Chapitre 2 : Rapport sur l'utilisation de médicaments antimicrobiens chez les humains, 2012-2013 – Données relatives aux médicaments délivrés en pharmacie

2. Données relatives aux médicaments délivrés en pharmacie

Le Canadian CompuScript (CCS) mesure le nombre d'ordonnances exécutées et la quantité de médicaments délivrés par les pharmacies de détail au Canada. En 2013, 5 692 pharmacies ont fourni des renseignements qui ont été utilisés pour prévoir le nombre total d'ordonnances exécutées et la quantité de médicaments délivrés par 9 140 pharmacies dans l'ensemble des provinces du Canada. L'information sur les ordonnances pour le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut n'est pas incluse en raison du très faible niveau d'ordonnances de ces régions et des tendances de prescription qui sont différentes de celles du reste du pays. Les renseignements saisis dans cette base de données comprennent le nom du produit, sa présentation et sa teneur, la province concernée, l'âge ou le groupe d'âge, le nombre d'ordonnances, le nombre d'unités de produit dans l'ordonnance et les montants en dollars dépensés par mois, pour chaque année.

Pour le rapport de 2012-2013, les antimicrobiens pour administration parentérale ont été ajoutés pour les années 2010, 2011, 2012 et 2013. Ces données n'ont pas pu être ajoutées pour les années 2000-2009. Par conséquent, lorsque l'on compare les données de 2010 à 2013 aux années précédentes, il convient de supposer que les données de 2000 à 2009 sont une légère sous-représentation du volume total délivré. Par conséquent, toute diminution observée en comparaison aux données de 2000 à 2009 devrait être plus faible que la situation réelle et, à l'inverse, les augmentations devraient être légèrement exagérées.

Utilisation à l'échelle nationale

Ensemble des mesures d'utilisation

L'utilisation générale d'antimicrobiens au Canada a baissé de 2000 à 2013, bien que la diminution n'ait pas été constante d'une année à l'autre durant cette période. L'utilisation de toutes les mesures a peu à peu baissé de façon constante depuis 2011 (moins de 5 % d'une année à l'autre).

a. Taux de prescription et quantité d'ingrédients actifs en kilogrammes

En 2013, le taux d'exécution d'ordonnances d'antimicrobiens était le plus faible depuis le début de la surveillance de l'utilisation des antimicrobiens au Canada (642 ordonnances par 1 000 habitants). De 2012 à 2013, le taux d'ordonnances a diminué pour passer à 18 ordonnances par 1 000 habitants. Au cours de la période de deux ans, de 2011 à 2013, le taux d'ordonnances a diminué pour passer à 35 ordonnances par 1 000 habitants (environ 5,2 %) (figure 2.1).

Le poids d'ingrédient actif délivré a aussi atteint sa valeur la plus faible depuis le début de la surveillance de l'utilisation des antimicrobiens au Canada, 5,7 kg ayant été délivrés par 1 000 habitants en 2013. Une diminution de 100 g par 1 000 habitants entre 2012 et 2013 et une baisse de 200 g par 1 000 habitants de 2011 à 2012 se sont produites (figure 2.1 et annexe C, tableau C.2).

Figure 2.1 : Nombre d'ordonnances et quantité en kilogrammes d'ingrédients actifs par 1 000 habitants d'antimicrobiens délivrés par les pharmacies de détail au Canada, de 2000 à 2013^*.

b. Doses thérapeutiques quotidiennes (DTQ) par 1 000 habitants-jour et coût par habitant

Une réduction du nombre de DTQ/1 000 habitants-jour s'est également produite durant cette période. En 2013, 17,6 DTQ/1 000 habitants-jour ont été délivrées, ce qui représentait une diminution de 2,8 % par rapport aux 18,1 DTQ/1 000 habitants-jour délivrées en 2012. De même, une diminution de 3,2 % du nombre de DTQ/1 000 habitants-jour a été observée de 2011 à 2012 (18,7 à 18,1 DTQ/1 000 habitants-jour). Ces diminutions donnent lieu à un retour aux DTQ/1 000 habitants-jour observées en 2010 (figure 2.2).

Enfin, le coût de la prescription d'antimicrobiens au Canada a également diminué. Après avoir tenu compte des effets de l'inflation, environ 19,20 dollars ont été dépensés par habitant au Canada en 2013, soit 0,90 dollar de moins qu'en 2012 (20,10 dollars), et 2,40 dollars de moins qu'en 2011 (figure 2.2).

