Cahier de transition deux 2021 : Égalité des genres au Canada

Égalité des genres au Canada

Vue d’ensemble de l’égalité des genres au Canada

Éducation et perfectionnement des compétencesNote de bas de page 1

Participation à l’économie et prospéritéNote de bas de page 2

Leadership et participation à la démocratieNote de bas de page 5

Violence fondée sur le sexe et accès à la justiceNote de bas de page 6

Réduction de la pauvreté, santé et bien-être Note de bas de page 7

Égalité des genres dans le monde

Répercussions sexospécifiques de la Covid-19

Répercussions économiques

Les femmes, les jeunes, les étudiantes et étudiants et les personnes nouvellement arrivées ont été touchées de manière disproportionnée par la fermeture économique lors de la première vague de la pandémie.

Les fermetures économiques partout au pays ont touché de nombreuses personnes au Canada. En effet, en avril 2020, le nombre de personnes qui ont subi des pertes d’emploi ou des heures de travail réduites s’élevait à 5,5 millions. Même si un nombre comparable de femmes et d’hommes ont perdu leur emploi en date d’avril 2020, les pertes d’emploi chez les femmes (-6,9 %) étaient presque le double de celles observées chez les hommes (-3,7 %) en mars 2020Note de bas de page 8. Les baisses de l’emploi en avril 2020 étaient plus importantes chez les jeunes et la population étudiante, en particulier les jeunes femmes (-37,6 %) et les étudiantes et étudiants (- 53,4 %), ainsi que les personnes nouvellement arrivées (-23,2 %)Note de bas de page 9. Les immigrantes et immigrants nouvellement arrivés, en particulier les femmes, étaient plus susceptibles que les travailleuses et travailleurs nés au Canada de perdre leur emploi de mars à avril 2020Note de bas de page 10.

Après la première vague, l’emploi n’a pas repris au même rythme pour tout le monde.

Alors que l’économie a rouvert après la première vague de la pandémie, la reprise de l’emploi après les pertes liées à la COVID-19 a été inégale, les femmes, les jeunes, les étudiantes et étudiants, les travailleuses et travailleurs à faible revenu et les immigrantes et immigrants nouvellement arrivés étant à la traîne. Par exemple, alors que l’économie a commencé à rouvrir en mai 2020, l’emploi a augmenté deux fois plus vite chez les hommes que chez les femmes (2,4 % par rapport à 1,1 %).Note de bas de page 11 Comparativement à un an plus tôt, la moyenne mobile sur trois mois du taux d’emploi des femmes autochtones a diminué de 8 points de pourcentage pour atteindre 47,8 % en décembre 2020, comparativement à une baisse de 3,2 points de pourcentage pour les hommes autochtones à 57,1 % (données non désaisonnalisées). En revanche, la baisse du taux d’emploi chez les non-Autochtones a été similaire chez les hommes (-2,4 points de pourcentage pour atteindre 63,4 %) et les femmes (-2,6 points de pourcentage pour atteindre 55,7 %). Ces différences sont cohérentes avec les chiffres obtenus plus tôt dans la pandémieNote de bas de page 12.

Les Canadiennes et les Canadiens ont été touchés différemment par les fermetures économiques subies au cours des deuxième et troisième vagues de la pandémie.

Les fermetures économiques dans plusieurs régions du pays au cours de la deuxième vague de la pandémie ont entraîné des pertes d’emplois notables, subies de manière disproportionnée par certains groupes de personnes. À la suite d’une chute de 52 700 (-0,3 %) en décembre 2020, le pays a perdu 212 800 emplois (-1,2 %) en janvier 2021, portant l’emploi au Canada à son plus bas niveau depuis août 2020. Comme en mars et avril 2020, la baisse de l’emploi chez les femmes d’âge moyen (-73 400; -1,3 %) en janvier 2021 était plus du double de celui des hommes d’âge moyen (-33 500; -0,5 %), ce qui fait que l’emploi est respectivement de 3,2 % et de 2,7 % inférieur à ce qu’il était en février 2020 pour les femmes et les hommes d’âge moyen. Le nombre d’emplois chez les jeunes femmes a diminué de 68 500 (-6,1 %) en janvier et était inférieur de 17,4 % par rapport à son niveau d’avant la pandémie, un taux plus élevé que pour tout autre grand groupe démographique. En comparaison, l’emploi chez les jeunes hommes avait diminué de 39 000 (-3,3 %) et baissé de 11,6 % par rapport à février 2020Note de bas de page 13.

