Anne-Marie : Détective des animaux de compagnie
Transcription
[Son de pouls]
[Musique]
Annie J. Stewart : Bonjour, mon nom est Annie Stewart.
Bienvenue à Canadiens en santé, un endroit où nous offrons des conversations nuancées avec des experts de la santé.
Aujourd'hui, je vais m'entretenir avec Anne-Marie Lowe, gestionnaire de l'équipe de l'évaluation et de la détection des éclosions au Centre des maladies infectieuses d'origine alimentaire, environnementale et zoonotique à l'Agence de la santé publique du Canada.
Mais, d'abord, bien que le balado Canadiens en santé vous soit présenté par Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada, nos discussions ne vont pas nécessairement toujours refléter les positions ou les politiques officielles du gouvernement du Canada. Ce sont des discussions informelles, pas un communiqué de presse.
Maintenant, parlons des animaux de compagnie et des maladies entériques.
[Son de pouls]
Annie : Bonjour Anne-Marie.
Anne-Marie Lowe : Bonjour.
Annie : Donc, aujourd'hui, on va parler d'éclosion de maladies entériques.
Ça mange quoi en hiver des maladies entériques?
Anne-Marie : Bien, des maladies entériques, en fait, ce sont des micro-organismes, comme des bactéries, des virus et des parasites qui vont affecter le tractus gastrointestinal. Finalement, ça va nous donner des symptômes, comme de gastro.
Annie : Ok. Et puis, comment est-ce que ça se transmet ces maladies-là?
Anne-Marie : Les gens acquièrent ça par de l'eau contaminée, de la nourriture contaminée, mais ça peut aussi être acquis par des contacts avec des animaux, comme des animaux de compagnie.
Annie : Ok, je regardais les chiffres tantôt. En 2022, il y avait plus de la moitié des foyers au Canada qui avaient un animal de compagnie.
Donc, est-ce qu'on parle principalement de chat, de chien ou de rongeur aussi, ou même de poisson? Quels animaux sont affectés?
Anne-Marie : C'est une bonne question. En effet, je pense que les gens au Canada aiment leurs animaux de compagnie, puis on parle de maladies qui peuvent être transmises, oui en effet, par les chiens, les chats, mais aussi par des reptiles, comme des serpents, des geckos, mais aussi des animaux qu'on ne pourrait pas nécessairement soupçonner, comme des hérissons de compagnie.
Annie : Ok. Donc, c'est ça. Il y a une panoplie d'animaux à qui ça peut arriver ou qui peuvent nous transmettre ces maladies.
Anne-Marie : Oui. En fait, les animaux vont être des porteurs de ces micro-organismes de façon naturelle et ils ne vont pas nécessairement eux-mêmes être malades. Des fois, ils le sont, mais ils peuvent avoir l'air complètement corrects et pourtant ils sont vecteurs de ces micro-organismes qui peuvent être dommageables pour la santé des humains.
Annie : Donc si l'animal est malade, est-ce que c'est considéré une maladie chez l'animal ou est-ce que son corps peut fonctionner? Est-ce que leur corps, leur organisme peut fonctionner avec ces bactéries-là, mais que ces bactéries-là nous rendent malades nous? Ou s'il y a une maladie entérique, est-ce que l'animal et l'humain doivent être traités à ce moment-là?
Anne-Marie : Des fois, c'est ça. Les animaux vont être traités eux-mêmes, parce qu'ils développent des symptômes.
Mais, parfois, ils n'ont aucun signe clinique, puis c'est la personne chez elle qui tombe malade, qui développe des symptômes, comme des frissons, de la nausée, des vomissements, de la diarrhée, de la fièvre et habituellement ces symptômes-là vont se résorber naturellement. Il va y avoir une ou deux journées où la personne est bien affectée quand même. Je veux dire, on peut être très malade. On ne se le cache pas.
Chez certaines personnes plus vulnérables, les gens vont développer des symptômes beaucoup plus sévères qui vont les mener à consulter leur médecin. Parfois même, il y a des décès qui sont causés par ces micro-organismes.
Annie : Ok, ça peut être sérieux. Comment est-ce décelé? Puis, admettons que je vais voir un professionnel de la santé, qu'est-ce qui se passe après?
