Consommation de substances des délinquantes au fil du temps :
de 2010 à 2021
Faits saillants de la recherche : Faits saillants de la recherche : Au cours de la période à l'étude, les déclarations de consommation de drogues au cours de la vie, de consommation de stimulants du système nerveux central (SNC) dans les douze mois précédant l'arrestation, d'usage de drogues injectables (UDI) et de consommation de plusieurs substances (polytoxicomanie) par les délinquantes ont augmenté.
Pourquoi nous avons effectué cette étude
Les problèmes de toxicomanie sont fréquents chez les délinquantes sous responsabilité fédéraleNote de bas de page 1 ,Note de bas de page 2 . Des recherches antérieures ont démontré que les habitudes de consommation des délinquants sous responsabilité fédérale ont changé au fil du tempsNote de bas de page 3 . Par conséquent, cette étude a été menée pour analyser les changements dans les habitudes de consommation des délinquantes pendant une période d'étude d'environ 11 ans.
Publication
RIB-23-19
2023
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Consommation de substances des délinquantes au fil du temps : de 2010 à 2021
Ce que nous avons fait
À l'admission, le Questionnaire informatisé sur la toxicomanie pour les femmes (QITF) sert à évaluer les habitudes de consommation des délinquantes sous responsabilité fédérale avant leur incarcération. De juin 2010 à décembre 2021, un total de 3 579 délinquantes ont fait l'objet d'une évaluation (33 % étaient autochtones). Aux fins d'analyse, la période d'évaluation a été divisée en tranches de deux ansNote de bas de page 4 .
Ce que nous avons constaté
La majorité des délinquantes ont indiqué avoir consommé de l'alcool au cours de leur vie (de 91 % à 94 %) pendant la période à l'étude. Les rapports de consommation de drogues au cours de la vie ont passé de 67 % à 82 % de 2010 à 2021.
En 2010 à 2011, on a évalué que 85 % des femmes avaient un problème de toxicomanie, par rapport à 86 % en 2020 à 2021; ces pourcentages montrent que la proportion de femmes avec ce type de problème est restée constante au fil du temps. Toutefois, une analyse de la gravité de la toxicomanieNote de bas de page 5 a démontré que la proportion de femmes ayant des problèmes de faible gravité a baissé, passant de 35 % à 21 % dans la même période, alors que le nombre de femmes qui affichent un problème de toxicomanie de niveau modéré à grave a augmenté de 15 % (de 50 % à 65 %). La plus grande augmentation s'est produite chez les femmes ayant un problème de consommation modéré (de 13 % à 23 %).
En 2010 à 2011, 45 % des délinquantes ont indiqué avoir été intoxiquées pendant qu'elles commettaient l'infraction ou avoir commis l'infraction pour soutenir leur toxicomanie; ce pourcentage s'est élevé à 63 % en 2020 à 2021. Chez celles qui ont un problème de consommation modéré à grave, la consommation d'alcool uniquement (de 5 % à 2 %) ainsi que la consommation d'alcool et de drogues (de 14 % à 12 %) ont diminué légèrement, tandis que la consommation de drogues uniquement (de 31 % à 46 %) a augmenté au fil du temps.
En 2010 à 2011, les trois principales substances consommées dans les 12 mois précédant l'arrestation étaient le crack ou la cocaïne (20 %), l'alcool (14 %) et les opioïdes (12 %). En 2020 à 2021, ces substances étaient l'alcool (53 %), les stimulants du SNC (11 %), et les opioïdes (10 %).
Pendant la période visée par l'étude, l'usage de drogues injectables (UDI) a augmenté de 11 % (de 23 % à 34 %) et la polytoxicomanie (consommation d'alcool et/ou de plusieurs types de drogues dans la même journée) a passé de
40 % à 55 %.
Parmi les femmes qui ont vécu une grossesse, la proportion qui indiquait avoir consommé pendant la grossesse a passé de 21 % à 25 % au cours de la période visée par l'étude. Parmi les femmes qui déclaraient avoir consommé pendant leur grossesse, les consommatrices d'alcool uniquement (de 31 % à 26 %) ainsi que les consommatrices d'alcool et de drogues (de 43 % à 17 %) ont diminué, alors que les consommatrices de drogues uniquement ont augmenté (de 26 % à 58 %) au fil du temps. Les drogues les plus couramment consommées pendant la grossesse sont restées les mêmes au fil du temps : crack ou cocaïne, cannabis et opioïdes.
Ce que cela signifie
Le Service correctionnel du Canada (SCC) offre diverses mesures de soutien et interventions aux délinquants qui vivent des problèmes de toxicomanie. Ces conclusions soulignent le besoin continu de mettre en place des mesures de soutien en matière de toxicomanie pour les délinquantes. Cette hausse de l'UDI chez les femmes renforce l'importance de mettre en œuvre des initiatives de réduction des méfaits, comme le Programme d'échange de seringues dans les prisons.
Pour de plus amples renseignements
Si vous avez des questions ou souhaitez obtenir de plus amples renseignements, veuillez envoyer un courriel à la Direction de la recherche. Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.
Préparé par : Sarah Cram et Shanna Farrell MacDonald
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