Figure 2.2 : Nombre de doses thérapeutiques quotidiennes et coût ¹par habitant des antimicrobiens délivrés par les pharmacies de détail canadiennes, de 2000 à 2013 ^*.

Utilisation selon les groupes d'âge

En général, l'utilisation d'antimicrobiens était la plus élevée chez les groupes d'âge les plus jeunes (de zéro à cinq ans) et les plus âgés (65 ans et plus) dans la population canadienne de 2010 à 2013 (figures 2.3 et 2.4). L'utilisation chez les groupes de personnes âgées de 6 à 39 ans était légèrement inférieure aux mesures nationales en 2013, tandis que l'utilisation dans les groupes d'âge restants était supérieure aux mesures nationales.

a. Enfants et jeunes adultes (17 ans ou moins)

La tendance dans les pratiques d'ordonnance était la même dans les trois groupes d'âge de 2010 à 2013, une augmentation ayant eu lieu de 2010 à 2011 et une baisse ayant été observée de 2011 à 2013 (figure 2.3). Au cours de la période, les enfants âgés de zéro à cinq ans présentaient le taux d'ordonnances le plus important, suivi du groupe d'âge des six à onze ans. Fait intéressant, l'augmentation observée de 2010 à 2011 était la plus spectaculaire pour le groupe d'âge des six à onze ans (augmentation de 71 ordonnances par 1 000 habitants), tandis que la diminution globale la plus importante de 2010 à 2013 est survenue pour le groupe d'âge des zéro à cinq ans (diminution de 131 ordonnances par 1 000 habitants) (figure 2.3). Le changement le moins important survenu au fil du temps concernait le groupe d'âge des 12 à 17 ans.

En 2013, les enfants âgés de 0 à 5 ans ont reçu 230 ordonnances par 1 000 habitants de plus que la population générale (872 par rapport à 642 ordonnances par 1 000 habitants) (figure 2.3). En revanche, le taux d'ordonnances relatif aux enfants âgés de 6 à 11 ans était inférieur de 107 ordonnances par 1 000 habitants au taux global en 2013 (535 par rapport à 642 ordonnances par 1 000 habitants). Fait encore plus spectaculaire, le taux d'ordonnances du groupe d'âge des 12 à 17 ans était inférieur de 220 ordonnances par 1 000 habitants au taux global.

Figure 2.3 : Ordonnances par 1 000 habitants-jour d'antimicrobiens oraux et parentéraux utilisés au Canada, de 2010 à 2013, par groupe d'âge.

b. Adultes (18 ans et plus)

L'utilisation d'antimicrobiens diminue avec l'âge chez les enfants et les jeunes adultes. En revanche, l'utilisation d'antimicrobiens a connu une hausse au Canada de 2010 à 2013, à mesure que les groupes d'âge augmentaient (figure 2.4). Durant toute la période, les doses thérapeutiques quotidiennes par 1 000 habitants-jour les plus élevées concernaient le groupe d'âge des 60 ans, suivi des groupes d'âge des 60 à 64 ans, des 40 à 49 ans et, enfin, des 18 à 39 ans.

De 2010 à 2013, le profil d'utilisation des groupes d'âge des 18 à 39 ans et des 40 à 59 ans était semblable aux taux d'ordonnances constatés dans les données relatives aux enfants et aux jeunes adultes, une augmentation ayant eu lieu de 2010 à 2011, suivie d'une baisse. Il est intéressant de noter que ce profil n'a pas été observé pour les groupes d'âge des 60 à 64 ans ou des 65 ans et plus. Dans ces groupes, une augmentation de 2010 à 2011 était apparente, suivie d'une légère diminution de 2011 à 2012, puis d'une stabilisation relative de 2012 à 2013.

Par rapport à la DTQ/1 000 habitants-jour nationale en 2013 (DTQ/1 000 habitants-jour de 17,6), les groupes d'âge des 60 à 64 ans et des 65 ans et plus étaient supérieurs de 4,8 et de 3,4 DTQ/1 000 habitants-jour, respectivement (22,4 et 21, respectivement). Les DTQ/1 000 habitants-jour du groupe d'âge des 40 à 59 ans étaient légèrement plus élevées que la mesure globale en 2013 (DTQ/1 000 habitants-jour de 18), tandis que les DTQ/1 000 habitants-jour du groupe d'âge des 18 à 39 ans étaient légèrement moins élevées (DTQ/1 000 habitants-jour de 16,5).

