Recherche quantitative originale – Facteurs associés à la consommation de cannabis au début de l’adolescence

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Robert J. Wellman, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 1; Erin K. O’Loughlin, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 2Note de rattachement des auteurs 3; Marie-Pierre Sylvestre, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 2Note de rattachement des auteurs 4; Erika N. Dugas, M. Sc.Note de rattachement des auteurs 2Note de rattachement des auteurs 5; Jennifer L. O’Loughlin, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 2Note de rattachement des auteurs 4

https://doi.org/10.24095/hpcdp.43.1.02f

Cet article a fait l’objet d’une évaluation par les pairs.

Rattachement des auteurs
Correspondance

Jennifer L. O’Loughlin, Centre de recherche du CHUM, Université de Montréal, 850, rue Saint‑Denis (bureau S02‑370), Montréal (Québec)  H2X 0A9; tél. : 514‑890‑8000 (poste 15858); téléc. : 514-412-7137; courriel : jennifer.oloughlin@umontreal.ca

Citation proposée

Wellman RJ, O’Loughlin EK, Sylvestre MP, Dugas EN, O’Loughlin JL. Facteurs associés à la consommation de cannabis au début de l’adolescence. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada. 2023;43(1):15-28. https://doi.org/10.24095/hpcdp.43.1.02f

Résumé

Introduction. Nous avons vérifié si les facteurs connus pour être associés à la consommation de cannabis entre 14 et 16 ans sont aussi associés au fait d’avoir déjà consommé du cannabis à l’âge de 12 ans.

Méthodologie. Les participants à l’étude AdoQuest (n = 1 852) ont été recrutés en 2005 parmi les élèves de 5e année de 29 écoles primaires francophones à Montréal (Canada). Des données autodéclarées ont été recueillies auprès des participants en 5e année (printemps 2005) et en 6e année (automne 2005 et printemps 2006) ainsi qu’auprès de leurs parents ou personnes responsables en 2006‑2007. Pour que les participants soient inclus dans l’échantillon d’analyse (n = 1 076; âge médian = 10,7 ans [écart‑type : 0,5]), il fallait avoir accès aux données des questionnaires remplis par les participants et par leurs parents de même qu’aux données sur leur consommation de cannabis en 6e année (âge médian = 11,7 ans [écart‑type : 0,4]). Nous avons estimé les associations possibles entre le fait d’avoir déjà consommé du cannabis à 12 ans et 33 facteurs de corrélation évalués séparément dans des modèles de régression logistique ajustés et non ajustés.

Résultats. Cinquante‑trois participants (4,9 %) ont déclaré avoir déjà consommé du cannabis à l’âge de 12 ans. Les facteurs associés à une consommation étaient un âge plus élevé, s’identifier comme garçon, un faible revenu du ménage, une allocation hebdomadaire élevée, le fait d’avoir déjà consommé des cigarettes ou d’autres produits du tabac, le fait d’avoir déjà bu de l’alcool, le fait d’avoir déjà eu une consommation excessive d’alcool, le fait d’avoir déjà joué à des jeux de hasard, le tabagisme chez les amis ou les frères et sœurs, une dépendance accrue à la nicotine, des symptômes de dépression importants et une forte impulsivité. Les facteurs de protection étaient un niveau élevé de surveillance par les parents ou les personnes responsables des jeunes, une bonne estime de soi et un sentiment d’appartenance à l’école.

Conclusions. Les facteurs associés à la consommation de cannabis à des âges plus élevés sont aussi associés au fait d’avoir déjà consommé du cannabis à l’âge de 12 ans. D’après nos résultats, une surveillance et des interventions visant à prévenir la consommation de cannabis sont nécessaires chez les jeunes de moins de 12 ans.

Mots‑clés : consommation de cannabis, adolescents, consommation précoce, facteurs de risque/protection

Points saillants

  • Nous avons vérifié si des facteurs de risque bien connus pour favoriser la consommation de cannabis, d’alcool et de tabac pendant l’adolescence étaient associés chez des jeunes de 12 ans au fait d’avoir déjà consommé du cannabis.
  • Chez les 14 à 18 ans, une probabilité accrue de consommation de cannabis est associée à une consommation d’autres substances, la présence de pairs ou de frères et sœurs qui fument la cigarette, des symptômes de dépression et de l’impulsivité.
  • Un niveau élevé de surveillance par les parents ou les personnes responsables des jeunes, une bonne estime de soi et un sentiment d’appartenance à l’école sont associés à une faible probabilité de consommation de cannabis chez les 14 à 18 ans.
  • Nous avons constaté des associations similaires avec le fait d’avoir déjà consommé du cannabis à 12 ans.
  • D’après nos résultats, une surveillance et des interventions visant à prévenir la consommation de cannabis sont nécessaires chez les jeunes de moins de 12 ans.

Introduction

La consommation de cannabis commence généralement à l’adolescence. Au Canada, 18 % des élèves de la 7e à la 12e année (ayant entre 12 et 18 ans) ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours de la dernière année en 2018‑2019, dont 2 % étaient en 7e année (ayant 12 ou 13 ans) et 4 % en 8e année (ayant 13 ou 14 ans)Note de bas de page 1. Aux États‑Unis, en 2019, 15 % des élèves de 8e année (ayant 13 ou 14 ans) ont déclaré avoir déjà consommé du cannabis et 12 % ont déclaré l’avoir fait au cours de l’année venant de s’écoulerNote de bas de page 2. L’âge moyen de l’initiation au cannabis chez les élèves de niveau secondaire (12 à 18 ans) au Canada en 2018‑2019 était de 14,3 ans (intervalle de confiance [IC] à 95 % : 14,1 à 14,4)Note de bas de page 1.

Les données de l’Enquête sur le tabagisme chez les jeunes (ETJ; 2002 à 2013) montrent que l’âge moyen de l’initiation chez les jeunes adolescents de la 7e à la 9e année (ayant entre 12 et 15 ans) était de 12,6 ans (écart‑type : 1,3) en 2002‑2003 et de 12,7 ans (écart‑type : 1,5) en 2004‑2005Note de bas de page 3. L’âge moyen de l’initiation était de 12,8 ans (IC à 95 % : 12,7 à 12,9) en 2006‑2007, année de la collecte des données dans le cadre de l’étude AdoQuest (données non publiées; communication personnelle de Santé Canada du 8 juin 2022). Cet âge moyen est resté stable jusqu’en 2012‑2013 puis il a fluctué durant les 6 années suivantes, atteignant 13,1 (12,9 à 13,2) ans en 2018‑2019 (données non publiées de l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues chez les élèves de 2014 à 2019; communication personnelle de Santé Canada du 8 juin 2022). La hausse nette de l’âge de l’initiation chez les adolescents de 12 à 15 ans entre 2002‑2003 et 2018‑2019 est de 6 mois.

