Cahier de transition deux 2021 : Égalité des genres au Canada
Égalité des genres au Canada
Vue d’ensemble de l’égalité des genres au Canada
Éducation et perfectionnement des compétencesNote de bas de page 1
- Les garçons sont moins nombreux que les filles à terminer leurs études secondaires. En 2020, 94 % des femmes de 25 à 64 ans avaient obtenu au moins un diplôme d’études secondaires, comparativement à 91 % des hommes du même âge.
- Les femmes des Premières Nations, les Inuites et les Métisses de 25 à 64 ans sont moins nombreuses à avoir terminé leurs études secondaires que les femmes non autochtones, avec des taux respectifs de 69 %, 48 % et 81 %. Chez les hommes autochtones, les taux sont encore plus faibles : 59 % pour les membres des Premières Nations, 42 % pour les Inuits et 77 % pour les Métis.
- En 2017, les personnes en situation de handicap avaient moins de chances d’obtenir un diplôme que les personnes sans handicap.
- Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de poursuivre leurs études. En effet, une plus grande proportion de femmes a déclaré avoir comme plus haut niveau d’éducation des études collégiales (29 % des femmes contre 23 % des hommes) ou universitaires (42 % des femmes contre 33 % des hommes).
- Les femmes lesbiennes et les hommes gays sont plus susceptibles d’avoir un diplôme d’études postsecondaires que les femmes et les hommes hétérosexuels, tandis que les femmes et les hommes bisexuels ont moins de chances d’avoir un tel diplôme.
- Comparativement aux hommes, les femmes ont été moins nombreuses à amorcer des études en génie, en mathématiques et en informatique et plus nombreuses à les abandonner; elles comptaient pour seulement 25 % du corps étudiant dans ces domaines au premier cycle universitaire en 2018-2019. En revanche, les hommes sont moins susceptibles d’étudier dans les domaines de l’éducation et de la santé, où ils composent 20 % des cohortes de premier cycle.
- Parmi les diplômés en sciences, en technologies, en ingénierie et en mathématiques (STIM), les hommes ont également deux fois plus de chances que les femmes de travailler dans les STIM.
- En 2018, les garçons de 15 ans avaient en moyenne des résultats en lecture plus faibles que les filles (506 contre 535), mais les résultats en mathématiques et en sciences variaient très peu entre les filles et les garçons.
Participation à l’économie et prospéritéNote de bas de page 2
- La participation au marché du travailNote de bas de page 3 augmente chez les femmes depuis plusieurs décennies, y compris chez celles qui ont de jeunes enfants. Elle demeure toutefois inférieure à celle des hommes (73,8 % contre 81,2 % en 2020 chez les 15 à 64 ans). Le taux d’emploiNote de bas de page 4 des femmes était aussi plus bas que celui des hommes en 2020 (66,9 % contre 77,3 % dans la tranche de 15 à 64 ans).
- Chez les femmes de 25 à 54 ans, le taux d’emploi des immigrantes récentes et des autochtones était inférieur de 22 % et de 10 %, respectivement, à celui des femmes nées au Canada.
- Les personnes en situation de handicap étaient moins susceptibles de travailler que les personnes sans handicap. La gravité du handicap est un facteur qui influe négativement sur la situation d’emploi : seules 31 % des personnes ayant une incapacité grave avaient un emploi en 2016.
- L’écart salarial entre les femmes et les hommes demeure une réalité au Canada. En 2020, les femmes gagnaient en moyenne 89 cents pour chaque dollar gagné par les hommes, d’après le taux horaire médian des travailleuses et travailleurs à plein temps.
- L’écart salarial est plus grand pour certains groupes de femmes. En effet, les femmes autochtones gagnaient 44 % moins que les hommes non autochtones et 19 % moins que les femmes non autochtones en 2015. Les femmes de minorités visibles touchaient 20 % moins que les femmes blanches.
- Les caractéristiques démographiques et celles des emplois, comme le domaine, la profession, l’âge et les études, n’expliquaient pas l’écart salarial.
- Les femmes sont moins nombreuses que les hommes à travailler à plein temps. En 2020, 83 % des femmes de 25 à 54 ans ayant un emploi travaillaient à plein temps, comparativement à 94 % des hommes.
- Depuis 30 ans, la proportion des hommes qui prennent part aux travaux ménagers est passée de 64 % à 76 %. Toutefois, en 2015, les femmes consacraient toujours 90 minutes par jour de plus que les hommes à des travaux domestiques et à des soins non rémunérés.
