Intégration de l’analyse comparative entre les sexes plus dans l’évaluation : un guide d’introduction (2019)

Élaboré en consultation avec le ministère des Femmes et de l’Égalité des genres

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Annexes

Exemples

Tableau

But du document

L’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) est un processus d’analyse qui sert à évaluer les répercussions potentielles des politiques, des programmes ou des initiatives sur divers ensembles de personnes – femmes, hommes ou autres. Le «  plus » de l’ACS+ reconnaît que l’ACS va au-delà des différences biologiques (sexe) et socioculturelles (genre). Comme nous sommes tous le résultat de multiples facteurs identitaires qui nous définissent personnellement, l’ACS+ tient compte de plusieurs facteurs identitaires comme la race, l’ethnicité, la religion, l’âge et les capacités mentales ou physiquesVoir la note 1 en bas de page.

Le présent guide contient des directives à l’intention des évaluateurs, particulièrement ceux des niveaux junior et intermédiaire, sur la façon d’intégrer l’ACS+ dans chaque étape des évaluations réalisées par le gouvernement du Canada afin d’appuyer les engagements et les orientations. Il fournit un aperçu des principaux facteurs à prendre en considération, des exemples pratiques et des approches méthodologiques.

Il s’agit d’une discussion générale sur chaque étape de l’évaluation : la planification, la réalisation et la production de rapports. Un accent particulier est mis sur l’étape de la planification. L’examen détaillé des outils et des éléments de preuve existants (par exemple, modèle logique, théorie du changement, information sur la mesure du rendement) constitue le fondement pour :

  • une évaluation systématique de la mise en œuvre de l’ACS+ dans la politique, le programme ou le service en question, qui, à son tour, contribue à l’élaboration éclairée des questions d’évaluation;
  • l’identification des méthodes adéquates de recherche et de collecte de données.

Contexte

En 1995, le gouvernement du Canada s’est engagé à utiliser l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) lors de l’élaboration de politiques, de programmes et de services dans tous les ministères et organismes fédéraux. En 2015 et 2017, cet engagement a été renouvelé dans la lettre de mandat du premier ministre à la ministre de Condition féminine Canada (CFC)Footnote2 en bas de page. De plus, dans son rapport publié en 2016, La mise en œuvre de l’analyse comparative entre les sexes, le vérificateur général du Canada a recommandé que CFC travaille avec le Bureau du Conseil privé et le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada pour instaurer l’ACS+ en tant que processus rigoureux à l’échelle du gouvernementVoir la note 3 en bas de page.

En juillet 2016, la Directive sur les résultats est entrée en vigueur. Elle exige que les responsables et les évaluateurs de programme incluent des considérations politiques à l’échelle du gouvernement, comme l’ACS+Voir la note 4 en bas de page, le cas échéant, dans l’information sur le rendement, ainsi que dans les rapports et d’autres activités du gouvernement (par exemple, les consultations et les délibérations budgétaires). Elle exige également que les évaluateurs planifient des évaluations afin de prendre ces facteurs en considération.

Le recours à l’ACS+ augmente la rigueur des analyses et renforce les connaissances sur l’équité dans l’ensemble des programmes fédéraux destinés aux Canadiens, ce qui permet de mieux comprendre comment les politiques, programmes et services sont élaborés ainsi que les résultats connexes.

Pourquoi intégrer l’ACS+ dans l’évaluation

L’évaluation est un moyen d’établir dans quelle mesure le sexe et d’autres facteurs identitaires croisés ont été pris en considération dans la conception, l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique, d’un programme ou d’un service, ainsi que les résultats de ces considérations sur les divers sexes et diverses sous-populations.

La figure 1 illustre le continuum politique-programme-prestation de services. L’ensemble des connaissances acquises grâce aux nombreuses évaluations indique que l’ACS+ devrait être appliquée à chaque point du continuum. Plus précisément, les questions liées au rendement, notamment l’égalité entre les sexes et d’autres répercussions d’un programme, révèlent souvent des résultats différents en fonction du point du continuum sur lequel porte l’analyse. À titre d’exemple, une politique peut être examinée et s’avérer avoir une forte incidence sexospécifique ou d’autres préjugés. La même politique, lorsqu’elle est mise au point en tant que programme, pourrait varier dans la mesure dans laquelle le sexe et d’autres considérations ont été incorporés dans la conception, la mise en œuvre et la gestion.

Enfin, la mesure dans laquelle le sexe et d’autres facteurs sont pris en compte dans la prestation du programme peut aussi varier. Même s’il peut parfois s’avérer impossible d’examiner les trois éléments du continuum en profondeur, il demeure important de reconnaître que chacun d’eux peut présenter différentes forces et difficultés en ce qui concerne la prise en compte du sexe et d’autres facteurs identitaires.

Figure 1. Continuum de politique, programme et prestation de services

Politique

(bien-fondé, objectif)

Programme

(conception, mise en œuvre, gestion)

Prestation de services

(y compris les canaux)

Avantages de l’intégration de l’ACS+ dans les évaluations

L’intégration de l’ACS+ dans les évaluations de politiques, programmes et services gouvernementaux présente de nombreux avantages. Elle peut notamment permettre d’identifier les éléments suivants :

  • les préjugés, les stéréotypes et les hypothèses relatives à l’égalité entre les sexes (notamment l’identité de genre non binaire), la race et l’orientation sexuelle;
  • les obstacles à l’accès et à la participation qui ont une incidence sur l’atteinte des résultats;
  • les obstacles systémiques liés à l’inégalité entre les sexes auxquels sont confrontés divers groupes;
  • les lacunes en matière de données. 

Elle peut également :

  • permettre de faire des constatations, de tirer des conclusions et de formuler des recommandations plus globales à la suite de l’évaluation, en tenant compte de tous les groupes de la population cible;
  • orienter l’amélioration des politiques, programmes et services.

Planification de l’évaluation

Dans cette section

Idéalement, l’ACS+ est effectuée lorsque les politiques, programmes et services sont conçus et élaborés et lorsque la collecte de données connexes est en cours de planification. Si l’ACS+ est entreprise à l’étape de la planification, les évaluateurs peuvent favoriser son intégration dans les processus établis et, par la même occasion, jeter les bases d’une analyse détaillée dans le cadre de l’évaluation. Si l’ACS+ n’a pas été effectuée dès le départ, les évaluateurs peuvent avoir besoin de recueillir, souvent de façon rétrospective, des données supplémentaires, et d’effectuer une autre analyse afin de combler les lacunes.

L’ACS+ devrait être réalisée lors de l’exercice d’établissement de la portée de l’évaluation. L’exercice d’établissement de la portée de l’évaluation, qui consiste à cerner les principaux domaines d’intérêt et à collaborer avec les responsables de l’élaboration des politiques, programmes ou services, est nécessaire pour élaborer le cadre d’évaluation. Au cours de l’exercice d’établissement de la portée de l’évaluation, l’identification des groupes de la population cible (en d’autres mots, les partenaires et les intervenants), ainsi que des sous-populations concernées dans ces grands groupes est fondamentale pour l’analyse.

Ci-après se trouvent certaines questions qui peuvent permettre de s’assurer que la population cible et les groupes de sous-population concernés ont été identifiés de façon précise et exhaustive :

  • Qui sont les partenaires et intervenants?
  • Les représentants de groupes de la population cible ont-ils été impliqués dans la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique, du programme ou du service?
  • D’autres groupes de la population cible doivent-ils être pris en compte?
  • La politique, le programme ou le service crée-t-il ou perpétue-t-il les obstacles pour certains groupes de la population cible?
  • Les renseignements relatifs à la politique, au programme ou au service sont-ils également accessibles aux divers groupes et sous-groupes de la population cible?
  • La mise en œuvre de la politique, du programme ou du service a-t-elle eu des résultats imprévus pour des groupes ou sous-groupes de population particuliers?

Dans des conditions idéales, lorsque les programmes sont conçus, les données sur le rendement à l’appui des rapports et des évaluations sont incorporées dans des ententes et des systèmes connexes, et ainsi de suite. Les données recueillies par le programme et le partenaire de prestation de services sont évaluées afin de déterminer quelle analyse comparative entre les sexes et autres analyses pourraient être effectuées et contribuer à une stratégie de collecte de données pour l’évaluation. Ces données permettent également de prendre des décisions au sujet de la portée, du budget, de la période examinée, et du moment de l’évaluation.

Les résultats d’évaluation du niveau d’intégration de l’ACS+ dans la politique, le programme ou le service permettront de déterminer les ressources nécessaires (par exemple, le temps, la capacité, les compétences et le niveau d’effort) pour procéder à l’évaluation. Selon la complexité et les lacunes, les intervenants pourraient avoir besoin de plus de temps et d’efforts, par exemple, pour élaborer des instruments appropriés de collecte de données, mobiliser les groupes de la population cible, ainsi que recueillir et analyser les données.

Examen ou élaboration d’un modèle logique, d’une théorie du changement ou des deux

Les évaluateurs devraient évaluer la mesure dans laquelle le genre et d’autres facteurs croisés sont convenablement intégrés, et décrits dans le modèle logique ou la théorie du changement ou les deux, dans le cadre de la politique, du programme ou de l’initiative. Ils devraient examiner, par exemple, la question de savoir si ces facteurs ont été intégrés délibérément, dans le cadre du processus de conception et d’élaboration, ou simplement pour satisfaire aux exigences en matière d’évaluation. Si ces facteurs ne sont pas spécifiquement mis en évidence, les évaluateurs doivent déterminer à quelle étape du processus d’évaluation ils peuvent être intégrés.

L’exemple 1 illustre un modèle logique concernant une campagne de sensibilisation aux drogues. Le modèle identifie clairement les groupes de la population cible qui sont concernés par les activités de la campagne et auxquels les résultats sont destinés.