Comparativement à la consommation à un âge plus élevé, la consommation précoce de substances comporte un risque élevé d’abus, de dépendance et de conséquences néfastes à l’âge adulte (faible niveau de scolarité, dépendance à des substances, criminalité, grossesse précoce)Note de bas de page 4. Pourtant, il existe peu d’information sur les facteurs associés à la consommation précoce de cannabis. En étudiant les données tirées de l’Enquête transversale sur la consommation de drogues et la santé aux États‑Unis (étude NSDUH), Forman‑Hoffman et ses collaborateursNote de bas de page 5 ont constaté que 5,5 % des participants de 12 à 14 ans ayant participé à l’enquête (n ≈ 85 000) avaient déclaré avoir déjà consommé du cannabis. Les chercheurs ont aussi constaté une hausse du risque de consommation précoce de cannabis en fonction des facteurs suivants : âge plus élevé, sexe masculin, origine ethnique blanche non hispanique, revenu du ménage inférieur au seuil de pauvreté établi par le gouvernement des États‑Unis, résidence dans un grand centre urbain, avoir déjà consommé de l’alcool ou du tabac, antécédents d’épisode de dépression majeure au cours de la vie et participation à des bagarres graves à l’écoleNote de bas de page 5.

Nous avons analysé 19 études longitudinales ayant pour objet l’initiation au cannabis à l’adolescence ou au début de l’âge adulteNote de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16Note de bas de page 17Note de bas de page 18Note de bas de page 19Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 24. Seules 2 des 19 études portaient sur l’initiation au cannabis avant l’âge de 14 ans. Dans la première, Bailey et HubbardNote de bas de page 6 ont recruté des élèves de la 6e à la 8e année (n = 3 454) chez lesquels ils ont évalué la consommation de cannabis un an plus tard. Sur les 1 091 élèves de 6e année, 9,7 % avaient commencé à consommer du cannabis en 7e année. L’« importance de la communication avec la famille » a constitué un facteur de protection et la « capacité à communiquer au sein de la famille » s’est révélée un facteur de risque. Bailey et Hubbard ont fait remarquer que cette observation allait à l’encontre de leurs attentes et ont émis l’hypothèse selon laquelle la « capacité à communiquer au sein de la famille » traduisait une acceptation libérale de la part des parents ou une précocité chez les jeunes adolescentsNote de bas de page 6,p.65. Ils n’ont constaté aucune relation entre l’initiation au cannabis et l’attachement aux pairs, le sentiment d’appartenance à l’école, les attitudes des adultes et des amis envers la consommation d’alcool et de cannabis ou encore la consommation d’alcool et de cannabis par les pairs.

Dans la seconde étude, Tang et OrwinNote de bas de page 7 ont analysé des données de l’Enquête nationale auprès des parents et des jeunes des États‑Unis (étude NSPY, menée de 1998 à 2004), dans laquelle sept cohortes d’âge représentatives à l’échelle nationale (c.‑à‑d. ayant de 9 à 15 ans au départ, chaque âge étant traité comme une cohorte distincte), constituées de jeunes n’ayant jamais consommé de cannabis, ont fait l’objet d’un suivi pendant 2 ans. Les facteurs favorisant l’initiation au cannabis avant l’âge de 13 ans étaient la consommation de drogues par les parents (aucune drogue en particulier n’étant spécifiée), la consommation de cannabis par les amis, la consommation de tabac et d’alcool par les participants eux‑mêmes et enfin le fait de se faire offrir du cannabisNote de bas de page 7. La surveillance par les parents était un facteur de protectionNote de bas de page 7.

La consommation de tabac et d’alcool tend à commencer plus tôt que la consommation de cannabisNote de bas de page 1, et il est possible que les facteurs de risque et de protection par rapport au tabagisme et à la consommation d’alcool chez les jeunes adolescents soient également associés à la consommation précoce de cannabis. C’est pourquoi nous avons consulté, en plus des 19 études sur l’initiation au cannabisNote de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16Note de bas de page 17Note de bas de page 18Note de bas de page 19Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 24, des revues systématiques des facteurs de risque et de protection par rapport à l’initiation à la cigaretteNote de bas de page 25 et à l’alcoolNote de bas de page 26, afin de cerner les facteurs systématiquement associés à la consommation de ces substances.

Comme la consommation précoce de cannabis a des effets particulièrement néfastes sur la santé physique et mentale à long termeNote de bas de page 27Note de bas de page 28Note de bas de page 29Note de bas de page 30Note de bas de page 31Note de bas de page 32, et compte tenu du peu d’études ayant porté sur la consommation avant l’âge de 14 ans, nous avons cherché à établir si les facteurs associés à la consommation de cannabis, de tabac et d’alcool chez les adolescents étaient aussi associés au fait d’avoir déjà consommé du cannabis à l’âge de 12 ans.

Cette étude, qui s’ajoute aux deux études longitudinales dont on disposeNote de bas de page 6Note de bas de page 7 sur l’initiation précoce au cannabis, englobe une gamme beaucoup plus large de facteurs de risque et de protection potentiels (caractéristiques sociodémographiques, facteurs liés au mode de vie, caractéristiques du milieu social, caractéristiques psychologiques, stade de la puberté) dans un vaste échantillon fondé sur la population constitué de jeunes canadiens de 5e et de 6e années (ayant de 10 à 12 ans).

Méthodologie

Étude AdoQuest

Nous avons utilisé les données des trois premières des six vagues de l’étude AdoQuest. Au printemps 2005, nous avons sélectionné aléatoirement 40 écoles francophones de la région métropolitaine de Montréal (Québec, Canada) ayant plus de 90 élèves de 5e année. Le nombre d’écoles invitées relevait des tertiles d’un indicateur du statut socio‑économique (SSE) de l’écoleNote de bas de page 33. Parmi les écoles invitées, 29 (72,5 %) ont accepté de participer : 10 du groupe socio‑économique favorisé, 10 du groupe socio‑économique moyen et 9 du groupe socio‑économique défavorisé. Les élèves ont été recrutés dans toutes les classes de 5e année des écoles participantes.

Nous avons collecté les données à l’aide de questionnaires administrés en classe une fois en 5e année (printemps 2005) et deux fois en 6e année (automne 2005 et printemps 2006). Les parents ou personnes responsablesNote de bas de page * ont rempli et renvoyé par la poste des questionnaires reposant sur l’auto‑évaluation en 2006‑2007. Les participants ont donné leur assentiment et les parents ont donné leur consentement éclairé.

Les caractéristiques de base des participants à l’étude AdoQuest correspondaient à celles de deux échantillons représentatifs des jeunes de la province de QuébecNote de bas de page 34Note de bas de page 35 (données disponibles sur demande auprès des auteurs).

Approbation éthique

L’étude a été approuvée par les comités d’éthique de la recherche de l’Université Concordia (numéro de formulaire de 2006 du Bureau de l’éthique de Concordia : UH2006‑063) et du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (ADOQUEST F9‑60229).