- En 2019, environ 60 % des enfants de moins de 6 ans bénéficiaient d’un service de garde officiel ou informel.
- Les familles comptant des enfants en bas âge ont tendance à consacrer annuellement de plus grandes sommes à la garde d’enfants. En 2019, les personnes dont l’enfant le plus jeune avait 12 ans ou moins ont dépensé en moyenne 6 000 $ en frais de garde d’enfants, ce qui correspondait à 5,1 % de leur revenu après impôts. Les personnes dont l’enfant le plus jeune avait 5 ans ou moins ont dépensé en moyenne 7 300 $ en frais de garde, soit 6,3 % de leur revenu net.
- Les femmes sont surreprésentées dans le domaine des soins. En 2020, elles composaient 89 % de l’effectif professionnel en soins infirmiers et 82 % des prestataires de soins et du personnel de soutien dans les domaines de l’éducation, du droit et de la protection du public.
- Les femmes sont sous-représentées dans les domaines les mieux rémunérés, notamment dans les STIM. À titre d’exemple, les hommes représentent 75 % des effectifs professionnels dans les sciences naturelles et appliquées.
Leadership et participation à la démocratieNote de bas de page 5
- En 2020, les femmes représentaient 35,8 % des effectifs en gestion, et 29,2 % de ces femmes occupaient un poste de cadre supérieure.
- Au sein des entreprises qui ont publié des données sur la diversité de leur personnel en 2020, les membres des minorités visibles détenaient 9 % des postes de haute direction, tandis que 0,6 % de ces postes étaient occupés par des personnes en situation de handicap et 0,2 % par des Autochtones.
- En 2020, les femmes comptaient pour 29,3 % des membres de conseils d’administration des 500 plus grandes entreprises canadiennes selon le classement du Financial Post, mais elles n’occupaient que 12,2 % des postes de président et de vice-président et 6,8 % des postes de président et chef de la direction.
- Au sein des entreprises qui ont publié des données sur la diversité de leur personnel en 2020, les membres des minorités visibles détenaient 4 % des sièges d’administrateur; les personnes en situation de handicap et les Autochtones en avaient chacun 0,3 %.
- En 2017, 16 % des petites et moyennes entreprises (PME) appartenaient majoritairement à des femmes. Parmi les PME exportatrices, cette proportion était de 15 %.
- Au Canada, 103 femmes ont été élues en tant que députées lors de l’élection fédérale du 20 septembre 2021.
- Au mois d’août 2021, des femmes détenaient environ 30 % des sièges au Parlement du Canada. Elles représentaient près de la moitié des membres du cabinet ministériel fédéral en janvier 2021.
- En avril 2021, six femmes autochtones étaient députées.
- En février 2021, les femmes représentaient 35 % des membres des assemblées législatives des provinces et territoires du Canada et occupaient 36 % de postes de ministres des provinces et territoires.
- En février 2021, 17 % des postes de maire et 38 % de ceux de conseiller municipal étaient détenus par des femmes.
- En 2019, 27 % des membres des conseils des Premières Nations étaient des femmes. Des femmes étaient cheffes de 19 % des communautés des Premières Nations.
- Dans le courant l’année qui s’est amorcée en octobre 2019, 60 juges ont été nommés dans le système judiciaire fédéral. Parmi ces personnes, 39 se désignaient comme étant des femmes, 2 comme Autochtones, 10 comme membres de minorités visibles, 8 comme membres d’un groupe ethnique ou culturel, 0 comme personne en situation de handicap et 6 comme personnes LGBTQ2+.
Violence fondée sur le sexe et accès à la justiceNote de bas de page 6
- Les données recueillies dans l’ensemble du Canada en 2018 indiquent qu’environ 44 % des femmes, soit 6,2 millions de femmes, ont subi au moins une forme de violence entre partenaires intimes (VPI) au cours de leur vie, un taux considérablement plus élevé que celui des hommes (36 % ou 4,9 millions d’hommes). Les femmes étaient aussi proportionnellement plus nombreuses que les hommes à avoir subi plusieurs formes de VPI, y compris les formes les plus graves, et à avoir eu peur de leur partenaire au cours de leur vie.
