Programme de gestion de la nutrition
Lignes directrices
Instruments habilitants
- Charte canadienne des droits et libertés, article 2
- Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition (LSCMLC), article 75
- Règlement sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition (RSCMLC), article 101
But
Veiller à ce que les repas servis à la population carcérale respectent les normes de nutrition applicables à la population canadienne, notamment les Guides alimentaires canadiens et le document Apports nutritionnels de référence
Définir les processus servant à préciser le rôle de tous les intervenants qui fournissent des régimes alimentaires thérapeutiques dans le cadre d’un traitement
Veiller à ce que l’approche nutritionnelle repose sur des pratiques factuelles en nutrition correspondant à l’état de santé du détenu
Champ d'application
S’applique à tous les employés et contractuels qui participent à la prestation des services d’alimentation aux détenus
Contenu
- Responsabilités
- Procédures
- Normes de pratique
- Nutrithérapie
- Considérations liées au régime alimentaire aux fins de consignation dans le Système de gestion de l’information des Services d’alimentation (SGISA)
- Non-respect du régime alimentaire thérapeutique
- Suppléments nutritionnels
- Considérations relatives aux détenus diabétiques
- Allergies alimentaires
- Intolérance au lactose
- Besoins nutritionnels durant la grossesse et l’allaitement
- Grève de la faim
- Alimentation par sonde
- Surveillance accrue
- Édulcorants/succédanés du sucre
- Interactions entre les aliments et les médicaments
- Considérations particulières pour les régimes à texture modifiée
- Régime sans gluten
- Annexe A - Renvois et définitions
- Annexe B - Processus de demande de régime alimentaire thérapeutique à l’admission
- Annexe C - Régimes alimentaires thérapeutiques – Document de référence pour les Services de santé
- Annexe D - Protocole relatif à la remise de collations aux diabétiques
- Annexe E - Protocole relatif aux tests d’allergies alimentaires et aux régimes pour allergies alimentaires
- Annexe F - Protocole relatif à l’obtention du panier « grossesse en santé »
- Annexe G - Exemple d'un menu de réalimentation – Apport de 2 500 calories
- Annexe H - Formulaire de demande d’alimentation par sonde
- Annexe I - Formulaire de dépistage des allergies alimentaires
Responsibilitiés
- Le coordonnateur, Programme de gestion de la nutrition, à l’administration centrale :
- veillera à l’application uniforme des normes, lignes directrices et directives du Programme de gestion de la nutrition dans l’ensemble du Service correctionnel du Canada (SCC)
- gérera les activités cliniques des diététistes régionaux
- facilitera le placement de diététistes stagiaires et d’étudiants d’universités qui offrent un programme reconnu de stages en sciences de la nutrition ou dans des disciplines connexes, et veillera à ce que les objectifs des stages et/ou des programmes d’études soient réalisés.
- Le diététiste régional :
- offrira des services de nutrition en sa qualité d’expert en la matière dans sa région
- fournira des consultations individuelles et de groupe, des évaluations nutritionnelles, des instructions en matière de régimes alimentaires cliniques ainsi que des séances de formation en nutrition aux détenus et au personnel des Services d’alimentation et des Services de santé
- établira l’ordre de priorité des consultations en fonction d’une évaluation médicale et des risques nutritionnels du détenu
- agira comme agent de liaison entre les Services d’alimentation et les Services de santé pour s’assurer que les régimes alimentaires prescrits sont conformes aux normes du Programme de gestion de la nutrition
- prescrira et gèrera les régimes alimentaires thérapeutiques à l’aide du système de gestion de l’information des Services d’alimentation (SGISA)
- adaptera les régimes alimentaires thérapeutiques en fonction du menu national.
- Les Services d’alimentation de l’établissement :
- offriront des repas en fonction du menu national, qui respecte les normes minimales des Guides alimentaires canadiens
- offriront les régimes alimentaires thérapeutiques consignés dans le SGISA et prescrits par le diététiste régional ou le médecin pour certains troubles médicaux.
- Le chef, Services de santé, veillera à ce que le diététiste régional puisse s’acquitter de ses tâches :
- en fournissant une salle pour les consultations avec les détenus
- en mettant les dossiers médicaux requis à la disposition des responsables des cliniques de nutrition
- en veillant à ce que des mesures adéquates soient en place pour assurer la sécurité du diététiste régional
- en fournissant une aide générale, notamment au moyen des services de télésanté, selon les besoins, pour assurer l’efficacité des cliniques de nutrition.
Procédures
Normes de pratique
- Les ouvrages de référence suivants seront utilisés pour tous les aspects du respect des exigences en matière de nutrition :
- Pratique en nutrition reposant sur des données probantes (PEN) des diététistes du Canada
- Manuel de nutrition clinique de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec
- protocoles internes élaborés par les diététistes régionaux et approuvés par le gestionnaire principal, Services d’alimentation.
Nutrithérapie
- À l’admission, sauf si le détenu déclare une affection médicale constituant un danger de mort (p. ex., une allergie aux noix), il faut lui fixer un rendez-vous médical pour le soumettre à une évaluation et, s’il y a lieu, lui prescrire un régime alimentaire thérapeutique. Le personnel chargé de la sécurité à l’admission n’ordonnera pas de régimes alimentaires, mais aiguillera plutôt les détenus vers les Services de santé. Les Services d’alimentation rejetteront les demandes ou les prescriptions de régime alimentaire qui ne sont pas établies par un professionnel de la santé et qui ne sont pas approuvées par le diététiste régional. L’annexe B décrit la procédure à suivre.
- Pour la consultation initiale, les détenus rencontreront le diététiste régional sur recommandation du personnel des Services de santé ou si une demande soumise par le détenu est jugée pertinente.
- Le personnel des Services de santé doit aiguiller le détenu vers le diététiste régional une fois qu’un diagnostic clair est établi. Le nom du détenu sera inscrit sur la liste d’attente du diététiste régional, selon le degré de priorité. Les besoins urgents seront communiqués au diététiste régional par courriel ou par téléphone. Si un diagnostic n’a pas encore été établi, il est possible de demander une évaluation nutritionnelle par le diététiste dans le cadre du processus de diagnostic. Au besoin, des rendez-vous de suivi seront fixés par le diététiste régional.