Plan de l’étude

Les données sur l’utilisation antérieure de cannabis ont été tirées des questionnaires remplis par les participants en 6e année (automne 2005 et/ou printemps 2006). La valeur retenue pour l’analyse indiquait si le participant avait déclaré avoir déjà consommé du cannabis à l’un ou l’autre de ces deux moments. Les données sur les 22 facteurs pour lesquels nous cherchions à déterminer s’ils étaient associés au fait d’avoir déjà consommé du cannabis ont été collectées en 5e ou en 6e année (printemps 2005, automne 2005 et/ou printemps 2006) et, pour les besoins de l’analyse, nous avons retenu la valeur des facteurs en 6e année, sauf dans les cas où nous disposions seulement de la valeur en 5e année.

Les données sur neuf variables (présence d’un ou plusieurs frères ou sœurs plus âgés, famille monoparentale, niveau de scolarité des parents, revenu du ménage, consommation de cannabis par les parents, consommation d’alcool par les parents, consommation excessive d’alcool par les parents, surveillance par les parents, attachement aux parents) ont été tirées du questionnaire rempli par les parents en 2006‑2007 (soit après la collecte des données auprès des participants), et les données sur deux variables (tabagisme chez les parents, interdiction de fumer à la maison) ont été tirées des questionnaires remplis par les participants et par les parents. Comme nous ne pouvons pas déterminer avec certitude l’ordre temporel entre la valeur retenue pour le facteur de corrélation potentiel et la déclaration d’une utilisation antérieure de cannabis, nous considérons que le plan de l’étude est transversal.

Variables de l’étude

La consommation de cannabis a été mesurée à l’automne de la 6e année par deux questions : 1) « Au cours de votre vie, avez‑vous déjà consommé du cannabis (marijuana, pot, haschich)? » (Les réponses possibles étaient « Non », « Oui » et « Je ne sais pas ce qu’est le cannabis ».) et 2) « Durant la dernière année, combien de fois avez‑vous consommé du cannabis? » Nous avons reposé ces deux questions au printemps de la 6e année, mais cette fois, la seconde question renvoyait uniquement aux 6 derniers mois. Les choix de réponse aux deux moments étaient « Je ne sais pas ce qu’est le cannabis », « Je n’ai jamais consommé de cannabis » et « De 1‑2 à plus de 40 fois ». Les participants ayant répondu « Je ne sais pas... » et « Je n’ai jamais... » lors de chacune des deux évaluations ont été classés comme n’ayant jamais consommé de cannabis alors que les participants ayant répondu dans l’affirmative ou assumé la consommation de cannabis à quelque question que ce soit lors de l’une ou l’autre des évaluations ont été classés comme ayant consommé du cannabis.

Les 33 facteurs de corrélation potentiels avec la consommation de cannabis ont été choisis en fonction de la littérature ainsi que de leur disponibilité dans l’étude AdoQuest (voir le tableau 1). Il s’agissait de 8 caractéristiques sociodémographiques (âge, sexe, présence de frères et sœurs plus âgés, famille biparentale, niveau de scolarité des parents, revenu du ménage, niveau de défavorisation du quartier, allocation hebdomadaire), 10 facteurs liés au mode de vie (avoir déjà fumé la cigarette, avoir déjà consommé d’autres produits du tabac, avoir déjà bu de l’alcool, avoir déjà eu une consommation excessive d’alcool, avoir déjà joué à des jeux de hasard, rendement scolaire perçu, heures par jour devant la télévision, heures par jour de jeux vidéo, fréquence des lectures non scolaires, fréquence de l’activité physique par semaine), 9 caractéristiques du milieu social (consommation de cannabis par les parents, tabagisme chez les parents, consommation d’alcool par les parents, consommation excessive d’alcool par les parents, interdiction de fumer à la maison, tabagisme chez les frères et les sœurs, tabagisme chez les amis, surveillance par les parents, qualité de la relation entre l’enfant et la personne qui s’en occupe), 5 caractéristiques psychologiques (sentiment de dépendance mentale ou physique à la nicotine, estime de soi, symptômes de dépression, impulsivité, sentiment d’appartenance à l’école) et enfin le stade de la pubertéNote de bas de page 36. Les détails sur ces variables, que ce soit les questions, les choix de réponse, la codification utilisée pour l’analyse ou les propriétés psychométriques (pour les échelles), sont disponibles sur demande auprès des auteurs.

Tableau 1. Facteurs de corrélation potentiels entre le fait d’avoir déjà consommé du cannabis et l’initiation au cannabis, à l’alcool ou au tabac à l’adolescence dans les études longitudinales dont on dispose
Facteur de corrélation potentielle Substance Source DirectionNote de bas de page a
Caractéristiques sociodémographiques
Âge plus élevé Cannabis Andrews et coll.Note de bas de page 8 Risque
Cannabis von Sydow et coll.Note de bas de page 22 Protection
Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Alcool DonovanNote de bas de page 26 Équivoque
Sexe masculin Cannabis Brook et coll.Note de bas de page 11 Risque
Cannabis Fergusson et HorwoodNote de bas de page 14 Risque
Cannabis Hammer et VaglumNote de bas de page 17 Risque
Cannabis Korhonen et coll.Note de bas de page 18 Protection
Cannabis von Sydow et coll.Note de bas de page 22 Risque
Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Équivoque
Alcool DonovanNote de bas de page 26 Équivoque
Frères et sœurs plus âgés Cannabis Atherton et coll.Note de bas de page 9 Risque
Famille monoparentale Cannabis Atherton et coll.Note de bas de page 9 Protection
Cannabis Fergusson et coll.Note de bas de page 15 Risque
Cannabis Guxens et coll.Note de bas de page 16 Risque
Cannabis Hammer et VaglumNote de bas de page 17 Risque
Cannabis von Sydow et coll.Note de bas de page 22 Risque
Cannabis Wade et PevalinNote de bas de page 23 Risque
Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Fait de vivre avec un beau‑parent Alcool DonovanNote de bas de page 26 Risque
Faible niveau de scolarité des parents Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Faible statut socio‑économique Cannabis Fergusson et coll.Note de bas de page 15 Risque
Cannabis Pedersen et coll.Note de bas de page 19 Risque
Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Alcool DonovanNote de bas de page 26 Aucune
Mode de vie
Consommer ou avoir déjà consommé du tabac Cannabis Brook et coll.Note de bas de page 10 Risque
Cannabis Coffey et coll.Note de bas de page 12 Risque
Cannabis D'Amico et McCarthyNote de bas de page 13 Risque
Cannabis Guxens et coll.Note de bas de page 16 Risque
Cannabis Korhonen et coll.Note de bas de page 18 Risque
Cannabis Pedersen et coll.Note de bas de page 19 Risque
Cannabis Tang et OrwinNote de bas de page 7 Risque
Cannabis von Sydow et coll.Note de bas de page 22 Risque
Alcool DonovanNote de bas de page 26 Risque
Consommation d’autres produits du tabac Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Consommer ou avoir déjà consommé de l’alcool Cannabis Guxens et coll.Note de bas de page 16 Risque
Cannabis Tang et OrwinNote de bas de page 7 Risque
Cannabis van den Bree et PickworthNote de bas de page 21 Risque
Cannabis von Sydow et coll.Note de bas de page 22 Risque
Consommation fréquente ou à fortes doses d'alcool Cannabis Coffey et coll.Note de bas de page 12 Risque
Consommation dangereuse d’alcool Cannabis Guxens et coll.Note de bas de page 16 Risque
Consommation d’alcool jusqu’à l’ivresse Cannabis Korhonen et coll.Note de bas de page 18 Risque
Forte consommation d’alcool au cours de la vie Cannabis Spechler et coll.Note de bas de page 20 Risque
Faible rendement scolaire Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Alcool DonovanNote de bas de page 26 Risque
Activité physique importante Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Milieu social
Consommation de cannabis ou d’autres drogues par les parents Cannabis Andrews et coll.Note de bas de page 8 Risque
Cannabis Fergusson et HorwoodNote de bas de page 14 Risque
Cannabis Washburn et CapaldiNote de bas de page 24 Risque
Tabagisme chez les parents Cannabis Korhonen et coll.Note de bas de page 18 Protection
Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Alcool DonovanNote de bas de page 26 Risque
Tabagisme chez les frères et sœurs Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Consommation d’alcool par les parents Alcool DonovanNote de bas de page 26 Risque
Hyperalccolisation ou consommation excessive d’alcool par les parents Cannabis Korhonen et coll.Note de bas de page 18 Protection
Tabagisme chez les pairs Cannabis Guxens et coll.Note de bas de page 16 Risque
Cannabis Korhonen et coll.Note de bas de page 18 Protection
Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Alcool DonovanNote de bas de page 26 Risque
Interdiction de fumer à la maison Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Soutien parental adéquat Cannabis Brook et coll.Note de bas de page 10
Brook et coll.Note de bas de page 11
Protection
Mauvaise relation avec la mère Cannabis von Sydow et coll.Note de bas de page 22 Risque
Grand attachement à la famille Cannabis Wade et PevalinNote de bas de page 23 Protection
Faible soutien parental Alcool DonovanNote de bas de page 26 Risque
Niveau élevé de surveillance par les parents Cannabis Atherton et coll.Note de bas de page 9 Protection
Cannabis Tang et OrwinNote de bas de page 7 Protection
Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Protection
Caractéristiques psychologiques
Dépendance à la nicotine Cannabis von Sydow et coll.Note de bas de page 22 Risque
Bonne estime de soi Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Protection
Symptômes de dépression importants Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Alcool DonovanNote de bas de page 26 Équivoque
Forte impulsivité Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Alcool DonovanNote de bas de page 26 Risque
Sentiment d’appartenance à l’école Tabac Wellman et coll.Note de bas de page 25 Risque
Alcool DonovanNote de bas de page 26 Risque
Milieu ou fin de la puberté Cannabis Patton et coll.Note de bas de page 36 Risque
Tabac Patton et coll.Note de bas de page 36 Risque
Alcool Patton et coll.Note de bas de page 36 Risque

