Des clics qui donnent confiance : L’utilisation d’interventions rapides en ligne pour accroître la confiance et les comportements financiers positifs des jeunes femmes – Rapport final
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No de cat. : FC5-93/1-2025F-PDF (PDF, Français)
ISBN :978-0-660-76439-9
© Sa Majesté le Roi du chef du Canada représenté par le ministre des Finances du Canada, mars 2025.
Also available in English under the title: From Clicks to Confidence: Using Quick Online Interventions to Increase Young Women’s Financial Confidence and Behaviours – Final Report
Résumé
La Stratégie nationale pour la littératie financière 2021-2026 : Faisons des changements qui comptent (Stratégie nationale) souligne que la confiance financière est un facteur clé de la résilience et du bien-être financiers. La Stratégie nationale accorde la priorité aux stratégies visant à concevoir de façon à répondre aux différents besoins des Canadiens. Pour faire progresser cette priorité et combler l’écart entre les sexes sur le plan de la confiance financière démontré dans des recherches antérieuresNote de bas de page 1, Note de bas de page 2 , l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) a établi un partenariat avec des chercheurs de l’Université Carleton pour élaborer et mettre à l’essai des interventions en ligne visant à améliorer la confiance financière, les connaissances financières et les comportements financiers positifs des jeunes femmes de 16 à 25 ans. Ces interventions, conçues à l’aide de la science comportementale, ont remis en question les suppositions sociales qui donnent à penser que les femmes sont moins compétentes que les hommes sur le plan financier et ont encouragé les jeunes femmes à découvrir de nouveaux concepts financiers.
Principales constatations
- Les femmes ont sous-estimé dans une proportion de 23,5 % le nombre de questions sur la littératie financière auxquelles elles avaient répondu correctement. Autrement dit, les femmes avaient des connaissances financières plus poussées qu’elles ne le pensaient.
- Les interventions se sont révélées efficaces pour renforcer la confiance financière, comme en témoignent les effets observés une semaine plus tard. Les femmes qui ont raconté des histoires personnelles de confiance financière, défini des concepts financiers dans leurs propres mots ou réalisé les deux activités ont affiché une augmentation immédiate et durable de leur confiance financière par rapport au groupe témoin.
- La confiance financière s’est accrue au fil du temps pour toutes les participantes, même celles du groupe témoin, les niveaux les plus élevés étant observés un mois après la tenue des interventions.
- Les inquiétudes financières ont diminué au fil du temps pour toutes les participantes, les niveaux les plus bas étant observés un mois après la tenue des interventions. Cet effet était plus marqué chez les personnes dont le statut socioéconomique est moins élevé, ce qui suggère que le fait de réfléchir et de répondre à des questions pertinentes sur les finances peut être particulièrement efficace pour réduire le stress financier pour ce groupe.
- Les comportements financiers positifs ont augmenté au fil du temps pour les participantes de tous les groupes, y compris le groupe témoin, les niveaux les plus élevés de remboursement de dettes et de contribution à l’épargne étant observés un mois après la tenue des interventions.
Cette étude démontre que le simple fait d’encourager les jeunes femmes à réfléchir à leurs finances et à en discuter peut améliorer considérablement leur confiance financière et favoriser l’adoption de comportements financiers positifs. Nos conclusions soulignent le potentiel des interventions en ligne à faible coût pour combler l’écart entre les sexes sur le plan de la confiance financière. Elles soulignent également l’importance de créer des environnements favorables pour que les femmes puissent faire part de leurs réflexions et de leurs attitudes à propos de l’argent. En investissant dans de telles initiatives, les intervenants peuvent aider les femmes à surmonter les obstacles financiers et à améliorer leur avenir financier.
Introduction
La Stratégie nationale pour la littératie financière 2021-2026 : Faisons des changements qui comptent (Stratégie nationale) est un plan quinquennal visant à créer un écosystème financier plus accessible, inclusif et efficace qui soutient les divers Canadiens de façon significative. La Stratégie nationale est axée sur la façon dont les intervenants de l’écosystème financier peuvent réduire les obstacles, catalyser les actions et travailler ensemble, afin de pouvoir aider collectivement les Canadiens à accroître leur résilience et leur bien-être financiers.
La Stratégie nationale souligne le fait que les Canadiens ne forment pas un groupe homogène, et qu’il en est de même pour leurs besoins. Il existe rarement une solution universelle : de nombreux groupes de Canadiens ont des besoins uniques qui ne sont pas pris en compte par ce qu’on appelle communément le point de référence « moyen ». Pour porter leurs fruits, les efforts en matière de littératie financière doivent tenir compte de ces réalités et favoriser une compréhension approfondie de la diversité et de l’inclusion.
La Stratégie nationale souligne également que, bien que la vulnérabilité ne soit pas limitée à des segments démographiques précis, des obstacles systémiques ont contribué au fait que certains groupes sont plus susceptibles que d’autres à être confrontés à la vulnérabilité sur le plan financier. L’un de ces groupes est formé de personnes qui s’identifient comme étant des femmes. La discrimination systémique de longue date, les préjugés et les obstacles ont fait en sorte que les femmes font face à des défis financiers beaucoup plus importants que les hommes. Ces obstacles ont placé les femmes dans une situation financière nettement désavantageuse, ce qui a donné lieu à des résultats financiers défavorables, comme une plus faible probabilité d’avoir suffisamment d’argent pour couvrir les dépenses imprévues, une plus grande probabilité de s’en remettre au crédit pour couvrir les dépenses quotidiennes et une résilience financière globale moins élevéeNote de bas de page 3 .
Dans le même ordre d’idées, les femmes ont également tendance à être moins confiantes sur le plan financier que les hommesNote de bas de page 1, Note de bas de page 2 . La confiance financière, ou la confiance en sa capacité de prendre de bonnes décisions financières peut être un important prédicteur de comportements financiers positifsNote de bas de page 4 . Une plus grande confiance financière est associée à l’établissement d’un budget, à l’épargne, à des comportements plus sains en matière de crédit et à l’élaboration d’un plan financier. Ces habitudes sont associées à un plus grand bien-être financierNote de bas de page 5, Note de bas de page 6 . Par conséquent, le faible niveau de confiance financière des femmes peut les exposer à un risque accru de prendre des décisions financières qui, par inadvertance, minent encore plus leur bien-être financier.
L’écart entre les sexes sur le plan de la confiance émerge à un âge étonnamment jeune et a comme point de départ d’autres domaines qui servent de précurseurs à la prise de décisions financièresNote de bas de page 7 . Dès la première année, les filles en Amérique du Nord perçoivent leurs capacités mathématiques comme étant inférieures à celles des garçonsNote de bas de page 8 , même si, à cet âge, il n’y a pas de différence objective entre les sexes pour ce qui est du rendement en mathématiquesNote de bas de page 9 . De plus, dès la première année, le personnel enseignant attribue des notations moins élevées aux compétences mathématiques des filles qu’aux garçons ayant des aptitudes scolaires et des comportements d’apprentissage comparablesNote de bas de page 10 . En troisième année, les filles sont non seulement moins confiantes, mais aussi moins intéressées par les mathématiques que les garçonsNote de bas de page 11 .
À la maison, les parents peuvent accentuer par inadvertance ces préjugés. Par exemple, la recherche suggère que de 6 à 10 ans, les filles reçoivent moins d’argent de poche de leurs parents que les garçons, et ce, même si elles accomplissent plus de tâches ménagères rémunéréesNote de bas de page 12 . Cette disparité limite leurs possibilités de gérer leur propre argent et d’acquérir la confiance financière connexe pendant cette étape formative de la vie, ce qui contribue à un « écart d’épargne » qui persiste jusqu’à l’âge de 15 ans. Cela peut aussi conditionner les filles à accepter l’idée de gagner moins que les hommes pour un travail d’égale valeur une fois rendues à l’âge adulteNote de bas de page 12 .
Les adolescentes ont aussi moins confiance en leurs compétences financières que les garçonsNote de bas de page 13 . Cette tendance est en phase avec l’écart de confiance bien documenté en mathématiques et en raisonnement numérique, qui persiste pendant une bonne partie de l’adolescenceNote de bas de page 14 , et fait en sorte que moins de jeunes femmes poursuivent une carrière en STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques)Note de bas de page 15, Note de bas de page 16 . Ces filles deviennent alors de jeunes femmes moins confiantes en ce qui concerne l’argent et les chiffres. Par exemple, les femmes qui sont titulaires d’une maîtrise en administration des affaires et qui commencent leur carrière sont moins susceptibles que les hommes de négocier des salaires plus élevés et une formation rémunéréeNote de bas de page 17 .
