20e anniversaire du programme Possibilités de justice réparatrice

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Programme Possibilités de justice réparatrice
Le programme Possibilités de justice réparatrice célèbre ses 20 ans au SCC. La justice réparatrice est une approche de justice qui vise à réparer les torts causés par les actes criminels et à répondre aux besoins des personnes concernées. La justice réparatrice ouvre la voie à un dialogue sécuritaire et volontaire entre :
- les victimes,
- les délinquants, et
- les collectivités
Au cours des 20 dernières années, diverses voix et histoires personnelles ont fait de ce programme important ce qu’il est aujourd’hui. Pour marquer l’occasion, le SCC veillera à faire entendre davantage ces voix grâce à une collection d’histoires personnelles de personnes ayant pris part à ce programme au cours des 20 dernières années.
Livre numérique du programme Possibilités de justice réparatrice.
Pour découvrir notre nouveau livre numérique, qui met en lumière les points de vue et les histoires des participantes et participants, qui racontent leurs expériences au cours des 20 années d’existence du programme Possibilités de justice réparatrice.
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Transcription du livre numérique
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Rendre hommage au programme Possibilités de justice réparatrice
En quoi consiste le programme Possibilités de justice réparatrice?
Possibilités de justice réparatrice est un programme du Service correctionnel du Canada (SCC) qui offre aux victimes d’actes criminels la possibilité de communiquer avec le délinquant qui leur a causé du tort. Grâce au programme, les victimes peuvent poser des questions, obtenir de l’information, décrire au délinquant les répercussions que son crime a eues sur elles et trouver des façons de réparer – dans la mesure du possible – les dommages causés par les actes du délinquant.
Le programme est fondé sur les principes et les valeurs de la justice réparatrice, qui visent à réparer les torts causés par les actes criminels en répondant aux besoins des personnes touchées.
L’objectif est la réparation!
Premier chapitre : Parcours diversifiés
Faits sur le programme Possibilités de justice réparatrice
Par l’intermédiaire du programme Possibilités de justice réparatrice, la communication entre la victime et le délinquant peut prendre plusieurs formes en fonction des besoins des participants. Avec l’aide d’un médiateur professionnel, les participants ont les choix suivants :
- Se rencontrer en personne.
- S’échanger des lettres.
- S’échanger des messages vidéo.
- Demander au médiateur de relayer les messages (médiation navette).
Pour les victimes
- Raconter leur histoire.
- Expliquer au délinquant les répercussions que le crime a eues sur elles.
- Obtenir des réponses à des questions importantes pour elles.
- Déterminer ce qui peut être fait, dans la mesure du possible, pour réparer les torts qu’elles ont subis.
Pour les délinquants
- Répondre aux questions et dire la vérité.
- Reconnaître et accepter la responsabilité des torts qu’ils ont causés.
- Exprimer des remords ou de l’empathie.
- Réparer les torts causés, dans la mesure du possible, de façon pratique ou symbolique.
La participation des victimes au programme est volontaire à toutes les étapes et est guidée par un médiateur expérimenté et formé.
Point de vue d’une victime
Avertissement : Les expériences vécues dans le cadre du programme Possibilités de justice réparatrice relatent des faits pouvant perturber certains lecteurs.
Karen Lattimer
« Joe et moi avons parlé pendant une heure, il voulait me raconter l’histoire au grand complet. C’était formidable qu’il se sente suffisamment à l’aise pour me dire ce qui s’était passé. Et il n’a pas du tout blâmé David. »
Audio
« Je crois que cela vient du fait que j’avais du mal à accepter la mort de mon fils et que mon mari m’a dit, je crois, “As-tu envisagé ceci?”.
Je pense que c’est ainsi que tout a commencé. Je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. Je n’ai pas eu l’occasion de consulter lorsque notre fils David est décédé. J’ai raté cette occasion. Je pense qu’il fallait les informer dans les 30 jours ou quelque chose du genre. Plus tard, grâce à mon mari, j’ai reçu du counseling, mais ce n’était pas par l’intermédiaire des tribunaux. Mais j’ai fini par recevoir du counseling.
Je pense que Phil, mon mari, m’a suggéré le programme Possibilités de justice réparatrice et j’ai communiqué avec quelques femmes, et elles sont venues à la maison. Nous avons bu de la limonade et j’avais probablement préparé quelque chose, comme je le fais souvent. Nous nous sommes ensuite installées dans la cour avant. Nous vivons au bord de l’eau. Nous nous sommes donc assises au bord de l’eau, et ce fut une belle visite. Je me suis sentie tout à fait à l’aise avec elles.
C’est donc ainsi que tout a commencé, je crois. Après cela, j’ai voulu aller au bout de l’histoire. »
Angie
« Je voulais m’asseoir avec le délinquant et faire le voyage physiquement. Je voulais prendre l’avion. Je voulais me rendre à l’endroit où il se trouvait. Je voulais entrer dans une pièce et me retrouver avec lui, et réapprendre à mon corps comment réagir en sa présence. Je voulais trouver un terrain d’entente. Quand vous êtes dans l’ignorance, le savoir engendre le pouvoir, n’est-ce pas? J’avais donc besoin de savoir, pour acquérir le pouvoir de faire ce que je devais faire, j’ai donc entamé le processus. »
Audio
« J’ai commencé à rédiger cette déclaration de la victime et quand j’ai commencé à écrire, cela devait faire dix ans depuis l’incident. Et pendant que j’écrivais, je n’arrêtais pas de me dire que je ne sais pas qui il est maintenant. Lui, c’est qui il était il y a dix ans.
C’est ce qu’il m’a pris. Lui, c’est ce monstre que je connais depuis dix ans. Hum, comment vais-je faire pour rédiger cette déclaration de la victime? J’ai donc appelé l’agent des services aux victimes et je lui ai dit que j’avais besoin que le délinquant réponde à quelques questions. »
Pour écouter l’histoire d’Angie dans ses propres mots, cliquez ici.
Point de vue des médiateurs
« Le crime fait du mal aux gens, mais si nous pouvons aider tout le monde, c’est réparateur. »
Le SCC embauche et forme des médiateurs, provenant de collectivités partout au Canada, qui possèdent de l’expérience du travail auprès de victimes d’actes criminels graves. Les médiateurs travaillent avec les victimes et les délinquants séparément pour les préparer à leur participation au programme.
Quelques statistiques sur les médiateurs
- 24 médiateurs
- Plus de 2 945 renvois
- 43 établissements
Chantal Chicoine
Biographie
Chantal Chicoine travaille comme médiatrice au sein du programme Possibilité de justice réparatrice du SCC depuis 2012. Détentrice d’un baccalauréat en psychoéducation, elle s’est tout d’abord impliquée auprès des adolescents et adolescentes dans un milieu de vie pour ensuite élargir ses interventions aux collectivités, entre autres dans le cadre de la médiation citoyenne. Elle agit comme superviseure en médiation pénale au sein du réseau Équijustice. Elle est membre du comité organisateur du Symposium national sur la justice réparatrice depuis 3 ans.
Citation
« Tellement réparateur pour moi, pour l'autre personne, etcetera. Fait qu’effectivement l'effet sur la communauté en bout de ligne, je pense qu'elle est, elle est très payante. »
Québec
Audio
« Permettre à la personne de faire son propre chemin avec mon accompagnement plutôt que de mettre mes affaires de l'avant là fait que.
Tu sais d'essayer de voir avec la personne dans toutes ses options possibles. Tu sais, de l'amener à explorer et imaginer tout, pas juste la voix, elle qu'elle pensait tracer, mais les autres aussi. D'autres possibilités là.
C'est certain que ça l'a un impact dans la vie des personnes qu'on a accompagnées, il y a parfois où on le sent physiquement, les personnes sont plus dégagées, ou ont vraiment les réponses à leurs questions si c'est ça qu'ils allaient chercher.
Générosité et vulnérabilité, d'accepter de redire encore ces événements-là, une autre fois à quelqu'un de différent qui va les voir, pas dans un mode de guérison pour moi, mais dans un mode d'évolution. »
Pour en savoir plus sur le point de vue de Chantal sur la justice réparatrice
Marie-Ève Lamoureux
Biographie:
Marie-Ève Lamoureux est criminologue et directrice générale d’Équijustice. Elle est médiatrice pour le programme Possibilités de justice réparatrice du Service correctionnel du Canada et est membre du RAIV (Recherches Appliquées et Interdisciplinaires sur les Violences intimes, familiales et structurelles). Elle évolue au sein du réseau Équijustice depuis plus de 20 ans.
