Recherche quantitative originale – Répercussions autodéclarées sur la santé de la prestation de soins selon l’âge et le revenu chez les participants à l’Enquête sociale générale canadienne de 2012
Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada
Renate Ysseldyk, Ph. D.Rattachement de l'auteur 1; Natasha Kuran, M.A.Rattachement de l'auteur 2; Simone Powell, M.A., M. Serv. Soc.Rattachement de l'auteur 3; Paul J. Villeneuve, Ph. D.Rattachement de l'auteur 1
https://doi.org/10.24095/hpcdp.39.5.01f
Cet article a fait l'objet d'une évaluation par les pairs.
Rattachement des auteurs :
- Rattachement de l'auteur 1
-
Département des sciences de la santé, Université Carleton, Ottawa (Ontario), Canada
-
Centre de biosécurité, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario), Canada
-
Centre pour la promotion de la santé, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario), Canada
Correspondance :
Renate Ysseldyk, Département des sciences de la santé, Université Carleton, bâtiment des sciences de la santé, bureau 3306, 1125, promenade du Colonel-By, Ottawa (Ontario) K1S 5B6; tél. : 613-520-2600, poste 4428; courriel : Renate.Ysseldyk@carleton.ca
Résumé
Introduction. L’augmentation de l’espérance de vie et la structure par âge sous-jacente de la population canadienne ont contribué à une augmentation spectaculaire du nombre d’aînés aidants naturels. Sachant que la prestation de soins est associée à divers effets néfastes sur la santé, il est nécessaire de mieux comprendre en quoi ces effets peuvent être différents chez les aidants plus âgés et si ces effets sont modifiés par le statut socioéconomique.
Méthodologie. Nous avons cherché à combler ces lacunes en matière de recherche en utilisant des données transversales fournies par les participants à l’Enquête sociale générale (ESG) canadienne de 2012. Des analyses descriptives ont été effectuées pour comparer les répercussions sur la santé que les participants ont attribuées à la prestation de soins et étudier la façon dont elles varient selon l’âge et le revenu. Des analyses de régression logistique ont été réalisées afin de déterminer les facteurs associés aux effets sur la santé globale déclarés par les aidants de 65 ans et plus.
Résultats. Les caractéristiques individuelles des fournisseurs de soins variaient considérablement en fonction de l’âge, les aidants plus âgés ayant des revenus plus faibles et consacrant plus de temps à la prestation de soins que les aidants plus jeunes. Les répercussions autodéclarées de la prestation de soins sur l’état de santé global étaient plus importantes chez les répondants de 35 à 64 ans, et ce, dans toutes les catégories de revenu. Les sentiments de solitude et d'isolement social découlant des responsabilités d'aidant semblaient être atténués dans les groupes d’âge et de revenu plus élevés. Dans tous les groupes d’âge, la prestation de soins était plus susceptible d'avoir des effets néfastes sur les habitudes en matière d’exercice, d’alimentation saine et de consommation d’alcool que de promouvoir des comportements plus positifs.
Conclusion. La prestation de soins a des répercussions sur les comportements liés à la santé et sur la santé mentale, quels que soient l’âge et le revenu. D’après nos résultats, les aidants plus âgés (le plus souvent des femmes), qui fournissent le plus grand nombre d’heures de soins et dont le revenu est inférieur à celui des aidants plus jeunes, semblent cependant moins touchés sur le plan des comportements liés à la santé. Cela s’explique peut-être par l’existence d’un moins grand nombre de besoins concomitants chez eux que chez les aidants plus jeunes. Ces résultats laissent entendre que les systèmes de soutien aux aidants doivent tenir compte de répercussions variables de façon complexe en fonction de l’âge, du sexe et du revenu.
Mots-clés : étude transversale, prestation de soins, comportements liés à la santé, qualité de vie liée à la santé, Canada
Points saillants
- Cette étude visait à examiner les répercussions, sur le plan social et sur le plan de la santé, de la prestation de soins des fournisseurs de soins âgés et à analyser en quoi ces répercussions pouvaient différer de celles des fournisseurs de soins plus jeunes.
- L’Enquête sociale générale canadienne de 2012 a servi à analyser les répercussions sur leur santé que les participants ont attribuées à la prestation de soins.
- Nous avons constaté, ce qui rejoint les conclusions d’autres études, que la prestation de soins a des effets néfastes sur les comportements liés à la santé en matière d’exercice, d’alimentation et de consommation d’alcool.
- Parmi les aidants de 65 ans et plus, les femmes, comparativement aux hommes, et ceux qui consacraient un plus grand nombre d’heures à la prestation de soins étaient plus susceptibles de signaler des effets néfastes sur leur santé globale.
- Les répercussions de la prestation de soins sont visibles au sein de toutes les catégories de revenu. Toutefois, et bien que les aidants plus âgés soient plus susceptibles d’appartenir au groupe de revenu le plus faible, ce sont eux qui ont déclaré le moins de difficultés financières découlant de la prestation de soins.
Introduction
On estime qu’environ 8 millions de Canadiens de 15 ans et plus prodiguent un certain niveau de soins à des membres de leur famille ou à des amis atteints d’une maladie chronique ou d’un problème lié au vieillissementNote de bas de page 1. Les coûts associés à la prestation de ces soins sont stupéfiants. Par exemple, en 1996, on estimait à 276 509 le nombre total de travailleurs à temps plein nécessaires pour remplacer les tâches exécutées par les prestataires de soins informels, un impact estimé à environ 5 à 6 milliards de dollarsNote de bas de page 2. De même, on a estimé qu’un aidant perdait en moyenne 1,2 million de dollars en revenus actuels et futurs et engageait environ 30 000 $ en dépenses personnellesNote de bas de page 2. Au Canada, ce fardeau économique a considérablement augmenté depuis, en raison de la croissance rapide de la proportion de personnes âgées, alimentée par l’augmentation de l’espérance de vie et la baisse des taux de féconditéNote de bas de page 3. La tendance est à ce que les aidants non rémunérés, en particulier les membres de la famille, fournissent la plupart des soins aux personnes âgées touchées par une maladie, que celle-ci soit chronique ou nonNote de bas de page 4,Note de bas de page 5.