Analyse des données

Les analyses de données ont été réalisées avec la version 14.2 du logiciel Stata (Stat Corp LLC, College Station, Texas, États‑Unis).

Échantillon pour l’analyse

Des données ont été fournies par 1 801 élèves de 5e année (âge moyen = 10,7 ans [écart‑type : 0,6]). En 6e année, 51 autres élèves se sont joints à l’étude (âge moyen de l’ensemble des participants en 6e année = 11,7 ans [écart‑type : 0,4]), portant l’échantillon à 1 852 participants. Afin d’établir l’échantillon à analyser, nous avons d’abord retenu les participants dont les parents avaient rempli le questionnaire destiné aux parents en 2006‑2007 (n = 1 127; 61 % des 1 852 sujets). Nous avons ensuite retenu les participants qui avaient fourni des données sur la consommation de cannabis (n = 1 076; 95 % des 1 127 sujets). Parmi les 1 076 participants retenus, 975 (90,6 %) avaient participé aux trois vagues, 100 (9,3 %) avaient participé à deux vagues et 1 seulement (0,1 %) avait participé à une vague.

Valeurs manquantes

Nous avons utilisé la méthode d’imputation multiple pour remplacer les valeurs manquantes, avec une moyenne prédictive correspondant aux 10 voisins les plus proches dans le cas des variables continues et ordinalesNote de bas de page 37 et une régression logistique dans le cas des variables binaires. Nous avons utilisé la méthode de calcul en deux temps de von HippelNote de bas de page 38 pour déterminer le nombre d’ensembles de données d’imputation nécessaires au calcul des estimations reproductibles des erreurs types. Toutes les variables à analyser, dont le fait d’avoir déjà consommé du cannabis, ont été intégrées dans les modèles d’imputation.

Analyses

Nous avons estimé l’association pour chaque facteur de corrélation potentiel dans deux modèles seulement : un modèle non ajusté puis un modèle ajusté comprenant les caractéristiques sociodémographiques corrélées avec la consommation de cannabis (âge, sexe, revenu du ménage et allocation hebdomadaire des participants). Comme les modèles non ajusté et ajusté pour chaque facteur de corrélation potentiel constituaient des tests d’hypothèse simple, nous n’avons apporté aucune correction pour comparaisons multiplesNote de bas de page 39. Nous n’avons pas estimé les associations avec les facteurs de corrélation potentiels dans un modèle global (englobant tous les facteurs de corrélation potentiels), car ce type de modèle risque d’intégrer des variables dans l’enchaînement de causalités d’autres covariablesNote de bas de page 40 et de mener à des estimations atténuéesNote de bas de page 41. Nous avons réalisé des analyses de régression logistique avec des erreurs types robustes ajustées par groupe pour réduire le plus possible les biais dans les estimations de la variance découlant du regroupement par écoleNote de bas de page 42.

Résultats

Participants

Nous nous sommes fondés sur les recommandations relatives à la déclaration de données descriptives du guide intitulé Strengthening the Reporting of Observational Studies in Epidemiology (STROBE)Note de bas de page 43 pour comparer les caractéristiques des participants à l’étude AdoQuest retenus pour l’analyse (n = 1 076) avec celles des participants qui ont été perdus de vue après le début de l’étude ou pour lesquels il manquait des données sur les variables d’intérêt (n = 776) (voir le tableau 2). La présence de différences importantes entre les groupes pourrait être le signe d’un biais de sélection.

