Chapitre 8 - Propagande hors ligne de l'EIIL

En plus de diffuser de la propagande en ligne conçue dans le but de recruter des combattants étrangers et d’encourager la perpétration d’attentats djihadistes à l’étranger, l’EIIL dispose de moyens de communication hors ligne qui visent à lui permettre de contrôler totalement l’information sur son territoire. Pour assurer son pouvoir absolu sur les communications, il empêche le libre accès à Internet, bloque les signaux radio et interdit les antennes paraboliques. La population voit des images d’un « califat » idéalisé et bienveillant, mais aussi vengeur. En gavant ainsi la population de propagande, l’EIIL pourrait empêcher qu’on le détruise complètement, puisque les personnes qui vivent sur le territoire qu’il occupe auront une autre perception de la réalité. À cet égard, dans le monde moderne, la Corée du Nord est le seul pays avec lequel il est possible d’établir un parallèle.

Depuis qu’il s’est emparé de Mossoul à l’été 2014, l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) n’a cessé d’occuper l’avant‑scène des médias grand public, d’être à la une des actualités et d’influencer les grandes orientations internationales en matière de sécurité. La version du califat islamique d’Abou Bakr al‑Baghdadi représente, pour ses divers adversaires, une menace pour la sécurité unique en son genre. En l’espace de cinq ans, l’organisation de Baghdadi a incité des dizaines de milliers de partisans en provenance d’environ 86 pays à joindre ses rangsNote de bas de page 65. Par ailleurs, elle a réussi, dans une mesure jamais égalée par al-Qaïda, à inspirer des individus à perpétrer des attentats terroristes de leur propre initiativeNote de bas de page 66. L’appareil de propagande de l’EIIL a joué un rôle essentiel en ce qu’il a permis à l’organisation de se doter d’une capacité de projection de puissance et de la maintenir. En fait, la propagande constitue un pilier essentiel de sa stratégie globaleNote de bas de page 67. Même si les médias audiovisuels à eux seuls ne mènent pas à la radicalisation ou au recrutement, ils jouent un rôle important dans ces processus parce qu’ils permettent de renforcer les croyances des sympathisants, de fonder les affirmations des recruteurs sur des « données probantes » et de promouvoir un activisme mondial — parfois violent — au nom de l’organisationNote de bas de page 68.

La coalition internationale créée en 2014 dans le but de détruire le groupe a depuis longtemps comme objectif principal, entre autres, de contrer par des arguments logiques le message politique de l’EIILNote de bas de page 69. En fait, il a été question de la propagande dans presque tous les grands discours sur le groupe que les dirigeants occidentaux ont prononcés depuis la fin de l’été 2014, lorsque la série de vidéos de Mohammed Emwazi sur des décapitations a commencé à être diffuséeNote de bas de page 70. Toutefois, même s’il est indéniable qu’il faut absolument réagir à la campagne médiatique du groupe, l’attention accordée à la propagande présentée en ligne constitue en quelque sorte une diversion. Les gouvernements de la coalition ont été trop préoccupés par les risques pour la sécurité nationale que représente la présence sur Internet de la propagande de l’EIIL et ne se sont pas suffisamment concentrés sur la façon dont cette propagande est utilisée hors ligne au sein même du califat.

En fait, on ignore de façon générale que les milliers de reportages photographiques, de vidéos, de messages audio, de magazines et d’anashid (chants religieux) que les bureaux médiatiques officiels du groupe produisent ne sont pas simplement destinés à être consultés sur Internet à l’étranger. Ce contenu est plutôt destiné à des auditoires internes, c’est‑à‑dire aux personnes sur lesquelles l’EIIL exerce son pouvoir. Tel que l’ont signalé les politicologues Carl Friedrich et Zbigniew Brzezinski, à l’instar d’autres régimes totalitaires, le groupe utilise les communications comme moyen de justifier sa raison d’être, d’exercer un contrôle politique et d’assurer sa survieNote de bas de page 71. Même si l’utilisation hors ligne de la propagande pose peut‑être une menace moins immédiate que celle représentée par les combattants étrangers et les individus agissant de leur propre initiative, en en faisant fi, la coalition court à sa perte. En fait, il pourrait devenir impossible de réprimer véritablement et de vaincre l’insurrection de l’EIIL si on ne tient pas compte de cet aspect de la propagande et si on ne prend pas de mesures pour en atténuer les effets.

L’infrastructure

Pour que ses messages à caractère politique soient le plus efficaces possible, un État ou un proto‑État doit exercer un plein contrôle — ou presque — sur les médias de masseNote de bas de page 72. À l’ère des communications numériques, il existe peu d’endroits sur la planète où un tel contrôle est possible, puisqu’il faut pouvoir limiter tous les autres modes d’information, ce qui est assez rare. La Corée du Nord a réussi à le faire, tout comme l’EIIL sur le territoire qu’il occupe en Syrie et en IrakNote de bas de page 73.