Outre les coûts économiques de la prestation de soins, des répercussions connexes se manifestent sur la qualité de vie. On sait que prodiguer des soins à une personne atteinte d’une maladie, d’une invalidité ou d’un problème lié au vieillissement peut être stressant pour le fournisseur de soinsNote de bas de page 6. Non seulement l’aidant doit gérer son propre travail et sa vie personnelle et sociale (et, potentiellement, la vie personnelle et sociale de la personne soignée), mais le fait de prendre soin d’un membre de la famille peut également être corrélé à des émotions négatives liées à la peur de perdre cette personneNote de bas de page 7. Plusieurs études ont porté sur les répercussions de la prestation de soins sur la santé psychologique de l’aidant et elles font consensus pour conclure qu’il existe une relation négative entre les deuxNote de bas de page 8,Note de bas de page 9,Note de bas de page 10. Une méta-analyse sur les répercussions psychologiques de la prestation de soins a révélé que la prévalence et l’incidence des troubles dépressifs et anxieux sont plus élevées chez les aidants de personnes âgées que chez les non-aidantsNote de bas de page 11. Des études menées dans ce domaine ont également révélé que les répercussions psychologiques de la prestation de soins varient selon le sexe de l’aidant et la nature de la relation entre l’aidant et le bénéficiaire de soins primairesNote de bas de page 12. Des études ont également cerné, outre ces répercussions psychologiques subies par l’aidant, plusieurs effets néfastes sur la santé physique. Les aidants sont par exemple susceptibles d’avoir de moins bonnes habitudes liées à la santé, de présenter des réactions physiologiques altérées, voire de mourirNote de bas de page 13.
Bien que, dans de nombreux pays développés, le nombre d’aidants ait considérablement augmenté ces dernières années, on relève relativement peu de tentatives visant à caractériser les effets sur la santé de la prestation de soins au moyen d’enquêtes nationales menées auprès de la population. Une enquête récente réalisée auprès de la population au Royaume-UniNote de bas de page 14 a révélé que les aidants, comparativement aux personnes qui n’offrent pas de soins, étaient davantage susceptibles d’avoir une moins bonne qualité de vie en matière de santé et de souffrir d’anxiété et de dépression. D’après les déclarations des participants d’un vaste échantillon national aux États-Unis, les aidants ont une moins bonne qualité de vie, des capacités physiques fonctionnelles plus faibles et moins de contacts sociauxNote de bas de page 15. Les autres enquêtes nationales ont porté généralement sur les répercussions de la prestation de soins auprès de personnes ayant des problèmes de santé particuliers, comme un cancer ou un accident vasculaire cérébral (AVC). De plus, les enquêtes visant à examiner les effets de la prestation de soins sur la santé des aidants décrivent généralement ces effets au moyen de questionnaires d’enquête demandant aux participants des renseignements sur leur santé mentale et physique globale au moyen d’instruments de mesure de l’état global de santé largement utilisés et validésNote de bas de page 12,Note de bas de page 16 mais, le plus souvent, ces études ne posent pas de questions précises aux participants sur les répercussions en matière de santé et de comportements liés à la santé (activité physique, consommation d’alcool, etc.) qu’ils subissent directement en lien avec leurs activités de prestation de soins. Nous estimons que modifier la formulation des questionnaires constituerait un changement d’importance permettant de mieux saisir les effets sur la santé directement liés à la prestation des soins.
Avec l’augmentation spectaculaire de la longévité dans de nombreux pays, dont le Canada, la structure de la population a considérablement changé au cours des vingt dernières annéesNote de bas de page 3. En ce qui a trait à la prestation de soins, cela signifie que l’âge de l’aidant a également considérablement augmenté, tout comme l’âge de la personne soignée. De même, le fardeau économique de la prestation de soins semble aussi avoir augmenté de façon spectaculaire, y compris pour l’aidantNote de bas de page 2. Dans ce cadre, notre étude visait principalement à décrire les variations des répercussions sur la santé de la prestation de soins entre groupes d’âge (en accordant une attention particulière à la façon dont la prestation de soins peut avoir une incidence différente sur les aidants âgés comparativement aux aidants plus jeunes) et en fonction du statut socioéconomique (revenu familial) de l’aidant.
Méthodologie et outils
Population à l’étude
Nous avons utilisé des données transversales issues de l’Enquête sociale générale (ESG) de 2012, qui est actuellement la version de l’ESG la plus récente à contenir des données sur la prestation de soins (avec l’ESG de 2018 à venir). Cette enquête a été réalisée pour la première fois en 1985 dans le but principal de recueillir des données sur les tendances sociales afin de caractériser l’évolution des conditions de vie et du bien-être des Canadiens. Elle a également été conçue pour fournir des renseignements sur certaines questions précises de politique sociale.
L’ESG de 2012 a permis de recueillir des données sur les aidants et sur les bénéficiaires de soins. Dans cette version de l’ESG, on a recruté, au moyen de méthodes de composition aléatoire (CA) et d’entrevue téléphonique assistée par ordinateur (ITAO), des participants de 15 ans et plus vivant dans des ménages privés. La base de sondage a exclu les personnes qui résidaient au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut ainsi que celles qui vivaient à temps plein en établissement. Au total, 23 093 personnes ont participé à l’ESG de 2012, avec un taux de participation global de 65,7 %Note de bas de page 17. Contrairement aux cycles précédents de l’ESG, la version de 2012 incluait des questions sur le type et la gravité des problèmes de santé ou des invalidités de longue durée pour lesquels les personnes recevaient ou fournissaient des soins. Conformément aux objectifs de ces analyses, l’ESG de 2012 a également permis d’obtenir des renseignements sur les répercussions de la prestation de soins sur les comportements de santé des aidants, notamment la participation à des activités physiques et sociales. Des données ont également été recueillies sur les principales activités, la scolarité, le revenu et diverses autres caractéristiques sociodémographiques des répondantsNote de bas de page 18.
Mesures
L’ESG de 2012 demandait aux participants d’indiquer précisément dans quelle mesure la prestation de soins avait eu une incidence sur leur santé au cours des 12 derniers mois. Les répercussions sur le plan social et sur le plan de la santé qui ont été saisies et analysées dans cette étude proviennent des réponses des aidants lorsqu’on leur a demandé s’ils s’adaptaient « très bien » à la prestation de soins (par opposition à « généralement bien », « pas très bien » ou « pas bien du tout », combinées pour les analyses), s’ils demandaient de l’aide professionnelle pour la prestation de soins (« jamais » par opposition à « une fois », « deux fois », « 2 à 3 fois », ou « 4 fois et plus »), s’ils éprouvaient des difficultés financières liées à la prestation de soins (oui ou non), si leur santé globale avait pâti de la prestation de soins (oui ou non) et s’ils éprouvaient un sentiment de dépression (oui ou non) ou de solitude et d’isolement (oui ou non). Ont été également évalués les comportements liés à la santé influencés par la prestation de soins (en particulier tabagisme, consommation d’alcool, saine alimentation, exercice).
