Changement de carrière à mi-parcours

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Beaucoup d’entre nous avons pensé à travailler au gouvernement fédéral à un moment ou à un autre dans notre carrière. Pour certains, cela représente la chance d’avoir un véritable impact. Pour d’autres, cela signifie un meilleur salaire, une pension et la stabilité d’emploi .

Vous envisagez un changement de carrière? Découvrez les témoignages et les conseils des fonctionnaires autochtones qui se sont joints à la fonction publique fédérale à mi-parcours dans leur carrière et qui comptent bien y rester.

Curtis Kayseass, agent d’exécution des programmes, Environnement et Changement climatique Canada

Depuis son enfance, Curtis Kayseass a toujours voulu aider les autres. Jeune garçon, il regardait son grand-père, homme-médecine de la Première Nation Yellow Quill, offrir des bénédictions et des soins médicaux à toute personne qui frappait à sa porte. « Il m’a inspiré l’envie d’aider, mais à ma façon », dit Curtis : « travailler à la fonction publique a toujours été un de mes objectifs. »

Curtis a commencé à aider les autres dès la fin de ses études secondaires, en faisant du bénévolat partout au Canada, dans le cadre du programme Katimavik. Plus tard, il a géré un centre d’appels à Saskatoon, où il aidait les survivants à obtenir une compensation en vertu de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens.

Utilisez notre affiche PDF pour partager ces témoignages et ces occasions d’emploi : Emplois au gouvernement du Canada pour les étudiants autochtones

Publié : 2023-06-01

L’objectif de travailler à la fonction publique était toujours dans son cœur, mais il lui a fallu beaucoup de détermination et de persévérance pour y parvenir. « J’ai présenté ma candidature à environ 35 postes en 6 ans, et le mieux que j’ai pu obtenir, c’est une entrevue », se souvient-il. Curtis a 2 grandes leçons à partager. Tout d’abord, utilisez les mots-clés de l’annonce d’emploi directement dans votre demande et dans votre CV. Deuxièmement, apprenez à parler de vos réalisations. « C’était difficile, parce que l’humilité est un des préceptes de la culture autochtone. Mais dans le cadre d’une entrevue et du processus de candidature, il faut savoir se mettre en valeur et parler à la première personne », confie-t-il.

Les choses commencent à changer. Le Centre d’expertise autochtone apporte des changements relativement à la manière de recruter et d’embaucher des Autochtones dans la fonction publique. Il encourage les gestionnaires d’embauche et les spécialistes des ressources humaines à tenir compte du savoir autochtone et de la manière d’être des Autochtones, au lieu de demander à ceux-ci de prendre en considération des approches non autochtones. Pour y parvenir, le Centre d’expertise autochtone tient des ateliers, élabore des ressources et offre du soutien pour aider les gestionnaires d’embauche dans l’ensemble de la fonction publique fédérale à être plus inclusifs.

La persévérance de Curtis a fini par porter fruit. En novembre 2021, il a commencé un contrat de 2 mois avec Services aux Autochtones Canada. Il a ensuite obtenu 2 autres contrats dans ce ministère, où il aidait les bandes et les personnes dans leurs démarches concernant les paiements prévus dans les traités et les demandes de cartes de statut, entre autres. Il se sentait chez lui en travaillant avec des collègues autochtones. Il aimait avoir la chance d’aider ses clients métis, inuit ou des Premières Nations. « J’aimais vraiment aider les gens, même si je me faisais engueuler parce que quelqu’un n’avait pas reçu quelque chose tout de suite; cela me manque encore un peu », dit-il.

Maintenant qu’il est fonctionnaire, il lui est beaucoup plus facile de chercher son prochain emploi dans l’administration fédérale, et il apprécie la possibilité de se déplacer et d’essayer de nouvelles choses. Curtis est actuellement en poste pour une période de 2 ans au bureau d’Environnement et Changement climatique Canada à Saskatoon, à titre d’agent d’exécution des programmes. Son prochain objectif consiste à obtenir un poste permanent au sein de Services aux Autochtones Canada, où il pourra aider les Autochtones jour après jour, avec gentillesse et sans jugement, comme son grand-père.

Peu importe si vous êtes déjà inscrit dans un bassin de candidats qualifiés ou si vous commencez à peine votre recherche d’emploi, le Centre d’expertise autochtone est là pour vous aider. Laissez-nous vous parler des possibilités de formation et d’emploi offertes aux Autochtones.

