Commentaire – Répartition des comportements en matière de mouvement sur 24 heures : implications en termes de pratique, de politiques et de recherche

Revue PSPMC

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Jennifer R. Tomasone, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 1; Ian Janssen, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 1Note de rattachement des auteurs 2; Travis J. Saunders, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 3; Mary Duggan, CAENote de rattachement des auteurs 4; Rebecca Jones, B.A.Note de rattachement des auteurs 5; Melissa C. Brouwers, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 6; Guy Faulkner, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 7; Stephanie M. Flood, M. Sc.Note de rattachement des auteurs 1; Kirstin N. Lane, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 4Note de rattachement des auteurs 8; Amy E. Latimer-Cheung, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 1; Jean-Philippe Chaput, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 6Note de rattachement des auteurs 9

https://doi.org/10.24095/hpcdp.42.4.05f

Rattachement des auteurs
Correspondance

Jennifer Tomasone, École de kinésiologie et d’études sur la santé, Université Queen’s, Kingston (Ontario) K7L 3N6; tél. : 613-533-6000, poste 79193; courriel : tomasone@queensu.ca

Citation proposée

Tomasone JR, Janssen I, Saunders TJ, Duggan M, Jones R, Brouwers MC, Faulkner G, Flood SM, Lane KN, Latimer-Cheung AE, Chaput JP. Répartition des comportements en matière de mouvement sur 24 heures :
implications en termes de pratique, de politiques et de recherche. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada. 2022;42(4):193-198. https://doi.org/10.24095/hpcdp.42.4.05f

Mots-clés : activité physique, sédentarité, sommeil, moment propice, application des connaissances, santé publique, Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures

Points saillants

  • Pour obtenir des bienfaits sur leur santé, les Canadiens et Canadiennes doivent :
    • bouger au moment qui leur convient;
    • retirer les écrans de leur chambre et limiter l’utilisation d’écrans avant de se coucher;
    • adapter l’heure de leur coucher de manière à avoir le nombre d’heures de sommeil recommandé.
  • La trousse de communication des Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures propose des ressources utilisables en fonction de diverses situations et divers milieux pour aider la population canadienne à optimiser ses comportements en matière de mouvement tout au long de la journée.

Introduction

L’activité physique, la sédentarité et le sommeil ne peuvent pas être traités isolément étant donné leur codépendance : leur intégration à un cycle de 24 heures a d’importantes répercussions sur la santéNote de bas de page 1Note de bas de page 2Note de bas de page 3. Le changement de paradigme en faveur d’une approche intégrée des comportements en matière de mouvement a amené la Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE) à élaborer et à publier les Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures (DCM24H), les premières directives du genre au monde, et ce, pour tous les groupes d’âgeNote de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6Note de bas de page 7. Les DCM24H offrent des recommandations fondées sur des données probantes concernant les niveaux optimaux d’activité physique, de sédentarité et de sommeil en fonction de chaque groupe d’âge, soit les nourrissons, les tout-petits et les enfants d’âge préscolaire (de 0 à 4 ans)Note de bas de page 5, les enfants et les jeunes (de 5 à 17 ans)Note de bas de page 4 et les adultes (de 18 à 64 ans et 65 ans et plus)Note de bas de page 6. Les DCM24H mettent l’accent sur l’importance, du point de vue de la santé, d’intégrer ces comportements à chaque cycle de 24 heures, c’est-à-dire de « profiter au maximum de sa journée » pour sa santé.

Grâce aux efforts récemment déployés pour diffuser les DCM24H au CanadaNote de bas de page 8Note de bas de page 9, la notion de « profiter au maximum de sa journée » gagne du terrain. Le slogan qui accompagne les DCM24H – « Bougez plus. Soyez moins sédentaire. Dormez bien. » – a permis de simplifier les recommandations des DCM24H pour en faire un message unique et générique qui aidera la population canadienne à obtenir la confiance en elle nécessaire pour suivre ces recommandationsNote de bas de page 8Note de bas de page 10.