Analyses statistiques
Toutes les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SAS (Statistical Analysis Software, version 9.4, Cary, Caroline du Nord, États-Unis). Nous avons d’abord effectué des analyses descriptives pour décrire l’échantillon de l’étude. Nous les avons ensuite approfondies pour comparer, entre groupes d’âge, les principales caractéristiques des participants (âge, revenu, lien avec le bénéficiaire de soins primaires, maladie du bénéficiaire en lien avec la prestation de soins primaires, nombre de personnes fournissant des soins et nombre d’heures consacrées à la prestation de soins chaque semaine). Nous avons utilisé le test du rapport de vraisemblance pour comparer la distribution de ces variables au sein de cinq groupes d’âge d’aidants (15 à 34 ans, 35 à 49 ans, 50 à 64 ans, 65 à 74 ans et 75 ans et plus). Nous avons réalisé des analyses descriptives similaires pour évaluer, en fonction de l’âge de l’aidant, l’incidence de la prestation de soins sur plusieurs comportements liés à la santé : l’exercice, les habitudes alimentaires, la consommation d’alcool et le tabagisme.
Nous avons ensuite évalué, au moyen d’une régression logistique multiple, les différences liées à l’âge pour plusieurs résultats autodéclarés attribuables à la prestation de soins, que ce soit sur le plan social ou sur le plan de la santé : la capacité d’adaptation, le sentiment de solitude ou d’isolement, la dépression, les difficultés financières, le recours à une aide professionnelle pour prodiguer des soins et l’incidence globale de la prestation de soins sur la santé. Nous avons calculé les rapports de cotes (RC) et les intervalles de confiance (IC) à 95 % correspondants, en utilisant le groupe d’âge le plus jeune comme catégorie de référence (car il s’agissait du groupe ayant vraisemblablement la meilleure santé globale). Nous avons effectué des analyses stratifiées par catégorie de revenu du ménage (moins de 40 000 $, de 40 000 $ à 99 999 $ et 100 000 $ et plus). Nous avons ajusté les modèles de régression logistique pour le sexe, le nombre d’heures par semaine pendant lesquelles le répondant avait prodigué des soins et le nombre de personnes soignées.
Enfin, comme l’un des principaux objectifs de ces analyses était de déterminer quels facteurs chez les aidants âgés (en particulier le sexe, le nombre de personnes soignées et le nombre d’heures consacrées aux soins par semaine) étaient les plus prédictifs d’effets néfastes sur la santé, nous avons également ajusté les modèles de régression logistique pour décrire les effets du sexe et des caractéristiques des soins sur ces effets. Nous avons adapté le modèle à chacune des trois catégories de revenu choisies.
Résultats
Les caractéristiques descriptives des participants à l’ESG sont présentées dans le tableau 1. Au total, 7 082 répondants ont déclaré prodiguer des soins à une personne atteinte d’une maladie chronique ou d’une invalidité et 2 470 répondants à des personnes ayant un problème lié au vieillissement. Nous avons effectué des analyses subséquentes auprès de ces 9 552 aidants, qui ont constitué notre échantillon de base.
Caractéristiques | Nombre de participants | % | |
---|---|---|---|
Sexe | Hommes | 9 794 | 42,4 |
Femmes | 13 299 | 57,6 | |
Groupe d’âge (ans) | 15 à 34 | 3 756 | 16,3 |
35 à 49 | 5 351 | 23,2 | |
50 à 64 | 7 395 | 32,0 | |
65 à 74 | 3 589 | 15,5 | |
75 et plus | 3 002 | 13,0 | |
Revenu total du ménage ($) | Moins de 10 000 | 444 | 1,9 |
10 000 à 29 999 | 3 276 | 14,2 | |
30 000 à 59 999 | 4 989 | 21,6 | |
60 000 à 99 999 | 4 341 | 18,8 | |
100 000 et plus | 4 796 | 20,8 | |
Inconnu | 5 247 | 22,7 | |
Degré de scolarité le plus élevé | Études secondaires non terminées | 4 526 | 19,8 |
Études secondaires ou l’équivalent | 6 223 | 27,2 | |
École de métier | 1 149 | 5,0 | |
Collège ou autre établissement non universitaire | 4 672 | 20,4 | |
Université (niveau inférieur au baccalauréat) | 940 | 4,1 | |
Université (baccalauréat) | 3 582 | 15,7 | |
Université (niveau supérieur au baccalauréat) | 1 769 | 7,7 | |
État matrimonial | Marié ou conjoint de fait | 13 509 | 58,6 |
Veuf | 2 651 | 11,5 | |
Séparé ou divorcé | 2 618 | 14,7 | |
Célibataire ou jamais marié | 4 724 | 18,5 | |
Activité principale du participant | Actif | 11 383 | 49,4 |
Retraité | 6 923 | 30,0 | |
Étudiant | 1 351 | 5,9 | |
Atteint d’une maladie de longue durée | 995 | 4,3 | |
Entretien du foyer | 871 | 3,8 | |
Soin des enfants | 773 | 3,4 | |
Autre | 797 | 3,5 | |
Soins prodigués au cours de la dernière année | Pour une personne atteinte d’une maladie chronique ou d’une invalidité | 7 082 | 30,7 |
Pour une personne ayant des problèmes liés au vieillissement | 2 470 | 10,7 | |
Soins reçus au cours de la dernière année | Pour une maladie chronique ou une invalidité | 2 859 | 12,4 |
Total des participants | 23 093 | 100,0 |
Comme l’illustre le tableau 2, les femmes formaient environ 60 % des aidants, cette proportion demeurant constante dans tous les groupes d’âge. Nous avons observé des différences notables relatives à plusieurs caractéristiques liées à l’âge de l’aidant. Une grande proportion des aidants avaient un revenu familial supérieur à 60 000 $ (46,1 %), et les aidants relativement jeunes (35 à 64 ans) étaient en général ceux qui avaient le revenu familial le plus élevé. Le bénéficiaire de soins primaires le plus couramment cité était, de loin, la mère du répondant (28,4 %), suivi d’un ami proche (11,6 %), du père (10,7 %) et de la conjointe ou du partenaire (10,1 %). Comme nous l’avions prévu, la relation avec le bénéficiaire de soins primaires variait selon l’âge. Chez les aidants plus âgés (65 ans et plus), la conjointe ou le partenaire était le bénéficiaire de soins primaires le plus fréquemment cité, tandis que chez les aidants plus jeunes, il s’agissait d’un parent ou, dans le groupe d’âge le plus jeune, d’un grand-parent. Il est important de souligner que 87 % des aidants de notre échantillon ont déclaré avoir consacré par semaine 21 heures ou moins à la prestation de soins, mais que les aidants plus âgés avaient tendance à consacrer plus de temps à la prestation de soins que les aidants plus jeunes. Environ 14 % des aidants de 75 ans et plus ont en effet déclaré consacrer 48 heures ou plus par semaine à des activités liées à la prestation de soins, contre 5 % des aidants chez les moins de 50 ans. Cependant, les aidants relativement jeunes (moins de 50 ans) étaient plus susceptibles de fournir des soins à plus d’une personne. Dans tous les groupes d’âge, le « vieillissement » était la raison la plus courante pour laquelle les aidants prodiguaient des soins, comparativement à une maladie ou à une blessure précises.