Après des hausses en février et mars 2021, la troisième vague de la pandémie a entraîné la perte de 124 700 emplois (-1,4 %) et de 82 400 emplois (-0,8 %) en avril 2021 chez les femmes et les hommes, respectivement, et en mai 2021, le nombre d’emplois a diminué de 54 200 (-1,6 %) et de 13 800 (-0,1 %) chez les femmes et les hommes, respectivementNote de bas de page 14Note de bas de page 15.

Le nombre d’emplois a augmenté de 94 000 (+0,5 %) en juillet 2021, s’ajoutant à la hausse de 231 000 (+1,2 %) en juin. Les deux mois consécutifs de croissance ont porté l’emploi à 246 000 (-1,3 %) en dessous du niveau de février 2020. Les jeunes de 15 à 24 ans et les femmes âgées de 25 à 54 ans représentaient la majeure partie des hausses. Le nombre d’emplois a augmenté de 30 000 (+0,5 %) pour les femmes du noyau d’âge moyen de 25 à 54 ans en juillet 2021, les hausses dans les emplois à temps plein (+73 000; +1,5 %) compensant plus que les pertes des emplois à temps partiel (-44 000; -4,2 %). Dans l’ensemble, le taux d’emploi a peu varié chez les hommes d’âge moyen. Le nombre d’emplois chez les personnes d’âge moyen a diminué de 124 000 (-1 %) par rapport au nombre d’avant la COVID-19 en juillet, avec des baisses similaires pour les hommes (-71 000; -1,1 %) et les femmes (-53 000; -0,9 %). Le nombre d’emplois chez les jeunes de 15 à 24 ans a augmenté de 62 000 (+2,5 %) en juillet 2021, les hausses étant réparties entre les jeunes hommes (+36 000; +2,8 %) et les jeunes femmes (+26 000; +2,2 %)Note de bas de page 16.

Répercussions financières

Beaucoup ont connu des problèmes financiers et une insécurité alimentaire.

Le ralentissement économique a laissé de nombreuses Canadiennes et de nombreux Canadiens préoccupés ou confrontés à des défis quant à leur bien-être financier et à leur capacité de payer ou d’accéder à des produits de première nécessité, comme la nourriture. En juin 2020, environ 1 personne sur 5 au Canada déclarait avoir de la difficulté à s’acquitter de ses obligations financières (p. ex., paiements de loyer ou d’hypothèque, épicerie)Note de bas de page 17.

En mai 2020, environ 1 personne sur 7 au Canada (15 %) a déclaré vivre dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire (c’est-à-dire un accès inadéquat ou incertain à la nourriture en raison de difficultés financières) pendant la pandémie, les personnes vivant dans un ménage avec des enfants (19 %) et celles qui avaient un emploi, mais ne travaillaient pas pour des raisons liées à la COVID-19 (28 %) étant plus susceptibles de déclarer être en situation d’insécurité alimentaire.

Répercussions sur la garde d’enfants et d’autres soins

Pendant la pandémie, les femmes ont continué à assumer une part disproportionnée des travaux domestiques et de soins non rémunérés.

