les cancers confondus est demeuré stable, mais les tendances variaient selon le type de cancer. Nous avons observé chez les garçons une diminution significative des rétinoblastomes sur l’ensemble de la période à l’étude (‑ 6,5 % par année) ainsi qu’une augmentation des leucémies de 1992 à 1999 (+ 3,5 % par année). Chez les filles, nous avons constaté une diminution significative des tumeurs du rein de 1998 à 2006 (‑ 5,7 % par année) et une augmentation des tumeurs du foie de 1997 à 2006 (+ 8,1 % par année). Nous avons aussi relevé des différences en fonction de l’âge et de la province. Il faut interpréter avec prudence les tendances qui se rapportent à un faible nombre de cas par année ou qui présentent un large intervalle de confiance à 95 %.

Conclusions : Les résultats illustrent la nécessité d’une surveillance à l’échelle de la population et des besoins en recherche étiologique.

Mots‑clés : incidence du cancer, pédiatrique, enfance, tendances, Registre canadien du cancer

Introduction

Plusieurs études épidémiologiques à grande échelle ont révélé une augmentation de l’incidence du cancer chez les enfants, plus particulièrement des leucémies et des tumeurs du cerveauNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 3Note de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6. Une augmentation de l’incidence de tous les cancers infantiles a aussi été observée en Europe et aux états‑Unis, bien que les plus récentes données à ce sujet semblent indiquer que les taux se sont stabilisésNote de bas de page 7Note de bas de page 8. On ne sait pas encore si ces tendances traduisent un phénomène réel ou si elles ne font que refléter des changements dans l’établissement des diagnostics, dans la détermination des cas ou dans les pratiques d’enregistrement ou encore des différences dans l’accès aux soins de santé.

Bien que les cancers infantiles représentent moins de 1 % de tous les cas de cancer diagnostiqués au Canada, ils posent néanmoins un problème majeur pour la santé des enfantsNote de bas de page 9. Chaque année en moyenne au Canada, 850 enfants de moins de 15 ans reçoivent un diagnostic de cancer et 135 décèdent des suites de cette maladieNote de bas de page 9. Le cancer demeure la principale cause de décès lié à la maladie chez les enfants de 1 à 14 ans, étant responsable de 19 % des décès survenus entre 1992 et 2005Note de bas de page 9. L’étude canadienne sur les séquelles a montré qu’en plus de causer la perte de l’enfant, les cancers infantiles peuvent affecter la situation financière de la famille touchée, notamment par la perte de revenus, la prestation de soins non rémunérés et les dépenses liées aux traitements médicauxNote de bas de page 10Note de bas de page 11.

Hormis une étude menée en 1997 sur les neuroblastomes, aucune publication évaluée par des pairs n’a abordé l’évolution de l’incidence du cancer chez les enfants au CanadaNote de bas de page 12. Un portait complet des tendances des cancers infantiles permettrait de suivre les changements au fil du temps, d’estimer l’importance du problème et d’orienter les recherches étiologiques, qui fourniraient ensuite de l’information sur les besoins en matière de santé. Cet article vise à présenter une analyse détaillée des tendances de l’incidence des cancers chez les enfants au Canada en fonction des différences selon le sexe, l’âge et la région.

Méthodologie

Nous avons utilisé les données sur l’incidence du cancer publiées dans l’édition de juillet 2009 du Registre canadien du cancer (RCC)Note de bas de page 13. Ce registre dynamique contient de l’information sur les cas diagnostiqués depuis 1992, qui est tirée des rapports versés dans les registres provinciaux et territoriaux du cancer du Canada. Les données du RCC sont considérées comme complètes, étant donné que chaque province et territoire du Canada est juridiquement tenu de recueillir des données sur le cancer et de les contrôler. Ces données, disponibles à l’échelle individuelle (patient), comprennent la date de naissance, le sexe, la province et le code postal de résidence au moment du diagnostic, la date et la cause du décès ainsi que certaines caractéristiques du cancer, telles que la date du diagnostic, l’histologie (morphologie), le lieu d’origine (topographie) et la classification du comportementNote de bas de page 13. Notre analyse englobe les données du RCC sur toutes les tumeurs malignes diagnostiquées chez des enfants de moins de 15 ans entre 1992 et 2006Note de bas de page 14. Les estimations de la population proviennent des recensements quinquennaux de 1986 à 2006; les estimations intercensitaires fournies par Statistique Canada ont été utilisées pour les autres années. Toutes les estimations de la population ont été corrigées en fonction du sous‑dénombrement net du recensement et des migrations internationales et interprovincialesNote de bas de page 15. Tous les taux ont été standardisés selon l’âge par méthode directe en prenant pour référence la population canadienne de 1991.