Figure 2.4 : Doses thérapeutiques quotidiennes par 1 000 habitants-jour d'antimicrobiens oraux et parentéraux utilisés au Canada, de 2010 à 2013, par groupe d'âge.

Utilisation au niveau d'un médicament en particulier

a. Ordonnances par 1 000 habitants

Les antimicrobiens les plus couramment prescrits en 2013 étaient l'amoxicilline (158,6 ordonnances/1 000 habitants), la ciprofloxacine (50,3 ordonnances/1 000 habitants) et l'azithromycine (55,6 ordonnances/1 000 habitants) (tableau 2.1, figure 2.5).

Figure 2.5 : Ordonnances par 1 000 habitants pour les huit antimicrobiens les plus souvent délivrés en 2013 par les pharmacies de détail au Canada; antimicrobiens oraux (de 2000 à 2009) et antimicrobiens parentéraux (de 2010 à 2013)

La plus forte diminution des pratiques d'ordonnance au cours de la période allant de 2000 à 2013 concernait l'érythromycine (26,2 ordonnances/1 000 habitants), le sulfaméthoxazole et le triméthoprime (25,4 ordonnances/1 000 habitants) ainsi que la pénicilline V (22,5 ordonnances/1 000 habitants) (tableau 2.1, figures 2.5 et 2.6). En revanche, la plus forte augmentation des pratiques d'ordonnances au cours de cette période concernait la nitrofurantoïne (20,1 ordonnances/1 000 habitants), la moxifloxacine (13,9 ordonnances/1 000 habitants) et l'azithromycine (13,5 ordonnances/1 000 habitants) (tableau 2.1, figures 2.5 et 2.6).

Il convient de noter que les plus grandes diminutions l'emportent largement sur les augmentations observées au cours de la période allant de 2000 à 2013. En outre, l'augmentation de l'utilisation de certains produits pourrait être jugée favorable si ces hausses reflètent le respect de lignes directrices en matière d'utilisation prudente (p. ex. nitrofurantoïne pour les cystites aiguës sans complications). Toutefois, ces données ne sont pas suffisantes pour évaluer la pertinence des cures de traitement choisies.

Figure 2.6 : Tendances des taux d'ordonnances (ordonnances par 1 000 habitants) de 2000 à 2013 concernant les antimicrobiens pour lesquels la différence absolue dans les taux de 2000 à 2013 est la plus importante^*

b. Doses thérapeutiques quotidiennes (DTQ) par 1 000 habitants-jour

Les antimicrobiens dont la DTQ/1 000 habitants-jour en 2013 était la plus élevée étaient l'amoxicilline (4,77 DTQ/1 000 habitants-jour), la clarithromycine (2,25 DTQ/1 000 habitants-jour) et la doxycycline (1,38 DTQ/1 000 habitants-jour) (tableau 2.2, figure 2.7).

Figure 2.7 : Doses thérapeutiques quotidiennes par 1 000 habitants-jour des huit antimicrobiens dont les DTQ étaient les plus élevées en 2013; antimicrobiens oraux (de 2000 à 2009), antimicrobiens oraux et parentéraux (de 2010 à 2013)

Les diminutions de DTQ/1 000 habitants-jour les plus importantes au cours de la période allant de 2000 à 2013 sont survenues pour l'érythromycine (0,70 DTQ/1 000 habitants-jour), la tétracycline (0,69 DTQ/1 000 habitants-jour) et le sulfaméthoxazole ainsi que le triméthoprime (0,56 DTQ/1 000 habitants-jour). En revanche, les plus fortes augmentations de la DTQ/1 000 habitants-jour au cours de la même période concernaient la doxycycline (0,63 DTQ/1 000 habitants-jour), l'amoxicilline et l'inhibiteur enzymatique (0,50 DTQ/1 000 habitants-jour) ainsi que la nitrofurantoïne (0,36 DTQ/1 000 habitants-jour) (tableau 2.2, figures 2.7 et 2.8).