- Le personnel des Services de santé et/ou le diététiste régional examineront toute Requête du détenu (CSC/SCC 1122) avant de lui fixer rendez-vous avec le diététiste régional. Il se peut que des renseignements supplémentaires, comme une évaluation médicale par un médecin ou un examen du dossier médical, soient nécessaires pour confirmer qu’un diagnostic clair a été établi avant l’aiguillage du détenu vers le diététiste régional aux fins de consultation. Une fois qu’un diagnostic clair est établi et qu’une intervention nutritionnelle est jugée nécessaire, l’aiguillage vers le diététiste sera fait. Le nom du détenu sera inscrit sur la liste d’attente du diététiste régional, selon le degré de priorité. Les besoins urgents seront communiqués au diététiste régional par courriel ou par téléphone. S’il y a lieu, des rendez-vous de suivi seront fixés par le diététiste régional.
- Les demandes de détenu n’ayant pas trait à la diététique clinique doivent être réacheminées aux services concernés. Par exemple, les demandes qui contiennent des plaintes touchant les aliments doivent être transmises aux Services d’alimentation, les demandes de régime alimentaire pour motifs religieux doivent être envoyées aux Services d’aumônerie (conformément aux LD 880-3 – Régimes alimentaires pour motifs religieux) et les demandes de régime alimentaire pour motifs de conscience doivent être soumises au Comité décisionnel sur les demandes de régime alimentaire pour motifs de conscience (conformément aux LD 880-4 – Régimes alimentaires pour motifs de conscience).
- En ce qui concerne les régimes alimentaires thérapeutiques confirmés par un diagnostic médical, le personnel des Services de santé doit soumettre la demande directement au diététiste régional par courriel. Les régimes thérapeutiques temporaires qui peuvent être prescrits avant l’approbation du diététiste régional sont les suivants : allergènes prioritaires, allergènes non prioritaires confirmés, régimes à texture modifiée, régimes liquides et aliments pour diabétiques (succédanés du sucre et collations). Les régimes thérapeutiques temporaires sont prescrits au moyen de la Demande de régime thérapeutique temporaire (CSC/SCC 0568F). Toute autre demande de régime doit être évaluée, approuvée et prescrite par le diététiste. Le schéma du processus de demande de régime alimentaire thérapeutique présenté à l’annexe B fournit de plus amples renseignements sur ce processus à l’admission des détenus.
- Les régimes alimentaires thérapeutiques seront prescrits conformément aux lignes directrices énoncées à l’annexe C, « Régimes alimentaires thérapeutiques – Document de référence pour les Services de santé ». On y indique quand et comment procéder à une demande de régime alimentaire et quand l’intervention du diététiste régional est nécessaire.
Considérations liées au régime alimentaire aux fins de consignation dans le Système de gestion de l’information des Services d’alimentation (SGISA)
- Le diététiste régional prescrira le régime alimentaire thérapeutique et consignera l’information pertinente dans le SGISA. Lorsqu’un régime alimentaire thérapeutique est prescrit par un médecin, le diététiste régional examinera le régime pour déterminer s’il est conforme aux pratiques du SCC. Une fois que le régime est approuvé, le diététiste régional entrera l’information dans le SGISA. Lors du transfèrement d’un détenu d’un établissement à un autre, la prescription du régime alimentaire thérapeutique restera dans le SGISA afin que l’établissement d’accueil puisse avoir accès aux renseignements relatifs au régime alimentaire du détenu.
Non-respect du régime thérapeutique
- Lorsque le personnel du SCC découvre qu’un détenu ne suit pas son régime alimentaire thérapeutique, il devrait renvoyer ce détenu aux Services de santé pour une séance de counseling supplémentaire. Si le détenu ne veut pas suivre fidèlement le régime alimentaire thérapeutique prescrit par le diététiste régional ou le médecin, son cas devrait être traité comme un refus de traitement conformément aux LD 800-3 – Consentement relatif aux évaluations, aux traitements et à la communication de renseignements médicaux.
- Les Services d’alimentation ne doivent pas mettre fin à un régime alimentaire thérapeutique tant que le diététiste régional ou un médecin ne leur en aura pas envoyé l’autorisation par écrit ou que la prescription ne sera pas expirée.
Suppléments nutritionnels
- Les Services d’alimentation fourniront des suppléments nutritionnels uniquement s’ils sont prescrits par le diététiste régional dans le cadre d’un plan de soins nutritionnels à la suite d’une évaluation nutritionnelle.
- Une supplémentation nutritionnelle sous forme de suppléments alimentaires administrés par voie orale est utilisée afin :
- de fournir de l’énergie et des nutriments qui sont souvent requis dans le cadre d’un régime à texture modifiée. Les suppléments peuvent s’ajouter aux aliments requis pour le maintien de la santé ou les remplacer
- d’assurer une nutrition optimale et de prévenir la malnutrition dans les cas de perte de poids importante, d’apport alimentaire insuffisant ou de malabsorption de nutriments. On sait que le risque de malnutrition est accru en présence de certains problèmes de santé. Toutefois, la supplémentation nutritionnelle ne doit pas reposer seulement sur un diagnostic médical, mais aussi sur une évaluation nutritionnelle
- d’améliorer un état nutritionnel carencé et d’atteindre les apports recommandés définis en fonction des résultats du rapport de laboratoire de l’analyse sanguine et/ou de l’examen de l’apport alimentaire.
- Le médecin ou, en son absence, le chef, Services de santé, ordonnera une consultation en nutrition avec le diététiste régional. À la suite d’une évaluation de la situation nutritionnelle, le diététiste régional peut recommander des suppléments oraux. Le type et la quantité de suppléments ainsi que la durée de la prescription seront indiqués dans les notes au dossier électronique. Au besoin, le diététiste régional commandera les suppléments recommandés par l’entremise des Services d’alimentation en entrant les renseignements requis dans le SGISA.
- Le diététiste régional examinera tous les besoins de supplémentation nutritionnelle de façon continue.
