Aperçu – Revue systématique et synthèse des articles de presse : création d’un ensemble de données sur les initiatives émergentes et les interventions locales concernant l’offre de toilettes publiques au Canada durant la pandémie de COVID-19

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Publié par : L'Agence de la santé publique du Canada
Date de publication : août 2023
ISSN: 2368-7398
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Janette Leroux, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 1; Emily McCullogh, Ph. D.Note de rattachement des auteurs 2
https://doi.org/10.24095/hpcdp.43.8.04f
Rattachement des auteurs
Correspondance
Janette Leroux, École de réadaptation, Faculté de la santé, Université Queen’s, 99, avenue University, Kingston (Ont.) K7L 3N6; tél. : 613‑985‑5618; courriel : JL73@queensu.ca
Citation proposée
Leroux J, McCullogh E. Revue systématique et synthèse des articles de presse : création d’un ensemble de données sur les initiatives émergentes et les interventions locales concernant l’offre de toilettes publiques au Canada durant la pandémie de COVID-19. Promotion de la santé et prévention des maladies chroniques au Canada. 2023;43(8):429-436. https://doi.org/10.24095/hpcdp.43.8.04f
Résumé
Les articles de presse sont une source sous‑utilisée de renseignements locaux sur des questions de santé publique complexes et structurelles qui ne sont pas abordées dans les politiques ou prises en compte dans la collecte de données courantes. Nous avons appliqué des méthodes de revue systématique aux articles de presse en ligne et créé un ensemble de données sur les interventions et les initiatives des municipalités face aux problèmes de toilettes publiques durant la première année de la pandémie de COVID‑19. L’utilisation de modèles fondés sur la consommation pour l’usage de toilettes a fait la manchette durant les périodes de fermeture et de confinement. Nos résultats ont montré que de nombreuses municipalités se sont attaquées à ces problèmes, mais largement en usant de mesures temporaires relatives à la pandémie, ne tenant pas compte des besoins des groupes marginalisés.
Mots‑clés : toilettes, blocs sanitaires, COVID‑19, information, presse, Canada, santé publique, équité
Points saillants
- La revue systématique des articles de presse offre une manière différente d’établir des liens lorsque des questions ne sont pas abordées dans les politiques ni prises en compte dans la collecte de données courantes.
- Les toilettes publiques sont des infrastructures de santé publique essentielles, mais elles sont peu nombreuses et les données sur l’offre en la matière sont limitées.
- Nous avons adapté des méthodes de revue systématique aux articles de presse en ligne pour connaître les interventions des municipalités face au problème du manque de disponibilité de toilettes publiques durant la première année de la pandémie.
- L’ensemble de données ainsi produit a révélé que 33 municipalités réparties dans plusieurs provinces ont fait l’objet d’articles de presse et que la vaste majorité des interventions face aux problèmes liés aux toilettes publiques étaient temporaires et relatives à la pandémie, ne tenant pas compte des besoins des divers groupes d’utilisateurs.
Introduction
Les articles de presse sont une source pertinente de renseignements locaux. Enracinés dans la collectivité, les médias d’information locaux peuvent servir de tribune pour le public et les chefs de file communautaires et être une source de données probantes utiles pour avoir accès aux décisions et aux mesures collectives à l’échelle localeNote de bas de page 1Note de bas de page 2. Si le suivi des journaux locaux est une méthode de surveillance reconnue en santé publique, particulièrement en temps de criseNote de bas de page 3, la revue d’articles de presse n’est pas une méthode solidement établie pour la détection de problèmes de santé complexes ou structurels dans les collectivités d’une vaste aire géographique. Or, pour les questions qui ne sont pas abordées dans les politiques ni prises en compte dans la collecte de données courantes, la revue systématique d’articles de presse offre une autre manière d’établir des liensNote de bas de page 4. En effet, « de nombreux problèmes d’inégalités structurelles sont des problèmes à grande échelle qui paraissent anecdotiques tant qu’ils ne sont pas considérés dans leur ensemble » [traduction]Note de bas de page 4,p.98.