Tableau 2. Caractéristiques de base des participants à l’étude AdoQuest retenus et non retenus pour les analyses
Caractéristique Non retenus
(n = 776)
Retenus
(n = 1 076)
Âge moyen (écart‑type) 10,80 (0,59) 10,74 (0,51)
Sexe féminin (en %) 55,5 52,6
Présence de frères et sœurs plus âgés (en %) s.o.Note de bas de page a 53,3
Famille monoparentale (en %) s.o.Note de bas de page a 17,8
Deux parents ayant fait des études universitaires (en %) 13,1 16,7
Revenu du ménage < 40 000 CAD (en %) s.o.Note de bas de page a 18,1
Niveau élevé de défavorisation du quartier (en %) 25,2 20,2
Allocation hebdomadaire ≥ 6 CAD (en %) 32,9 25,6
A déjà fumé la cigarette (en %) 21,1 16,7
A déjà consommé d’autres produits du tabacNote de bas de page b (en %) 11,9 12,0
Rendement scolaire moyen ou inférieur (en %) 62,1 57,5
≥ 5 heures par jour devant la télévision (en %) 7,9 6,5
≥ 5 heures par jour de jeux vidéo (en %) 7,0 5,3
Fréquence des lectures non scolaires inférieure à une fois par semaine (en %) 30,2 25,9
< 2 périodes d’activité physique par semaine (en %) 31,3 30,9
Consommation de cannabis par les parents (en %) s.o.Note de bas de page a 8,1
Tabagisme chez les parents (en %) 43,3 36,1
Consommation d’alcool par les parents (en %) s.o.Note de bas de page a 96,3
Consommation excessive d’alcool par les parents (en %) s.o.Note de bas de page a 56,8
Permis de fumer à la maison (en %) 58,0 50,0
Tabagisme chez les frères et sœurs (en %) 16,4 10,6
Tabagisme chez les amis (en %) 15,2 12,0
Surveillance par les parents occasionnelle ou faible (en %) s.o.Note de bas de page a 0,5
Problèmes fréquents ou constants dans la relation parent‑enfant (en %)   s.o.Note de bas de page a 13,3
Sentiment de dépendance à la nicotine (en %) 7,9 5,3
Faible estime de soiNote de bas de page c (en %)   46,4 41,5
Niveau élevé de symptômes de dépressionNote de bas de page c (en %) 30,7 30,1
Faible sentiment d’appartenance à l’écoleNote de bas de page c (en %) 42,8 37,9
Statut prépubère (en %) 10,8 11,3

Bien que les données sur la plupart des variables proviennent du questionnaire initial rempli par les participants, les données sur huit des variables (présence de frères et sœurs plus âgés, famille monoparentale, revenu du ménage, consommation de cannabis par les parents, consommation d’alcool par les parents, consommation excessive d’alcool par les parents, surveillance par les parents, relation parent‑enfant) sont tirées uniquement des questionnaires remplis par les parents. Étant donné que seulement 51 à 55 des 773 parents de participants à l’étude AdoQuest non retenus pour l’analyse ont rempli le questionnaire destiné aux parents, nous n’avons pas publié d’estimations concernant ces variables dans ce groupe, car elles seraient vraisemblablement peu précises et biaisées.

Dans l’ensemble, il y avait peu de différences notables entre les deux groupes quant aux 21 variables comparées, hormis deux exceptions : parmi les participants non retenus, 32,9 % ont déclaré recevoir une allocation hebdomadaire de 6 CAD ou plus contre 25,6 % des participants retenus pour l’analyse et 43,6 % des parents des participants non retenus fumaient la cigarette contre 36,1 % des parents des participants retenus.

Données manquantes

La proportion de valeurs manquantes variait entre 0 (9 variables) et 16,6 % (revenu du ménage; voir le tableau 3). La proportion médiane des valeurs manquantes était de 0,5 % (intervalle interquartile : 0 à 3,4). Nous avons donc créé 20 ensembles de données imputées. Les comparaisons des données imputées et des données brutes ont montré que les imputations produisaient des distributions semblables. De plus, les analyses de sensibilité portant sur les dossiers complets ont produit dans tous les cas des estimations similaires à celles reposant sur des ensembles de données imputées (données disponibles sur demande auprès des auteurs).

Tableau 3. Associations bidimensionnelles entre les caractéristiques des participants et le fait d’avoir déjà consommé du cannabis à l’âge de 12 ans (n = 1 076)
Caractéristique % valeurs manquantes nNote de bas de page a Participants ayant déjà consommé du cannabis (en %)
Caractéristiques sociodémographiques
Âge (en années) 0 s.o. s.o.
< 11 s.o. 320 3,1
≥ 11 s.o. 756 5,7
Sexe 0 s.o. s.o.
Féminin s.o. 566 3,6
Masculin s.o. 510 7,7
Présence de frères et sœurs plus âgés 1,2 s.o. s.o.
Non s.o. 497 3,6
Oui s.o. 566 5,8
Famille biparentale 1,2 s.o. s.o.
Oui s.o. 874 4,1
Non s.o. 189 8,5
Niveau de scolarité des parents 0,5 s.o. s.o.
Les deux détiennent un diplôme universitaire s.o. 179 2,8
Un seul détient un diplôme universitaire s.o. 280 3,9
Aucun ne détient un diplôme universitaire s.o. 612 5,7
Revenu du ménage en CAD 16,6 s.o. s.o.
< 40 000 s.o. 162 9,3
40 000 à 79 999 s.o. 339 6,2
≥ 80 000 s.o. 396 2,8
Niveau de défavorisation du quartier 3,3 s.o. s.o.
Faible s.o. 481 5,0
Moyen s.o. 350 4,9
Élevé s.o. 210 5,2
Allocation hebdomadaire en CAD 8,6 s.o. s.o.
0 s.o. 445 3,2
1 à 5 s.o. 286 4,6
≥ 6 s.o. 252 9,1
Mode de vie
A déjà fumé la cigarette 0 s.o. s.o.
Non s.o. 896 1,1
Oui s.o. 180 23,9
A déjà consommé d’autres produits du tabacNote de bas de page b 0 s.o. s.o.
Non s.o. 947 2,0
Oui s.o. 129 26,4
A déjà consommé de l’alcool 0,3 s.o. s.o.
Non s.o. 760 0,8
Oui s.o. 313 15,0
A déjà eu une consommation excessive d’alcool 0,2 s.o. s.o.
Non s.o. 1 002 2,9
Oui s.o. 72 33,3
A déjà joué à des jeux de hasard 0,2 s.o. s.o.
Non s.o. 856 3,3
Oui s.o. 218 11,0
Rendement scolaire 1,4 s.o. s.o.
Supérieur à la moyenne s.o. 451 3,6
Moyen s.o. 577 5,0
Inférieur à la moyenne s.o. 33 18,2
Heures par jour devant la télévision 0 s.o. s.o.
< 1 s.o. 187 3,2
1 à 2 s.o. 490 4,3
≥ 3 s.o. 399 6,5
Heures par jour de jeux vidéo 0,2 s.o. s.o.
< 1 s.o. 454 5,3
1 à 2 s.o. 400 4,3
≥ 3 s.o. 220 5,5
Lecture (non scolaire) 5,1 s.o. s.o.
Tous les mois ou plus rarement s.o. 183 8,4
Tous les mois s.o. 81 5,3
Toutes les semaines s.o. 440 5,8
Tous les jours s.o. 317 3,5
Fréquence de l’activité physique par semaine 0,2 s.o. s.o.
≤ 2 fois s.o. 332 6,3
3 à 4 fois s.o. 329 3,0
≥ 5 fois s.o. 413 5,3
Milieu social
Consommation de cannabis par les parents 0,7 s.o. s.o.
Non s.o. 982 4,5
Oui s.o. 87 9,2
Tabagisme chez les parents 0 s.o. s.o.
Non s.o. 688 3,6
Oui s.o. 388 7,2
Consommation d’alcool par les parents 0,7 s.o. s.o.
Non s.o. 40 5,0
Oui s.o. 1 029 4,9
Consommation excessive d’alcool par les parents 0,5 s.o. s.o.
Non s.o. 463 5,0
Oui s.o. 608 4,9
Interdiction de fumer à la maison 0 s.o. s.o.
Non s.o. 538 6,3
Oui s.o. 538 3,5
Surveillance par les parents 0 s.o. s.o.
Fréquente ou moins fréquenteNote de bas de page c s.o. 122 11,5
En tout temps s.o. 954 4,1
Relation parent‑enfant 0,9 s.o. s.o.
Problèmes occasionnels ou moins fréquentsNote de bas de page d s.o. 142 7,0
Peu ou pas de problèmes s.o. 924 4,6
Tabagisme chez les frères et sœurs 3,4 s.o. s.o.
Non s.o. 929 3,8
Oui s.o. 110 15,5
Tabagisme chez les amis 3,9 s.o. s.o.
Non s.o. 910 2,9
Oui s.o. 124 21,0
Caractéristiques psychologiques
Sentiment de dépendance à la nicotine 0 s.o. s.o.
Non s.o. 1 019 3,4
Oui s.o. 57 31,6
Estime de soi 0,2 s.o. s.o.
Faible s.o. 446 8,7
Moyenne s.o. 342 2,1
Bonne s.o. 286 2,1
Symptômes de dépression 6,4 s.o. s.o.
Faibles s.o. 357 3,9
Moyens s.o. 347 4,3
Élevés s.o. 303 6,6
Impulsivité 10,4 s.o. s.o.
Faible s.o. 320 1,9
Modérée s.o. 330 3,0
Forte s.o. 314 11,2
Sentiment d’appartenance à l’école 7,1 s.o. s.o.
Faible s.o. 379 7,4
Moyen s.o. 401 4,5
Élevé s.o. 220 2,3
Stade de la puberté 7,7 s.o. s.o.
Puberté ou post‑puberté s.o. 881 5,3
Prépuberté s.o. 112 1,8