Exemple 1. Modèle logique concernant une campagne de sensibilisation aux drogues

Activités

Activités de sensibilisation et d'engagement auprès des jeunes, des parents, des enseignants, des entraîneurs sportifs et des administrateurs scolaires

Extrants

Produits de communication adaptés à chaque groupe cible

Activités de prévention adaptées à chaque groupe cible

Résultat immédiat

Les groupes cibles sont conscients des différents risques associés à l'abus de drogues et à la manière de dire non à l'usage illégal

Résultat intermédiaire

Diminution de l'abus de drogues chez les jeunes

Résultat ultime

Les jeunes au Canada ne consomment plus de drogues

Les évaluateurs doivent également tenir compte du contexte dans lequel la politique, le programme ou le service est mis en œuvre et de ses liens avec d’autres politiques, programmes ou services. Ils peuvent évaluer les liens entre le contexte, les relations au sein de divers groupes de la population cible, ainsi que les déséquilibres de pouvoir qui peuvent exister au niveau structurelVoir la note 5 en bas de page.

Même si les ministères et les organismes doivent tenir compte du genre et d’autres facteurs lors de la conception et de l’élaboration de politiques, programmes et services, les évaluateurs doivent passer en revue les documents essentiels, notamment les présentations au Conseil du Trésor, les mémoires au Cabinet, les Cadres ministériels des résultats, les répertoires de programmes, les profils d’information sur le rendement et les modalités afin de déterminer la mesure dans laquelle ils ont été intégrés.
Les questions utiles à l’examen d’un modèle logique ou d’une théorie du changement au moyen de l’analyse ACS+ comprennent les suivantes :

  • Y a-t-il des aspects de la politique, du programme ou du service qui peuvent tenir compte du genre?
  • La politique, le programme ou l’initiative peut-il tenir compte des différences au sein des groupes de la population cible et pas seulement entre eux?

Les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas les seules différences qui pourraient entraîner la variation des résultats du programme. Les groupes ne sont pas tous homogènes. Par conséquent, les résultats pourraient varier, par exemple, chez les femmes. Les résultats pourraient également être différents selon l’identité ou l’expression sexuelle, ainsi que l’orientation sexuelle.

L’exemple 2 illustre les différences entre les sexes dans le cadre d’une campagne de sensibilisation aux drogues.

Exemple 2. Considérations liées au genre dans le cadre d’une campagne de sensibilisation aux drogues

Les filles et les garçons ont différents problèmes de développement pendant l’adolescence et y font face de façon différente. Les recherches indiquent qu’en raison de ces différences, il est utile d’adopter une approche sexospécifique à l’égard de tous les aspects de la mise en œuvre des programmes de prévention, y compris le contenu, le cadre et la pratique. Par exemple, selon certains rapports, les filles ont tendance à préférer les échanges informels et les petits groupes de travail. Les éléments de preuve suggèrent également que les filles préfèrent habituellement que les programmes de prévention soient dispensés par une femme, tandis que les garçons préfèrent qu’ils soient dispensés par un homme. Les jeunes âgés de 15 à 24 ans ont le taux le plus élevé de toxicomanie à l’échelle nationale et le taux le plus élevé de consommation de drogues illicites au cours de la dernière année. Ils sont aussi plus susceptibles de subir des méfaits liés à la consommation de substances illicites que les adultes plus âgésVoir la note 6 en bas de page.

Les répercussions des programmes partenaires diffèrent également entre les hommes et les femmes. Les évaluateurs doivent tenir compte des répercussions des partenaires (voir l’exemple 3) :

  • À quels groupes de la population est destiné la politique, le programme ou le service?
  • Quels groupes de la population cible ont participé à la conception, l’élaboration et la mise en œuvre ou l’exécution de la politique, du programme ou du service?
  • Quel est le rôle de ces groupes dans ces différentes étapes?
  • Ces groupes contribuent-ils à la politique, au programme ou au service, et comment sont-ils touchés?
  • Les points de vue de ces groupes sont-ils pris en compte comme il se doit?

Exemple 3. Considérations liées aux partenaires dans le cadre d’une campagne de sensibilisation aux drogues

Les recherches ont révélé que l’incidence des familles, des parents, des enseignants, des communautés et des autorités scolaires en termes de façonnement des attitudes à l’égard de la consommation de drogues illicites chez les jeunes diffère selon qu’il s’agit des filles ou des garçons. À titre d’exemple, on a constaté que la famille a une plus grande influence chez les filles que chez les garçons.

Dans certains cas, des facteurs qui s’entrecroisent, notamment l’origine ethnique, peuvent avoir une incidence sur une politique, un programme ou un service. Les évaluateurs doivent tenir compte des facteurs suivants :

  • D’autres facteurs identitaires (par exemple, les croyances, les préjugés, les hypothèses) s’entrecroisent-ils avec le sexe?
  • Ces facteurs constituent-ils des obstacles à la participation au programme ou à l’accès au service par les groupes de la population cible?

L’exemple 4 illustre les facteurs qui s’entrecroisent dans le cadre d’une campagne de sensibilisation aux drogues.

Exemple 4. Facteurs qui se chevauchent dans le cadre d’une campagne de sensibilisation aux drogues

L’origine ethnique et le sexe peuvent être examinés parallèlement dans certains programmes. Par exemple, en Belgique, les femmes issues des communautés turques et marocaines ont organisé des événements lors desquels des intervenants ont fourni de l’information au sujet de la consommation de drogues aux familles et aux amis des femmes. Dans d’autres pays, comme les Pays-Bas, des projets pilotes ont échoué à cause de la forte stigmatisation des drogues dans ces cultures : les pairs qui ne consomment pas de drogues ne voulaient pas participer de peur que les membres de leurs propres collectivités les associent à ces drogues. Les méthodes d’intervention doivent être adaptées pour tenir compte de ces différents facteursVoir la note 7 en bas de page.

Dans certains cas, le sexe et d’autres facteurs identitaires peuvent ne pas avoir une incidence importante sur un modèle logique ou une théorie du changement liée à une politique, un programme ou un service. Néanmoins, les évaluateurs doivent essayer de déterminer si la prise en considération de ces facteurs pourrait entraîner des résultats imprévus (voir l’exemple 5).

Exemple 5. ACS+ et déneigement

En procédant à une analyse de ses politiques environnementales, la ville de Stockholm a constaté que les femmes, les enfants et les personnes âgées sont plus susceptibles de se déplacer en transport en commun, à pied ou à vélo, et que les hommes étaient plus susceptibles de se déplacer à l’aide d’une voiture. Les politiques en matière de déneigement de la ville avaient donné la priorité au déneigement des routes, ce qui favorisait le moyen de transport préféré des hommes. Il a été conclu que ces politiques ne favorisaient pas le recours aux de modes de transport écologiques, et qu’elles avaient d’importantes répercussions sur l’égalité entre les sexes, qui n’avaient pas été prises en considération.

Par la suite, la ville a révisé ses politiques en matière de déneigement et a priorisé le déneigement des trottoirs, des pistes cyclables et des routes empruntées par les autobus, lorsqu’il y avait assez de neige pour gêner les piétons, mais pas les voituresVoir la note 8 en bas de page.

Examen de l’information sur le rendement actuel de la politique, du programme ou du service

Les évaluateurs doivent évaluer la mesure dans laquelle les renseignements sur le rendement d’une politique, d’un programme ou d’un service tiennent compte du sexe et d’autres facteurs identitaires. Cette évaluation consiste notamment à :

  • examiner les profils d’information sur le rendement;
  • consulter les gestionnaires de programme afin de déterminer les indicateurs permettant d’assurer le suivi de l’information selon le sexe;
  • recueillir les données disponibles;
  • déterminer si les données peuvent être désagrégées pour pouvoir réaliser l’ACS+;
  • examiner les méthodes de collecte de données liées à ces indicateurs, pour identifier les préjugés potentiels ou les problèmes de qualité.

Si aucun des indicateurs de rendement n’assure le suivi de l’information selon le sexe, les évaluateurs doivent chercher à combler cette lacune lors de l’élaboration du cadre d’évaluation, en particulier la matrice d’évaluation. Au cours de l’examen de l’information sur le rendement, les évaluateurs doivent :

  • identifier les groupes de la population cible qui pourraient être touchés, que ce soit de façon positive ou négative, par la politique, le programme ou le service;
  • mettre en évidence les lacunes en matière de données;
  • incorporer les méthodes de collecte de données qui pourraient permettre de mesurer les résultats concernant ces groupes.

Les politiques, programmes et services ne se prêtent pas tous à une évaluation dans l’optique de l’ACS+, même s’ils dépendent de divers facteurs, notamment l’évaluation des besoins, des priorités et des questions, déterminés par les évaluateurs en consultation avec les responsables du programme.

L’exemple 6 est une évaluation d’un profil fictif d’information sur le rendement. Les indicateurs mentionnés dans le profil ne mesurent que la proportion de femmes diplômées ou travaillant dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), mais pas le niveau du diplôme qu’elles ont reçu (par exemple, le baccalauréat ou le doctorat) ou le type de travail qu’elles effectuent (par exemple, l’administration ou la recherche).

Exemple 6. Étude de cas : évaluation du profil d’information sur le rendement

Programme (fictif) : promotion de l’égalité entre les sexes dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM)

Description : le programme fait la promotion de l’égalité entre les sexes dans le cadre de l’éducation en STIM en menant des campagnes d’information dans les écoles secondaires, et encourage ces groupes sous-représentés de femmes à faire carrière dans les domaines des STIM en offrant des bourses d’études pour des formations dans le domaine numérique, des mathématiques et de l’informatique dans les collèges.

Résultats Résultats escomptés Indicateur Cible Base de référence
Immédiat Les filles sont sensibilisées des possibilités dans les domaines des STIM Nombre de sessions d’information dans les écoles secondaires 250 au cours de l’exercice 2019-2020 120 au cours de l’exercice 2012-2013
Nombre de demandes de bourses reçues des étudiants admissibles 50 au cours de l’exercice 2019-2020 10 au cours de l’exercice 2012-2013
Les filles ont accès à des débouchés dans les domaines des STIM Nombre de bourses octroyées 250 au cours de l’exercice 2019-2020 20 au cours de l’exercice 2012-2013
Pourcentage de bourses dans les domaines des STIM accordées aux femmes 50% au cours de l’exercice 2019-2020 25% au cours de l’exercice 2012-2013
Intermédiaire L’écart entre les sexes en termes de diplômés en STIM est réduit Pourcentage de diplômés en STIM qui sont des femmes 43% d’ici 2030 33% en 2011
Ultime L’écart entre les sexes en termes de professions dans les STIM est éliminé Pourcentage de postes en STIM dans les universités et dans les secteurs privé et public qui sont occupés par des femmes 50% d’ici 2035 28% en 2011

Moyens d’amélioration potentielle de ce profil d’information sur le rendement

L’évaluateur pourrait examiner les questions suivantes :

  • Les indicateurs actuels sont-ils suffisants pour recueillir les données nécessaires pour une ACS+ exhaustive?
  • Les données actuellement disponibles peuvent-elles être désagrégées selon le sexe et d’autres facteurs identitaires tels que la race, l’origine ethnique ou le statut d’immigrant?
  • De quels autres facteurs identitaires croisés faudrait-il tenir compte?
  • D’autres indicateurs sont-ils nécessaires pour traiter les extrants et les résultats du modèle logique et de la théorie du changement?
  • Quels sont les obstacles (politiques ou autres) qui ont une incidence sur ces différences?