Les toilettes publiques sont un exemple d’infrastructure de santé publique négligée, mais essentielle, qui est analysée de manière individualisée et décontextualisée par rapport aux besoins et aux expériences des personnes qui l’utilise, au rôle qu’elle joue en santé publique et aux conséquences liées à son absence. Cette pratique se traduit par des insuffisances sur le plan des services, insuffisances qui ne sont pas abordées dans la recherche et les politiques et qui sont en grande partie absentes du discours publicNote de bas de page 5Note de bas de page 6Note de bas de page 7. Pourtant, les toilettes publiques jouent un rôle essentiel dans la santé de la population par des mécanismes généraux de promotion de la santé, de protection de la santé et d’équité en santéNote de bas de page 7. Elles ont une influence sur l’accessibilité et l’inclusivité des espaces publics extérieurs, sur les modes de déplacement et de transport de la population, sur les rencontres sociales, sur le travail en dehors de la maison ainsi que sur l’activité physique, les loisirs et le jeuNote de bas de page 8Note de bas de page 9Note de bas de page 10Note de bas de page 11.
Les toilettes publiques ont été introduites en contexte urbain en réponse aux problèmes d’assainissement de l’ère industrielle. Leur apparition, qui fait partie de ce qui est parfois appelé le « grand éveil sanitaire », a grandement contribué à réduire la saleté dans les rues et à prévenir la propagation de maladiesNote de bas de page 12Note de bas de page 13. Malgré ces avantages, l’offre de toilettes publiques a progressivement diminué depuis quelques décenniesNote de bas de page 14Note de bas de page 15. Au Canada, cette offre relève des municipalités et repose sur un modèle public‑privéNote de bas de page 16. Autrement dit, les municipalités comptent sur les toilettes publiques présentes dans les sites commerciaux où les gens doivent faire des achats pour avoir accès aux toilettesNote de bas de page 17. L’obligation de « payer pour faire pipi »Note de bas de page 18 crée des barrières qui compliquent l’accès aux toilettes et touchent de façon disproportionnée les personnes vivant dans la pauvreté ou dans la rue et entraîne également d’autres formes de stigmatisation et d’exclusion. Comme l’a déploré la géographe féministe Joni Seagar, « seul ce qui est compté compte »Note de bas de page 19, ce qui fait que l’absence de données sur la disponibilité et la répartition des toilettes publiques demeure un défi fondamental pour la correction d’une offre inadéquate. Il n’existe pas de base de données centralisée sur les stratégies concernant les toilettes publiques, malgré plusieurs initiatives de sociofinancement visant à répertorier l’emplacement et les heures d’ouverture des toilettes publiquesNote de bas de page 20Note de bas de page 21Note de bas de page 22.
Durant les premiers stades de la pandémie de COVID‑19, la fermeture des espaces publics et commerciaux et des bâtiments contenant des toilettes accessibles au public (bibliothèques, bâtiments municipaux, gares de transport, etc.) a aggravé les problèmes liés à l’offre de toilettes publiques. Les toilettes publiques étant devenues un sujet d’actualitéNote de bas de page 23Note de bas de page 24, nous avons souhaité utiliser une approche qui fasse ressortir et résume le contenu des articles de presse abordant cette question. Dans cet aperçu, nous expliquons comment nous avons appliqué des méthodes de revue systématique aux articles de presse canadiens en ligne pour établir une base de données sur les interventions des municipalités face à la réduction soudaine et importante de la disponibilité de toilettes publiques et sur les initiatives qui en ont découlé.
Nos objectifs étaient à la fois méthodologiques et liés au sujet. Nous avons identifié des bases de données de nouvelles en ligne interrogeables, établi une stratégie de recherche rigoureuse fondée sur des méthodes de synthèse de la littérature universitaire et regroupé les résultats dans un ensemble fonctionnel, ce qui a permis de faire la démonstration du processus et de la faisabilité de procéder à une revue et à une synthèse des articles de presse. De plus, cet article contient une liste des mesures de mise en service de toilettes publiques au Canada durant la première année de la pandémie, fournissant ainsi aux décideurs locaux et aux promoteurs des toilettes publiques un aperçu des mesures prises un peu partout au Canada.
Méthodologie
Nous avons appliqué aux articles de presse des méthodes de recherche associées aux revues systématiquesNote de bas de page 25 (figure 1). Les données ont été recueillies entre mars 2020 et mars 2021 dans plusieurs bases de données informatisées d’articles de presse. Les articles des diverses bases de données ont été regroupés et les doublons éliminés. Nous avons sélectionné de façon indépendante les titres et les articles complets puis nous avons extrait des détails qualitatifs sur les changements concernant les toilettes publiques.