Citation
« Je trouve que de permettre à des gens de réfléchir à quelque chose dont tout le monde leur dit que ce n’est pas la bonne idée de réfléchir, être en contact avec celui qui m'a fait du mal ou celui qui que j'ai fait du mal. Je trouve que c'est utile. »
Québec
Audio
« Il faut que tu touches aux réalités des victimes et aux réalités des contrevenant, il faut que tu touches à la question des dialogues, les conversations, la victime ou la délinquance, c'est comme un métier hybride.
Je pense vraiment que je peux apporter quelque chose dans la vie de ces gens-là.
Ce que j'ai aimé d'accompagner c'est vraiment l'idée qu'on ne sait rien de la vie des gens. Puis, c'est vrai qu'on ne sait rien de leurs projets fait que leur permettre de faire émerger, leur permettre de dire qu'ils ont toujours tu, leur permettre d'avoir des espoirs, leur permettre de clarifier leurs attentes. Je trouve que c'est vraiment précieux que ça allait plus loin, que ça n’allait pas plus loin.
Le cheminement des gens aussi, l'espace-temps. Moi, c'est ça n’a pas été fréquent dans ma vie de médiatrice où j'ai pu occuper un espace dans la vie des gens aussi long.
Puis j'ai vraiment vu les bienfaits aussi de cet espace-là de voir quelqu'un qui passe d'une certaine posture à une autre, tandis qu'il veut être devenant l'autre.
Serge Charbonneau
Biographie
Serge Charbonneau est impliqué dans le mouvement de la médiation et de la justice réparatrice depuis le milieu des années 80. En plus de collaborer avec de nombreux acteurs dans ce domaine, tant au Canada qu’à l’étranger, il a développé une méthode de médiation liée à la justice réparatrice et co-écrit un bouquin sur cette approche. Il est maintenant conseiller stratégique pour le réseau Équijustice, formateur et superviseur ainsi que médiateur pour le programme Possibilités de justice réparatrice du SCC.
Citation
« Je ne connais pas encore aujourd'hui aucune administration pénitentiaire, qui s’est autant commis pour inscrire dans sa mission et dans ses services une préoccupation pour les victimes d'un criminel. »
Québec
Audio
« En fait, j'ai toujours été un peu intéressé par la question d'humaniser tous les systèmes de justice en matière criminelle. Donc humaniser les prises en charge qui sont faites.
Je trouvais qu'on avait des discours, un discours très dur à l'égard des gens qui avaient des problèmes avec les psychotropes. Puis j'ai préféré les approches un peu plus compréhensives, humanistes ces choses-là.
Et donc la justice réparatrice, mais la justice réparatrice, 1994 dans mes études,0là, je me suis intéressé fortement à ça. Et là je voyais qu'il y avait des expériences dans les pénitenciers ou les prisons. Je t'avoue que ça me motivait beaucoup de voir que ça prenait place dans ce que j'appelais une, une institution totalitaire. Parce qu'à l'époque, les prisons autant que les ressources en santé mentale, les hôpitaux pour étaient vu comme des institutions totalitaires.
J'allais faire des représentations comme quoi il fallait développer ça ici, mais je savais que ça se faisait ailleurs au Canada. Donc je trouvais qu’au Québec, je n’avais pas tous les détails
Mais en 2005, c’était plus pareil, parce que c’était, c’était, j’en fais.
Et le service correctionnel, qui était une institution sérieuse, en fait donc là. Il y a comme une fierté qui se développait pour moi.
Je ne connais pas encore aujourd’hui aucune administration pénitentiaire, qui s’était. C’est autant commis pour inscrire dans sa mission et dans ses services une préoccupation pour les victimes d’un criminel. »
Alan Edwards
Biographie
Alan Edwards travaille dans le domaine de la justice réparatrice depuis 26 ans et habite à Edmonton, en Alberta. Depuis 2004, il s’occupe uniquement de cas de crimes graves et violents, dans le cadre du programme Possibilités de justice réparatrice du Service correctionnel du Canada. Il est coauteur de cinq ouvrages sur la justice réparatrice et la violence.
Citation
« La différence que cette approche fait dans la vie des gens, c’est beau à voir, et c’est un grand honneur que d’aider les gens à faire enfin un pas en avant dans leur vie et vers leur rétablissement. »
Prairies
Audio
« Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas être bien préparés. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas avoir assez préparé les gens pour qu’ils soient prêts à faire face à l’intensité de leur rencontre; une situation où les enjeux sont élevés, c’est l’expression que j’utiliserais.
Vous savez, je ne peux pas vous garantir que vous obtiendrez tout ce que vous voulez.
Alors, voyons comment les choses pourraient se passer. Si vous êtes à la recherche de quelque chose en particulier et que cela ne se concrétise pas, il est important que les gens ne fassent pas seulement des choix, mais qu’ils les fassent en connaissance de cause, des choix éclairés, après avoir examiné la situation sous différents angles, si c’est cela qui leur convient. Je suis ravi de participer à ce genre de choses. C’est fantastique!
Juste d’après ma petite expérience, les gens partent beaucoup plus léger, et vous l’entendez, n’est-ce pas, ou vous le lisez, quand les gens parlent de leur expérience, ils disent des choses comme “J’ai eu l’impression qu’on m’avait enlevé un poids des épaules, que le soleil était enfin réapparu dans ma vie”, ce genre de choses, vous savez, et wow! J’ai le privilège d’être témoin de cela et je n’en reviens pas, c’est un véritable honneur. »
David Gustafson
Biographie
Dave Gustafson est directeur fondateur de la Fraser Region Community Justice Initiatives Association (FRCJIA) à Langley, en Colombie-Britannique. Il est professeur auxiliaire à l’École de criminologie de l’Université Simon Fraser et clinicien en rétablissement après un traumatisme (conseiller clinicien agréé). Il travaille dans les domaines de la criminalité, des prisons, de la victimologie, de la criminologie et du rétablissement après un traumatisme depuis plus de 35 ans. Il est titulaire d’un doctorat en sciences criminologiques de la faculté de droit de la KU Leuven, en Belgique.
Citation
« C’est un travail qui doit se faire du fond du cœur. Il touche le cœur des gens. Il guérit et répare les cœurs blessés. »
Pacifique
Audio
« C’est en partie parce que l’histoire est déjà tronquée, parce qu’il ne s’agit pas de 20 ans. Il s’agit de 33 ans, et j’y ai travaillé pendant 13 ans avant que ce soit déployé d’un océan à l’autre.
En fait, nous avons commencé tout cela ici, dans la région du Pacifique, en 1990.
Mais je dirais que c’est un travail qui doit se faire du fond du cœur. Il touche le cœur des gens. Il guérit et répare les cœurs blessés. Et il les rassemble, car chacun reconnaît l’humanité qui vit dans le cœur de l’autre de la manière la plus profonde qui soit.
Ce que j’ai appris, c’est qu’il est impératif de construire un pont sûr. J’ai donc des gens de part et d’autre de ce grand gouffre, et j’ai la responsabilité d’enfoncer profondément les piliers de ce pont dans le socle des valeurs et des principes de la justice réparatrice. Et de ne jamais m’en éloigner. Et puis, je pose le pont, pierre par pierre, jusqu’à ce que les parties puissent le traverser. »
Carole Eldridge
Biographie
Carole Eldridge a travaillé pour le programme Possibilités de justice réparatrice du Service correctionnel du Canada pendant 14 ans. En tant que praticienne en justice réparatrice et médiatrice dans les cas de crimes graves, elle fournissait des soins empreints de compassion à ses clients. Elle a accompagné à la fois des victimes et des délinquants dans leur cheminement vers le dialogue et la responsabilisation véritable.
Citation
« Je dirais que le programme Possibilités de justice réparatrice a eu pour effet d’améliorer grandement ma vie. »
Ontario
Audio
« Je travaillais dans ce milieu depuis tant d’années, alors ce n’était pas nouveau pour moi. Je veux dire, c’était une continuation.
En fait, cela remonte probablement plus au centre de règlement des différends, parce que c’est là que j’ai d’abord pris connaissance de l’aspect humain.