- En 2018, les étudiantes de niveau postsecondaire (45 %) étaient proportionnellement plus nombreuses que leurs homologues masculins (32 %) à avoir subi des comportements sexuels non désirés, et plus nombreuses à avoir fait l’objet d’attentions sexuelles non désirées (27 % par rapport à 6 %). Les facteurs qui augmentent la probabilité d’avoir subi des comportements sexuels non désirés sont le fait d’être une personne en situation de handicap, lesbienne, gaie, bisexuelle ou d’une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle, ou de porter un symbole religieux visible.
- Les femmes constituent également la majorité des victimes d’homicides commis par un partenaire intime au Canada. Elles représentaient 79 % des personnes assassinées par un partenaire intime entre 2007 et 2019. En 2020, 160 femmes ont été violemment assassinées au Canada.
- Les données déclarées par la police révèlent que les femmes autochtones représentaient 21 % de toutes les femmes assassinées par un partenaire intime entre 2014 et 2019, alors qu’elles ne constituent que 5 % de toutes les femmes au Canada.
- En 2018, les femmes au Canada étaient 3,5 fois plus nombreuses que les hommes à avoir été agressées sexuellement au moins une fois depuis l’âge de 15 ans (30 % par rapport à 8 %, respectivement).
- Les femmes autochtones, les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, d’une orientation autre qu’hétérosexuelle, transgenres ou de diverses entités de genre, les femmes en situation de handicap et les femmes membres des minorités visibles sont plus susceptibles d’avoir été agressées sexuellement au moins une fois depuis l’âge de 15 ans.
Réduction de la pauvreté, santé et bien-être Note de bas de page 7
- En 2019, 9,8 % des hommes et 10,4 % des femmes vivaient sous le seuil de la pauvreté.
- Les ménages monoparentaux dirigés par des femmes, des Autochtones, des minorités visibles, des immigrantes et immigrants récents et des personnes en situation de handicap sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté.
- En 2017 et 2018, 8,8 % des ménages (environ 1,2 million de ménages) étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave.
- Les ménages monoparentaux dirigés par des femmes, des personnes autochtones, des personnes noires ou des immigrantes et immigrants récents sont plus susceptibles de vivre dans l’insécurité alimentaire.
- Comparativement à toutes les provinces et à tous les territoires, le Nunavut présente la prévalence d’insécurité alimentaire la plus élevée. En effet, 49 % des ménages sont touchés par l’insécurité alimentaire (26 % par l’insécurité alimentaire modérée et 24 % par l’insécurité alimentaire grave).
- En 2016, 36 % des personnes appartenant à des ménages monoparentaux dirigés par des femmes éprouvaient un besoin impérieux de logement, comparativement à 20,5 % des personnes appartenant à des ménages monoparentaux dirigés par des hommes, 8 % des personnes appartenant à des familles biparentales avec enfants et 5,3 % des personnes appartenant à des familles comptant un couple.
- Les Autochtones et les membres des minorités visibles sont également susceptibles d’avoir un besoin impérieux de logement.
- Les données recueillies en 2018 indiquent que 21 % des jeunes en situation d’itinérance s’identifiaient comme membres de la communauté LGBTQ2+,
- En 2019, 65 % des filles et des femmes âgées de 12 ans et plus ont déclaré juger leur santé mentale très bonne ou excellente comparativement à 70 % des hommes.
- Les personnes à faible revenu, sans diplôme d’études secondaires, s’identifiant comme gaies, lesbiennes, bisexuelles, transgenres, ainsi que les Autochtones vivant hors réserve avaient une moins bonne santé mentale.
- Les personnes transgenres ont non seulement des taux plus élevés de problèmes de santé mentale, mais sont également plus nombreuses (45 %) à avoir sérieusement songé au suicide que les personnes cisgenres (16 %).
- Les personnes autochtones sont également plus nombreuses à avoir songé au suicide. Près de 30 % des femmes autochtones ont déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours de leur vie, comparativement à 20 % des hommes autochtones. Les personnes autochtones vivant hors réserve étaient deux fois plus nombreuses à déclarer avoir eu des pensées suicidaires, au cours de leur vie (25 %) et dans les 12 mois précédant l’enquête (6 %), comparativement aux personnes non autochtones (12 % et 3 % respectivement).
Égalité des genres dans le monde
- En 2021, les femmes représentaient seulement 7 % de la police et des militaires des Nations Unies en mission de maintien de la paix. Pourtant, les études démontrent que l’inclusion des femmes dans les missions de maintien de la paix présente des avantages pour l’efficacité des opérations.