Les fermetures d’écoles, de garderies et de camps d’été, l’augmentation du temps passé à la maison, ainsi qu’un accès limité à d’autres mesures de soutien et services, ont contribué à une augmentation du temps consacré aux travaux domestiques et de soins non rémunérés pendant la pandémie. Comme on pouvait s’y attendre, la majorité (74 %) des parents ont exprimé leur inquiétude quant à l’équilibre entre la garde d’enfants, la scolarité et le travail.Note de bas de page 18

Comme avant la pandémie, les femmes ont assumé ce travail accru, ce qui peut avoir des conséquences sur leur participation économique à court et à long terme. Une étude effectuée par Statistique Canada en juin 2020 a révélé que les femmes sont plus susceptibles de déclarer qu’elles réalisent la plupart des tâches parentales pendant la pandémie. Cette étude indique également que l’école à la maison pendant la pandémie a principalement été le fardeau des femmes, près des deux tiers (64 %) d’entre elles déclarant qu’elles assumaient la responsabilité de l’école à la maison ou aidaient les enfants à faire leurs devoirs, par rapport à 19 % des hommes déclarant être les principaux responsables de cette tâcheNote de bas de page 19.

Violence fondée sur le sexe et accès à la justice

Conformément aux tendances antérieures des défis mondiaux, de nouvelles données indiquent que certaines formes de violence fondée sur le sexe ont augmenté pendant la pandémie.

Les données de mi-année de l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation montrent qu’un total de 92 femmes et filles ont connu une mort violente au Canada entre janvier et juin 2021 — un peu plus que pour la même période en 2020. Parmi les personnes accusées identifiées, 92 % étaient des hommesNote de bas de page 20. Au Canada comme en Europe, on explique que l’augmentation de la prévalence du féminicide a été motivée par des circonstances pandémiques qui ont obligé les couples à être ensemble 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, mais plus encore par celles liées à la levée progressive des mesures de confinement Note de bas de page 21 Note de bas de page 22. Il est important de reconnaître que la pandémie n’a pas « provoqué » une augmentation des féminicides en soi, mais a plutôt exacerbé les facteurs qui contribuent, à tout moment, à cette forme extrême de violenceNote de bas de page 23.

Malgré les preuves et les attestations selon lesquelles la violence familiale a augmenté pendant la pandémie, une nouvelle analyse des données de Statistique Canada en juillet 2021 démontre que les cas de violence familiale déclarés par la police sont en fait restés stables pendant la pandémieNote de bas de page 24. Après un léger pic à l’été 2020, les signalements à la police canadienne de violence entre partenaires intimes ont diminué de façon constante pour atteindre à peu près les mêmes niveaux qu’avant la pandémie. Deux explications citées sont que les données de la police ne montrent pas un tableau complet, car de nombreuses personnes survivantes ne déposent pas de plaintes à la police et les mesures de confinement obligatoire ont rendu plus difficile le dépôt de plaintesNote de bas de page 25.

Des rapports récemment publiés sur la traite des personnes mettent à nu les circonstances qui contribuent à l’augmentation de la traite selon certaines expertes et certains experts. La pandémie a provoqué une plus grande vulnérabilité économique et sociale, déplacé plus de personnes et d’activités en ligne, perturbé les interventions de lutte contre la traite existantes et prévues et l’aide aux personnes victimes de la traite, et exposé les personnes victimes de la traite davantage à la stigmatisation et à des menaces pour leur sécuritéNote de bas de page 26Note de bas de page 27Note de bas de page 28.

Répercussions sur la santé et le bien-être

Certains groupes signalent une dégradation de la santé mentale pendant la pandémie.

La pandémie de COVID-19 s’accompagne d’une multitude de défis en matière de santé mentale, notamment l’auto-isolement, ainsi que des préoccupations financières, sanitaires et sociales. Les femmes, les personnes de diverses identités de genre, les jeunes, les Autochtones et les immigrantes et immigrants nouvellement arrivés ont signalé des problèmes de santé mentale particulièrement notables, notamment des symptômes d’anxiété, de dépression et de stress pendant la pandémie. Depuis le début de la distanciation physique, les femmes (57 %), les personnes de diverses identités de genre (71 %), les jeunes (64 %), les Autochtones (60 %), les personnes souffrant de maladies ou d’incapacités chroniques (57 %) et les nouvelles immigrantes et nouveaux immigrants (52 %) ont déclaré que leur santé mentale s’est un peu ou beaucoup détérioréeNote de bas de page 29Note de bas de page 30Note de bas de page 31Note de bas de page 32Note de bas de page 33.