Comparativement au taux d'ordonnances, où les baisses l'ont nettement emporté sur les hausses, les diminutions de l'utilisation observées de 2000 à 2013 par DTQ/1 000 habitants-jour ne l'ont pas emporté sur les augmentations constatées au cours de la même période. Cela pourrait refléter une transition vers des ordonnances d'une dose plus élevée ou d'une durée plus longue.

Figure 2.8 : Tendances des taux de DTQ/1 000 habitants-jour (doses thérapeutiques quotidiennes par 1 000 habitants-jour) de 2000 à 2013 concernant les antimicrobiens pour lesquels la différence absolue dans les taux de 2000 à 2013^* est la plus importante

c. Doses thérapeutiques quotidiennes par ordonnance

Les changements du nombre moyen de DTQ par ordonnance délivrée se sont produits pour un certain nombre d'antimicrobiens au cours de la période allant de 2000 à 2013. Les tendances des antimicrobiens inclus aux figures 2.5 et 2.7 sont présentées à la figure 2.9. De légères hausses au fil du temps ont été constatées pour la céfalexine, l'azithromycine et l'amoxicilline, tandis que des augmentations plus spectaculaires (supérieures à 25 %) ont été observées pour l'amoxicilline et l'inhibiteur enzymatique, ainsi que pour la clarithromycine.

Figure 2.9 : Doses thérapeutiques quotidiennes par ordonnance des six antimicrobiens présentant la DTQ et les taux d'ordonnances les plus élevés; antimicrobiens oraux (de 2000 à 2009), antimicrobiens oraux et parentéraux (de 2010 à 2013)

Utilisation selon la voie d'administration

L'utilisation de produits antimicrobiens oraux n'a pas démontré des changements spectaculaires au cours de la période allant de 2010 à 2013. Pour toutes les mesures, les changements d'une année à l'autre étaient inférieurs à 7 % (tableau 2.3). En revanche, l'utilisation de produits antimicrobiens parentéraux a augmenté au cours de cette période, notamment de 2012 à 2013 (tableau 2.3). Une augmentation particulièrement forte de l'utilisation de produits parentéraux de 2012 à 2013 a été observée pour le poids total en kilogrammes d'ingrédient actif et le poids en kilogrammes d'ingrédient actif par 1 000 habitants qui ont augmenté de 200 % et de 176 %, respectivement. Par conséquent, le volume d'ingrédient actif délivré s'étant accru, le coût du traitement parentéral a également augmenté de 96 %, de 2012 à 2013, ce qui correspond à une augmentation de 382 dollars par 1 000 habitants.

La plupart des antimicrobiens utilisés dans la population canadienne de patients externes en 2013 étaient les médicaments administrés par voie orale. Plus de 260 ordonnances de médicaments oraux sont exécutées pour chaque ordonnance d'antimicrobiens parentéraux à l'échelle nationale. Fait intéressant, les produits parentéraux qui ont été délivrés par des pharmacies en consultation externe n'étaient pas des produits oraux. La figure 2.10 affiche la proportion de DTQ de produits oraux par produit individuel, tandis que la figure 2.11 présente la proportion de DTQ de produits parentéraux par produit individuel. Aucun produit antimicrobien n'apparaît sur ces deux figures.

a. Antimicrobiens oraux

Figure 2.10 : Proportion de DTQ de produits oraux par antimicrobien individuel délivré par des pharmacies en consultation externe au Canada, 2013

* Les autres médicaments sont des produits dont la part était inférieure à 2 % en 2013. Il s'agit des médicaments suivants (dans l'ordre du plus utilisé au moins utilisé) : pénicilline V, moxifloxacine, tétracycline, cefprozil, métronidazole, lévofloxacine, cloxacilline, céfixime, érythromycine, norfloxacine, triméthoprime, céfadroxil, ofloxacine, ampicilline, vancomycine, linézolide, céfaclor, spiramycine, mandélate de méthénamine, fosfomycine, fidaxomicine, sulfadiazine, acide fusidique, flucloxacilline, sulfaméthoxazole et pénicilline G.

b. Antimicrobiens parentéraux

Figure 2.11: Proportion de DTQ de produits parentéraux par antimicrobien individuel délivré par des pharmacies en consultation externe au Canada, 2013

* Les autres médicaments sont des produits dont la part était inférieure à 2 %. Il s'agit des médicaments suivants (dans l'ordre du plus utilisé au moins utilisé) : cloxacilline, clindamycine, ceftazidime, daptomycine, ampicilline, amikacine, métronidazole, ciprofloxacine, céfépime, tigécycline, imipénème et cilastatine, céfoxitine, lévofloxacine, azithromycine, streptomycine, érythromycine, céfuroxime, céfotaxime, lincomycine, pipéracilline, ticarcilline et acide clavulanique, linézolide, chloramphénicol, sulfaméthoxazole et triméthoprime.