- Bien qu’il soit prouvé que les organismes de défense des droits des femmes sont le facteur le plus important pour influencer les changements politiques en faveur de l’égalité des genres, seulement 1,1 % du montant de l’aide allouée aux programmes sexospécifiques de l’OCDE a été octroyé aux organismes de défense des droits des femmes en 2015 et en 2016.
- Entre 1997 et 2020, la moyenne mondiale de femmes parlementaires est passée de 12 % à 25 %.
- En 2017, on estimait à 89 millions le nombre de grossesses non désirées dans les pays en développement, et chaque jour, environ 830 femmes meurent de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement, les adolescentes étant exposées à un risque encore plus élevé de complications et de décès.
- En 2017, 60 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont déclaré avoir utilisé des contraceptifs. Ce chiffre représente une baisse de 4 % par rapport à 2014.
- Les accords commerciaux du Canada comprennent des dispositions relatives à l’égalité des genres, dont les accords de libre-échange avec le Chili et Israël, l’Accord Canada–États-Unis–Mexique, l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste et l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne.
- En 2018, près de 40 % des pays du monde entier imposaient des contraintes au droit des femmes de posséder des biens, 104 pays avaient des lois empêchant les femmes d’occuper des emplois particuliers, et dans 18 pays, les maris pouvaient légalement empêcher leurs épouses de travailler.
- Dans 41 pays, les lois sur l’héritage ne traitent pas les filles et les fils sur le même pied d’égalité; dans 38 pays, il n’existe aucune loi interdisant le licenciement des travailleuses enceintes; et dans 32 pays, il n’existe aucune loi traitant spécifiquement de la violence familiale.
- La violence fondée sur le sexe et l’exploitation sexuelle continuent d’être des obstacles importants pour les femmes et les filles du monde entier. Chaque année, 12 millions de filles sont mariées avant d’atteindre l’âge adulte, près d’une sur trois est victime de VPI et plus de 200 millions de femmes et de filles dans 31 pays ont subi des mutilations génitales féminines.
- Pendant la pandémie de COVID-19, les défis auxquels les femmes du monde entier faisaient déjà face ont été amplifiés; 40 % de toutes les femmes qui travaillent dans le monde entier se trouvent dans les secteurs qui ont été les plus touchés par la pandémie.
- Les femmes représentent plus des deux tiers des quelque 750 millions d’analphabètes dans le monde et, dans les zones de conflit, les filles sont 2,5 fois plus susceptibles que les garçons de ne pas du tout être scolarisées.
Répercussions sexospécifiques de la Covid-19
Répercussions économiques
Les femmes, les jeunes, les étudiantes et étudiants et les personnes nouvellement arrivées ont été touchées de manière disproportionnée par la fermeture économique lors de la première vague de la pandémie.
Les fermetures économiques partout au pays ont touché de nombreuses personnes au Canada. En effet, en avril 2020, le nombre de personnes qui ont subi des pertes d’emploi ou des heures de travail réduites s’élevait à 5,5 millions. Même si un nombre comparable de femmes et d’hommes ont perdu leur emploi en date d’avril 2020, les pertes d’emploi chez les femmes (-6,9 %) étaient presque le double de celles observées chez les hommes (-3,7 %) en mars 2020Note de bas de page 8. Les baisses de l’emploi en avril 2020 étaient plus importantes chez les jeunes et la population étudiante, en particulier les jeunes femmes (-37,6 %) et les étudiantes et étudiants (- 53,4 %), ainsi que les personnes nouvellement arrivées (-23,2 %)Note de bas de page 9. Les immigrantes et immigrants nouvellement arrivés, en particulier les femmes, étaient plus susceptibles que les travailleuses et travailleurs nés au Canada de perdre leur emploi de mars à avril 2020Note de bas de page 10.
Après la première vague, l’emploi n’a pas repris au même rythme pour tout le monde.
Alors que l’économie a rouvert après la première vague de la pandémie, la reprise de l’emploi après les pertes liées à la COVID-19 a été inégale, les femmes, les jeunes, les étudiantes et étudiants, les travailleuses et travailleurs à faible revenu et les immigrantes et immigrants nouvellement arrivés étant à la traîne. Par exemple, alors que l’économie a commencé à rouvrir en mai 2020, l’emploi a augmenté deux fois plus vite chez les hommes que chez les femmes (2,4 % par rapport à 1,1 %).Note de bas de page 11 Comparativement à un an plus tôt, la moyenne mobile sur trois mois du taux d’emploi des femmes autochtones a diminué de 8 points de pourcentage pour atteindre 47,8 % en décembre 2020, comparativement à une baisse de 3,2 points de pourcentage pour les hommes autochtones à 57,1 % (données non désaisonnalisées). En revanche, la baisse du taux d’emploi chez les non-Autochtones a été similaire chez les hommes (-2,4 points de pourcentage pour atteindre 63,4 %) et les femmes (-2,6 points de pourcentage pour atteindre 55,7 %). Ces différences sont cohérentes avec les chiffres obtenus plus tôt dans la pandémieNote de bas de page 12.
