Chiens détecteurs : C’est la journée du chien au travail tous les jours
2 août 2024
Et si on pouvait emmener son chien au travail tous les jours? Pour les amoureux des chiens, ce serait un emploi de rêve. Pour les maîtres-chiens du Service correctionnel du Canada (SCC), c’est un rêve devenu réalité.
« J’ai toujours aimé les chiens, et j’ai toujours aimé travailler avec eux », dit Luc Mazerolle, conseiller technique pour le Programme de chiens détecteurs. « C’est l’emploi le plus stimulant et le plus gratifiant du SCC. »
Luc a travaillé comme maître-chien de 2007 à 2021. Il a aussi été dresseur à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) à Rigaud, au Québec, où sont dressés certains chiens détecteurs du SCC. À titre de conseiller technique pour le programme, il est maintenant responsable des régions de l’Atlantique, du Québec et du Pacifique.
Heather Sharpe, l’homologue de Luc, est la conseillère technique pour les régions de l’Ontario et des Prairies. Le nombre d’équipes canines est réparti presque également entre les régions de Luc et celles de Heather.
« Nous entretenons des rapports avec les maîtres-chiens et les gestionnaires dans les unités opérationnelles. Un peu comme des intermédiaires entre le programme à l’administration centrale et les établissements », explique Heather. « Nous sommes là pour appuyer les maîtres-chiens. Nous apportons aussi du soutien aux membres de la direction s’ils ont des questions concernant le programme. »
Fouilles de qualité humainement inatteignable
En 2001, le SCC a instauré le Programme de chiens détecteurs pour réduire le flot de drogues illicites dans les établissements. Les quasi 90 équipes canines sont dans tous les établissements, et effectuent tous les jours des fouilles courantes et non courantes. Les fouilles non courantes peuvent avoir lieu à 4 h ou à 23 h. Les détenus ne sont pas mis au courant de ces fouilles, car sinon, les équipes canines ne trouveraient pas autant de choses.
Les chiens fouillent les cellules et les rangées pour détecter des drogues, des objets interdits et des armes à feu. Ils sont à l’origine d’environ 29 % des saisies de drogues.
« Les chiens sont considérés comme des instruments de fouille discrète. Bref, le chien peut balayer une cellule, une pièce ou une zone beaucoup plus vite qu’une personne qui doit tout fouiller à la main », affirme Heather.
« Si j’étais seule, il faudrait que j’examine tout ce qui se trouve dans la cellule d’un détenu à la main, ce qui pourrait être assez long. Le chien, lui, peut balayer la pièce et localiser les objets pour moi. C’est bien plus rapide. »
Luc est d’accord : « Supposons qu’on doit fouiller un entrepôt qui renferme 2 500 boîtes. C’est impossible pour vous et moi de le faire en une demi-heure, mais le chien peut y arriver en 15 à 20 minutes environ. »
Heather et son chien Uno fouillent le courrier à l’Établissement pour femmes Grand Valley à Kitchener, en Ontario.
Au cours des deux dernières années, cinq nouvelles équipes canines ont été formées pour détecter des appareils électroniques tels que des téléphones cellulaires, des clés USB, des cartes SD et autres articles destinés à stocker de l’information.
« Les détenus n’ont bien sûr pas le droit d’avoir de téléphones cellulaires pour plusieurs raisons, l’une étant qu’ils pourraient s’en servir pour transmettre leur emplacement en vue d’un largage de drone », dit Sue Locatelli, coordonnatrice nationale par intérim du Programme de chiens détecteurs, au sein de la Direction de la sécurité préventive et du renseignement de sécurité.
Flairer les appareils de stockage électronique
Un chien détecteur du nom de Poppy se trouve sur le lit d’un détenu, entourée des objets interdits qu’elle a flairés.
Les chiens sont entraînés pour détecter l’oxyde de triphénylphosphine ou TPPO, une substance chimique qui recouvre les puces mémoire pour les protéger de la surchauffe. Depuis que le programme pilote de chiens détecteurs d’appareils de stockage électronique a été lancé en avril 2023, les chiens ont trouvé plus de 348 téléphones cellulaires et plusieurs centaines d’autres appareils de stockage.
Il y a quelques années de ça, Luc a entendu dire que la police d’État du Connecticut entraînait des chiens à détecter des appareils électroniques. Ça semblait être un bon programme à mettre à l’essai dans les établissements du SCC. En 2023, deux maîtres-chiens du SCC sont allés au Connecticut pour rencontrer leurs chiens détecteurs et suivre une formation leur permettant de travailler avec eux pour être en mesure de trouver des appareils de stockage électronique.
Une fois au Canada, les chiens ont réussi leurs fouilles en établissement. Depuis, l’ASFC a entrepris le projet de former trois autres équipes de chiens détecteurs d’appareils de stockage électronique. Il y a maintenant cinq équipes, soit une par région. Elles sont toutes associées à un établissement, mais visitent plusieurs établissements de leur région pour effectuer des fouilles.
Les chiens entraînés par l’ASFC restent avec leur maître-chien en tout temps, mais après le travail, ils ne demeurent pas dans la maison, mais dans une niche située dans la cour de leur maître-chien. Seul le maître-chien s’occupe du chien, qui n’est pas considéré comme un membre de la famille. C’est un chien d’utilité.
« Pour sa part, la police d’État du Connecticut considère un chien comme un membre de la famille de son maître-chien », dit Sue en expliquant en quoi les deux chiens détecteurs d’appareils électroniques entraînés aux États-Unis sont différents. « Ces chiens sont nourris à la main pendant le travail, les fouilles et les saisies. C’est facile de les récompenser avec de la nourriture. Les chiens sont plus détendus. À l’ASFC, les chiens sont récompensés avec des jouets. Ces chiens ont tendance à être plus hyperactifs. Les deux méthodes d’entraînement présentent chacune leurs avantages et leurs inconvénients, mais sont très différentes. »
Toutes les équipes ont connu du succès.
« C’est incroyable ce qu’un chien peut faire et trouver, mais ça demande beaucoup de travail », remarque Luc.
« Je suis d’accord », poursuit Heather. « Les gens ne savent pas le travail qu’il
Un chien détecteur du nom de Vivian fouille sous les étagères d’un détenu à la recherche d’objets interdits.
faut pour devenir une bonne équipe, ni combien de temps un maître-chien consacre à entraîner progressivement son équipe, à développer un lien de confiance… à renforcer la relation et ses techniques de fouille. »
Le lien est toujours aussi solide pour Heather et Luc, qui ont tous les deux adopté les chiens avec lesquels ils travaillaient avant que ceux-ci ne prennent leur retraite. À présent, ce sont des chiens domestiques qui ne restent plus dans des niches comme ils le faisaient en tant que chiens d’utilité.
Nos équipes canines sont importantes pour le maintien de la sécurité dans les établissements du SCC. Renseignez-vous sur notre Programme de chiens détecteurs et écoutez notre balado : Détecter les objets interdits et prévenir leur introduction. Vous pouvez aussi regarder deux de nos maîtres-chiens emmener leurs chiens détecteurs au travail en visionnant nos vidéos de la campagne Soulève-moi : Brandy, agente correctionnelle, et Buddy, chien détecteur.
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