Évasions de pavillons de ressourcement, de 2019-2020 à 2022-2023
Faits saillants de la recherche : Les évasions de pavillons de ressourcement étaient généralement sans violence, et le fait d’un seul délinquant parti à pied.
Pourquoi nous avons effectué cette étude
En tant qu’élément clé des services correctionnels pour Autochtones, les pavillons de ressourcement pour Autochtones offrent un environnement adapté à leur culture et permettent aux délinquants sous responsabilité fédérale qui s’engagent dans un cheminement de guérison autochtone de participer aux pratiques, programmes et services de guérison autochtones. Des recherches antérieures mettent en évidence les effets positifs des pavillons de ressourcement sur les progrès et les résultats des délinquants. Même si la plupart des résidents des pavillons de ressourcement n’adoptent pas de comportements d’évasion, les évasions des pavillons de ressourcement constituent une préoccupation pour le Service correctionnel du Canada (SCC). L’analyse des évasions des pavillons de ressourcement peut mettre en lumière la nature des incidents, y compris les facteurs de risques déclencheurs et proximaux.
Publication
RIB-23-36
2023
Recherche en bref - PDF
Évasions de pavillons de ressourcement, de 2019-2020 à 2022-2023
Ce que nous avons fait
Les évasions des pavillons de ressourcement ont été relevées à l’aide d’une recherche de données sur les incidents dans la base de données informatisée du SCC, le Système de gestion des délinquant(e)s (SGD). Des informations sur la nature des incidents et le profil des délinquants impliqués ont été recueillies. Les évasions des pavillons de ressourcement dirigés par le SCC ou un organisme communautaire ont été examinées.
Ce que nous avons constaté
Entre 2019 à 2020 et 2022 à 2023, il y a eu un total de 18 évasions de pavillons de ressourcement. À titre de référence, il y avait 236 délinquants dans les pavillons de ressourcement à la fin de l’exercice 2022 à 2023. Les évasions comprenaient un incident en 2019 à 2020, six en 2020 à 2021, quatre en 2021 à 2022 et sept en 2022 à 2023. De ces 18 incidents, 11 se sont produits dans un établissement géré par le SCC et sept se sont produits dans un établissement dirigé par un organisme communautaire. Les incidents se sont produits dans sept établissements uniques, les plus grands nombres étant ceux du Pavillon de ressourcement Willow Cree, avec cinq incidents, et du Pavillon de ressourcement Eagle Women, avec quatre incidents. Tous les incidents sauf trois se sont produits dans la région des Prairies. Au moment de la collecte des données, aucun délinquant n’était toujours illégalement en liberté. Les jours de liberté illégale variaient, bien que 61 % des détenus évadés aient été repris dans les deux semaines suivant leur évasion.
Conformément aux tendances globales en matière d’évasions des établissements du SCC (McKendy et Keown, 2017; Johnson et Motiuk, 1992), les évasions avaient tendance à :
- Être déclenchées par un évènement bouleversant (p. ex. réception de mauvaises nouvelles, revers liés au dossier);
- Être imprévues et/ou liées à une situation;
- Être réalisées sans violence;
- Impliquer le départ à pied.
Concernant le profil des délinquants impliqués :
- Dix étaient des hommes et huit, des femmes;
- La plupart étaient autochtones (89 %);
- Tous sauf un possédaient une cote de sécurité minimale;
- Plus de la moitié ont déjà eu des incidents liés à une évasion ou à une liberté illégale;
- Cinq possédaient une cote de sécurité qui représentait une diminution du niveau de sécurité déterminé selon les résultats des outils d’évaluation de la sécurité (c.-à-d. l’Échelle de classement par niveau de sécurité ou l’Échelle de réévaluation de la cote de sécurité/l’Échelle de réévaluation du niveau de sécurité pour les délinquantes).
Ce que cela signifie
Les circonstances des évasions des pavillons de ressourcement et les profils des instigateurs concordent avec les tendances observées généralement en ce qui concerne les évasions (McKendy et Keown, 2017; Johnson et Motiuk, 1992). Les évasions impliquent généralement un départ à pied en réponse à un facteur de stress immédiat et, dans la plupart des cas, n’impliquent ni n’entraînent de violence. Néanmoins, les évasions constituent une préoccupation principale pour la sécurité opérationnelle et la sécurité publique. Le suivi et l’analyse des incidents se poursuivent afin d’éclairer les mesures opérationnelles et préventives.
Références
McKendy, L. et L.A. Keown (2017). Profil des évasions d’un établissement fédéral de 2011 à 2012 à 2016 à 2017. Ottawa, Ontario : Service correctionnel Canada.
Johnston, J.C. et L. Motiuk (1992). Fuites d’établissements à sécurité minimale : enquête comparative. Ottawa, Ontario : Service correctionnel Canada.
Pour de plus amples renseignements
Pour toute question ou pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la Direction de la recherche par courriel. Vous pouvez également visiter la page des Publications de recherche pour une liste complète des rapports et sommaires de recherche.
Préparé par : Dirk Boon
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