Amy Amos, directrice générale régionale associée, Pêches et Océans Canada dans la région de l’Arctique

Cela se passait en 2020. Amy Amos était heureuse dans son poste de directrice générale de l’Office des ressources renouvelables des Gwich’in, à Inuvik. À titre de femme gwich’in, elle contribuait à la gestion durable des terres et des ressources dans la région désignée des Gwich’in. À l’époque, Pêches et Océans Canada avait consulté l’Office sur les priorités de la nouvelle région de l’Arctique qu’il était en train d’établir avec la Garde côtière canadienne. Amy était enchantée de l’approche régionale reposant sur la prise de décisions « pour le Nord et par le Nord ».

Elle ne cherchait pas à changer d’emploi, mais en voyant une annonce pour un poste de directeur des Opérations de l’Arctique, elle se dit que ce serait une excellente occasion d’élaborer des politiques dans une perspective nordique. Amy a donc présenté sa candidature. Dix mois plus tard, après avoir passé une entrevue, des tests et les autorisations de sécurité, elle pouvait enfin s’assoir dans son nouveau bureau.

Son conseil pour les demandeurs d’emploi : Postulez les annonces sur Emplois GC, mais ne vous arrêtez pas là. « Je vous encourage fortement à utiliser toutes les méthodes de communication possibles. Cherchez les adresses courriel des responsables du bureau où vous souhaitez travailler et transmettez-leur votre CV. »

Entrer à l’emploi du gouvernement à mi-parcours dans sa carrière est une courbe d’apprentissage importante, dit-elle. Il y a beaucoup de nouvelles procédures à maîtriser et de nouvelles formations à suivre. Mais ça en vaut la peine. Amy travaille dans un environnement favorable et accueillant où elle se sent autorisée à diriger à sa manière. Chaque jour, elle travaille dans le même but : améliorer la manière dont nous atteignons les objectifs de réconciliation, notamment en utilisant les connaissances autochtones, en embauchant des employés autochtones et en renforçant les partenariats.

Michelle Franks-Fortin, conseillère technique, Services partagés Canada 

On était au milieu des années 1990, à l’apogée de la bulle Internet, et la carrière informatique de Michelle prenait de l’ampleur. Elle obtenait promotion après promotion dans de grandes entreprises informatiques, jusqu’à ce que l’effondrement de Nortel la laisse sans emploi, comme près de 60 000 collègues. Un ancien patron lui a alors proposé un emploi, mais Michelle a plutôt décidé de se tourner vers la fonction publique fédérale, qui pouvait lui offrir la sécurité d’emploi qu’elle recherchait.

Même si vous possédez des compétences et une expérience en demande, il faut parfois du temps pour obtenir un premier emploi à la fonction publique. Elle recommande de mettre un pied dans la porte en envisageant la possibilité d’accepter des contrats à court terme ou en acceptant une nomination à un poste de niveau inférieur à celui de son expérience. « J’ai accepté une importante réduction de salaire, en acceptant une nomination initiale à un niveau inférieur », dit-elle. Quatre mois plus tard, Michelle était promue et, 2 ans plus tard, elle obtenait le statut d’employée permanente.

En tant que Mohawk non inscrite et fière de son identité, Michelle s’est jointe au groupe d’employés du Cercle consultatif autochtone, à Services partagés Canada. Sa participation lui a inspiré un nouveau sentiment d’appartenance et elle se sent maintenant libre d’exprimer son identité autochtone. Ces jours-ci, en tant que « guerrière mohawk », elle s’occupe d’aider les autres, notamment en assumant le rôle de navigatrice de carrières autochtones au sein du Cercle du savoir sur l’inclusion autochtone, où elle aide ses collègues métis, inuit et des Premières Nations à progresser dans leur carrière ou à changer de rôle. Chaque semaine, elle prend également des nouvelles de 8 apprentis autochtones embauchés dans le cadre du Programme d’apprentissage en TI pour les peuples autochtones, à Emploi et Développement social Canada.

Michelle travaille pour le gouvernement depuis 22 ans, et elle constate enfin un changement systémique dans la culture de travail de la fonction publique fédérale : « J’ai l’impression que, maintenant, nos voix comptent et que les microagressions ne seront plus tolérées. Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour être une fonctionnaire autochtone. »

La Commission de la fonction publique du Canada a collaboré avec des fonctionnaires autochtones et a entrepris ce projet de témoignages qui mettent en lumière le point de vue de ces personnes. La mise en œuvre du plan d’action Unis dans la diversité : une voie vers la réconciliation nous permet de :

  • mieux comprendre l’expérience des fonctionnaires autochtones;
  • soutenir ces fonctionnaires dans leurs démarches professionnelles;
  • trouver des moyens d’améliorer les pratiques actuelles et ainsi permettre la pleine participation et la pleine inclusion de ces fonctionnaires en milieu de travail.

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