Figure 1 - Équivalent textuel
La figure 1 présente le diagramme du processus de sélection des articles de presse sur les toilettes publiques.
Dans la première phase, Identification, les résultats de recherche ont été identifiés dans les bases de données, en fonction des chaînes de recherche suivantes (y compris les versions booléennes) : restroom, washroom, bathroom, toilet, portable toilet, porta-potty, lavatory, latrine, loo. 2772 résultats de recherche ont été identifiés, comme suit :
- Principaux quotidiens canadiens (n = 1237)
- FactivaTM (n = 1020)
- Canadian Business & Current Affairs (CBCA) (n = 275)
- Archives de Radio-Canada (n = 240)
90 articles supplémentaires ont été identifiés à travers Google News.
Dans la deuxième phase, Sélection, les documents retenus ont été triés en fonction du titre (n = 2862), ce qui a mené à l’exclusion de n = 2451 documents.
Dans la troisième phase, Admissibilité, on a évalué l’admissibilité des articles de presse complets (n = 411), ce qui a mené à l’exclusion de n = 167 doublons d’articles de presse complets.
Dans la quatrième et dernière phase, Inclusion, les 244 documents retenus ont été examinés de plus près, et n = 74 articles de presse complets ont été exclus selon les motifs suivants :
- Hors période à l’étude
- Hors Canada
- Autres problems liés aux toilettes (rénovations de toilettes découlant de la pandémie, pénurie de papier hygiénique, etc.).
Ce processus a eu comme résultat n = 170 articles de presse retenus dans l’échantillon final.
Résultats
Description des articles de presse
Notre recherche a produit un premier ensemble de 2862 articles, dont 170 ont été retenus dans l’échantillon final (figure 1). Parmi ces derniers, 149 étaient des articles d’actualité (88 %), 24, des articles d’opinion ou des éditoriaux (14 %) et 3, des lettres tirées du courrier des lecteurs (3 %). Les articles provenaient de toutes les provinces, principalement de Colombie‑Britannique (27 %) et d’Ontario (41 %), mais d’aucun territoire. Soixante municipalités canadiennes sont représentées dans ces données.
La plupart des articles (70/170) visaient à informer le public de la situation fluctuante et imprévisible en matière de disponibilité des toilettes publiques, en indiquant la date et l’emplacement de celles qui étaient fermées et ouvertes ainsi que les calendriers de nettoyage et d’assainissement. Certaines de ces annonces étaient faites conjointement à celles d’autres annonces concernant la fermeture ou l’ouverture d’autres espaces publics (comme des parcs).
Élaboration de l’ensemble de données
Des 170 articles ayant porté sur les toilettes publiques durant la première année de la pandémie, 100 concernaient de nouveaux financements ou de nouvelles interventions, dans 33 municipalités ainsi que dans l’ensemble de la Colombie‑Britannique (tableau 1). L’ampleur et la cible du financement variaient selon l’annonce et la municipalité. Les investissements portaient sur la réaffectation de budgets de fonctionnement et sur la mise sur pied de fonds d’urgence liés à la pandémie, ce qui fait que la majorité des montants étaient alloués à des besoins temporaires et à des solutions aux conditions liées à la pandémie (comme la fermeture d’autres installations ou la nécessité d’améliorer l’assainissement).