- Les aliments sont la principale source de nutriments et constituent une partie importante du traitement. Avant d’avoir recours à des suppléments nutritionnels, les détenus doivent s’efforcer de suivre un régime adéquat et équilibré à partir du menu régulier qui est servi. Si le menu régulier ne permet pas de combler les besoins nutritionnels d’un détenu, il convient de recourir aux produits alimentaires à forte teneur en énergie et en nutriments avant d’utiliser des suppléments nutritionnels.
- Les suppléments les plus couramment utilisés sont les suivants :
- les produits alimentaires à forte teneur en énergie et en nutriments ou les collations additionnelles d’aliments d’une densité calorique normale
- les boissons hautement énergétiques conçues et préparées en établissement
- les produits commerciaux (Déjeuner par Carnation, Ensure, Boost, Glucerna, etc.).
- L’achat de suppléments nutritionnels visant à répondre aux besoins établis sera effectué au moyen d’ententes régionales élaborées par le diététiste régional et le gestionnaire régional, Services d’alimentation. Les produits seront choisis notamment en fonction des critères suivants : leur valeur nutritive, leur type, leur acceptabilité, leur facilité d’utilisation et leur coût.
- Les types de produits seront limités et combleront les besoins nutritionnels de la population. Les Services d’alimentation commanderont ces produits, les entreposeront et les distribueront au moment des repas. Dans certaines circonstances, à la demande du diététiste régional, le personnel en soins de santé peut participer à la distribution des suppléments aux délinquants.
Considérations relatives aux détenus diabétiques
- Les détenus diabétiques qui prennent des médicaments pouvant causer une réaction hypoglycémique recevront une collation par jour. Le Protocole relatif à la remise de collations aux diabétiques est décrit à l’annexe D. Les aliments pour diabétiques (succédanés du sucre et collations) peuvent être prescrits en utilisant la Demande de régime thérapeutique temporaire (CSC/SCC 0568F).
Allergies alimentaires
- Les détenus qui ont des réactions à des allergènes alimentaires doivent recevoir des repas qui réduiront le risque de réaction allergique et élimineront les restrictions alimentaires inutiles.
- Les détenus qui affirment avoir des allergies à des aliments doivent se faire évaluer par un professionnel de la santé (médecin, membre du personnel infirmier, diététiste). Le Formulaire de dépistage des allergies alimentaires qui se trouve à l’annexe I doit être utilisé à cette fin. D’après les résultats du test de dépistage, le professionnel de la santé suivra le Protocole relatif aux tests d’allergies alimentaires et aux régimes pour allergies alimentaires, qui se trouve à l’annexe E.
- Seuls les détenus ayant reçu un diagnostic clair et défini d’allergies alimentaires et ayant des documents à l’appui dans leur dossier (une note du médecin confirmant l’allergie alimentaire, les résultats des tests d’allergies alimentaires ou autres documents jugés acceptables par le SCC) auront droit à un régime pour allergies alimentaires de longue durée.
- Un régime provisoire sera fourni à un détenu qui affirme avoir une allergie non diagnostiquée ou non confirmée à un ou plusieurs allergènes prioritaires, jusqu’à ce qu’un diagnostic clair et défini soit établi.
- Le diététiste régional, en consultation avec le médecin, déterminera s’il est nécessaire de fournir un régime provisoire à un détenu qui affirme être allergique à un aliment qui n’est pas un allergène prioritaire.
- Voici la liste des allergènes alimentaires prioritaires établie par Santé Canada :
- arachides
- amandes, noix du Brésil, noix de cajou, noisettes (avelines), noix macadamia, pacanes, pignons, pistaches et noix de Grenoble
- graines de sésame
- lait (autre que l’intolérance au lactose)
- œufs
- poisson
- mollusques et crustacés
- soya
- blé
- sulfites
- moutarde.
- Une fois qu’un diagnostic clair et défini a été établi, une consultation avec le diététiste régional peut être nécessaire pour aider le détenu à gérer son allergie.
- En l’absence d’un diagnostic clair et défini d’une allergie alimentaire, le régime provisoire du détenu sera suspendu ou ne sera pas renouvelé.
Intolérance au lactose
- Les détenus qui, à leur admission, souffrent d’une intolérance au lactose diagnostiquée ou disent avoir une intolérance au lactose seront aiguillés vers le diététiste régional par le médecin ou le personnel des Services de santé.
- Si l’évaluation faite par le diététiste régional semble indiquer la présence d’une intolérance au lactose, celui‑ci proposera un plan nutritionnel au détenu et lui donnera des instructions et de la documentation sur la gestion de l’intolérance au lactose, y compris l’utilisation de comprimés de lactase que le détenu pourra se procurer à ses propres frais.
- Puisqu’un régime strict sans lactose n’est pas indiqué pour la plupart des personnes intolérantes au lactose, le SCC fournira un régime à teneur réduite en lactose en offrant du lait sans lactose ou une boisson au soja enrichie nature comme substitut du lait, après avoir reçu une autorisation du diététiste régional.
- Le diététiste régional rencontrera le détenu et révisera le plan nutritionnel, selon les besoins, ou aiguillera de nouveau le détenu vers le médecin pour le soumettre à une évaluation plus poussée si les symptômes ne se sont pas améliorés.
- Le produit de remplacement du produit de lait de vache prévu au menu régulier de l’établissement pour les détenus qui ont une intolérance au lactose devrait être le même produit de lait de vache auquel de la lactase a été ajoutée ou une boisson au soja enrichie nature sous forme liquide (reconstituée à partir de poudre). Une boisson au soja non reconstituée à partir de poudre ne sera pas distribuée aux détenus.
- Les tests de dépistage de l’intolérance au lactose aux fins de diagnostic (p. ex., épreuve respiratoire à l’hydrogène) seront administrés uniquement sur prescription explicite du médecin.
Besoins nutritionnels durant la grossesse et l’allaitement
- Afin d’offrir la ration calorique quotidienne recommandée par Santé Canada pour les femmes enceintes, les Services d’alimentation du SCC ont élaboré le Protocole relatif à l’obtention du panier « grossesse en santé » (annexe F). Celui-ci vise à aider les détenues des unités résidentielles qui participent au Programme de préparation de repas en petits groupes (PRPG) à combler leurs besoins nutritionnels supplémentaires durant les périodes de la grossesse et de l’allaitement en consommant des aliments sains. Les détenues enceintes dont les repas sont préparés par la cuisine centrale de l’établissement recevront des collations pour combler leurs besoins nutritionnels.