Anne-Marie : Bien, en fait, c'est vraiment un long continuum, mais c'est un continuum qui fait en sorte qu'on est capable de détecter des éclosions. Donc, quelqu'un qui est affecté sévèrement par une maladie entérique, par exemple la salmonelle et l'E. coli, la Listeria qui cause la listériose, ce sont des agents pathogènes. Je pense que les gens sont peut-être plus familiers. Ils vont aller à l'hôpital, et le médecin va vouloir faire des échantillons de selles souvent et les envoyer au laboratoire pour détecter quel agent pathogène est en cause.
Par exemple, une fois qu'une bactérie comme la salmonelle va être identifiée, l'échantillon de l'isolat qu'on appelle de salmonelle va être envoyé au Laboratoire national de microbiologie à Winnipeg, où le génome de la bactérie va être séquencé. Donc, ça, c'est essentiellement identifier les empreintes digitales des bactéries. Détecter le génome spécifique à cette bactérie-là qui est en cause.
Au laboratoire, ils vont être capables d'identifier des agrégats de cas, donc des personnes qui sont malades et leur maladie qui a été causée par la même bactérie, donc un génome partagé entre ces bactéries-là. Et là, on parle vraiment d'un agrégat de cas en termes de temps et de place dans différentes provinces et territoires.
C'est là que la Division de la gestion des éclosions à l'Agence de la santé publique du Canada entre en jeu. On va vraiment évaluer ces agrégats de cas qui sont au Canada pour voir si on a assez de preuves épidémiologiques pour mener une enquête sur la source commune de contamination.
Annie : Des éclosions.
Anne-Marie : Exactement.
Annie : Ok, et puis quand on parle de maladies comme Salmonella, Listeria, etc., moi, dans mon quotidien de femme de 40 ans et plus, je me dis, ah, ça, c'est du poulet pas cuit.
Est-ce que j'ai raison, parce qu'après on dit que c'est des maladies qui peuvent se retrouver chez nos animaux? Donc, est-ce que ce sont des infections similaires?
Anne-Marie : Absolument, ce sont des infections similaires. Ce sont les mêmes bactéries.
Donc, quand on parle de poulet pas cuit, on va parler souvent de Salmonella, de Campylobacter. Au niveau des éclosions de maladies entériques, donc zoonotiques, ce qu'on voit le plus souvent, c'est de la salmonelle puis l'E. coli.
Annie : Mais, ça se transmet aussi d'un animal à un humain. Ce n'est pas seulement nous qui ingérons certains produits, des aliments.
Anne-Marie : Donc, quand on parle de maladies zoonotiques, ça veut dire qu'elles sont transmises de l'animal à l'humain.
Annie : Ok, parfait.
Et puis quand il y a une éclosion, le laboratoire de Winnipeg regarde les bactéries, défait le génome, tout ça. Et après, est-ce que les gens sont mis au courant? Est-ce qu'il y a des rappels qui sont faits sur certains produits, etc.?
Anne-Marie : Oui. Dans le cas où l'éclosion est de nature alimentaire, en fait, pour toute éclosion de maladies entériques, les gens vont se faire appeler par la santé publique à la maison pour répondre à un questionnaire d'enquête. Donc ils vont se faire poser toutes sortes de questions sur quel genre d'exposition ils ont eu avant de tomber malade. Ces questionnaires nous servent à nous les épidémiologistes de source essentielle d'information, parce que…
Annie : Vous êtes des détectives de santé.
Anne-Marie : On est des détectives de la santé, voilà!
Sans cette information, on ne peut pas enquêter. Donc, quand les gens reçoivent un appel de la santé publique pour enquêter sur leur cas de salmonelle, d'E. coli ou de toute autre maladie à déclaration, c'est important d'essayer de se creuser la mémoire. Des fois, ce n'est pas nécessairement facile de se souvenir de ce qu'on a mangé, avec quel animal on a été en contact, mais de vraiment essayer de répondre le plus clairement à ces questions.
Annie : Ah oui. Des fois, j'ai de la difficulté à me souvenir de ce que j'ai mangé le matin. Je peux comprendre.
Anne-Marie : Exactement.
