Chapitre 2 - Les forces qui influencent la vie politique en Iran

Un paysage politique déconcertant

Les décomptes des récentes élections législatives en Iran étaient déroutants. Ils variaient d’une agence de presse à une autre. Si certainesNote de bas de page 4 ont indiqué que les partisans du président Hassan Rohani, ou les soi-disant courants modérés de la politique iranienne, avaient remporté 143 des 290 sièges que compte le Parlement, d’autresNote de bas de page 5 parlaient plutôt de 122. Indépendamment des statistiques, les observateurs traditionnels ont eu de la difficulté à interpréter les résultats. La plupart ont choisi d’annoncer le triomphe électoral des modérés, bien qu’ils aient signalé auparavant l’élimination de presque tous les candidats modérés de la liste électoraleNote de bas de page 6. Deux problèmes étroitement liés expliquent ces divergences : a) l’absence d’un système rigide de partis en Iran, qui a donné lieu à un paysage factionnel changeant et b) une typologie périmée qui n’arrive pas à rendre compte des fissures bien réelles et en constante évolution dans la politique iranienne. Les politiciens — qui sont, parfois, soutenus par plus d’un camp politique — ne sont pas regroupés en catégories fermées et distinctes, mais passent plutôt d’une faction à une autre au fil du temps. Des coalitions politiques sont formées et souvent dissoutes à chaque élection, les factions se redivisant pour améliorer leur succès électoral. N’ayant ni programme politique cohérent ni membres à l’exception de leurs fondateurs, elles sont à peine plus que des instruments pour les blocs de l’élite, avec des alliances changeantes fondées sur des constellations d’intérêts à court terme.

Le jargon politique propre à l’Iran ajoute à la confusion. La dichotomie réformateurs‑conservateurs, souvent utilisée simplement pour faire la distinction entre ceux qui croient en un changement rapide plutôt qu’en un changement graduel ou en une absence de changement, respectivement, n’est plus pertinente. L’ancien président Mahmoud Ahmadinejad, souvent qualifié de conservateur à tous crins, est allé considérablement plus loin que son prédécesseur, le « réformateur » Mohammad Khatami, dans la transformation des institutions du pouvoir exécutif et la réforme de l’économie, particulièrement au moyen d’un vaste programme de privatisation et d’élimination des subventions de l’État. Certaines factions qui ont été qualifiées d’« extrémistes » sont en fait opposées à tout changement radical. Les groupes qui préconisent des réformes radicales sont souvent appelés « modérés » parce qu’ils souscrivent à une politique étrangère relativement conciliante et à des normes sociales assez libérales. L’étiquette « modéré » est aussi attribuée à certains politiciens centristes, comme l’ancien président Ali Rafsandjani et le président en exercice Rohani, dont les politiques étrangères sont aussi conciliantes que celles des réformateurs, mais qui sont plus conservateurs en matière de politiques sociales.

Les élections législatives de février 2016, au cours desquelles d’importantes personnalités politiques, comme le centriste Rohani (autrefois conservateur), le réformateur Khatami et le président du Parlement, le conservateur Ali Larijani (autrefois ultraconservateur), se sont toutes regroupées dans le même camp et opposées aux soi-disant partisans de la ligne dure, mettent ainsi en évidence les insuffisances de la classification des factions en Iran.