Grève de la faim
- Lorsqu’un détenu entame une grève de la faim, les Services de santé surveilleront son état de santé conformément aux LD 800-1 – Grève de la faim : Gestion de la santé des détenus. Le diététiste régional sera informé qu’une grève de la faim est déclarée. Lorsque le détenu souhaite cesser sa grève de la faim, le diététiste régional en sera avisé et pourra prescrire au détenu un régime de réalimentation progressive. Un menu de réalimentation devrait être offert jusqu’à ce que le diététiste régional puisse rencontrer le détenu (voir l’annexe G).
- Le diététiste régional surveillera étroitement l’évolution de l’état du détenu pour prévenir les complications liées au syndrome de réalimentation.
Alimentation par sonde
- Le diététiste régional doit être informé dès qu’un médecin prescrit une alimentation par sonde. Le diététiste régional effectuera alors une évaluation nutritionnelle et indiquera la formule prescrite aux Services d’alimentation ou recommandera une solution de rechange en fonction de la disponibilité. Il offrira des soins de suivi pour vérifier la tolérance à l’alimentation par sonde et recommandera des outils pour surveiller l’état nutritionnel. Le Formulaire de demande d’alimentation par sonde qui se trouve à l’annexe H doit être utilisé pour prescrire l’alimentation par sonde et fournir des instructions sur les soins.
- Le coût des produits alimentaires très énergétiques et nutritifs, des collations additionnelles régulières et des produits du commerce sera imputé au budget des Services d’alimentation. Les appareils d’alimentation, les pompes et les autres dispositifs nécessaires pour procéder à l’alimentation par sonde seront fournis par les Services de santé.
Surveillance accrue
- La DC 843 – Interventions pour préserver la vie et prévenir les blessures corporelles graves définit les procédures à suivre pour les détenus faisant l’objet d’une surveillance accrue, lesquelles incluent l’utilisation d'aliments et de liquides pouvant être facilement consommés sans ustensiles ni vaisselle (aliments que l’on peut manger avec les doigts).Le diététiste régional fournira un menu de tels aliments qui satisfait à toutes les exigences relatives aux régimes alimentaires thérapeutiques, pour motifs religieux et/ou pour motifs de conscience.
Édulcorants et succédanés du sucre
- Tous les établissements devraient utiliser uniquement des édulcorants sans cyclamate comme succédanés du sucre pour la maîtrise du diabète ou un taux élevé de triglycérides. Les sucres raffinés ne devraient pas être remplacés par des succédanés du sucre comme mesure de sécurité auprès de la population carcérale ni pour modifier les comportements alimentaires, c.-à-d. améliorer les habitudes alimentaires. Les succédanés du sucre peuvent faire partie d’un régime alimentaire sain, mais ils devraient être recommandés sur la base de preuves qu’ils aideront les détenus atteints de certains troubles médicaux à optimiser leur nutrition et leur santé. Les succédanés du sucre seront fournis paquet par paquet en fonction de leur équivalence au sucre blanc et brun, conformément au menu national.
Interactions entre les aliments et les médicaments
- Il est établi que le pamplemousse a des interactions avec de nombreux médicaments. Les conséquences de telles interactions sur la santé des détenus sont une grave source de préoccupations pour les Services de santé. C’est pourquoi le pamplemousse et le jus de pamplemousse ne doivent pas être inclus dans la sélection de fruits offerts dans le menu national à la population carcérale ni dans la sélection de fruits figurant sur la liste d’épicerie nationale de PRPG.
Considérations particulières pour les régimes à texture modifiée
- Compte tenu du risque élevé de malnutrition pour les détenus qui suivent un régime à texture modifiée, comme des aliments réduits en purée ou hachés, le diététiste régional atténuera ce risque en prescrivant le recours à une ou à plusieurs des stratégies suivantes pour fournir des calories et des protéines supplémentaires :
- collation à la texture appropriée
- portions plus grandes des repas servis
- supplément oral à la texture/consistance appropriée.
Régime sans gluten
- Un régime sans gluten ne sera prescrit qu’en présence d’un diagnostic médical clair de maladie cœliaque. Une biopsie du petit intestin (prélèvement de tissu) est nécessaire pour confirmer ce diagnostic. Le régime sans gluten ne doit pas être prescrit avant l’exécution des tests de diagnostic, car le régime alimentaire du détenu doit contenir du gluten pour que ce test soit valide.
Commissaire adjoint, Services corporatifs/
Dirigeant principal des finances
Original signé par :
Tony Matson
Annexe A - Renvois et définitions
Renvois
LD 800-1 – Grève de la faim : Gestion de la santé des détenus
LD 800-3 – Consentement relatif aux évaluations, aux traitements et à la communication de renseignements médicaux
DC 843 – Interventions pour préserver la vie et prévenir des blessures corporelles graves
DC 880 – Services d’alimentation
LD 880-1 – Programme des services d’alimentation
LD 880-3 – Régimes alimentaires pour motifs religieux
LD 880-4 – Régimes alimentaires pour motifs de conscience
Cadre national relatif aux soins de santé essentiels du SCC
Apports nutritionnels de référence
Déclaration universelle des droits de l'homme, article 18
Guide alimentaire canadien
Guide alimentaire canadien – Premières Nations, Inuit et Métis
Manuel de nutrition clinique de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec
Pratique en nutrition reposant sur des données probantes (PEN) des diététistes du Canada
Définitions
Contractuel : personne qui, en exécution d’un contrat avec le SCC, fournit des services d’une catégorie réglementaire.
Diététiste régional : membre agréé et en règle de l’ordre des diététistes d’une province du Canada, qui est autorisé à exercer la profession de diététiste.
Suppléments alimentaires : aliments additionnels et/ou produits nutraceutiques spécifiques ajoutés au régime alimentaire, qui fournissent de l’énergie, des macronutriments (glucides, protéines et matières grasses) et/ou des vitamines et minéraux.
Annexe B
Processus de demande de régime alimentaire thérapeutique à l’admission
Le diagramme suivant illustre les étapes du processus de demande de régime alimentaire thérapeutique à l’admission. Il présente également la répartition des responsabilités entre les Services de santé, le diététiste régional et les Services d’alimentation.