Si les DCM24H (et le slogan qui s’y rattache) fournissent des conseils sur quoi faire, le grand public, les praticiens, les décideurs et les chercheurs ont également demandé comment faire, notamment quel était le moment optimal pour intégrer les divers comportements en matière de mouvement au cours de la journée. Autrement dit, doit-on faire de l’activité physique le matin, l’après-midi ou le soir? Doit-on éviter les écrans avant de se coucher? L’heure à laquelle on se couche est-elle vraiment importante dans la mesure où le nombre d’heures de sommeil est suffisant?

Des chercheurs ont récemment fait une synthèse de la littérature portant sur les résultats en matière de santé associés au moment de la journée où les comportements en matière de mouvement sont intégrés, ce que nous présentons dans ce numéro spécialNote de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13. D’après les principales conclusions tirées de ces revues systématiques, pour obtenir des bienfaits pour sa santé, la population canadienne doit :

Ce commentaire vise :

  • à fournir des conseils fondés sur des données probantes aux praticiens, aux décideurs et aux chercheurs concernant le moment optimal pour intégrer ces comportements en matière de mouvement au cours de la journée en fonction de différentes situations et différents milieux;
  • à attirer l’attention sur le matériel promotionnel existant et sur le nouveau matériel des DCM24H qui offre à la population canadienne des conseils sur comment « profiter au maximum de sa journée ».

Conseils à l’intention des praticiens, des décideurs et des chercheurs

Les lecteurs peuvent se reporter aux sites Internet de la SCPE et de ParticipACTION pour obtenir des recommandations sur l’activité physique, la sédentarité et le sommeil en fonction des groupes d’âge. Comme il existe des DCM24H différentes pour chaque groupe d’âge, il est impossible de dresser une liste complète des utilisateurs finaux ou des milieux auxquels les conclusions tirées des revues systématiques sont susceptibles de s’appliquer. Nous avons plutôt classé les utilisateurs finaux potentiels en fonction des situations au cours de la journée dans lesquelles ils peuvent intégrer de manière optimale les divers comportements en matière de mouvementNote de bas de page 14Note de bas de page 15. Nous avons inclus des conseils pour les praticiens, les décideurs et les chercheurs en fonction de ces situations. Les conseils sont applicables tout au long de la vie, dans la mesure où il existe des études qui valident ces résultats pour l’ensemble des groupes d’âgeNote de bas de page 16 et que tous les Canadiens et Canadiennes, quel que soit leur âge, peuvent utiliser cette information et en retirer des bienfaits en matière de santé.

Domicile des ménages

Par « ménage », on entend une personne qui vit seule ou un groupe de personnes qui vivent sous le même toit, indépendamment de leur âge, et qu’il s’agisse d’une famille, de plusieurs familles ou de personnes sans lien de parentéNote de bas de page 15. Dans les ménages, les utilisateurs finaux sont les nourrissons, les enfants, les jeunes et les adultes. Les ménages sont un milieu important lorsqu’il s’agit de déterminer le moment optimal pour intégrer les comportements en matière de mouvement au cours de la journée, puisque c’est dans ce milieu que les Canadiens et Canadiennes dorment en général et que les habitudes de comportements en matière de mouvement se créent et se perpétuentNote de bas de page 15.

Selon les DCM24H, une activité physique d’intensité moyenne à élevée et une activité physique de faible intensité d’une durée suffisante (selon le groupe d’âge) sont essentielles pour obtenir des bienfaits pour la santé. Comme l’activité physique est tout aussi bénéfique qu’elle soit pratiquée le matin, l’après-midi ou le soirNote de bas de page 11, il devrait revenir à chacun de choisir le moment qui lui convient le mieux, dans la mesure où sont respectées de saines habitudes de sommeil. Ainsi, si vous vous levez tôt pour faire de l’exercice parce que c’est à ce moment-là qu’il vous est le plus facile d’être actif, vous devriez vous coucher tôt afin d’avoir une bonne nuit de sommeil.