Donc, quand je me suis jointe au programme Possibilités de justice réparatrice, j’étais l’une des rares personnes qui travaillaient de façon autonome. Je n’avais pas de partenaire.
Je ne voulais pas faire de la co-médiation, parce que je travaillais seule depuis des années, alors ce n’était pas un nouveau programme.
Ce n’était qu’une continuation. »
Pour en savoir plus sur Carole et son approche unique de la justice réparatrice
Sonia Vallée
Biographie
Sonia Vallée est directrice et médiatrice à Équijustice Drummond depuis 30 ans et titulaire d’un baccalauréat en psychoéducation. Elle est accréditée en médiation spécialisée au sein du Réseau Équijustice où elle s’est investie comme formatrice en médiation de 2003 à 2017.
En 2019, elle participe à la formation « Médiation dans le cas de crimes graves » pour devenir médiatrice au programme Possibilités de justice réparatrice. Elle s’est jointe à l’équipe nationale en janvier 2021.
Citation
« On est lié à ces personnes-là, il y a quelque chose qui fait que ça demande qu’on s'engage envers eux, mais on demeure lié à leur histoire, à leur vie. »
Audio
« J'ai commencé juste en 2022. Je faisais partie à l'époque du groupe de formateurs en médiation pénale au sein de notre réseau. Puis Serge, à l'occasion, nous partageait ses expériences, mais aussi pour parfaire l'approche qu'on avait au sein des équipes Justice. Donc des notions de sécurité, des notions de préparation, tout ça. Puis je trouvais ça, mon Dieu! Je trouvais que ça donnait des opportunités tellement extraordinaires.
Puis j'ai eu aussi le privilège dans certains congrès de mon réseau.
Et lors d'un congrès, il y a eu des personnes qui avaient participé au programme, qui sont venues faire une présentation. J'étais complètement virée à l'envers, parce que sur ce que ça lui avait apporté, où elle était partie, où elle était rendue, toute sa démarche à travers tout ça, puis comment elle était bien, où elle était rendue.
Il y avait quelque chose de non seulement de reprise de pouvoir, mais des réponses que c'était le seul endroit où elle aurait pu avoir ces réponses-là, c'est où elle avait pu avoir un espace sécuritaire pour pouvoir le nommer, faire ces choses-là.
Tu sais, il y a un sentiment dans ta job, tu dis, je veux, je veux le faire pour contribuer dans la vie des gens. Mais là, c'était que du plus. »
Sandy Grenier
Biographie
Diplômée de techniques de travail social et bénévole auprès des personnes en situation de handicap pendant 10 années, Sandy Grenier a séjourné au Cameroun de 2002 à 2008 en tant que gestionnaire de projet pour Oxfam Québec. À son retour, elle a intégré l’équipe d’Équijustice Estrie où elle œuvre en tant que directrice des ressources humaines, médiatrice spécialisée et formatrice depuis près de 17 ans. Sandy s’implique également au niveau provincial pour le réseau Équijustice dans différents comités tels que le comité de médiation citoyenne et celui de la formation. Depuis février 2020, elle agit à titre de médiatrice pour le programme Possibilités de justice réparatrice du Service correctionnel du Canada.
Citation
« Prendre le temps de travailler. Aller un petit peu plus loin, dans cette sécurité. Mais ce qui est le fun, c'est qu'on n'a pas de délai, on a le temps. »
Audio
« Moi j'étais avec Equijustice depuis 2008, puis je faisais de la médiation citoyenne, tout ça. Au moment où j'étais rendu là dans ma carrière, je me disais, j'ai besoin de ces situations-là, un petit peu plus délicates où la sécurité est encore plus importante.
Au départ, je ne me disais pas que je vais travailler pour le Service correctionnel du Canada, c’était que je vais devenir meilleur dans ma job avec Équjustice. Au pire, je vais aller chercher cette formation-là supplémentaire avec 4 médiateurs du SCC que je respecte fortement, que je connais déjà. C'est ça qui m'a amené à la suivre.
Je suis l’être humain qui accompagne ces êtres humains là. Oui il y a des moments que ça m’a confronté un peu plus. Mais en même temps, je suis qui moi pour juger, de ce qui se fait ou ça ne se fait pas ?
Il y a des gens qui disent oui, mais, il faut que les gens connaissent ça, ou est-ce que je peux m’asseoir avec d’autres personnes qui ont fait cette démarche-là, parce qu’on va parler le même langage. »
Dennis Gingrich
Biographie
Depuis 2017, Dennis Gingrich travaille comme médiateur dans les cas de crimes graves au sein du programme Possibilités de justice réparatrice. Ses nombreuses années d’expérience en tant qu’enseignant du primaire jusqu’à l’université lui ont appris l’écoute, la patience et la curiosité. Formateur et praticien en justice réparatrice, il met à profit ses aptitudes auprès de différentes organisations de sa collectivité locale.
Citation
« Mon travail consiste à écouter – à laisser les gens s’exprimer et à m’assurer qu’ils sont entendus – sans porter de jugement. C’est ça, la justice réparatrice. Les histoires sont d’abord racontées, puis nous travaillons selon la compréhension qu’en a chaque partie. »
Enregistrement audio
« Je dirais que c’est une démarche puissante et encourageante, une vraie leçon d’humilité. C’est tout cela à la fois. C’est tout. Je suis honoré de prendre part à des échanges comme celui que j’ai eu avec Angie et son partenaire. C’est encourageant de voir que les gens trouvent la force de poursuivre malgré la souffrance. C’est incroyable.
L’une des leçons les plus importantes qui m’ont été transmises, c’est d’être patient. De prendre le temps et d’être présent pour les gens, ma famille, mes enfants, mes amis et particulièrement ma femme. Elle est très compréhensive envers toute cette folie. Il suffit d’être présent. De prendre le temps.
C’est l’occasion de trouver les réponses que l’on cherche d’une manière qui nous convient. Et même si cela prend la forme d’une simple conversation, c’est de la justice réparatrice. Si on veut écrire une lettre ou en recevoir une, c’est de la justice réparatrice. C’est entre nos mains. C’est le fait d’avoir des besoins et de trouver comment on peut y répondre. La justice réparatrice est l’épreuve la plus difficile qui soit à surmonter, sans exception.
Il n’y aura jamais une expérience plus déchirante que de s’asseoir avec la personne qui a pris la vie de votre fille, qui vous a agressé, ou je ne sais quoi. C’est difficile à ce point. Chez les personnes qui ont causé du tort à autrui, une question qui revient toujours est : “Qu’est-ce que j’en retire?” C’est le travail le plus exigeant d’une vie, et il permet d’en apprendre un rayon sur soi-même, d’apprendre que les gens ne sont pas aussi durs qu’on l’est avec soi-même et d’amener les gens à comprendre que cette démarche peut être bénéfique pour toutes les parties, selon la situation. Pour les personnes partisanes de cette approche, l’intérêt est souvent de comprendre ce qu’a traversé leur proche, peu importe le camp dans lequel il se trouve. On entendra des histoires et des expériences comme on n’en a jamais entendu auparavant. Bref, c’est un travail très dur. »
Patricia Brady
Biographie
Après une carrière dans les services de counseling post-traumatique et la gestion des conflits, Patricia Brady travaille depuis 2009 au sein du programme Possibilités de justice réparatrice du Service correctionnel du Canada. Selon elle, ce programme fournit des possibilités de justice réparatrice non seulement aux victimes et aux délinquants, mais également aux médiateurs et médiatrices. Le fait de travailler avec des gens qui ont été responsables ou victimes d’un crime grave est une expérience indescriptible pour laquelle elle est reconnaissante.
Citation
« Il n’est pas rare d’entendre les victimes dire, après une rencontre de deux heures avec le délinquant : “Wow! Ces deux dernières heures m’ont été plus utiles que mes deux dernières années de thérapie.” Cela aide vraiment les gens à aller de l’avant. »
Enregistrement audio
« Je m’y sens très à l’aise et en sécurité, mais je suis aussi profondément attristée. C’est pourquoi permettre la communication entre les victimes et les personnes ayant causé du tort est une expérience transformatrice et si incroyable que je crois que nous en avons besoin. Même si ce n’est qu’une fois par année, cela vient compenser toute la tristesse.