Caractéristiques | Âge de l’aidant (en années) | pNote de bas de page a | ||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
15 à 34 1 476 aidants |
35 à 49 2 336 aidants |
50 à 64 3 822 aidants |
65 à 74 1 316 aidants |
75 et plus 602 aidants |
Total 9 552 aidants |
|||||||||
n | % | n | % | n | % | n | % | n | % | n | % | |||
Sexe | Hommes | 586 | 39,7 | 979 | 41,9 | 1 492 | 39,0 | 452 | 41,7 | 178 | 36,6 | 3 837 | 40,2 | 0,09 |
Femmes | 890 | 60,3 | 1 357 | 58,1 | 2 330 | 61,0 | 631 | 58,3 | 308 | 63,4 | 5 715 | 59,8 | ||
Revenu ($) | Moins de 30 000 | 146 | 13,6 | 213 | 10,8 | 441 | 11,5 | 250 | 19,0 | 155 | 25,8 | 1 205 | 12,6 | < 0,001 |
30 000 à 59 999 | 238 | 22,2 | 393 | 19,9 | 843 | 22,1 | 415 | 31,5 | 194 | 32,2 | 2 083 | 21,8 | ||
60 000 à 99 999 | 321 | 29,9 | 560 | 28,3 | 859 | 22,5 | 247 | 18,8 | 65 | 10,8 | 2 052 | 21,5 | ||
100 000 et plus | 369 | 34,4 | 811 | 41,0 | 998 | 26,1 | 141 | 10,7 | 27 | 4,5 | 2 346 | 24,6 | ||
Inconnu | 402 | – | 359 | – | 681 | – | 263 | – | 161 | – | 1 866 | 19,5 | ||
Lien de parenté avec le bénéficiaire de soins primaires | Conjoint | 27 | 1,9 | 115 | 5,1 | 320 | 8,7 | 256 | 20,4 | 208 | 38,2 | 926 | 10,1 | < 0,001 |
Mère | 234 | 16,4 | 740 | 32,6 | 1 404 | 38,0 | 223 | 17,9 | 8 | 1,5 | 2 609 | 28,4 | ||
Père | 150 | 10,5 | 374 | 16,5 | 427 | 11,6 | 31 | 2,5 | 0 | 0,0 | 982 | 10,7 | ||
Belle-mère | 50 | 3,5 | 152 | 6,7 | 303 | 8,2 | 62 | 4,9 | 5 | 0,9 | 572 | 6,2 | ||
Beau-père | 17 | 1,2 | 78 | 3,4 | 124 | 3,4 | 15 | 1,2 | 1 | 0,2 | 235 | 2,6 | ||
Grand-parent | 555 | 39,0 | 135 | 5,9 | 7 | 0,2 | 0 | 0,0 | 0 | 0 | 697 | 7,6 | ||
Frère ou sœur | 65 | 4,6 | 75 | 3,3 | 182 | 5,0 | 109 | 8,7 | 54 | 9,9 | 485 | 5,3 | ||
Enfant | 41 | 1,8 | 153 | 6,7 | 184 | 5,0 | 77 | 5,1 | 35 | 6,4 | 490 | 5,4 | ||
Voisin | 46 | 3,2 | 81 | 3,6 | 142 | 3,8 | 89 | 7,0 | 45 | 8,2 | 403 | 4,4 | ||
Ami proche | 117 | 8,2 | 191 | 8,4 | 367 | 9,9 | 253 | 20,2 | 142 | 26,1 | 1 070 | 11,6 | ||
Autre | 122 | 8,6 | 178 | 7,8 | 235 | 6,4 | 139 | 11,1 | 47 | 8,6 | 721 | 7,8 | ||
Non précisé | 52 | – | 64 | – | 127 | – | 62 | – | 57 | – | 362 | – | ||
Nombre d’heures par semaine | Moins de 7 | 1 004 | 72,2 | 1 517 | 69,0 | 2 288 | 64,4 | 726 | 52,5 | 274 | 55,5 | 5 809 | 66,0 | < 0,001 |
7 à moins de 21 | 282 | 20,3 | 457 | 20,8 | 785 | 22,1 | 219 | 18,9 | 101 | 20,5 | 1 844 | 21,0 | ||
21 à moins de 48 | 66 | 4,7 | 125 | 5,7 | 281 | 7,9 | 99 | 8,5 | 48 | 9,7 | 619 | 7,0 | ||
48 à moins de 96 | 30 | 2,2 | 48 | 2,2 | 95 | 2,7 | 46 | 4,0 | 33 | 6,7 | 252 | 2,9 | ||
96 et plus | 9 | 0,7 | 51 | 2,3 | 106 | 3,0 | 71 | 6,1 | 38 | 7,7 | 275 | 3,1 | ||
Non précisé | 85 | – | 138 | – | 267 | – | 155 | – | 108 | – | 753 | – | ||
Problème de santé | Cancer | 138 | 9,8 | 317 | 4,1 | 380 | 10,3 | 165 | 13,2 | 58 | 10,9 | 1 058 | 11,6 | < 0,001 |
Maladie cardiovasculaire | 121 | 8,6 | 220 | 9,8 | 392 | 10,7 | 109 | 8,7 | 70 | 13,1 | 912 | 10,0 | ||
Diabète | 51 | 3,6 | 88 | 3,9 | 90 | 2,5 | 24 | 1,9 | 14 | 2,6 | 267 | 2,9 | ||
Maladie mentale | 109 | 7,7 | 180 | 8,0 | 205 | 5,6 | 165 | 13,2 | 24 | 4,5 | 599 | 6,6 | ||
Démence | 53 | 3,8 | 115 | 5,1 | 294 | 8,0 | 106 | 8,5 | 56 | 10,5 | 624 | 6,8 | ||
Atteinte neurologique | 88 | 6,2 | 114 | 5,1 | 159 | 4,3 | 81 | 6,5 | 24 | 4,5 | 446 | 4,9 | ||
Vieillissement | 396 | 28,1 | 586 | 26,0 | 1 193 | 32,5 | 314 | 25,2 | 118 | 22,1 | 2 607 | 28,6 | ||
Trouble oculaire | 27 | 1,9 | 40 | 1,8 | 92 | 2,5 | 40 | 3,2 | 27 | 5,1 | 226 | 2,5 | ||
Blessure | 74 | 5,3 | 68 | 3,0 | 122 | 3,3 | 48 | 3,9 | 18 | 3,4 | 330 | 3,6 | ||
Arthrite | 50 | 3,6 | 86 | 3,8 | 152 | 4,1 | 52 | 4,2 | 24 | 4,5 | 367 | 4,0 | ||
Retard de développement | 40 | 2,8 | 68 | 3,0 | 66 | 1,8 | 32 | 2,6 | 6 | 1,1 | 212 | 2,3 | ||
Autre | 163 | 11,6 | 373 | 16,5 | 529 | 14,4 | 111 | 8,9 | 65 | 12,2 | 1 472 | 16,1 | ||
Non précisé | 66 | – | 81 | – | 148 | – | 69 | – | 68 | – | 432 | – | ||
Nombre de personnes à qui des soins sont prodigués | Une | 785 | 55,0 | 1 239 | 54,2 | 2 189 | 59,1 | 838 | 66,3 | 380 | 69,6 | 5 426 | 58,5 | < 0,001 |
Deux | 385 | 27,0 | 696 | 30,5 | 984 | 26,6 | 241 | 19,2 | 85 | 15,5 | 2 391 | 25,9 | ||
Trois ou plus | 258 | 18,1 | 351 | 15,4 | 532 | 14,4 | 182 | 14,5 | 81 | 14,8 | 1 404 | 15,2 | ||
Non précisé | 48 | – | 50 | – | 117 | – | 60 | – | 56 | – | 432 | – | ||
Notes de bas de page