Nous avons regroupé les différents types de cancers infantiles selon les catégories de diagnostic de la Classification internationale du cancer chez les enfants, 3e édition (CICE‑3), qui sont fondées sur les codes morphologiques et topographiques de la Classification internationale des maladies pour l’oncologie, 3e édition (CIM‑O‑3)Note de bas de page 16Note de bas de page 17; nous avons utilisé les mêmes noms abrégés de la CICE‑3 pour les catégories de cancer. L’analyse englobe tous les cancers visés par le système de classification de la CICE‑3, sauf les tumeurs intracrâniennes et intramédullaires non malignes, qui sont exclues du Registre canadien du cancer. Tous les taux d’incidence standardisés selon l’âge (TISA) ont été extraits et comptabilisés au moyen de la version 9.1 du logiciel statistique SAS EG (SAS Institute Inc.); pour caractériser les tendances, nous avons calculé des variations annuelles en pourcentage (VAP) et établi des intervalles de confiance (IC) à 95 % au moyen du programme de régression Joinpoint, mis au point par le programme Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER)Note de bas de page 18. Les hypothèses de régression linéaire standard s’appuient sur les logarithmes pour le taux, traité comme la variable dépendante, et le milieu de l’année civile, traité comme la variable indépendante. Des modèles Joinpoint basés sur la permutation ont été utilisés pour évaluer l’ampleur et la direction des tendances, et jusqu’à un maximum de deux points de retournement étaient permis (pour un minimum de 5 ans entre deux points de retournement). La signification statistique a été déterminée par l’établissement de valeurs p bilatérales destinées à tester la pente de la courbe de tendance, le seuil de signification étant de α = 0,0519Note de bas de page 19. Les taux standardisés selon l’âge et les tendances ont été déterminés par diagnostic, par sexe, par tranche d’âge (moins de 1 an, 1‑4 ans, 5‑9 ans, 10‑14 ans) et par province/territoire de résidence. Aucun taux concernant moins de 6 cas ni aucune tendance concernant un cancer dont le taux annuel est de zéro ne sont présentés.

Résultats

Entre 1992 et 2006, 13 211 enfants de moins de 15 ans ont reçu un diagnostic de cancer au Canada, ce qui donne un TISA de 152 cas par million d’enfants par année. Les diagnostics les plus courants durant les 15 années à l’étude étaient les leucémies (32,5 % de tous les cancers diagnostiqués chez les enfants), les tumeurs du système nerveux central (SNC) (19,9 %), les lymphomes (11,2 %), les neuroblastomes (7,3 %), les sarcomes des tissus mous (6,2 %), les tumeurs du rein (5,7 %) et les tumeurs osseuses malignes (4,5 %) (tableau 1). Les autres catégories histologiques représentaient en tout environ 13 % des cancers chez les enfants. Le ratio garçons‑filles pour l’ensemble des cancers infantiles était de 1,12:1, et il y avait des différences marquées d’une tranche d’âge à l’autre sur le plan de l’incidence. Le taux d’incidence était à son plus élevé chez les nourrissons (245 cas par million d’enfants par année), suivi des enfants âgés de 1 à 4 ans (213 cas par million d’enfants par année), de 10 à 14 ans (120 cas par million d’enfants par année) et de 5 à 9 ans (116 cas par million d’enfants par année) (tableau 1).

Tableau 1. Nombre de cas de cancer chez les enfants (0-14 ans) et taux d'incidence standardisé selon l'âge moyen par million d'enfants, par sexe et par tranche d'âge, Canada, 1992-2006