Les DCM24H fournissent des limites quotidiennes recommandées pour le temps d’écran, qui varient selon l’âge. Retirer les appareils munis d’écran des chambres et éliminer le temps devant un écran (à parcourir les médias sociaux ou à regarder la télévision ou un film) avant de se coucher sont deux exemples de mesures qui permettent d’optimiser la durée et la qualité du sommeil. Bien que Saunders et ses colloborateursNote de bas de page 12 soutiennent que, faute de données probantes suffisantes, il est impossible d’établir un seuil précis pour le temps que nous devrions passer sans écran avant l’heure du coucher, l’American Academy of PediatricsNote de bas de page 17 et la Société canadienne de pédiatrieNote de bas de page 18 recommandent d’éviter les écrans au moins une heure avant d’aller se coucher.

Les DCM24H recommandent également un sommeil ininterrompu d’une durée suffisante (variable selon l’âge), avec des heures de lever et de coucher régulières tout au long de la semaine. Une heure de coucher tardive a des effets négatifs sur la santé des enfants et des jeunesNote de bas de page 11 de même que sur celle des adultesNote de bas de page 16. Comme bien des gens commencent l’école et le travail à heure fixe, l’idéal est de se coucher tôt tous les jours (plutôt que de se coucher à des heures différentes la semaine et la fin de semaine).

Milieux scolaires

Les milieux scolaires englobent les écoles et les commissions scolaires ayant des programmes de garderie et d’éducation primaire, secondaire et postsecondaire. Ces milieux touchent une grande partie de la population canadienne – nourrissons, tout-petits, enfants d’âge préscolaire, enfants, jeunes et jeunes adultes – et, indirectement, d’autres personnes, comme les frères et sœurs, les parents, les grands-parents, les gardiens, les enseignants et les administrateurs.

Les milieux scolaires offrant des cours en classe pourraient adapter leur mode de fonctionnement de manière à favoriser l’activité physique et à limiter l’utilisation des écrans durant la journée et ces milieux pourraient aussi encourager les élèves à se coucher plus tôt. En donnant aux élèves la possibilité de faire de l’activité physique de faible intensité (se tenir debout, être en position assise active, faire des pauses pour s’étirer) et de s’adonner à de courtes périodes d’activité physique d’intensité moyenne à élevée, et en les encourageant à le faire, on peut forger une culture où les élèves bougent davantage. Les élèves profiteront immédiatement des bienfaits de l’activité physique sur leur capacité à se concentrerNote de bas de page 19 et sauront reconnaître les moments où leur corps préfère bouger.

Au primaire et au secondaire, les enseignants devraient vérifier la quantité de devoirs qu’ils donnent, la fréquence à laquelle ils en donnent et le support qu’ils utilisent (sur papier ou à l’écran)Note de bas de page 20 afin d’aider les élèves à se coucher suffisamment tôt et à limiter l’exposition aux écrans avant l’heure du coucher. De leur côté, les enseignants des établissements postsecondaires pourraient demander à ce que les travaux leur soient remis durant la journée ou en début de soirée : d’après l’expérience des auteurs, cette stratégie permet aux étudiants d’éviter de se coucher tard pour remettre leurs travaux à temps et d’avoir à utiliser les écrans avant l’heure du coucher.

La conception et la mise en œuvre des programmes scolaires constituent un levier politique efficace pour créer une culture axée sur des comportements sains en matière de mouvement. Concrètement, nous devons nous assurer que la sensibilisation à l’importance d’intégrer les comportements en matière de mouvement sur 24 heures et que des conseils sur la façon d’appliquer les DCM24H en fonction de divers modes de vie font partie intégrante des programmes scolaires. Les DCM24H doivent être répétées à de multiples niveaux, un peu à la manière dont le Guide alimentaire canadienNote de bas de page 21 est intégré aux programmes des garderies et des établissements d’enseignement primaire, secondaire et postsecondaire. Il faut aussi prévoir de la formation et du perfectionnement professionnel pour favoriser l’expertise des éducateurs et permettre la mise en œuvre de ces nouveaux aspects du programme d’études et des moments propices à l’apprentissage.

