Historique des pavillons de ressourcement

Deux considérations importantes sont à l'origine de la création des pavillons de ressourcement :

En 1990, le Groupe d'étude sur les femmes purgeant une peine fédérale a recommandé qu'un des cinq nouveaux établissements fédéraux pour femmes soit spécialement destiné aux délinquantes autochtones. L'Association des femmes autochtones du Canada a proposé le concept de pavillon de ressourcement. Le résultat a été le Pavillon de ressourcement Okimaw Ohci (qui signifie « collines du tonnerre » en cri), un établissement de 29 places situé sur un terrain de 160 acres de la Première Nation de Nekaneet, à l'extérieur de Maple Creek, en Saskatchewan. Il a ouvert ses portes en novembre 1995.

Rapidement, la planification du premier établissement pour Autochtones destiné aux détenus de sexe masculin à sécurité minimale était en cours. Le Centre Pê Sâkâstêw (prononcer bé-sâ-ga-sté-o), qui signifie « nouveau départ », a ouvert ses portes en août 1997. Il est situé près de Hobbema, en Alberta, sur les terres de la Première Nation cri de Samson, au sud d'Edmonton. Il s'agit d'un centre appartenant au gouvernement fédéral de 60 places qui peut accueillir 40 détenus et 20 délinquants en semi-liberté. Le centre a été conçu par des architectes en tenant compte des valeurs et des suggestions des Aînés cris de Samson et symbolise la vision du monde des Autochtones.

En 1992, la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition (LSCMLC) vient renforcer les relations entre le SCC et les collectivités autochtones. Les collectivités autochtones contribuent désormais à la conception et à la prestation des services et des programmes destinés aux délinquants autochtones. La spiritualité et la culture autochtones font maintenant partie intégrante du milieu correctionnel.

En 1994, le SCC a entamé des discussions avec le ministère de la Justice de la Saskatchewan et le Grand conseil de Prince Albert (GCPA) concernant le partage d'un pavillon de ressourcement de 30 places sur la réserve de la Première Nation des Wahpeton, pour les délinquants autochtones. Le GCPA a construit l'installation, qui a été ouverte en 1997. Le pavillon est géré en vertu de deux ententes, une avec la province de la Saskatchewan pour 25 places, et une avec le SCC pour 5 places.

En 1999, un accord a été signé par l'organisme Native Counselling Service of Alberta (NCSA) et le solliciteur général pour transférer les opérations du Centre Stan Daniels du SCC à la collectivité autochtone. L'installation est maintenant devenue le Centre de guérison Stan Daniels et veille à ce que les méthodes de guérison traditionnelles des Autochtones et les enseignements des Aînés soient au cœur des programmes.

L'approche de guérison dans les pavillons de ressourcement a également fait son chemin dans les maisons de transition appuyées par le SCC, y compris l'établissement que l'on appelle maintenant le « Centre de guérison Waseskun », situé dans les contreforts des Laurentides, à environ une heure de Montréal. Le Centre de guérison Waseskun donne des services en français et en anglais et offre une thérapie résidentielle intensive pour les hommes et les femmes aiguillés par des collectivités autochtones et des installations provinciales et fédérales. Le Centre Waseskun est devenu officiellement le « Centre de guérison Waseskun » en 1999.

Le concept de pavillon de ressourcement est même entré dans les établissements fédéraux existants. En 1999, le pavillon spirituel de l'Établissement de Stony Mountain à Winnipeg, au Manitoba, a été ouvert. Dans cet établissement en particulier, la majorité des délinquants sont autochtones, et il est vite devenu apparent, au fur et à mesure que ces chiffres augmentaient, que des programmes et des conceptions spécifiques étaient nécessaires pour répondre aux besoins de la population autochtone. Le pavillon n'héberge pas de détenus, mais il offre un lieu central pour les programmes pour Autochtones, les cercles spirituels et les cérémonies, ainsi que de l'espace de bureau pour les Aînés.

Dans le rapport de l'automne 2016 du vérificateur général du Canada : Rapport 3 - La préparation des détenus autochtones à la mise en liberté, le Bureau du vérificateur général a constaté que les délinquants autochtones mis en liberté à partir d'un pavillon de ressourcement étaient plus susceptibles de terminer avec succès leur période sous surveillance (78 %) que ceux mis en liberté à partir d'autres établissements à sécurité minimale (63 %).

En 2017, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a publié le rapport final sur les pensionnats au Canada. Dans son appel à l'action no 35, elle a exhorté le gouvernement du Canada à « éliminer les obstacles à la création de pavillons de ressourcement pour détenus autochtones au sein du système correctionnel fédéral ». Le SCC continue de répondre au rapport en explorant de nouvelles occasions de mobilisation dans le but de promouvoir des arrangements en matière de soins et de garde définis par les collectivités autochtones qui expriment un intérêt à l'égard de la prestation de services correctionnels.

En 2017-2018, le SCC a renforcé l'entente de financement en vertu de l'article 81 afin d'accroître l'appui aux collectivités et aux organismes autochtones qui gèrent les pavillons de ressourcement et de mieux répondre à leurs besoins. Le SCC a également renouvelé trois accords existants avec des collectivités/organismes autochtones dans la région du Québec et dans la région des Prairies pour offrir un accès continu à des milieux adaptés à la culture autochtone. Le SCC s'est engagé à maintenir des partenariats avec les collectivités autochtones par la tenue de séances de mobilisation annuelles. Ces discussions avec les collectivités autochtones permettent de déterminer les obstacles et les options pour éliminer ces obstacles au fur et à mesure que le SCC continue de cultiver sa relation de longue date avec les peuples autochtones.

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