Pendant des années, l’EIIL a pris des mesures concrètes pour s’arroger le contrôle du secteur de l’information dans les territoires sous sa domination. Lorsqu’il s’empare d’une région, l’une des premières choses qu’il fait après avoir consolidé son pouvoir de gouverner et ses structures judiciaires et paré les rues de son drapeau, est d’établir des nuqat i’lamiyya (littéralement, des relais médiatiques)Note de bas de page 74. Ces bureaux de propagande de fortune ne sont souvent rien de plus que des conteneurs ou des maisons mobiles munis de projecteurs, d’imprimantes et de chaises de plastique [Figures 1 et 2]Note de bas de page 75. Ils sont parfois mobiles [Figure 3]Note de bas de page 76. En plus de servir de cinémas en plein air pour la quarantaine d’organes médiatiques officiels de l’EIIL chargés de produire des vidéos, ces relais constituent des maisons d’édition secondaires pour sa propagande écriteNote de bas de page 77. Par exemple, chaque semaine, le bulletin de nouvelles de 16 pages de l’EIIL, al-Naba’, est diffusé par voie électronique dans les 39 provinces du califatNote de bas de page 78. Il est téléchargé et imprimé dans les relais médiatiques, puis, le samedi, les partisans amorcent leur tournée de distribution hebdomadaire [Figures 4 et 6]Note de bas de page 79. C’est aussi dans les relais médiatiques que le magazine électronique du groupe, al-Maysara, est gravé sur des disques compacts et où le matériel de prédication d’al-Himma Library est imprimé et relié [Figures 7 et 8]Note de bas de page 80.

L’infrastructure d’information de l’EIIL s’étend également aux ondes. Ses bulletins officiels quotidiens, diffusés sur les médias sociaux en cinq langues, ne paraissent pas uniquement en ligneNote de bas de page 81. En fait, ils sont transmis par signal analogique à l’échelle du soi‑disant califat en même temps que des « fatwas en direct », des émissions révisionnistes sur l’histoire du Parti Baas kafir et des cliniques médicales téléphoniques, lesquelles sont toutes mises en ondes tous les jours par la station de radio FM Al‑Bayan de l’EIIL, qui diffuse de la province de Tripoli en Libye jusqu’à la province de Ninive en Irak [Figures 9 et 10]Note de bas de page 82.

Aussi importante qu’elle puisse être, cette infrastructure serait beaucoup moins efficace si ce n’était de la capacité du groupe à empêcher la libre circulation à l’intérieur de ses frontières d’informations de l’extérieur. En fait, pour l’EIIL, les médias extérieurs qui présentent des informations allant à l’encontre de ses affirmations représentent une menace déstabilisatrice à long terme pour son projet de construction d’un État totalitaire. Conscient de ce problème, le groupe a pris des mesures pour empêcher le libre accès à Internet, bloquer les signaux radio FM et interdire les antennes paraboliques, les qualifiant d’’adu min al-dakhil (ennemi intérieur) dans les publications officielles [Figures 11 et 12]Note de bas de page 83. Partout au cœur du « califat », les cafés Internet accessibles au public sont maintenant surveillés et exploités par le Bureau de la sécurité publique du groupeNote de bas de page 84. Dans plusieurs provinces, l’accès privé est totalement interdit, peu importe que ce soit pour des soldats locaux, des combattants étrangers ou des civils, alors que dans d’autres, les réseaux privés sont en train d’être mis hors service Note de bas de page 85.

Il en résulte une situation où les nouvelles qui vont à l’encontre des préceptes rigoureux dictés par l’EIIL sont difficiles à trouver pour ceux qui sont assujettis à ces préceptes. Que ce soit en Irak ou en Syrie, les rapports crédibles sur les efforts globaux de la coalition sont pour le moins rares, et les quelques bribes d’informations qui réussissent à filtrer sont instantanément éclipsées par le volume excessif de désinformation produite par l’EIIL. Les théories du complot foisonnent et la confusion règne quant aux véritables objectifs de la coalition internationale, si bien que le discours califal est la seule constante.

Le message

Comme l’ont montré de façon empirique des recherches antérieures, l’ensemble de la propagande officielle de l’EIIL diffusée sur Internet est plus complexe que ce que laissent entendre les médias grand publicNote de bas de page 86. Des représentations du soi‑disant califat comme « État » utopique y occupent une place beaucoup plus importante que les cas d’ultraviolence qui ont contribué à la réputation tristement célèbre de l’EIIL. On y diffuse, par exemple, des photos de la faune ou de chutes d’eau ou des vidéos montrant des nettoyeurs de rue et des maternitésNote de bas de page 87.