Tableau 1. Nombre de cas de cancer chez les enfants (0-14 ans) et taux d'incidence standardisé selon l'âge moyen par million d'enfants, par sexe et par tranche d'âge, Canada, 1992-2006
Catégorie de diagnostic Répartition par sexe Tranche d'âge, ans Total
Garçons Filles < 1 1-4 5-9 10-14
  Tous les cancers confondus
Nombre total de cas, n 7131 6070 1308 4768 3441 3694 13211
TISA, par million 160,7 143,4 245,1 213,1 116,2 120,3 152,3
I Leucémies
Nombre total de cas, n 2345 1940 264 2060 1175 788 4287
TISA, par million 53,1 46,1 49,5 92,1 39,7 25,7 49,7
II Lymphomes
Nombre total de cas, n 981 499 46 222 426 786 1480
TISA, par million 21,4 11,4 8,6 9,9 14,4 25,6 16,5
III Tumeurs du SNC
Nombre total de cas, n 1408 1217 142 820 915 754 2631
TISA, par million 31,5 28,5 26,6 36,6 30,9 24,6 30,0
IV Neuroblastomes
Nombre total de cas, n 498 463 334 475 119 32 960
TISA, par million 11,8 11,5 62,6 21,2 4,0 1,0 11,7
V Rétinoblastomes
Nombre total de cas, n 167 156 108 200 11 3 322
TISA, par million 4,0 3,9 20,2 8,9 0,3 <0,1 3,9
VI Tumeurs du rein
Nombre total de cas, n 343 414 99 436 178 44 757
TISA, par million 7,9 10,0 18,6 19,5 6,0 1,4 9,0
VII Tumeurs du foie
Nombre total de cas, n 120 79 49 109 20 22 200
TISA, par million 2,8 2,0 9,2 4,9 0,7 0,7 2,4
VIII Tumeurs osseuses malignes
Nombre total de cas, n 304 294 5 50 175 368 598
TISA, par million 6,5 6,6 0,9 2,2 5,9 12,0 6,6
IX Sarcomes des tissus mous
Nombre total de cas, n 451 366 84 210 230 292 816
TISA, par million 10,0 8,6 15,7 9,4 7,8 9,5 9,3
X Tumeurs germinales
Nombre total de cas, n 201 237 75 91 57 216 439
TISA, par million 4,6 5,5 14,1 4,1 1,9 7,0 5,0
XI Carcinomes et tumeurs épithéliales malignes
Nombre total de cas, n 213 295 40 34 96 338 508
TISA, par million 4,6 6,7 7,5 1,5 3,2 11,0 5,6
XII Tumeurs malignes autres et non précisées
Nombre total de cas, n 100 110 62 61 39 50 212
TISA, par million 2,4 2,7 11,6 2,7 1,3 1,6 2,5

L’incidence de l’ensemble des cancers infantiles est demeurée relativement stable pendant la période à l’étude (tableau 2); cependant, certaines tendances variaient selon la catégorie de diagnostic et le sexe. L’incidence des rétinoblastomes a décliné de façon significative pendant toute la période à l’étude (VAP : ‑2,6 % par année, IC à 95 % : ‑4,7 à ‑0,4), tandis que l’incidence des leucémies a augmenté de façon significative entre 1992 et 1999 (VAP : 2,4 % par année, IC à 95 % : 0,0 à 4,9). Chez les garçons, l’incidence des rétinoblastomes a diminué de façon significative pendant toute la période à l’étude (VAP : ‑6,5 % par année, IC à 95 % : ‑10,4 à ‑2,6) et celle des leucémies a augmenté de façon significative (VAP : 3,5 % par année, IC à 95 % : 1,3 à 5,8). Aucune tendance correspondante n’est ressortie chez les filles : les tendances indiquent une hausse légère, mais non significative, des rétinoblastomes, tandis que l’incidence des leucémies est restée stable. Cependant, l’incidence des tumeurs du rein chez les filles a diminué de façon significative entre 1998 et 2006 (VAP : ‑5,7 % par année, IC à 95 % : ‑10,7 à ‑0,5), tandis que celle des tumeurs du foie a augmenté de façon significative entre 1997 et 2006 (VAP : 8,1 % par année, IC à 95 % : 1,8 à 14,7).

Tableau 2. Tendances des cancers chez les enfants (0‑14 ans) par sexe, Canada, 1992‑2006

Tableau 2. Tendances des cancers chez les enfants (0‑14 ans) par sexe, Canada, 1992‑2006
Catégorie de diagnostic Tendance 1 Tendance 2 Tendance 3
Période VAP
(IC à 95 %)
Période VAP
(IC à 95 %)
Période VAP
(IC à 95 %)
Tous les enfants
  Tous les cancers confondus 1992-2006 0,0
(-0,5 à 0,4)
       
I Leucémies 1992-1999 2,4
(0,0 à 4,9)
1999-2002 -4,4
(-20,1 à 14,2)
2002-2006 3,0
(-2,6 à 9,0)
II Lymphomes 1992-2006 0,0
(-1,4 à 1,4)
       
III Tumeurs du SNC 1992-2006 -0,4
(-1,3 à 0,5)
       
IV Neuroblastomes 1992-2006 -0,2
(-1,8 à 1,5)
       
V Rétinoblastomes 1992-2006 -2,6
(-4,7 à -0,4)
       
VI Tumeurs du rein 1992-2006 -1,3
(-3,2 à 0,7)
       
VII Tumeurs du foie 1992-2006 1,6
(-0,8 à 4,0)ù
       
VIII Tumeurs osseuses malignes 1992-2006 -1,2
(-2,8 à 0,5)
       
IX Sarcomes des tissus mous 1992-2006 -1,4
(-3,6 à 0,8)
       
X Tumeurs germinales 1992-2006 -0,4
(-2,2 à 1,4)
       
XI Carcinomes et tumeurs épithéliales malignes 1992-2006 2,5
(-0,5 à 5,6)
       