Même si les données liées à ces indicateurs peuvent être désagrégées selon le sexe, les données désagrégées ne fournissent pas suffisamment de renseignements sur la disparité entre les sexes dans les STIM. Elles ne sont pas suffisantes pour mesurer la proportion de représentation; la qualité de la représentation doit également être mesurée. À titre d’exemple, le pourcentage de diplômées qui sont des femmes n’indique pas le niveau des diplômes reçus (baccalauréat, maîtrise ou doctorat), et le pourcentage de postes en STIM occupés par des femmes ne permet pas d’effectuer une analyse qualitative de ces emplois.

Pour de plus amples renseignements sur l’analyse des profils d’information sur le rendement, voir la section 6.2.1 Analyse des données qualitatives.

Formulation des questions d’évaluation

Selon la nature de la politique, du programme ou du service, ainsi que du type d’évaluation (par exemple, l’exécution, les répercussions), les évaluateurs peuvent inclure les questions suivantes dans leurs évaluations, afin d’intégrer l’ACS+.

Pertinence

  • La politique, le programme ou le service devrait-il contribuer à promouvoir l’égalité, la diversité et l’inclusion?
  • Répond-il aux besoins des groupes de la population cible?
  • Les groupes de la population cible ont-ils été définis de façon appropriée?
  • La politique, le programme ou le service est-il tout aussi pertinent pour les différents groupes de la population cible?
  • Y a-t-il des groupes de la population qui devraient être ciblés, mais qui ont été omis?
  • La politique, le programme ou le service s’harmonise-t-il ou contribue-t-il à la réalisation des priorités pangouvernementales en matière d’égalité entre les sexesVoir la note 9 en bas de page?
  • S’harmonise-t-il avec les objectifs des autres politiques, programmes ou services, ou les répète-t-il?
  • Y a-t-il des leçons tirées de politiques, programmes ou services comparables, comprenant une approche conforme à l’analyse comparative entre les sexes plus dans les provinces, les territoires, les municipalités ou dans d’autres pays, qui pourraient être appliquées?

Conception et réalisation

  • La politique, le programme ou le service assure-t-il l’égalité d’accès à divers groupes de personnes?
  • La politique, le programme ou le service crée-t-il ou perpétue-t-il les obstacles pour certains groupes de la population cible?
  • Quel type d’obstacles (par exemple, l’accès limité en raison d’obstacles financiers) ces groupes de la population cible perçoivent-ils?
  • Comment la politique, le programme ou le service pourrait-il être amélioré afin de favoriser l’inclusion des groupes de la population cible (par exemple, en enrichissant la rétroaction ou la contribution de ces groupes à l’élaboration de la politique, du programme ou du service)?
  • Y a-t-il des groupes de la population cible qui ne sont pas touchés par cette politique, ce programme ou ce service?

Efficacité

  • Dans quelle mesure les groupes sous-représentés de la population cible ont-ils participé à la politique, au programme ou au service?
  • Dans quelle mesure et de quelle façon les résultats escomptés ont-ils eu une incidence sur les différents groupes de la population cible?
  • Les résultats différaient-ils en fonction des divers groupes de la population cible? Comment expliquer ces différences?
  • Dans quelle mesure les écarts au niveau des résultats correspondant aux différents groupes de la population cible ont-ils été traités, le cas échéant?
  • La politique, le programme ou le service répond-il équitablement aux besoins des divers groupes de la population cible?
  • Y a-t-il eu des répercussions imprévues ou inattendues (positives ou négatives) sur un groupe de la population cible? Le cas échéant, ont-elles été traitées?
  • Des mesures qui pourraient être considérées comme sexotransformatrices sont-elles prises dans le cadre de la politique, du programme ou du service? Par exemple :
    • Dans quelle mesure la politique, le programme ou le service a-t-il favorisé des changements favorisant l’égalité entre les sexes?
    • Comment les gestionnaires de la politique, du programme ou du service et les représentants des groupes de la population cible ont-ils pris en compte les facteurs pertinents d’égalité entre les sexes à la suite des activités menées dans le cadre de la politique, du programme ou du service?
  • Les résultats liés à l’égalité et la diversité sont-ils susceptibles d’être maintenus?

Efficience

  • Dans quelle mesure des moyens efficaces et efficients sont-ils utilisés pour s’assurer que les groupes de la population cible sont inclus lors de la mise en œuvre de la politique, du programme ou du service concerné?
  • Quels sont les coûts administratifs liés à la politique, au programme ou au service pour chaque groupe de la population cible?
  • L’efficience administrative peut-elle être améliorée pour des groupes spécifiques de la population cible?

Exemple 7. Participation des partenaires et des intervenants aux évaluations

La participation des partenaires et des intervenants à différents stades de l’évaluation peut renforcer l’utilité et la crédibilité de cette dernière, et permettre d’intégrer l’ACS+. Les partenaires et les intervenants peuvent participer de diverses façons, notamment en :

  • siégeant à un comité externe afin de faire part de leurs points de vue aux évaluateurs;
  • participant à l’élaboration des questions d’évaluation;
  • contribuant à l’élaboration ou à l’examen des instruments de collecte de données;
  • participant au processus de collecte de données;
  • aidant à partager les résultats de l’évaluation aux différentes collectivités à mesure que les résultats deviennent disponibles.

Élaboration des méthodes de recherche

Lors de la définition des méthodes et des méthodologies de recherche, notamment des stratégies d’échantillonnage et des plans d’analyse, les évaluateurs doivent adopter une perspective ACS+ afin de déterminer si ces méthodes sont appropriées pour examiner les questions évaluéesVoir la note 10 en bas de page. Les sections suivantes fournissent des détails sur les méthodes de recherche quantitatives, qualitatives et mixtes.

Méthodes de recherche quantitatives

Ces méthodes de recherche empirique consistent à examiner la relation de cause à effet entre les facteurs identitaires indépendants (par exemple, le sexe, l’origine ethnique, la classe sociale) et les facteurs identitaires liés afin d’effectuer une analyse globale de la populaVoir la note 11 en bas de page . Une méthode quantitative consisterait, par exemple, à utiliser un sondage aléatoire structuré qui tiendrait compte des sensibilités spécifiques à l’interaction avec les facteurs identitaires croisés, ceux énoncés ci-dessus, ainsi que la façon dont ces facteurs peuvent être influencés par les problèmes systémiques d’accessibilité ou de catégorie.

De nombreux ministères et organismes recueillent des données administratives ou portant sur des programmes dans le cadre de la gestion de leur programme et des responsabilités en matière de mesure du rendement. Ces données peuvent être utilisées et analysées afin de régler certaines questions d’évaluation. Dans certains cas, ces données peuvent être liées à d’autres sources d’information pour répondre à des questions d’évaluation plus poussées. Plus la méthode de collecte des données est avancée, plus grande est la possibilité de recourir à des concepts expérimentaux, des analyses quasi expérimentales, des analyses coûts-avantages, des analyses d’impact et d’impact netVoir la note 12 en bas de page.

L’exemple 8 illustre comment les résultats et les indicateurs quantitatifs peuvent être améliorés en utilisant une approche fondée sur l’ACS+ pour aider à combler certaines lacunes dans les données et de mesurer plus efficacement la réalisation des résultats.

Exemple 8. Comment améliorer les résultats et les indicateurs : un deuxième regard sur la promotion de l’égalité entre les sexes dans le profil d’information sur le rendement en STIM

Étape 1. L’évaluateur évalue l’information initiale sur le rendement, fournie par le programme, et identifie les lacunes suivantes des indicateurs :

  • ces données, à elles seules, ne permettront pas de déterminer les conséquences imprévues;
  • les indicateurs ne sont pas ventilés par d’autres facteurs identitaires, tels que le statut d’immigrant, la race, l’origine ethnique, l’orientation ou l’expression sexuelle, l’identité de genre non binaire, ou un groupe des minorités visibles;
  • les relations complexes entre les groupes de la population cible ne peuvent pas être identifiées.

Étape 2. L’évaluateur suggère d’autres indicateurs qui pourraient combler les lacunes relevées :

Promotion de l’égalité entre les sexes en STIM
Résultats Résultats escomptés Indicateurs suggérés
Immédiat Les filles sont informées des possibilités dans les domaines des STIM Nombre de campagne de sensibilisation dans les écoles secondaires, facilitées par des femmes chercheuses et pour les groupes de la population cible (par exemple, les Autochtones, les immigrants)
Nombre de demandes de bourses reçues d’étudiantes admissibles, par niveau (baccalauréat, maîtrise, doctorat) et par groupe de population cible (par exemple, les Autochtones, les immigrants)
Les filles ont accès à des débouchés dans les domaines des STIM Nombre de bourses accordées aux femmes issues des groupes de la population cible (par exemple, les Autochtones, les immigrants)
Pourcentage de bourses en STIM accordées aux femmes issues des groupes de la population cible (par exemple, les Autochtones, les immigrants)
Intermédiaire L’écart entre les sexes chez les diplômés des STIM est réduit Pourcentage de diplômés en STIM qui sont des femmes, par niveau (baccalauréat, maîtrise, doctorat) et par groupe de population cible (par exemple, les Autochtones, les immigrants)
Pourcentage de bourses postdoctorales en STIM obtenues par des femmes issues des groupes de la population cible (par exemple, les Autochtones, les immigrants)
Ultime L’écart entre les sexes dans les professions des STIM est éliminé Pourcentage de postes axés sur la recherche dans les domaines des STIM occupés par des femmes issues des groupes de la population cible (par exemple, les Autochtones, les immigrants)
Pourcentage de chercheurs occupant des postes permanents dans les domaines des STIM qui sont des femmes issues des groupes de la population cible (par exemple, les Autochtones, les immigrants).
Pourcentage des postes de cadre dans les domaines des STIM, dans les entreprises privées, occupés par des femmes issues des groupes de la population cible (par exemple, les Autochtones, les immigrants)
Pourcentage de femmes travaillant dans les domaines des STIM, ayant une rémunération moyenne équivalente à celle des hommes occupant les mêmes postes et faisant partie des groupes de la population cible (par exemple, les Autochtones, les immigrants).
Pourcentage de femmes titulaires d’un certificat ou d’un diplôme dans les domaines des STIM qui ont commencé à travailler dans ces domaines 5 ans après l’obtention de leur diplôme et font partie des groupes de la population cible (par exemple, les Autochtones, les immigrants).