Il en va de même pour la propagande diffusée hors ligne, dans laquelle l’EIIL se présente comme le « califat » bienveillant, mais vengeur. Les 25 essais photographiques et trois vidéos qu’il publie chaque jour visent à faire oublier la réalité et à éveiller des sentiments de solidaritéNote de bas de page 88. À n’importe quel moment, les civils dans une partie ou une autre des territoires de l’« État islamique » peuvent être gavés d’images montrant des chutes d’eau dans la province de Ninive, la culture de légumes dans la province de Salaheddine, des ingénieurs électriciens dans la province de Barqa et des avancées militaires dans la province de Damas — sans parler du contenu émanant des provinces de l’EIIL à l’étranger [Figures 13 à 16]Note de bas de page 89. Sont également omniprésentes des images de marchés animés en Libye, de plants de cannabis incendiés en Afghanistan, de sermons religieux au Nigéria et d’embuscades en ÉgypteNote de bas de page 90. Il y a un flot constant et sans relâche de « preuves » haute définition d’une gouvernance sous la direction divine et d’un dynamisme militaire. Par ailleurs, mis à part son expansionnisme utopique, le groupe met tous ses adversaires dans le même sac et les condamne tous, qu’ils soient alliés ou ennemis, tandis que les caméras des propagandistes filment des enfants morts et des vieillardsNote de bas de page 91.

Les théories du complot foisonnent et la confusion règne quant aux véritables objectifs de la coalition internationale, si bien que le discours califal est la seule constante.

Le moral est haut chez les partisans, alors que les éventuels dissidents sombrent dans le désespoir. Les sympathisants civils peuvent oublier les iniquités du régime de l’EIIL en regardant les vies apparemment stables et fructueuses de leurs frères ailleurs. Les soldats qui perdent du terrain sur un front peuvent être inspirés par les présumées victoires remportées à des centaines et parfois à des milliers de kilomètres. Quant aux éventuels dissidents, ils sont dissuadés d’agir puisque viennent s’ajouter à leurs craintes des risques qu’ils pourraient courir des films macabres dans lesquels des individus qui pensent comme eux sont brûlés vifs, noyés ou démembrésNote de bas de page 92.

Conclusion

Sur le territoire qu’occupe l’EIIL, la propagande est omniprésente. Elle commence dès les nouvelles du matin, se poursuit à l’heure du midi et occupe même les heures de loisir en soirée. L’ultraviolence est banalisée et juxtaposée à des scènes d’une profonde beauté et à des représentations vives et euphoriques de la prière. Fait extrêmement important, contrairement à la propagande publiée en ligne, la propagande diffusée hors ligne est unidirectionnelle et, dans l’état actuel des choses, incontestable. Ainsi, les consommateurs de cette propagande sont assujettis à ce que Paul Kecskemeti qualifiait en 1950, lorsqu’il parlait de la propagande nazie et soviétique, d’« effet de suggestion » — en l’absence de certitude, le discours officiel et omniprésent de l’EIIL est « la seule chose qui puisse être acceptée »Note de bas de page 93. Kecskemeti poursuit ainsi : « chaque élément de ce discours est conçu dans le but d’inspirer le respect pour le gouvernement totalitaire, de faire en sorte que ses politiques soient approuvées et de faire taire les doutes relatifs au pouvoir, à la bienveillance, à la sagesse et à la cohésion de la clique au pouvoirNote de bas de page 94 ».

La projection de puissance n’est pas le seul objectif de la stratégie de communication complexe et rigoureusement conçue de l’EIIL. Grâce à ses multiples produits médiatiques et à ses efforts en vue d’exercer un monopole sur l’information, le groupe cherche systématiquement à consolider son pouvoir politique au sein des territoires qu’il occupe, à réprimer toute dissidence locale et à implanter de façon durable une vision djihadiste du monde fondée sur la conspiration. La coalition internationale qui lutte contre l’EIIL conteste activement la validité de la propagande du groupe. Toutefois, mis à part les questions d’efficacité, pour la coalition, la clé du succès dans la guerre de l’information qu’elle livre au groupe repose pour l’instant exclusivement sur sa capacité à contrer l’influence que ce dernier exerce en ligne. Les méthodes qu’elle conçoit visent donc à empêcher le groupe de recruter de nouveaux membres et d’inciter des individus à commettre des attentats en son nom. Elles nuisent cependant à l’objectif stratégique de la coalition, soit d’éliminer le groupe, car elles détournent l’attention de l’utilisation que fait l’EIIL de sa propagande hors ligne, laquelle est moins évidente, mais beaucoup plus insidieuse.

Figure 1: « Établissement d’un relais médiatique à Zawba », bureau des médias dans la province d’Al­Janoub, 29 octobre 2015.