Le diagramme commence avec la boîte « Le détenu indique avoir certains besoins alimentaires associés à une affection médicale ». À partir de cette boîte, il y a deux voies pour arriver à l’étape du « Diagnostic » :
- Affection médicale constituant une menace pour la vie (p. ex. allergie aux noix), où la prochaine étape consisterait à établir un régime alimentaire provisoire de 14 jours et à informer le diététiste, et ensuite à aiguiller le détenu vers le Service de santé aux fins d’évaluation, pour en arriver à l’étape du diagnostic.
- Affection médicale ne constituant pas (p. ex. taux élevé de cholestérol), où la prochaine étape consisterait à aiguiller le détenu vers le Service de santé aux fins d’évaluation avec une note de ne pas demander un régime alimentaire thérapeutique, pour en arriver à l’étape du diagnostic.
Une fois rendu à l’étape du diagnostic, s’il n’y a pas de diagnostic, la prochaine étape dans le diagramme consiste à n’offrir aucun régime alimentaire thérapeutique et le détenu recevra le menu régulier.
S’il y a un diagnostic, les trois étapes suivantes du diagramme s’en suivent :
- Envoyer une demande de consultation au diététiste régional
- Le détenu rencontre le diététiste régional
- L’évaluation révèle-t-elle le besoin de prescrire un régime alimentaire thérapeutique?
- Si la réponse est non, le détenu recevra le menu régulier
- Si la réponse est oui, le diététiste consigne le régime thérapeutique dans le SIGSA, à partir duquel il y a les deux voies distinctes suivantes :
- Les Services d’alimentation fournissent le régime thérapeutique
- Suivi au besoin

Annexe C - Régimes alimentaires thérapeutiques – Document de référence pour les Services de santé
Nom du régime | Indications | But | Remarques |
---|---|---|---|
Régime modifié (réduit en sucres, en sodium et en matières grasses) | Profil lipidique élevé Hypertension artérielle Maladie du foie ou du pancréas Cardiopathie Insuffisance rénale chronique, | Contrôler le taux de cholestérol Ralentir l’athérosclérose Prévenir la détérioration des organes |
|
Diabète de type 1, 2 ou de grossesse Syndrome métabolique | Contrôler le taux de glucose sanguin |
| |
Triglycérides élevés | Contrôler les taux de triglycérides sanguins Prévenir la détérioration des organes |
|
Nom du régime | Indications | But | Remarques |
---|---|---|---|
Régime hypercalorique et hyperprotéiné | Affections nécessitant un apport supplémentaire d'énergie/de protéines (malnutrition, syndrome de malabsorption, fibrose kystique, brûlures, etc.) Perte de poids importante non contrôlée ou non désirée | Prévenir la perte de poids additionnelle et aider à reprendre le poids perdu Maintenir un poids santé Maintenir/améliorer l’état nutritionnel |
|
Régime rénal | Maladie rénale chronique, stades 3 et 4 Maladie rénale chronique avec hémodialyse Maladie rénale chronique avec dialyse péritonéale | Réduire l'œdème, réduire la tension artérielle et traiter les complications connexes |
|
Régime réduit en lactose | Intolérance au lactose | Gérer les symptômes de l’intolérance au lactose |
|
Nom du régime | Indications | But | Remarques |
---|---|---|---|
Régime sans gluten | Maladie cœliaque diagnostiquée (résultats d’analyse sanguine et de biopsie exigés) Dermatite herpétiforme (le dépistage de la maladie cœliaque doit être fait avant de commencer le régime) | Favoriser une absorption optimale Améliorer l’état nutritionnel Éliminer les symptômes Éviter ou limiter les complications |
|
Régime pour allergie(s) alimentaire(s) | Allergie(s) alimentaire(s) diagnostiquée(s) (documents à l’appui ou confirmation dans le dossier) | Fournir un régime sans le ou les allergènes en cause |
|
Nom du régime | Indications | But | Remarques |
---|---|---|---|
Régime liquide clair | Régime préopératoire ou postopératoire En préparation de certains tests médicaux Problèmes aigus tels que vomissements, gastroentérite, nausée, diarrhée sévère, phases aiguës de diverticulite, poussée de la maladie de Crohn ou colite ulcéreuse | Prévenir la déshydratation Éviter les déséquilibres en électrolytes et en sel Recommencer graduellement l’alimentation Minimiser les résidus intestinaux |
|
Régime liquide complet (tous les liquides incluant du jello, de la crème glacée, des céréales chaudes et du pouding) | Problèmes dentaires (mâchoire brochée, etc.) | Régime à court terme pour les personnes incapables de manger des aliments en purée ou mous, mais pouvant tolérer plus que des liquides clairs |
|
Nom du régime | Indications | But | Remarques |
---|---|---|---|
Régime à teneur contrôlée en fibres (réduit en fibres et en aliments gazogènes) | Sténose partielle de l'intestin Ostomies – les six à huit premières semaines (colostomie, iléostomie) Après une chirurgie intestinale Entérite radique Au besoin, pour les problèmes de tolérance après un problème gastro-intestinal aigu (diverticulite sévère, poussée de la maladie de Crohn ou colite ulcéreuse) | Éviter l’irritation du système digestif Prévenir les complications liées à la digestion et/ou à l’irritation Favoriser la digestion et l’absorption des aliments |
|
Régime à texture modifiée
| Difficulté à mâcher ou à avaler les aliments Troubles de déglutition Certains cancers Chirurgie de la tête, du cou ou de la mâchoire Maladies neurodégénératives (p. ex., Parkinson ou sclérose en plaques avancée) Problèmes dentaires (p. ex., mâchoire brochée ou chirurgie dentaire) | Offrir une alimentation orale sécuritaire et agréable à une personne qui ne peut tolérer certaines caractéristiques physiques des aliments Amorcer graduellement ou maintenir une alimentation orale Minimiser les résidus oropharyngiens Réduire le risque d’aspiration |
|
Nom du régime | Indications | But | Remarques |
---|---|---|---|
Régime de liquides épaissis | Dysphagie avec les liquides fluides | Prévenir l’aspiration des liquides |
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Régime de réalimentation | Grève de la faim Jeûne de longue durée | Prévenir le changement rapide des taux d’électrolytes, la rétention d’eau et de sodium ainsi que les fluctuations rapides d’insuline dues aux tentatives du corps de réagir aux glucides |
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Protocole relatif aux laxatifs | Thérapie de substitution aux opioïdes | Améliorer la régularité |
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Alimentation par sonde |
| ||
Nota : Les régimes alimentaires pour motifs religieux peuvent SEULEMENT être prescrits par l'aumônier. Les régimes végétariens (ou autres régimes alimentaires pour motifs de conscience) sont prescrits par l’entremise du Comité décisionnel sur les demandes de régime alimentaire pour motifs de conscience (vérifiez auprès du directeur adjoint, Services de gestion, de votre établissement). Le personnel des Services de santé (médecins, membres du personnel infirmier, diététistes, etc.) NE PEUT PAS demander ces régimes car il ne s’agit pas de régimes thérapeutiques. Les demandes de régimes non thérapeutiques présentées par les Services de santé seront refusées. |
Annexe D - Protocole relatif à la remise de collations aux diabétiques
Les personnes atteintes de diabète ont un taux élevé de glucose dans le sang parce que leur pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que les cellules de leur organisme ne réagissent pas à l’insuline produite. Il existe trois principaux types de diabète :
- type 1 : l’organisme ne produit pas d’insuline, et la personne doit donc s’injecter de l’insuline
- type 2 : les cellules de l’organisme deviennent « résistantes » à l’insuline, c’est-à-dire qu’elles n’absorbent pas le glucose aussi bien qu’elles le devraient. Ce problème est souvent associé à un manque de production d’insuline
- gestationnel : au cours de la grossesse, la femme enceinte développe un taux élevé de glucose sanguin. Ce problème disparaît souvent après la naissance du bébé.