Lieu | Données de populationNote de bas de page a | Investissement/initiative |
---|---|---|
Lieu non précisé (C.‑B.) | s.o. |
|
Campbell River (C.‑B.) | Population : 32 588 Densité : 225,7 |
|
Castlegar (C.‑B.) | Population : 8 039 Densité : 408,6 |
|
Hope (C.‑B.) | Population : 6 181 Densité : 151,0 |
|
Kelowna (C.‑B.) | Population : 127 380 Densité : 601,3 |
|
Ladysmith (C.‑B.) | Population : 8 537 Densité : 711,9 |
|
New Westminster (C.‑B.) | Population : 70 996 Densité : 4543 |
|
Oliver (C.‑B.) | Population : 4 928 Densité : 896,0 |
|
Osoyoos (C.‑B.) | Population : 5 085 Densité : 598,2 |
|
Penticton (C.‑B.) | Population : 33 761 Densité : 801,8 |
|
Prince Rupert (C.‑B.) | Population : 12 220 Densité : 184,4 |
|
Quesnel (C.‑B.) | Population : 9 879 Densité : 279,2 |
|
Sidney (C.‑B.) | Population : 11 672 Densité : 2290 |
|
Vancouver (C.‑B.) | Population : 631 486 Densité : 5 492 |
|
Vernon (C.‑B.) | Population : 40 116 Densité : 417,7 |
|
Whistler (C.‑B.) | Population : 11 854 Densité : 49,3 |
|
Collingwood (Ont.) | Population : 21 793 Densité : 645,1 |
|
Gananoque (Ont.) | Population : 5 159 Densité : 733,6 |
|
Hamilton (Ont.) | Population : 536 917 Densité : 480,6 |
|
Kincardine (Ont.) | Population : 11 389 Densité : 21,2 |
|
London (Ont.) | Population : 383 822 Densité : 913,1 |
|
Ottawa (Ont.) | Population : 934 243 Densité : 334,8 |
|
Quinte West (Ont.) | Population : 43 577 Densité : 88,2 |
|
Toronto (Ont.) | Population : 2 731 571 Densité : 4 334,4 |
|
St. Catharines (Ont.) | Population : 133 113 Densité : 1 384,8 |
|
Winnipeg (Man.) | Population : 705 244 Densité : 1 518,8 |
|
Calgary (Alb.) | Population : 1 239 220 Densité : 1 501,1 |
|
Edmonton (Alb.) | Population : 932 546 Densité : 1 360,9 |
|
Montréal (Qc) | Population : 1 704 694 Densité : 4 662,1 |
|
Halifax (N.‑É.) | Population : 403 131 Densité : 73,4 |
|
Regina (Sask.) | Population : 215 106 Densité : 1 195,2 |
|
Saskatoon (Sask.) | Population : 246 376 Densité : 1 080,0 |
|
Moncton (N.‑B.) | Population: 71 889 Densité : 506,5 |
|
Saint John (N.-B.) | Population: 67 575 Densité : 213,9 |
|
Diverses initiatives ont été répertoriées : la prolongation des heures d’ouverture d’organismes de charité; la prise en charge de bâtiments municipaux fermés pour accroître l’accès aux toilettes; l’aménagement d’installations sanitaires municipales saisonnières pour l’hiver; la mobilisation d’entreprises privées et de corporations pour mettre des toilettes à la disposition de groupes de clients précis et enfin la suspension de l’application des règlements municipaux et de la distribution d’amendes pour avoir uriné ou déféqué en public. La plupart des initiatives prévoyaient la mise en place de toilettes portables ou de remorques sanitaires temporaires et de postes de lavage des mains à des endroits précis (relais routiers, points de départ de sentiers, voies de transport, endroits du centre‑ville fréquentés par les sans‑abris, etc.). Plusieurs articles ont aussi porté sur l’augmentation du nombre de toilettes portables dans les grandes villes, en particulier Vancouver, Toronto, Ottawa et Montréal. Cinq articles ont décrit des changements permanents dans l’aménagement des toilettes publiques.
Outre la couverture des investissements et des initiatives, nous avons également répertorié des preuves d’un engagement local en faveur de l’amélioration de l’offre de toilettes publiques. Par exemple, des étudiants diplômés de l’Université McMaster à Hamilton (Ontario) ont fait des recherches sur le sujet et ont présenté au Comité des urgences et des services communautaires de la ville un exposé sur la faisabilité de toilettes publiques disponibles en toute saisonNote de bas de page 26. Un autre exemple de participation communautaire est la campagne GottaGo! à Ottawa (Ontario)Note de bas de page 27, qui a présenté des stratégies d’envoi de messages destinés à attirer l’attention sur la nécessité de toilettes publiques autonomes à des endroits stratégiques. Ces efforts étaient en lien avec la sélection de deux toilettes autonettoyantes parmi les projets admissibles à un financement fédéral et provincial de courte durée pour la COVID‑19. Nous avons aussi découvert le projet de toilettes nocturnes « Places to Go » à Winnipeg (Manitoba)Note de bas de page 28, qui date de 2018 : Winnipeg est la seule ville à propos de laquelle nous avons trouvé la mention d’infrastructures permanentes mises en place spécifiquement pour les sans‑abris.