Ces déséquilibres reflètent des iniquités sociales plus vastes et l’absence de parité entre les sexes, qui ont historiquement fait en sorte que les femmes contrôlent moins de ressources financières. Les femmes ont donc en général moins d’occasions de prendre des décisions financières susceptibles de favoriser la confiance financière. En moyenne, les femmes au Canada gagnent environ 84 cents pour chaque dollar gagné par les hommesNote de bas de page 18 . Cet écart de rémunération entre les sexes persiste dans l’ensemble des industries et des niveaux professionnels et est encore plus prononcé chez les groupes marginalisés de femmes qui présentent des vulnérabilités intersectionnellesNote de bas de page 19 , même si le niveau d’instruction des femmes dépasse celui des hommesNote de bas de page 20 . Les femmes au Canada continuent également d’être sous-représentées dans les postes professionnels et de direction, tant dans le secteur privé que dans les nominations politiques, ce qui limite davantage leurs possibilités économiquesNote de bas de page 18 .
Dans le contexte du marché financier, ces iniquités en matière de finances et d’emploi sont exacerbées par d’autres préjugés et obstacles systémiques. Cela a comme conséquence que les entrepreneuses se heurtent à des obstacles plus importants pour accéder à du financement et sont plus susceptibles de voir leurs propositions de financement rejetées ou de recevoir moins de financement que les hommesNote de bas de page 21 . Les préjugés à l’égard des femmes sur le marché financier se manifestent également de façon plus insidieuse. Par exemple, une étude utilisant une technologie suivant le mouvement des yeux a révélé que, lors de rencontres avec des couples hétérosexuels, les conseillers financiers passaient 50 % plus de temps à se concentrer sur les clients de sexe masculin que sur les clients de sexe fémininNote de bas de page 22 . Cette différence reflète la supposition inconsciente selon laquelle les hommes sont les principaux décideurs financiers.
Une question cruciale est de savoir comment ces disparités entre les sexes affectent l’économie. Les recherches montrent que la sous-représentation des femmes dans le processus décisionnel financier et l’inclusion financière limitée des femmes sont associées à un important coût d’opportunité. Par exemple, une étude de la Banque mondiale estime que l’élimination de l’écart entre les sexes en ce qui concerne les gains pourrait donner lieu à l’ajout de 160,2 billions de dollars américains à l’économie mondialeNote de bas de page 23 . De plus, le McKinsey Global Institute a calculé que, en 2025 seulement, si les femmes participaient à l’économie au même titre que les hommes, cela pourrait augmenter le produit intérieur brut mondial annuel jusqu’à 28 billions de dollars américainsNote de bas de page 24 .
La nécessité d’une plus grande inclusion financière, surtout en ce qui concerne l’accès de qualité, est indéniable. Tant du point de vue de l’équité sociale que de celui de l’économie, les interventions en matière de littératie financière doivent adopter une approche sexospécifique pour améliorer efficacement l’inclusion. Ces initiatives devraient permettre de cerner et d’éliminer les obstacles uniques auxquels sont confrontées les femmes, afin qu’elles aient les moyens d’atteindre une plus grande équité financière et de réussir. L’intégration complète des femmes sur le marché financier peut générer d’importants avantages économiques et améliorer le bien-être financier de tous.
Pour aider à combler l’écart entre les sexes sur le plan de la prise de décisions financières, nous avons collaboré avec des chercheurs de l’Université Carleton afin d’élaborer des interventions en ligne conçues pour améliorer la confiance financière et les comportements financiers positifs des femmes, comme l’épargne, le remboursement des dettes et l’établissement d’un budget. Nous avons mis l’accent sur les femmes de 16 à 25 ans, car le début de l’âge adulte est un moment clé où beaucoup de jeunes adultes commencent à gérer leurs finances de façon autonome pour la première fois. Cibler ce groupe d’âge est une excellente occasion de renforcer la confiance financière des femmes tôt dans le processus et de les mettre sur la voie de la réussite à long terme. Bien que des recherches antérieures aient exploré des façons d’accroître la confiance financière des femmesNote de bas de page 25, Note de bas de page 26 , les interventions existantes prennent du temps ou sont difficiles à mettre en pratique. Pour relever ce défi, nous avons priorisé la mise à l’essai de brèves interventions numériques qui pourraient être plus facilement mises à l’échelle et intégrées aux programmes existants de littératie financière.
En gardant ces objectifs à l’esprit, nous avons élaboré et mis à l’essai deux interventions en ligne de cinq minutes qui étaient fondées sur la science comportementale et conçues spécifiquement pour répondre aux besoins uniques des jeunes femmes. Ces interventions visaient à accroître la confiance financière des femmes ainsi que leurs comportements financiers positifs. Nous espérions observer un impact durable des interventions, les participantes renforçant une confiance financière qui a persisté au fil du temps.
Trois questions de recherche étaient associées à ce projet :
- Est-ce qu’une brève intervention en ligne d’environ cinq minutes peut accroître la confiance financière des jeunes femmes de 16 à 25 ans?
- Est-ce que les interventions donneront également lieu à une augmentation des comportements financiers positifs, comme les contributions à l’épargne, le remboursement des dettes ou l’établissement d’un budget?
- Est-ce que les changements sur le plan de la confiance financière et des comportements financiers positifs découlant des interventions seront observés une semaine ou un mois plus tard?
Un dossier fondé sur cette recherche a été publié en novembre 2024 et peut être consulté ici : Des clics qui donnent confiance : L’utilisation d’interventions rapides en ligne pour accroître la confiance et les comportements financiers positifs des jeunes femmes – Dossier de recherche sur l’égalité des sexes - Canada.ca
Méthodologie
Échantillon
De juin 2023 à décembre 2023, 1 119 femmes de partout au Canada âgées de 16 à 25 ans ont été recrutées par des canaux en ligne pour participer à une étude sur les femmes et les finances. Après s’être inscrites à l’étude, les participantes ont rencontré un assistant de recherche sur Zoom pour confirmer leur âge et leur sexe aux fins de la vérification de l’admissibilité. L’âge moyen des participantes était de 21,5 ans. Environ la moitié (48,8 %) de l’échantillon se sont identifiées comme membres d’une minorité visible et 2,9 % ont indiqué être autochtones, membres des Premières Nations ou Métis. La plupart des participantes (62,6 %) ont déclaré un revenu annuel inférieur à 20 000 $. Cela n’est pas surprenant compte tenu du jeune âge de l’échantillon et du fait que la plupart des participantes étaient des étudiantes.
Variable | Catégorie | % |
---|---|---|
Âge | 16 à 18 ans | 11,5 % |
19 à 22 ans | 52,7 % | |
23 à 25 ans | 35,8 % | |
Pays de naissance | Canada | 74,7 % |
Hors du Canada | 25,3 % | |
S’identifient comme une minorité visible | Oui | 48,8 % |
Non | 51,2 % | |
Langue parlée à la maison | Anglais | 77,8 % |
Français | 2,1 % | |
Autre langue | 20,1 % | |
Ethnicité (participantes invitées à sélectionner toutes les réponses qui s’appliquent) | Europe | 50,3 % |
Asie orientale | 19,3 % | |
Asie du Sud | 14,2 % | |
Asie du Sud-Est | 5,5 % | |
Afrique | 5,4 % | |
Moyen-Orient | 4,6 % | |
Amérique latine/Hispanique | 2,8 % | |
Caraïbes | 2,7 % | |
Autre ethnicité | 3,0 % | |
Autochtones | Oui | 2,9 % |
Non | 96,2 % | |
Inconnu ou préfère ne pas le dire | 0,9 % | |
Revenu | Moins de 20 000 $ | 62,6 % |
20 000 $ à moins de 40 000 $ | 20,9 % | |
40 000 $ à moins de 60 000 $ | 8,3 % | |
60 000 $ à moins de 80 000 $ | 6,3 % | |
80 000 $ à moins de 100 000 $ | 1,3 % | |
100 000 $ à moins de 150 000 $ | 0,5 % | |
150 000 $ à moins de 200 000 $ | 0,2 % | |
200 000 $ ou plus | 0,1 % | |
Principale source de revenus* | Emploi à temps partiel | 32,6 % |
Emploi à temps plein | 23,9 % | |
Soutien des parents | 23,4 % | |
Prêts/Aide gouvernementale | 7,7 % | |
Subventions/Bourses d’études | 7,4 % | |
Soutien d’un partenaire amoureux | 0,7 % | |
Aucun revenu | 4,3 % |
*Des données étaient manquantes pour plusieurs variables démographiques de ce tableau : l’âge (n =v1), le pays de naissance (n = 1), la langue parlée à la maison (n = 5), l’identification autochtone (n = 1), le revenu (n = 16) et la principale source de revenus (n = 4). Les pourcentages indiqués sont des pourcentages valides, calculés en fonction des réponses disponibles pour chaque variable.
Interventions
En collaboration avec des chercheurs de l’Université Carleton, nous avons mis au point deux interventions fondées sur la science comportementale visant à accroître la confiance financière et les comportements financiers positifs des jeunes femmes.