Les véritables positions des différentes factions

Le clivage central entre les factions iraniennes témoigne de la dualité dont est imprégné le tissu de la République islamique : un mélange incongru de souveraineté populaire et d’autorité religieuse. Depuis 1979 en Iran, un énorme gouffre sépare les théocrates, qui croient que le gouvernement doit sa légitimité à la divine providence, des républicains, qui estiment que la volonté populaire est une source de pouvoir plus importante. Sous les auspices du charismatique père fondateur de la révolution, l’ayatollah Rouhollah Khomeini, les théocrates ont réussi à éliminer les partisans du républicanisme, qui étaient pour la plupart des jacobins laïques de gauche. Après le décès de Khomeini en 1989, les théocrates se sont divisés en deux groupes : les pragmatiques, qui visaient la stabilité et la reconstruction après une décennie de tourmente révolutionnaire et de guerre avec l’Irak, et les radicaux, qui défendaient une économie étatiste et une politique étrangère agressive. Les révisions de la constitution qui ont fait bifurquer le régime politique ont aussi causé des frictions de plus en plus importantes entre le Bureau du nouveau Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, et le président de l’époque, Rafsandjani. Les tensions ont atteint leur paroxysme au cours de l’élection présidentielle de 1997, qui opposait le choix de Rafsandjani, Khatami, aux théocrates qui cherchaient à concentrer le pouvoir dans le Bureau de l’ayatollah Khamenei. Khatami l’a emporté, et le clivage a poussé de plus en plus Rafsandjani, éminence grise de la République islamique, vers le républicanisme.

Lorsque Khatami, républicain pragmatique, s’est révélé incapable d’affaiblir l’influence d’organismes théocrates comme le Conseil des gardiens, les frustrations de la population ont contribué à la montée des républicains radicaux, qui ont remporté les élections législatives en 2000. Leur offensive en vue d’obtenir des réformes sociopolitiques rapides a entraîné une contre‑offensive des courants tout aussi radicaux du camp théocrate. En 2004 et 2005, les théocrates radicaux, dirigés par Ahmadinejad, se sont emparés du parlement et de la présidence. Ils ont marginalisé et finalement éliminé les républicains radicaux au cours de la répression qui a suivi l’élection présidentielle fortement contestée de 2009. Mais, sous leur domination, l’économie s’est paralysée et le pays s’est retrouvé à deux doigts d’un affrontement militaire pendant la crise du nucléaire, ce qui a ouvert la voie au retour des républicains pragmatiques, sous la houlette de Rohani, en 2013.

Le système de gouvernance de la République islamique trahit lui aussi sa nature binaire. Les principales caractéristiques républicaines sont le président et le parlement monocaméral élus au suffrage universel. Cependant, divers organismes théocrates ont droit de regard sur eux, le plus éminent étant le Bureau du Guide suprême, qui a le dernier mot pour toutes les affaires d’État. L’Assemblée des experts, composée de 88 juristes musulmans, choisit et théoriquement supervise le Guide. D’autres organismes tutélaires exercent une surveillance sur les élus des pouvoirs exécutif et législatif, principalement dans le but de préserver la nature théocratique du régime. Le plus important d’entre eux est le Conseil des gardiens, qui examine toutes les lois et les dossiers de tous les candidats aux élections. Une surveillance est également exercée par les organismes de concertation et d’arbitrage, comme le Conseil de discernement, qui règlent les différends et arbitrent les dossiers dans lesquels une décision de l’Assemblée législative se heurte au veto du Conseil des gardiens.

Les quatre quadrants de la politique iranienne

Un système de classification bidimensionnel constitue une typologie plus adéquate pour analyser les groupes politiques. La première dimension permet de faire la distinction entre les différentes sources de légitimité. À une extrémité du spectre se trouvent les théocrates, qui, en se fondant sur le principe du velayat‑e faqih (« gouvernement du docte »), estiment que la divine providence est la principale source de pouvoir dans le régime. À l’autre extrémité se trouvent ceux pour qui la légitimité n’est pas uniquement conférée par Dieu, mais repose plutôt sur la volonté du peuple. La deuxième dimension oppose les pragmatiques, qui cherchent à ajuster peu à peu le statu quo, aux radicaux, qui soit veulent un retour rapide aux principes originaux de la révolution soit ont de forts penchants révisionnistes. Réunis, ces axes dessinent les quatre quadrants politiques suivants.