XII Tumeurs malignes autres et non précisées 1992-2006 4,6
(-0,1 à 9,4)Note a de tableau 2
       
Garçons
  Tous les cancers confondus 1992-1999 1,1
(-0,2 à 2,3)
1999-2006 -1,5
(-2,7 à -0,3)
   
I Leucémies 1992-1999 3,5
(1,3 à 5,8)
1999-2002 -6,7
(-20,6 à 9,7)
2002-2006 2,2
(-2,9 à 7,5)
II Lymphomes 1992-2006 0,2
(-1,6 à 2,0)
       
III Tumeurs du SNC 1992-2006 -0,6
(-2,3 à 1,1)
       
IV Neuroblastomes 1992-2006 0,0 (-1,9 à 1,9)        
V Rétinoblastomes 1992-2006 -6,5
(-10,4 à -2,6)Note a de tableau 2
       
VI Tumeurs du rein 1992-2006 -1,5
(-4,6 à 1,8)
       
VII Tumeurs du foie 1992-2006 -1,1
(-4,0 à 1,8)Note a de tableau 2
       
VIII Tumeurs osseuses malignes 1992-2006 -0,3
(-2,9 à 2,4)
       
IX Sarcomes des tissus mous 1992-2006 -1,8
(-4,8 à 1,3)
       
X Tumeurs germinales 1992-2006 -1,1
(-3,8 à 1,6)
       
XI Carcinomes et tumeurs épithéliales malignes 1992-2006 3,4
(-1,2 à 8,2)Note a de tableau 2
       
XII Tumeurs malignes autres et non précisées 1992-2006 8,4
(-1,8 à 19,7)Note a de tableau 2
       
Filles
  Tous les cancers confondus 1992-2006 -0,5
(-1,1 à 0,2)
       
I Leucémies 1992-2006 0,0 (-1,0 à 1,0)        
II Lymphomes 1992-2006 -0,4
(-2,3 à 1,5)
       
III Tumeurs du SNC 1992-2006 -0,6
(-2,2 à 0,9)
       
IV Neuroblastomes 1992-2006 -1,5
(-3,7 à 0,8)
       
V Rétinoblastomes 1992-2006 -0,6
(-4,0 à 2,9)
       
VI Tumeurs du rein 1992-1998 3,1
(-5,2 à 12,1)Note a de tableau 2
1998-2006 -5,7
(-10,7 à -0,5)
   
VII Tumeurs du foie 1992-1994 55,6
(-19,1 à 199,1)Note a de tableau 2
1994-1997 -16,6
(-56,6 à 60,2)Note a de tableau 2
1997-2006 8,1
(1,8 à 14,7)Note a de tableau 2
VIII Tumeurs osseuses malignes 1992-2006 -1,7
(-4,5 à 1,2)
       
IX Sarcomes des tissus mous 1992-2006 -1,3
(-2,9 à 0,3)
       
X Tumeurs germinales 1992-2006 0,0
(-3,6 à 3,7)
       
XI Carcinomes et tumeurs épithéliales malignes 1992-2006 1,9
(-1,0 à 4,9)
       
XII Tumeurs malignes autres et non précisées 1992-2006 2,2
(-2,2 à 6,8)Note a de tableau 2
       

Les données concernant l’incidence selon l’âge (tableau 3) montrent une augmentation significative des tumeurs du rein chez les enfants de moins de 1 an entre 1992 et 1998 (VAP : 18,2 % par année, IC à 95 % : 5,3 à 32,7), suivie d’une période de tendances non significatives. Chez les enfants de 1 à 4 ans, les taux de leucémie ont augmenté légèrement, mais significativement, entre 1992 et 1999 (VAP : 3,2 % par année, IC à 95 % : 0,3 à 6,1); ils ont ensuite diminué (quoique de façon non significative) entre 1999 et 2002, puis ils ont de nouveau augmenté de façon significative entre 2002 et 2006 (VAP : 4,0 % par année, IC à 95 % : 2,7 à 11,1). Chez les enfants de 5 à 9 ans, nous avons observé une augmentation rapide des carcinomes (VAP : 8,9 % par année, IC à 95 % : 2,2 à 16,1) et des tumeurs germinales (VAP : 10,9 % par année, IC à 95 % : 2,2 à 20,3). Enfin, chez les enfants de 10 à 14 ans, les tumeurs du SNC ont diminué de façon significative entre 1994 et 2004 (VAP : ‑2,3 % par année, IC à 95 % : ‑4,4 à ‑0,2). Cette tendance est principalement due à la baisse de l’incidence des astrocytomes, qui représentent plus de la moitié des tumeurs du cerveau dans cette tranche d’âge.

