Science des écosystèmes
Les lichens dans les écosystèmes de l’Extrême-Arctique : orientations de recherche recommandées pour l’évaluation de la diversité et des fonctions à proximité de la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique, à Cambridge Bay, au Nunavut
I. D. Hogg, L. G. Sancho, R. Türk, D. A Cowan et T. G. A. Green
Les lichens poussent sur les rochers, les pierres ou le sol. C’est souvent la végétation dominante à proximité d’Ikaluktutiak (Cambridge Bay). Malheureusement, on ne sait pas grand-chose au sujet de leur diversité et de la façon dont ils peuvent réagir aux changements climatiques. Les chercheurs ont besoin de meilleures connaissances sur la façon dont les lichens poussent et réagissent à leur environnement. Cela les aidera à prédire comment les changements climatiques pourraient les affecter. La Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique (SCREA) a organisé une visite à Cambridge Bay par des scientifiques spécialistes des lichens ayant une expérience de l’habitat polaire et alpin. Ils ont trouvé des lichens dans trois zones principales :
1) les zones humides où les lichens poussent parmi les autres plantes;
2) les zones plus sèches où les lichens recouvrent les rochers et les pierres;
3) les « croûtes » de sol sur lesquelles les lichens poussent.
Les scientifiques ont recommandé une liste de priorités de recherche pour les lichens. Celles-ci comprennent la création d’un inventaire des espèces de lichens que l’on trouve à l’heure actuelle. Cela fournira une base de référence pour surveiller tout changement futur. Il faudrait également trouver des moyens de permettre aux non-spécialistes de reconnaître et d’identifier les espèces de lichens. Un herbier de lichens contenant des spécimens nommés devrait être mis en place à la SCREA. Il devrait également y avoir une bibliothèque de référence de l’ADN des lichens. Ensemble, l’herbier et la bibliothèque de l’ADN faciliteront l’identification des différentes espèces de lichens.
En connaissant la vitesse de croissance des lichens, on peut s’y référer pour déterminer l’âge des surfaces exposées et l’âge de la roche sur les sites archéologiques. La vitesse à laquelle le lichen se reproduit après avoir subi des dommages de surface peut également être observée. Étant donné que les lichens ne sont actifs que lorsqu’ils sont mouillés, des systèmes de surveillance spéciaux pourraient montrer des modèles d’activité chaque année.
La couverture de neige hivernale est importante pour les lichens. Les données historiques de la collectivité locale aideraient à fournir des renseignements sur les sites où l’humidité est plus élevée. Cette information peut être combinée à des études sur la photosynthèse des lichens pour déterminer les limites de leur croissance. Cela permettra aux scientifiques de prévoir les effets possibles du changement climatique sur les lichens. Les installations de la SCREA offrent une excellente occasion de réaliser ces travaux.
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