Tendances de consommation de substances chez les délinquants de sexe masculin : une comparaison ethnoculturelle au fil du temps (2006 à 2019)
Faits saillants de la recherche : La consommation de stimulants du système nerveux central (SNC) a augmenté dans tous les groupes ethnoculturels, sauf chez les délinquants noirs, et l’utilisation de drogues par injection a augmenté chez les délinquants appartenant à d’autres groupes ethnoculturels.
Pourquoi nous avons effectué cette étude
Les délinquants autochtones et blancs ont de plus grands besoins liés à la toxicomanie que les délinquants appartenant à d’autres groupes ethnoculturelsNote de bas de page 1 . Les tendances de consommation de substances changent au fil du tempsNote de bas de page 2 , et cette étude a été menée pour examiner ces tendances chez les délinquants ethnoculturels de sexe masculin au fil des ans.
Publication
RIB-20-08
2022
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Tendances de consommation de substances chez les délinquants de sexe masculin : une comparaison ethnoculturelle au fil du temps (2006 à 2019)
Ce que nous avons fait
Les tendances de consommation de substances avant l’incarcération chez les délinquants sous responsabilité fédérale sont évaluées au moyen du Questionnaire informatisé sur la toxicomanie pour hommes (QITH) dès leur admission dans un établissement. Entre janvier 2006 et mars 2019Note de bas de page 3 , 34 202 délinquants ont été évalués et répartis en groupes ethnoculturels : Blancs (63 %; n = 21 405), Autochtones (18 %; n = 6 154), Noirs (10 %; n = 3 517) et autres groupes ethnoculturels (9 %; n = 3 126)Note de bas de page 4 . Les années d’évaluation ont été regroupées en tranches de deux ans aux fins d’analyse.
Ce que nous avons constaté
Le nombre de délinquants affirmant avoir consommé des drogues à long terme a augmenté dans tous les groupes à l’étude; l’augmentation la plus marquée a été constatée chez les délinquants appartenant à d’autres groupes ethnoculturels (passant de 42 à 63 %, soit une hausse de 21 %), suivis des délinquants autochtones (passant de 71 à 91 %, soit une hausse de 20 %), des délinquants blancs (passant de 63 à 79 %, soit une hausse de 16 %) et des délinquants noirs (passant de 39 à 51 %, soit une hausse de 12 %). La consommation d’alcool à long terme a diminué légèrement,
soit de 4 %, chez les délinquants noirs et les délinquants appartenant à d’autres groupes ethnoculturels (passant de 91 à 87 % dans les deux groupes). La consommation d’alcool à long terme est demeurée stable chez les délinquants blancs et autochtones pendant la période visée par l’étude.
Dans tous les groupes ethnoculturels, la polytoxicomanie (consommation de plusieurs substances par jour) a augmenté au fil du temps. La plus forte augmentation a été observée chez les délinquants blancs (passant de 34 à 56 %, soit une hausse de 22 %), suivis des délinquants autochtones (passant de 45 à 60 %, soit une hausse de 15 %), des délinquants appartenant à d’autres groupes ethnoculturels (passant de 17 à 28 %, soit une hausse de 11 %) et des délinquants noirs (passant de 13 à 23 %, soit une hausse de 10 %).
Les délinquants autochtones et blancs ayant déclaré consommer des drogues par injection affichent une réduction de
6 % (passant de 31 à 25 % et de 26 à 20 %, respectivement). Les déclarations de consommation de drogues par injection ont aussi diminué de 2 % (passant de 4 à 2 %) chez les délinquants noirs, mais ont augmenté de 5 % (passant de 2 à 7 %) chez les délinquants appartenant à d’autres groupes ethnoculturels.
Tous les groupes ont indiqué avoir réduit leur consommation de substances pendant leur incarcération; c’est chez les délinquants blancs et autochtones qu’on observe les plus fortes baisses, soit de 20 % et de 31 % respectivement.
Dans tous les groupes ethnoculturels, le cannabis est la drogue la plus consommée au fil du temps, et la cocaïne et le crack arrivent au deuxième rang (se reporter au tableau). La consommation de stimulants du système nerveux central (SNC) a augmenté, en particulier chez les délinquants autochtones et les délinquants appartenant à d’autres groupes ethnoculturels.
Groupe ethnoculturel | Périodes | |
---|---|---|
2006-2007 | 2018-2019 | |
Noirs | Cannabis (30%) Cocaïne/crack (3%) Stimulants du SNC (2%) |
Cannabis (25%) Cocaïne/crack (5%) Opioïdes (2%) |
Autochtones | Cannabis (50%) Cocaïne/crack (12%) Opioïdes (2%) |
Cannabis (26%) Cocaïne/crack (12%) Stimulants du SNC (17%) |
Blancs | Cannabis (26%) Cocaïne/crack (24%) Opioïdes (10%) |
Cannabis (22%) Cocaïne/crack (12%) Opioïdes et stimulants du SNC (11 % pour les deux ) |
Autres groupes ethnoculturels | Cannabis (27%) Cocaïne/crack (15%) Stimulants du SNC et opioïdes (4 % pour les deux) |
Cannabis (24%) Stimulants du SNC et cocaïne/crack (7 % pour les deux) Opioïdes (6%) |
Ce que cela signifie
Ces résultats démontrent que les tendances de consommation de substances ont changé au fil du temps dans tous les groupes ethnoculturels. Ils révèlent en particulier une augmentation de la consommation de drogues à long terme et une augmentation de la polytoxicomanie. Cependant, il existe quelques tendances uniques au sein de certains groupes ethnoculturels, notamment la consommation accrue de stimulants du SNC chez les délinquants autochtones et de drogues par injection chez les délinquants appartenant à d’autres groupes ethnoculturels.
Pour de plus amples renseignements
Si vous avez des questions ou souhaitez obtenir de plus amples renseignements, veuillez envoyer un courriel à la Direction de la recherche. Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.
Préparé par : Sarah Cram et Shanna Farrell MacDonald
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