- Puiser dans ses souvenirs et partager son expérience : Cette intervention avait comme objectif de remettre en question les hypothèses sociétales selon lesquelles les hommes sont plus compétents que les femmes sur le plan financier. Dans le cadre de cette intervention, les participantes ont été invitées à consulter un site Web proposant un forum contenant un recueil d’histoires de vraies femmes décrivant des moments où elles se sentaient en confiance sur le plan financier. On a demandé aux participantes d’écrire au sujet d’une situation où elles se sentaient confiantes à l’égard d’une décision ou d’un comportement financier, puis d’ajouter leur histoire sur le site. Les entrées étaient anonymes, mais personnalisées à l’aide d’une petite quantité d’information, comme un avatar virtuel, l’âge et l’emplacement. Après la publication de leur histoire, on a demandé aux participantes de choisir une histoire racontée par une autre femme sur le site Web qui les intéressait ou qui les interpellait, puis d’expliquer brièvement leur choix.
- Trouver et expliquer : Cette intervention avait comme objectif d’encourager les femmes à se renseigner sur de nouveaux concepts financiers d’une manière engagée. L’on s’attendait à ce que l’accroissement des connaissances financières découlant de la démarche donne lieu à une augmentation de la confiance financière. Dans le cadre de cette intervention, on a demandé aux participantes de contribuer à l’élaboration d’un dictionnaire collectif expliquant des concepts financiers en langage clair. Elles ont d’abord été dirigées vers un site Web qui hébergeait le dictionnaire. On leur a ensuite demandé de trouver des définitions de concepts financiers ailleurs en ligne, de les réécrire dans leurs propres mots et de les ajouter au dictionnaire collectif. Après avoir ajouté leurs propres définitions, les participantes ont été invitées à explorer le site Web pour lire d’autres définitions collectives et à partager un terme financier qu’elles estimaient maintenant mieux comprendre.
Mesures préalables à l’intervention
Au moment de s’inscrire à l’étude, les participantes étaient invitées à répondre à un sondage évaluant leurs données démographiques, leur confiance financière, leur bien-être financier, leurs inquiétudes financières, leurs habitudes financières, leurs contributions à l’épargne et leurs paiements par carte de crédit au cours de la dernière semaine. On leur a également posé huit questions en lien avec les connaissances financières pour mesurer leur niveau de littératie financière. Immédiatement après avoir répondu aux huit questions, elles devaient indiquer le nombre de questions auxquelles elles pensaient avoir répondu correctement.
Les participantes ont ensuite été placées au hasard dans l’un des quatre groupes suivants :
- Groupe témoin : les participantes n’ont pris part à aucune intervention
- Groupe « Puiser dans ses souvenirs et partager son expériencev» : les participantes ont pris part à l’intervention « Puiser dans ses souvenirs et partager son expérience »
- Groupe « Trouver et expliquer » : les participantes ont pris part à l’intervention « Trouver et expliquer »
- Groupe prenant part aux deux interventions : les participantes ont pris part à l’intervention « Puiser dans ses souvenirs et partager son expérience » et à l’intervention « Trouver et expliquer »
Mesures ultérieures à l’intervention
Immédiatement après l’intervention
Immédiatement après avoir pris part à l’intervention (ou à aucune intervention dans le cas du groupe témoin), toutes les participantes ont rempli à nouveau un questionnaire évaluant leur confiance financière. De plus, elles ont fait part de leur intention d’adopter cinq comportements financiers différents : contribuer à un compte d’épargne, effectuer un paiement par carte de crédit, vérifier le solde de leurs comptes bancaires, établir un budget et utiliser un outil de budgétisation.
Évaluation une semaine après l’intervention
Une semaine plus tard, les participantes ont reçu un sondage de suivi visant à évaluer leur confiance financière et leurs inquiétudes financières. Il était également important d’évaluer si elles avaient adopté des comportements financiers positifs au cours de la semaine précédente. On leur a donc également demandé si elles avaient vérifié leurs comptes bancaires, contribué à un compte d’épargne, effectué un paiement par carte de crédit ou respecté leur budget au cours des sept derniers jours.
Évaluation un mois après l’intervention
Un mois plus tard, on a de nouveau demandé aux participantes de répondre à un questionnaire sur leur confiance financière et leurs inquiétudes financières. Les participantes ont également pris part à une évaluation de leurs habitudes financières globales. (Cette mesure a été évaluée seulement dans le cadre du sondage préalable à l’intervention et du suivi d’un mois parce qu’il s’agissait d’une évaluation générale des habitudes financières qui était peu susceptible de changer en à peine une semaine.) Enfin, on a demandé aux participantes si elles avaient vérifié leurs comptes bancaires, contribué à un compte d’épargne, effectué un paiement par carte de crédit ou respecté leur budget au cours du dernier mois.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur les mesures incluses dans cette étude et les analyses effectuées, veuillez consulter l’annexe.
Figure 1. Aperçu de la conception de l’étude

Version texte - Figure 1.
Aperçu de la conception de l’étude
Sondage préalable à l’intervention :
- Données démographiques
- Bien-être financier
- Littératie financière
- Habitudes financières
- % ayant contribue à leur épargne dans la dernière semaine
- % ayant rembourse leur crédit dans la dernière semaine
- Inquiétudes financières
- Confiance financière
Intervention
Répartition aléatoire dans quatre groupes :
- Souvenirs et partage
- Trouver et expliquer
- Deux interventions
- Témoin – aucune intervention
Sondage ultérieur à l’intervention
- Confiance financière
- Intention d’épargner
- Intention de rembourser le crédit
- Intention de consulter ses comptes bancaires
- Intention d’établir un budget
- Intention de télécharger un outil de budgétisation
Suivi une semaine après l’intervention
- Fréquence de consultation ses comptes bancaires
- % ayant contribué à leur épargne dans la dernière semaine
- % ayant remboursé leur crédit dans la dernière semaine
- Somme affectée au crédit dans la dernière semaine
- Fréquence de respect du budget la semaine dernière
Suivi un mois après l’intervention
- Confiance financière
- Inquiétudes financières
- Habitudes financières
- Fréquence de consultation des comptes bancaires
- % ayant contribué à leur épargne dans le dernier mois
- % ayant remboursé leur crédit dans le dernier mois
- Somme affectée au crédit dans le dernier mois
- Fréquence de respect du budget le dernier mois
Constatations
Constatation : Les femmes ont sous-estimé dans une proportion de 23,5 % le nombre de questions sur la littératie financière auxquelles elles avaient répondu correctement. Autrement dit, les femmes participant à cette étude manquaient de confiance et démontraient des connaissances financières supérieures à ce qu’elles croyaient.
Pour déterminer si les femmes manquaient de confiance en matière de littératie financière, nous avons comparé le nombre réel de bonnes réponses des participantes aux huit questions de l’enquête sur les connaissances financières au nombre de questions auxquelles elles pensaient avoir répondu correctement. En moyenne, les femmes en savaient plus sur les concepts financiers qu’elles ne le pensaient. Les participantes ont sous-estimé dans une proportion de 23,5 % le nombre de questions auxquelles elles avaient répondu correctement (p < 0,001). Ces résultats donnent à penser que les participantes manquaient de confiance quant à leur degré de littératie financière. En fait, la note moyenne obtenue pour les huit questions était de 7,22, ce qui indique que la plupart des femmes ont obtenu un très bon résultat en ce qui concerne la mesure de la littératie financière. Ces résultats concordent avec les recherches existantes montrant que les femmes ont tendance à avoir moins confiance en leurs capacités financières que les hommes,
Figure 2 : Différence entre le niveau perçu et le niveau réel de littératie financière

Version texte - Figure 2.
Niveau réel de littératie financière | 7,22 |
---|---|
Niveau perçu de littératie financière | 5,33 |
Remarque : L’astérisque (*) indique que l’écart entre les résultats est statistiquement significatif (p < 0,001). Les femmes avaient l’impression que leur niveau de littératie financière était inférieur à ce qu’il était en réalité.
Constatation : Les femmes ayant pris part à l’une ou l’autre des interventions affichaient en moyenne un niveau de confiance financière supérieur d’environ 6 % à celui du groupe témoin, et cet effet était toujours observé une semaine plus tard.
À l’étape de l’évaluation préalable à l’intervention, les femmes des quatre groupes ont fait état de niveaux semblables de confiance financière. Cependant, après l’intervention, des différences au chapitre de la confiance financière sont apparues, ce qui donne à penser que les interventions ont été efficaces pour renforcer la confiance financière parmi les participantes. Les femmes ayant raconté une histoire personnelle de confiance financière (groupe « souvenirs et partage »), défini un concept financier dans leurs propres mots (groupe « trouver et expliquer ») ou pris part aux deux activités (groupe « deux interventions ») ont fait état d’un taux de confiance financière qui était en moyenne 6 % supérieur à celui des femmes du groupe témoin. Plus précisément, les participantes du groupe « souvenirs et partage » affichaient un taux plus élevé de 6,2 %, celles du groupe « trouver et expliquer », un taux plus élevé de 5,5 %, et celles du groupe « deux interventions », un taux plus élevé de 7,5 % par rapport au groupe témoin.