|
Les aidants ont déclaré que la prestation de soins avait des répercussions négatives sur plusieurs de leurs comportements liés à la santé (tableau 3). De manière générale, ces répercussions étaient plus importantes chez les aidants d’âge moyen. Par exemple, parmi ceux de 35 à 49 ans, 32,4 % ont indiqué faire moins d’exercice en raison de la prestation de soins, 19 % ont déclaré que leurs habitudes alimentaires étaient devenues moins saines et 5,3 % avaient augmenté leur consommation d’alcool, alors que chez les personnes âgées de 65 ans et plus, ces pourcentages étaient de respectivement 20,8 %, 10,8 % et 1,9 %. Les changements de comportement lié au tabagisme (augmentation ou diminution) étaient négligeables au sein de tous les groupes d’âge.
La prestation de soins a-t-elle eu une incidence sur les éléments suivants? | Âge de l’aidant (en années) | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
15 à 34 | 35 à 49 | 50 à 64 | 65 et plus | ||||||
n | % | n | % | n | % | n | % | ||
Exercice | Aucun changement | 752 | 78,9 | 1 009 | 63,6 | 1 795 | 66,2 | 957 | 75,8 |
Augmentation de l’activité physique | 35 | 3,7 | 62 | 3,9 | 106 | 3,9 | 43 | 3,4 | |
Diminution de l’activité physique | 166 | 17,4 | 514 | 32,4 | 812 | 30,0 | 263 | 20,8 | |
Habitudes alimentaires | Aucun changement | 792 | 83,1 | 1 213 | 76,1 | 2 123 | 77,7 | 1 090 | 85,0 |
Alimentation plus saine | 48 | 5,0 | 76 | 4,8 | 148 | 5,5 | 53 | 4,1 | |
Alimentation moins saine | 113 | 11,9 | 305 | 19,1 | 462 | 17,0 | 139 | 10,8 | |
Alcool | Aucun changement | 785 | 82,0 | 1 253 | 78,3 | 2 098 | 76,2 | 852 | 65,8 |
Ne boit pas | 122 | 12,7 | 231 | 14,4 | 516 | 18,8 | 404 | 31,2 | |
Consomme davantage d’alcool | 28 | 2,9 | 85 | 5,3 | 101 | 3,7 | 25 | 1,9 | |
Consomme moins d’alcool | 15 | 1,6 | 23 | 1,4 | 22 | 0,8 | 6 | 0,5 | |
A cessé de consommer de l’alcool | 6 | 0,1 | 4 | 0,2 | 12 | 0,4 | 4 | 0,3 | |
A commencé à boire | 1 | 0,0 | 5 | 0,3 | 3 | 0,1 | 3 | 0,2 | |
Tabagisme | Aucun changement | 554 | 57,9 | 824 | 51,4 | 1 223 | 44,4 | 349 | 27,0 |
Ne fume pas | 341 | 36,0 | 681 | 42,5 | 1 361 | 29,5 | 917 | 70,9 | |
Consomme davantage de tabac | 33 | 3,5 | 54 | 3,4 | 95 | 3,5 | 8 | 0,6 | |
Consomme moins de tabac | 11 | 1,2 | 25 | 1,6 | 40 | 1,5 | 12 | 0,9 | |
A cessé de fumer | 13 | 1,4 | 10 | 0,6 | 23 | 0,8 | 4 | 0,3 | |
A commencé à fumer | 4 | 0,4 | 8 | 0,5 | 10 | 0,4 | 3 | 0,2 | |
Remarque : Les tests de la valeur p pour déterminer les différences dans la distribution de la variable de classification en fonction de quatre groupes d’âge, d’après le rapport de vraisemblance (chi carré), étaient tous statistiquement significatifs (p < 0,05). |
Nous présentons dans le tableau 4 les rapports de cotes décrivant les différences quant aux répercussions autodéclarées de la prestation de soins sur les résultats sur le plan social et sur le plan de la santé, par groupe d’âge et par revenu total du ménage. Étant donné le vieillissement de la population des aidants, nous avons porté une attention particulière à la santé des plus âgés, c’est-à-dire de ceux de 75 ans et plus. Dans l’ensemble, ces derniers ont déclaré s’adapter « très bien » à la prestation de soins, comparativement au groupe d’âge le plus jeune, c’est-à-dire ceux de moins de 35 ans (RC = 1,47; IC à 95 % : 1,15 à 1,87). Cette tendance a été observée dans toutes les catégories de revenu, même si elle n’était pas statistiquement significative dans tous les cas. Les aidants plus âgés étaient par ailleurs moins susceptibles d’éprouver des difficultés financières attribuables à la prestation de soins. Plus précisément, le rapport de cotes lié aux difficultés financières signalées par les aidants de 75 ans et plus par rapport à ceux de moins de 35 ans était de 0,29 (IC à 95 % : 0,16 à 0,50). Les rapports de cotes présentés dans le tableau 4 révèlent toutefois plusieurs différences en fonction de la catégorie de revenu. Parmi les aidants plus âgés appartenant au groupe de revenu le plus faible (moins de 40 000 $), les aidants de 75 ans ou plus étaient ceux qui étaient le plus susceptibles de déclarer qu’ils se sentaient déprimés en raison de la prestation de soins comparativement à ceux de moins de 35 ans (RC = 1,56; IC à 95 % : 0,84 à 2,92), bien que cette différence ne soit pas statistiquement significative.