  • Les théocrates pragmatiques croient à la gouvernance par la volonté divine, prônent la libéralisation économique, adoptent des normes sociales musulmanes conservatrices et voient une incompatibilité inévitable entre l’Iran et l’Occident. Ils constituent la vieille garde de la République islamique et dominent la majorité des institutions non élues de l’Iran.
  • Les théocrates radicaux croient aussi en la divine providence, mais appuient des politiques économiques populistes, étatistes et redistributives afin d’assurer la justice sociale. Ils adhèrent aussi aux mœurs musulmanes restrictives et mènent une politique étrangère conflictuelle fondée sur une bataille existentielle gagnants‑perdants avec l’Occident et sur l’exercice d’une hégémonie sur la région.
  • Les républicains pragmatiques mettent l’accent sur la constitution et les institutions élues de l’Iran plutôt que sur le pouvoir divin. Ils préconisent une économie de marché dont l’industrialisation est pilotée par l’État, appuient les libertés culturelles dans le respect des normes musulmanes et souscrivent à l’interdépendance régionale, aux relations avec l’Occident et à l’intégration dans l’économie mondiale.
  • Les républicains radicaux croient très fermement en la volonté du peuple, telle qu’exprimée lors des élections. Ils affirment que l’autorité du Guide suprême devrait être subordonnée à la constitution. Ils soutiennent une économie de marché, ont des opinions libérales sur les enjeux sociaux et défendent une politique régionale de coopération et une politique étrangère modérée, axée sur la normalisation des relations avec l’Occident.

Le paysage politique actuel est le produit de trois décennies de métamorphoses, ponctuées par des changements marqués à certains moments qui ont reconfiguré la carte politique. Au lendemain de l’accord sur le nucléaire de juillet 2015, beaucoup espéraient — et certains craignaient — que les élections doubles de 2016 au parlement et à l’Assemblée des experts soient un autre de ces moments pivots qui réorganisent le système.

Un parlement plus républicain

Le scrutin législatif a été tenu à un moment sensible. À la suite de la signature de l’accord nucléaire (Plan d’action global commun, ou PAGC), les théocrates craignaient que la victoire de Rohani dans le secteur de la politique étrangère ne contribue au succès électoral des républicains, ce qui les mettrait en position de force à l’Assemblée législative et, pire que tout, permettrait aux républicains radicaux de revenir discrètement sur la scène politique. Le résultat contraire aurait pu transformer le président en un canard boiteux pour le reste de son mandat, compromettant ainsi ses chances de réélection en 2017. La levée des sanctions six semaines avant les élections a encore fait monter les enchères, représentant une menace pour les intérêts en place et remettant en question les priorités — les enjeux sur lesquels le parlement a autorité.

Le Conseil des gardiens a décidé de lui-même d’empêcher une victoire républicaine écrasante et un retour des républicains radicaux au parlement. Il a rejeté près de 58 pour 100 du nombre record de 12 123 candidatures au parlement au premier tour et a empêché plus de 95 pour 100 des candidats républicains radicaux de se présenter. Ces décisions ont suscité un tollé. Rohani et Larijani ont réussi à persuader le Conseil de rétablir 1 500 candidatures de personnes ayant des affiliations politiques variées, ce qui a ramené le taux de disqualification à 49 pour 100. Pourtant, comme ils manquaient de candidats bien connus dans certaines villes et de représentation suffisante un peu partout au pays, les républicains ont été contraints d’adopter une tactique électorale novatrice : publier une liste de leurs candidats préférés, sur laquelle figuraient non seulement des républicains pragmatiques, mais aussi des théocrates pragmatiques, afin de battre les théocrates radicaux qui faisaient obstruction au programme de Rohani.

Leur plan a fonctionné remarquablement bien. Dans certaines grandes villes, comme Téhéran, ils ont obtenu une victoire écrasante en remportant les 30 sièges prévus pour la capitale dès le premier tour, tenu le 26 février 2016. Dans les régions rurales et les centres religieux, comme Qom et Machhad, les théocrates ont eu plus de succès. Un scrutin de ballottage a été tenu le 28 avril pour les 68 candidats qui n’avaient pas réussi à obtenir plus de 25 pour 100 des votes au premier tour. Comme à peine 26 pour 100 des députés ont été réélus, les élections ont modifié radicalement la composition du parlement et fait pencher la balance du pouvoir en faveur des républicains. D’après les résultats définitifs, les 290 sièges de l’Assemblée législative ont été répartis de la façon suivante : 123 républicains (presque tous pragmatiques), 80 théocrates (pour la plupart pragmatiques, mais aussi quelques radicaux) et 84 indépendants — sans affiliation politique perceptible.