Lors de l’évaluation menée une semaine après l’intervention, les femmes des trois groupes d’intervention ont continué de démontrer une confiance financière supérieure à celles du groupe témoin. Les participantes du groupe « souvenirs et partage » affichaient un avantage de 3,6 % par rapport au groupe témoin à ce moment-là, tandis que les participantes des groupes « trouver et expliquer » et « deux interventions » affichaient respectivement des avantages de 3,0 % et de 5,1 %.
Dans le cadre du suivi réalisé un mois après les interventions, les effets des interventions sur les groupes « souvenir et partage » et « trouver et expliquer » n’étaient plus significativement plus élevés que ceux du groupe témoin. Cependant, les femmes du groupe « deux interventions » ont continué de démontrer une confiance financière plus élevée que celles du groupe témoin, bien que l’effet ait été moindre qu’auparavant. Compte tenu de l’ampleur modeste de cet effet, les résultats du suivi réalisé un mois après les interventions doivent être interprétés avec prudence.
Afin de déterminer si des facteurs démographiques ont influé sur les effets des interventions sur la confiance financière, nous avons effectué à nouveau les analyses ci-dessus à l’aide de trois variables démographiques, à savoir l’âge, le revenu et le statut socioéconomique, entrées comme témoins. Les résultats sont demeurés inchangés, ce qui indique que ces variables démographiques ne sous-tendent pas les effets observés.
Figure 3. Effets sur les différents groupes - confiance financière

Version texte - Figure 3
Figure 3 : Effets sur les différents groupes – confidence financière
- Avant l’intervention, le groupe témoin : 2,95
- Avant l’intervention, le groupe Puiser dans ses souvenirs et partager son experience : 3,01
- Avant l’intervention, le groupe Trouver et expliquer : 3,00
- Avant l’intervention, le groupe Deux interventions : 2,98
- Après l’intervention, le groupe témoin : 2,89
- Après l’intervention, le groupe Puiser dans ses souvenirs et partager son experience : 3,07
- Après l’intervention, le groupe Trouver et expliquer : 3,06
- Après l’intervention, le groupe Deux interventions : 3,12
- (Pour les groupes Apres l’intervention, l’écart de résultats entre le groupe témoin et les trois autres groupes est statistiquement significative, P < 0,05)
- Une semaine plus tard, le groupe témoin : 3,05
- Une semaine plus tard, le groupe Puiser dans ses souvenirs et partager son experience : 3,16
- Une semaine plus tard, le groupe Trouver et expliquer : 3,14
- Une semaine plus tard, le groupe Deux interventions : 3,21
- (Pour les groupes Une semaine plus tard, l’écart de résultats entre le groupe témoin et les trois autres groupes est statistiquement significative, P < 0,05)
- Un mois plus tard, le groupe témoin : 3,15
- Un mois plus tard, le groupe Puiser dans ses souvenirs et partager son experience : 3,25
- Un mois plus tard, le groupe Trouver et expliquer : 3,23
- Un mois plus tard, le groupe Deux interventions : 3,27
- (Pour les groupes Une mois plus tard, l’écart de résultats entre le groupe témoin et le groupe Deux interventions est statistiquement significative, P < 0,05)
Remarque : L’astérisque (*) indique que l’écart entre les résultats est statistiquement significatif (p < 0,05). Immédiatement après l’intervention et une semaine après l’intervention, le niveau de confiance financière était plus élevé pour les trois groupes ayant pris part à au moins une intervention que pour le groupe témoin. De plus, un mois après l’intervention, les participantes du groupe « deux interventions » continuaient à afficher un niveau de confiance financière plus élevé que les femmes faisant partie du groupe témoin, même si cet effet était faible.
Constatations : Les femmes de tous les groupes affichaient une confiance financière accrue à mesure que leur participation à l’étude se prolongeait.
Les participantes de tous les groupes, même celles faisant partie du groupe témoin n’ayant pris part à aucune intervention, ont déclaré que leur niveau de confiance financière augmentait à mesure qu’elles participaient à l’étude, les niveaux les plus élevés ayant été observés un mois après les interventions. En moyenne, pour tous les groupes, la confiance financière était de 8,4 % plus élevée au suivi d’un mois par rapport à l’évaluation initiale préalable à l’intervention. Encore une fois, ces effets sont demeurés inchangés après avoir tenu compte du revenu, de l’âge et du statut socioéconomique des participantes. Cet effet pourrait être expliqué par le fait que toutes les participantes, peu importe leurs groupes, ont rempli des questionnaires sur leurs connaissances financières, leur confiance et leurs comportements financiers positifs. Le simple fait pour les participantes de réfléchir à leur compréhension des questions financières et à leurs comportements financiers semble avoir rehaussé leur confiance et leurs capacités financières.
Figure 4. Évolution de la confiance financière au fil du temps

Version texte - Figure 4
Figure 4 : Évolution de la confiance financière au fil du temps
- Avant l’intervention : 2,98
- Après l’intervention : 3,03
- Une semaine plus tard : 3,14
- Un mois plus tard : 3,23
- (L’écart entre les résultats de tous les groupes est statistiquement significative, P < 0,05)
Remarque : L’astérisque (*) indique que l’écart entre les résultats est statistiquement significatif (p < 0,05). Les participantes de tous les groupes ont continué de démontrer des améliorations statistiquement significatives au fil du temps pour ce qui est de la confiance financière.
Constatation : Les femmes de tous les groupes ont déclaré qu’elles s’inquiétaient moins de leur situation financière à mesure que leur participation à l’étude se prolongeait. Cette amélioration a été particulièrement prononcée chez les participantes dont le statut socioéconomique est plus faible.
Étant donné que les inquiétudes financières peuvent miner la confiance financière, il était important d’examiner comment les niveaux d’inquiétude financière des femmes ont changé après leur participation à l’étude. Les inquiétudes financières, ou le fait de se sentir très préoccupé par sa situation financière, peuvent être une expérience stressante. Ce stress peut avoir une incidence négative sur la capacité de prendre des décisions financières éclairéesNote de bas de page 27 . Étant donné que les interventions visaient à renforcer la confiance financière, il a été jugé possible que l’étude donne lieu à une diminution des inquiétudes financières. Les résultats ont effectivement indiqué que plus les femmes participaient longtemps à l’étude, moins elles s’inquiétaient de leur situation financière. Les inquiétudes financières ont diminué de 4 % sur la période d’un mois (p <0,05). Cet effet s’est maintenu après avoir tenu compte du revenu, de l’âge et du statut socioéconomique des participantes. Les analyses de modération suggèrent que cet effet était plus marqué chez les personnes dont le statut socioéconomique est plus faible. Cela signifie que les femmes qui percevaient leur statut socioéconomique comme étant relativement plus faible ont déclaré avoir moins d’inquiétudes financières au fil du temps comparativement aux femmes qui considéraient leur statut socioéconomique comme étant relativement plus élevé (p < 0,05).
Figure 5. Évolution des inquiétudes financières au fil du temps

Version texte - Figure 5
Figure 5 : Évolution des inquiétudes financières au fil du temps
- Avant l’intervention : 3,38
- Une semaine plus tard : 3,24
- Un mois plus tard : 3,23
- (L’écart de résultats entre le groupe Avant l’intervention et les groupes Une semaine plus tard et Un mois plus tard est statistiquement significative, P < 0,05. L’écart de résultats entre le groupe Une semaine plus tard et Un mois plus tard n’est pas statistiquement significative, P ≥ 0.05)
Remarque : L’astérisque (*) indique que l’écart entre les résultats est statistiquement significatif (p < 0,05). Lors du suivi effectué au bout d’une semaine et de celui effectué au bout d’un mois, les inquiétudes financières étaient significativement plus faibles qu’avant l’intervention.
Constatation : Les femmes de tous les groupes ont adopté des comportements financiers plus positifs à mesure que leur participation à l’étude se prolongeait.