Effet autodéclaré sur la santé | Groupe d’âge (ans) | Faible revenu (moins de 40 000 $) |
Revenu moyen (40 000 $ à 99 999 $) |
Revenu élevé (plus de 100 000 $) |
Ensemble des aidants | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
RC | IC à 95 % | RC | IC à 95 % | RC | IC à 95 % | RC | IC à 95 % | ||
Très bonne adaptation à la prestation de soins | 15 à 34 | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. |
35 à 49 | 0,85 | 0,56 à 1,28 | 0,80 | 0,60 à 1,05 | 0,75 | 0,51 à 1,03 | 0,73 | 0,62 à 0,86 | |
50 à 64 | 0,84 | 0,58 à 1,21 | 0,93 | 0,72 à 1,20 | 0,69 | 0,51 à 0,94 | 0,80 | 0,69 à 0,93 | |
65 à 74 | 1,00 | 0,67 à 1,49 | 1,14 | 0,83 à 1,55 | 1,12 | 0,69 à 1,83 | 1,00 | 0,83 à 1,21 | |
75 et plus | 1,69 | 1,07 à 2,67 | 1,45 | 0,94 à 2,23 | 1,15 | 0,39 à 3,41 | 1,47 | 1,15 à 1,87 | |
Effets néfastes sur la santé globale découlant de la prestation de soins | 15 à 34 | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. |
35 à 49 | 1,62 | 0,91 à 2,88 | 2,56 | 1,69 à 3,85 | 2,79 | 1,63 à 4,78 | 2,73 | 2,12 à 3,51 | |
50 à 64 | 2,78 | 1,66 à 4,65 | 2,45 | 1,66 à 3,62 | 2,59 | 1,52 à 4,39 | 2,82 | 2,22 à 3,58 | |
65 à 74 | 1,98 | 1,14 à 3,45 | 1,81 | 1,15 à 2,87 | 1,48 | 0,67 à 3,28 | 2,06 | 1,55 à 2,72 | |
75 et plus | 1,20 | 0,63 à 2,72 | 1,52 | 0,81 à 2,84 | 1,63 | 0,30 à 8,93 | 1,66 | 1,17 à 2,35 | |
Recherche d’aide professionnelle pour la prestation de soins | 15 à 34 | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. |
35 à 49 | 1,78 | 1,03 à 3,08 | 1,07 | 0,73 à 1,56 | 1,42 | 0,87 à 2,34 | 1,25 | 1,00 à 1,57 | |
50 à 64 | 2,08 | 1,26 à 3,44 | 1,40 | 1,00 à 1,98 | 1,47 | 0,91 à 2,37 | 1,43 | 1,17 à 1,77 | |
65 à 74 | 1,51 | 0,87 à 2,60 | 0,90 | 0,58 à 1,38 | 0,98 | 0,46 à 2,10 | 1,12 | 0,87 à 1,45 | |
75 et plus | 0,68 | 0,35 à 1,33 | 1,08 | 0,61 à 1,93 | 0,92 | 0,17 à 4,94 | 0,85 | 0,61 à 1,20 | |
Sentiment de solitude ou d’isolement découlant de la prestation de soins | 15 à 34 | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. |
35 à 49 | 1,84 | 1,08 à 3,16 | 1,90 | 1,28 à 2,82 | 2,09 | 1,24 à 3,52 | 2,36 | 1,85 à 3,01 | |
50 à 64 | 2,51 | 1,54 à 4,09 | 1,75 | 1,20 à 2,54 | 1,64 | 0,98 à 2,75 | 2,13 | 1,69 à 2,68 | |
65 à 74 | 1,57 | 0,92 à 2,67 | 1,06 | 0,67 à 1,68 | 0,83 | 0,35 à 1,94 | 1,46 | 1,10 à 1,93 | |
75 et plus | 1,34 | 0,73 à 2,46 | 1,64 | 0,91 à 2,94 | 0,80 | 0,09 à 6,77 | 1,83 | 1,30 à 2,57 | |
Sentiment de dépression découlant de la prestation de soins | 15 à 34 | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. |
35 à 49 | 0,69 | 0,41 à 1,14 | 0,61 | 0,42 à 0,89 | 0,57 | 0,35 à 0,94 | 0,57 | 0,45 à 0,71 | |
50 à 64 | 0,50 | 0,32 à 0,78 | 0,57 | 0,40 à 0,81 | 0,50 | 0,31 à 0,83 | 0,52 | 0,42 à 0,64 | |
65 à 74 | 0,77 | 0,47 à 1,28 | 0,74 | 0,48 à 1,13 | 0,80 | 0,38 à 1,70 | 0,70 | 0,54 à 0,90 | |
75 et plus | 1,56 | 0,84 à 2,92 | 0,54 | 0,32 à 0,93 | n.e. | 0,81 | 0,58 à 1,13 | ||
Difficultés financières découlant de la prestation de soins | 15 à 34 | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. | 1,0 | Réf. |
35 à 49 | 1,54 | 0,83 à 2,85 | 1,16 | 0,74 à 1,82 | 1,39 | 0,65 à 2,98 | 1,10 | 0,83 à 1,48 | |
50 à 64 | 1,45 | 0,83 à 2,56 | 0,71 | 0,46 à 1,10 | 1,05 | 0,49 à 2,24 | 0,91 | 0,83 à 1,48 | |
65 à 74 | 0,71 | 0,37 à 1,36 | 0,27 | 0,14 à 0,51 | 0,59 | 0,17 à 2,06 | 0,51 | 0,36 à 0,73 | |
75 et plus | 0,32 | 0,13 à 0,80 | 0,20 | 0,07 à 0,53 | n.e. | 0,29 | 0,16 à 0,50 | ||
Abréviations : n.e., non estimable; Réf., groupe de référence. |
Enfin, nous avons effectué des analyses de régression logistique afin de mieux comprendre quelles caractéristiques, en particulier chez les aidants de 65 ans et plus, étaient liées à une probabilité accrue que la prestation de soins ait une incidence sur la santé globale (tableau 5). Si, dans toutes les catégories de revenu, les femmes étaient bien plus susceptibles que les hommes de subir des répercussions sur leur santé globale en lien avec la prestation de soins, c’était particulièrement le cas chez les répondants dont le revenu familial était supérieur à 100 000 $ (bien que cela ne soit pas statistiquement significatif). Ainsi, le rapport de cotes lié à une dégradation de l’état de santé global attribuable à la prestation de soins était de 2,67 (IC à 95 % : 0,81 à 8,44) chez les femmes comparativement aux hommes. De plus, et ce n’est guère surprenant, le nombre d’heures par semaine consacrées à la prestation de soins s’est révélé également un facteur prédictif très important de la détérioration de l’état de santé global, et ce, dans toutes les catégories de revenu.