Éducation et perfectionnement des compétences

Les fermetures d’écoles entraînent de nouveaux défis pour les parents, les enfants et les étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire.

Les fermetures d’écoles ont obligé de nombreuses familles canadiennes à s’adapter à l’enseignement en ligne et à l’enseignement à domicile, la majorité (77 %) des parents déclarant que leurs enfants participent à des activités scolaires structurées. Pour de nombreux parents, en particulier les parents d’enfants en situation de handicap, ce changement a suscité des inquiétudes quant à l’année scolaire et à la réussite scolaire de leurs enfantsNote de bas de page 34Note de bas de page 35.

Le passage à l’apprentissage en ligne pour de nombreux établissements postsecondaires partout au pays a posé des défis financiers et scolaires considérables pour les étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire. Pour beaucoup, cela a eu des répercussions sur leurs notes, leur capacité à suivre des cours ou à mener des recherches de niveau universitaire, à savoir s’ils ou elles peuvent retourner à l’école, et à obtenir leur diplôme, diplôme ou certificat comme prévu.Note de bas de page 36

Leadership et participation à la démocratie

Lors d’une étude réalisée par Deloitte en août et septembre 2020, on a interrogé des femmes du monde entier qui travaillaient à temps plein, et on a découvert que près de 70 % des femmes qui ont subi des perturbations dues à la pandémie sont préoccupées par leur capacité à progresser dans leur carrièreNote de bas de page 37. À l’aide de différentes données sociodémographiques et économiques des Indicateurs du développement dans le monde, on a examiné les indicateurs de 194 pays dans un document de recherche publié en juin 2020, et on a constaté que les résultats des mesures contre la COVID-19 sont systématiquement meilleurs dans les pays dirigés par des femmesNote de bas de page 38.

Une étude réalisée par BMJ Global Health et publiée en décembre 2020 a révélé que seulement 3,5 % des 115 groupes de prise de décisions relatives à la COVID-19 dans 87 pays contenaient un nombre équitable d’hommes et de femmesNote de bas de page 39.

Les recherches menées par Statistique Canada indiquent que les répercussions de la COVID-19 sur les entreprises appartenant majoritairement à des femmes a été comparable aux répercussions sur toutes les entreprises canadiennes, avec près des trois cinquièmes des entreprises appartenant majoritairement à des femmes (56,0 %) et toutes les entreprises (56,5 %) connaissant une baisse du chiffre d’affaires en août 2020, par rapport à l’année précédente. En outre, environ deux cinquièmes des entreprises appartenant majoritairement à des femmes (37,9 %) et toutes les entreprises (39,3 %) avaient le même niveau de dépenses en août 2020 qu’en août 2019. Plus des deux cinquièmes (45,7 %) des entreprises appartenant majoritairement à des femmes ont déclaré qu’elles n’avaient pas la capacité de s’endetter davantage, ce qui est légèrement supérieur à la proportion (43,9 %) de toutes les entreprises. De plus, 41,7 % des entreprises appartenant majoritairement à des femmes ont déclaré être en mesure de continuer à fonctionner à leur niveau actuel de revenus et de dépenses pendant un an ou plus, avant d’envisager des mesures de dotation, la fermeture ou la faillite (par rapport à 39,9 % des entreprises en général). Cependant, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes étaient plus susceptibles de licencier une plus grande proportion de leur main-d’œuvre et de réembaucher 50 % ou plus de leurs employées et employés licenciés, tout en faisant travailler une plus grande partie de leur main-d’œuvre à distanceNote de bas de page 40.

Plan d’action LGBTQ2

Enjeu

Contexte et état actuel

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