Habitudes de consommation de substances des délinquantes appartenant à divers groupes ethnoculturels

Faits saillants de la recherche : Les femmes autochtones et les femmes blanches étaient plus susceptibles d'avoir des problèmes de toxicomanie, et une plus grande proportion d'entre elles ont établi un lien entre leur consommation et leur délinquance.

Pourquoi nous avons effectué cette étude

La population de délinquantes sous responsabilité fédérale a diminué pendant la pandémie de COVID-19, bien que la proportion de femmes autochtones ait continué d'augmenter pour s'élever à environ 50 %. Les femmes noires représentaient 3 % des délinquantes sous responsabilité fédérale, et 9 % étaient issues d'autres groupes ethnoculturelsNote de bas de page 1 . La consommation de substances demeure un important besoin lié à un facteur criminogène pour les délinquantes, mais on en sait peu sur les habitudes de consommation des femmes au sein de divers groupes ethnoculturels.

Ce que nous avons fait

À l'admission, le Questionnaire informatisé sur la toxicomanie pour les femmes (QITF) sert à évaluer les habitudes de consommation des femmes avant leur incarcération dans un établissement fédéral. De juin 2010 à décembre 2021, 3 579 femmes ont fait l'objet d'une évaluation. On a comparé les indicateurs de toxicomanie des personnes blanches, autochtones, noires et issues d'autres groupes ethnoculturels.

Ce que nous avons constaté

Les femmes autochtones étaient plus susceptibles que les autres groupes d'avoir un problème de toxicomanie connu (96 %, par rapport à de 49 % à 81 %, se reporter au tableau). Les femmes noires avaient moins tendance à avoir un problème de toxicomanie modéré à grave (13 % par rapport à de 28 % à 78 %).

L'analyse des habitudes de consommation au cours de la vie révèle qu'au moins les trois quarts des femmes auraient déjà bu de l'alcool; cependant, la proportion qui indiquait avoir déjà consommé des drogues différait d'un groupe à l'autre (29 % des femmes noires par rapport à 89 % des femmes autochtones; se reporter au tableau). Une plus grande proportion de femmes autochtones (75 %) et de femmes blanches (53 %) ont mentionné l'existence d'un lien entre leur toxicomanie et leurs infractions criminelles.

Les substances consommées dans les douze mois précédant l'arrestation variaient d'un groupe ethnoculturel à l'autre. Les femmes autochtones étaient plus susceptibles de déclarer avoir consommé de l'alcool, des opioïdes ou des stimulants du système nerveux central (SNC). Les femmes blanches avaient plus tendance à avoir consommé de l'alcool, des opioïdes et de la cocaïne ou du crack. Près de la moitié des femmes de l'autre groupe ethnoculturel n'avaient pas consommé de drogue, et près d'un tiers d'entre elles déclaraient avoir consommé de l'alcool. Environ les deux tiers des femmes noires n'avaient pas consommé de drogue, et un quart déclaraient avoir consommé de l'alcool.

Les antécédents d'usage de drogues injectables (UDI) et de polytoxicomanie étaient plus courants chez les femmes autochtones et les femmes blanches, tout comme la consommation de substances pendant la grossesse.

Tableau : Analyse des indicateurs de toxicomanie selon le groupe ethnoculturel
Caractéristique Groupes ethnoculturels (%)
Blanches
(N = 1 834)
Autochtones
(N = 1 170)
Noires
(N = 253)
Autres groupes
(N= 322)
Niveau global de la gravité de la toxicomanie
Aucun 19,4 4,2 51,4 39,1
Faible 24,5 17,7 35,6 33,2
Modéré à grave 56,1 78,1 13,0 27,7
A déjà consommé de l'alcool 92,1 96,6 78,3 78,3
A déjà consommé des drogues 75,6 89,2 29,3 48,1
Lien entre la toxicomanie et la délinquance 53,4 75,2 11,5 30,1
Principales substances consommées dans les 12 mois précédant l'arrestation
Alcool 31,7 49,0 26,1 30,8
Opioïdes 13,2 11,7 2,4 5,3
Cocaïne ou crack 10,6 8,0 3,6 5,9
Stimulants du SNC 10,3 10,1 2,0 3,7
Cannabis 6,7 5,4 4,0 6,8
Dépresseurs du SNC 1,4 1,5 0,0 0,3
Autres drogues 0,3 0,5 0,0 0,6
N'a pas consommé 25,9 13,9 62,1 46,6
Antécédents d'usage de drogues injectables 28,3 44,3 4,7 11,5
Consommation de plusieurs substances (polytoxicomanie) 47,7 66,5 11,9 27,3
Consommation pendant la grossesse (parmi les femmes qui
ont déjà été enceintes)
22,2 35,5 7,7 12,1

Ce que cela signifie

Les habitudes de consommation diffèrent d'un groupe culturel à l'autre, et ces différences pourraient avoir une incidence sur la prestation d'interventions liées à la toxicomanie pendant l'incarcération et les pratiques en matière de répression des drogues.

Pour de plus amples renseignements

Si vous avez des questions ou souhaitez obtenir de plus amples renseignements, veuillez envoyer un courriel à la Direction de la recherche. Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Shanna Farrell MacDonald et Sarah Cram

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