Covariable | Revenu du ménage | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Moins de 40 000 $ | 40 000 $ à 99 999 $ | 100 000 $ et plus | |||||
RC | IC à 95 % | RC | IC à 95 % | RC | IC à 95 % | ||
Sexe | Masculin | 1,00 | Réf. | 1,00 | Réf. | 1,00 | Réf. |
Féminin | 1,65 | 0,97 à 2,79 | 2,15 | 1,28 à 3,64 | 2,67 | 0,81 à 8,44 | |
Nombre de personnes soignées | Une | 1,00 | Réf. | 1,00 | Réf. | 1,00 | Réf. |
Deux ou plus | 0,93 | 0,55 à 1,83 | 1,20 | 0,72 à 2,04 | 1,03 | 0,07 à 2,63 | |
Nombre d’heures par semaine consacrées à la prestation de soins | 2 à 6 | 1,00 | Réf. | 1,00 | Réf. | 1,00 | Réf. |
7 à 20 | 1,85 | 1,01 à 3,38 | 3,36 | 1,81 à 6,24 | 1,11 | 0,27 à 5,21 | |
21 à 48 | 2,16 | 1,01 à 4,59 | 5,91 | 2,76 à 12,62 | 2,30 | 0,38 à 14,16 | |
48 ou plus | 4,90 | 2,70 à 8,89 | 7,89 | 3,63 à 17,13 | 4,36 | 0,97 à 19,46 | |
Abréviation : Réf., groupe de référence. |
Analyse
Nos analyses de l’ESG de 2012 mettent en relief d’importantes caractéristiques des aidants canadiens. Elles vont également plus loin que les analyses antérieures de l’ESG de 2012 car elles présentent des données plus détaillées sur les aidants plus âgésNote de bas de page 1. D’après les données de l’enquête, environ 20 % des aidants canadiens ont 65 ans et plus. De ce nombre, environ 31 % ont 75 ans et plus, environ 30 % prodiguent des soins à leur partenaire, 32 % prodiguent des soins à plus d’une personne et environ 11 % consacrent 48 heures par semaine ou plus à ces soins. Parmi les aidants de 65 ans et plus, les femmes et les aidants qui consacrent un plus grand nombre d’heures à la prestation de soins sont également les plus susceptibles de signaler des effets néfastes sur leur santé globale. Étant donné qu’on prévoit une augmentation à la fois du nombre de personnes âgées au Canada et de l’espérance de vie, ces répercussions connexes vont considérablement augmenter. La comparaison avec les données antérieures présentées par Cranswick et DosmanNote de bas de page 19 à l’aide de l’ESG de 2007 révèle à quel point le changement dans la répartition par groupe d’âge des aidants canadiens a été spectaculaire en cinq ans. En 2007, parmi les aidants de 45 ans et plus, 24 % avaient 65 ans et plus. En 2012, ils sont 41 %. On s’attend évidemment à ce que ce pourcentage augmente.
Fait important, l’ESG de 2012 nous a également permis d’examiner les répercussions (autodéclarées) spécifiques de la prestation de soins sur la santé. Une étude antérieureNote de bas de page 20 a révélé des différences en matière de santé physique et mentale globale (autodéclarée) entre les aidants et les autres répondants ayant participé à l’ESG de 2012. Par exemple, parmi les participants ayant prodigué des soins à une personne présentant un problème lié au vieillissement, 24,8 % ont déclaré être en excellente santé physique, contre 21,6 % parmi ceux n’ayant pas prodigué de soins. Inversement, 27 % des aidants ont déclaré que leur santé mentale était excellente, contre 33 % chez les participants n’ayant pas prodigué de soins. Cependant, examiner uniquement la santé globale des aidants est susceptible de nous amener à négliger d’importantes répercussions sur la santé physique et mentale pouvant être causées par des facteurs de stress ou de la fatigue attribuable à la prestation de soins elle-même. D’après nos analyses, les aidants les plus âgés s’adaptent bien à la prestation de soins, peut-être parce qu’ils ont moins de difficultés financières et peuvent donc payer une aide professionnelle supplémentaire. Cependant, chez les aidants les plus âgés appartenant à la catégorie de revenu la plus faible, les problèmes de santé mentale associés à la prestation de soins (en particulier la dépression) sont à surveiller. En effet, dans tous les autres groupes d’âge (moins de 75 ans) de cette catégorie de revenu, le RC était inférieur à 1, ce qui constitue un contraste frappant avec le groupe des 75 ans et plus (RC = 1,56). La taille de l’échantillon du groupe le plus âgé étant plus réduite que celle des autres groupes, il convient de mener d’autres travaux pour obtenir des preuves complémentaires de cette tendance.
En outre, et ce qui va dans le même sens que d’autres travaux de rechercheNote de bas de page 21, tous les aidants ont déclaré qu’ils éprouvaient un sentiment d’isolement social ou de solitude lié à leurs responsabilités en matière de prestation de soins, bien que cela semble avoir été atténué à la fois par l’âge et le revenu. Les incohérences entre les réponses des aidants sur leur santé globale émergeant des analyses précédentes de l’ESG de 2012 et les répercussions de la prestation de soins sur la santé relevées ici sont le signe qu’il faut poser des questions d’enquête ciblant précisément les répercussions liées au rôle d’aidant. Par ailleurs, ces constatations pourraient également laisser penser que les résultats sur la santé globale peuvent ne pas refléter ces répercussions de la prestation de soins sur la santé car d’autres ressources (p. ex. revenu, soutien social) dans la vie des aidants ont des effets positifs sur leur santéNote de bas de page 6.
