Visages du SCC : James Raoul


Avertissement sur le contenu : Le présent article contient un compte rendu explicite d'une situation d'urgence réelle présentant un danger physique et des traumatismes. Pour public averti seulement. Vous trouverez des liens vers des ressources de soutien au bas du présent article.

Un homme se tient en uniforme militaire des FAC..
James lors d'une cérémonie du jour du
Souvenir en 2024.

James Raoul a déjà subi une attaque à la machette. Aujourd’hui, il aide les autres à mener leurs propres combats.

La lame de la machette a reflété la lumière juste assez longtemps pour que James Raoul remarque ce qui se passait. Il était assis dans une classe pendant un cours de criminologie à l’Eastern College à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, lorsque tout à coup, un étudiant qu’il considérait comme un ami s’est précipité droit sur lui avec une arme de 40 cm. Pas le temps de penser. Il a instinctivement levé les mains et absorbé le choc du premier coup qui était destiné à son crâne.

Étourdi et couvert de sang, il a vu son agresseur se retourner vers leur instructeur. Quelque chose en lui s’est retourné et le soldat en lui - la partie de lui formée pour foncer vers le danger - a pris le contrôle.

James a saisi une longue table de classe - 6 pieds d’acier et de stratifié - et l’a poussée vers l’avant comme un bouclier, repoussant l’agresseur contre le mur. Il l’a forcé à s’étendre par terre et l’a maintenu là jusqu’à ce qu’un étudiant d’une classe à proximité arrive à la course pour aider, sauvant plusieurs vies en moins de 2 minutes.

Pour la bravoure dont il a fait preuve lors de cet incident de 2014, James a reçu la Médaille de la bravoure du gouverneur général 2 ans plus tard, un honneur qu’il qualifie toujours d’irréel. Il l’a reçu seulement quelques mois après avoir servi 11 ans dans les Forces armées canadiennes au sein du 4e Régiment d’artillerie antiaérienne. Il a soudainement été libéré pour des raisons médicales, à savoir un problème cardiaque. Il a donc été retiré de son déploiement prévu en Afghanistan, ce qui l’a amené à se chercher une nouvelle raison d’être.

Il a vite compris le sens des enseignements qu’il a reçus au sein des Forces armées disant que « l’esprit de corps » va au-delà de l’uniforme. « Ce n’est pas parce qu’on enlève notre uniforme qu’il n’est plus là », dit-il.

Aujourd’hui, James est agent de libération conditionnelle par intérim à Sydney, en Nouvelle-Écosse, où il aide des personnes à effectuer leur réinsertion sociale après leur incarcération. Après s’être joint au SCC en 2016 en tant qu’adjoint à la gestion des cas, il a consacré des soirées et des fins de semaine à son baccalauréat - tout en élevant 2 garçons - avant de se qualifier en tant qu’agent de libération conditionnelle en 2024. 

À présent, il applique sa mentalité de guerrier à un tout autre type de première ligne : il surveille les délinquants et les aide à reconstruire leurs vies après qu’ils aient eux-mêmes survécu à des traumatismes intenses.

« Je suis un vétéran et j’ai géré le cas de certains vétérans dont j’ai été responsable », explique‑t‑il. « Le soutien entre pairs dépasse le rôle d’agent de libération conditionnelle… Je comprends quand ils parlent des blessures qu’ils ont subies pendant leur service, des événements terribles qu’ils ont vécus. Je suis passé par là. »

Comme il a vécu les 2 réalités, soit celle du militaire au service discipliné et celle de la victime qui lutte pour guérir, James est l’une des rares personnes à combler ce fossé. Il a rédigé des déclarations de la victime. Il s’est retrouvé à naviguer dans le processus judiciaire. Il a appris par sa propre expérience que le système de justice ne se limite pas aux politiques et à la paperasse; il implique des gens, de la douleur et l’espoir que quelqu’un croit que l’on compte.

À présent, cette expérience influence son travail, dans le cadre duquel il surveille des personnes qui se reconstruisent une vie après leur incarcération. Le sens de la responsabilité, du professionnalisme et de la fraternité, qui lui a été inculqué dès le premier jour de son entraînement militaire de base, demeure sa boussole.

Toutes ses journées de travail sont différentes, et c’est entre autres ce qu’il aime. « Il y a toujours des surprises. On est toujours en train de résoudre des problèmes… on essaie de mettre en pratique ce qu’on croit être le meilleur plan d’action », dit-il.

L’attaque à la machette lui a laissé une mince cicatrice sur le front, un rappel permanent du moment où son instinct protecteur a pris le dessus. C’est le symbole d’une devise qui lui est restée de son service militaire et qui s’applique aux services correctionnels : on veille sur les gens qui nous entourent, peu importe l’endroit où l’on sert.

« C’est bien de constater les effets de notre travail, dit James simplement. La fierté n’est pas dans la médaille, mais dans la mission. »

Ressources de soutien

Pour les victimes d’actes criminels

Si vous êtes une victime d’actes criminels, sachez que les Services aux victimes du SCC offrent des ressources de soutien. Pour en savoir plus :

Pour les membres du personnel du SCC

Si vous êtes un membre du personnel du SCC et que vous avez subi un traumatisme, sachez que des ressources de soutien sont à votre disposition en tout temps. Cela comprend :

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2025-11-10