Facteurs de corrélation avec la consommation de cannabis

Cinquante‑trois participants (4,9 %) ont déclaré avoir déjà fumé du cannabis avant la fin de la 6e année (âge moyen = 11,7 ans; écart‑type : 0,4). Le tableau 3 présente les associations bidimensionnelles entre les caractéristiques de ces participants et le fait d’avoir déjà consommé du cannabis. Le tableau 4 présente les rapports de cotes (RC) ajustés et non ajustés et les intervalles de confiance à 95 % issus des analyses de régression logistique.

Tableau 4. Associations entre les caractéristiques des participants et le fait d’avoir déjà consommé du cannabis à l’âge de 12 ans (n = 1 076)
Caractéristique Rapport de cotes non ajusté (IC à 95 %) Rapport de cotes ajustéNote de bas de page a (IC à 95 %)
Caractéristiques sociodémographiques
ÂgeNote de bas de page b
< 11 ans Réf. Réf.
≥ 11 ans 1,56 (1,13, 2,15) 1,39 (1,06, 1,84)
Sexe
Féminin Réf. Réf.
Masculin 3,62 (1,68 à 7,82) 3,76 (1,72 à 8,23)
Présence de frères et sœurs plus âgés
Non Réf. Réf.
Oui 1,56 (0,82 à 3,00) 1,82 (0,95 à 3,48)
Famille biparentale
Oui Réf. Réf.
Non 2,11 (1,03 à 4,30) 1,32 (0,55à 3,19)
Niveau de scolarité des parents
Les deux détiennent un diplôme universitaire Réf, Réf.
Un seul détient un diplôme universitaire 1,44 (0,43 à 4,78) 1,19 (0,34 à 4,22)
Aucun ne détient un diplôme universitaire 2,19 (0,74 à 6,42) 1,23 (0,39à3,86)
Revenu du ménageNote de bas de page b 0,85 (0,77 à 0,94) 0,86 (0,79 à 0,95)
Niveau de défavorisation du quartier
Faible Réf. Réf.
Moyen 0,97 (0,49 à 1,92) 0,80 (0,43 à 1,49)
Élevé 1,06 (0,46 à 2,43) 0,73 (0,31 à 1,74)
Allocation hebdomadaireNote de bas de page b 1,59 (1,23 à 2,05) 1,54 (1,20 à 1,98)
Mode de vie
A déjà fumé la cigarette
Non Réf. Réf.
Oui 27,81 (11,57 à 66,82) 22,03 (9,31 à 52,14)
A déjà consommé d’autres produits du tabacNote de bas de page c
Non Réf. Réf.
Oui 17,48 (10,55 à 28,97) 13,36 (7,28 à 24,52)
A déjà consommé de l’alcool
Non Réf. Réf.
Oui 22,25 (10,29 à 48,11) 19,78 (7,40 à 38,03)
A déjà eu une consommation excessive d’alcool
Non Réf. Réf.
Oui 16,79 (9,71 à 29,05) 11,75 (6,18 à 22,32)
A déjà joué à des jeux de hasard
Non Réf. Réf.
Oui 3,60 (1,97 à 6,58) 2,95 (1,55 à 5,62)
Rendement scolaire
Supérieur à la moyenne 0,71 (0,39 à 1,30) 0,79 (0,44 à 1,44)
Moyen Réf. Réf.
Inférieur à la moyenne 4,08 (1,71 à 9,72) 2,63 (0,96 à 7,21)
Heures par jour devant la télévisionNote de bas de page b 1,44 (0,95 à 2,17) 1,32 (0,87 à 2,00)
Heures par jour de jeux de vidéoNote de bas de page b 1,07 (0,75 à 1,54) 0,95 (0,67 à 1,35)
Lecture non scolaireNote de bas de page b 0,82 (0,71 à 0,95) 0,84 (0,71 à 1,00)
Activité physiqueNote de bas de page b 1,03 (0,79 à 1,34) 0,95 (0,73 à 1,24)
Milieu social
Consommation de cannabis par les parents
Non Réf. Réf.
Oui 2,19 (0,95 à 5,06) 1,86 (0,72 à 4,83)
Tabagisme chez les parents
Non Réf. Réf.
Oui 2,06 (1,09 à 3,91) 1,59 (0,78 à 3,23)
Consommation d’alcool par les parents
Non Réf. Réf.
Oui 0,99 (0,21 à 4,61) 1,82 (0,37 à 9,03)
Consommation excessive d’alcool par les parents
Non Réf. Réf.
Oui 0,99 (0,59 à 1,67) 0,96 (0,59 à 1,57)
Interdiction de fumer à la maison
Non Réf. Réf.
Oui 0,54 (0,32 à 0,91) 0,63 (0,37 à 1,07)
Surveillance par les parentsNote de bas de page b 0,42 (0,26 à 0,68) 0,56 (0,36 à 0,88)
Relation parent‑enfantNote de bas de page b 0,79 (0,54 à 1,16) 0,94 (0,68 à 1,32)
Tabagisme chez les frères et sœurs
Non Réf. Réf.
Oui 4,56 (2,54 à 8,54) 4,23 (2,28 à 7,83)
Tabagisme chez les amis
Non Réf. Réf.
Oui 8,57 (5,33 à 13,79) 8,82 (5,20 à 14,98)
Caractéristiques psychologiques
Sentiment de dépendance à la nicotine
Non Réf. Réf.
Oui 12,98 (6,94 à 24,24) 12,16 (6,02 à 24,58)
Estime de soiNote de bas de page bNote de bas de page d 0,47 (0,38 à 0,57) 0,45 (0,34 à 0,58)
Symptômes de dépressionNote de bas de page bNote de bas de page d 1,31 (0,99 à 1,74) 1,34 (1,01 à 1,79)
ImpulsivitéNote de bas de page bNote de bas de page d 2,45 (1,82 à 3,29) 2,38 (1,67 à 3,39)
Sentiment d’appartenance à l’écoleNote de bas de page bNote de bas de page d 0,65 (0,52 à 0,83) 0,69 (0,54 à 0,90)
Stade de la puberté
Puberté ou post‑puberté Réf. Réf.
Prépuberté 0,36 (0,10 à 1,37) 0,30 (0,08 à 1,18)