Les Canadiennes et les Canadiens ont été touchés différemment par les fermetures économiques subies au cours des deuxième et troisième vagues de la pandémie.
Les fermetures économiques dans plusieurs régions du pays au cours de la deuxième vague de la pandémie ont entraîné des pertes d’emplois notables, subies de manière disproportionnée par certains groupes de personnes. À la suite d’une chute de 52 700 (-0,3 %) en décembre 2020, le pays a perdu 212 800 emplois (-1,2 %) en janvier 2021, portant l’emploi au Canada à son plus bas niveau depuis août 2020. Comme en mars et avril 2020, la baisse de l’emploi chez les femmes d’âge moyen (-73 400; -1,3 %) en janvier 2021 était plus du double de celui des hommes d’âge moyen (-33 500; -0,5 %), ce qui fait que l’emploi est respectivement de 3,2 % et de 2,7 % inférieur à ce qu’il était en février 2020 pour les femmes et les hommes d’âge moyen. Le nombre d’emplois chez les jeunes femmes a diminué de 68 500 (-6,1 %) en janvier et était inférieur de 17,4 % par rapport à son niveau d’avant la pandémie, un taux plus élevé que pour tout autre grand groupe démographique. En comparaison, l’emploi chez les jeunes hommes avait diminué de 39 000 (-3,3 %) et baissé de 11,6 % par rapport à février 2020Note de bas de page 13.
Après des hausses en février et mars 2021, la troisième vague de la pandémie a entraîné la perte de 124 700 emplois (-1,4 %) et de 82 400 emplois (-0,8 %) en avril 2021 chez les femmes et les hommes, respectivement, et en mai 2021, le nombre d’emplois a diminué de 54 200 (-1,6 %) et de 13 800 (-0,1 %) chez les femmes et les hommes, respectivementNote de bas de page 14Note de bas de page 15.
Le nombre d’emplois a augmenté de 94 000 (+0,5 %) en juillet 2021, s’ajoutant à la hausse de 231 000 (+1,2 %) en juin. Les deux mois consécutifs de croissance ont porté l’emploi à 246 000 (-1,3 %) en dessous du niveau de février 2020. Les jeunes de 15 à 24 ans et les femmes âgées de 25 à 54 ans représentaient la majeure partie des hausses. Le nombre d’emplois a augmenté de 30 000 (+0,5 %) pour les femmes du noyau d’âge moyen de 25 à 54 ans en juillet 2021, les hausses dans les emplois à temps plein (+73 000; +1,5 %) compensant plus que les pertes des emplois à temps partiel (-44 000; -4,2 %). Dans l’ensemble, le taux d’emploi a peu varié chez les hommes d’âge moyen. Le nombre d’emplois chez les personnes d’âge moyen a diminué de 124 000 (-1 %) par rapport au nombre d’avant la COVID-19 en juillet, avec des baisses similaires pour les hommes (-71 000; -1,1 %) et les femmes (-53 000; -0,9 %). Le nombre d’emplois chez les jeunes de 15 à 24 ans a augmenté de 62 000 (+2,5 %) en juillet 2021, les hausses étant réparties entre les jeunes hommes (+36 000; +2,8 %) et les jeunes femmes (+26 000; +2,2 %)Note de bas de page 16.
Répercussions financières
Beaucoup ont connu des problèmes financiers et une insécurité alimentaire.
Le ralentissement économique a laissé de nombreuses Canadiennes et de nombreux Canadiens préoccupés ou confrontés à des défis quant à leur bien-être financier et à leur capacité de payer ou d’accéder à des produits de première nécessité, comme la nourriture. En juin 2020, environ 1 personne sur 5 au Canada déclarait avoir de la difficulté à s’acquitter de ses obligations financières (p. ex., paiements de loyer ou d’hypothèque, épicerie)Note de bas de page 17.