Les habitudes financières ont été évaluées à l’aide d’une échelle à 12 points qui demandait aux participantes à quelle fréquence elles adoptaient divers comportements financiers positifs, avec des réponses allant de « jamais » (1) à « toujours » (5)Note de bas de page 28 . Les comportements mesurés comprenaient le paiement des factures à temps, le respect d’un budget, le remboursement d’une carte de crédit et l’accumulation d’économies. Les participantes de tous les groupes, même celles du groupe témoin n’ayant pas fait l’objet d’une intervention, ont adopté de plus en plus des comportements financiers positifs à mesure que leur participation à l’étude se prolongeait, les niveaux les plus élevés étant observés un mois après avoir l’intervention. Ces effets se sont maintenus lorsque le revenu, l’âge et le statut socioéconomique ont été statistiquement contrôlés. Bien que le changement ait été faible (une augmentation de seulement 1,5 % au fil du temps), les résultats étaient toujours statistiquement significatifs (p <0,05). Ces résultats indiquent que le fait d’inciter les jeunes femmes participant à cette étude à réfléchir à leurs connaissances et à leurs activités financières les a encouragées à adopter des comportements financiers plus positifs.
Constatation : Les femmes du groupe « souvenirs et partage » parlaient souvent d’épargne fructueuse, de l’atteinte des objectifs financiers et de l’apprentissage relatif aux produits financiers.
L’analyse du contenu des histoires personnelles partagées par les jeunes femmes a révélé que ces histoires avaient tendance à être liées à 15 thèmes (tableau 2). Le plus souvent, les femmes ont raconté comment elles contribuaient à un compte d’épargne ou épargnaient pour atteindre un objectif financier précis, comme des vacances, un animal de compagnie ou un fonds d’urgence. En se renseignant sur les nouveaux produits financiers, les femmes se sont senties plus confiantes sur le plan financier. Parmi les autres thèmes communs, il convient de mentionner l’augmentation de la cote de crédit ou le respect du budget. Ces résultats indiquent que, bien qu’il y ait de nombreux comportements financiers qui peuvent faire en sorte que les femmes se sentent confiantes sur le plan financier, les comportements liés à l’épargne pourraient particulièrement interpeller les jeunes femmes au début de l’âge adulte. En effet, 33 % de toutes les histoires avaient trait à l’épargne. Par exemple, une participante a écrit ce qui suit :
« J’ai eu confiance en ma capacité de prendre de bonnes décisions financières lorsque j’ai reçu mon premier gros chèque de paie de mon emploi et que, plutôt que de tout dépenser, j’ai ouvert un compte d’épargne à taux avantageux et cumulé des intérêts sur mon argent, ce qui me sera profitable à long terme. Je suis allée à la banque et j’ai demandé aux conseillers financiers quel était le meilleur compte d’épargne me permettant encore d’avoir pleinement accès à mon argent, et c’est le compte d’épargne qu’ils m’ont recommandé. J’avais confiance en ma capacité de prendre une décision financière parce que je pensais à la chose responsable à faire. »
Thème | % |
---|---|
Épargne : contribution à l’épargne | 13,3 |
Épargne : épargne fructueuse pour des dépenses précises (voyage, animal de compagnie, université, fonds d’urgence) | 13,0 |
Information : prise d’information sur un produit financier (placement, épargne ou carte de crédit) | 12,0 |
Crédit : utilisation efficace d’une carte de crédit, établissement de la cote de crédit ou remboursement régulier d’une carte de crédit | 8,5 |
Budget : budgétisation continue, suivi de l’argent ou utilisation d’applications budgétaires | 8,4 |
Revenu : a reçu une augmentation de salaire ou en a négocié une, ou a obtenu un meilleur emploi | 6,7 |
Crédit : demande ou obtention d’une carte de crédit | 6,4 |
Épargne : ouverture d’un compte d’épargne (par exemple, un CELI) | 6,3 |
Maîtrise de soi : stratégies utilisées (contributions automatiques, exercices de réflexion, retards) | 5,8 |
Maîtrise de soi : respect du budget et dépenses conformes aux limites établies | 5,1 |
Investissement : a investi (l’a vraiment fait) | 4,6 |
Budget : a établi un budget | 3,4 |
Maîtrise de soi : a pris une décision frugale (cuisiner à la maison, éviter les achats) | 3,3 |
Information : a parlé à un conseiller financier | 1,9 |
Information : a renseigné une autre personne au sujet de produits financiers | 1,1 |
Discussion
Les constatations de cette étude mettent en évidence plusieurs éléments importants de la littératie financière et de la confiance financière des femmes. Premièrement, la sous-estimation importante des connaissances financières chez les participantes – de 23,5 % – donne à penser que les femmes ont des connaissances financières plus poussées qu’elles ne le pensent. Ce constat est en phase avec les recherches existantes indiquant que les femmes ont souvent moins confiance en leurs capacités financières que les hommesNote de bas de page 1, Note de bas de page 2 . Un tel manque de confiance risque de décourager les femmes de participer activement à la prise de décisions financières, ce qui fait ressortir le côté essentiel des interventions qui, en plus d’améliorer les connaissances, renforcent la confiance en soi.
Deuxièmement, cette étude démontre que de brèves interventions numériques peuvent accroître efficacement la confiance financière chez les femmes. Alors que les programmes d’éducation financière à grande échelle exigent beaucoup de temps et de ressources, nos résultats suggèrent que même des interventions courtes et ciblées qui durent environ cinq minutes peuvent avoir un impact significatif. Les femmes qui puisaient dans leurs souvenirs et racontaient une histoire personnelle de confiance financière, définissaient des concepts financiers dans leurs propres mots ou prenaient part aux deux activités d’intervention affichaient une plus grande confiance financière que celles qui n’avaient pris part à aucune intervention. Cet effet a persisté pendant au moins une semaine, bien qu’il ait diminué avec le temps, surtout chez les participantes ayant pris part à une seule intervention. Les femmes qui ont participé aux deux activités (c’est-à-dire qui ont raconté une histoire personnelle et défini des concepts financiers) ont continué, un mois plus tard, d’afficher une confiance financière supérieure à celle du groupe témoin, bien que l’effet ait été faible et qu’il faille l’interpréter avec prudence. Ces résultats suggèrent que le fait de combiner plusieurs stratégies pourrait avoir un impact plus durable et donner lieu à une amélioration plus soutenue de la confiance financière.
Il est intéressant de noter que la confiance financière a augmenté au fil du temps pour toutes les participantes, y compris celles du groupe témoin. Cela suggère que le simple fait de réfléchir aux connaissances, aux attitudes et aux comportements financiers tout en répondant aux questionnaires d’évaluation a contribué à une augmentation de la confiance. De plus, toutes les participantes ont signalé une diminution des inquiétudes financières au cours de la période d’étude. La diminution la plus marquée des inquiétudes financières a été observée chez les femmes de milieux socioéconomiques inférieurs, ce qui laisse entendre que des interventions de cette nature pourraient être particulièrement efficaces pour ce sous-groupe.
L’étude a également permis de constater que toutes les participantes, autant celles des groupes prenant part aux interventions que celles du groupe témoin, ont signalé une augmentation subtile, mais statistiquement significative, des comportements financiers positifs, comme le remboursement des dettes, l’établissement d’un budget et l’épargne. Bien que d’autres recherches soient nécessaires pour confirmer ce résultat étant donné l’ampleur limitée de l’effet, il s’agit d’un résultat digne de mention, car de petits changements de comportement peuvent avoir une grande incidence sur le bien-être financier. En ce qui concerne le fonctionnement de cet effet, il est possible que le fait de réfléchir aux questions financières ait servi de « coup de pouce » ayant donné lieu à des comportements financiers plus proactifs. Par ailleurs, l’augmentation de la confiance a peut-être incité les participantes à prendre des mesures financières positives. Ensemble, ces résultats indiquent que des interventions comme celles qui sont à l’étude ici peuvent avoir des avantages autres que le simple renforcement de la confiance.
Enfin, l’analyse des histoires personnelles racontées par les participantes du groupe « souvenirs et partage » a permis de recenser des thèmes récurrents qui contribuent à la confiance financière. Les femmes ont souvent mentionné que le fait de contribuer à l’épargne, d’atteindre des objectifs d’épargne ou de se renseigner sur des produits financiers était un facteur clé qui rehaussait leur confiance. Cela suggère que les expériences pratiques et les réalisations financières jouent un rôle déterminant dans le renforcement de la confiance des femmes. Lors de la conception d’interventions futures, l’intégration d’éléments qui aident les femmes à concrétiser ces réalisations financières, en particulier dans le domaine de l’épargne, peut être particulièrement efficace pour favoriser la confiance et la résilience à long terme.
Limites
Cette étude a fait appel à un concept expérimental, ce qui a permis d’établir des inférences causales relativement à l’incidence des interventions sur la confiance financière et les comportements financiers. Toutefois, il convient de faire état de plusieurs limites. Plus important encore, l’échantillon de l’étude n’était pas représentatif de la population canadienne. En effet, comme la participation était volontaire et que les participantes savaient que l’étude portait sur les femmes et les finances, il est possible que des femmes moins à l’aise de partager leurs pensées et leurs attitudes au sujet de l’argent aient choisi de ne pas participer. De plus, la généralisabilité des résultats de cette étude peut varier selon les différentes sous-populations de femmes canadiennes. Notamment, les résultats de cette étude suggèrent que la participation semble réduire davantage les inquiétudes chez les femmes qui se sont identifiées comme ayant un statut socioéconomique inférieur que chez leurs homologues ayant un statut socioéconomique supérieur. D’autres recherches sont nécessaires pour étudier comment de telles interventions influent sur diverses identités intersectionnelles au sein de la population des femmes du Canada.