Méthodes de recherche qualitative

Les méthodes de recherche qualitatives complètent les méthodes quantitatives par des données ventilées pour examiner le niveau des résultats obtenus. La recherche qualitative permet souvent de valider les tendances qui peuvent être identifiées grâce à des méthodes quantitatives en déterminant si l’analyse correspond aux participants. Par conséquent, l’analyse des données qualitatives favorise une meilleure compréhension et une explication plus approfondie des tendances observées dans les analyses quantitatives.

À titre d’exemple, en raison de la culture orale dans de nombreuses collectivités des Premières nations et des Inuits, une approche quantitative pourrait complètement passer à côté des connaissances cumulatives liées aux pratiques environnementales et culturelles, qui sont transmises de génération en génération parmi les membres de la collectivité.

Les méthodes de recherche qualitatives comprennent des entrevues, des groupes de discussion, des discussions entre experts et des études de cas.

Exemple 9. Utilisation des méthodes qualitatives pour explorer les facteurs d’ACS+

Lors de la promotion (fictive) de l’égalité entre les sexes dans le programme des STIM, l’évaluateur pourrait ne pas être en mesure de recueillir des données relatives à tous les autres indicateurs potentiels identifiés dans l’exemple précédent. Afin de compléter les données quantitatives, l’évaluateur pourrait utiliser des méthodes de recherche qualitatives, notamment :

  • des entrevues avec les responsables du programme, au sujet de la réception des campagnes de sensibilisation et des obstacles qui empêchent les femmes de présenter une demande;
  • des groupes de discussion avec des professionnels qui réalisent des campagnes de sensibilisation ou avec des étudiants qui participent à ces campagnes;
  • des entrevues avec des enseignants en STIM pour explorer les causes sous-jacentes de la faible proportion de femmes dans ces domaines;
  • des entrevues avec un échantillon stratifié de femmes actuellement inscrites aux programmes de premier cycle et de cycle supérieur en STIM;
  • des entrevues avec des femmes titulaires de diplômes dans les domaines des STIM, mais qui ne sont pas actuellement employées dans ces domaines;
  • des études de cas sur des femmes qui occupent des postes de cadres dans les domaines des STIM.

Méthodes de recherche mixtes

Les méthodes de recherche mixtes, qui combinent les méthodes quantitatives et qualitatives, sont la norme dans le domaine de l’évaluation. Elles permettent aux évaluateurs d’avoir un aperçu plus représentatif du rendement d’une politique, d’un programme ou d’un service, notamment le contexte social et comment les différentes variables s’entrecroisent avec d’autres aspects opérationnels, comme le « quoi », le « pourquoi » et le « comment » liés à un résultat. Les méthodes quantitatives et qualitatives peuvent fournir de l’information sur les résultats obtenus au sein des différents groupes de la population cible.

Les méthodes mixtes permettent aussi aux évaluateurs de vérifier les renseignements obtenus de multiples sources. Le fait de se fier à plusieurs sources de données permet la triangulation des résultats et aide à remédier aux préjugés, ce qui peut favoriser différents modes de connaissances et de communicationVoir la note 13 en bas de page. La triangulation consiste à tirer des conclusions à partir de diverses sources de données; la variété des sources renforce la rigueur de l’analyse.

Planification de la collecte de données

Les méthodes de collecte de données doivent être planifiées lorsque les indicateurs sont élaborés. Au moment de décider de la façon de recueillir des données, les évaluateurs peuvent tenir compte des facteurs suivants liés à l’ACS+ :

  • Les besoins et les préférences des différents sexes et des différentes populations ont-ils été pris en compte?
  • Les données seront-elles recueillies et analysées en fonction de l’identité de genre, du sexe, de l’orientation sexuelle ou d’autres facteurs identitaires croisés comme la race, l’origine ethnique, la religion, l’âge et le handicap mental ou physique?
  • Les méthodes de collecte de données peuvent-elles accroître la contribution des participants?
  • Les données peuvent-elles être recueillies par les intervenants (en reconnaissant que cela pourrait entraîner des préjugés) en guise de reconnaissance de certains de leurs droits (par exemple, le droit des collectivités des Premières Nations de détenir, de contrôler, d’avoir accès et de posséder de l’information au sujet de leur peuple, du point de vue de l’égalité entre les sexes et des droits des femmes, créer des possibilités pour que la collecte des données d’évaluation et les processus d’analyse habilitent les intervenants)?

L’exemple 10 énonce les principes concernant les données dont les évaluateurs doivent tenir compte lors de l’évaluation d’une politique, d’un programme ou d’un service conçu pour les peuples autochtones. Lors de la collecte de données ou de renseignements personnels auprès des Premières Nations, des Inuits, des Métis et des autres groupes marginalisés, les évaluateurs doivent faire preuve de tact et être respectueux.

Exemple 10. Évaluations de programmes adaptés à la culture des peuples autochtones

Lors de l’évaluation des programmes conçus pour les peuples autochtones, les évaluateurs doivent respecter les diverses pratiques des Autochtones et répondre aux préoccupations exprimées au sujet des évaluations antérieures, dans les questions de conception et de recherche. Ils doivent aussi respecter les engagements relatifs à la réciprocité et le partage des connaissances avec les collectivités autochtones participantes. Les principes des Premières Nations de propriété, de contrôle, d’accès et de possession (PCAP)Voir la note 14 en bas de page des données peuvent servir de guide.

  • Propriété : les communautés ou les groupes sont collectivement propriétaires de l’information, à l’instar d’un individu qui est naturellement propriétaire de ses renseignements personnels.
  • Contrôle : le droit des Premières Nations de contrôler l’intégralité de la recherche et des processus de gestion de l’information les concernant (notamment le contrôle des ressources, du processus de planification et de la gestion des données).
  • Accès : le droit des Premières Nations d’avoir accès à des données concernant leurs communautés et de prendre des décisions concernant le droit d’accès à leur information collective.
  • Possession : le droit des Premières Nations de posséder et de contrôler matériellement leurs données afin de protéger la propriétéVoir la note 15 en bas de page.

Une planification minutieuse est nécessaire pour s’assurer que les données sont recueillies de façon inclusive, accessible et sûre pour tous les intervenants. Cela est particulièrement vrai lorsqu’une politique, un programme ou un service est axé sur les populations marginalisées ou vulnérables. La section suivante contient de plus amples renseignements sur la collecte de données.

Réalisation de l’évaluation

Dans cette section

Une fois que les évaluateurs ont mis au point un cadre d’évaluation, les considérations relatives à l’ACS+ seront mises à l’essai lors de la collecte et de l’analyse des données. La conception d’outils appropriés pour la collecte de données qui reflètent la diversité des groupes de la population cible jouera un rôle important dans la collecte de données suffisantes et fiables. Les facteurs qui se croisent doivent être reconnus et abordés dans la mesure du possible. Les évaluateurs doivent aussi rester ouverts à l’émergence d’interactions et de résultats inattendus. Une analyse et une triangulation appropriées des données, qui maintiennent une approche ACS+, améliorent la cohérence et la fiabilité.

Collecte des données

On ne soulignera jamais assez l’importance de données disponibles, fiables et de haute qualité des données pour entreprendre une ACS+, et les données sont essentielles pour améliorer la compréhension des programmes et de leurs répercussionsVoir la note 16 en bas de page. Lors de la conception des méthodes de collecte de données, les évaluateurs doivent tenir compte du contexte, des circonstances et des caractéristiques des groupes de la population cible. Au cours de la collecte de données, les évaluateurs sont encouragés à inclure différents points de vue et à permettre aux groupes traditionnellement marginalisés de se faire entendre, en rapport avec les activités, les extrants et les résultats de la politique, du programme ou du service faisant l’objet de l’évaluation. Lorsque les évaluateurs recueillent les points de vue des groupes vulnérables de la population cible de manière pratique et éthique, et lorsque l’intervention est valide sur le plan culturel et contextuel, cela renforce la validité et la pertinence des résultats. Les évaluateurs doivent soigneusement examiner comment, par qui, quand et où les données sont recueilliesVoir la note 17 en bas de page . À titre d’exemple, dans certains cas, les enquêtes peuvent ne pas être la meilleure façon de recueillir des données dans le cadre de l’ACS+, à cause des limites relatives à la protection de la vie privée. D’autres réflexions peuvent être faites au sujet des différences régionales et démographiques qui existent partout au Canada, car ces différences peuvent avoir une incidence sur le niveau de participation et le type de réponses reçues. Néanmoins, en principe, une analyse intersectionnelle devrait commencer par l’hypothèse selon laquelle on ne sait pas à l’avance quelles dimensions de l’inégalité deviendront pertinentes lors de l’examen de questions précisesVoir la note 18 en bas de page .

Le tableau 1 énumère certaines considérations pour la collecte des données.