Parce que tellement de gens ne vont pas de l’avant, n’est-ce pas? Tant d’entre eux ne peuvent pas passer à autre chose… Tant de gens. Cela leur causerait trop de mal, ou alors ils ne sont simplement pas prêts.
Il n’est pas question d’obtenir le pardon, même s’il peut venir avec le temps. Il n’est pas non plus question de parvenir à une entente, même si, là aussi, cela peut venir avec le temps. La balle est dans leur camp. »
Judah Oudshoorn
Biographie
Judah Oudshoorn est titulaire d’un doctorat en travail social. Depuis 2008, il assume le rôle de médiateur dans les cas de crimes graves au sein de la Division de la justice réparatrice du Service correctionnel du Canada. Il possède une vaste expérience de travail auprès des personnes survivantes de traumatismes et de celles qui ont causé du tort. M. Oudshoorn est l’auteur d’ouvrages et d’articles qui portent sur la justice réparatrice, les pratiques tenant compte des traumatismes et les réformes du système de justice pénale, dont Trauma-Informed Youth Justice in Canada (Canadian Scholars Press, 2015).
Citation
« J’ai l’impression d’avoir grandi en tant que personne. J’ai mûri en faisant ce travail. Il m’a aidé à devenir une meilleure personne. Je crois que voir des gens à leur point le plus bas m’a poussé à être quelqu’un de bien pour ma famille, ma conjointe, mes enfants et ma communauté. »
Enregistrement audio
« J’étais ravi, emballé même. À vrai dire, j’étais très honoré. Il me semblait que seul un petit groupe de gens faisaient ce travail, alors c’était un véritable honneur pour moi d’avoir été choisi pour y participer.
Je ressentais également beaucoup de nervosité. Une nervosité venant de la responsabilité liée à ce travail, de son intensité. Et je crois que j’avais aussi ce désir de contribuer au travail de consolidation de la paix d’une façon qu’on ne retrouvait pas nécessairement au sein du système.
En fait, c’est totalement fascinant, merveilleux même, qu’un tel programme de justice réparatrice existe dans un système carcéral. »
Angela Gates
Biographie
Angela Gate possède plus de 30 ans d’expérience dans différents rôles au sein du système de justice pénale. Depuis 1998, elle s’implique activement dans la communauté de la justice réparatrice de la région de l’Atlantique. Depuis 2005, elle assume également le rôle de médiatrice dans les cas de crimes graves pour le programme Possibilités de justice réparatrice du Service correctionnel du Canada. Au cours de sa carrière, Mme Gate a siégé à de nombreux conseils, réseaux et comités en plus d’être une membre fondatrice du Consortium canadien pour la justice réparatrice.
Citation
« Je crois qu’il faut une compréhension profonde des difficultés que traversent certaines personnes. C’est pour moi une grande joie et un honneur de gagner la confiance de quelqu’un d’autre et de parcourir ce chemin avec lui. »
Enregistrement audio
« Je crois que ce qui me motive, c’est d’offrir un espace où les gens ont une capacité d’agir, de raconter leur histoire et d’être entendus pour qui ils sont. Notre but n’est pas de les forcer dans un moule, comme le fait notre système, et de les faire travailler au sein de ce système de la façon qu’on leur impose plutôt que de les aider à obtenir ce dont ils ont besoin pour passer à autre chose. L’important est de réfléchir à ce qui aide les gens à passer au travers des tragédies et des traumatismes et à ce que nous pouvons faire pour les soutenir.
D’une certaine façon, cela me procure une profonde tristesse pour les gens qui, dans les deux camps, ont vécu une expérience si traumatisante que leur vie a été bouleversée à jamais, et ce, de façon si violente. C’est un sentiment profond de tristesse qui vient de la connaissance de ce qu’est devenue la vie des gens. Je crois qu’il faut une compréhension profonde des difficultés que traversent certaines personnes. C’est pour moi une grande joie et un honneur de gagner la confiance de quelqu’un d’autre et de parcourir ce chemin avec lui. Je suis en admiration devant ce que les gens sont prêts à faire pour guérir, voire pour aider l’autre partie à guérir. »
Bethany Knox
Biographie
Bethany Knox est une praticienne et défenseuse de la justice réparatrice, immergée dans le domaine depuis plus de 10 ans. Elle a le privilège de pratiquer la justice réparatrice, mais également de la promouvoir dans différents contextes. Notamment, elle est bénévole dans des organismes communautaires et participe à l’élaboration du programme provincial de justice réparatrice de l’Île‑du‑Prince‑Édouard. Grâce à l’organisme Community Justice Initiatives (CJI) (région de Waterloo) à Kitchener, elle a également l’occasion de travailler auprès de jeunes impliqués dans la criminalité. Depuis 2018, elle apporte son appui dans des cas de crimes graves et violents dans le cadre du programme Possibilités de justice réparatrice du Service correctionnel du Canada.
Mme Knox réside sur le territoire du peuple mi’kmaq, à Epekwitk (Île‑du‑Prince‑Édouard), avec son conjoint et ses deux jeunes enfants.
Citation
« Peu importe que l’on soit le délinquant, la victime ou le médiateur, il faut tous être connectés. Je crois que c’est un besoin fondamental, peu importe notre rôle. »
Enregistrement audio
« J’ai suivi la formation en juillet 2017, et je pense que j’ai reçu l’appel en juillet 2018.
À l’époque, j’étais intervenante en justice réparatrice auprès des jeunes pour CJI, à Kitchener.
C’est de cette façon que j’ai entendu parler de la formation. Elle circulait dans notre courrier et dans les réseaux de CJI.
C’est une formation sur les services de médiation entre la victime et le délinquant dans les cas de crimes graves, c’est-à-dire certaines des circonstances les plus tragiques qui se produisent dans notre pays. Donc, c’était une chance d’y appliquer les approches de la justice réparatrice. Quand je lis à ce sujet, je crois que c’est la bonne chose à faire. C’est le plein potentiel de la justice réparatrice. C’est comme elle devrait être.
J’ai trouvé le travail très intéressant, tout particulièrement la formation. Je me souviens d’avoir été très émue pendant la formation, qui avait une dimension humaine. En fin de compte, ce qui nous rassemble et qui est au centre de ce travail, ce sont les relations. Tout simplement. »
Arly Irvine
Biographie
Forte de dizaines d’années d’expérience en justice réparatrice, Arly Irvine se spécialise dans le soutien aux personnes impliquées dans les systèmes de justice pénale et d’éducation. En plus d’assurer la médiation entre les victimes et les délinquants grâce au programme Possibilités de justice réparatrice, cette formatrice réputée, qui structure sa vie autour de ces mêmes valeurs, offre des services de médiation réparatrice, des conseils et de la formation aux commissions scolaires locales. Mme Irvine est également une amoureuse des animaux. Elle est d’ailleurs accompagnée de Zoe, une chienne de thérapie, dans son travail. Dans ses temps libres, elle aime mordre la poussière contre sa famille au basketball ou câliner son chien pendant qu’il ronfle sur le divan.
Citation
« Je pense qu’aider les victimes et les délinquants à guérir d’une manière significative à leurs yeux aura une incidence positive sur notre société et des retombées bénéfiques. »
Enregistrement audio
« Oui, je pensais que rien ne pouvait être fait, puis ils ont parlé de la justice réparatrice. À ce moment-là, j’ai senti un déclic, un “oh, mon Dieu!” Je n’avais jamais entendu parler de quoi que ce soit qui puisse avoir un si grand pouvoir de transformation. Je me suis dit : “On l’a trouvé! Pourquoi on ne ferait pas cela?”
C’est renforcer l’importance des liens. On n’a rien en commun avec eux; ce sont des gens qui ont fait des choses horribles. Pourtant, c’est incroyable de se reconnaître en eux. L’importance des liens est amplifiée, et on constate qu’on est tous interreliés.
Pour moi, c’est aussi mettre fin aux préjugés et aux stéréotypes. C’est justement quelque chose que j’essaie d’apporter à ma communauté, que ce soit en enseignant ou en faisant part de mon expérience, tout en restant ouverte et authentique. De cette manière, j’essaie de briser certains stéréotypes et préjugés, surtout à l’égard des gens qui sont incarcérés. »
Stacey Alderwick
Biographie
Stacey Alderwick est une spécialiste des droits de la personne et de l’équité et une experte‑conseil qui accompagne les organismes dans l’élaboration de mesures anti-oppression. Cette médiatrice chevronnée et praticienne de la justice réparatrice travaille avec compassion auprès de personnes ayant un parcours difficile, espérant leur apporter un sentiment d’accomplissement. Mme Alderwick est une ancienne praticienne de la justice réparatrice au Service correctionnel du Canada et travaille désormais à ce titre au ministère de la Défense nationale.