En mai 2020, environ 1 personne sur 7 au Canada (15 %) a déclaré vivre dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire (c’est-à-dire un accès inadéquat ou incertain à la nourriture en raison de difficultés financières) pendant la pandémie, les personnes vivant dans un ménage avec des enfants (19 %) et celles qui avaient un emploi, mais ne travaillaient pas pour des raisons liées à la COVID-19 (28 %) étant plus susceptibles de déclarer être en situation d’insécurité alimentaire.
Répercussions sur la garde d’enfants et d’autres soins
Pendant la pandémie, les femmes ont continué à assumer une part disproportionnée des travaux domestiques et de soins non rémunérés.
Les fermetures d’écoles, de garderies et de camps d’été, l’augmentation du temps passé à la maison, ainsi qu’un accès limité à d’autres mesures de soutien et services, ont contribué à une augmentation du temps consacré aux travaux domestiques et de soins non rémunérés pendant la pandémie. Comme on pouvait s’y attendre, la majorité (74 %) des parents ont exprimé leur inquiétude quant à l’équilibre entre la garde d’enfants, la scolarité et le travail.Note de bas de page 18
Comme avant la pandémie, les femmes ont assumé ce travail accru, ce qui peut avoir des conséquences sur leur participation économique à court et à long terme. Une étude effectuée par Statistique Canada en juin 2020 a révélé que les femmes sont plus susceptibles de déclarer qu’elles réalisent la plupart des tâches parentales pendant la pandémie. Cette étude indique également que l’école à la maison pendant la pandémie a principalement été le fardeau des femmes, près des deux tiers (64 %) d’entre elles déclarant qu’elles assumaient la responsabilité de l’école à la maison ou aidaient les enfants à faire leurs devoirs, par rapport à 19 % des hommes déclarant être les principaux responsables de cette tâcheNote de bas de page 19.
Violence fondée sur le sexe et accès à la justice
Conformément aux tendances antérieures des défis mondiaux, de nouvelles données indiquent que certaines formes de violence fondée sur le sexe ont augmenté pendant la pandémie.
Les données de mi-année de l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation montrent qu’un total de 92 femmes et filles ont connu une mort violente au Canada entre janvier et juin 2021 — un peu plus que pour la même période en 2020. Parmi les personnes accusées identifiées, 92 % étaient des hommesNote de bas de page 20. Au Canada comme en Europe, on explique que l’augmentation de la prévalence du féminicide a été motivée par des circonstances pandémiques qui ont obligé les couples à être ensemble 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, mais plus encore par celles liées à la levée progressive des mesures de confinement Note de bas de page 21 Note de bas de page 22. Il est important de reconnaître que la pandémie n’a pas « provoqué » une augmentation des féminicides en soi, mais a plutôt exacerbé les facteurs qui contribuent, à tout moment, à cette forme extrême de violenceNote de bas de page 23.
Malgré les preuves et les attestations selon lesquelles la violence familiale a augmenté pendant la pandémie, une nouvelle analyse des données de Statistique Canada en juillet 2021 démontre que les cas de violence familiale déclarés par la police sont en fait restés stables pendant la pandémieNote de bas de page 24. Après un léger pic à l’été 2020, les signalements à la police canadienne de violence entre partenaires intimes ont diminué de façon constante pour atteindre à peu près les mêmes niveaux qu’avant la pandémie. Deux explications citées sont que les données de la police ne montrent pas un tableau complet, car de nombreuses personnes survivantes ne déposent pas de plaintes à la police et les mesures de confinement obligatoire ont rendu plus difficile le dépôt de plaintesNote de bas de page 25.
Des rapports récemment publiés sur la traite des personnes mettent à nu les circonstances qui contribuent à l’augmentation de la traite selon certaines expertes et certains experts. La pandémie a provoqué une plus grande vulnérabilité économique et sociale, déplacé plus de personnes et d’activités en ligne, perturbé les interventions de lutte contre la traite existantes et prévues et l’aide aux personnes victimes de la traite, et exposé les personnes victimes de la traite davantage à la stigmatisation et à des menaces pour leur sécuritéNote de bas de page 26Note de bas de page 27Note de bas de page 28.
Répercussions sur la santé et le bien-être
Certains groupes signalent une dégradation de la santé mentale pendant la pandémie.