De plus, nous avons constaté que les répercussions de la prestation de soins sur les comportements liés à la santé étaient différentes selon les groupes d’âge. Les aidants d’âge moyen (de 35 à 64 ans) ont, dans une plus grande mesure que les aidants plus jeunes ou plus âgés, déclaré que la prestation de soins avait des répercussions négatives sur leur activité physique, leur alimentation et leur consommation d’alcool. Les différences de répercussions de la prestation de soins sur les habitudes en matière d’activité physique selon l’âge sont susceptibles de découler, du moins en partie, d’autres responsabilités, notamment de la profession de l’aidant et du fait de s’occuper simultanément de ses enfants – la « génération sandwich »Note de bas de page 22. D’autres travaux récents ont également révélé que la prestation de soins avait une incidence négative sur la participation à des activités valorisantesNote de bas de page 23. Plus précisément, les aidants apportant une aide considérable en matière de soins de santé étaient cinq fois plus susceptibles de devoir limiter leur participation à des activités valorisantes. Des analyses tirées du Behavioral Risk Factor Surveillance System de 2009 aux États-Unis ont révélé que la prestation de soins était associée à une augmentation du tabagisme, de l’obésité et de l’inactivité physiqueNote de bas de page 24. À l’instar de nos analyses, ils ont également constaté que les répercussions sur l’activité physique étaient plus prononcées chez les aidants plus jeunes. Chez les moins de 65 ans, ils ont découvert que ceux qui étaient sédentaires avaient un rapport de cotes lié au rôle d’aidant de 1,45 (IC à 95 % : 1,09 à 1,94) comparativement à ceux qui étaient physiquement actifs. Ce rapport de cotes descendait à 1,03 (IC à 95 % : 0,71 à 1,50) chez les 65 ans et plus. À l’opposé, chez les 65 ans et plus, les personnes qui consommaient de l’alcool étaient moins susceptibles d’être des aidants (RC = 0,63; IC à 95 % : 0,44 à 0,90) que celles qui n’en consommaient pas. Toutefois, ces données sont limitées en raison de leur nature transversale, qui ne permet pas de déterminer si ces comportements ont changé en raison des nouvelles responsabilités de prestation de soins. Les données de l’ESG de 2012 sont utiles à cet égard, puisque les questions mettent en relief les modifications des comportements liés à la santé. Par exemple, bien que relativement peu de répondants aient indiqué que leurs habitudes liées au tabagisme avaient changé en raison de la prestation de soins, ce changement consistait principalement en une consommation accrue.
Points forts et limites
Plusieurs points forts importants de l’ESG méritent d’être soulignés. Le plan d’échantillonnage de l’ESG a été conçu pour produire des estimations représentatives de la population canadienne. De plus, contrairement aux enquêtes précédentes, l’ESG demandait expressément aux répondants d’indiquer dans quelle mesure la prestation de soins elle-même avait une influence sur différents états et comportements liés à la santé, ceux-ci pouvant se manifester autrement que ce que l’état de santé global autodéclaré suggère. Il s’agit d’un aspect important à prendre en considération lors de l’élaboration de questionnaires d’enquête de ce type destinés aux aidants. L’ESG a également permis de recueillir des renseignements sur tout un éventail d’autres caractéristiques sociodémographiques, notamment le revenu, grâce auxquelles nous avons pu stratifier certaines des répercussions de la prestation de soins sur le plan social et sur le plan de la santé, afin de dresser un portrait plus précis du fardeau socioéconomique qu’elle fait peser sur les fournisseurs de soin.
Malgré ces forces, des limites sont à noter. Il est possible que certains des résultats présentés soient biaisés en raison des taux de participation et du recours à la stratégie d’échantillonnage par téléphone. Comme le taux de participation total était de 65,7 %Note de bas de page 25 et que la participation aux enquêtes téléphoniques est habituellement influencée par des facteurs sociodémographiques et liés au mode de vie, il est difficile de généraliser ces résultats à la population canadienne. Nos analyses ont également été limitées dans certaines situations par un nombre relativement restreint d’aidants, en particulier dans les groupes plus âgés. Même s’il y avait environ 1 900 aidants de 65 ans et plus, nos analyses pour certaines mesures de la santé moins prévalentes ont pu être limitées par la taille de cet échantillon et lorsque nous avons réalisé les analyses stratifiées.
Quoique cette étude démontre que la prestation de soins est associée à plusieurs comportements liés à la santé et à plusieurs résultats en matière de santé mentale, il est important de rappeler les limites des études transversales. Il demeure que l’existence de questions visant directement à déterminer si la prestation de soins a des répercussions sur l’état de santé constitue un avantage important par rapport aux résultats d’autres enquêtes sur ces sujets. Des études de cohorte prospectives sont nécessaires pour confirmer dans quelle mesure la prestation de soins a une influence sur le risque d’apparition de maladies chroniques au fil du temps. Le jumelage de données fournira une occasion d’examiner ces répercussions chez les participants de l’ESG, en respectant un laps de temps de suivi suffisant.
Conclusion
En conclusion, divers effets néfastes sur leur santé ont été cités par les aidants naturels, en particulier les aidants de moins de 65 ans. De plus, dans notre étude, les répercussions de la prestation de soins sur le plan social et sur le plan de la santé sont visibles dans toutes les catégories de revenu. Nous avons constaté, ce qui rejoint les résultats de plusieurs études, que la prestation de soins avait des effets néfastes sur les comportements liés à la santé en matière d’exercice, d’alimentation et de consommation d’alcool. En outre, chez les aidants de 65 ans et plus, les femmes et les répondants qui consacraient un nombre plus élevé d’heures à la prestation de soins étaient plus susceptibles de signaler des effets néfastes sur leur santé globale. Nos observations doivent être interprétées avec circonspection en raison de l’utilisation de données autodéclarées et transversales et en raison de l’existence d’un biais de participation. Ces observations concordent néanmoins avec celles d’études épidémiologiques antérieures et offrent des pistes de recherche pour de futurs travaux sur la prestation de soins, particulièrement en ce qui concerne les répercussions spécifiques de la prestation de soins sur la santé des aidants. Nos analyses révèlent que, à quelques exceptions près, la prestation de soins a des répercussions sur les comportements liés à la santé des aidants et sur leur santé mentale, et ce, quels que soient leur âge et leur revenu. Toutefois, les aidants plus âgés (le plus souvent des femmes), même s’ils fournissent le plus grand nombre d’heures de soins et si leur revenu est inférieur à celui des aidants plus jeunes, semblent moins touchés sur le plan des comportements liés à la santé. Cela s’explique peut‑être par l’existence d’un moins grand nombre de besoins concomitants chez eux que chez les aidants plus jeunes (génération sandwich), ou par un effet de cohorte, selon lequel les générations plus âgées sont moins susceptibles de faire part de leurs préoccupations quant à leur santé ou sont tout simplement moins attentives à certains comportements liés à la santé (par exemple en ce qui concerne la fréquence du tabagisme ou de la consommation d’alcool). Quoi qu’il en soit, il ressort de ces constatations que les systèmes de soutien aux aidants doivent tenir compte des variations liées à l’âge, au sexe et au revenu des aidants.
Remerciements
Les auteurs souhaitent remercier Anna Tomczak, Kelly Biggs et Chantal Houser pour leur aide dans la rédaction de cet article.
Conflits d’intérêts
Aucun conflit à déclarer.
Contributions et déclaration des auteurs
Conception et conceptualisation : RY, PV, NK, SP.
Collecte et analyse des données : PV; interprétation des données : PV, RY.
Rédaction et révision de l’article : PV, RY, NK, SP.
Le contenu de l’article et les points de vue qui y sont exprimés n’engagent que les auteurs; ils ne correspondent pas nécessairement à ceux du gouvernement du Canada.
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