Citation
« Je suis extrêmement fière du programme Possibilités de justice réparatrice. Je pense qu’il a survécu contre toute attente, et on connaît l’impact humain que peut avoir ce genre de travail de manière concrète. »
Enregistrement audio
« Je sais à quel point c’est valorisant de contribuer au processus de guérison des victimes dont la vie a été détruite à la suite d’un crime ou d’un préjudice quelconque. Alors, c’est stimulant de s’impliquer.
Les participants ont d’abord échangé des lettres. Puis, au cours des deux dernières rencontres en personne, à l’automne, le père a pardonné au délinquant, et c’était réglé. C’était quelque chose à voir.
Vraiment! Je voyais le père devenir juste un peu plus léger : ses épaules se sont détendues, il s’est penché par en avant pour se redresser sur sa chaise. Je ne l’avais pas encore vu se redresser. »
Aaron Lyons
Biographie
Aaron Lyons est un spécialiste de la justice réparatrice expérimenté et passionné ainsi qu’un artisan de la paix. Il offre ses services sur la scène internationale en tant que médiateur, expert‑conseil, mentor et formateur. Depuis 2002, il conçoit et dirige des projets novateurs à plusieurs endroits, des collectivités de l’Arctique à Hong Kong et au Brésil, en passant par le Moyen-Orient. Ses années passées à travailler en première ligne auprès de victimes et d’auteurs d’actes de violence sont au cœur du soutien qu’il apporte aux personnes, aux groupes et aux organismes.
M. Lyons a mis sur pied des procédures de justice réparatrice pour les jeunes au Canada, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande. Entre 2009 et 2018, il a agi à titre de médiateur dans le cadre du programme Possibilités de justice réparatrice du Service correctionnel du Canada pour accompagner dans leur rétablissement les personnes touchées par des crimes graves et violents.
Citation
« Je vois la possibilité pour les participants de s’engager dans cet élan de courage et de transformation éventuelle, quel qu’il soit; quoi qu’ils veuillent transformer. »
Enregistrement audio
« J’ai immédiatement eu l’impression d’avoir trouvé ma place. J’avais déjà œuvré dans la résolution de conflits, dans le domaine de la justice pour les jeunes, en plein air auprès des enfants, et dans d’autres milieux du genre.
Tout s’est facilement mis en place dans la formation sur les cercles de guérison. C’était une sorte de révélation : “C’est vraiment le chemin à suivre.”
Donc, puisqu’il s’agit d’une participation volontaire, j’étais très impressionné. J’avais l’occasion de voir tous ces gens qui choisissaient d’être là, bien que ce soit si difficile pour chaque partie, et de faire ce choix ensemble, pour eux-mêmes. »
Taralea Scammell
Biographie
Taralea Scammell est médiatrice familiale accréditée et praticienne des modes substitutifs de résolution des différends en Ontario. Elle a obtenu son certificat en médiation familiale avancée et gestion des conflits au Conrad Grebel College University. Mme Scammell possède une vaste expérience des approches de médiation, notamment en médiation familiale, en protection de l’enfance et des aînés ainsi qu’en réconciliation entre les victimes et les délinquants.
Le programme Possibilités de justice réparatrice du Service correctionnel du Canada lui offre l’occasion d’utiliser ses nombreuses compétences en résolution de problèmes, acquises grâce aux différentes approches qu’elle met en pratique pour aider les victimes et les délinquants dans leur cheminement.
Citation
« Il s’agit assurément d’un chemin vers la transformation. On en ressort inévitablement changé. Cela nous transporte ailleurs. »
Enregistrement audio
« La justice réparatrice me motive à faire cela. Il s’agit d’appliquer différemment la justice dans ma vie. Je fréquente l’Église Mennonite; la justice réparatrice, c’est une grande partie de notre famille. C’est penser à la paix et à la possibilité d’atteindre différents résultats que ceux de la justice traditionnelle et des services correctionnels.
Donc, trouver d’autres moyens que de punir et d’envoyer les victimes et les délinquants chacun dans leur coin. On les laisse réfléchir à ce qui leur est arrivé, sans qu’ils n’aient jamais l’occasion de réellement le comprendre.
Ne jamais donner la possibilité de revisiter un événement aussi tragique aux personnes qui y ont été si étroitement mêlées, ce n’est tout simplement pas juste.
Bien entendu, il faut évaluer attentivement la situation pour mettre en place les précautions nécessaires à un déroulement sécuritaire pour tous. »
Point de vue d’un délinquant
Comment les délinquants participent-ils?
Les délinquants qui ont assumé la responsabilité de leurs actes et qui affichent une motivation sincère peuvent manifester leur intérêt à participer au programme auprès d’un agent d’orientation qui les soutient. Il peut s’agir de leur agent de libération conditionnelle, de leur guide spirituel, de leur psychologue, etc. Cette personne présente une demande au nom du délinquant aux responsables de l’administration du programme Possibilités de justice réparatrice, qui évalueront ensuite si la demande est appropriée.
Pourquoi participer au processus?
Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles un délinquant peut vouloir participer :
- assumer réellement la responsabilité du crime qu’il a commis;
- reconnaître toute l’ampleur du tort qu’il a causé;
- répondre à des questions dont il est le seul à connaître la réponse;
- exprimer des remords;
- réfléchir à des moyens de réparer le tort causé et de ne pas causer d’autres torts.
Comment se préparer à un possible dialogue entre la victime et le délinquant?
La préparation est l’étape la plus importante du processus et elle est effectuée avec l’aide d’animateurs expérimentés. Ceux-ci sont attentifs au bien-être physique et émotionnel des participants. Ils évaluent continuellement le bien-être personnel et la sécurité de chaque participant pour veiller à ce qu’il soit en mesure de poursuivre le processus de façon volontaire et sécuritaire, tout en assurant la confidentialité.
Deuxième chapitre : La voie de la guérison
« Le programme redonne aux gens un sentiment de contrôle. »
C’est un petit pas vers la guérison. Un pas de géant pour la réparation.
Soulagement plus efficace que la thérapie
« Cela a vraiment amélioré ma vie à bien des égards. Je sais que c’est l’objectif global du programme et, dans notre cas, je crois que cet objectif a été dépassé et continue de l’être. » – Rowan
Un parcours de guérison
Le pouvoir transformateur de la justice réparatrice. Le parcours vers la guérison peut être ardu, mais comme beaucoup l’ont constaté, il est souvent plus puissant que la thérapie.
Le programme Possibilités de justice réparatrice soulage la douleur, permet aux participants de tourner la page et transforme la colère au profit de la compréhension.
La guérison est un processus qui permet aux victimes de reprendre leur vie en main.
Enregistrement audios
Angie
« C’était vraiment une expérience de guérison et je suppose que je vous fais part de cette histoire parce que je sais que c’est ce qu’elle voudrait, parce qu’elle est tellement reconnaissante envers le programme, mais aussi parce qu’il faut parfois beaucoup d’efforts concertés et beaucoup de personnes compatissantes pour guider une personne vers un endroit où elle a l’impression que le chemin vers la guérison est un pas en avant; pour elle, c’était en quelque sorte le dernier élément manquant pour obtenir l’information qu’elle cherchait. Et puis savoir où elle a été inhumée, et pouvoir retourner à cet endroit et le voir comme l’endroit de Melissa plutôt que l’endroit où son corps a été enterré. Pour elle, c’est remettre les choses en perspective d’une certaine façon.
C’est l’une de ces, l’une de ces histoires de 1 à 10. C’est un 10, une histoire qui montre ce qui arrive quand on dépasse le rôle habituel de facilitateur de dialogue et qu’on soutient les gens dans ce qu’ils ont besoin, dans leur situation unique. »
David
« Encore une fois, elle va rencontrer le démon de ses cauchemars. L’homme qui a tué son père bien-aimé, lorsqu’elle avait 18 mois. Elle a donc eu 30 ans pour juste, pour revivre cette expérience, pour ruminer là-dessus. »
Elle était terrifiée, mais elle a finalement réussi à franchir la porte. Et puis durant les 30 à 45 minutes suivantes, il s’est comporté si bien, merveilleusement bien.