Tableau 3. Tendances des cancers chez les enfants (0‑14 ans) par tranche d'âge, Canada, 1992‑2006

Tableau 3. Tendances des cancers chez les enfants (0‑14 ans) par tranche d'âge, Canada, 1992‑2006
Catégorie de diagnostic Tendance 1 Tendance 2 Tendance 3
Période VAP
(IC à 95 %)
Période VAP
(IC à 95 %)
Période VAP
(IC à 95 %)
Moins de 1 an
  Tous les cancers confondus 1992-2006 -0,9 (-2,4 à 0,5)        
I Leucémies 1992-2006 -0,2 (-2,6 à 2,3)        
II Lymphomes 1992-2006 -4,1 (-10,0 à 2,1)Note a de tableau 3        
III Tumeurs du SNC 1992-2006 0,7 (-3,8 à 5,3)Note a de tableau 3        
IV Neuroblastomes 1992-2006 -1,5 (-4,6 à 1,7)        
V Rétinoblastomes 1992-2006 -4,8 (-9,7 à 0,4)Note a de tableau 3        
VI Tumeurs du rein 1992-1998 18,2 (5,3 à 32,7)Note a de tableau 3 1998-2001 -21,5
(-60,4 à 55,4)*
2001-2006 6,5
(-8,6 à 24,1)*
VII Tumeurs du foie 1992-2006 -0,7 (-8,6 à 7,9)Note a de tableau 3        
VIII Tumeurs osseuses malignes 1992-2006        
IX Sarcomes des tissus mous 1992-2006 0,5 (-5,6 à 7,0)Note a de tableau 3        
X Tumeurs germinales 1992-2006 0,2 (-5,5 à 6,2)Note a de tableau 3        
XI Carcinomes et tumeurs épithéliales malignes 1992-2006        
XII Tumeurs malignes autres et non précisées 1992-2006        
1‑4 ans
  Tous les cancers confondus 1992-2006 0,4 (0,0 à 0,9)        
I Leucémies 1992-1999 3,2 (0,3 à 6,1) 1999-2002 -5,2
(-23,2 à 6,9)
2002-2006 4,0
(2,7 à 11,1)
II Lymphomes 1992-2006 0,6 (-1,7 à 3,0)Note a de tableau 3        
III Tumeurs du SNC 1992-2006 1,2 (-1,1 à 3,6)        
IV Neuroblastomes 1992-2006 -1,5 (-4,7 à 1,8)        
V Rétinoblastomes 1992-2006 -2,1 (-4,8 à 0,6)Note a de tableau 3        
VI Tumeurs du rein 1992-2006 3,4 (-0,9 à 7,8)        
VII Tumeurs du foie 1992-2006 -2,2 (-5,3 à 0,9)Note a de tableau 3        
VIII Tumeurs osseuses malignes 1992-2006 -1,8 (-5,6 à 2,1)Note a de tableau 3        
IX Sarcomes des tissus mous 1992-2006 2,1 (-6,1 à 10,9)        
X Tumeurs germinales 1992-2006 0,7 (-2,5 à 4,1)Note a de tableau 3        
XI Carcinomes et tumeurs épithéliales malignes 1992-2006 0,6 (-1,7 à 3,0)        
XII Tumeurs malignes autres et non précisées 1992-2006        
5-9 ans
  Tous les cancers confondus 1992-2006 0,1 (-0,5 à 0,7)        
I Leucémies 1992-2006 1,3 (-0,3 à 2,8)        
II Lymphomes 1992-2006 0 (-2,7 à 2,7)        
III Tumeurs du SNC 1992-2006 -0,9 (-2,4 à 0,6)        
IV Neuroblastomes 1992-2006 -1,6 (-6,5 à 3,7)Note a de tableau 3        
V Rétinoblastomes 1992-2006        
VI Tumeurs du rein 1992-2006 -0,6 (-4,4 à 3,4)Note a de tableau 3        
VII Tumeurs du foie 1992-2006        
VIII Tumeurs osseuses malignes 1992-2006 -1,4 (-6,1 à 3,6)Note a de tableau 3        
IX Sarcomes des tissus mous 1992-2006 -2,0 (-4,7 à 0,9)        
X Tumeurs germinales 1994-2004 10,9
(2,2 à 20,3)Note a de tableau 3
       