Toutes les formes de diabète peuvent être traitées. Certaines personnes atteintes du diabète de type 2 n’ont pas besoin de médicaments car elle sont capables de réguler leur taux de glucose sanguin en modifiant leur alimentation et en augmentant l’activité physique. D’autres personnes peuvent avoir besoin de médicaments ou d’insuline, mais la plupart des diabétiques nécessitent une combinaison de traitements.
Médicaments traitant le diabète
Les médicaments traitant le diabète (c.-à-d. les antihyperglycémiants) à prendre par voie orale aident à réguler le taux de glucose sanguin chez les personnes dont l’organisme produit encore une certaine quantité d’insuline (soit la majorité des personnes atteintes du diabète de type 2).
Les médicaments traitant le diabète sont classés en plusieurs catégories selon leur type (sulfonylurées, biguanides, méglitinides, etc.), et chacune des catégories fonctionne d’une manière différente. Souvent, on utilise une combinaison de médicaments pour obtenir une régulation optimale du taux de glucose sanguin.
Qu’est-ce qu’une réaction hypoglycémique?
Une réaction hypoglycémique, c.-à-d. un faible taux de glucose dans le sang, s’entend d’un taux de glucose inférieur à 4,0 mmol/L. Les symptômes et la gravité de l’hypoglycémie varient. La plupart du temps, la réaction hypoglycémique survient à la suite de la prise d’insuline ou de sécrétagogues de l’insuline, mais elle peut également être attribuable à un apport insuffisant en glucides ou à des exercices intenses/excessifs.
Les médicaments traitant le diabète qui peuvent causer une réaction hypoglycémique incluent :
- l’insuline
- les sulfonylurées (glyburide, gliclazide, glimépiride)
- les méglitinides (répaglinide, natéglinide)
- la polythérapie dont l’un des médicaments est une sulfonylurée ou un méglitinide.
Pour prévenir les réactions hypoglycémiques, il est important de prendre les médicaments traitant le diabète tels qu'ils sont prescrits et de suivre un régime alimentaire sain.
Protocole du SCC relatif à la remise de collations aux diabétiques
Comme précaution pour éviter une réaction hypoglycémique éventuelle, les détenus auxquels a été prescrit un médicament susceptible de provoquer une réaction hypoglycémique recevront quotidiennement une collation en soirée.
Cette pratique vise à s’assurer que les détenus diabétiques maintiennent un taux de glycémie stable tout au long de la nuit.
Les détenus qui ont régulièrement des réactions hypoglycémiques devraient consulter leur médecin, car il est possible qu’il soit nécessaire de changer leur médicament ou les modalités de la prescription. Il n’est pas normal ni sain d’avoir des réactions glycémiques quotidiennes.
Une collation consiste en environ 15 g de glucides et 7 g de protéines.
Voici quelques exemples de collations acceptables :
- 1 tranche de pain brun et 30 g de beurre d’arachide
- 1 fruit frais et 30 g de fromage
- 6 biscuits soda et 1 œuf à la coque cuit dur
- 125 ml à 175 ml de yogourt
- ½ sandwich à la viande.
Ce protocole est destiné aux établissements ayant des services centralisés de production et de distribution d’aliments. Les établissements qui offrent le Programme de PRPG ne sont pas censés fournir de collations aux détenus diabétiques. Dans ces établissements, les détenus sont censés gérer eux-mêmes leur taux de glycémie avec les aliments qu'ils reçoivent.
À la demande du médecin ou du diététiste régional, des collations supplémentaires peuvent être prescrites de façon temporaire, s’il y a lieu.
Certains diabétiques de type 1 peuvent avoir besoin d'une plus grande supplémentation qu'une collation en soirée. Le médecin ou le diététiste devra évaluer les besoins de ces personnes au cas par cas.
Le présent protocole n'est pas censé être un traitement contre l'hypoglycémie. En cas de crise d'hypoglycémie, le personnel devrait se reporter aux Directives médicales d'urgence pour suivre la procédure appropriée.
Document de référence : Lignes directrices de pratique clinique 2013, Association canadienne du diabète.