Différences provinciales

Ensemble des mesures d'utilisation

L'utilisation d'antimicrobiens continue à varier à l'échelle provinciale selon les quatre mesures évaluées dans le présent rapport d'utilisation. En 2013, la province de Terre-Neuve-et-Labrador a affiché les valeurs les plus élevées pour toutes les mesures, tandis qu'aucune province ne détenait la valeur la plus faible pour toutes les mesures.

Taux de prescription et quantité d'ingrédients actifs en kilogrammes

En 2013, le taux d'ordonnances par 1 000 habitants variait de 569 au Québec à 979 à Terre-Neuve-et-Labrador (figure 2.12). Une tendance semblable a été observée pour le poids en kilogrammes d'ingrédient actif délivré, Terre-Neuve-et-Labrador ayant délivré un poids maximal de 10 kg par 1 000 habitants, et le Québec ayant délivré un poids minimal de 4,7 kg par 1 000 habitants (figure 2.12).

La figure 2.12 montre également comment le taux d'ordonnances national en 2013 (642 ordonnances par 1 000 habitants) était en grande partie attribuable aux provinces dont le taux d'ordonnances était plus faible (Québec, Colombie-Britannique et Ontario). De même, à l'échelle nationale, 5,7 kilogrammes d'ingrédient actif ont été délivrés par 1 000 habitants. Ce poids était en grande partie attribuable au faible volume délivré dans les trois mêmes provinces.

Figure 2.12 : Nombre d'ordonnances et quantité en kilogrammes d'ingrédient actif par 1 000 habitants délivré par les pharmacies de détail en 2013, par province

b. Doses thérapeutiques quotidiennes et coût par habitant

Conformément aux taux d'ordonnances et aux kilogrammes d'ingrédient actif, en 2013, Terre-Neuve-et-Labrador avait les DTQ/1 000 habitants-jour et le coût par habitant les plus élevés (figure 2.13 et annexe C, figure C.1). Les DTQ/1 000 habitants-jour à Terre-Neuve-et-Labrador étaient supérieures d'environ 30 % à celles de la province dont l'utilisation selon cette mesure était la deuxième plus élevée (Saskatchewan). De même, le coût par habitant à Terre-Neuve-et-Labrador était supérieur de 6,30 dollars à celui observé en Saskatchewan, ce qui représente un écart supérieur à 28 % entre ces provinces.

Il est intéressant de noter que bien que la province de Québec ait affiché le taux d'ordonnances, les DTQ/1 000 habitants-jour et le poids en kilogrammes d'ingrédient actif délivré les plus faibles, le coût par habitant au Québec se situait dans la fourchette médiane des coûts en 2013. Cela est également indiqué lorsque l'on considère le coût global par DTQ délivrée qui est le plus élevé au Québec (annexe C, figure C.2). La province ayant le coût le plus faible par habitant en 2013 était la Colombie-Britannique.

Comparativement aux mesures nationales, les DTQ/1 000 habitants-jour de Terre-Neuve-et-Labrador étaient encore remarquablement élevées en 2013 (DTQ/1 000 habitants-jour de 29,2 par rapport aux DTQ nationales de 17,6). Les coûts associés à une utilisation accrue étaient également élevés à Terre-Neuve-et-Labrador en 2013 : le coût par habitant était supérieur d'environ 9,30 dollars à la mesure nationale.

Dans toutes les provinces en 2013, les DTQ/1 000 habitants-jour délivrées les plus élevées concernaient la classe d'antimicrobiens des pénicillines à large spectre, suivie de la classe des tétracyclines et des macrolides (annexe C, figure C.1).

Figure 2.13 : Doses thérapeutiques quotidiennes par 1 000 habitants-jour et coût par habitant des antimicrobiens délivrés par les pharmacies de détail en 2013, par province.