La modification des heures de classe constitue un autre levier politique qui peut s’avérer efficace. À titre d’exemple, le fait de reporter l’heure de début des cours au secondaire aiderait les jeunes à avoir plus d’heures de sommeilNote de bas de page 22, mais d’autres recherches sont nécessaires pour déterminer une heure de début convenable.

Ces deux leviers politiques nécessitent l’intervention des administrateurs et des décideurs qui ont le pouvoir, à l’échelle du système, d’apporter des changements à ce que les élèves apprennent, comment ils le font et quand.

Milieux de travail

Les milieux de travail regroupent l’ensemble des organismes et entreprises qui emploient des Canadiens et des Canadiennes, ce qui constitue une proportion importante de la population. Les milieux de travail peuvent s’assurer que leurs mandats, leurs plans stratégiques, leurs pratiques opérationnelles et leurs messages externes encouragent les employés et diverses autres personnes à optimiser leurs comportements en matière de mouvement.

L’adoption d’une politique organisationnelle visant à favoriser une culture qui encourage l’activité physique tout au long de la journée (avec par exemple des pauses pour bouger) et qui fait la promotion d’une utilisation réduite des écrans le soir (comme ne pas s’attendre à recevoir des réponses à des courriels ou à ce que les employés travaillent en soirée) renforcerait la mise en pratique des conclusions publiées dans ce numéro spécial. Dans certains milieux de travail, il y a également la possibilité d’adopter une politique de travail flexible qui favorise un sommeil suffisant et régulier pour les employés et les personnes avec qui ils vivent.

Milieux où travaillent des professionnels de la santé et de l’exercice

La population canadienne perçoit les professionnels de la santé (infirmiers et infirmières, médecins, diététistes, physiothérapeutes, etc.) comme des experts et des sources d’information fiables en ce qui concerne les comportements en matière de mouvementNote de bas de page 23. Les professionnels de l’exercice qualifiés (en particulier les entraîneurs personnels certifiés SCPE, les physiologistes de l’exercice clinique SCPE et les kinésiologues) ont reçu une formation qui leur permet d’informer et de conseiller le public au sujet des modes de vie sains, que ce soit en matière d’activité physique, de sédentarité ou de sommeil. Dans le cadre de leurs interactions avec les clients, les patients et les personnes qui en prennent soin, les professionnels dans ces milieux offrent de l’information fiable qui favorise un mouvement sain tout au long de la vie.

Les conclusions à propos du moment optimal pour intégrer les comportements en matière de mouvement au cours de la journée pourraient occuper les conversations qu’ont les professionnels de la santé avec leurs patients et leurs clients concernant les modes de vie. Les conseils formulés dans ce commentaire peuvent être transmis sous forme de trucs pratiques et de réponses aux questions fréquemment posées. Il faut apporter des changements aux programmes de formation, offrir plus d’occasions de perfectionnement professionnel et créer des outils pour que les praticiens soient bien informés et puissent discuter en toute confiance des comportements en matière de mouvement (et du moment optimal pour intégrer ces comportements au cours de la journée).

Services communautaires

Dans les milieux des services communautaires, on retrouve les membres du personnel, les entraîneurs, les instructeurs et les administrateurs des services liés à l’activité physique, les services à l’enfance et à la jeunesse et les organismes communautaires offrant des programmes et des services à la population canadienne de tous âges (programmes parascolaires, programmes d’arts et de loisirs, organisations sportives nationales et provinciales, centres communautaires locaux). Il est important d’encourager l’intégration des comportements en matière de mouvement aux moments optimaux dans ces milieux, étant donné que leurs mandats sont généralement axés sur la promotion de la santé et du bien‑être des personnes qu’ils servent.

