Profil des délinquants illégalement en liberté
Faits saillants de la recherche : Les délinquants illégalement en liberté affichent un risque et un besoin plus élevés et ont un comportement plus problématique en établissement que les délinquants légalement en liberté.
Pourquoi nous avons effectué cette étude
La mise en liberté sous condition dans la collectivité est une importante stratégie de gestion qui appuie la réinsertion sociale des délinquants. Les délinquants illégalement en liberté (IL) représentent un risque pour les administrations correctionnelles; toutefois, il y a peu de recherches sur cette population. La présente étude a pour but d’examiner la prévalence et le profil des délinquants illégalement en liberté sous condition.
Publication
Ce que nous avons fait
L’échantillon utilisé pour cette étude comprenait tous les délinquants qui ont obtenu une semi-liberté, une libération conditionnelle totale, une libération d’office ou une ordonnance de surveillance de longue durée entre le 1er avril 2018 et le 31 mars 2021 et qui ont fait l’objet d’un suivi dans la collectivité jusqu’au 31 mars 2022. Un délinquant est considéré « illégalement en liberté » lorsqu’un mandat de suspension est émis durant sa période de surveillanceNote de bas de page 1 .
Les délinquants illégalement en liberté et ceux légalement en liberté (LL)Note de bas de page 2 ont été comparés sur le plan des données démographiques, de la peine, de l’infraction, du risque criminogène, du comportement en établissement et des caractéristiques de la mise en liberté.
Ce que nous avons constaté
Au total, 13 860 délinquants avaient obtenu une mise en liberté sous condition durant la période visée par l’étude : 92 % (n = 12 764) des hommes et 8 % (n = 1 096) des femmes. Parmi ce groupe, 1 646 (12 %) délinquants se sont retrouvés illégalement en liberté durant la période visée par l’étude, selon des taux similaires pour les hommes (12 %, n = 1 498) et les femmes (13 %, n = 148). Le temps moyen écoulé entre la mise en liberté et la liberté illégale était de trois mois (ET = 5) pour les hommes et de quatre mois (ET = 5) pour les femmes.
En moyenne, les délinquants (hommes et femmes) illégalement en liberté étaient plus jeunes au moment de leur mise en liberté (35 et 32 ans, respectivement) que ceux qui étaient légalement en liberté (39 et 37 ans, respectivement). Une grande partie des délinquants illégalement en liberté (71 % des hommes et 76 % des femmes) et de ceux qui étaient légalement en liberté (67 % des hommes et 76 % des femmes) purgeait une peine de moins de quatre ans. Les infractions les plus courantes commises par les délinquants illégalement en liberté étaient liées au cambriolage (27 % des hommes et 24 % des femmes), alors qu’elles étaient liées aux drogues dans le cas des délinquants légalement en liberté (26 % des hommes et 43 % des femmes).
Au moment de leur mise en liberté, les délinquants illégalement en liberté étaient plus susceptibles de représenter un risque statique élevé (65 % des délinquants IL, 45 % des délinquants LL) et un besoin élevé du point de vue des facteurs dynamiques (77 % des délinquants IL, 46 % des délinquants LL), et avaient un potentiel de réinsertion sociale faible (53 % des délinquants IL, 46 % des délinquants LL) et une motivation modérée (61 % des délinquants IL, 55 % des délinquants LL). Pour leur part, les délinquantes illégalement en liberté étaient plus susceptibles de représenter un risque statique modéré (55 % des délinquantes IL, 44 % des délinquantes LL) et un besoin élevé (70 % des délinquantes IL, 38 % des délinquantes LL), et avaient un potentiel de réinsertion sociale modéré (70 % des délinquantes IL, 60 % des délinquantes LL) et une motivation modérée (53 % des délinquantes IL, 38 % des délinquantes LL). Enfin, les délinquants (hommes et femmes) illégalement en liberté étaient plus susceptibles d’avoir des besoins modérés à élevés dans tous les domaines comparativement aux délinquants légalement en liberté.
Pendant leur incarcération, les délinquants illégalement en liberté étaient plus susceptibles d’avoir été déclarés coupables d’infractions disciplinaires (71 % des hommes et 69 % des femmes), mineures et graves, comparativement aux délinquants légalement en liberté (46 % des hommes et 40 % des femmes). Une plus grande partie des délinquants illégalement en liberté avaient également eu des incidents en établissement (71 % des hommes et 80 % des femmes) comparativement aux délinquants légalement en liberté (56 % des hommes et 50 % des femmes). Enfin, les délinquants illégalement en liberté étaient moins susceptibles de bénéficier d’une mise en liberté discrétionnaire (30 % des hommes et 58 % des femmes) comparativement aux délinquants légalement en liberté (56 % des hommes et 80 % des femmes), et ils étaient plus susceptibles d’avoir une assignation à résidence (45 % des hommes et 22 % des femmes) que ceux légalement en liberté (18 % des hommes et 6 % des femmes).
Ce que cela signifie
Les résultats de cette étude montrent que, dans l’ensemble, les délinquants illégalement en liberté (hommes et femmes) étaient plus jeunes, qu’ils représentaient un risque et un besoin plus élevés, et qu’ils avaient un comportement plus problématique en établissement que les délinquants légalement en liberté. En outre, les résultats montrent qu’en moyenne, les délinquants qui se sont retrouvés illégalement en liberté l’ont fait durant les premiers mois de leur mise en liberté, ce qui donne à penser qu’il s’agit d’une période critique.
Pour de plus amples renseignements
Veuillez communiquer avec la Direction de la recherche.
Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.
Préparé par : Angela Smeth, Dena Derkzen et Shanna Farrell MacDonald
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