Recommandations pour améliorer la confiance financière des jeunes femmes
1. Réduire les obstacles en normalisant les conversations sur l’argent
Afin d’encourager les jeunes femmes à réfléchir ouvertement à leurs finances, l’écosystème financier devrait prendre des mesures dynamiques pour normaliser les conversations sur l’argent. Les constatations de cette recherche soulignent l’importance de favoriser un environnement dans lequel les discussions financières sont courantes et accessibles. Les gouvernements, les organismes communautaires et les partenaires de l’industrie ont tous un rôle à jouer pour appuyer et normaliser ces conversations. Les interventions évaluées dans le cadre de cette étude sont peu coûteuses, nécessitent peu de ressources pour être mises en œuvre et peuvent avoir un impact important sur la réduction de l’écart entre les sexes sur le plan de la confiance financière. Nous encourageons les intervenants de l’écosystème à explorer des façons d’étendre ces interventions de manière à rejoindre encore plus de jeunes femmes partout au Canada.
2. Renforcer la résilience financière au moyen d’initiatives précoces et continues
Afin de renforcer la confiance et la résilience financières des jeunes filles, les parents, les enseignants et les autres adultes de confiance devraient commencer à discuter d’argent avec elles à un jeune âge. Ces conversations précoces peuvent aider les jeunes filles à établir une base solide dans la prise de décisions financières, à améliorer leur résilience financière et à réduire les écarts entre les sexes en matière de confiance financière. La création d’un environnement favorable dans lequel les jeunes femmes se sentent à l’aise de partager leurs réflexions sur l’argent peut accroître la probabilité qu’elles adoptent des comportements financiers positifs, comme l’établissement d’un budget, l’épargne et le remboursement des dettes, tout au long de leur vie.
3. Améliorer l’éducation financière au moyen d’un renforcement continu
Alors que les interventions réalisées dans le cadre de cette étude ont effectivement renforcé la confiance financière des jeunes femmes, leur effet a diminué au fil du temps. Les recherches futures devraient examiner si l’exposition répétée à des interventions semblables, que l’on pourrait comparer à des « doses de rappel », pourrait étendre et renforcer leurs avantages. Trouver des façons d’intégrer l’éducation financière permanente aux diverses étapes de la vie d’une jeune femme pourrait contribuer au maintien de la confiance et de la résilience financières à long terme.
4. Adapter les interventions financières aux diverses sous-populations
Les interventions actuelles ont été conçues pour un public élargi de jeunes femmes, mais les besoins en matière de littératie financière varient selon les identités intersectionnelles, lesquelles sont façonnées par des facteurs culturels, socioéconomiques et démographiques. La Stratégie nationale pour la littératie financière 2021-2026 met l’accent sur l’importance d’adapter les interventions à leur public cible dans le cadre de la priorité 2 : Concevoir de façon à répondre à différents besoins. À l’avenir, la recherche devrait s’intéresser à la façon dont les interventions peuvent être adaptées et modulées pour mieux servir diverses sous-populations de femmes canadiennes.
Conclusions
Les résultats de cette étude démontrent le potentiel des interventions ciblées pour améliorer la confiance et le comportement financiers, en insistant sur la nécessité d’en faire un point central des efforts en matière de bien-être financier. En plus des recherches antérieuresNote de bas de page 29, Note de bas de page 30, Note de bas de page 31 , nos résultats soulignent l’importance de faire progresser l’inclusion financière des femmes. Pour favoriser un changement significatif, il est essentiel de créer des environnements dans lesquels les jeunes femmes sentent qu’elles peuvent discuter de sujets financiers et participer. Les recommandations formulées dans ce rapport représentent des étapes déterminantes vers l’équité et la justice, ainsi que le démantèlement des stéréotypes sociétaux profondément enracinés qui limitent depuis longtemps le potentiel financier des femmes. Pour atteindre cet objectif, les intervenants de l’ensemble de l’écosystème financier, y compris les gouvernements, les organismes communautaires et l’industrie, doivent collaborer afin de normaliser les conversations financières et d’assurer un accès équitable aux connaissances et aux possibilités financières.
L’importance de ce travail va bien au-delà du sujet de la confiance financière. En remettant en question des normes désuètes et en préconisant activement un système financier plus inclusif, nous franchissons une étape décisive vers un avenir où la réussite financière est déterminée par les capacités et l’ambition, et non par le sexe. Les recommandations de l’étude ont des répercussions économiques tangibles et dignes de mention : la recherche montre constamment que lorsque les femmes obtiennent une plus grande autonomie économique et une meilleure inclusion financière, les économies croissent, la pauvreté diminue et les collectivités prospèrent29, 30, 31. Une société plus égalitaire n’est pas seulement une meilleure société pour des raisons d’égalitarisme, mais également une société beaucoup plus rentable et prospère.
Annexe
Mesures et analyses
Variables démographiques
Les participantes ont répondu aux questions suivantes en lien avec la démographie :
- Âge : Quel âge avez-vous? (réponse possible : numérique)
- Ethnicité :
- Vous identifiez-vous comme membre d’une minorité visible au Canada? (réponses possibles : oui/non)
- Quels sont vos antécédents ethniques ou culturels? Cochez toutes les réponses qui s’appliquent. (réponses catégoriques fournies, y compris « Autre (veuillez préciser) : [zone de texte] », « Je ne les connais pas » et « Je préfère ne pas répondre »)
- Êtes-vous une Autochtone, c’est-à-dire, Première Nation, Métis ou Inuk (Inuit)? (réponses possibles : Oui, Non, Je ne le sais pas, Je préfère ne pas répondre)
- Province de résidence : Où habitez-vous actuellement? (réponses catégoriques fournies pour chaque province et territoire du Canada)
- Pays d’origine : Où êtes-vous née? (réponses possibles : Au Canada, Hors du Canada – précisez le pays : [zone de texte])
- Année d’immigration au Canada (pour les personnes qui ne sont pas nées au Canada) : En quelle année avez-vous immigré au Canada pour la première fois? (réponse possible : [zone de texte])
- Langue(s) parlée(s) : Quelle(s) langue(s) parlez-vous régulièrement à la maison? (réponses possibles : anglais, français, autre(s) langue(s) – veuillez préciser : [zone de texte])
- Antécédents financiers :
- Quelle est votre principale source de revenus? (cochez une seule réponse) (réponses possibles : Emploi à temps partiel, Emploi à temps plein, Prêts, Soutien des parents, Soutien d’un partenaire amoureux, Aide gouvernementale, Subventions ou bourses d’études, Aucun revenu)
- Qu’est-ce qui décrit le mieux votre revenu personnel annuel total avant impôt? (réponses possibles : moins de 20 000 $, 20 000 $ à moins de 40 000 $, 40 000 $ à moins de 60 000 $, 60 000 $ à moins de 80 000 $, 80 000 $ à moins de 100v000 $, 100 000 $ à moins de 150 000 $, 150 000 $ à moins de 200 000 $, 200 000 $ et plus)
- Dans quelle mesure votre revenu varie-t-il d’un mois à l’autre? (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Mon revenu est le même chaque mois à 7 = Mon revenu change beaucoup)
- À l’heure actuelle, dans quelle mesure êtes-vous satisfait(e) de votre situation financière? (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Pas du tout satisfait(e) à 10 = Extrêmement satisfait(e))
- Statut socioéconomique subjectif (McLaughlin et coll., 2012) : On a montré aux répondantes un dessin d’une échelle comptant 10 barreaux et on leur a dit : « Cette échelle représente la position des jeunes dans votre école, votre quartier ou votre collectivité. Au haut de l’échelle, il y a les jeunes qui ont la meilleure position. Au bas, il y a ceux qui ont la position la moins favorable. Choisissez le barreau qui représente le mieux comment vous percevez votre situation financière par rapport aux autres jeunes. » Les participantes ont répondu en choisissant l’un des 10 barreaux de l’échelle.