Il faut offrir des occasions de faire de l’exercice à divers moments pour permettre aux gens d’être actifs plus facilement au moment qui leur convient. Les séances d’entraînement et les programmes, en particulier ceux qui sont destinés aux enfants et aux jeunes, ne devraient pas avoir lieu à des moments qui nuisent à la capacité d’avoir un sommeil optimal (c’est-à-dire un sommeil régulier, d’une durée suffisante, à des heures appropriées). Si les programmes ne peuvent être offerts que tôt le matin (comme les programmes qui nécessitent un accès aux piscines ou aux patinoires), les entraîneurs et les instructeurs doivent encourager les participants à se coucher plus tôt afin de trouver le juste équilibre entre les bienfaits de l’activité physique et les effets néfastes d’un sommeil interrompu.

Mentionnons qu’il existe une certaine interdépendance entre les milieux des services communautaires et les milieux scolaires, et que le fait de retarder l’heure de début des cours pourrait avoir une incidence sur l’heure de début des programmes. Les changements de fond visant à favoriser l’intégration des comportements en matière de mouvement aux moments optimaux chez les enfants et les jeunes doivent se faire de manière coordonnée entre ces deux milieux, et idéalement en consultation avec les familles pour s’assurer que les parents et les gardiens soutiennent les changements en question.

Milieux qui promeuvent ou étudient le mouvement, la santé et le bien-être

Il s’agit des organisations gouvernementales et non gouvernementales, des groupes intermédiaires et des milieux de travail qui communiquent de l’information sur la santé au grand public (ParticipACTION, Association canadienne de santé publique, EPS Canada, Lifeworks, etc.) ou qui financent des initiatives de recherche en santé (Instituts de recherche en santé du Canada, Agence de la santé publique du Canada, Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada, etc.). Ces milieux ont une portée considérable, sont perçus comme des sources d’information fiables en matière de santé et ont un rôle à jouer dans la communication des conseils que nous présentons ici et dans l’intégration de ces conseils dans leurs pratiques.

Les organismes qui offrent un financement en santé peuvent accorder la priorité aux lacunes dans la recherche qui ont été relevées dans les revues systématiques publiées dans ce numéro. Plus précisément, il faut des études d’intervention randomisées de grande qualité menées auprès d’échantillons plus vastesNote de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13 et qui s’intéressent aux effets chroniques, sur les résultats en matière de santé, d’un changement dans le moment où les comportements sont intégrés au cours de la journéeNote de bas de page 12. Il convient de noter que, bien que Janssen et ses collaborateursNote de bas de page 11 aient établi que le moment dans la journée où l’activité physique est pratiquée n’a pas de répercussions sur la santé, la motivation à pratiquer une activité physique peut varier au cours de la journée (les gens qui prévoient de faire de l’activité physique le matin sont par exemple plus susceptibles d’atteindre leur objectifNote de bas de page 24). Il y aurait lieu de mener d’autres recherches sur les antécédents psychologiques associés au moment où sont intégrés les trois comportements en matière de mouvement au cours de la journée.

Plusieurs organismes de cette catégorie contribuent à la surveillance des comportements en matière de mouvement de la population canadienne. S’il n’est pas nécessaire d’apporter des changements aux mesures de surveillance à la lumière des nouvelles données probantes fournies dans ce numéro spécial, on se doit de maintenir la surveillance actuelle afin d’évaluer les efforts en cours visant à promouvoir l’importance de « profiter au maximum de sa journée » dans les différents milieux décrits ci-dessus.

Matériel promotionnel des DCM24H sur la manière dont la population canadienne peut « profiter au maximum de la journée »

Les nouvelles conclusions exposées dans ce numéro spécial viennent compléter les DCM24HNote de bas de page 4Note de bas de page 5Note de bas de page 6 en fournissant des données probantes sur le choix du moment optimal pour intégrer les comportements liés au mouvement au cours de la journée ainsi que des conseils supplémentaires sur la façon de mettre en œuvre ces directives.