Figure 1: « Établissement d’un relais médiatique à Zawba », bureau des médias dans la province d’Al‑Janoub, 29 octobre 2015.

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Figure 2: « Ouverture d’un relais médiatique dans la ville de Syrte », bureau des médias dans la province de Tripoli, 31 août 2015.

Figure 2: « Ouverture d’un relais médiatique dans la ville de Syrte », bureau des médias dans la province de Tripoli, 31 août 2015.

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Figure 3: « Tournée d’un relais médiatique mobile dans le secteur est », bureau des médias dans la province Al­Khayr, 9 septembre 2015.

Figure 3: « Tournée d’un relais médiatique mobile dans le secteur est », bureau des médias dans la province Al‑Khayr, 9 septembre 2015.

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Figure 4: « Distribution du magazine al-Naba’ à des musulmans ordinaires dans la péninsule de Samarra », bureau des médias dans la province de Salaheddine, 26 novembre 2015.

Figure 4: « Distribution du magazine al-Naba’ à des musulmans ordinaires dans la péninsule de Samarra », bureau des médias dans la province de Salaheddine, 26 novembre 2015.

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Figure 5: « Distribution d’al­Naba’ et d’ouvrages et de brochures de prédication aux soldats du califat », bureau des médias dans la province de Diyala, 3 décembre 2015.

Figure 5: « Distribution d’al‑Naba’ et d’ouvrages et de brochures de prédication aux soldats du califat », bureau des médias dans la province de Diyala, 3 décembre 2015.

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Figure 6: « Impression et distribution du bulletin de nouvelles al-Naba’ », bureau des médias dans la province de Homs, 24 décembre 2015.

Figure 6: « Impression et distribution du bulletin de nouvelles al-Naba’ », bureau des médias dans la province de Homs, 24 décembre 2015.

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Figure 7: « Gravure du magazine électronique al­Maysara et distribution à des musulmans ordinaires dans la région de l’est », bureau des médias dans la province Al­Khayr, 28 août 2015.

Figure 7: « Gravure du magazine électronique al‑Maysara et distribution à des musulmans ordinaires dans la région de l’est », bureau des médias dans la province Al‑Khayr, 28 août 2015.

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Figure 8: « Ouverture d’un relais médiatique dans la ville de Soubeikhane », bureau des médias dans la province Al­Khayr, 26 juillet 2015.

Figure 8: « Ouverture d’un relais médiatique dans la ville de Soubeikhane », bureau des médias dans la province Al‑Khayr, 26 juillet 2015.

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Figure 9: « al-Naba’ XI: Wait, we are also waiting », 29 décembre 2015, p. 16.

Figure 9: « al-Naba’ XI: Wait, we are also waiting », 29 décembre 2015, p. 16.

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Figure 10: Infographie de la station de radio al-Bayan, dans al-Naba’, 29 novembre 2015.

Figure 10: Infographie de la station de radio al-Bayan, dans al-Naba’, 29 novembre 2015.

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Figure 11: « Interdiction des récepteurs de signaux de satellite », Département de la Hisba, 2 décembre 2015.

Figure 11: « Interdiction des récepteurs de signaux de satellite », Département de la Hisba, 2 décembre 2015.

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Figure 12: Infographie de la station de radio al-Bayan dans al-Naba', 29 novembre 2015.

Figure 12: Infographie de la station de radio al-Bayan dans al-Naba', 29 novembre 2015.

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Figure 13: « La nature dans la ville de Mossoul », bureau des médias dans la province de Ninive, 21 janvier 2016.

Figure 13: « La nature dans la ville de Mossoul », bureau des médias dans la province de Ninive, 21 janvier 2016.

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Figure 14: « Un des producteurs d’oignons dans la province », bureau des médias dans la province de Salaheddine, 21 janvier 2016.

Figure 14: « Un des producteurs d’oignons dans la province », bureau des médias dans la province de Salaheddine, 21 janvier 2016.

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Figure 15: « Aspect des travaux du Département des services : réparation de lignes électriques dans la ville d’Al-Chaddadeh », bureau des médias dans la province de Barqa, 21 janvier 2016.

Figure 15: « Aspect des travaux du Département des services : réparation de lignes électriques dans la ville d’Al-Chaddadeh », bureau des médias dans la province de Barqa, 21 janvier 2016.

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Figure 16: « Attaque contre les positions de l’armée des noseïris aux environs de la base de Liwaa 128 dans le secteur est d’al-Qalamoun », bureau des médias dans la province de Damas, 21 janvier 2016.

Figure 16: « Attaque contre les positions de l’armée des noseïris aux environs de la base de Liwaa 128 dans le secteur est d’al-Qalamoun », bureau des médias dans la province de Damas, 21 janvier 2016.

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2018-04-17