- État matrimonial :
- Entretenez-vous actuellement une relation amoureuse? (réponses possibles : Oui, Non, C’est compliqué)
- Durée de la relation (réponse possible : [zone de texte])
- Comment votre partenaire et vous-même organisez-vous le revenu que l’un d’entre vous touche ou que vous touchez tous les deux? Veuillez choisir la réponse correspondant le plus à votre situation (réponses possibles : Nous ne combinons absolument pas nos revenus, Nous combinons une partie de nos revenus, Nous combinons nos deux revenus)
- En général, je suis satisfait(e) de ma relation (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = fortement en désaccord à 7 = tout à fait d’accord)
- Mon partenaire et moi parlons d’argent et de décisions financières (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Fortement en désaccord à 7 = Tout à fait d’accord)
- Habituellement, mon partenaire et moi sommes d’accord quand il est question d’argent et de décisions financières (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Fortement en désaccord à 7 = Tout à fait d’accord)
Bien-être financier
Le bien-être financier a été évalué au moyen d’une échelle à cinq éléments (CFPB, 2015). On a demandé aux participantes : « À quel point les énoncés suivants vous décrivent-ils bien, vous ou votre situation économique? », et on leur a fourni les cinq énoncés suivants :
- Compte tenu de ma situation financière, j’ai l’impression que je n’aurai jamais les choses que je veux dans la vie.
- Je m’en sors tout juste financièrement.
- Je crains que l’argent que je possède ou que je vais économiser ne dure pas.
- Il me reste de l’argent à la fin du mois.
- Mes finances contrôlent ma vie.
Les participantes ont choisi une réponse pour chaque énoncé à partir d’une échelle de Likert comportant les réponses possibles suivantes : 1 = Tout à fait, 2 = Très bien, 3 = Quelque peu, 4 = Très peu, 5 = Pas du tout. Le coefficient alpha de Cronbach était de ,77.
Littératie financière
La littératie financière a été évaluée au moyen des « trois grandes questions » (Lusardi et Mitchell, 2008, 2011), ainsi que de cinq autres questions sur la littératie financière qui ciblent davantage la littératie financière au quotidien. Au total, les huit questions suivantes ont été incluses :
- Supposons que vous ayez&snbsp;100 $ dans un compte d’épargne et que le taux d’intérêt soit de&snbsp;2&snbsp;% par an. Après cinq ans, combien pensez-vous que vous aurez dans le compte si vous y laissez l’argent fructifier (réponses possibles&snbsp;: Plus de&snbsp;102&snbsp;$, Exactement&snbsp;102&snbsp;$, Moins de&snbsp;102&snbsp;$, Je ne sais pas, Je préfère ne pas répondre)
- Imaginez que vous avez de l’argent dans un compte d’épargne et que le taux d’intérêt dans votre compte est de 1&snbsp;% par an et que l’inflation est de 2&snbsp;% par an. Après un an, avec l’argent dans ce compte, seriez-vous en mesure d’acheter…? (réponses possibles : Plus de choses qu’aujourd’hui, Autant de choses qu’aujourd’hui, Moins de choses qu’aujourd’hui, Je ne sais pas, Je préfère ne pas répondre)
- L’énoncé suivant est-il vrai ou faux? « Acheter une action dans une seule compagnie offre généralement un rendement plus sûr qu’un fonds commun de placement. ». (réponses possibles : Vrai, Faux, Je ne sais pas, Je préfère ne pas répondre)
- Combien auriez-vous à payer en intérêts si vous reportiez un solde de 500 $ au mois suivant sans le rembourser sur une carte de crédit assortie d’un taux d’intérêt de 5 %? (réponses possibles : 5 $, 10 $, 25 $, Je ne sais pas, Je préfère ne pas répondre)
- Combien d’argent de plus auriez-vous après un an si vous économisiez 100 $ dans un compte d’épargne à 2 %? (réponses possibles : 1 $, 2 $, 10 $, Je ne sais pas, Je préfère ne pas répondre)
- Est-il préférable de rembourser un prêt avec un taux d’intérêt de 2 % ou d’épargner dans un compte d’épargne de 1 %? (réponses possibles : Rembourser le prêt, Économiser l’argent, Je ne sais pas, Je préfère ne pas répondre)
- Lorsque vous faites l’épicerie, est-ce mieux d’acheter 2 emballages de 100 g au coût 5 $ chacun ou un des emballages de 200 g au coût de 12 $ chacun? (réponses possibles : 2 emballages de 100 g au coût 5 $ chacun, 1 emballage de 200 g au coût 12 $ chacun, Je ne sais pas, Je préfère ne pas répondre)
- Lorsque vous magasinez des vêtements, est-il préférable de profiter de la promotion 2 pour 1 à 15 $ (c’est-à-dire que vous obtenez deux t-shirts pour 15 $) ou d’utiliser un coupon de réduction de 25 % sur l’un des 2 articles de 10 $ que vous achetez (c’est-à-dire que vous obtenez un t-shirt de 10 $ à prix régulier et un t-shirt de 10 $ auquel une réduction de 25 % est appliquée)? (réponses possibles : Il est préférable de profiter de la promotion 2 pour 1, Il est préférable d’utiliser le coupon de réduction de 25 %, Je ne sais pas, Je préfère ne pas répondre)
Les bonnes réponses aux questions ont été codées (de 0 à 8 points). Les réponses ont également été codées pour ce qui est du nombre de fois où les participantes ont sélectionné « Je ne sais pas » (de 0 à 8 points), un chiffre plus élevé indiquant des niveaux de confiance moins élevés.
Littératie financière – rendement perçu
On a posé la question suivante aux participantes : « À combien des huit questions sur les finances auxquelles vous avez répondu à la page précédente pensez-vous avoir répondu correctement? » (réponses possibles : 0 à 8)
Habitudes financières
Les habitudes financières ont été évaluées à l’aide d’une échelle de 12 points (Dew et Xiao, 2011), où les participantes ont indiqué la fréquence à laquelle elles avaient adopté diverses habitudes financières positives au cours du dernier mois. On a demandé aux participantes « Veuillez indiquer à quelle fréquence vous avez participé aux activités suivantes au cours du dernier mois : » et on leur a fourni les 12 activités suivantes :
- Comparaison au moment d’acheter un produit ou un service
- Paiement de toutes vos factures à temps
- Tenue d’un registre écrit ou électronique de vos dépenses mensuelles
- Respect de votre budget ou de votre plan de dépenses
- Solde de la carte de crédit remboursé en entier chaque mois
- Atteinte de la limite pour une ou plusieurs cartes de crédit
- Paiement minimal sur un prêt
- Création ou maintien d’un fonds d’épargne d’urgence
- Argent mis de côté à chaque chèque de paie
- Épargne pour un objectif à long terme, comme une voiture, des études, une maison, etc.
- Cotisations versées à un compte de retraite
- Achat d’obligations, d’actions ou de fonds communs de placement
Les participantes ont choisi une réponse pour chaque énoncé à partir d’une échelle de Likert comportant les réponses possibles suivantes : 1 = Jamais, 2 = Rarement, 3 = Parfois, 4 = Souvent, 5 = Toujours. Le coefficient alpha de Cronbach était de ,73 initialement et de ,74 lors du suivi mensuel.
Les participantes ont également répondu aux questions suivantes concernant le comportement bancaire :
- Au cours de la dernière semaine, avez-vous cotisé à votre ou à vos comptes d’épargne? (réponses possibles dans le questionnaire initial : Oui, Non)
- Au cours de la dernière semaine, avez-vous remboursé votre ou vos cartes de crédit? (réponses possibles : Oui – en totalité, Oui – en partie, Intérêts seulement, Aucun paiement, Sans objet (le solde est à zéro).
Inquiétudes financières
Les inquiétudes financières ont été évaluées au moyen d’une mesure de 4 points (adaptée de Bruijn & Antonides, 2020). On a demandé aux participantes : « Ensuite, veuillez nous faire part de vos sentiments et de vos réflexions de tous les jours au sujet de la gestion financière », puis on leur a fourni les quatre énoncés suivants :
- Quand je pense à mes finances, je me sens triste.
- J’ai du mal à me sortir de la tête les pensées concernant mes finances.
- Je me sens anxieuse quand je pense à mes finances.
- Je me demande souvent si j’ai assez d’argent pour joindre les deux bouts.
Les participantes ont choisi une réponse pour chaque énoncé à partir d’une échelle de Likert comportant les réponses possibles suivantes : 1 = Entièrement en désaccord, 2 = Plutôt en désaccord, 3 = Ni d’accord ni en désaccord, 4 = Plutôt d’accord, 5 = Tout à fait d’accord. Les chiffres plus élevés indiquent des pensées plus négatives au sujet des finances. Le coefficient alpha de Cronbach était de ,85 initialement et de ,85 lors du suivi effectué une semaine plus tard et un mois plus tard.