Anne :Puis, on demande de faire un recul de quelques jours.
Anne-Marie : D'habitude, c'est à peu près 7 jours.
Annie : 7 jours, ok.
Anne-Marie : Donc là, dans le fond, les informations épidémiologiques vont être mises ensemble, analysées et on va être capables en tant qu'épidémiologistes de trouver une source commune d'infection. Idéalement, c'est ce qu'on veut.
On ne réussit pas toujours, mais quand on réussit, si c'est une éclosion de nature alimentaire, en effet comme tu l'as mentionné, il va pouvoir y avoir un rappel des aliments contaminés. En ce sens d'habitude, c'est l'Agence canadienne d'inspection des aliments qui est notre partenaire à ce niveau-là.
Mais, quand on parle d'éclosion zoonotique, bien évidemment, on ne peut pas rappeler les chiens et les chats ou les hérissons. Donc là, on entre avec…
Annie : Je peux poser justement la question : qu'est-ce qu'on fait quand c'est des animaux?
Anne-Marie : C'est ça. Donc, on entre en jeu avec d'autres modes d'intervention de santé publique qui sont essentiellement de la communication avec les Canadiennes et Canadiens. Donc, ça se fait de différentes façons.
Quand on a une enquête nationale d'éclosion, quand la source est identifiée par exemple récemment, on en a eu que c'était des éclosions de Salmonella liées à des serpents et leur rongeur d'alimentation ou une autre éclosion qui était liée à des geckos, des petits lézards. On va publier une notification de santé publique sur le site de canada.ca.
Ces notifications-là vont vraiment faire état de l'éclosion et émettre des recommandations sur comment prévenir les maladies. Les médias souvent vont reprendre cette information-là et la véhiculer.
Annie : Partager.
Anne-Marie : Exactement. Puis, bien évidemment on la partage sur les réseaux sociaux.
Annie : Est-ce principalement transmis par la salive d'un animal? Quelles sont les tendances de transmission? Ça ressemble à quoi? Est-ce que si je me fais lécher, il y a des chances que je sois malade ou est-ce que ça peut être même comme le poil? Est-ce que c'est juste autre chose?
Anne-Marie : C'est une transmission fécale-orale, donc ça dit ce que ça dit. Les animaux vont faire leur hygiène. Donc, si ton animal est en train de se laver et puis te lèche le visage ensuite, et bien il y a de bonnes chances qu'il va avoir ramassé quelques petits micro-organismes au passage.
Ensuite, d'humain à humain, il peut y avoir une transmission secondaire de personne à personne, une fois que quelqu'un est malade. Donc, toujours de façon fécale-orale qu'on dit, mais au niveau des maladies entériques, zoonotiques, si on pense de façon plus globale, c'est vraiment l'hygiène au niveau de l'alimentation de nos animaux.
Quand on donne de la nourriture à notre chien, à notre serpent, c'est de penser après ça de bien laver les instruments avec de l'eau et du savon, de pas nécessairement nettoyer l'habitat, mettons un vivarium, dans le même évier qu'on lave notre vaisselle dans la cuisine. Donc, porter attention à ça.
Tu sais, ici, on se comprend bien, on aime ses animaux. On dit pas qu'il ne faut pas avoir d'animaux. Les Canadiennes et Canadiens aiment leurs animaux. Moi-même, j'ai un chat.
Il faut juste être au courant des risques et adapter notre comportement pour prévenir ces risques-là. On voit une disproportion d'enfants dans nos éclosions zoonotiques, et parfois quand on fait les enquêtes avec le parent qui va répondre aux questions, on se fait dire, mais mon enfant a un an et il n'a pas touché au serpent ou il n'a pas touché au gecko. On parle de contact indirect.
Annie : Ok. Donc, c'est si infime que ça.
Anne-Marie : Oui, exactement. Donc, ça peut être par l'environnement immédiat dans la maison.
On pense toujours en fonction d'avoir le bon animal pour sa famille.
Annie : Bonne famille.
Exactement, en fonction de la population qui pourrait être vulnérable.
Annie : Côté praticopratique, une contamination croisée ou comme qui n'est pas direct avec un lézard par exemple, comment est-ce qu'on explique ça? Comment est-ce que ça se passerait dans le vrai monde?