Pour Rohani, il s’agissait certainement d’un résultat satisfaisant. Les républicains ont gagné du terrain sur la scène politique et évincé les principaux théocrates radicaux. Cependant, leur capacité d’obtenir une majorité effective dépendra de la position qu’adopteront les indépendants. Ces derniers ont tendance à s’unir en blocs politiques uniquement après la convocation d’un nouveau parlement. Rohani pourrait profiter du fait qu’il tient les cordons de la bourse pour en attirer quelques-uns dans un bloc républicain, mais rien ne prouve qu’il pourrait compter sur eux pour constituer une majorité absolue. Les indépendants pourraient former leur propre bloc ou diviser l’Assemblée législative en blocs de poids semblables, créant ainsi un parlement sans majorité qui ralentirait — au lieu de faciliter — le processus décisionnel, du moins sur les enjeux sur lesquels le consensus des élites est limité. Autrement, les indépendants pourraient voter au cas par cas, vraisemblablement en soutenant les républicains pour les politiques économiques et en se rangeant du côté des théocrates pour les enjeux sociopolitiques.

Même si le prochain parlement devait se retrouver résolument sous l’autorité des républicains, les institutions gouvernementales de l’Iran ne travailleraient pas nécessairement en harmonie. Pendant le premier mandat de Khatami, les pouvoirs législatif et exécutif étaient tous les deux entre les mains de ses alliés républicains, et pourtant leurs réformes ont été entravées par le Conseil des gardiens dominé par les théocrates. Par contre, le gouvernement théocrate d’Ahmadinejad qui lui a succédé était la plupart du temps à couteaux tirés avec le parlement dominé par les théocrates en raison de querelles de factions. Néanmoins, comme les plus ardents détracteurs du PAGC ont été évincés, l’Assemblée coopérera probablement davantage pour la mise en œuvre de l’accord. Ce n’est toutefois pas comme si les républicains avaient obtenu un chèque en blanc pour faire avancer le programme de Rohani. En raison d’intérêts bien établis et de points de vue divergents, même la coopération de ce parlement plus amical pour mettre en œuvre les réformes économiques de Rohani ne doit pas être tenue pour acquise. En ce qui a trait à presque toutes les grandes décisions stratégiques, des enjeux économiques et sociopolitiques aux relations avec l’Occident, la classe politique est profondément divisée et ces différences feront surface. Rohani a davantage le vent dans les voiles depuis les élections, mais il devra naviguer sans cesse entre les écueils partisans, avec les républicains, et le voyage s’annonce plutôt difficile.

Une Assemblée des experts tout aussi théocrate

Les républicains représentaient une menace encore plus grande pour l’Assemblée des experts. S’ils avaient réussi à augmenter la taille de leur minorité actuelle (25 votants), dirigée par Rafsandjani, ils auraient exercé davantage d’influence sur le choix du successeur de l’ayatollah Khamenei, qui nécessite un vote à la majorité des deux tiers (59 voix). L’impossibilité de choisir un nouveau Guide entraînerait le transfert automatique de ses pouvoirs à un conseil de direction — option préconisée récemment par Rafsandjani et visant à diluer le pouvoir du Guide suprême et à affaiblir les théocrates. Étant donné ces craintes, le Conseil des gardiens a effectué un filtrage plus rigoureux des dossiers des candidats à l’Assemblée, allant jusqu’à disqualifier Hassan Khomeini, petit‑fils populaire du fondateur de la République islamique et personnalité étroitement alignée sur les républicains pragmatiques. Il était l’un des 472 candidats — parmi lesquels se trouvaient d’importants religieux et les 16 femmes qui s’étaient portées candidates — dont le Conseil des gardiens a refusé les qualifications. Avec un taux de disqualification de 75 pour 100, la concurrence n’a pas pu s’exercer dans six des 31 provinces de l’Iran, où il n’y avait qu’un seul nom sur le bulletin de vote.