Tableau 1. Considérations pour la collecte de données
Élément Considération Exemple
Méthode de collecte des données Les préférences des différents groupes de la population cible Les jeunes ont tendance à beaucoup utiliser les téléphones mobiles. Le taux de réponse aux sondages ciblant les jeunes peut être plus élevé si ces derniers ont la possibilité d’y répondre à partir d’un appareil mobile.
La protection de la vie privée et les considérations éthiques liées aux différents groupes de la population cible Un groupe de discussion n’est généralement pas une façon appropriée de recueillir de l’information sur des questions liées à la violence et à la violence familiale, en raison de préoccupations en matière de vie privée et de la sensibilité du sujet.
La nature sexospécifique de programmes particuliers Dans les cas où il y a des différences connues entre et parmi les hommes et les femmes en ce qui concerne un programme (par exemple, la sensibilisation, la participation, l’achèvement), le fait d’organiser des groupes de discussion distincts pour hommes et femmes ou pour Autochtones peut engendrer des résultats différents de ceux obtenus lorsque les groupes sont mixtes. Un des facteurs qui contribue à cela est le niveau de confort des personnes en fonction de la composition du groupe de discussion et même du facilitateur.
Sensibilité à l’identité de genretable 1 note 1 Les questions démographiques formulées dans les sondages catégorisent habituellement les répondants simplement comme des femmes ou des hommestable 1 note 1. Les évaluateurs peuvent envisager d’autres approches.
Une option consiste à demander aux répondants d’indiquer leur sexe à la naissance et d’indiquer ensuite leur identité sexuelle actuelletable 1 note 1.
Une autre option consiste à demander aux répondants d’indiquer leur identité sexuelle de la façon suivante :

Veuillez choisir l’identité sexuelle qui vous décrit le mieux :
  • femme
  • homme
  • une autre identité sexuelle
  • préfère ne pas répondre
Les répondants devraient toujours pouvoir choisir de ne pas partager l’information qui pourrait être de nature délicate pour certains groupes de la population cible, selon le sexe et les considérations croisées (par exemple, l’identité ou l’expression sexuelle et l’orientation sexuelle). Le fait de donner aux participants la possibilité de ne pas divulguer cette information permet de faire en sorte que les renseignements qu’ils fournissent sont fiables et qu’ils répondent au sondage.

Cela peut aussi aider à comprendre de quelle manière les renseignements seront utilisés et comment ils orienteraient le renouvellement du programme.
Qui L’identité de la personne qui recueille les données peut influer sur la validité des constatations Le sexe et d’autres facteurs identitaires croisés, sur lesquels se base un évaluateur peuvent influer sur les taux de réponse et les réponses elles-mêmes. Si les répondants sont embarrassés par un sujet, ils seront moins susceptibles de participer à des discussions, en particulier lorsque l’évaluateur appartient à l’autre sexetable 1 note 2. Dans certaines cultures, il est inacceptable pour une femme de discuter des questions relatives aux femmes avec un évaluateur de sexe masculin.
Les répondants aux enquêtes ou les participants à d’autres méthodes de collecte de données. Les différents groupes de la population cible doivent être adéquatement représentés dans les données recueillies. Lors de l’élaboration d’un échantillon de l’enquête, les évaluateurs peuvent utiliser l’échantillonnage aléatoire stratifié (aussi appelé échantillonnage aléatoire proportionnel), dans lequel la population est divisée en groupes (strates) représentant différents groupes de la population cible fondée sur le sexe et les considérations croisées, un échantillonnage aléatoire étant effectué dans chaque strate. Les évaluateurs doivent comprendre l’étendue potentielle du biais de non-réponse, qui se produit lorsque les répondants et les non-répondants diffèrent de bien des façons, par exemple, en ce qui a trait au sexe ou d’autres facteurs identitaires croisés et sont pertinents à l’évaluation (voir la section 6.1.1 Biais de non-réponse).

Lors de l’élaboration d’un échantillon pour les méthodes qualitatives, comme des entrevues ou des groupes de discussion, les évaluateurs peuvent choisir délibérément des personnes qui sont bien informées sur un sujet d’intérêt et qui peuvent clairement communiquer leurs expériences et opinionstable 1 note 3. Cette technique (connue sous le nom d’échantillonnage intentionnel) contribue à faire en sorte que les individus issus des groupes de la population cible soient identifiés et choisis en fonction de leurs connaissances et de leur familiarité avec le sujet et que leurs opinions soient prises en considération.
Quand Le moment où la collecte de données est réalisée peut influer sur le taux de participation des différents groupes de la population cible. Les groupes de la population cible peuvent avoir des responsabilités et des activités qui ont une incidence sur leur disponibilité pour répondre à des sondages et participer à des groupes de discussion. Le fait de veiller à ce que la collecte des données soit faite à différents moments de la journée et de la semaine peut renforcer la représentativité des réponses. À titre d’exemple, pour les femmes qui sont des mères monoparentales invitées à participer à des groupes de discussion, l’horaire peut être un facteur déterminant pour leur participation ou non.

D’autres facteurs liés à l’horaire, notamment les fêtes religieuses ou les fêtes traditionnelles concernant les groupes de la population cible, peuvent influer sur les taux de réponse et le consentement à être interrogé..
Le lieu de collecte des données (par exemple, emplacement physique, en ligne) devrait tenir compte des préférences et des capacités des répondants. Si des personnes ayant une déficience doivent être interrogées, les installations doivent être accessibles. Les sondages en ligne doivent également être ajustés de manière à permettre la participation des daltoniens, des personnes aveugles ou des personnes ayant une déficience visuelle, si elles font partie de l’échantillon.

Dans certaines cultures, la tenue de groupes de discussion dans un bâtiment qui est généralement accessible par des hommes seulement pourrait décourager ou même empêcher les femmes de participer.

Notes du tableau 1

Note 1 du tableau 1

TANNENBAUM, Cara, GREAVES, «  Why Sex and Gender Matter in Implementation Research. » BMC Medical Research Methodology, vol.16, no. 145, 2016, (consultée le 6 août 2019). (en anglais seulement)

Retour à la référence de la note 1 du tableau 1

Table 1 Note 2

Essays. The Impact of Gender in Research, Royaume-Uni, Essays, Novembre 2018, (consultée le 6 août 2019). (en anglais seulement)

Retour à la référence de la note 2 du tableau 1

Table 1 Note 3

PALINKAS, LA, HORWITZ, SM, GREEN, CA, WISDOM, JP, DUAN, N et HOAGWOOD, K. « Purposeful Sampling for Qualitative Data Collection and Analysis in Mixed Method Implementation Research. » Administration and Policy in Mental Health and Mental Health Services Research, 42(5):533-44,2015.

(en anglais seulement)

Retour à la référence de la note 3 du tableau 1

Biais de non-réponse

Un facteur important à prendre en considération avant de procéder à la collecte de données et qui a des répercussions sur les méthodes de collecte de données choisies est le biais de non-réponse. On parle de biais de non-réponse lorsque les répondants et les non-répondants présentent des caractéristiques différentes (par exemple, ils diffèrent en termes de sexe et d’autres facteurs identitaires croisés). Le biais de non-réponse est défini comme « la différence moyenne entre l’estimateur imputé et l’estimateur que nous aurions obtenu si la réponse avait été complèteVoir la note 19 en bas de page .

Il existe généralement deux types de biais de non-réponse :

  1. non-réponse partielle lorsque les répondants choisissent de ne pas répondre à certaines questions dans le cadre d’une enquête ou sur un formulaire;
  2. non-réponse totale lorsque des personnes invitées à participer à un sondage refusent d’y répondre.

Afin de réduire le risque de biais de non-réponse, une enquête doit :

  • être bien conçue;
  • avoir une longueur appropriée;
  • utiliser un langage clair, concis et adapté à la culture. 

Les évaluateurs doivent être au courant des facteurs susceptibles de favoriser le biais de non-réponse. Il s’agit notamment de facteurs liés aux éléments suivants :

  • les outils et méthodes de collecte de données (par exemple, les sondages par Internet, par téléphone ou des entrevues en personne, les messages texte SMS)
  • le moment de la collecte de données (par exemple, le moment de la journée ou la période de l’année).

L’incidence de ces facteurs peut être atténuée en envoyant des rappels aux non-répondants (non-réponse totale) ou en indiquant qu’il est obligatoire de répondre à chaque question du sondage (non-réponse partielle). Si toutes les questions sont obligatoires, une réponse neutre doit être prévue pour chacune d’elle (par exemple, sans objet, aucune réponse, ne sait pas).

Analyse des données

Analyse des données quantitatives

Les évaluateurs peuvent utiliser deux principaux types d’analyse statistique pour analyser des données quantitatives liées au sexe et aux facteurs identitaires croisés :

  1. statistiques descriptives;  
  2. statistiques déductives.

Statistiques descriptives
Les statistiques descriptives présentent des données ventilées selon le sexe et d’autres facteurs pertinents qui caractérisent les groupes de la population cible. En général, les méthodes statistiques descriptives comprennent les variables suivantes :

  • mode, médiane et moyenne; sont utilisées pour analyser les tendances centrales des données;
  • intervalle, variance et écart-type; servent à mesurer la propagation des données.

En référence à la promotion fictive de l’égalité entre les sexes dans le programme des STIM, l’exemple 11 illustre le nombre de diplômés à chaque niveau dans le domaine des STIM, par sexe.

Exemple 11. Statistiques descriptives : application à la promotion fictive de l’égalité entre les sexes dans le programme des STIM

Domaine d’étude selon le niveau de scolarité le plus élevé et le sexe
Domaine d’études Niveau de scolarité Femmes dans le domaine des STIM Hommes dans le domaine des STIM Différence en pourcentage
Sciences et technologie de la science Baccalauréat 166 520 153 950 +8,2%
Maîtrise 39 355 111 820 -64,1%
Doctorat acquis 15 430 46 350 -66,7%
Ingénierie et technologie industrielle Baccalauréat 37 120 226 975 -83,5%
Maîtrise 12 645 52 110 -75,7%
Doctorat acquis 2 245 13 395 -83,2%
Mathématiques informatique et sciences de l’information Baccalauréat 41 570 104 970 -60,4%
Maîtrise 10 250 19 720 -48,0%
Doctorat acquis 1 415 4 460 -68,3%

Il y a des différences entre le nombre de femmes et le nombre d’hommes qui obtiennent des diplômes dans les domaines des STIM. Ces différences ont tendance à être plus prononcées chez les femmes ayant un niveau d’études supérieures plus élevé, particulièrement en ingénierie et en technologie industrielle. Il y a un peu plus de femmes que d’hommes titulaires d’un baccalauréat en sciences et en technologie de la science, même si la différence dans ce domaine persiste et est significative aux cycles supVoir la note 20 en bas de page. Les catégories de sexe ne sont pas homogènes; il peut y avoir des différences considérables au sein des groupes d’hommes et des groupes de femmes. Il pourrait donc être nécessaire d’effectuer des recherches plus approfondies afin de déterminer si les différences en termes de nombre de diplômés sont associées à l’inégalité entre les sexes.