Anne-Marie : Bien, si on parle en fonction d'un lézard ou d'un serpent, ils vont sécréter les micro-organismes de façon intermittente. C'est quelque chose qui est connu, ils sont naturellement en eux. Ils peuvent être acquis aussi par les rongeurs d'alimentation qui leur sont offerts comme repas. Donc, ils peuvent être contaminés…
Annie : Ok, donc, on parle des souris mortes et congelées.
Anne-Marie : Exactement.
Peut-être ne pas décongeler les souris d'alimentation dans le micro-ondes qu'on utilise pour faire notre maïs soufflé.
De faire attention à comment on manipule cette nourriture.
Et, mettons on parlait du reptile, le stress peut accroître la sécrétion des micro-organismes. Donc, amener un nouvel animal à la maison, ça peut être un stress pour eux, donc peut-être qu'ils vont en sécréter plus, mais ça peut être variable dans le temps.
Je pense que le message c'est de dire, on traite ça de façon globale. On sait que l'animal peut être porteur de ces micro-organismes-là et adapter notre comportement simplement pour prévenir les risques.
Annie : Ok, parfait. Donc, Anne-Marie, si je comprends bien, il y a des maladies entériques qui peuvent être causées par des chiens, des lézards, des serpents puis des reptiles de toutes sortes.
On entend moins souvent parler des chats. On sait quand même que ce sont des animaux de compagnie très communs dans les foyers canadiens. Donc, ces animaux sont-ils porteurs de ces maladies-là?
Anne-Marie : Oui, en fait, on peut penser aux chats de la même façon que les chiens.
Actuellement, on aborde la conversation dans le sens des éclosions pour lesquelles on a mené des enquêtes au niveau fédéral. On n'en a pas eu qui étaient liées à des chats, mais en effet.
Puis, tu sais, je pense que si on parle des femmes enceintes, une des premières recommandations que les personnes enceintes vont avoir c'est de justement faire attention à la toxoplasmose. Mais, c'est pas juste la toxoplasmose, je pense que c'est ce qui est peut-être le plus connu, mais penser à la manipulation de l'animal, de sa litière et de la nourriture.
Puis, il y a aussi l'aspect de l'alimentation crue qui est en vogue. Il faut savoir qu'il y a des micro-organismes nocifs pour les humains qui sont présents dans cette nourriture-là.
Elle est crue, donc, il n'y a pas de traitement de chaleur qui pourrait peut-être diminuer le risque.
Annie : La présence de bactéries.
Anne-Marie : Exactement, donc les animaux vont consommer cette nourriture-là et après, lécher le visage s, des gouttes peuvent déborder du bol par terre et l'enfant passe par-là. Donc, il y a plein de façons de transmettre ces maladies, mais à l'agence on ne recommande pas l'alimentation crue pour les animaux.
Annie : Ok, donc de la nourriture sèche, c'est mieux. Moins de risque pour nous et pour nos animaux de compagnie.
Anne-Marie : Voilà.
Annie : Ok, intéressant. Parle-nous de hérisson? Parce que là, je pense à des films qui ont été à l'affiche récemment, où on met en valeur un certain hérisson.
Donc, je pense que ça a fait un peu une flambée, puis il y a beaucoup de hérissons qui sont retrouvés dans des foyers depuis les années 2020. Est-ce que le hérisson c'est un animal qui est plus à risque d'infection entérique?
Anne-Marie : Bien, tu as raison que les hérissons ont gagné en popularité. Les hérissons sont reconnus pour être des porteurs de différents micro-organismes, notamment Salmonella, et justement c'était en pleine pandémie.
On a mené une enquête sur une éclosion de salmonelle qui s'est avérée être liée à des contacts avec des hérissons de compagnie.
Encore, comme pour les autres animaux, c'est la façon dont on va interagir avec cet animal-là. Il est mignon, les gens veulent le serrer contre eux, lui donner des bisous, mais….
Annie : Beaucoup de manipulation par les enfants.
Anne-Marie : Les enfants vont le prendre. Exactement, puis ça requiert des soins, donc le lavage dans l'évier de cuisine, qu'on veut éviter.