Annexe E - Protocole relatif aux tests d’allergies alimentaires et aux régimes pour allergies alimentaires
Allergie autodéclarée à un allergène prioritaire avec document à l’appui | Allergie autodéclarée à un allergène prioritaire sans document à l’appui | Allergie autodéclarée à un aliment qui n’est pas un allergène prioritaire | |
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Régime pour allergie alimentaire prescrit | Oui | Oui, en attendant | Non, sauf si l'allergie a déjà été diagnostiquée et qu'il y a des documents à l'appui* |
Aiguiller le détenu vers le diététiste régional | Oui, aux fins de counseling si le patient a des questions sur la gestion de l’allergie | Oui, aux fins de dépistage et d’évaluation | Oui, aux fins de dépistage et d’évaluation |
Aiguiller le détenu vers le médecin | Normalement non requis | Oui, le diététiste aiguillera le détenu vers le médecin s’il soupçonne une allergie alimentaire | Oui, le diététiste aiguillera le détenu vers le médecin s’il soupçonne une allergie alimentaire |
Prescrire un test de dépistage d’allergie payé par le SCC | Non | Oui, si le test est demandé par le médecin ou recommandé par le diététiste à la suite d'une évaluation clinique | Oui, si le test est demandé par le médecin ou recommandé par le diététiste à la suite d'une évaluation clinique |
* Un test de dépistage d’allergie s’entend d’un test par piqûre épidermique, d’une analyse sanguine (ImmunoCAP) ou d’un test de provocation par des aliments, selon ce que l’allergologue ou le médecin de l’établissement juge le plus approprié. * Un document à l'appui s’entend d’un exemplaire du test de diagnostic. Veuillez noter que la mention d'une allergie dans le dossier médical ne constitue pas un document à l'appui adéquat ni un diagnostic. Nota : Si vous avez des questions concernant la remise d’un EpiPen pour des allergies alimentaires, consultez les Lignes directrices des Services de santé sur la distribution et l’administration des médicaments. |
Annexe F - Protocole relatif à l’obtention du panier « grossesse en santé »
Contexte
Dans le document Apports nutritionnels de référence, Santé Canada recommande que la femme enceinte consomme, au 2e trimestre de sa grossesse, 340 kilocalories (kcal) de plus par jour que son besoin énergétique estimatif et, au 3e trimestre, 450 kcal de plus par jour. Quant aux femmes qui allaitent, elles ont besoin, en moyenne, de 400 kcal d’énergie supplémentaire par jour. Dans le but de simplifier son message à la population canadienne, Santé Canada conseille d’ajouter deux ou trois portions supplémentaires par jour aux recommandations contenues dans les Guides alimentaires canadiens pour combler les besoins énergétiques supplémentaires pendant la grossesse et l’allaitement.
Objectifs
- Fournir des aliments sains pour combler les besoins énergétiques accrus des détenues pendant certaines périodes de la grossesse et pendant l’allaitement.
- Harmoniser la sélection des aliments offerts et mettre en place une méthode de distribution simplifiée.
- Redonner aux Services d’alimentation la responsabilité de l’achat, de la distribution et du financement des denrées alimentaires offertes aux détenues pendant la grossesse et l’allaitement.
Concept
Le panier « grossesse en santé » offre un supplément de denrées alimentaires déterminé par les diététistes régionales, préparé et distribué par les Services d’alimentation et destiné aux détenues qui ont atteint le 2e trimestre de leur grossesse ainsi qu’à celles qui choisissent l’allaitement après la naissance de leur enfant.
Ce panier permet de fournir les calories supplémentaires dont ont besoin les détenues enceintes et celles qui allaitent. Pour combler ces besoins quotidiens supplémentaires, Santé Canada propose de suivre les Guides alimentaires canadiens et d’ajouter deux ou trois portions par jour dans n’importe lequel des groupes alimentaires.
Ces détenues ont des besoins nutritionnels accrus pendant le développement du fœtus et des besoins énergétiques supplémentaires pendant l’allaitement. Le panier aidera à fournir une nutrition optimale aux détenues, ce qui augmentera leurs chances de donner naissance à un enfant en santé.
Ce panier, qui est réservé aux détenues participant au Programme de PRPG, contiendra :
- 7 portions du groupe Légumes et fruits (7 fruits et/ou légumes frais entiers)
- 8 portions du groupe Produits céréaliers (8 tranches de pain ou 240 g de céréales froides ou des craquelins à teneur réduite en sodium ou de blé entier)
- 8 portions du groupe Lait et substituts (2 x 750 ml de yogourt ou 2 L de lait ou une combinaison des deux).
Détenues admissibles
- Détenues enceintes au 2e ou 3e trimestre.
- Détenues qui allaitent.
Détenues non admissibles
- Détenues qui ne sont pas enceintes.
- Détenues qui sont au 1er trimestre de leur grossesse (à moins d’indication contraire de la part du diététiste régional).
- Détenues qui ne participent pas au Programme de PRPG et qui reçoivent leurs repas de la cuisine centrale.
Procédure
Achat
Les Services d’alimentation commanderont les aliments nécessaires et prépareront les paniers, en plus de leurs achats hebdomadaires habituels, pour les unités de logement selon le nombre de détenues qui sont au 2e ou au 3e trimestre de leur grossesse ou qui allaitent. La variété des aliments dépendra des produits disponibles.
Ordonnance
Un membre du personnel infirmier ou un médecin des Services de santé communiquera avec le diététiste régional ou les Services d'alimentation après confirmation que la détenue a atteint le 2e ou 3e trimestre de sa grossesse. Le panier « grossesse en santé » sera offert pendant la durée de la grossesse et de l'allaitement.
Distribution
Les Services d'alimentation seront chargés de fournir le panier une fois par semaine. Le jour et l’heure sont laissés à la discrétion des établissements. La détenue enceinte ou qui allaite devra ramasser le panier à ce moment-là; autrement, il lui faudra attendre la semaine suivante. Si une détenue ne ramasse pas son panier, les Services d’alimentation en informeront les Services de santé, qui feront un suivi auprès de la détenue.
Aucune autre détenue ou autre personne ne peut ramasser le panier à la place de la détenue enceinte ou qui allaite; seule la détenue autorisée à recevoir le panier peut le faire.
La détenue se verra offrir le panier jusqu’au moment où elle cessera d’allaiter. Si elle décide de ne pas allaiter, le panier lui sera offert jusqu’à l’accouchement. Les Services de santé décideront quand mettre fin à la distribution du panier dans de tels cas.