Utilisation au niveau d'un médicament en particulier

De nombreuses différences dans la prescription d'antimicrobiens sont survenues dans les provinces, au niveau d'un médicament en particulier. Par exemple, bien que le taux d'ordonnances et les DTQ/1 000 habitants-jour relatifs à l'amoxicilline étaient les plus élevés dans toutes les provinces (tableau 2.3), le taux d'ordonnances variait : il était élevé à Terre-Neuve-et-Labrador et représentait 279,9 ordonnances/1 000 habitants, tandis qu'il était faible au Québec avec 97,7 ordonnances/1 000 habitants. Le taux d'ordonnances global au Québec était plus faible que dans les provinces restantes, mais l'utilisation d'un certain nombre d'antimicrobiens était la plus élevée au Québec. Il s'agit en particulier des médicaments suivants : céfadroxil, cefprozil, ertapénème, minocycline, moxifloxacine, pénicilline V, vancomycine (tableau 2.3). Il est intéressant de noter que bien que la province de Terre-Neuve-et-Labrador affiche le taux d'ordonnances le plus élevé dans l'ensemble, son taux d'ordonnances de vancomycine était le plus faible dans le pays.

Les autres antimicrobiens qui présentaient de nombreuses différences du taux d'ordonnances étaient les suivants : la céfalexine, avec un taux élevé de 99,1 ordonnances/1 000 habitants en Saskatchewan et un taux faible de 15,6 ordonnances/1 000 habitants au Québec, la ciprofloxacine (115,2 ordonnances/1 000 habitants à Terre-Neuve-et-Labrador, 46,3 ordonnances/1 000 habitants en Ontario) et l'azithromycine (91,2 ordonnances/1 000 habitants à Terre-Neuve-et-Labrador, 29,5 ordonnances/1 000 habitants en Colombie-Britannique) (tableau 2.3). Les données provinciales sur les ordonnances relatives à un médicament en particulier par 1 000 habitants, tirées de 2012, peuvent être consultées à l'annexe C, tableau C.3.

Les différences dans les DTQ/1 000 habitants-jour sont également visibles entre les provinces, au niveau d'un antimicrobien en particulier. La plus grande différence est de nouveau survenue lors de l'utilisation de l'amoxicilline (utilisation élevée de 8,77 DTQ/1 000 habitants-jour à Terre-Neuve-et-Labrador, utilisation faible de 3,24 DTQ/1 000 habitants-jour au Québec). Une différence élevée en matière d'utilisation a également été observée pour la doxycycline (3,95 DTQ/1 000 habitants-jour en Saskatchewan, 0,82 DTQ/1 000 habitants-jour au Québec), la ciprofloxacine (3,03 DTQ/1 000 habitants-jour à Terre-Neuve-et-Labrador, 0,95 DTQ/1 000 habitants-jour au Nouveau-Brunswick) et la clarithromycine (3,42 DTQ/1 000 habitants-jour à Terre-Neuve-et-Labrador, 1,45 DTQ/1 000 habitants-jour au Manitoba). Les données provinciales sur la DTQ/1 000 habitants-jour relative à un médicament en particulier, tirées de 2012, peuvent être consultées à l'annexe C, tableau C.4.

Utilisation selon la voie d'administration

La plupart des antimicrobiens utilisés dans la population canadienne de patients externes sont des médicaments administrés par voie orale. En 2013, plus de 240 ordonnances d'antimicrobiens oraux ont été délivrées pour chaque ordonnance d'antimicrobiens parentéraux à l'échelle nationale. Toutefois, à l'échelle provinciale, la différence dans l'utilisation d'antimicrobiens oraux et parentéraux était assez remarquable (figure 2.14). Les taux d'ordonnances d'antimicrobiens parentéraux au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse sont plus de deux fois supérieurs au taux de n'importe quelle autre province et sont plus de 15 fois supérieurs aux taux d'autres provinces (Colombie-Britannique, Manitoba et Ontario) (figure 2.14).

En milieu communautaire, dans toutes les provinces, à l'exception du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, la distribution de vancomycine orale était supérieure d'environ 50 % à la distribution de vancomycine parentérale. C'était l'inverse au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse (données sur des produits en particulier non présentées en raison du faible volume de produits parentéraux distribués en milieu communautaire).

Figure 2.14 : Ordonnances d'antimicrobiens à l'échelle provinciale par 1 000 habitants en 2013, par voie d'administration.