La pandémie de COVID-19 s’accompagne d’une multitude de défis en matière de santé mentale, notamment l’auto-isolement, ainsi que des préoccupations financières, sanitaires et sociales. Les femmes, les personnes de diverses identités de genre, les jeunes, les Autochtones et les immigrantes et immigrants nouvellement arrivés ont signalé des problèmes de santé mentale particulièrement notables, notamment des symptômes d’anxiété, de dépression et de stress pendant la pandémie. Depuis le début de la distanciation physique, les femmes (57 %), les personnes de diverses identités de genre (71 %), les jeunes (64 %), les Autochtones (60 %), les personnes souffrant de maladies ou d’incapacités chroniques (57 %) et les nouvelles immigrantes et nouveaux immigrants (52 %) ont déclaré que leur santé mentale s’est un peu ou beaucoup détérioréeNote de bas de page 29Note de bas de page 30Note de bas de page 31Note de bas de page 32Note de bas de page 33.
Éducation et perfectionnement des compétences
Les fermetures d’écoles entraînent de nouveaux défis pour les parents, les enfants et les étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire.
Les fermetures d’écoles ont obligé de nombreuses familles canadiennes à s’adapter à l’enseignement en ligne et à l’enseignement à domicile, la majorité (77 %) des parents déclarant que leurs enfants participent à des activités scolaires structurées. Pour de nombreux parents, en particulier les parents d’enfants en situation de handicap, ce changement a suscité des inquiétudes quant à l’année scolaire et à la réussite scolaire de leurs enfantsNote de bas de page 34Note de bas de page 35.
Le passage à l’apprentissage en ligne pour de nombreux établissements postsecondaires partout au pays a posé des défis financiers et scolaires considérables pour les étudiantes et étudiants de niveau postsecondaire. Pour beaucoup, cela a eu des répercussions sur leurs notes, leur capacité à suivre des cours ou à mener des recherches de niveau universitaire, à savoir s’ils ou elles peuvent retourner à l’école, et à obtenir leur diplôme, diplôme ou certificat comme prévu.Note de bas de page 36
Leadership et participation à la démocratie
Lors d’une étude réalisée par Deloitte en août et septembre 2020, on a interrogé des femmes du monde entier qui travaillaient à temps plein, et on a découvert que près de 70 % des femmes qui ont subi des perturbations dues à la pandémie sont préoccupées par leur capacité à progresser dans leur carrièreNote de bas de page 37. À l’aide de différentes données sociodémographiques et économiques des Indicateurs du développement dans le monde, on a examiné les indicateurs de 194 pays dans un document de recherche publié en juin 2020, et on a constaté que les résultats des mesures contre la COVID-19 sont systématiquement meilleurs dans les pays dirigés par des femmesNote de bas de page 38.
Une étude réalisée par BMJ Global Health et publiée en décembre 2020 a révélé que seulement 3,5 % des 115 groupes de prise de décisions relatives à la COVID-19 dans 87 pays contenaient un nombre équitable d’hommes et de femmesNote de bas de page 39.
Les recherches menées par Statistique Canada indiquent que les répercussions de la COVID-19 sur les entreprises appartenant majoritairement à des femmes a été comparable aux répercussions sur toutes les entreprises canadiennes, avec près des trois cinquièmes des entreprises appartenant majoritairement à des femmes (56,0 %) et toutes les entreprises (56,5 %) connaissant une baisse du chiffre d’affaires en août 2020, par rapport à l’année précédente. En outre, environ deux cinquièmes des entreprises appartenant majoritairement à des femmes (37,9 %) et toutes les entreprises (39,3 %) avaient le même niveau de dépenses en août 2020 qu’en août 2019. Plus des deux cinquièmes (45,7 %) des entreprises appartenant majoritairement à des femmes ont déclaré qu’elles n’avaient pas la capacité de s’endetter davantage, ce qui est légèrement supérieur à la proportion (43,9 %) de toutes les entreprises. De plus, 41,7 % des entreprises appartenant majoritairement à des femmes ont déclaré être en mesure de continuer à fonctionner à leur niveau actuel de revenus et de dépenses pendant un an ou plus, avant d’envisager des mesures de dotation, la fermeture ou la faillite (par rapport à 39,9 % des entreprises en général). Cependant, les entreprises appartenant majoritairement à des femmes étaient plus susceptibles de licencier une plus grande proportion de leur main-d’œuvre et de réembaucher 50 % ou plus de leurs employées et employés licenciés, tout en faisant travailler une plus grande partie de leur main-d’œuvre à distanceNote de bas de page 40.