Afin de faciliter la diffusion des conclusions tirées des revues systématiques et des conseils énoncés dans ce commentaire, la SCPE a créé l’affiche Trucs pour profiter au maximum de votre journée, qui contient les principaux conseils sur le moment optimal pour intégrer les comportements en matière de mouvement au cours de la journée de manière à obtenir de meilleurs résultats en matière de santé (figure 1). Tout le matériel promotionnel des DCM24H, dont cette affiche, est fourni dans la trousse de communication des DCM24H accessible sur les sites Internet de la SCPE et de ParticipACTION.

Figure 1. Affiche « Conseils pour profiter au maximum de votre journée »
Figure 1. La version textuelle suit.
Figure 1 - Équivalent textuel

Cette figure est une affiche intitulée : « Conseils pour profiter au maximum de votre journée ». Elle présente l’information suivante :

Les Directives canadiennes en matière de mouvement sur 24 heures à l’intention des adultes indiquent ce que comprend un 24 h sain lorsqu’il est question d’activité physique, de comportements sédentaires et de sommeil. Les Directives mettent l’accent sur trois recommandations principales : bougez plus, soyez moins sédentaire, et dormez bien.

Pour optimiser les périodes associées à chacun de ces comportements, les experts suggèrent de :

  • bouger quand ça vous convient
  • laisser les écrans hors des chambres et limiter le temps d’écran avant de se coucher
  • ajuster vos heures de coucher pour dormir le nombre d’heures recommandé

Commencez par suivre ces conseils :

Prenez des pauses pour bouger pendant la journée, comme pour vous lever ou vous étirer. Évitez de répondre à vos courriels, d’aller sur les réseaux sociaux ou de regarder des séries avant de vous coucher. Si vous vous levez tôt pour faire de l’exercice, essayez de vous coucher tôt pour dormir le nombre d’heures recommandé chaque nuit. La clé est de vous assurer que vos périodes actives ne nuisent pas à votre sommeil. Maintenez des heures de lever et de coucher régulières pendant la semaine, et aussi la fin de semaine.

Pour en savoir plus sur les Directives en matière de mouvement sur 24 heures pour chaque groupe d’âge, allez au csepguidelines.ca/fr.

Conclusion

Les trois revues systématiques de ce numéro spécial permettent de faire la synthèse des données probantes sur le moment optimal pour intégrer les divers comportements en matière de mouvement au cours de la journée. Ces conclusions vont avoir des répercussions sur la manière dont la population canadienne va percevoir l’activité physique, la sédentarité et le sommeil et va adopter ces trois comportements sur un cycle de 24 heures. Nous avons formulé des suggestions et fourni des ressources afin d’aider la population canadienne à mettre en application dans sa vie quotidienne les conclusions de ces revues systématiques et des DCM24H, et ce, dans diverses situations et divers milieux. Il est essentiel que les praticiens de la santé publique, les décideurs et les chercheurs appliquent ces conseils de manière concertée afin d’aider la population canadienne à « profiter au maximum de la journée ».

Remerciements

Les ressources élaborées ont été financées par la Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE) et produites par ParticipACTION.

Conflits d’intérêts

TJS a reçu des honoraires pour des conférences publiques sur le lien entre la sédentarité, l’activité physique et la santé chez les enfants et les jeunes. SMF a reçu des honoraires personnels de la SCPE durant la rédaction de ce commentaire.

Contributions des auteurs et avis

Tous les auteurs ont contribué à la conception de l’article, ont participé à la création de la figure, ont effectué une relecture critique du commentaire et ont approuvé la version définitive du manuscrit. JRT, IJ, TS et JPC ont contribué à la rédaction.

Le contenu de cet article et les points de vue qui y sont exprimés n’engagent que les auteurs; ils ne correspondent pas nécessairement à ceux du gouvernement du Canada.

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