Comme il fallait s’y attendre, les résultats n’ont pas modifié l’équilibre des pouvoirs à l’Assemblée : les théocrates représentent encore près de 73 pour 100 de l’organisme. Cependant, les théocrates radicaux ont subi une importante défaite symbolique à Téhéran, où des dirigeants républicains pragmatiques, Rafsandjani et Rohani, ont terminé en première et en troisième places respectivement, alors que deux des trois religieux théocrates radicaux les plus en vue (les ayatollahs Mohammad Yazdi et Mohammad Taqi Mesbah Yazdi) n’ont pas été réélus, tandis que le troisième, le chef du Conseil des gardiens, l’ayatollah Ahmad Jannati, a tout juste réussi à se faire réélire. Pourtant, ce dernier a ensuite remporté par 51 voix l’élection interne à l’Assemblée dont il est devenu le nouveau président. Son élection a démontré que les théocrates contrôlent encore bien la situation et n’ont pas l’intention de faire davantage de place à Rafsandjani et à ses alliés républicains.

La sempiternelle querelle

La rivalité entre les factions républicaines et théocrates n’est ni nouvelle, ni limitée aux élections de 2016. Au fil des ans, les deux camps ont dominé tour à tour la présidence et l’Assemblée législative, mais la mainmise des théocrates pragmatiques sur les institutions non élues et leurs mécanismes d’exclusion éprouvés pour obtenir les résultats voulus aux élections empêchent les factions républicaines de s’imposer. Si les forces radicales des deux camps qui ont enfreint les limites à ne pas dépasser ont été repoussées en marge du système politique, les théocrates ne peuvent se permettre ni d’éliminer le républicanisme — auquel bon nombre des technocrates et des pères fondateurs du régime adhèrent — ni d’approuver un mouvement dans cette direction. Pour demeurer stable, le système réussit, parfois avec beaucoup de difficulté, à répondre aux attentes des éléments républicains et théocrates. Le Guide suprême, qui en théorie est au-dessus de l’arène politique, assure cet équilibre précaire. Son rôle d’arbitre en chef est au cœur du maintien de la stabilité du régime.

(...) la mainmise des théocrates pragmatiques sur les institutions non élues et leurs mécanismes d'exclusion éprouvés pour obtenir les résultats voulus aux élections empêchent les factions républicaines de s'imposer.

La grande inconnue reste à savoir ce que réserve l’avenir. Le prochain test important sera le scrutin présidentiel de 2017. Les élections législatives annoncent souvent les résultats de l’élection présidentielle subséquente. Les résultats des élections de cette année ont probablement attisé les craintes des théocrates et leur motivation à empêcher Rohani et les républicains d’obtenir un deuxième mandat. Les différences marquées entre le président et le Guide suprême sur les priorités économiques, la représentativité du système politique, la primauté du droit et les normes culturelles fourniront amplement de munitions aux adversaires de Rohani. De leur côté, les républicains peuvent espérer compter sur une amélioration possible du bien-être économique de l’électorat au cours des prochains mois (quoique pas à la hauteur des attentes élevées de la population), une meilleure coordination, davantage de cohésion, ainsi que leur habileté à utiliser des techniques de campagne modernes pour mobiliser leur base.

Le résultat de l’élection de 2017 est important non seulement parce qu’il déterminera qui sera le prochain occupant du bureau présidentiel à Téhéran, mais aussi la faction qui aura la mainmise sur le pouvoir exécutif lorsque la question de la succession de l’ayatollah Khamenei pourrait se poser. Étant donné le pouvoir démesuré du Guide suprême, cette transition plus que toute autre définira le futur équilibre des pouvoirs entre les factions théocrates et républicaines en Iran, la trajectoire politique de la théocratie moderne iranienne et, par extension, le rôle du pays dans la région ainsi que ses relations avec l’Occident.

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