Les maladies entériques : un problème de santé important au Canada

Malgré les efforts déployés pour réduire la présence des pathogènes dangereux dans les aliments et l'eau au Canada, Salmonella, E. coli, Campylobacter, Yersinia, Listeria, Shigella, Vibrio, Cryptosporidium, Cyclospora, Giardia, les norovirus, les rotavirus et autres sont toujours responsables de maladies gastro-intestinales ou entériques au Canada. L'Agence de la santé publique du Canada estime que chaque année environ un Canadien sur huit (soit quatre millions de personnes) contractent une maladie d'origine alimentaire au pays1.

La plupart des cas de maladies entériques sont légers et n'imposent un ralentissement des activités que pendant un ou deux jours. Cependant, ces cas représentent un fardeau important du fait de la perte de productivité et des autres coûts apparentés. Certains cas sont graves et peuvent conduire à une hospitalisation, à des maladies chroniques graves, voire au décès.

Les systèmes classiques de surveillance passive, qui reposent sur la consultation médicale des patients et la soumission d'échantillons fécaux, conduisent à une sous-déclaration et à un sous diagnostic des maladies entériques au Canada (et dans le reste du monde).

  • Selon les estimations du nombre de cas de maladies d'origine alimentaire au Canada1 de l'Agence de la santé publique du Canada pour 2013 (à partir desquelles sont faites les estimations de sous-déclaration et de sous-diagnostic de plusieurs pathogènes causant des maladies d'origine alimentaire) :
    • pour chaque cas d'E. coli vérotoxinogène, y compris d'E.coli O157, rapporté au système national de surveillance du Canada, on estime que le nombre de cas réels est de 20 dans la collectivité;
    • pour chaque cas de Salmonella et de Campylobacter signalé, on estime le nombre de cas réels à 26 et à 27, respectivement.1
  • On estime à environ 14 % la proportion de personnes souffrant de symptômes légers et à 44 % la proportion de personnes souffrant de symptômes plus graves d'infections à E. coli O157, à Salmonella ou à Campylobacter qui consultent un médecin.1

FoodNet Canada (anciennement connu sous le nom de C-EnterNet) a été inauguré pour déterminer le véritable fardeau de la maladie entérique dans les collectivités canadiennes et aider à améliorer la salubrité des aliments et de l'eau au Canada. Les données obtenues du premier site sentinelle de FoodNet Canada ont été déterminantes pour l'établissement des plus récentes estimations sur les maladies d'origine alimentaire au pays.

Le système de surveillance exhaustif et intégré de FoodNet Canada est axé sur la surveillance active des cas humains de maladies, et sur la surveillance des sources possibles de maladies provenant des aliments, des animaux et de l'eau. L'information ainsi recueillie nous permet de mieux comprendre les tendances à long terme des maladies entériques et d'établir plus précisément les sources spécifiques du Canada. FoodNet Canada nous aide aussi à clarifier d'importantes questions liées à l'attribution de source; par exemple, en découvrant la proportion de salmonelloses dues à certains types d'aliments plutôt qu'à d'autres au Canada. Ces objectifs sont ceux du Canada et des États-Unis, mais sont aussi partagés par les gouvernements d'autres pays qui s'efforcent d'améliorer la salubrité de l'approvisionnement en eau et en aliments.


1 M. Kate Thomas, Regan Murray, Logan Flockhart, Katarina Pintar, Frank Pollari, Aamir Fazil, Andrea Nesbitt, et Barbara Marshall. Foodborne Pathogens and Disease, vol. 10, n⩝ 7 (juillet 2013), p. 639-648. doi:10.1089/fpd.2012.1389.

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