Analyse
Nous avons utilisé les articles de presse locaux pour nous informer sur les interventions locales et émergentes concernant les toilettes publiques au Canada durant la première année de la pandémie de COVID‑19. Cette analyse a produit des données de référence importantes utiles pour approfondir le sujet, dans la mesure où aucune base de données centralisée n’existe actuellementNote de bas de page * et, à notre connaissance, aucune autre recherche n’a réuni et comparé les mesures prises au Canada.
Notre approche, qui a fait ressortir les interventions et les stratégies de plusieurs villes canadiennes, y compris petites ou moyennes, a permis d’établir des comparaisons entre des administrations ayant une taille et un budget similairesNote de bas de page 29. Nous avons constaté que la question des toilettes publiques constitue un défi pour de nombreuses municipalités et que la vaste majorité des interventions en la matière étaient temporaires et relatives à la pandémie. Peu de mesures ont été prises pour répondre aux besoins de divers groupes d’utilisateurs. Nous avons aussi découvert qu’une autre forme de « données » pouvait être extraite à partir des nouvelles : le nom des intervenants qui travaillent à apporter des changements dans les municipalités. Ce sous‑ensemble de données pourrait aider à la mise en place des réseaux d’échange et des coalitions destinés à élargir les efforts d’organisations locales. En délocalisant les problèmes de chaque municipalité concernant les toilettes publiques, nous avons révélé une tendance générale à la négligence et ouvert les portes à la remise en question du modèle d’offre actuel. Notre étude a fait la démonstration du processus et de la faisabilité d’une revue systématique et d’une synthèse des articles de presse, offrant par là même une nouvelle méthodologie utile pour la santé publique, même si cette méthodologie reste à approfondir.
Points forts et limites
Bien que les données sur les articles de presse fournissent des renseignements importants sur les questions structurelles touchant la santé publique, il n’en demeure pas moins qu’elles sont incomplètes. Les nouvelles sont subjectives et sujettes à des biais : elles correspondent aux orientations politiques des journalistes et des médias qui les publient. Sur le plan pratique, les bases de données de nouvelles ne sont pas aussi faciles à interroger ou fiables que les bases de données de publications universitaires. En ce qui concerne la mise en œuvre, les articles de presse ne précisent pas nécessairement les intentions des décideurs, si bien que notre revue des nouvelles n’a peut‑être pas permis de saisir tous les efforts faits pour améliorer l’offre de toilettes publiques. Une limite inhérente à notre étude est l’exclusion des articles rédigés dans une autre langue que l’anglais. Le Canada est un pays à deux langues officielles, mais nous n’avons pas tenu compte des nouvelles des collectivités de petite taille ou exclusivement francophones, où d’autres mesures pourraient avoir été prises pour améliorer la situation des toilettes publiques. Cela limite la portée de notre ensemble de données et de nos observations.
Conclusion
En créant un ensemble de données tirées d’articles de presse sur les toilettes publiques publiés durant les premiers stades de la pandémie de COVID‑19, nous avons pu faire la démonstration de l’usage d’une revue systématique et d’une synthèse des articles de presse comme méthode de recherche, tout en montrant que la question des toilettes publiques est un enjeu d’envergure. Les ensembles de données fondés sur les nouvelles peuvent stimuler la prise de mesures visant des problèmes de santé publique qui ne sont pas abordés dans les recherches et les politiques.
Conflits d’intérêts
Les auteures n’ont aucun conflit d’intérêts à déclarer en matière de recherche, de rédaction ou de publication en lien avec cet article.
Financement
Les auteures n’ont reçu aucun soutien financier pour la recherche, la rédaction ou la publication de cet article.
Contributions des auteures et avis
JL : conception, méthodologie, analyse, rédaction de la première version du manuscrit. EM : conception, analyse, relectures et révisions.
Le contenu de l’article et les points de vue qui y sont exprimés n’engagent que les auteures; ils ne correspondent pas nécessairement à ceux du gouvernement du Canada.
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