Attentif, à l’écoute, prêt à apprendre, de telle sorte qu’elle a commencé à sortir de sa coquille. Quand elle est entrée, elle avait la tête baissée et se montrait très hésitante. À la fin de l’après‑midi, quand nous leur avons dit au revoir sous le ciel pluvieux du centre-ville de Vancouver, elle se tenait debout bien droite. Avec assurance et prête à conquérir le monde. Elle a dit qu’elle n’arrivait pas à croire ce qui venait de se passer. Elle a dit qu’elle n’arrivait pas à croire ce qu’elle ressentait.
Elle se sentait libre comme elle ne s’était jamais sentie depuis bien des années, et ce n’était que le début. Mes paroles ont donc dû être incroyablement guérissantes. »
Karen
« Il faut d’abord qu’il y ait l’enquête préliminaire, puis la détermination de la peine. J’ai fait la déclaration de la victime et j’étais très en colère. En colère contre lui. Mais je suis aussi très chrétienne, donc je savais que je devais lui pardonner. Je savais aussi que si je voulais me libérer, je devais lui pardonner.
Tout a commencé par une lettre. Je l’ai avec moi, quelque part… c’est probablement cela. J’en suis à peu près certaine puisque je vais l’amener bientôt. Je lui ai écrit une lettre dans laquelle j’ai probablement encore mentionné que je lui pardonnais. »
Différentes leçons apprises de différentes personnes
Trouver la force dans la vulnérabilité
Les témoignages des médiateurs illustrent les transformations surprenantes qui se produisent lorsqu’une personne fait face à l’individu qui lui a fait du tort et découvre chez lui de la compassion et une croissance alors qu’elle ne s’y attendait pas.
Citation
« Cela m’a donné beaucoup d’espoir à bien des égards. Lorsque je vois des gens changer, ou des victimes s’efforcer de créer quelque chose de beau à partir d’une expérience douloureuse, cela me remplit d’espoir. » – Bethany Knox, médiatrice
Enregistrement audios:
Luc
« Ce qui est important pour moi, c'est, c'est qu'on a, on peut avoir une incidence majeure dans le déroulement des vies des personnes.
Minimiser le plus le pouvoir que ça me donne, parce qu'on a du pouvoir, c'est ce serait fou de ce serait mentir que de nier si je dis, la rencontre n’aura pas lieu. Si je dis que la rencontre n'aura pas lieu et c'est moi qui décide c'est un sacré pouvoir.
Je n'ai pas le pouvoir absolu et moi là, moi j'estime que les conditions de sécurité ne sont pas réunies, mais veux-tu qu'on regarde ensemble comment elles pourraient l’être ?
Le temps il a une valeur juste si tu le mets à profit pour réfléchir les choses, pour mettre en place ce qui est nécessaire pour avancer de manière sécuritaire et c'est là que le temps à une valeur pour moi. Là tu sais, parce qu'on en fait quelque chose ensemble.
On dit souvent on respecte leur rythme des personnes. C'est vrai et ce n’est pas vrai parce que quand ils veulent aller trop vite, on les ralentit, hein, c'est vrai, dans le fond tu sais, mais en même temps faut être capable de justifier tu sais, on ne ralentit pas pour ralentir, faut que les gens comprennent pourquoi. »
Chantal
« Parfois quand il n’y a pas ce dialogue-là, mais il y a des choses qui bougent aussi là. Tu sais, j'ai eu d'autres situations où il y avait, c’étaient des abus sexuels qui avaient eu lieu, puis tout le processus qui n'a pas mené à une rencontre en tant que telle où on parle de ces événements là, mais tous les ateliers de communication avant, ont fait évoluer les gens et ont fait évoluer les gens sur la perception de l'autre. Puis même s’il n’y a pas eu une rencontre physique ou virtuelle, les 2 sont allés quand même à la rencontre de l'autre, tu sais, ils se sont passés des messages, des audios, puis chacun en respectant le rythme. Tu sais il y a différentes étapes, ce n’est pas linière. On continue on avance puis il va y avoir une rencontre après trois rencontres ou un an. »
Patricia
« Je crois que c’est l’humanité de ce rôle qui est remarquable. Nous avons l’occasion de travailler auprès de personnes qui ont souffert profondément et de leur venir en aide un tant soit peu, parfois la seule différence que l’on puisse faire est simplement de les traiter comme des êtres humains, de s’asseoir autour d’une table et d’avoir une conversation sincère avec eux. »
David
« Ce que j’ai appris, c’est qu’il est impératif de construire un pont sûr. J’ai donc des gens de part et d’autre de ce grand gouffre, et j’ai la responsabilité d’enfoncer profondément les piliers de ce pont dans le socle des valeurs et des principes de la justice réparatrice.
Et de ne jamais m’en éloigner. Et puis, je pose le pont, pierre par pierre, jusqu’à ce que les parties puissent le traverser. »
Dennis
« L’une des leçons les plus importantes qui m’ont été transmises, c’est d’être patient. De prendre le temps et d’être présent pour les gens, ma famille, mes enfants, mes amis et particulièrement ma femme. Elle est très compréhensive envers toute cette folie. Il suffit d’être présent. De prendre le temps. »
Lien tissé entre les victimes et les délinquants
Le lien humain dans la justice réparatrice
Lorsque les victimes et les délinquants établissent des liens sur le plan humain, cela se traduit par une guérison profonde qui transcende les rôles qui leur ont été assignés.
Le programme aide les participants à trouver une valeur thérapeutique puissante dans la reconnaissance de l’humanité de l’autre.
Citation
« Au bout du compte, rien ne pouvait me préparer à ce qui s’est passé ce jour-là. Le délinquant est sorti de la rencontre tout bonnement stupéfait de la puissance de ce dialogue, tout comme sa victime. – David Gustafson, médiateur.
Audios:
David
« Il est apparu très tôt que, quand les personnes interagissent en tant qu’êtres humains, plutôt qu’en tant que victimes ou délinquants, ces interactions sont incroyablement thérapeutiques. Il se passait quelque chose de vraiment puissant dans ces moments-là.
Selon mes recherches, j’avais avancé un taux de 12 %, mais certains experts consultés par la suite m’ont indiqué que j’avais été trop prudent dans mon évaluation.
Nos taux se situent en fait autour de 8 %, ce qui représente une amélioration de 60 % par rapport aux États-Unis et un quart seulement du taux de récidive typique observé au Canada.
Judah
« Le dialogue était la prochaine étape, et la survivante a fini par changer d’avis. Elle a décidé de ne pas poursuivre le dialogue, elle m’a expliqué qu’elle estimait avoir déjà reçu ce dont elle avait besoin et ce qu’elle recherchait pendant le processus de préparation.
Elle pensait que la communication risquait en fait de nuire à ses progrès et que ce n’était peut‑être pas ce dont elle avait besoin.
Personnellement, je crois fermement que lorsque nous nous soutenons les uns les autres, comme d’autres m’ont soutenu pendant mes moments difficiles, nous pouvons vraiment vivre une transformation. »
Jamie
« Il s’agit du cas d’une femme dont le fils a été battu à mort par un autre jeune homme pendant qu’il dormait.
Je les ai rencontrés à plusieurs reprises, et pour être bref, cela a pris quelques années. Mais le dernier jour, elle a pu prendre ses mains dans les siennes à la fin de la rencontre. Il m’a alors regardé et j’ai dit : “Savez-vous ce qu’elle est en train de faire?”
Il m’a demandé : “Elle veut prier?” Je lui ai répondu : “Non, elle tient les mains qui ont pris la vie de son fils”. Pour moi, c’était en quelque sorte la preuve d’une transformation significative en elle. Elle m’avait fait part de son cheminement vers la capacité de lui pardonner. »
Visages et étapes de la transformation
Visages de la transformation
Pour de nombreux participants, le programme Possibilités de justice réparatrice leur a permis de réaliser une transformation inespérée.
Les participants se sont sentis profondément épanouis grâce au programme.
Leur cheminement témoigne d’une profonde transformation, qui les incite à entretenir les liens et à poursuivre leur guérison.