La plupart des évaluations sont réalisées grâce à des échantillons de groupes de la population cible. De ce fait, il est habituellement impossible de tirer des conclusions au sujet de tous les groupes ou de chaque groupe, en se fondant uniquement sur les statistiques descriptives. Toutefois, l’aperçu général qu’elles fournissent peut orienter la modélisation du deuxième type de statistiques utilisées pour analyser des données quantitatives; l’analyse des statistiques déductives.

Statistiques déductives

Les statistiques déductives consistent à examiner la relation de cause à effet entre les facteurs indépendants (par exemple, l’origine ethnique, la classe sociale, le sexe) et les facteurs liés (l’objet de l’étude), afin de générer des données globales sur la populationVoir la note 21 en bas de page. Les statistiques déductives peuvent permettre aux évaluateurs de déterminer la mesure dans laquelle, par exemple, la politique, le programme ou le service a eu une incidence sur des groupes particuliers de la population cibleVoir la note 22 en bas de page. Les méthodes habituelles d’analyse des statistiques déductives comprennent les suivantes :
  • test du chi carré, qui permet de déterminer la force de l’association entre les deux variables catégorielles;
  • test t, qui permet de déterminer les différences entre les deux variables dépendantes ou indépendantes en comparant leurs moyennes;
  • analyse de variance (ANOVA), qui permet de déterminer la différence entre les moyennes de groupe;
  • analyse de régression, qui permet de mettre à l’essai les prévisions de changements d’une variable de résultats en fonction des changements d’une variable prédictive.

Le type d’analyse de statistiques déductives choisi dépendra d’un certain nombre de facteurs, notamment :

  • la transmission de données;
  • les types de variables;
  • la conception de la recherche.

Le présent document est un guide d’introduction, par conséquent, il ne couvre pas les techniques déductives plus avancées, notamment l’économétrie, l’analyse d’impact et l’analyse d’impact netVoir la note 23 en bas de page.

Exemple 12. Statistiques déductives : application à la promotion fictive de l’égalité entre les sexes dans le programme des STIM

Se référant à nouveau à la promotion fictive de l’égalité entre les sexes dans le programme des STIM, un évaluateur pourrait utiliser une analyse de régression multiple afin d’examiner davantage l’incidence des différentes variables indépendantes comme le sexe, le statut d’immigrant et l’âge sur les taux d’obtention de diplôme dans les domaines des STIM (variable dépendante).

La régression linéaire multiple des moindres carrés ordinaires (MCO) suppose que la variable dépendante est mesurée au niveau de l’intervalle ou du ratio. La régression MCO peut être effectuée si la variable dépendante est catégorielle, mais elle doit comporter au moins cinq catégories, et des variables dichotomiques (par exemple, un homme ou une femme, et un immigrant ou un non-immigrant) doivent être intégrées à l’équation en créant des variables nominales. Dans cet exemple, on suppose que toutes les autres conditions requises pour effectuer une régression linéaire sont respectéesVoir la note 24 en bas de page.

Variables indépendantes Variable dépendante : diplôme au Canada dans les domaines des STIM
Sexe Statut d’immigrant    Âge    Certificat d’un collège d’un cégep ou d’un autre établissement non universitaire Baccalauréat Certificat ou diplôme universitaire de cycle supérieur Maîtrise Doctorat
Femmes Non-immigrant 25 à 34 ans 22 085 56 275 2 365 13 300 2 325
35 à 44 ans 30 360 43 155 2 030 12 020 3 780
45 à 54 ans 36 655 28 250 1 565 6 860 2 480
55 à 64 ans 31 740 20 230 1 165 4 620 1 730
65 ans ou plus 14 065 8 430 775 1 970 945
Immigrants 25 à 34 ans 4 265 19 875 31 100 8 305 1 765
35 à 44 ans 6 785 12 315 22 280 6 475 2 725
45 à 54 ans 8 115 8 775 15 575 4 510 1 695
55 à 64 ans 5 430 4 875 7 765 1 665 945
65 ans ou plus 3 485 2 255 4 310 1 165 645
Hommes Non-immigrant 25 à 34 ans 88 975 94 600 2 995 16 305 2 980
35 à 44 ans 110 825 74 845 3 085 14 575 5 635
45 à 54 ans 111 865 66 250 3 100 12 270 5 025
55 à 64 ans 97 455 56 660 2 710 11 495 5 395
65 ans ou plus 55 655 46 425 3 520 10 115 5 860
Immigrants 25 à 34 ans 17 770 35 710 2 030 13 035 2 690
35 à 44 ans 20 790 22 200 1 545 11 430 5 215
45 à 54 ans 22 825 19 265 1 035 9 935 5 005
55 à 64 ans 17 265 13 595 1 035 5 075 3 490
65 ans ou plus 13 310 11 405 1 215 5 940 4 985
Modèle Coefficients normalisés
Bêta
Significance
Constant s/o 0,000
Femmes -0,451 0,001
Immigrants -0,215 0,051
Âge 0,612 0,424

Parce que le coefficient n’est pas important sur le plan statistique, il n’est pas possible de savoir si l’âge joue un rôle dans la détermination de la probabilité qu’une personne obtienne un diplôme dans un domaine des STIM. Toutefois, il y a un lien étroit entre le sexe et l’obtention du diplôme dans les domaines des STIM : les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’obtenir un diplôme dans un domaine des STIM, surtout si elles sont des immigrantes.

Lorsqu’ils obtiennent les résultats d’enquête ou les données administratives, les évaluateurs doivent évaluer la mesure dans laquelle les biais de non-réponse peuvent influer sur les conclusions tirées des analyses statistiques déductives. Pour ce faire, les évaluateurs peuvent comparer les variables démographiques fondées sur le sexe des répondants avec celles des groupes de la population cible, un échantillon ou une autre source externe fiable, comme les données de recensement. Dans certains cas, les conclusions tirées de l’analyse concernant l’un ou l’autre des groupes de la population cible ne seront pas fiables ou représentatives. Dans ces cas, les évaluateurs peuvent compenser la non-réponse totale en ajustant les pondérations.

L’exemple 13 illustre la pondération dans le processus d’analyse.

Exemple 13. Pondération : application à la promotion de l’égalité entre les sexes dans le programme des STIM

Calcul de la pondération des données liées au sexe
Facteur Homme Femme Non disponible
Pourcentage de la population 40% 50% 10%
Pourcentage de réponses 60% 35% 5%

Les réponses à cet échantillon sont différentes de celles fournies par la population à l’étude, qui indiquent une répartition égale des hommes et des femmes. Pour attribuer une pondération, diviser la population en fonction des réponses :

  • Hommes : 40,0/60,0 = 0,67
  • Femmes : 50,0/35 = 1,43
  • Non disponible : 10/5 = 2,00

Les hommes sont surreprésentés dans le cadre de l’enquête, ainsi, une pondération de 0,67 est attribuée à toutes les réponses des hommes. Les femmes sont sous-représentées dans l’enquête, ainsi, une pondération de 1,43 est attribuée à toutes les réponses des femmes.

Calcul de la pondération des données liées au sexe
Réponse Homme Femme Non disponible Total
Oui 112
62,2%
56
31,1%
12
6,7%
180
100%
Non 234
40,4%
311
53,6%
35
6,0%
580
100

Application de la pondération

Un sondage a été réalisé pour recueillir de l’information sur le nombre d’hommes et de femmes qui ont reçu une bourse d’études. Les premiers résultats étaient les suivants :

Réponse Homme Femme Total
Oui 112 × 0,67 = 75,04
41,9%
56 × 1,43 = 80,08
44,7%
12 × 2 = 24
13,4%
Non 234 × 0,67 = 156,78
23,3%
311 × 1,43 = 444,74
66,2%
35 × 2 =70
10,4%

Les résultats non pondérés indiquent qu’environ les deux tiers des répondants au sondage qui ont reçu des bourses étaient des hommes et moins du tiers étaient des femmes. Après l’application de la pondération en fonction de la population et des réponses disponibles, le sondage révèle que plus de 4 femmes sur 10 et plus de 4 hommes sur 10 ont reçu une bourse d’études. Environ 13 % de ceux qui ont reçu une bourse d’études n’ont pas révélé leur sexe.

Analyse des données qualitatives

Selon le type et le nombre de méthodes qualitatives choisis pour l’évaluation, l’information recueillie (par exemple, grâce à des entrevues en personne, des réponses écrites aux questions ouvertes dans les sondages, des groupes de discussion) peut entraîner de grands volumes de données non structurées. L’analyse de ces données consistera à déterminer les thèmes, les catégories et les modèles. Même si cette analyse sera guidée par des questions d’évaluation, les secteurs d’intérêt ci-dessous sont des exemples de thèmes d’ACS+ qui pourraient être examinés :

  • Existe-t-il des preuves que la politique, le programme ou le service réduit, maintient ou augmente les inégalités entre les sexes entre les groupes de la population cible?
  • Existe-t-il des preuves d’obstacles structurels à la participation? Dans l’affirmative, existe-t-il des preuves que leurs causes profondes sont fondées sur l’inégalité de la dynamique du pouvoir?
  • L’analyse indique-t-elle tout changement qui appuie ou contribue à la transformation de structures existantes dans le but de réduire la discrimination et d’accroître l’inclusion et l’égalité des groupes marginalisés?
  • Les éléments de preuve indiquent-ils que les groupes de la population cible sont touchés différemment par l’intervention, en fonction de facteurs comme le sexe, la race, l’origine ethnique, la culture?

Les éléments de preuve indiquent-ils que la politique, le programme ou le service a affecté certains groupes de la population cible de façon négativeVoir la note 25 en bas de page?

Triangulation

C’est au cours de l’analyse des données qu’on peut constater la force des méthodes mixtes. Les évaluateurs peuvent fournir plus de détails lors de l’utilisation de l’information provenant de sources multiples, qui renforcent la validité des constatations et la fiabilité des conclusions.