Plan d’action LGBTQ2
Enjeu
- Le premier plan d’action LGBTQ2 (lesbienne, gai, bisexuel, transgenre, queer, deux esprits) fédéral (ci-après appelé « plan d’action fédéral ») est en cours d’élaboration.
- La mise en œuvre du plan d’action fédéral contribuera directement à promouvoir l’égalité des personnes LGBTQ2, à protéger leurs droits et à combattre la discrimination historique et actuelle à leur encontre. De manière plus précise, le plan d’action fédéral visera à déployer tous les efforts pour répondre aux besoins et améliorer les résultats en matière de santé et de développement social et économique des communautés LGBTQ2 ainsi que les résultats élargis en matière de diversité et d’inclusion.
Contexte et état actuel
- Les personnes issues des communautés LGBTQ2 font face à de nombreuses iniquités, comparées aux autres Canadiens. Celles-ci se manifestent particulièrement sur les plans de la santé, de l’emploi, du logement et de la sécurité, entre autres.
- Afin de réagir à ces iniquités, plusieurs pays ont déployé des plans d’action LGBTQ2 à l’échelle nationale ou régionale. C’est le cas de la France (2020), de l’Australie (2019), du Royaume-Uni (2018), de l’Irlande (2018) ou encore des Pays-Bas (2011). À l'échelle provinciale, le Québec a mis en place en 2017 son second Plan d’action gouvernemental de lutte contre l’homophobie et la transphobie, et le Yukon a lancé, en 2021, son LGBTQ2S+ Inclusion Action Plan.
- L'analyse comparative entre les plans démontre une diversité dans les engagements thématiques, les approches en matière d'indicateurs et la durée des plans (c'est-à-dire 2 ≤ 5 ans), et établit que ces plans prévoient également des niveaux de financement variables pour les initiatives ciblées, dont des initiatives menées conjointement par le gouvernement et la société civile.
- Actuellement, le plan d’action fédéral prévoit des mesures concrètes visant à appuyer les communautés LGBTQ2 et s’appuie sur une approche pangouvernementale dirigée par le Secrétariat LGBTQ2, en collaboration avec les ministères clés.
- Un processus de mobilisation communautaire visant à consulter des représentants d’organismes de la société civile des communautés LGBTQ2 s’est déroulé de novembre 2020 à juillet 2021. Les thématiques qui ont été priorisées pour les travaux du plan d’action fédéral sont :
- la santé et le bien-être;
- l’emploi et le milieu du travail;
- la sécurité et la justice;
- le logement et l’itinérance;
- la stigmatisation, l’isolement et la résilience.
- Le processus de mobilisation a intégré une approche intersectionnelle, notamment sous la forme d’une accessibilité accrue tout au long du processus, permettant de tenir compte, entre autres, des effets du racisme, du capacitisme et de l’âgisme que subissent les communautés LGBTQ2.
- Afin de constituer des assises solides au plan d’action fédéral, le processus de mobilisation était constitué de trois volets :
- Un sondage en ligne, mené du 27 novembre 2020 au 28 février 2021, qui a recueilli les réponses de plus de 25 000 personnes LGBTQ2 vivant au Canada;
- Des observations écrites, soumises en ligne du 13 avril au 31 mai 2021 par plus d’une cinquantaine d’organismes LGBTQ2 de la société civile;
- Une série de tables rondes virtuelles, tout au long du printemps et de l’été 2021, qui ont rassemblé chacune environ une douzaine de défenseurs, de leaders communautaires et de chercheurs autour des thématiques précédemment énumérées. Aux cinq thèmes se sont ajoutées une table dédiée aux enjeux LGBTQ2 internationaux et une table dédiée aux communautés LGBTQ2 noires. Aucune séance de mobilisation n’a encore eu lieu auprès des communautés autochtones deux esprits et LGBTQQIA+ (lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, en questionnement, intersexes et asexuelles), mais de nombreuses discussions se sont déroulées, pendant le processus de mobilisation publique, avec des représentants d’organismes de la société civile des communautés autochtones deux esprits et LGBTQQIA+ et avec le sous-groupe de travail sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (FFADA).
- L’analyse des résultats de la mobilisation est en cours. En effet, une équipe interministérielle, constituée de plusieurs ministères et organismes (comprenant, notamment, Justice, Emploi et Développement social, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté, Affaires mondiales), collabore avec le Secrétariat LGBTQ2 depuis plusieurs mois à l’appui de cette analyse.
Détails de la page
- Date de modification :