Citation
« On comprend mieux leur parcours difficile et, même si cela ne justifie pas le tort causé, cela aide à reconnaître qu’il ne s’agit pas simplement d’une question de bons gars ou de méchants. Il s’agit de comprendre que nous poursuivons tous notre chemin, nous faisons de notre mieux, et il nous arrive de commettre de graves erreurs qui causent un tort considérable. » – Jamie Scott, médiateur
Audios:
Serge
« C’est amusant de voir cet impact-là, si tu veux et j’ai vu ça chez d’autres détenus qui veulent plus faire quelques choses pour l’autre. C’est un peu pour soit quand même. C’était la seule vraie chose qu’il devait faire. Qu’il n’accepte pas l’emprisonnement, mais vraiment pour eux, il y a une seule chose que je dois faire c’est de répondre aux questions. »
Sandy
« Il y a une situation, puis pourquoi ils sont encore dans ma vie, c’est que ces deux personnes là autant l'auteur que la personne victime, ont souhaitaient aller plus loin pour témoigner, soit de justice réparatrice, soit de sensibiliser des hommes avec des comportements violents ou des maisons d'hébergement puis de dire, ben écoutez la justice réparatrice, on ne m’a pas mis en danger. Ce n’est pas des gens transformés, sauf que c'est des gens qui se sont enlevés peut-être des couches qu'ils portaient.
J'ai l'auteur, qui est quand même transformé un peu dans, je réalise que ça me fait du bien de parler, puis de sensibiliser des gars. Eh…quand tu mets de l'eau dans le gaz, puis tu checks dans l'ordi de ta femme, ce n’est pas normal. Puis, tu as la victime qui dit : « c'est important par quoi je suis passée. Je ne veux pas que d'autres femmes, je ne veux pas qu'elles aient peur de passer par là. »
En fait là je lui ai reparlé, elle va bien. Les 2 communiquent. Elle dit, « C’est simple, j'ai enlevé un boulet de mon pied. Puis maintenant je suis capable de communiquer avec cet être humain là, qui est le père de mes enfants. » »
Karen
« Ce n’est pas le cas, je me considère donc comme très chanceuse, de savoir qu’il a assumé la responsabilité de ses actes, qu’il ne l’a jamais niée. Et je sais que beaucoup d’autres gens, d’autres victimes n’ont pas eu cette expérience. J’ai eu beaucoup de chance.
Mais pour revenir au programme Possibilités de justice réparatrice, ils ont bien fait les choses. Ils ont pris le temps qu’il faut. Ils ont été incroyablement respectueux, jamais je ne me suis sentie envahie. C’était juste très bien. Ils sont vraiment bons, un excellent programme, excellent. »
Carole
« Il y a des années, au centre de règlement des différends, nous filmions une vidéo sur le programme, et l’un des délinquants s’entêtait à dire que les choses allaient “beaucoup plus mieux”. Nous avions beau essayer de lui faire dire “beaucoup mieux”, il s’en tenait à sa phrase : tout était “beaucoup plus mieux”. »
Arly
« Je considère ces expériences comme des cadeaux, et ce qui est vraiment transformateur, selon moi, c’est qu’une grande partie de son apprentissage est venue de cet homme, qui était dépeint comme un monstre à craindre et dont on pensait qu’il n’avait rien à lui offrir. Elle a beaucoup appris de lui et, récemment, elle a exprimé le désir de le revoir une seconde fois, ce qu’elle n’aurait jamais envisagé lors de notre première rencontre.
Elle est donc complètement différente de la personne qu’elle était lorsqu’elle a commencé à participer au programme Possibilités de justice réparatrice. »
Obtenir des réponses : Première partie
Le cheminement de chacun est différent
Le programme Possibilités de justice réparatrice peut prendre de nombreuses formes en fonction des besoins des participants. Avec l’aide d’un médiateur expérimenté, les victimes peuvent rencontrer le délinquant en personne ou communiquer avec lui par écrit ou par message vidéo. Si elles le préfèrent, un médiateur désigné peut agir comme intermédiaire et transmettre des messages entre les victimes et les délinquants.
Audios:
Jamie
« Elle a éprouvé une profonde douleur pendant de nombreuses années, mais elle en est arrivée à un point où elle a pu établir un lien avec lui et comprendre son histoire, son parcours et ses difficultés. Elle en est arrivée au point où elle a pu lui pardonner, malgré sa douleur. »
Angie
« […] c’est un peu à ce moment-là que j’ai su que ce n’était pas mon parcours. Ce n’était pas le parcours du délinquant. C’était moi, qui terminais le parcours de mon frère. J’en suis très fière. »
Jude
« Personnellement, je crois fermement que lorsque nous nous soutenons les uns les autres, comme d’autres m’ont soutenu pendant mes moments difficiles, nous pouvons vraiment vivre une transformation. »
Stacey
« Ils commencent leur participation au programme après avoir été marqués par quelque chose, par une situation, souvent des circonstances profondément négatives, mais de les accompagner sur le chemin de la transformation, d’en être témoin, c’est vraiment remarquable. »
Jamie
« On comprend mieux leur parcours difficile et, même si cela ne justifie pas le tort causé, cela aide à reconnaître qu’il ne s’agit pas simplement d’une question de bons gars ou de méchants. »
Obtenir des réponses : Deuxième partie
Jude Oudshoorn, médiateur, contribue au programme Possibilités de justice réparatrice depuis plus de 15 ans.
« Je ne pourrais même pas dire sur combien de cas j’ai travaillé. J’ai travaillé avec des centaines de personnes différentes, des dizaines de cas différents. »
L’une des leçons tirées par Jude au fil de ses expériences est que tous les parcours vers la guérison ne suivent pas le même chemin.
« Nous sommes un groupe de personnes qui s’engagent tout simplement à être présentes aux côtés d’autres personnes, à les accompagner dans leur douleur et à les aider à déterminer ce dont elles ont besoin. »
L’histoire de Jude
Chacun chemine de façon différente… parfois, le processus de préparation suffit.
« Elle a décidé de ne pas poursuivre le dialogue, elle m’a expliqué qu’elle estimait avoir déjà reçu ce dont elle avait besoin et ce qu’elle recherchait pendant le processus de préparation. Elle pensait que la communication risquait en fait de nuire à ses progrès et que ce n’était peut-être pas ce dont elle avait besoin.
Je crois fermement que lorsque nous nous soutenons les uns les autres, comme d’autres m’ont soutenu pendant mes moments difficiles, nous pouvons vraiment vivre une transformation. Quand on prend soin de nous, quand on croit en nous, quand on nous estime, quand nous avons une certaine maîtrise sur notre propre destin et nos propres idées et tout le reste. Je pense que l’une des choses merveilleuses que nous accomplissons dans ce programme, c’est que, en fait, nous sommes un groupe de personnes qui s’engagent tout simplement à être présentes aux côtés d’autres personnes, à les accompagner dans leur douleur et à les aider à déterminer ce dont elles ont besoin.
Que cela aboutisse ou non à une rencontre ou à un dialogue entre une victime et un délinquant, au bout du compte, ce n’est pas si important, à moins que ce soit ce dont la personne a besoin, ce qu’elle espère tirer du processus. Le cheminement de chacun est unique. Lorsque nous accompagnons les gens pour les aider à obtenir ce dont ils ont besoin, le processus est réparateur, transformateur et habilitant. »
Troisième chapitre : Souligner les 20 ans du programme
Le passé, le présent et l’avenir du programme
1980s
- 1989
-
Énoncé de mission du SCC : Objectif stratégique 1.10 « S'assurer que les préoccupations des victimes sont prises en considération lorsque nous nous acquittons de nos responsabilités. »
- 1989
-
Le SCC finance le Programme de médiation entre la victime et le délinquant, géré par la Fraser Region Community Justice Initiatives Association, qui est axé uniquement sur les crimes graves. Ce fut la première application des principes et des processus de justice réparatrice pour redresser les torts causés par des infractions graves au Canada.
- 1989
-
Étude de faisabilité de la médiation entre victimes et délinquants pour redresser les torts causés par des crimes graves dans la région du Pacifique réalisée par Community Justice Initiatives. L’intérêt des victimes et des délinquants à y participer a été sondé. Les victimes comme les délinquants ont manifesté un grand intérêt à y participer, mais les victimes avaient deux conditions : que les séances ne soient pas tenues par des membres du personnel du SCC dont le travail est axé sur les délinquants et que la participation n’ait aucune incidence sur les décisions correctionnelles et la peine.