Communication des résultats de l’évaluation

Les rapports d’évaluation et les études techniques connexes, le cas échéant, doivent expliquer :

  • comment l’ACS+ a été intégrée à l’approche et la méthodologie;
  • comment les divers groupes cibles ont été inclus;
  • comment le sexe et d’autres facteurs identitaires croisés ont été abordés au cours de l’évaluation;
  • les difficultés rencontrées lors de l’évaluation (par exemple, l’absence de données ventilées selon le sexe) et l’impact de ces difficultés;
  • comment les difficultés ont été atténuées pour assurer la validité et la fiabilité des résultats.

Les constatations et les conclusions devraient, dans la mesure du possible, porter sur ce qui a été appris par rapport au sexe et d’autres facteurs identitaires croisés. Les principaux intervenants, y compris la collectivité ciblée par l’ACS+, doivent être consultés pour valider l’information factuelle et les conclusions au moyen de différents mécanismes. Les recommandations doivent déterminer les secteurs dans lesquels des mesures doivent être prises, ainsi que l’incidence (positive ou négative) que celles-ci peuvent avoir sur divers groupes de la population cible.

Lors de l’évaluation de la réponse et du plan d’action de la direction pour donner suite aux recommandations qui contiennent des éléments de l’ACS+, les évaluateurs devraient tenir compte de ce qui suit :

  • De quelle façon la réponse donne-t-elle suite à la recommandation en prenant en considération le sexe et d’autres facteurs identitaires croisés? Quelle sera son incidence?
  • L’incidence de la recommandation sur les différents groupes de la population cible sera-t-elle surveillée? Le cas échéant, comment?
  • De quelle façon la réponse s’harmonise-t-elle avec des efforts similaires ou connexes déployés par d’autres organismes qui ont mis en œuvre l’ACS+ dans leurs évaluations (y compris d’autres organismes gouvernementaux)?

Dans la mesure du possible, le rapport d’évaluation doit être divulgué aux groupes de la population cible, ainsi qu’aux partenaires et intervenants de la politique, du programme ou de la prestation des services. Les évaluateurs doivent adapter la communication des résultats à divers auditoires afin de maximiser leur utilité pour la prise de décisions. Ils doivent également utiliser différents moyens de communication (par exemple, les blogues, les médias sociaux) pour répondre aux besoins des différents auditoires.

Le gouvernement du Canada s’est engagé à mettre davantage l’accent sur l’intégration de l’ACS+ dans l’ensemble du gouvernement. Par conséquent, si les évaluateurs ont conclu qu’il n’est pas possible d’intégrer l’ACS+ dans une évaluation, ils doivent expliquer pourquoi, dans le rapport d’évaluation. Ils doivent également envisager d’inclure, dans le rapport ou dans les études techniques connexes, une section sur les futurs travaux de recherche ou de développement des données indiquant quelles données appuieraient l’ACS+ à l’avenir.

Conclusion

L’ACS+ est un outil important pour examiner l’incidence des politiques, des programmes et des services sur différents groupes de personnes, en fonction de leur sexe, de leur genre et d’autres facteurs identitaires croisés.

Même si l’ACS+ devrait être envisagée à toutes les étapes d’une politique, d’un programme ou d’un service, la fonction d’évaluation offre l’occasion d’examiner rigoureusement les considérations liées au sexe et aux facteurs identitaires croisés. L’ACS+ peut être intégrée à toutes les étapes de l’évaluation : la planification, la réalisation et la production de rapports. L’adoption d’une approche délibérée et systématique à l’égard de la façon dont est appliquée l’ACS+ permettra d’améliorer l’utilité des connaissances sur l’évaluation en vue de l’élaboration de politiques et de la prise de décisions.

À l’étape de la planification, l’ACS+ devrait être envisagée lorsqu’on examine l’information préexistante, notamment la documentation et la revue de dossiers portant sur la politique, le programme ou l’initiative, particulièrement pour évaluer les connaissances et les lacunes en matière de données. Par exemple, les évaluateurs peuvent donner des indications sur la mesure dans laquelle l’ACS+ a été intégrée à un programme lors de sa conception, et quels aspects d’un programme peuvent profiter à divers groupes de la population cible ou en tirer parti.

L’intégration de l’ACS+ au cours de l’évaluation permettra d’obtenir des renseignements utiles sur les écarts existants ou éventuels liés à la conception et à la prestation d’une politique, d’un programme ou d’un service, et fournira des moyens pour améliorer davantage sa conception et sa mise en œuvre. La collecte de données doit être adaptée aux circonstances et aux caractéristiques des différents groupes de la population cible, pour permettre qu’ils se fassent entendre comme il se doit et tenir compte de leurs points de vue lors de l’évaluation.

Il est important que les rapports d’évaluation et les études techniques connexes, le cas échéant, décrivent la façon dont l’ACS+ a été intégrée à l’approche et la méthodologie, la façon dont les divers groupes de la population cible ont été inclus, et la manière dont le sexe et d’autres facteurs croisés ont été abordés dans le cadre de l’évaluation. De même, les rapports doivent identifier les limites de l’ACS+, l’incidence de ces limites, et la façon dont elles auraient pu être atténuées pour garantir la validité et la fiabilité des résultats. Les domaines d’action identifiés et l’effet que ceux-ci peuvent avoir sur ces divers groupes de la population cible doivent être indiqués dans les recommandations et abordés dans la réponse et le plan d’action de la direction.

Considérations futures

En plus d’intégrer l’ACS+ dans leur propre travail, les évaluateurs peuvent appuyer la mise en œuvre de l’ACS+ lors de la mesure du rendement, de la vérification interne, de la recherche et d’autres fonctions d’assurance, notamment en :

  • développant des réseaux ou des communautés de pratique en rapport avec l’ACS+;
  • participant à des possibilités d’apprentissage comme les séances EVALConnex;
  • mettant au point des outils et des exemples pour la mise en œuvre de l’ACS+ dans des contextes qui pourraient ne pas se prêter facilement à cette méthode particulière;
  • élaborant une formation spécialisée pour appuyer une meilleure intégration de l’ACS+ à toutes les étapes des travaux d’évaluation;
  • mettant en œuvre des approches participatives avec différents groupes d’intervenants qui ont été marginalisés par le passé dans le cadre de processus de recherche et d’évaluation.

Annexe A - Aide-mémoire

ACS+ dans les évaluations

Planification

Révision du modèle logique et de la théorie du changement :

  • Y a-t-il des aspects de la politique, du programme ou de l'initiative qui pourraient prendre en compte des différences entre les sexes?
  • Quels groupes de population sont censés contribuer à la politique, au programme ou à l'initiative? Quels sont le rôle et la position de ces groupes? Sont-ils impliqués dans la conception, la planification, l’exécution ou de quelque autre façon que ce soit?
  • D'autres facteurs identitaires recoupent-ils le genre? Y a-t-il d'autres facteurs (croyances, préjugés, hypothèses) qui peuvent créer des obstacles à la participation à la politique, au programme ou à l'initiative par des groupes sexospécifiques cibles?

Mesures du rendement :

  • Dans quelle mesure les données existantes sur le rendement tiennent-elles compte des considérations liées à l'ACS+?
  • Des indicateurs sensibles au genre sont-ils établis ou utilisés?
  • Y a-t-il des biais potentiels dans la façon dont les indicateurs actuels sont formulés?
  • D'autres indicateurs sont-ils nécessaires pour évaluer dans l’optique de l'ACS+?

Pertinence :

  • La politique, le programme ou l'initiative est-il censé contribuer à promouvoir l'égalité, la diversité et l'inclusion?
  • Répond-il aux besoins des groupes de population cibles? Y a-t-il des groupes de population à cibler qui ne le sont pas?
  • Contribue-t-il ou est-il conforme aux priorités pangouvernementales en matière d'égalité entre les sexes?
  • Est-il en harmonie avec le travail d'autres politiques, programmes ou initiatives ou fait-il double emploi?
  • Pourrait-on tirer des leçons de politiques, programmes ou initiatives comparables qui favorisent l'égalité, la diversité et l'inclusion à l’échelle provinciale, territoriale ou municipale, ou à l’étranger?

Conception et exécution :

  • La politique, le programme ou l'initiative crée-t-il ou perpétue-t-il des obstacles pour certains groupes de population cibles?
  • Quels types d'obstacles sont perçus par les groupes de population cibles à la suite de la politique, du programme ou de l'initiative?
  • De quelles façons peut-on améliorer la politique, le programme ou l'initiative pour favoriser l'inclusion des groupes de population cibles (p. ex. en améliorant leur rétroaction ou leur contribution à l'exécution de la politique du programme ou de l’initiative)?

Efficacité :

  • Dans quelle mesure et de quelle manière les résultats escomptés ont-ils eu un impact sur divers groupes de population?
    • Les résultats diffèrent-ils d'un groupe de population à l'autre?
    • Dans quelle mesure a-t-on remédié aux disparités des résultats pour les divers groupes de population, le cas échéant?
  • Y a-t-il eu des impacts inattendus (positifs ou négatifs) pour des groupes de population?
    • Dans l'affirmative, comment ces questions ont-elles été abordées, le cas échéant?
  • Le programme, tel qu'il est actuellement défini, transforme-t-il le genre?
    • Par exemple, dans quelle mesure la sensibilisation aux questions de genre s'est-elle accrue parmi les groupes de population ciblés par la politique, le programme ou l'initiative? Les représentants internes et les groupes de population cibles ont-ils été informés des considérations pertinentes en matière de genre à la suite des activités menées dans le cadre de la politique, du programme ou de l'initiative?
  • Y a-t-il des résultats liés à l'égalité et à la diversité susceptibles d'être maintenus?

Efficience :

  • Dans quelle mesure utilise-t-on des moyens efficaces et efficients pour assurer l'inclusion des groupes de population cibles lors de la mise en œuvre d'une politique, d'un programme ou d'une initiative?
  • Quels sont les coûts administratifs par groupe de population cible? L'efficacité administrative peut-elle être améliorée pour des groupes de population cibles précis?

Exécution

Collecte des données :

Comment?

  • La façon dont les données sont recueillies devrait être influencée par la compréhension des préférences des différents groupes de population.
  • La façon dont les données sont recueillies devrait prendre en compte la protection de la vie privée et les considérations éthiques des différents groupes de population.
  • La manière dont les données sur l'identité de genre sont recueillies devrait faire l'objet d'une attention particulière.