XI Carcinomes et tumeurs épithéliales malignes 1992-2006 8,9 (2,2 à 16,1)Note a de tableau 3        
XII Tumeurs malignes autres et non précisées 1992-2006        
10-14 ans
  Tous les cancers confondus 1992-2006 0,5 (-1,5 à 0,4)        
I Leucémies 1992-2006 1,2 (-2,6 à 0,3)        
II Lymphomes 1992-2006 0 (-1,9 à -2,1)        
III Tumeurs du SNC 1992-2004 - 2,3 (-4,4 à -0,2)        
IV Neuroblastomes 1992-2006        
V Rétinoblastomes 1992-2006        
VI Tumeurs du rein 1992-2006 -0,5 (-6,9 à 8,5)Note a de tableau 3        
VII Tumeurs du foie 1992-2006 -0,9 (-2,7 à 1,0)Note a de tableau 3        
VIII Tumeurs osseuses malignes 1992-2006 -1,2 (-5,3 à 3,0)        
IX Sarcomes des tissus mous 1992-2006 -0,9 (-5,7 à 4,1)Note a de tableau 3        
X Tumeurs germinales 1992-2006        
XI Carcinomes et tumeurs épithéliales malignes 1992-2006 1,9 (-2,2 à 6,3)        
XII Tumeurs malignes autres et non précisées 1992-2006        

Nous avons établi les tendances pour chaque province du Canada, mais non pour le Yukon, les Territoires du Nord‑Ouest et le Nunavut, considérés comme trop peu densément peuplés. La seule province présentant une tendance significative pour tous les cancers confondus sur l’ensemble de la période à l’étude était l’Alberta (VAP : 1,3 % par année, IC à 95 % : 0,2 à 2,4), principalement en raison de l’incidence accrue des leucémies (VAP : 3,1 % par année, IC à 95 % : 0,2 à 6,1) et des lymphomes (VAP : 6,5 % par année, IC à 95 % : 1,4 à 12,0). Les taux de neuroblastome ont aussi augmenté, mais pas de façon significative. L’incidence des leucémies a augmenté de façon significative au Québec (VAP : 1,6 % par année, IC à 95 % : 0,1 à 3,1), tandis que les carcinomes, qui englobent les tumeurs épithéliales malignes non précisées, ont augmenté de façon significative en Ontario (VAP : 4,0 % par année, IC à 95 % : 0,0 à 8,2). Les analyses des périodes intermédiaires ont fait ressortir une hausse de l’incidence des leucémies au Manitoba entre 1996 et 2006 (VAP : 3,6 % par année, IC à 95 % : 0,1 à 7,3) et des tumeurs du foie en Colombie‑Britannique entre 1992 et 1998 (VAP : 12,4 % par année, IC à 95 % : 0,2 à 25,9). L’incidence des tumeurs du cerveau a augmenté au Nouveau‑Brunswick entre 1992 et 1998 (VAP : 11,9 % par année, IC à 95 % : 3,3 à 21,1), mais a diminué en Ontario entre 1992 et 2004 (VAP : ‑1,5 % par année, IC à 95 % : ‑2,8 à ‑0,1). (Des données supplémentaires sont disponibles sur demande.)

Analyse

Bien que les rapports de données sur les tendances à partir du milieu à la fin des années 1970 indiquent que les taux de cancer chez les enfants ont augmenté de 0,6 % par année aux états‑Unis (1975‑2005)Note de bas de page 20 et de 1,1 % par année en Europe (1978‑1997)Note de bas de page 21, nos observations correspondent à celles des rapports contenant des données plus récentes sur les états‑Unis (1992‑2004)Note de bas de page 7 et l’Australie (1983‑2007)Note de bas de page 8, selon lesquels les taux d’incidence plafonnent depuis le début des années 1990.

Nos analyses ont fait ressortir deux tendances significatives sur l’ensemble de la période à l’étude : la diminution des rétinoblastomes chez les garçons et l’augmentation des carcinomes chez les enfants de 5 à 9 ans. La diminution des rétinoblastomes chez les nourrissons, principal groupe touché par ce cancer lié à une prédisposition génétique, n’était pas significative. Inversement, les dernières recherches sur l’évolution des cancers infantiles aux états‑Unis (1992‑2004)Note de bas de page 7Note de bas de page 22 et en Europe (1998‑2007)Note de bas de page 22 indiquent une hausse légère, mais non significative, de l’incidence des rétinoblastomes. La divergence des tendances observées ailleurs pourrait être due au faible nombre de cas recensés. Dans le cas d’une maladie extrêmement rare comme le rétinoblastome, pour laquelle le TISA sur une période de 15 ans est de 4 par million d’enfants par année (tableau 1), la possibilité que la tendance soit le fruit de fluctuations aléatoires des taux annuels ne devrait pas être écartée.