Confiance financière
La confiance financière a été évaluée au moyen d’une mesure de 5 points. Les cinq questions suivantes ont été incluses :
- Comment évalueriez-vous votre niveau de connaissances financières au sujet des produits et services financiers? (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Je ne m’y connais absolument pas à 5 = Je suis très bien renseignée)
- Dans quelle mesure avez-vous confiance en vos propres décisions au sujet des produits et services financiers? (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Pas du tout confiante à 5 = Extrêmement confiante)
- Comment évalueriez-vous votre connaissance en ce qui concerne la gestion financière de tous les jours (par exemple, comment faire le suivi des dépenses, comment établir un budget)? (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Je ne m’y connais absolument pas à 5 = Je suis très bien renseignée))
- Dans quelle mesure vous sentez-vous à l’aise de gérer votre propre argent au quotidien? (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Pas du tout confiante à 5 = Extrêmement confiante)
- Je suis douée pour magasiner afin d’obtenir le meilleur produit financier, comme des prêts ou des taux d’assurance. (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Grandement en désaccord et 5 = Tout à fait d’accord)
Pour chaque question, les chiffres plus élevés correspondaient à une confiance financière accrue. Cette échelle a été créée à partir de diverses évaluations de la confiance dans la documentation et en consultation avec l’ACFC. Elle a également fait l’objet d’un essai pilote. Le coefficient alpha de Cronbach était de ,81 avant l’intervention, de ,84 après l’intervention, de ,82 lors du suivi effectué une semaine plus tard et de ,83 lors du suivi réalisé un mois après.
Intentions financières
Les intentions financières ont été évaluées à l’aide d’une échelle de Likert de 7 points, où l’on a demandé aux participantes si elles avaient l’intention de vérifier régulièrement leurs comptes d’épargne, de chèques et de crédit au cours de la prochaine semaine. Les questions suivantes étaient incluses :
- Au cours de la prochaine semaine, avez-vous l’intention de vérifier les fonds disponibles dans votre compte de chèques? (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Il est très improbable que je vérifie mon compte de chèques à 7 = Il est très probable que je vérifie mon compte de chèques.)
- Au cours de la prochaine semaine, avez-vous l’intention de vérifier les fonds disponibles dans vos comptes d’épargne? (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Il est très improbable que je vérifie mon ou mes comptes d’épargne à 7 = Il est très probable que je vérifie mon ou mes comptes d’épargne.)
- Au cours de la prochaine semaine, avez-vous l’intention de vérifier votre compte de carte de crédit (c’est-à-dire combien d’argent est dû et combien d’intérêts seraient courus)? (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Il est très improbable que je vérifie mon compte de carte de crédit à 7 = Il est très probable que je vérifie mon compte de carte de crédit)
- Au cours de la prochaine semaine, avez-vous l’intention d’effectuer un paiement sur votre carte de crédit? (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Il est très improbable que j’effectue un paiement à 7 = Il est très probable que j’effectuerai un paiement.)
- Au cours de la prochaine semaine, avez-vous l’intention d’établir un budget pour vos dépenses mensuelles? (échelle de Likert comportant des réponses possibles allant de 1 = Il est très improbable que je j’établisse un budget à 7 = Il est très probable que j’établisse un budget.)
Afin de mesurer une décision directe visant à améliorer leur comportement financier, les participantes ont été informées au sujet du planificateur budgétaire de l’ACFC à l’aide de la question suivante :
- Un outil de budgétisation en ligne gratuit est disponible pour vous aider à créer un budget personnalisé en trois étapes simples. Aimeriez-vous en apprendre davantage sur cet outil et en obtenir le lien? (réponses possibles : Oui, Non)
Comportements financiers dans les sondages de suivi
Vérification de la situation financière des comptes : Les questions suivantes ont été incluses en guise d’index de vérification de la situation financière des comptes des participantes :
- Au cours de la dernière semaine, avez-vous vérifié le solde de votre compte de chèques?
- Au cours de la dernière semaine, avez-vous vérifié le solde de vos comptes d’épargne?
- Au cours de la dernière semaine, avez-vous vérifié vos relevés de carte de crédit (en ligne ou sur papier)?
Les participantes ont choisi une réponse pour chaque énoncé à partir d’une échelle de Likert comportant les réponses possibles suivantes : 1 = Tous les jours, 2 = Souvent, 3 = Parfois, 4 = Occasionnellement, 5 = Rarement, 6 = Une fois, 7 = Jamais. Ces éléments ont été additionnés dans une variable désignant la vérification des comptes.
Comportement d’épargne : Afin d’évaluer le comportement d’épargne, on a posé la question suivante aux participantes : « Au cours de la dernière semaine, avez-vous mis de l’argent dans un compte d’épargne? » (échelle de Likert comportant les réponses possibles suivantes : 1 = Non, 2 = Un peu, 3 = Un bon montant, 4 = Passablement).
On a ensuite indiqué ce qui suit aux participantes : « Nous aimerions maintenant que vous vérifiiez vos contributions à l’épargne dans votre appli ou votre compte bancaire. Dans un onglet distinct (vous pouvez cliquer ici pour ouvrir une nouvelle fenêtre de navigateur ou simplement utiliser un autre appareil, selon ce qui est le plus facile), ouvrez une session dans votre compte bancaire et vérifiez vos contributions d’épargne de la dernière semaine. Quel montant avez-vous versé dans votre épargne au cours de la dernière semaine (c’est-à-dire les sept derniers jours)? Veuillez entrer le nombre de contributions qui s’appliquent. Si vous avez fait moins de contributions qu’il n’y a de cases, laissez les cases vides. » Les participantes disposaient de plusieurs zones de texte pour entrer leurs contributions. Les entrées ont été additionnées pour obtenir une contribution globale à l’épargne pour la semaine.
Pour le suivi mensuel, ces deux questions portaient sur les contributions à l’épargne faites au cours du dernier mois plutôt qu’au cours de la dernière semaine. Les valeurs étaient positivement faussées et les valeurs aberrantes qui ont chuté de plus de 3 écarts-types au‑dessus de la moyenne ont été exclues (valeurs aberrantes du suivi hebdomadaire : n = 9, valeurs aberrantes du suivi mensuel : n = 9).
Comportement en matière de crédit : Afin d’évaluer le comportement en matière de crédit, on a posé la question suivante aux participantes : « Au cours de la dernière semaine, avez-vous remboursé votre ou vos cartes de crédit? » (réponses possibles : Oui – en totalité, Oui – en partie, Intérêts seulement, Aucun paiement, Sans objet (le solde est à zéro).
On a ensuite indiqué ce qui suit aux participantes : « Nous aimerions maintenant que vous vérifiiez vos paiements de carte de crédit ou les frais d’intérêt dans votre appli ou votre compte bancaire. Dans un onglet distinct (vous pouvez cliquer ici pour ouvrir une nouvelle fenêtre de navigateur ou simplement utiliser un autre appareil, selon ce qui est le plus facile), ouvrez une session dans votre compte bancaire et vérifiez vos opérations de crédit de la dernière semaine (les remboursements que vous avez faits ou l’intérêt couru). Combien avez-vous remboursé ou quels sont les frais qui ont été portés à votre carte au cours de la dernière semaine (c’est-à-dire les sept derniers jours)? Veuillez entrer toutes les données pertinentes. S’il y a moins d’opérations qu’il n’y a de cases, laissez les cases vides. » Les participantes disposaient de plusieurs zones de texte pour entrer leurs paiements et indiquaient pour chaque ligne si le paiement visait des intérêts facturés ou des remboursements. Les entrées ont été additionnées pour obtenir un paiement global pour la semaine.
Pour le suivi mensuel, ces deux questions portaient sur les remboursements faits au cours du dernier mois plutôt qu’au cours de la dernière semaine. Les valeurs étaient positivement faussées et les valeurs aberrantes qui ont chuté de plus de 3 écarts-types au‑dessus de la moyenne ont été exclues (valeurs aberrantes du suivi hebdomadaire : n = 12, valeurs aberrantes du suivi mensuel : n = 24).
Comportement en matière de budgétisation : Afin d’évaluer le comportement en matière de budgétisation, on a posé la question suivante aux participantes : « Au cours de la dernière semaine, avez-vous respecté votre budget? » (échelle de Likert comportant les réponses possibles suivantes : 1 = Tous les jours, 2 = Souvent, 3 = Parfois, 4 = Occasionnellement, 5 = Rarement, 6 = Une fois, 7 = Jamais). Pour le suivi mensuel, cette question faisait référence à l’établissement d’un budget au cours du dernier mois plutôt qu’au cours de la dernière semaine.
Analyses
Des modèles linéaires distincts à effets mixtes ont été appliqués pour vérifier les différences moyennes au fil du temps (avant le test, après le test, suivi hebdomadaire et suivi mensuel, le cas échéant) par condition d’étude (variable à 4 catégories qui distingue le groupe assigné) sur la confiance financière, les inquiétudes financières et les habitudes financières.
De plus, des analyses de la variance par condition d’étude ont été réalisées pour chacun des comportements financiers étudiés et suivies au moyen de modèles linéaires à effets mixtes afin d’examiner les tendances au fil du temps. Les analyses ont testé les effets de l’intervention avec et sans covariables démographiques clés (âge, revenu, statut socioéconomique).
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