Mais, quand on a fait notre enquête, les gens, soit les gens malades ou les parents d'enfants malades qui répondaient aux questions…
Annie : Oui.
Anne-Marie : étaient quand même surpris, parce qu'ils disaient, mais je ne savais pas…
Annie : Ils ne savaient pas.
Anne-Marie : que juste en lavant les instruments dans l'évier, ça pouvait faire une contamination croisée.
On a vraiment documenté les comportements des gens qui étaient malades pour avoir une meilleure compréhension de ce qui se passe dans le continuum de transmission de cet agent pathogène par le hérisson.
Puis, l'animal va avoir un comportement d'extrême salivation. Quand il aime une odeur, il veut se recouvrir les épines de sa salive, mais ça, ce n'est pas quelque chose de nécessairement connu ou donc on pense vraiment au contact direct avec l'animal.
Annie : Chaque animal pour chaque famille.
Anne-Marie : Donc, c'est ça, chaque animal pour chaque famille.
Exactement.
Annie : Ok, parfait. Et puis les professionnels de la santé pour les animaux, les vétérinaires, les techniciens, tous les techniciens vétérinaires, etc., qu'est-ce qu'ils peuvent faire eux pour sensibiliser le public ou ont-ils un rôle à jouer là-dedans ou est-ce qu'ils laissent ça un peu à l'Agence de la santé publique et puis aux gens qui font de la surveillance finalement?
Anne-Marie : Je pense que c'est vraiment un travail d'équipe en ce sens où les professions que tu as nommées vont avoir un contact privilégié, mais individuel, avec les propriétaires d'animaux de compagnie.
Donc, en effet, des recommandations vont être faites à ce niveau-là, poser la question : qui fait partie de votre famille, est-ce que vous avez des membres de la population vulnérable?
Pour dire le bon animal pour chaque famille, bien justement, il y a peut-être certains animaux qui à un moment de la vie ne sont peut-être pas le bon animal à avoir.
Exactement, donc c'est vraiment de véhiculer l'information non seulement au niveau du risque de transmission de maladies, mais de comment prendre en charge l'animal à la maison.
Annie : Ok et puis on parle beaucoup de contamination puis de la manipulation des aliments. Qu'est-ce qu'on peut faire justement pour minimiser les risques de contaminations dans la maison?
Anne-Marie : Bien, c'est de penser, on les aime ses animaux, mais peut-être que donner un bisou sur la bouche de son animal, ce n'est probablement pas la chose à faire, de bien se laver les mains à l'eau et au savon après avoir manipulé un animal, après avoir manipulé sa nourriture, après avoir lavé son environnement.
Que ce soit une litière de chat ou un vivarium d'un serpent, ne pas nécessairement donner la responsabilité aux gens qui font partie d'une population vulnérable. Comme on a dit, un enfant de moins de 5 ans, une personne enceinte, une personne âgée, une personne immunosupprimée.
Annie : Oui.
Anne-Marie : Et aussi au niveau de de l'alimentation, où est-ce qu'on la garde, dans le frigo, avec notre nourriture?
Ce n'est probablement pas le meilleur endroit comme on a mentionné tantôt, peut-être ne pas dégeler des rongeurs d'alimentation dans le micro-ondes. Donc, de garder ça séparé.
Je pense que d'essayer de mettre une certaine barrière puis, tu sais encore une fois, ici on aime ses animaux, on veut qu'il ait leur meilleure vie, on veut que la famille soit heureuse avec eux, mais d'apprendre comment bien interagir.
Annie : De le faire avec intention. Penser, je manipule ou je m'occupe de la nourriture du chien ou de mon serpent. Donc, c'est vraiment ce que je fais puis de penser à la suite de ses mouvements, puis à quel moment est-ce que je devrais me laver les mains. Est-ce que je me suis lavé les mains? Est-ce que j'ai nettoyé les bols? Tout ça.
C'est intéressant, parce que, moi, personnellement quand je vais toucher un chien, je vais avoir le réflexe après de vouloir me laver les mains. Puis, je me dis toujours, ah, mais je vais peut-être avoir l'air dédaigneuse ou j'ai peut-être l'air de quelqu'un qui n'aime pas les animaux. Au contraire, j'aime les animaux, mais je me dis qu'ils ont peut-être bavé un peu, puis la sécrétion des poils, tout ça, j'aurais le même réflexe avec un reptile. Donc, en fait, c'est recommandé le lavage de mains fréquent et après la manipulation d'un animal.