Des rapports récemment publiés en Australie (1983‑2006)Note de bas de page 8 et en Europe (1978‑1997)Note de bas de page 21 confirment l’augmentation rapide des carcinomes que nous avons observée chez les enfants de 5 à 9 ans. L’amélioration de l’enregistrement des cas de cancer ne peut expliquer à elle seule ce phénomène, sans quoi elle aurait vraisemblablement entraîné une hausse de l’incidence de tous les diagnostics de cancer, à moins qu’il n’y ait des raisons de croire que des facteurs spécifiques au registre entraînent la sous‑déclaration ou la surdéclaration d’un diagnostic donné. La modification de la classification des tumeurs n’est pas non plus à l’origine de cette tendance, car aucun transfert de cas d’une catégorie de diagnostic à l’autre n’est apparent. Une analyse descriptive des données du RCC montre que l’incidence des carcinomes augmente avec l’âge et que les carcinomes sont très rares chez les enfants canadiens de moins de 10 ansNote de bas de page 9. Il est possible que l’amélioration des techniques de diagnostic, telles que l’analyse sérologique des marqueurs tumoraux, ait gonflé l’incidence des tumeurs – qui n’auraient pas été détectées auparavant – chez les enfants de 5 à 9 ans; cette tendance été observée pour certains sous‑types de tumeurs du SNCNote de bas de page 23Note de bas de page 24. L’augmentation de l’incidence des tumeurs germinales que nous avons observée chez les enfants de 5 à 9 ans est aussi appuyée par des données australiennes et européennesNote de bas de page 8Note de bas de page 21. Cette tendance traduit vraisemblablement un phénomène réel, puisqu’aucun changement n’a été apporté aux pratiques de diagnostic, de codage, d’enregistrement ou de dépistage des cas pendant la période à l’étude. Pour mieux comprendre les facteurs à l’origine de cette tendance, il faudrait concentrer les recherches sur les facteurs de risque sous‑jacents associés aux tumeurs germinales, tels que l’exposition à des œstrogènes exogènes, l’exposition prénatale aux rayons X et l’exposition parentale à des substances chimiques, à des solvants et à des résinesNote de bas de page 25Note de bas de page 26.

Nos résultats font ressortir plusieurs tendances intéressantes pendant certaines sous‑périodes. Parmi celles‑ci, notons la tendance positive significative des leucémies chez les garçons (1992‑1999 : VAP : 3,5 %, IC à 95 % : 1,3 à 5,8), la tendance positive non significative des tumeurs du foie chez les filles (1997‑2006) ainsi que la tendance négative non significative des tumeurs du rein chez les filles (1998‑2006). Nous avons également noté une diminution significative des tumeurs du SNC chez les enfants de 10 à 14 ans (1994‑2004 : VAP : ‑2,3 %, IC à 95 % : ‑4,4 à ‑0,2). L’augmentation modeste, mais significative, des leucémies entre 1992 et 1999 (VAP : 2,4, IC à 95 % : 0,0 à 4,9) correspond aux résultats des recherches menées en EuropeNote de bas de page 22Note de bas de page 27 et aux états‑UnisNote de bas de page 28. à l’instar des changements décrits précédemment, les changements dus à la modification des pratiques d’enregistrement ou de la loi sont peu susceptibles d’avoir influé sur cette tendance; peu de données appuient un éventuel effet de ce premier facteur, tandis que l’absence de correspondance entre les catégories de diagnostic et les sexes exclut toute possibilité d’effet du second. Il est aussi peu probable que l’interdépendance entre les diagnostics ait influé sur les données de la période à l’étude, et rien ne porte à croire que les leucémies qui seraient autrement enregistrées comme des lymphomes soient enregistrées plus tôt. D’autres recherches devraient être menées pour déterminer si les tendances positives concernant la leucémie chez les garçons se maintiennent au fil du temps et si elles présentent une corrélation avec des changements démographiques, notamment la fréquence accrue des bébés de poids élevé à la naissance au Canada, qui présente une corrélation positive avec les leucémies et certains types de cancers du cerveauNote de bas de page 29Note de bas de page 30Note de bas de page 31Note de bas de page 32Note de bas de page 33. Il importe également de noter que des tendances à la hausse de la leucémie chez les garçons et non chez les filles ont aussi été observées dans de nombreuses autres régions du mondeNote de bas de page 34, bien que les causes de ce phénomène restent en grande partie inexpliquéesNote de bas de page 35. La hausse rapide des leucémies non précisées notée entre 1992 et 1999 (chez les deux sexes) implique qu’un nombre accru de cas sont considérés comme non précisés, ce qui pourrait entraîner une sous‑estimation des autres sous‑types de leucémie.