1990s
- 1991
-
Projet pilote visant le Programme de médiation entre la victime et le délinquant mené par Community Justice Initiatives dans la région du Pacifique.
- 1992
-
Lancement du rapport d’évaluation triennal du Programme de médiation entre la victime et le délinquant.
- 1995
-
Roberts, T. (1995). Evaluation of the Victim-Offender Mediation Project, Langley, B.C., Solliciteur général du Canada, Ottawa (Ontario), mars 1995. Tous les répondantes et répondants (victimes et délinquants) ont apporté leur soutien au programme; les victimes ont déclaré être très satisfaites du programme et des choix et ont affirmé qu’elles ont trouvé l’expérience valorisante, leur donnant un sentiment de contrôle.
- 1996
-
Le SCC met sur pied la Direction de la justice réparatrice et du règlement des différends (maintenant connue sous le nom de Division de la justice réparatrice).
- 1997
-
Le SCC prend part aux travaux réussis d’une équipe de leadership et à des présentations pour la conférence « Achieving Satisfying Justice ».
- 1998
-
Le document-cadre sur la justice réparatrice au SCC est finalisé. Il est intégré au document-cadre pour guider le travail du SCC dans ce domaine émergent et mettre sur pied un comité national de direction.
- 1999
-
La première réunion du Comité national de direction sur la justice réparatrice et le règlement des différends est tenue à Ottawa. Par l’entremise du Fonds de règlement des conflits, 14 projets pilotes de justice réparatrice sont appuyés avec des cadres d’évaluation.
2000s
- 2003
-
Le Comité de direction approuve l’expansion nationale du Programme de médiation entre la victime et le délinquant en fonction d’une proposition comprenant des protocoles de prestation de services pour le SCC.
- 2004
-
Le programme Possibilités de justice réparatrice est créé à la suite d’une formation donnée à de nouveaux médiateurs anglophones et de la première formation annuelle sur le programme donnée à Kingston, en Ontario, à neuf médiateurs embauchés par le SCC pour commencer.
- 2005
-
Prestation d’une formation avancée en français d’une durée de huit jours sur la médiation entre victimes et délinquants dans le cas de crimes graves pour établir un nouveau bassin de médiateurs francophones qualifiés pour le programme Possibilités de justice réparatrice.
- 2007
-
Protocoles de renvoi pour le programme Possibilités de justice réparatrice : renvois effectués à la demande de la victime et renvois effectués à la demande du délinquant en établissement ou dans la collectivité par l’entremise d’agents d’orientation.
- 2009
-
Prestation d’une formation avancée d’une durée de huit jours sur la médiation entre victimes et délinquants dans le cas de crimes graves pour établir un nouveau bassin de médiateurs qualifiés pour le programme Possibilités de justice réparatrice au Collège Algonquin, à Ottawa.
2010s
- 2011
-
Publication de la Directive sur les services internes 785 portant sur le programme Possibilités de justice réparatrice et les services de médiation entre victimes et délinquants.
- 2013
-
Publication de la Directive du commissaire (DC) 785 portant sur le programme Possibilités de justice réparatrice et les services de médiation entre victimes et délinquants.
- 2013
-
Publication de l’ouvrage de Stewart, L., Sapers, J. et Wilton, G. (2013). Analyse préliminaire de l’incidence du programme Possibilités de justice réparatrice (PJR) du SCC (extrait de recherche RS 13-06). Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.
- 2015
-
Publication de la version révisée de la Directive du commissaire 785 portant le programme Possibilités de justice réparatrice et les services de médiation entre victimes et délinquants.
- 2015
-
Mise à jour de l’information portant sur le programme Possibilités de justice réparatrice dans la Directive du commissaire 784 – Services aux victimes.
- 2015
-
L’alinéa 6b) de la Charte canadienne des droits des victimes prévoit des services et des programmes de justice réparatrice sous « Droit à l’information ».
- 2015
-
Les services de médiation entre victimes et délinquants sont ajoutés aux paragraphes 26.1(1) et (2) de la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition.
- 2015
-
Publication de l’ouvrage de Beaudette, J. N. et Thompson, J. (2015). Incidence de la participation des délinquants au programme Possibilités de justice réparatrice (rapport de recherche R-364). Ottawa (Ontario) : Service correctionnel du Canada.
- 2016
-
Publication des Lignes directrices 785-1 portant sur le programme Possibilités de justice réparatrice.
- 2017
-
Prestation d’une formation avancée d’une durée de sept jours sur la médiation entre victimes et délinquants dans le cas de crimes graves pour établir un nouveau bassin de médiateurs anglophones qualifiés pour le programme Possibilités de justice réparatrice à l’Université Saint-Paul, à Ottawa.
- 2017
-
Élaboration d’un protocole de justice réparatrice pour le Programme national des services aux victimes.
- 2018
-
Publication de l’ouvrage de Stewart, L. et coll. (2018). The Impact of Offenders’ Participation in Victim Offender Mediation Sessions on Recidivism of Serious Offenders. International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology. Sage Publishing.
- 2019
-
Prestation d’une formation avancée d’une durée de sept jours sur la médiation entre victimes et délinquants dans le cas de crimes graves pour établir un nouveau bassin de médiateurs francophones qualifiés pour le programme Possibilités de justice réparatrice à Québec, au Québec.
2020s
- 2021
-
Publication de Petrellis T. & Gustafson, D. L. (2021). Transforming lives: Demonstrating the power of victim-offender mediation for those who have experienced serious crime in Canada. Perspectives. The Journal of the American Probation and Parole Association, 45(2), 36-43.
- 2024
-
À l’heure actuelle, 24 médiateurs travaillent à la mise en œuvre du programme Possibilités de justice réparatrice.
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Par l’entremise du programme possibilités de justice réparatrice
Karen Lattimer se tourne vers le programme Possibilités de justice réparatrice pour rencontrer le jeune homme qui a ôté la vie à son fils, et ce faisant, parvient à la guérison.

Justice réparatrice: dans la peau d’une médiatrice
Rencontrez Chantal Chicoine, une fière médiatrice du programme Possibilités de justice réparatrice depuis 12 ans.
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Écoutez dès maintenant: Au-delà des prisons, épisode 10 : Programme Possibilités de justice réparatrice
Écoutez le plus récent épisode de notre série de balados « Au-delà des prisons »
Dans l’épisode, nous discutons avec Serge, un médiateur du programme Possibilités de justice réparatrice depuis son lancement national il y a 20 ans, et Sean, un aumônier qui s’est joint au Service correctionnel du Canada il y a 12 ans.
Transcription : Annonce de l’épisode 10 du balado « Au-delà des prisons »
Serge: « Disons que j'étais un peu fasciné. Comme la plupart des gens sont fascinés par cette idée que des victimes de crimes graves rencontrent les auteurs de l'infraction ou même que certains survivants rencontrent les auteurs des crimes qui leur ont enlevé leurs enfants, leurs conjoints, des choses comme ça. »
Écoutez dès maintenant !
Un message de la commissaire
Transcription : Un message de la commissaire
Bonjour,
Je suis Anne Kelly, commissaire du Service correctionnel du Canada.
Cette année marque le 20e anniversaire du programme Possibilités de justice réparatrice au SCC, qui offre des services de médiation entre victimes et délinquants partout au pays.
Je suis fière de souligner l’incidence que ce programme a eue et continue d’avoir sur les participants.
Grâce à l’aide de médiateurs, une approche de justice réparatrice est utilisée dans le cadre du programme afin d’offrir un espace aux victimes d’actes criminels pour :
- être entendues;
- obtenir des réponses;
- répondre à leurs besoins d’une manière qui leur convient;
- trouver la voie à suivre.
Et, par conséquent, lorsque les délinquants entendent directement de la bouche des personnes auxquelles ils ont causé des torts, ils peuvent véritablement assumer leur responsabilité et sont moins susceptibles de récidiver. Les délinquants peuvent mieux comprendre les victimes et éprouver une plus grande empathie envers elles. Cela contribue à accroître la sécurité des collectivités.
Histoire du programme Possibilités de justice réparatrice
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Comment enregistrer des images sur votre ordinateur ou votre appareil mobile
Comment sauvegarder des images sur votre ordinateur ou appareil mobile
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