Prévalence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 chez les femmes incarcérées dans les établissements fédéraux

Faits saillants de la recherche : Le test de dépistage d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 s’est révélé positif chez toutes les délinquantes incarcérées ayant fourni un échantillon valide de goutte de sang séché (GSS).

Pourquoi nous avons effectué cette étude

En collaboration avec l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et l’Université d’Ottawa, le Service correctionnel du Canada (SCC) a mené l’Enquête nationale sur la santé de 2022. L’un des objectifs de cette enquête était de déterminer la prévalence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 chez les femmes incarcérées dans les établissements fédéraux et de déterminer si ces anticorps étaient produits en réponse à la vaccination ou à la suite d’une infection.

Ce que nous avons fait

Le personnel des Services de santé en établissement a invité les délinquantes admissibles à participer à l’Enquête nationale sur la santé, qui comportait deux parties : 1) un questionnaire d’auto‑évaluation; 2) le prélèvement d’un échantillon de goutte de sang séché (GSS) pour le dépistage de maladies infectieuses. Pour participer à l’enquête, les délinquantes devaient y avoir consenti, être capables d’y participer en français ou en anglais et avoir été incarcérées de façon continue dans un établissement fédéral pendant au moins six mois avant le début de l’enquête. Les délinquantes n’étaient pas obligées de participer au prélèvement de l’échantillon de GSS pour répondre au questionnaire. Les échantillons de GSS ont été prélevés entre septembre 2022 et janvier 2023 et ont été expédiés à l’ASPC pour l’analyse de dépistage d’anticorps contre le SRAS-CoV-2. Les résultats ont été envoyés à la Direction de la recherche du SCC afin de les relier aux données recueillies à l’aide du questionnaire. Au total, 88 femmes incarcérées dans les cinq régions ont fourni des échantillons de GSS (ce qui représente 71,5 % de toutes les femmes ayant participé à l’Enquête nationale sur la santé de 2022).

Ce que nous avons constaté

Dans l’ensemble, les résultats de six femmes n’ont pas été concluants, car les échantillons de GSS fournis ne contenaient pas une quantité suffisante pour effectuer l’analyse. Ces participantes ont donc été exclues de l’analyse des échantillons de GSS. Par conséquent, l’échantillon final de participantes (N = 82) comprenait 40 femmes autochtones et 42 femmes non autochtones. Des délinquantes, aucune n’a obtenu un résultat négatif au test de dépistage d’anticorps contre le SRAS‑CoV‑2. Les taux de positivité ont été répartis en deux types de réactivité : infection naturelle ou infection naturelle et vaccination (n = 53, 64,6 %), et immunité probable acquise par une vaccination (n = 29, 34,9 %)Note de bas de page 1 . Le tableau 1 présente les résultats de positivité en fonction du statut autochtone déclaré (c’est-à-dire femmes autochtones et femmes non autochtones).

 

Tableau 1. Profils de réactivité chez les délinquantes autochtones et non autochtones
Profils de réactivité

Autochtones
(N = 40)

n (%) [IC à 95 %]

Non-autochtones
(N = 42)

n (%) [IC à 95 %]

Total
(N = 82)

n (%) [IC à 95 %]

Positif : infection naturelle OU infection naturelle et vaccination 27 (67,5 %)
[50,9; 81,4]
26 (61,9 %)
[45,6; 76,4]
53 (64,6 %)
[53,3; 74,9]
Positif : immunité probable acquise par une vaccination 13 (32,5 %)
[18,6; 49,1]
16 (38,1 %)
[23,6; 54,4]
29 (35,3 %)
[25,1; 46,7]
Remarque : IC = intervalle de confiance. Le groupe « Positif : infection naturelle probable seulement » est fusionné au groupe « Positif : infection naturelle OU infection naturelle et vaccination ». Le total des pourcentages dans l’ensemble des catégories de réactivité n’équivaut peut-être pas à 100 en raison de la marge d’erreur attribuable à l’arrondissement.

Ce que cela signifie

Toutes les femmes ayant fourni un échantillon de GSS valide ont reçu un résultat positif au test de dépistage d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 à compter de janvier 2023, ce qui représente un taux de positivité légèrement plus élevé que celui de la population générale d’adultes canadiens à compter du mois d’août 2022 (98,1 %Note de bas de page 2 ). En outre, les femmes autochtones et les femmes non autochtones affichaient des profils de réactivité comparables quant à la présence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2, ce qui est de bon augure, puisque les femmes autochtones ont généralement des taux de réactivité plus élevés pour la présence d’autres maladies infectieusesNote de bas de page 3 . Très peu de cas se sont avérés positifs en raison d’une infection naturelle seulement, ce qui indique que dans la plupart des cas, la présence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 était probablement attribuable à la vaccination ou à une combinaison de la vaccination et d’une infection naturelle.

Pour de plus amples renseignements

Si vous avez des questions ou souhaitez obtenir de plus amples renseignements, veuillez envoyer un courriel à la Direction de la recherche. Vous pouvez également consulter la page des Publications de recherche pour obtenir une liste complète des rapports et des sommaires de recherche.

Préparé par : Daniella Filoso et Kayla Wanamaker

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