Une mise en garde est nécessaire pour l’interprétation de nos observations. Le nombre de participants était faible pour les catégories de cinq des variables (avoir déjà fumé la cigarette, ne jamais avoir bu d’alcool, consommation de cannabis par les parents, abstinence d’alcool chez les parents, statut prépubère) et quelques-uns de ces participants avaient commencé à consommer du cannabis. Cela a limité notre capacité à présenter des estimations fiables, et l’ampleur des estimations concernant ces variables devrait être interprétée avec prudence.

Parmi les 33 facteurs de corrélation potentiels pris en compte, 17 ont été associés dans les modèles ajustés au fait d’avoir déjà consommé du cannabis. Quatre des huit caractéristiques sociodémographiques (âge plus élevé, auto-identification au sexe masculin, faible revenu du ménage, allocation hebdomadaire élevée) étaient associées à une probabilité accrue d’avoir déjà consommé du cannabis, tout comme cinq des dix facteurs liés au mode de vie (avoir déjà fumé la cigarette, avoir déjà consommé d’autres produits du tabac, avoir déjà bu de l’alcool, avoir déjà eu une consommatione excessive d’alcool et avoir déjà joué à des jeux de hasard).

Des neuf facteurs liés au milieu social, deux (tabagisme chez les frères et sœurs, tabagisme chez les amis) présentaient une association positive avec le fait d’avoir déjà consommé du cannabis et un (surveillance par les parents) présentait une association négative avec le fait d’avoir déjà consommé du cannabis.

Les cinq caractéristiques psychologiques étaient associées au fait d’avoir déjà consommé du cannabis. Trois (sentiment de dépendance à la nicotine, symptômes de dépression importants, forte impulsivité) étaient associées à une probabilité accrue, et deux (bonne estime de soi et sentiment d’appartenance à l’école) étaient associées à une probabilité réduite. Le stade de la puberté n’avait aucun lien avec le fait d’avoir déjà consommé du cannabis.

Analyse

Cette étude est l’une des rares à s’intéresser aux facteurs de risque associés à la consommation de cannabis chez les jeunes de moins de 14 ans. Nous avons observé que 5 % des élèves de 6e année ayant participé à l’étude AdoQuest (qui avaient en moyenne 11,7 ans au printemps de la 6e année) ont déclaré avoir déjà fumé du cannabis. Cela représente une année entière de moins que l’âge moyen de l’initiation au cannabis chez les élèves canadiens de la 7e à la 9e années, qui avaient en moyenne 12,8 ans au moment de notre étude. On ne sait pas encore clairement si la légalisation du cannabis a eu une influence notable sur l’âge de l’initiation ou sur la prévalence de la consommation de cannabis chez les jeunes au Canada, mais on sait que 2 % des élèves de 7e année et 4 % des élèves de 8e année aient déclaré en 2018‑2019 avoir consommé du cannabis au cours de l’année précédenteNote de bas de page 1.

Bien que la fréquence de la consommation précoce de cannabis et des facteurs de risque connexes puisse évoluer au fil du temps à la suite de changements contextuels comme la légalisation, il est peu probable que les associations entre ces expositions et l’initiation précoce changent de façon marquée, particulièrement sur une période relativement courte comme une décennie. En effet, même après de nombreuses années de recherche et de transformations profondes du contexte du tabagisme, les principaux facteurs de risque d’initiation à la cigarette (tabagisme chez les parents, tabagisme chez les amis, caractéristiques psychosociales) n’ont pas changé de façon notable en plusieurs décennies. Par conséquent, bien que plus d’une décennie se soit écoulée depuis la collecte des données de l’étude AdoQuest, il est peu probable que les facteurs de risque d’initiation précoce aient changé de façon notable, ce qui fait que les observations présentées devraient être encore pertinentes.

Nous avons constaté qu’un grand nombre de facteurs sociodémographiques, psychologiques et liés au mode de vie et au milieu social ayant été associés à la consommation de cannabis entre le milieu et la fin de l’adolescenceNote de bas de page 6Note de bas de page 7Note de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11Note de bas de page 12Note de bas de page 13Note de bas de page 14Note de bas de page 15Note de bas de page 16Note de bas de page 17Note de bas de page 18Note de bas de page 19Note de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22Note de bas de page 23Note de bas de page 24Note de bas de page 44 ainsi qu’au tabagismeNote de bas de page 25 et à la consommation d’alcoolNote de bas de page 26 pendant l’adolescence présentaient des associations similaires avec la consommation de cannabis à un âge précoce. Des associations ont été observées avec un grand nombre de facteurs chez les élèves de 6e année, notamment la consommation de cigarettes, d’autres produits du tabac et d’alcool. Bien que l’inférence causale soit limitée étant donné le plan de l’étude, il est possible que les facteurs de risque observés en lien avec le milieu social et les caractéristiques psychologiques (tabagisme chez les frères et sœurs et chez les amis, faible niveau de surveillance par les parents, faible estime de soi, symptômes de dépression, impulsivité, faible sentiment d’appartenance à l’école) correspondent à des vulnérabilités qui contribuent à la consommation précoce de plusieurs substances et qui se prêtent à une intervention. À tout le moins, ces données suggèrent que les enfants qui déclarent avoir consommé du cannabis à un âge précoce ont également un risque plus élevé de consommer des cigarettes et de l’alcool à un âge précoce. Les interventions visant à prévenir l’initiation précoce au cannabis devraient donc tenir compte de la consommation de multiples substances.