Anne-Marie : Effectivement.
Annie : Excellent. Je me rassure, je n'ai pas l'air de quelqu'un qui n'apprécie pas justement.
Anne-Marie : Non, je suis fière de toi.
Annie : Merci. Et puis on parle de personnes à risque, est-ce que dans vos études d'éclosion, des fois, vous allez voir que c'est les groupes qui sont rapportés? Est-ce que souvent ce sont justement ces personnes-là qui se rendent chez le docteur justement à la suite d'une infection?
Anne-Marie : Oui, c'est ça, ce sont les personnes à risque de maladies sévères. C'est ce qu'on veut dire par là, dans le sens où dans la même famille, il pourrait y avoir plus d'une personne malade, mais celles qui vont avoir une maladie sévère ou un décès, ce n'est pas banal, vont être les groupes à risque qu'on a nommés : des enfants de moins de 5 ans, des personnes immunosupprimées, des personnes âgées, des personnes enceintes.
Annie : Et puis, dans ton travail, est-ce que d'après toi il y a beaucoup d'infections qui ne sont pas justement soumises au laboratoire? Parce qu'on ne le sait pas qu'elles ont lieu.
Anne-Marie : Ah oui, ça, c'est certain. On le sait qu'on a la pointe de l'iceberg, parce que pour chaque personne identifiée dans nos enquêtes, on sait qu'il y en a des dizaines, parfois même des centaines, qui vont avoir été malades possiblement par la même cause, mais qui ne vont pas avoir obtenu des soins dans le milieu hospitalier et donc qui n'ont pas été testées.
Ainsi, on ne sait pas que ces personnes sont malades. Donc, si c'est quatre personnes, cinq personnes, c'est pris au sérieux, car on sait très bien qu'il y en a d'autres qui vont avoir été malades.
Annie : Donc, Anne-Marie, on parle de risques quand même, puis c'est sûr, avoir des animaux de compagnie, ça inclut des risques d'infection, mais il faut contextualiser les choses. Il faut faire la part des choses, les gens en général ne tombent pas malades parce qu'ils ont des animaux de compagnie. Il y a des risques, mais ce n'est pas flagrant comme risques.
Anne-Marie : Effectivement, puis nous les aimons nos animaux de compagnie. Juste pendant la pandémie, on a vu l'avantage que ça pouvait amener. On peut connaître le concept de zoothérapie. Je pense que ça ajoute un élément vivant dans notre quotidien. Moi-même, ma famille, on a un chat qui s'appelle Maurice. Il mange…
Annie : Bonjour Maurice.
Anne-Marie : Bonjour, Maurice, on le salue. Il mange ses croquettes sèches puis il vit sa meilleure vie. Mais, il faut prendre en considération ces aspects et ne pas exagérer. Il faut le savoir, être au courant, puis porter attention à ses gestes quotidiens quand on s'occupe de son animal.
Annie : Certainement l'information, c'est le pouvoir. Puis oui, je pense que Maurice doit vivre certain une très belle vie chez toi, Anne-Marie, je l'envie un peu. Si j'ai à revenir sous une autre forme dans une autre vie, je veux être un chat, c'est garanti à 100 %, dans un bon foyer.
Donc, si j'ai un animal de compagnie et que je veux en savoir plus sur les maladies possibles avec lesquelles cet animal-là peut être exposé et comment les prévenir, où est-ce que je vais?
Anne-Marie : Il y a des fiches d'information sur les différents micro-organismes et sur les maladies qu'ils causent sur le site Web de canada.ca et on a aussi d'autres pages Web qui vont porter plus sur les recommandations pour aider à prévenir ces maladies-là.
Donc, que ce soit comment interagir avec les animaux ou sur justement l'alimentation des animaux.
Annie : Anne-Marie Lowe, merci pour tout, bonne fin de journée.
[Son de pouls]
[Musique]
Merci d'avoir été à notre écoute.
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