Qui?

  • La personne qui recueille les données peut compromettre la validité des conclusions.
  • La personne qui répond au sondage ou participe à une autre méthode de collecte de données est importante?

Quand?

  • Divers groupes de population peuvent être disponibles pour répondre au sondage et à des entrevues à différents moments, en raison de responsabilités et d’activités variées.

Où ça?

  • Les évaluateurs devraient prendre en compte les préférences et les capacités des répondants.

Rapport

Rapport final :

  • Comment l'ACS+ a-t-elle été intégrée? Quelles considérations ont été utilisées? Quels groupes d'intervenants ont participé?
    • Si l'ACS+ n'était pas intégrée, une justification devrait être fournie.
  • Quelles contraintes ou limitations relatives à l'ACS+ ont été trouvées? Quel a été leur impact sur l'évaluation?
  • Les constatations, les conclusions et les recommandations intègrent-elles les leçons tirées de l'ACS+

Réponse et plan d’action de la direction :

  • Compte tenu des considérations liées au genre, comment la réponse et le plan d’action de la direction donneront-il suite à la recommandation? Quel sera son impact?
  • L’impact de la recommandation sur les différents groupes de population fera-t-il l’objet d’un suivi? Dans l’affirmative, de quelle façon?
  • Comment la réponse correspond-elle aux efforts similaires ou connexes d'autres organisations (y compris les organisations gouvernementales)?

Annexe B - Glossaire

Genre :
déterminé par les rôles, les comportements, les expressions et les identités construits socialement pour les filles, les femmes, les garçons, les hommes, et les personnes de diverses identités de genre. On décrit souvent le genre en termes binaires (fille/femme ou garçon/homme), pourtant, on note une grande diversité dans la compréhension, l’expérience et l’expression du genre par les personnes et les groupesVoir la note 26 en bas de page.
Statistiques sur le genre :
ensemble préétabli de statistiques comprenant des variables sexospécifiques permettant de mesurer les différences socioculturelles et économiques dans la vie des femmes, des hommes, des filles et des garçons et d’en tenir compte. Les statistiques sur le genre comprennent les écarts entre les sexes sur le plan de l’éducation, sur le marché de l’emploi, sur le plan de la rémunération et de la santéVoir la note 27 en bas de page. Les statistiques sur le genre sont essentielles pour orienter les décideurs et pour favoriser l’égalité entre les sexes. Les statistiques sur le genre jouent un rôle important dans l’amélioration de la façon dont l’information statistique est recueillie dans le but de décrire avec plus de précision et de façon exhaustive les caractéristiques d’une populationVoir la note 28 en bas de page. Tableau A indique des exemples qui peuvent fournir plus de précisions sur les différences conceptuelles entre les statistiques ventilées selon le sexe et les statistiques sur le genre.
Analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) :
un type d’analyse qui sert à évaluer les répercussions potentielles des politiques, des programmes ou des initiatives sur divers ensembles de personnes – femmes, hommes et personnes de divers genres. Le « plus » signifie que l’ACS va au-delà des différences biologiques (sexe) et socioculturelles (genre) et qu’elle examine la façon dont le sexe et le genre chevauchent d’autres facteurs identitaires, notamment la race, la religion, l’origine ethnique, l’âge et la déficience mentale ou physiqueVoir la note 29 en bas de page. L’une des caractéristiques essentielles de l’ACS+ est qu’elle permet d’examiner et de contester des hypothèses liées à une question, un groupe de population, ou un système, afin de s’assurer que l’inégalité au sein d’un groupe particulier de personnes n’est pas maintenue par inadvertanceVoir la note 30 en bas de page.
Égalité entre les sexes :
Égalité des droits, des responsabilités et des possibilités pour les femmes, les hommes et les personnes non binaires. L’égalité signifie que les personnes sont égales entre elles, tandis que l’équité est une question de justice et d’impartialité. Toutefois, l’égalité des chances en soi n’est pas un gage d’égalité dans les résultats pour les femmes, les hommes et les personnes non binaires.
Équité des genres :
L’égalité des genres fait référence aux principes d’équité, d’impartialité et de justice dans la répartition des avantages et des responsabilités entre les hommes, les femmes, et les personnes non binaires. Contrairement à l’égalité entre les sexes, qui prévoit simplement l’égalité des chances, l’équité des genres reconnaît explicitement et promeut activement des mesures pour corriger les désavantages historiques et sociaux. En « uniformisant les règles du jeu », l’équité des genres crée des circonstances dans lesquelles l’égalité entre les sexes peut être réalisée. L’équité des genres consiste à fournir à tous les acteurs sociaux des moyens de tirer parti de l’égalité des chances.
Approche sexotransformatrice :
expression utilisée pour décrire les politiques, les programmes et les initiatives qui tiennent compte des normes, des rôles et des relations en lien avec le sexe, et de la façon dont ils influent sur l’accès et le contrôle des ressources. Ces politiques, programmes et initiatives traitent des causes des inégalités entre les sexes et intègrent des moyens de transformer les normes, les rôles et les relations sexistes préjudiciables. L’un des objectifs est de promouvoir l’égalité entre les sexes en incluant des stratégies visant à favoriser des changements progressifs dans les relations de pouvoir entre les hommes et les femmes. Les indicateurs permettent de mesurer les changements dans les relations entre les femmes et les hommes dans certains domaines et de mesurer les progrès en matière d’élimination des causes des inégalités entre les sexes.
Inégalité
disparités vécues par les différents groupes de la société et attribuables à des distinctions fondées sur le sexe, l’âge, le niveau d’instruction, la géographie, le contexte/les croyances culturelles, le revenu et/ou les compétences, entre au.
Iniquité :
inégalités systémiques qui se manifestent sur le plan social et ne sont pas d’ordre biologique, mais plutôt causées par des différences sur le plan social, et évitables lorsqu’il existe des moyens d’atténuer ces différe.
Analyse intersectionnelle (également appelée intersectionnalité ou approche intersectionnelle) :
un type d’analyse qui explore l’interaction de multiples aspects de l’identité (par exemple, la race/l’origine ethnique, l’indigénéité, le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression sexuelle, la classe sociale, la sexualité, la géographie, l’âge, la déficience/les facultés, le statut migratoire, la religion). Ces interactions se produisent dans un contexte de systèmes reliés et de structures de pouvoir (par exemple, les lois, les politiques, les gouvernements d’État et d’autres syndicats de nature politique et économique, les institutions religieuses, les médias) et contribuent à l’inégalité des résultats correspondants aux différents groupes socVoir la note 31 en bas de page.
Partenaires :
organismes qui aident à la mise en œuvre de la politique, du programme ou de l’initiative, ou qui disposent de politiques, programmes ou d’initiatives parallèles traitant d’éléments similaires.
Sexe:
un ensemble d’attributs biologiques retrouvés chez les humains et les animaux qui sont principalement associés à des caractéristiques physiques et physiologiques, par exemple les chromosomes, l’expression génique, les niveaux d’hormone et la fonction hormonale, ainsi que l’anatomie de l’appareil génitalVoir la note 32 en bas de page. La notion de sexe renvoie aux caractéristiques biologiques et physiologiques. Le sexe d’une personne est le plus souvent établi à la suite d’une évaluation médicale au moment de la naissance. C’est aussi ce qu’on appelle le sexe biologique.
Statistiques ventilées par sexe :
la collecte de statistiques présentées par sexe pour illustrer les données liées aux femmes et aux hommes de façon distincte.

Tableau A. Différences entre les statistiques ventilées selon le sexe et les statistiques sur le genre

Approche de l’analyse comparative entre les sexes Exemples d’études intégrant l’approche de l’analyse comparative entre les sexes Statistiques ventilées selon le sexe

(limitées aux définitions biologiques binaires appliquées dans le cadre de la recherche sur les hommes/femmes)
Approche de l’analyse comparative entre les sexes

(tient compte des concepts sociaux et culturels dans la mesure où ils s’appliquent aux définitions sur le genre)

Notes de Tableau A

Tableau A Note 1

F., RUSSO, N.F., FRIEZE, I.H., et SECHZER, J.A. «  Guidelines for avoiding sexism in psychological research. » American Psychologist, 43(7), 1998, 582 à 585. (en anglais seulement)

Retour à la référence de la note 1 du tableau A

Révèle les inégalités Étude sur la participation à l’économie En examinant seulement le taux d’emploi ventilé selon le sexe, on ne tient pas compte du travail des femmes. Le « travail » est considéré dans les statistiques conventionnelles comme une activité rémunérée. Parce qu’une forte proportion de femmes effectue du travail non rémunéré comme la prestation de soins, le travail domestique et le bénévolat, le travail des femmes a été considérablement négligé. L’inclusion d’indicateurs tenant compte du genre et portant sur le travail non rémunéré, dans les enquêtes sur la population active permet l’analyse des lacunes révélées par les données. Elle fournit une base pour la formulation de nouvelles questions qui tiennent compte du sexe dans le cadre des travaux réalisés dans l’économie.
Inclut la diversité dans la définition du concept et la collecte de données Études sur le leadershipVoir la note 1 en bas de page Les études ont révélé que les hommes étaient plus susceptibles de démontrer des compétences en matière de leadership. Cependant, la définition du leadership a été formulée en termes de position dominante et d’autres facteurs soulignant des caractéristiques conformes aux stéréotypes masculins. Ces stéréotypes associés au concept à l’étude ont biaisé les résultats de la recherche. Le fait de reconnaître l’existence d’un large éventail de qualités en matière de leadership, notamment la résolution de conflits, la prise en compte des opinions des autres personnes, et les compétences en matière de négociation, permettrait de corriger la partialité fondée dès le départ sur le sexe, avant la collecte des données.
Tenir compte des préjugés sexistes dans les données Étude sur les famillesVoir la note 1 en bas de page Les statistiques sur le genre sont recueillies en tenant compte des connotations négatives, notamment le fait de décrire négativement les comportements qui ne correspondent pas à la répartition traditionnelle des rôles.
Les questions du sondage contiennent les expressions « foyers sans père » Les questions du sondage contiennent les expressions « familles monoparentales »

Annexe C. Liste de référence

Gouvernement du Canada

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