Contrairement aux études antérieuresNote de bas de page 44Note de bas de page 45Note de bas de page 46, cette étude n’a pas fait ressortir d’association entre, d’une part, la consommation de cannabis durant la dernière année et au cours de la vie par les parents et, d’autre part, la consommation chez les adolescents de 12 à 17 ans. Nous n’avons pas non plus constaté d’association entre la consommation de tabac ou d’alcool ou la consommation excessive d’alcool chez les parents et la consommation précoce de cannabis. Il est possible que les jeunes enfants ne sachent pas que leurs parents consomment des substances et que, par conséquent, la modélisation de ces comportements n’ait pas d’influence sur la consommation de substances à cet âge. Il est également possible que nos analyses n’aient tout simplement pas la puissance statistique nécessaire pour faire ressortir ces associations (seulement 87 parents ont déclaré consommer du cannabis et seulement 40 ont déclaré ne pas boire d’alcool). La relation entre la consommation de substances par des parents et la consommation précoce de cannabis par leurs enfants doit être étudiée davantage.

La consommation précoce et fréquente de cannabis a des répercussions à long terme au début de l’âge adulte. Plus spécifiquement, la consommation de cannabis est associée à des effets néfastes sur l’attention, la mémoire et la prise de décisions, ainsi que sur la santé mentaleNote de bas de page 4Note de bas de page 27Note de bas de page 28Note de bas de page 29Note de bas de page 30Note de bas de page 31Note de bas de page 32. En outre la consommation de cannabis avant l’âge de 15 ans est associée à un faible niveau de scolarité, à une fréquence élevée de consommation excessive d’alcool et à un risque d’abus d’alcool, de dépendance à l’alcool et de méfaits liés à l’alcool plus tard, à une consommation fréquente de doses élevées de cannabis et à un risque accru de symptômes d’un trouble de l’usage du cannabis et enfin à un risque accru de consommation d’autres drogues illicites avant l’âge de 30 ansNote de bas de page 44. Par ailleurs, les études sur les trajectoires de consommation de drogues indiquent que les comportements à risque, qui sont susceptibles de s’accumuler chez les jeunes, sont étroitement liés à la consommation et à l’abus de substances au début de l’âge adulte et plus tard dans la vieNote de bas de page 47. Nos données montrent que les interventions visant à prévenir la consommation précoce de cannabis sont essentielles pour les enfants vulnérables qui présentent déjà des signes d’adoption d’autres comportements à risque. Par conséquent, les interventions visant la consommation de substances devraient couvrir un large éventail de substances et de comportements à risque.

Points forts et limites

Les points forts de cette étude sont la grande taille de l’échantillon fondé sur la population et le large éventail de facteurs de risque et de protection potentiels qui ont été analysés. Les limites sont le plan d’étude transversal, qui limite l’inférence causale, et l’utilisation de données autodéclarées, qui comportent des risques d’erreur de mémoire ou de biais de classification erronée. La perte de certains participants au fil du temps pourrait aussi avoir créé un biais de sélection.

Comme l’étude AdoQuest ne visait pas spécifiquement la consommation de cannabis, certaines corrélations potentielles, comme la consommation de cannabis par les frères et sœurs ou les amis, n’ont pas été mesurées. Il est aussi possible que certains résultats statistiquement significatifs dans les 33 associations potentielles analysées soient dus au hasard. Cela semble toutefois peu probable, car nos observations correspondent à celles de nombreuses études antérieures. Par ailleurs, l’échantillon était constitué à 93 % de personnes blanches, ce qui pourrait limiter la généralisation de nos résultats.

Enfin, les données ont été collectées avant la légalisation en 2018 de la consommation de cannabis à des fins non médicales au Canada. Cela dit, la légalisation ne semble pas avoir eu de grand effet sur le fait d’avoir déjà consommé du cannabis ou d’en consommer (à une fréquence mensuelle ou plus souvent au cours de la dernière année) chez les élèves de niveau secondaire au CanadaNote de bas de page 48. L’effet de la légalisation sur l’âge au moment de l’initiation au cannabis reste inconnu, mais il ne devrait pas avoir eu d’incidence sur les facteurs associés à la consommation précoceNote de bas de page 49.

Conclusion

Nous avons constaté qu’un grand nombre de caractéristiques associées à la consommation de cannabis au milieu et à la fin de l’adolescence étaient également associées à la consommation précoce de cannabis. D’après nos résultats, surveiller la consommation de cannabis et intervenir de manière préventive avant l’âge de 12 ans est justifié. Les interventions devraient prendre en compte l’impulsivité, certains autres comportements à risque (comme le tabagisme, la consommation d’alcool, les jeux de hasard) et la présence d’amis qui fument et ces interventions devraient aussi encourager les parents à surveiller les allées et venues de leurs enfants. Un suivi est nécessaire pour détecter les tendances en matière de facteurs de risque, celles‑ci pouvant varier en fonction des populations à l’étude et du temps.

Des études devraient porter sur les prédicteurs précoces et tardifs de la fréquence de consommation de cannabis et des quantités consommées. Elles devraient aussi tenir compte des facteurs de corrélation et de prédiction liés à l’individu et au contexte, comme le montre la relation inverse que nous avons établie, après ajustement en fonction de l’allocation hebdomadaire, entre un revenu du ménage élevé et la consommation de cannabis : le fait d’avoir une allocation élevée était directement lié à la consommation de cannabis après ajustement en fonction du revenu du ménage. Enfin, la réplication est essentielle, car les différences entre les méthodes de chaque étude peuvent mener à des conclusions divergentes. Des études de réplication utilisant des données collectées après la légalisation sont tout particulièrement nécessaires pour déterminer si les facteurs de risque de consommation précoce du cannabis ont changé depuis 2018.

Remerciements

Ce projet a été financé par l’Initiative canadienne de recherche pour la lutte contre le tabagisme et par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qui a reçu une contribution financière du ministère québécois de la Santé et des Services sociaux.

JO’L a été titulaire d’une chaire de recherche du Canada en déterminants précoces des maladies chroniques de 2006 à 2021. M‑PS a reçu une bourse salariale du Fonds de recherche Santé du Québec. Les organismes de financement n’ont pas participé à la conception ou à la conduite de l’étude, à la collecte, à la gestion, à l’analyse ou à l’interprétation des données, ni à la préparation, à la relecture ou à l’approbation du manuscrit.

Nous remercions Anton Maslov, épidémiologiste principal et biostatisticien du Bureau de la recherche et de la surveillance des drogues, à la Direction générale des substances contrôlées et du cannabis de Santé Canada, pour avoir analysé et fourni les données sur l’âge à l’initiation.

Conflits d’intérêts

Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien financier ni conflit d’intérêts relativement à cet article.

Contributions des auteurs et avis

RJW a contribué à la revue de littérature, fait des analyses et rédigé la première ébauche. EKO’L a coordonné la collecte des données de l’étude AdoQuest et fait des analyses. MPS a mené des consultations sur le plan d’analyse. END a contribué à la revue de littérature. JO’L a conçu et supervisé tous les aspects de l’étude AdoQuest et a obtenu le financement nécessaire à sa réalisation. Tous les auteurs ont contribué à la conception de l’étude, interprété les résultats et revu le manuscrit. Tous les auteurs ont approuvé la version finale du manuscrit et accepté d’assumer la responsabilité de tous les aspects des travaux.

Les points de vue exprimés dans cet article n’engagent que les auteurs; ils ne correspondent pas nécessairement à ceux du ministère québécois de la Santé et des Services sociaux ou du gouvernement du Canada.

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