Les détenues enceintes qui ne participent pas au Programme de PRPG reçoivent leurs repas de la cuisine centrale de l’établissement. Sur recommandation du diététiste régional, les Services d’alimentation leur fourniront les aliments supplémentaires nécessaires, sous forme de portions supplémentaires ou de collations, au moment des repas. Par conséquent, ces détenues ne recevront pas le panier « grossesse en santé ».
Annexe G - Exemple d'un menu de réalimentation – Apport de 2 500 calories
Jour 1 | Jour 2 | Jour 3 | Jour 4 | Jours 5 et 6 | Jour 7 |
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But : 640 cal, 1 L de liquide | But : 1 150 cal, 1,25 L de liquide | But : 1 650 cal, 1,5 L de liquide | But : 2 000 cal, 1,75 à 2 L de liquide | But : nombre normal de cal | But : régime normal |
Déjeuner | Déjeuner | Déjeuner | Déjeuner | Déjeuner | Déjeuner |
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| Repas à faible teneur en sodium | Régime normal |
Dîner | Dîner | Dîner | Dîner | Dîner | Dîner |
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| Repas à faible teneur en sodium | Régime normal |
Souper | Souper | Souper | Souper | Souper | Souper |
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| Repas à faible teneur en sodium | Régime normal |
Soirée | Soirée | Soirée | Soirée | Soirée | Soirée |
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Annexe H
Formulaire de demande d’alimentation par sonde
L’image suivante est constituée d’un tableau composé d’une colonne et de cinq rangées. Il s’agit du Formulaire de demande d’alimentation par sonde.
Dans la première rangée, de l’espace est réservé aux renseignements suivants : le nom du patient, le numéro de pièce/lieu, le numéro SED et la date de naissance.
Dans la deuxième rangée, on peut préciser le type de formule, les additifs, les médicaments, le régime prescrit et un autre type de formule à donner si la formule originale n’est pas disponible.
Dans la troisième rangée, on peut indiquer, à l’aide d’un crochet, la particularité de la sonde d’alimentation : nasogastrique, gastronomie, nasojéjunale, gastrojéjunale ou jéjunostomie.
Dans la quatrième rangée, on peut préciser, à l’aide d’un crochet, la méthode d’alimentation : pompe, gravité, bolus (seringue). Un crochet peut servir à indiquer que la formule doit être donnée à un rythme et selon une quantité précise; la dose initiale en millilitres par heure ou l’augmentation de la dose en millilitres par heure, pour atteindre la dose cible en millilitres. Les ordres médicaux fournis par le prescripteur peuvent être indiqués dans les instructions, comme le rinçage de la sonde d’alimentation avec une quantité d’eau précise, en millilitres, à une certaine fréquence (toutes les XX heures). À l’aide d’un crochet, on peut préciser si la tête du lit doit être élevée à un angle de 30 à 45 degrés pendant l’alimentation. On peut aussi indiquer à quelle fréquence, en heures, on doit procéder à la vérification de la distension de l’abdomen ainsi qu’aux soins et à l’évaluation de l’emplacement de la sonde. On peut également préciser la fréquence des entrées et des sorties en heures. Une autre case à cocher peut servir à indiquer s’il faut peser le patient tous les jours. Puis, il y a une case à cocher devant « Analyses en laboratoire » suivi de deux points.
La cinquième rangée contient des renseignements sur le prescripteur entre parenthèses, c’est à dire s’il s’agit du médecin et/ou du diététiste régional. Il y a aussi un espace réservé à la signature du prescripteur.

Annexe I
Formulaire de dépistage des allergies alimentaires
L’image suivante est celle du Formulaire de dépistage des allergies alimentaires. Sept espaces sont réservés à la consignation des renseignements.
À côté du titre du formulaire, en lettres majuscules, une boîte sert à inscrire les renseignements suivants sur le patient : le numéro SED, le nom et la date de naissance.
La deuxième boîte sert à recueillir des renseignements sur les antécédents des symptômes observés à la suite de l’ingestion de l’allergène présumé. Elle contient les questions suivantes :
- Quels sont les symptômes qui vous dérangent?
- Selon vous, quel(s) aliment(s) déclenche(nt) ces symptômes?
- Avez-vous déjà eu cette même réaction sans avoir mangé l’aliment?
- Est ce que cette réaction s’est produite plus d’une fois?
- Combien de temps après avoir mangé l’aliment avez vous ressenti les symptômes?
- Avez vous déjà mangé cet aliment sans avoir ces symptômes?
Dans la troisième boîte, on présente les questions suivantes sur l’allergène alimentaire :
- Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez mangé cet aliment?
- Quelle quantité de cet aliment aviez-vous mangée?
- Comment cet aliment avait-il été préparé (cru, cuit, en sauce)?
- Vous souvenez-vous s’il y avait d’autres facteurs (médicaments [AINS, aspirine], stupéfiants, alcool, exercice, restaurant, voyage)?
Dans la quatrième boîte, on trouve les questions suivantes sur l’étendue des symptômes :
- Quel traitement avez-vous suivi pour faire disparaître ces symptômes?
- Combien de temps ces symptômes ont ils duré?
- Avez-vous déjà été admis à l’hôpital pour une réaction allergique? Veuillez encercler : oui ou non. Si oui, indiquez le nom de l’hôpital et la date de l’incident.
- Avez-vous un EpiPen?
- Est ce qu’un médecin vous a déjà posé un diagnostic d’allergie? Si oui, à quel(s) aliment(s)? Quel âge aviez-vous à ce moment-là/en quelle année a été posé le diagnostic?
- Avez-vous déjà subi des tests de dépistage d’allergies? Veuillez encercler : oui ou non. Si oui, indiquez quand et où dans l’espace réservé à cet effet.
La cinquième boîte précise la source de laquelle provient le Formulaire : Guidelines for the Diagnosis and Management of Food Allergy in the United States Report of the NIAID Sponsored Expert Panel, Boyce, J et al., Journal of Allergy and Clinical Immunology, déc. 2010, vol. 12, no 6, p. 51-58.
Le dernier espace est réservé à la signature du professionnel et sert à indiquer la date à laquelle le Formulaire a été rempli suivie de l’énoncé suivant : « Rempli par diététiste ou membre du personnel infirmier ».

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