Notre étude n’a pas la puissance suffisante pour permettre l’analyse des tendances des cancers du foie chez les enfants par sous‑type; d’autres recherches devraient explorer ce sujet, compte tenu des données émergentes dans certains pays indiquant l’existence d’un lien entre la hausse des hépatoblastomes et le taux de survie accru des bébés de très faible poids de naissanceNote de bas de page 36Note de bas de page 37. Nous avons relevé une augmentation modeste, mais non significative, de l’incidence des cancers du foie, qui est vraisemblablement attribuable à la hausse des taux annuels chez les filles à compter de 1997 (VAP : 8,1 % par année, IC à 95 % : 1,8 à 14,7); nous ne savons toutefois pas pourquoi des tendances positives ont été observées chez les filles mais non chez les garçons, qui sont pourtant légèrement plus nombreux à présenter cette forme de cancerNote de bas de page 20Note de bas de page 35. Nous n’avons pas été en mesure de confirmer les hausses importantes de l’incidence des cancers du cerveau récemment signalées aux états‑UnisNote de bas de page 7. Nos données indiquent des taux d’incidence stables chez les enfants de moins de 10 ans et des baisses significatives chez ceux de 10 à 14 ans. Cette observation s’explique probablement par le déclin des astrocytomes, un sous‑type de tumeur du cerveau dont on sait que le risque augmente avec l’âgeNote de bas de page 23. Il importe de noter que notre analyse a été effectuée après que l’imagerie par résonance magnétique soit devenue largement accessible et utilisée en Amérique du Nord; cette méthode est considérée comme partiellement responsable de la hausse des diagnostics de gliome de bas grade au début et au milieu des années 1980 aux états‑Unis. (L’incidence des gliomes de haut grade et des médulloblastomes, qui sont plus facilement détectés par tomodensitométrie, n’a pas augmenté durant cette période aux états‑UnisNote de bas de page 1Note de bas de page 38.)

L’Alberta est la seule province à avoir présenté une hausse significative des taux d’incidence annuelle pour tous les cancers infantiles confondus (VAP : 1,3 %, IC à 95 % : 0,2 à 2,4). Des analyses histologiques ont aussi révélé des tendances positives significatives concernant les leucémies au Québec (VAP : 1,6 %, IC à 95 % : 0,1 à 3,1) et en Alberta (VAP : 3,1 %, IC à 95 % : 0,2 à 6,1), les lymphomes en Alberta (VAP : 6,5 %, IC à 95 % : 1,4 à 12,0) et les carcinomes en Ontario (VAP : 4,0 %, IC à 95 % : 0,0 à 8,2). Ces observations doivent être évaluées en fonction des changements apportés au fil du temps aux pratiques d’enregistrement. Bien que de grands efforts aient été déployés pour assurer l’uniformité des définitions et des classifications des nouveaux cas de cancer dans le RCC, il est possible que les pratiques d’enregistrement et le degré d’exhaustivité des données varient encore d’une région à l’autre du pays. Par exemple, le Québec s’appuie plus que les autres provinces sur les données relatives aux hospitalisations pour l’enregistrement des cas de cancerNote de bas de page 9.

Les cas de cancer sont rares chez les enfants; par conséquent, les tendances qui paraissent importantes pourraient en fait être dues à des fluctuations aléatoires. Il faut interpréter avec prudence les tendances qui se rapportent à un faible nombre de cas par année ou qui présentent un large intervalle de confiance à 95 %. Certaines observations statistiquement significatives pourraient être le fruit du hasard et ne correspondre à aucun changement réel des taux d’incidence. Inversement, certaines tendances réelles pourraient être passées inaperçues en raison de la fluctuation aléatoire des taux d’incidence. Par ailleurs, il est difficile d’évaluer l’influence des facteurs de risque sous‑jacents sur les tendances, car les causes du cancer chez les enfants demeurent mal comprisesNote de bas de page 39. Environ 5 % à 15 % des cas de cancer infantile sont attribuables à des facteurs familiaux et génétiques, et moins de 5 % à 10 % à des facteurs environnementaux connusNote de bas de page 40Note de bas de page 41. Bien que nous reconnaissions que les tendances observées concernant l’incidence puissent correspondre à l’évolution de facteurs de risque inconnus ou à des fluctuations aléatoires, il est encourageant de constater que, dans l’ensemble, les taux de cancer chez les enfants sont relativement stables au Canada depuis deux décennies. Certaines tendances propres à l’un des deux sexes, telles que la hausse des leucémies chez les garçons et des cancers du foie chez les filles, doivent être approfondies, tout comme les formes de cancer en hausse dans certaines tranches d’âge, à savoir les tumeurs germinales et les carcinomes chez les 5 à 9 ans et les tumeurs du SNC chez les 10 à 14 ans.

Remerciements

Notre recherche a été financée par l’Agence de la santé publique du Canada. Les auteurs souhaitent remercier les registres provinciaux et territoriaux du cancer et le Registre canadien du cancer, qui est tenu à jour par Statistique Canada, pour leur collaboration ainsi que le Dr Mark Bernstein, oncologue du Centre de santé Isaac Walton Killam, pour sa révision de la version préliminaire du document. Les auteurs déclarent qu’ils n’ont touché aucune rémunération ni aucun avantage de la part de personnes ou d’organisations pouvant influencer de façon inappropriée leur recherche ou la biaiser.

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